la femme adultere - FIDES Digital Library

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La femme adultère - 1 -
LA FEMME ADULTERE
(Jn VIII – 1 à 11)
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 2 -
TABLE
DES
CHAPITRES
_______________
Page :
Présentation
Deutéronome IX-10
3
Le texte
Jn VIII-1 à 11
4
A l’aurore* de nouveau
Et tout le peuple vient auprès de Lui
Toi-même : concrètement que dis-tu ?
Comme ils persistaient* à Le questionner…
Sur le comportement des scribes
Sur le comportement des pharisiens
« Celui de vous (qui est) sans-péché*?… »
Du doigt il-écrivait-en-bas*? . . . il écrivait
Des singularités du texte
Jn VIII-2
Annexe I
Annexe II
Jn VIII-2
Jn VIII-5
Jn VIII-7
- Jn - Jn Jn VIII-7
Jn VIII-6 à 8
Jn VIII-1 à 11
De la gravité de l’adultère
Adresse au lecteur
De l’authenticité de ce texte
6
10
12
13
15
16
17
18
20
23
25
26
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 3 -
PRESENTATION
_______________
Après avoir rendu visite à Pilate afin d’interroger le texte : Qui est
Pilate ? (Voir dans le présent Tome XIX le dossier Passion et Résurrection aux pages 79
et suivantes) j’ai été amené° à écrire deux Annexes. L’une est relative au verbe
φερω : amener et la deuxième prend acte de l’absence des scribes lors du procès
contre Jésus. Cela m’a intrigué car je les croyais plus engagés contre lui et je me
suis demandé pour quelles raisons ils étaient absents.
Très vite j’ai découvert que les scribes s’étaient alliés aux pharisiens et
que, ensemble, ils avaient réussi à saisir une femme que tout le peuple, c'est-àdire ‘la rumeur publique’, accusait d’être adultère. Or je ne me rappelais pas
avoir jamais entendu la voix de cette femme présentant sa défense. Son silence
corroborait l’accusation°* portée contre elle ! Il est vrai que, en finale, je l’ai
entendue prononçant deux mots : « Aucun… Seigneur ! »
Voilà pourquoi, désirant observer très attentivement le comportement des
scribes, je me suis trouvé au milieu du peuple d’Israël, avec des scribes et des
pharisiens comme il est courant d’en rencontrer dans le Temple. La scène fut
insolite au sens où Jésus, seul, était face à nous tous. Il lui a suffi de quelques
mots et d’un geste, sur le moment difficile à interpréter, pour nous surprendre :
‘se courbant en bas, vers le sol, il écrivait de son doigt sur la pierre’.
Je me suis alors rappelé avoir déjà vécu pareille chose lorsque Moïse
disait :
« Alors YHVH me donna les deux Tables de pierre écrites du doigt de Dieu et sur
lesquelles étaient toutes les paroles que YHVH avait dites avec vous sur la montagne, du
milieu du feu (Septante : absent), au jour de l’assemblée (εκκλησιας). »
τας δυο πλακας τας λιθινας γεγραµµενας εν τω δακτυλω του Θεου
(Deutéronome IX-10)
A Jérusalem, au mont Moriyah, voici ce qui arriva au milieu de toute la
foule alors que Jésus, de son doigt, écrivait sur la pierre…
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 4 -
LE TEXTE
Jn VIII-1
Jésus
`Ιησους
Jn VIII-2
or
δε
s’en-va
επορευθη
vers
εις
le Mont
το Ορος
des Oliviers
των Ελαιων
)
)
)
or de-nouveau
il-survient
vers le Temple
δε παλιν
παρεγενετο εις
το ιερον
et
tout le peuple
vient
auprès-de
lui
και
πας ο λαος
ηρχετο
προς
αυτον
et
il-s’assoit
en-enseignant
eux.
και
καθισας
εδιδασκεν
αυτους
(Voici que tous les mots sont dans le Dictionnaire des mots du texte de Mc !)
Jn VIII-3
Ils-amènent° or
les scribes
et
les pharisiens
αγουσιν
δε
οι
γραµµατεις και
οι φαρισαιοι
une femme à-propos-de adultère
ayant-été-emparée(= surprise°)
γυνα
επι
µοιχεια
κατ-ειληµµενην
A-l’aurore*
`Ορθρου(1)
)
)
)
)
)
)
)
)
)
)
part. pft. passif de katalambanô / P-193
)
Et
ils-tiennent
elle
au
milieu.
)
και
στησαντες
αυτην
εν
µεσω
)
Jn VIII-4
)
Ils-disent
à-lui :
)
λεγουσιν
αυτω
)
« Maître
celle-ci la femme
a-été-emparée(= surprise°)
)
parfait. passif de katalambanô / P-193
)
)
∆ιδασκαλε αυτη
η γυνη
κατ-ειληπται
en
flagrant-délit*?
étant-adultère.
µοιχευοµενη
επ`
αυτοφωρω(1)
(participe passif)
Jn VIII-5
Dans or
εν
δε
la loi
τω νοµω
les
celles-là
τας
τοιαυτας
concrètement
ουν
Toi-même
συ
Jn VIII-6
Cette-chose-là
τουτο
afin-qu’
ινα
Le or Jésus
ο
δε `Ιησους
du doigt
τω δακτυλω
à-nous
ηµιν
Moïse
Μωυσης
a-commandé
ενετειλατο
de-lapider*.
λιθαζειν(5)
quoi
dis-tu ? »
)
τι
λεγεις
)
)
or
ils-disent
mettant-à-l’épreuve lui
)
δε
ελεγον
πειραζοντες
αυτον
)
ils-aient
accuser
lui.
)
εχωσιν
κατ-ηγορειν(3)
αυτου
)
en-bas
se-courbant
)
κυψας
)
κατ-ω
écrivait-en-bas*?
vers la terre.
κατ-εγραφεν(1)
εις την γην
absent du reste du NT, mais dans la Tora
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 5 -
Jn VIII-7
Comme
ως
or
δε
ils-persistaient*
επεµενον
il-se-dressa-vers-le-haut*
ανε-κυψεν(2)
et
και
en-questionnant
lui
ερωτωντες
αυτον
il-dit°
à eux :
ειπεν
αυτοις
aoriste de ana-kuptô
« Celui
Ο
le-premier sur
πρωτος
επ`
Jn VIII-8
Εt
και
de-vous
υµων
qu’il-jette
βασιλετω
sans-péché*?
αν- αµαρτητος(1)
elle
αυτην
une-pierre ! »)
λιθον
)
impératif aoriste de ballô
)
de-nouveau se-courbant-vers-le-bas*? il-écrivait vers la terre.
