Dossier 5 Le XIX siècle (1815-1914) Questions appelant des

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Dossier 5
Le XIXème siècle
(1815-1914)
Questions appelant des réponses concises
A/ L’expansion industrielle et urbaine en Europe
1. Quels sont les facteurs qui ont fait de l’Europe le berceau de la
« révolution industrielle » ? [Quels sont les conditions du décollage industriel ?] [Quels
ont été les deux piliers de la R. I. ?]
a) Schémas.
b) La croissance démographique forte ainsi que l’élévation du niveau de vie que
connaît l’Europe au XIXème siècle, stimulent la demande en produits de
consommation. La mise en œuvre de techniques nouvelles (l’essor du machinisme)
associées à l’utilisation d’énergies nouvelles (le charbon d’abord ; puis, l’électricité
et le pétrole) bouleverse les conditions de la production : elles permettent de répondre
à une demande croissante. Dès la fin du XVIIIe siècle en Angleterre, berceau de la
« Révolution industrielle », la mécanisation de la filature du coton permet un
développement rapide de l’industrie textile anglaise. L’utilisation de la vapeur
permet des innovations techniques et stimule l’industrie minière (extraction du
charbon) comme l’industrie sidérurgique (production de fonte et d’acier).
L’industrialisation, au cours de cette première phase (fin XVIIIe s-1880), s’est, dans
le cas de la Grande- Bretagne par exemple, appuyée sur les branches motrices de
l’industrie textile, sidérurgique et métallurgique. Dans d’autres pays, l’industrialisation
s’est faite à partir d’industries variées.
L’utilisation d’énergies nouvelles dans l’industrie à partir de 1880 (l’électricité et
le pétrole), associées à de nouvelles techniques (moteur électrique, moteur à
explosion), sans remplacer l’énergie du charbon, relance le processus
d’industrialisation en Europe et ouvre une seconde phase d’industrialisation
(industries chimiques ; industrie automobile ; électrométallurgie ; industries
électriques).
2. Quelles sont les deux grandes phases de l’industrialisation ?
Voir chronologie dans le dossier et question 1.
a) La première industrialisation court de la fin du XVIIIe siècle au tournant de 1880
(Grande Dépression : 1873-1896). Elle connaît un net essor dans la première
moitié du XIXe siècle. Elle est symbolisée par le développement de la machine à
vapeur et l’utilisation du charbon, par le développement du chemin de fer et de
l’industrie textile.
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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b) La seconde industrialisation se développe au tournant de 1880, elle durera
jusqu’à la seconde guerre mondiale. NB : notre programme s’arrête lui en 1914. La
deuxième révolution industrielle mobilise, outre le charbon, de nouvelles sources
d’énergie (électricité et pétrole) et développe de nouvelles branches industrielles
(automobile, chimie).
3. Comment l’industrialisation
européennes ?
a-t-elle transformé
les économies
L’industrialisation transforme en profondeur les structures de l’économie.
•
L’industrie devient le moteur de la croissance économique. A partir du
milieu du XIXe siècle, voire avant pour l’Angleterre, l’Europe entre dans
une période de croissance économique sans précédent qui contraste avec
les progrès, plus lent, de la période précédente. L’industrialisation a permis
une croissance durable malgré les crises économiques (1848-1850 ; Grande
dépression). Dans le cadre d’économies basées sur l’innovation, les
conditions de la production changent. De nouveaux modes d’organisation
de la production et du travail voient le jour, ainsi que de nouveaux lieux
de production. Le travail en usine se développe sans que le travail à
domicile ne disparaisse. En effet, il perdure dans de nombreuses régions au
moins jusque dans les années 1880 (voire parfois au-delà). En France, le
monde des ateliers coexiste ainsi avec celui des usines (voir le cours).
L’usine rassemble les machines et la main-d’œuvre (les ouvriers) en un
même lieu, pour produire selon des rythmes et des méthodes nouvelles. Le
travail en usine suppose une discipline sévère (règlements draconiens) et
des journées longues (13 à 14 heures au milieu du XIXe s).
•
L’industrialisation s’accompagne d’un essor du capitalisme. Les
industriels investissent des capitaux énormes pour financer les innovations
techniques. Le financement familial et celui des réseaux d’amis permettent
aux entrepreneurs de réunir les capitaux nécessaires. Les banques leur
permettent d’agrandir l’entreprise pour accéder au marché international par
exemple. Les banques et des sociétés anonymes par actions accompagnent
l’essor du capitalisme industriel.
•
L’industrialisation s’est accompagnée aussi d’un essor des échanges et
d’une ouverture des économies européennes sur les marchés extérieurs. Les
Européens importent les matières premières et exportent des produits
manufacturés. L’industrialisation et la révolution des transports ont ainsi
accéléré la mondialisation économique.
•
L’industrialisation touche aussi l’agriculture. Les régions les plus proches
des centres urbains et industriels connaissent des mutations importantes :
développement de la mécanisation (d’abord et surtout aux Etats-Unis) ;
utilisation croissante des engrais chimiques ; spécialisation des cultures ;
intégration à l’économie de marché ; etc. Les campagnes se modernisent.
Conclusion : Dans de nombreuses régions, des mutations progressives, plus
qu’une « révolution industrielle ».
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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4. Quelles sont les principales caractéristiques de la révolution des
transports ?