παλιν
κατ-ακυψας(1)
εγραφεν εις την γην
participe aoriste de kata-kuptô
=
absent du reste de la Bible
Jn VIII-9
Eux or
οι
δε
)
ayant-entendu
sortaient
un
par° un
)
ακουσαντες
εξηρχοντο
εις
καθ` εις
)
participe aoriste de akouô
)
(chacun-)ayant-d’abord-commencé
depuis
les
anciens
)
αρξαµενοι
απο
των πρεσβυτερων )
part. aoriste moyen de archô
)
et
il-fut-abandonné
seul.
)
µονος
)
και
κατ-ελειφθη
et
la femme
au
milieu était
)
και
η γυνη
εν
µεσω ουσα
)
Jn VIII-10
)
S’étant-dressé-vers-le-haut or le Jésus
dit° à elle
)
δε ο `Ιησους
ειπεν αυτη
)
ανα-κυψας(1)
participe aoriste de ana-kuptô
)
« Femme où° sont-ils ?
Aucun
toi
a-condamnée. » )
)
γυναι
που εισιν
ουδεις
σε
κατ-εκρινεν
aor. de katakrinô
)
Jn VIII-11
(La femme adultère :)
)
Elle or
dit° :
« Aucun !
Seigneur ! »
)
η
δε
ειπεν
ουδεις
Κυριε
)
Il-dit or le Jésus « Pas°-même°
moi-même toi je-condamne.
)
ειπεν δε ο Ιησους
Ουδε
εγω
σε
κατ-ακρινω
)
(Toi-)vas-t’en à-partir de-le maintenant ! Ne plus
pèche** !
πορευου απο
του νυν
µηκετι
αµαρτανε(4)
impératif moyen de poreuomai
impératif présent de amartanô
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 6 -
A l’ aurore* de nouveau . . .
(Jn VIII – 2)
_______________
Jn VIII-2
A l’aurore*
`Ορθρου
or de nouveau
δε παλιν
il survient
παρεγενετο
vers
εις
le Temple.
το ιερον
Voici que l’ aurore* se lève (se dresse ?) et que Jésus va être confronté à
une femme (e gune). Un nouveau temps (= de nouveau : palin) arrive et le texte a
pris soin d’écrire par-egeneto, forme du verbe grec paraginomai qui rappelle à
la mémoire du lecteur qu’il va être surpris face à un évènement qui survient
selon le vouloir et l’agir de Dieu, ceci arrivant par la racine du verbe : par-egeneto
(= verbe ginomai = arriver).
La lumière du jour est d’une rare intensité puisque, dans l’ensemble du N.
T., il y a seulement au total trois emplois du mot orthros : Lc, Jn et Ac.
DANS LA TORA
Il y a, ici encore, trois emplois du mot orthros :
1. Genèse XIX-15
Quand se leva l’ aurore* , les anges pressèrent Loth en disant :
« Lève-toi, prends ta femme… de peur que tu ne périsses par la faute de la
ville. »
ενικα δε ορθρος εγενετο αναστας λαβε τεν γυναικα...
αναστας : lève-toi = dresse-toi !
Le préverbe ‘ana’ indique un mouvement du bas vers le haut.
2. Genèse XXXII-25(26) à 29
Alors Jacob resta seul, puis un homme lutta avec lui jusqu’au matin. L’homme
dit° :
« Laisse-moi partir car l’ aurore* s’est levée. »
αποστειλον µε ανεβη γαρ ο ορθρος
Or il dit° :
« Je ne te laisserai partir que si tu me bénis. »
Il dit° à lui :
« Quel est ton nom ? »
τι ονοµα σου εστιν
Lui or dit° :
« Jacob ! »
Et il dit° à lui :
« On ne t’appellera plus du nom de Jacob, mais Israël, car
tu as combattu avec Elohim comme avec des hommes (µετα ανθρωπων) et tu as
vaincu. »
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La femme adultère - 7 -
3. Exode XIX-16
Au troisième jour, à l’ aurore* , il y eut des tonnerres et des éclairs et une épaisse
nuée sur la montagne, un son de cor très fort : tout le peuple (πας ο λαος) qui était dans
le camp trembla.
εγενετο δε τη ηµερα τριτη γενηθεντος προς ορθρος και εγενοντο φωναι και...
SYNTHESE
1.
‘Quand se leva l’ aurore* … »
(Genèse XIX-15)
L’ aurore* est au commencement du jour et elle est un temps de sortie de
la nuit, temps d’un commencement de lumière arrivant avant la pleine lumière.
Dans la Tora, ce temps ne dure que l’instant d’apprendre que, depuis l’infini du
temps jusqu’à ce que l’esprit d’Elohim, planant au-dessus des eaux, ressente en
lui-même qu’il va dire° une parole, le récit donne un vide d’information pour
remplir l’immensité du monde. Il y avait les cieux et, selon l’hébreu : un désert
et un vide, ce qui fut énoncé par le tohu-bohu, alors que la Septante parle d’une
terre invisible et sans ordre. Il y avait des ténèbres au-dessus de l’abîme, ou
encore de la mer, et l’esprit d’Elohim se mouvait, couvait, planait sur les eaux.
Voici que commence un nouveau temps ; or, quand l’action commence,
déjà elle est commencée. Dès l’instant où quelque chose se met en mouvement,
déjà le temps de l’immobilité est accompli.
Avant que la première lettre du premier mot de la première parole soit
prononcée, déjà la lumière existe, d’autant que le souffle à l’ aurore* de la
première lettre réalise un point qui est l’amorce de la lettre Yod, lettre initiale du
Saint Nom de celui qui créa les mouvements/les cieux et l’immobilité/la terre.
En ce temps de l’ aurore* Jésus survient vers le Temple. Le verbe grec
paraginomai : survenir arrive ici, tant dans la Tora que dans le N.T., pour un
unique emploi sous la forme grammaticale paregeneto avec la préposition
grecque eis marquant toujours la Présence de Dieu. La préposition a su mener
Jésus vers le Temple, lieu (Béni soit-il !) de la Présence de Dieu, séjour invisible
de D. parmi les hommes, au cœur de la cité de David, ville sainte d’Israël.
Jésus s’était allé vers le mont des Oliviers alors qu’il faisait encore nuit.
Voici qu’à l’ aurore* il survient vers le Temple et tout le peuple était avec lui...
Jn VIII-3
Les scribes et les pharisiens amènent° une femme ayant été surprise° d’adultère.
…alors que le livre de la Genèse lance un avertissement :
Genèse XIX-15
Lève-toi, prends ta femme… de peur que tu ne périsses par la faute de la ville.
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La femme adultère - 8 -
La ville est présente, proche de Jésus, et une femme est amenée° à Jésus.
Il règne une atmosphère d’adultère autour de cette femme et, autour de la
femme de Loth, règne le risque de la perdition, car deux messagers (anges) sont
venus avertir Loth que YHVH va détruire la ville et que la clameur à son sujet
est grande devant YHVH. (Genèse XIX-14, puis 13)
Au mont des Oliviers, il y a tout le peuple présentant autant de gens qui
vont être témoins et même (peut-être ?) acteurs. Il y a aussi les scribes et les
pharisiens dont j’entends les hurlements proférés à l’encontre d’une femme
adultère qu’ils amènent° auprès de lui. Leurs réactions sont dans la logique de
leurs engagements, puisque la Loi commande :
Exode XX-14
Tu ne commettras pas d’adultère (ou moicheuseis)
(Voir Lexique A-47)
La sentence de condamnation est la mort :
Lévitique XX-10
(S’il y a adultère) ils mourront de mort : l’homme adultère et = ‘aussi’ la femme adultère.
o moichenôn
kai
ê moicheuomenê
(Note: ‘kai’ est une conjonction de causalité : la femme entraîne l’homme à blasphémer la Loi
et l‘homme est la cause de l’adultère de la femme. L’homme, comme la femme, doit mourir.)
L’énonce de cette Loi fait/oblige à prendre en compte ce que les scribes et
les pharisiens disent à Jésus :
Jn VIII-5
« Dans la Loi, Moïse nous a commandé de lapider*
celles-là. »
τοιαυτας
Comme le respect de cette loi s’applique à tous, l’accusation (contre cette
sorte de femmes) est portée par les scribes et les pharisiens, mais aussi par tout le
peuple et Jésus dira à eux tous :
Jn VIII-7
« Celui sans-péché*? parmi vous que, le premier, il lui jette une pierre. »
En effet, dans un procès aboutissant à une condamnation à mort,
l’accusateur par lequel l’accusation°* est intervenue doit être le premier à
exécuter la sentence, donc à être le bourreau mettant à mort le condamné. La
parole de Jésus s’adresse ainsi à tout homme sans-péché*? qui pourrait se
trouver parmi les scribes, les pharisiens et tout le peuple d’Israël, puisqu’il s’agit
d’une Loi d’Israël.
2.
« Laisse-moi partir, car l’ aurore* s’est levée. » (Genèse XXII-25)
Voici que le temps du matin est arrivé et j’ai cru entendre un
renversement des rôles. La femme voudrait partir… mais nulle question n’est
posée sur le nom de son partenaire !
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La femme adultère - 9 -
L’homme complice est invisible et personne ne semble le rechercher. La
Loi condamne l’homme et la femme ; les scribes et les pharisiens n’ont amené°
que la femme et ils n’ont prononcé d’accusation que contre des femmes ; voici
qu’elle est abandonnée, seule face à la populace. Il y a là un signe que leur
démarche n’est pas dans la vérité de la Loi, mais qu’elle est le défi lancé à
l’encontre de Jésus. Va-t-il questionner au sujet du partenaire de la femme
adultère ? Va-t-il prononcer contre la femme et contre l’homme avec lequel elle
a commis l’adultère leur condamnation à être lapidés ?
A travers Genèse XXXII-25, j’ai entendu la question : ‘Quel est ton
nom ?’… Ceci n’est pas : ‘Comment s’appelle-t-il ? Et j’ai imaginé que
l’homme pouvait fort bien s’appeler Jacob. Alors Jésus, lui pardonnant, aurait pu
lui dire : ‘On ne t’appellera plus Jacob, car tu es un fils d’Israël et ton action a
abouti à ce que ton Dieu soit provoqué à ton sujet.’
3.
« Au troisième jour, à l’ aurore* … »
(Exode XIX-16)
Prenant le texte de Jn, j’ai lu les événements des deux jours qui ont
précédé.
a)
Jésus monte en secret (VII-10) et les foules murmurent à son sujet (VII-12).
Au milieu de la fête, Jésus monte vers le Temple et il enseigne. Tous s’étonnent
à son sujet : Comment sait-il les Ecritures sans les avoir apprises ? (VII-15)
b)
Au dernier grand jour de la fête, Jésus se référant à l’Ecriture, leur criait
en disant : « Comme dit l’Ecriture… » (VII-38)
c)
A l’ aurore* Jésus survient vers le Temple (VIII-2). Les pharisiens et les
scribes, tout le peuple lui disent ce que Moïse a commandé dans la Loi (VIII-5).
Alors j’ai vu comment Jésus, en-bas se-courbant, écrivait-en-bas*?
vers la terre. Puis, se-dressant-vers-le-haut* face à eux, il leur a dit° une
parole de sagesse avant que, de-nouveau se-courbant-vers-le-bas*? , ilécrivait vers la terre (d’Israël).
Tous sortirent (Cfr. : Mc VIII-11 !) un par° un, car tout le peuple qui était sur
le mont des Oliviers trembla et Jésus fut abandonné seul avec la femme.
Plus personne, ni même toi ô lecteur ! ni moi-même, ne se soucie du
partenaire de la femme car aucun n’a osé condamner et Dieu dit° que, à partir de
maintenant, le péché est effacé. Pour celui qui connaît la puissance du mot
maintenant, il se rappellera que ce mot arrive, dans l’Ecriture, chaque fois que
Dieu renouvelle son alliance.
Jadis Elohim a parlé : « Que la lumière soit… » et voici que, ensemble
maintenant, toi et moi contemplons une aurore* …
… nouvelle lumière…
vers l ’ a m o u r !
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 10 -
Et tout le peuple vient auprès de Lui.
(Jn VIII – 2)
_______________
J’ai vu :
Jn VIII-2
Et
και
tout
le peuple
πας
ο λαος
vient
ηρχετο
auprès de
προς
lui.
αυτον
3. Exode XIX-16
Au troisième jour, à l’ aurore* , il y eut des tonnerres et des éclairs et une épaisse
nuée sur la montagne, un son de cor très fort : tout le peuple (πας ο λαος) qui était
dans le camp trembla.
Alors j’ai regardé quels étaient les gens autour de Jésus dans ce qui
précède immédiatement. Voici :
Jn VII-28
Concrètement, Jésus est dans le Temple. Il crie en enseignant et il dit…
Jn VII-30
Concrètement ils cherchaient à le prendre°*.
Or, hors de la foule, beaucoup ont foi vers lui.
Jn VII-31
Jn VII-32
Les pharisiens entendent la foule murmurant** contre lui… Les grandsprêtres et les pharisiens envoient des valets afin de le prendre°*.
Jn VII-33
Concrètement Jésus dit°…
Concrètement les juifs disent° entre eux…
Jn VII-35
Jn VII-40
Concrètement hors de la foule, ils disent…
Jn VII-43
Concrètement, une déchirure dans la foule arrive à cause de lui.
Or certains hors d’eux voulaient le prendre°*, mais personne (ne-) jette la
Jn VII-44
main sur lui.
La foule est arrivée à un point d’incompréhension qui amène° le mot
déchirure = schisma dans le récit. Aussitôt après, un changement brusque arrive
et le texte présente Jésus quittant le mont des Oliviers et survenant dans le
Temple. Il y a ainsi deux noms de lieux situés afin que la disjonction hors du
mont des Oliviers soit suivie de la conjonction dans le Temple. Ainsi la foule est
abandonnée et, lorsque Jésus survient vers le Temple, tout le peuple vient auprès
de lui. Le lieu change et nous quittons un lieu où il y a des discussions violentes
allant jusqu’à une déchirure = un ‘schisme’, pour entrer dans le Temple. Le
texte écrit vers le Temple, car la préposition eis = vers marque la direction d’un
déplacement aboutissant à l’entrée / la pénétration dans la destination qu’elle
désigne.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 11 -
Dans le Temple, il n’y a pas de gens de toutes nations ou origines, il n’y a
que des fils d’Israël. Un panneau à l’entrée du Temple avertissait, en ce tempslà, ceux qui s’en approchaient qu’il y avait là une frontière : seuls les juifs
pouvaient entrer dans le Temple, ceux hors d’Israël qui y pénétraient risquaient
la mort. Dans le Temple, il y a tout le peuple, ce qui est une façon de préciser
qu’il s’agit du seul peuple d’Israël. Ainsi arrive l’annonce que le récit va
rapporter un événement spécifique d’Israël, lois ou préceptes tels qu’ils ont été
dictés par YHVH à Moïse, religion du Dieu d’Israël. Après avoir entendu, j’ai
vu qu’il y avait la foule … alors que, vers le Temple, il y a :
tout le peuple : πας ο λαος
La foule, beaucoup ont foi vers lui…
… la foule murmurant** contre lui …
… hors de la foule
=
une déchirure dans la foule…
Un hasard m’a fait lire deux textes qui commentent cette déchirure :
« Entourés d’ennemis, les ‘juifs’ ne peuvent, en principe, s’offrir le luxe de mettre
en danger, par leurs conflits internes, les intérêts vitaux de l’Etat ou de la Nation. Et
pourtant…
Des querelles religieuses à demi refoulées éclatent également de temps à autre.
D’abord entre les croyants et les athées. Mais, plus fréquemment encore, parmi les
différentes branches des milieux religieux eux-mêmes. D’une part les juifs orthodoxes
purs et durs ; de l’autre, les groupes religieux plus conciliants, plus libéraux, qui
s’anathématisent mutuellement. Les premiers reprochent aux seconds d’être trop
laxistes. Les autres leur répondent que leur rigorisme excessif rebute la majorité du
peuple, l’éloigne encore davantage de la tradition, provoquant la désaffection de la
jeunesse et le rejet d’une pratique rituelle commune. »
(Claude Vigée : Vivre à Jérusalem)
(Nouvelle cité - Paris - 1985 - Page 131)
« Le peuple d’Israël a toujours été divisé en courants religieux et politiques
opposés. Si, à la période perse ou au début de la période hellénistique, les disputes
religieuses n’apparaissent pas, ce n’est qu’un signe de l’effondrement général que subit
alors la nation après la crise de l’Exil. Le monolithisme spirituel, culturel ou religieux
n’est jamais surtout chez les juifs qu’un symptôme de faiblesse. Que reviennent les
forces, que la source de vie se remette à couler, et alors les conformismes ont tôt fait de
sauter : chacun défend son opinion et chacun en a au moins trois sur chaque sujet.
Notamment sur le plan religieux. »
(André Chouraqui : Vivre pour Jérusalem)
(Desclée de Brouwer - 1973 - Page 46)
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 12 -
Toi – même concrètement que dis – tu ?
(Jn VIII – 5)
_______________
J’ai vécu très intensément la séquence de la femme adultère, si
intensément qu’une idée m’est venue à l’esprit stoppant toute réflexion. Le récit
de cette séquence est tellement vrai que je me suis vu comme l’un parmi eux
tous, me glissant au milieu de tout le peuple, un parmi les autres, effacé et
anonyme. J’ai vécu intensément et voilà que, subitement, j’en arrive à trouver le
récit tellement vrai que j’en ai oublié de regarder si Jean était présent. Pour moi,
cela m’amenait° à poser la question de savoir si l’adverbe concrètement avait été
inséré quelque part dans le récit de cet événement.
Bien évidemment, un simple regard sur le texte m’a envoyé dans le verset
Jn VIII-5, parole d’eux tous qui commençaient à le questionner. Aussitôt je me
suis aperçu que cet emploi de l’adverbe du témoignage arrivait au soixantième
rang des emplois depuis le commencement de l’évangile. Or le nombre soixante
est précisément un nombre clef lorsque j’ai analysé la partie relatant ce qui
arriva lors de la Passion/Résurrection de Jésus. Dans le Tome XXII, à la page
750, j’ai écrit notamment sur le nombre soixante :
4. Au soixantième emploi :
= 3 x 6 x 3 + 6
L’arithmétique des mots du texte a permis de faire le constat du contenu allégorique
de certains nombres :
- trois
la triade
aboutissement, création…
l’Alliance
forme nouvelle de l’Alliance éternelle : l’amour.
- six
- neuf
triade de triade
accomplissement du sens du mot.
- dix-huit
Bénédictions
prière fondamentale d’Israël
- soixante :
Concrètement
La Parole sortit ainsi vers les frères…
n° 60
…(car) celui-ci, le disciple, a été le témoin de ces choses-ci et…
…nous savons que son témoignage est vrai !
Voici que, dans le Temple de Jérusalem, les scribes et les pharisiens et
tout le peuple (d’Israël) amènent° à Jésus le suprême défi :
Jn VIII- 5
Toi-même
concrètement
quoi
dis-tu ? »
Et Jésus livra la nouvelle clef de la porte de l’ Alliance :
A partir de
Maintenant :
ne
pèche
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
plus !
n° 60
La femme adultère - 13 -
Comme ils persistaient* à le questionner . . .
(Jn VIII – 7)
_______________
Jn VIII-6 / 7
(Jésus)
du doigt
écrivait-en-bas*?
vers la terre.
τω δακτυλω
κατεγραφεν
εις την γην
Comme
or
ils persistaient*
en questionnant
lui
ως
δε
επεµενον
ερωτωντες
αυτον
il-se-dressa-vers-le-haut*
et
il dit°
à eux :
ανεκυψεν
και
ειπεν
αυτοις
« Celui de vous sans-péché*? que le premier il jette une pierre sur elle ! »
Le verbe epimenô = persister* n’arrive que pour un unique emploi
dans la Tora : les hébreux n’ont pas pu prendre le temps / ils n’ont pas pu
persister* (au sens étymologique du mot) et ils ont dû fuir sans que la farine ait
eu le temps de fermenter pour donner du pain levé :
Exode XII-39
(h :) Ils firent cuire la pâte qu’ils avaient emportée d’Egypte en galettes azymes, car
elle n’était pas levée quand ils avaient été chassés d’Egypte ; ils n’avaient pu s’attarder
et n’avaient même pas fait de provisions pour eux.
(Septante : … ils n’avaient pas pu persister* et ils n’avaient pas pu s’approvisionner
en vivres pour le chemin…)
… ουκ ηδυνηθησαν επιµειναι ουδε επισιτισµον εποισησαν εαυτοις εις
την οδον
Voici donc un temps nouveau dans lequel les scribes et les pharisiens
vont prendre le temps de discuter longuement en posant de nombreuses
questions à Jésus.
Le texte de Jn offre à son lecteur une vue remarquable par l’arrivée, en un
très court passage, de trois mots nouveaux* :
Jésus
écrivait-en-bas*?
les scribes et les pharisiens
persistaient*
se-dressa-vers-le-haut*
Jésus
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La femme adultère - 14 -
Il y a là un chiasme se révélant dans la forme de l’agir :
Jésus
le mouvement dans
écrire-en-bas*?
les scribes et les pharisiens
l’immobilisme de
persister*
Jésus
le mouvement de
se dresser*
Ce chiasme se révèle aussi dans l’évolution de l’être de chacun :
Jésus
il est
en-bas*?
les scribes et les pharisiens
au milieu
ils persistent*
Jésus
il se dresse
vers-le-haut*
Ceci oblige le lecteur à constater que le centre du chiasme est constitué,
sans que le texte l’ait formellement écrit, par :
les scribes
et
les pharisiens.
Une telle exégèse n’a été rendue possible / ne s’est imposée au lecteur /
que par la traduction du texte de Jn en utilisant le Dictionnaire des mots du
texte de Mc. Elle confirme la relation intime entre les deux textes, ce qui est le
constat d’une unité rédactionnelle entre ces textes : lorsque le texte de Jn fut
composé, le(s) rédacteur(s) connaissai(en)t comment le texte de Mc avait été
composé. Ceci est matérialisé dans la présentation de la traduction du texte de
Jn par les repères en fin de ligne marquant la façon dont le texte grec a été
composé à partir de mots se trouvant dans le texte de Mc : le comportement du
vécu est conforme à ce qu’ils ont perçu, entendu et vu dans le texte de Mc.
Ce constat mène à une conclusion scientifique au sens où cette
conclusion est fondée non pas sur l’exégèse de cette seule séquence Jn VIII-1 à
11, mais sur le fait que, ailleurs tout au long du texte de Jn, semblable
conclusion peut être énoncée. Ce constat est établi sur une base scientifique,
quoiqu’il soit indémontrable par un raisonnement selon la logique des sciences,
mais du fait que jamais, durant la prise en compte de quelque partie du texte de
Jn que ce soit, on ne peut trouver d’incompatibilité par rapport au texte de Mc.
Une conclusion de la présente exégèse oblige aussitôt à regarder (= à
prendre garde au) comportement des scribes, puis ensuite à celui des pharisiens
dans les textes de Jn et de Mc. D’où deux recherches à effectuer :
A.
Quels sont les comportements des scribes et des pharisiens lors des
événements qui vont arriver d’ici jusqu’à la Passion du Christ ?
B.
Sont-ils présents au cours de la Passion/Résurrection du Christ ?
_______________
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La femme adultère - 15 -
SUR LE COMPORTEMENT DES SCRIBES
(Dans l’évangile de Saint Jean)
_______________
A.
AVANT LA PASSION
Se reporter dans le Tome VI au dossier sur Les scribes.
Dans le texte de Mc, lorsque pour la première fois on rencontre les
scribes, ils sont assis en attendant que le paralytique soit passé par le toit :
Mc II-6 et 7
Or quelques-uns des scribes étaient assis là et réfléchissaient dans leurs cœurs :
« Pourquoi celui-ci parle-t-il ainsi ? Il blasphème !
Qui peut effacer des péchés sinon Unique le Dieu ? »
Dans le texte de Jn, les scribes se présentent alors que Jésus s’est assis.
La situation est donc inversée :
Jn VIII-2 et 3
Jésus survient vers le Temple et il s’assoit, en enseignant tout le peuple. Les
scribes et les pharisiens amènent° une femme (qui a été) surprise° en adultère.
Dans le présent Tome, dans le dossier intitulé ’Passion et Résurrection –
divers’ à partir de la page 93, mon lecteur trouvera une analyse de ce texte qui, en
réalité, rapporte l’unique confrontation entre Jésus et les scribes dans le texte de
Jn.
B.
PASSION ET RESURRECTION
Dans le texte de Jn, et au-delà du verset Jn VIII-3, les scribes sont
absents. Le texte a su en rendre compte lorsqu’il a écrit que…
Jn VIII-9
…or, eux ayant entendu, sortaient un par° un, ayant d’abord commencé
depuis les anciens.
Les scribes sont sortis (verbe ex-erchomai) en suivant les pharisiens avec
ce même verbe qui, dans le texte de Mc, a permis à ceux-ci de sortir. (Mc VIII11) Il est vrai que certains d’entre eux (Gamaliel…) ne peuvent ‘participer’ à une
réponse qui, pour eux, spécialistes du Livre (= la Tora), signifie que Jésus est
(amené°) en holocauste. Ainsi, lors du procès contre Jésus, les scribes sont
absents !
_______________
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La femme adultère - 16 -
SUR LE COMPORTEMENT DES PHARISIENS
(Dans l’évangile de Saint Jean)
_______________
A.
AVANT LA PASSION
Les pharisiens entrent dans le texte de Jn d’une étrange manière
puisqu’ils se font représenter :
Jn I-24
Et
και
Jn I-25
ayant été envoyés ils étaient
de la part
απεσταλµενοι
ησαν
εκ
Et
ils questionnaient lui
et
και
ερωτησαν
αυτον
και
« Pourquoi concrètement
baptises-tu
τι
ουν
βαπτιζεις
si
toi-même
ne pas
tu es
ει
συ
ουκ
ει
ou
Elie
ou
ουδε
`Ηλιας
ουδε
des
pharisiens
των φαρισαιων
ils disaient° à lui :
ειπαν
αυτω
le Christ
ο Χριστος
le prophète ? »
ο προφητης
Lorsque les scribes et les pharisiens amèneront° une femme adultère
devant Jésus, le texte se souviendra et écrira comment les pharisiens ontpersisté* à questionner Jésus : le verbe questionner = erôtan rappellera leur
arrivée dans le texte en Jn I-25.
Jn VIII-7
Comme
ως
or
δε
ils persistaient*
en questionnant
επεµενον
ερωτωντες
lui…
αυτον
B.
PASSION ET RESURRECTION
Les pharisiens sont physiquement absents car, lorsque Judas vient
arrêter Jésus, ils se sont faits représenter. Le texte a tenu à le préciser :
Jn XVIII-3
Concrètement Judas, prenant la cohorte et des valets (venant) de la part des
grands-prêtres et(aussi) de la part des pharisiens (εκ των φαρισαιων), vient là avec
des-torches*? et des-lanternes** et des-armes* .
Il ne sera plus fait mention des pharisiens dans toute la suite du texte de Jn.
_______________
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La femme adultère - 17 -
« Celui de vous (qui est) sans – péché*?
(Jn VIII – 7)
_______________
Au commencement, il y eut la Loi, suite de préceptes à respecter qui
étaient l’énoncé de l’Alliance Initiale :
Deutéronome XXIX-17 à 19
Qu’il n’y ait point parmi vous d’homme ou de femme… dont le cœur se détourne
aujourd’hui (Septante : mot absent) d’auprès de YHVH notre Elohim, pour aller servir
les dieux des nations !
Qu’il n’y ait point parmi vous de racine produisant poison ou absinthe !
Si donc quelqu’un, en entendant les termes de cette adjuration, se félicitait en son
cœur en disant : « J’aurai la paix, quoique je marche dans l’obstination de mon cœur,
(h. :)
de façon que ce qui est abreuvé supprime ce qui est assoiffé ! »
(Septante : …afin que le pécheur ne perde pas celui (qui est) sans-péché*?)
ινα µη συναπολεση ο αµαρτωλος τον
αναµαρτητον
(Tora : emploi unique)
YHVH ne voudra point lui pardonner.
Et il arriva, en ces jours-là, que Jésus vint.
Puis, un jour à l’aurore* Jésus survint vers le Temple.
(Mc I-9)
(Jn VIII-2)
Lecteur !
Tu connais la suite : tout le peuple… les scribes…
une femme… un flagrant délit*? d’adultère… lapider*…
les pharisiens…
… et la Parole de Dieu :
« Celui sans-péché*? parmi vous que, le premier, il lui jette une pierre. »
… avec la finale :
(N. T. : emploi unique)
νυν
Maintenant :
µηκετι αµαρτανε
ne
pèche
plus !
Maintenant est le mot toujours présent dans le texte lorsque D. renouvelle
Alliance. Maintenant voici l’énoncé de l’Alliance Nouvelle, pratiquez ce
son
commandement !
_______________
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La femme adultère - 18 -
Du doigt il-écrivait-en-bas*? . . . il écrivait.
(Jn VIII – 6 à 8)
_______________
Deux fois le même geste ! Or : jamais Dieu ne recommence à faire ce
qu’il a déjà FAIT, sinon cela inciterait à penser que le premier FAIRE serait MAL
FAIT ou qu’il serait incomplet = or Dieu est La Perfection !
La deuxième ‘écriture’ est écrite avec des mots issus du Dictionnaire des
mots de Mc : il-écrivait vers la terre. Seule, la position de la graphie de la
nouveauté* des mots diffère :
Jn VIII-6
Jésus en-bas se-courbant du-doigt écrivait-en-bas*?
Jn VIII-8
Εt de-nouveau se-courbant-vers-le-bas*? il écrivait
vers la terre.
vers la terre.
ou encore :
en-bas
se-courbant
se-courbant-vers-le-bas*?
du doigt
-------
écrivait-en-bas*?
il écrivait
vers la terre.
vers la terre.
La deuxième ‘écriture’ est introduite par de nouveau = palin. Dans cette
expression, j’ai vu qu’il écrivait une deuxième foi/nouvelle écriture puisque les
verbes employés pour décrire les deux opérations d’écrire diffèrent. En fait,
l’adverbe palin introduit l’idée d’une différence / d’une novation* dans ce qui
est écrit. Lorsque Jésus écrit pour la deuxième fois, il n’écrit pas ce qu’il
écrivit-en-bas*?.
Ce matin-là, j’ai été amené° à suivre tout le peuple et j’étais venu auprès
de lui. J’ai entendu ce qu’ils disent à lui à propos de l’adultère et j’ai écouté
avec attention le rappel de la Loi selon laquelle Moïse nous a commandé de
lapider*.
Je l’ai vu en bas se courbant et il écrivait-vers-le-bas* ? vers la
terre. Alors il y eut beaucoup de paroles dites(°) : eux persistaient* à le
questionner, ce qui l’amena° à se-dresser-vers-le-haut* afin de leur dire°
le jugement que lui il amenait° à propos de la femme adultère :
Jn VIII-7
« Celui de vous sans-péché*? que le premier il jette une pierre sur elle ! »
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La femme adultère - 19 -
Puis, de nouveau, il-se-courba-vers-le-bas*?, non pas de la même
façon qu’il avait faite quelques instants auparavant, mais dans un geste qui m’a
semblé marquer de la déférence et une grande mansuétude à l’égard de la
femme, peut-être en marque d’une parole de sagesse offerte à tout le peuple, aux
scribes et aux pharisiens qui étaient auprès de lui, il écrivait vers la terre.
Malgré moi, mon regard s’est porté sur le sol et j’ai vu qu’à l’intérieur du
Temple, puisque c’était là le lieu de la séquence, il n’y a que des pierres
jointives : c’est un lieu saint et nul interstice entre les pierres ne doit laisser
passer la moindre buée d’impureté.
Sur cette terre d’Israël, qui est terre la plus sainte de toutes les terres, il y
avait quelque poussière (Voir Lexique P-167) comme il est habituel pour ceux du
peuple d’Israël qui en amènent° de-dessous de leurs pieds (Cfr. : Mc VI-11). Je
me suis rappelé : c’est en ce même lieu que, selon la tradition d’Israël, l’Elohim
forma l’homme : poussière à partir de la terre. (Cfr. : Genèse II-7)
Sur ce fond de poussière, Jésus écrivait et j’ai cru voir comment, la
première fois, il avait dessiné les contours des deux Tables de pierre (Louh’ot haeven) telles que l’habitude a été prise de les représenter. Lorsque, ayant décidé
d’une deuxième écriture, en un mouvement plein de mansuétude et de grâce il
se-courba-vers-le-bas*?, il jouta en surimpression sur l’empreinte des Tables, le
mot ‘miséricorde’. Près de moi, un hébreu parmi ceux-là de tout le peuple lut à
mi-voix et j’entendis le mot ‘hesed’’.
Alors que tous sortaient un par° un, moi - le dernier d’eux tous, car le
plus troublé de ce que je venais de vivre, moi tellement alourdi par tout le passé
de ma vie - je suis sorti lentement.
Ma lenteur à sortir m’a permis d’entendre sa voix :
« YHVH (est) un Dieu clément et miséricordieux, abondant en
véritable bienveillance, supportant faute, transgression et péché, sans les
innocenter. Observe pour toi ce que j’ai ordonné jadis à Moïse.
Pas°-même° moi, je ne te condamne : Vas et à partir de
maintenant, ne pèche plus !
Et écris pour toi ces paroles ! »
Voilà pourquoi, en ce 25 février 2005
j’ai écrit ces paroles depuis Œlenberg.
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 20 -
Des singularités du texte.
(Jn VIII – 1 à 11)
_______________
A.
Le long de la séquence sur la femme adultère, le lecteur entendra des mots
dont l’écriture lui fait voir le préfixe kata :
Jn VIII-3
kat-eilêmmenên
la femme adultère ayant été emparée (surprise°)…
Jn VIII-4
Jn VIII-6
Jn VIII-6
kat-eileptai
kat-êgorein
kat-ô
la femme a été emparée (surprise°)…
afin de l’
accuser…
en bas, se courbant…
Jn VIII-6
Jn VIII-7
Jn VIII-8
kat-egraphen
Ane-kupsen
kat-akupsas
Jésus
Jésus
Jésus
Jn VIII-9
Jn VIII-10
Jn VIII-10
kat-eleiphthê
Ana-kupsas
kat-ekrinen
et il fut abandonné seul.
Jésus
s’étant-dressé-vers-le-haut*
aucun ne t’a condamnée…
Jn VIII-11
kat-akrinô
« Moi-même je ne te condamne pas ! »
kat = 9 fois
écrivait-en-bas*?...
se-dressa-vers-le-haut* …
se-courbant-vers-le-bas*?…
Ana = 2 fois
une structure à base de chiasmes !
(Voir dans le Tome XIX/3 : Sur le préfixe Kat’ )
kat =
de haut en bas
Ana =
de bas en haut
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La femme adultère - 21 -
NOTE SUR LA TRADUCTION
Aucune traduction ne peut rendre cette spécificité de la rédaction du texte.
Ceci est la raison pour laquelle il est nécessaire de présenter simultanément sur
deux lignes et en situant de façon comparable l’un sur l’autre le mot originel en
grec et le mot le traduisant en français.
Une telle présentation est obligatoire au sens où elle permet de définir
l’origine de chacun des mots nouveaux* et leur histoire à l’intérieur de
l’ensemble des textes des quatre évangiles. Ceci découle du fait que les quatre
évangiles ont été écrits en respectant une même stratégie de présentation et de
conception du récit de la vie de Jésus, ce que j’ai appelé la stratégie
apostolique.
Une telle présentation permet aussi de préciser les conditions d’emploi
d’un mot soit dans une précision de son sens à l’endroit où il se trouve –
exemple : le mode moyen d’un verbe, le temps de l’imparfait ou de l’aoriste,
l’actif face au passif… soit dans le rapport de ce mot avec d’autres mots proches
de lui au cours d’une même séquence : ici le préfixe kat.
En vérité, la présente note doit être comprise comme signifiant qu’aucune
traduction du texte grec ne peut être faite dans une quelconque langue de
façon directe. Il devient nécessaire d’user de conventions d’écriture et de
présentation des mots incluant les singularités de la langue grecque.
Ceci est dû à ce qu’une langue est toujours le reflet de la culture, de
l’histoire, de la tradition du groupe qui la pratique.
B.
Une triade de lieux :
… et toujours la Présence de Dieu par la préposition eis.
Jn VII-1
le mont des Oliviers :
eis
to oros
Jn VIII-2
le Temple
eis
to Ieron
Jn VIII-6 = VIII-8
la terre = le sol
eis
ten gen
tôn elaiôn
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 22 -
C.
Il y a deux verbes au mode moyen précisant que l’action faite par le sujet
l’engage lui-même : le verbe devient un verbe réfléchi. Le sujet du verbe est
ainsi l’objet de l’action qu’il engage et chacun fait une action – consciente ou
inconsciente - qui a une répercussion sur lui-même.
Jn VIII-9
arxamenoi :
participe aoriste moyen de archô
Ils sortent un par un, ayant commencé par les anciens. Chacun sort selon sa propre
perception d’être le plus ancien de ceux qui ne sont pas sortis et, alors, il sort non pas
pour suivre celui qui le précède, mais parce qu’il se sent coupable et chacun respecte la
hiérarchie de l’âge !
Jn VIII-11 poreuou :
impératif moyen de poreuomai
Vas-t’en à partir de maintenant ! Mais aie bien conscience que ce départ t’engage
personnellement. Si tu pars, ce n’est pas pour obéir à un commandement que je te
donne, mais que ton départ soit en suite d’une décision de ta part et de ton engagement
de ne plus pécher : Ne pèche plus à présent (car ici il s’agit d’un impératif présent).
_______________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 23 -
ANNEXE I
DE LA GRAVITE DE L’ADULTERE
_______________
Dans le Livre du Lévitique, il est écrit :
« YHVH parla à Moïse en disant : ‘Parle aux fils d’Israël et tu leur diras :
Je suis YHVH votre Elohim !
Ce qui se fait au pays d’Egypte(1), où vous avez habité, vous ne le ferez pas, et
ce qui se fait au pays de Canaan où je vais vous introduire, vous ne le ferez pas. Vous ne
marcherez point suivant leurs mœurs. Vous exécuterez mes sentences et vous observerez
mes préceptes pour marcher d’après eux :
Je suis YHVH votre Elohim !
Vous observerez mes préceptes et mes sentences : l’homme qui les exécute vit
par eux :
Je suis YHVH !
Nul homme d’entre vous ne s’approchera de la chair de son corps pour en
découvrir la nudité :
Je suis YHVH !
La nudité de ton père… de ta mère… de la femme de ton père… de la fille de ta
sœur… de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille… de la fille de la femme de ton
père… de la sœur de ton père… de la sœur de ta mère… du frère de ton père… de ta
bru… de la femme de ton frère… d’une femme et de sa fille… tu ne la découvriras pas…
………….
Vous observerez mes préceptes et mes sentences : vous ne ferez aucune de ces
abominations… Vous observerez donc mon observance en ne faisant rien des pratiques
abominables qui étaient faites avant vous et vous ne vous rendrez pas impurs par elles :
Je suis YHVH votre Elohim ! »
(Lévitique XVIII-1 à 30)
En fin de premier siècle, les sages d’Israël délibérèrent au sujet de
certaines situations pouvant amener à s’interroger sur la conduite à tenir dans
des cas extrêmes et ils considérèrent qu’il est préférable de pratiquer un acte
d’idolâtrie plutôt que de se laisser tuer.
C’est pourquoi ils décidèrent que, en certaines circonstances, on pouvait
transgresser les préceptes de la Loi lorsque les conséquences de l’observance de
la Loi mettaient la vie en danger.
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 24 -
Cependant, ils tinrent à préciser que :
En trois occasions, il faut se laisser tuer plutôt que de transgresser
le commandement de YHVH :
l’idolâtrie
l’adultère (et l’inceste)
le meurtre.
Or en ces jours-là, il arriva que quelques-uns des scribes étaient assis là et
réfléchissaient dans leurs cœurs… (Mc II-6) Ayant longuement discuté, ils rencontrèrent des
scribes des pharisiens qui avaient vu que Jésus mange avec les pécheurs et les publicains.
Ceux-ci leur racontèrent comment de nombreux publicains et pécheurs étaient à table avec
Jésus et ses disciples et qu’ils étaient nombreux. (Mc II-15 et 16) Aussitôt, ensemble, ils
donnaient conseil contre lui en vue qu'ils le perdent. (Mc III-6)
Les pharisiens entendirent la foule murmurant** contre lui. Les grands-prêtres
et les pharisiens envoyèrent des valets afin de le prendre°* et certains hors d’eux
voulaient le prendre°*, mais personne (ne-) jeta la main sur lui. (Jn VII-32 et 44)
Concrètement ils s’étonnaient : « Comment celui-là sait-il les Ecritures ne les
ayant pas apprises ? » (Jn VII-15), alors qu’il avait osé leur dire : « Personne hors de vous ne
fait la Loi ! » (Jn VII-19)
Alors ils se mirent d’accord, car il est une Loi que personne jamais ne doit
transgresser…
…et ils décidèrent que, un jour, à l’aurore* , dans le Temple, scribes et
pharisiens ensemble lui amènent°, en présence de tout le peuple, une femme ayant été
surprise° d’adultère.
Note 1 : Ce qui se fait au pays d’Egypte
Au pays d’Egypte, pharaon se marie toujours avec sa sœur !
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
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La femme adultère - 25 -
ANNEXE II
ADRESSE AU LECTEUR
_______________
J’ai lu :
« Un ou deux passages du texte ont toujours laissé sceptique. On s’interroge
beaucoup dans l’Eglise grecque, par exemple, pour savoir si l’histoire de la femme
adultère (Jn VIII-3 à 11) fait réellement partie de l’évangile ou si c’est un ajout. L’histoire
ne figure pas dans le codex Vaticanus, ni dans le codex Sinaiticus. Dans d’autres, encore,
elle se trouve ailleurs dans le texte, y compris après Lc XXI-38. De nombreux évangiles
indiquent simplement à l’encre rouge qu’il s’agit d’un passage douteux. »
et :
« Une très ancienne controverse concerne l’authenticité de l’histoire de la femme
surprise en flagrant délit d’adultère (Jn VIII-3 à 11) . Ces neuf versets sont un des passages
les plus douteux du Nouveau Testament. Comme nous l’avons vu dans le chapitre II (voir
texte ci-dessus) l’authenticité de ce passage a été constamment mise en doute dans les bibles
grecques médiévales. On le trouve dans le codex Bezae du V° siècle et dans les premières
traductions latines de la Bible, mais il est absent des codex Sinaiticus, Alexandrinus et
Vaticanus, comme des traductions en syriaque ancien ou du texte grec (P. Bodmer II) du
plus ancien codex sur papyrus datant d’environ 200. Le bon sens voudrait qu’on l‘enlève
de l’évangile. »
(Christophe de Hamel : La Bible : Histoire du Livre / Pages 61, puis 320)
(Phaidon - rue de la Roquette – Paris XI° / 2 002)
Mc X-2
Et étant venus auprès (de lui) des pharisiens l'interrogeaient en le mettant à
l'épreuve :
« Est-il permis à un homme° de délier sa femme ? »
« Est-il permis au lecteur de délier le texte ? »
_____________
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 26 -
DE L’ AUTHENTICITE DE CE TEXTE
_______________
« (Un exégète a fait observer que Matthieu, l’évangéliste des juifs, respecte la
tradition sémitique consistant à échafauder, pour le personnage dont on s’occupe (=
Jésus) une architecture généalogique complexe. Mais le respect de la tradition n’est ici
qu’apparent. En fait, presque furtivement, cet évangile accomplit quelque chose
d’absolument inconcevable pour la culture hébraïque. A savoir que Matthieu brise
intentionnellement l’harmonie de sa lignée d’ancêtres en introduisant, dans cette longue
série de noms masculins, quatre noms de femmes, plus celui de Marie.
ET voilà l’énormité : pour les juifs, la femme n’avait pas sa place dans les
généalogies ; par conséquent, celle qui est échafaudée de la sorte pour Jésus n’est pas
valable. Créature qu’on ne regardait qu’avec défiance, si souvent tenue pour « impure »,
l’être humain féminin s’accompagnait d’un sentiment mal définissable ; de toute façon,
il était tout à fait hors de question de la faire figurer dans une généalogie se voulant
vraiment solennelle.
Mais le scandale devient intolérable pour l’israélite pieux (et incompréhensible
pour le spécialiste) lorsque l’on découvre à qui correspondent ces quatre noms de
femmes tirés des anciennes Ecritures d’Israël. Ce sont Thamar, la belle fille de Juda – le
fils de Jacob – qui se prostitua avec lui ; Rahab, une courtisane de Jéricho qui trahit sa
ville ; Ruth, une païenne (et c’est déjà une faute grave en Israël) qui s’offrit à Booz et le
força à l’épouser ; la femme d’Urie, Bethsabée, l’épouse adultère devenue l’amante de
David qui, pour avoir la femme, fit traîtreusement tuer le mari, qui était fidèlement à
son service. Enfin est nommé Marie, la mère de Jésus.
L’inceste, la prostitution mêlée à la trahison, l’adultère qui s’ajoute à l’assassinat
d’un serviteur fidèle : c’est sur ce bourbier qu’allait s’élever Marie, celle qui, pour
l’auteur de cette absurde généalogie, est la vierge dont devait naître le Christ. »
(V Messori : Hypothèses sur Jésus : Mame - Paris - 1978 / Pages 159 et 160)
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
La femme adultère - 27 -
* * * * *
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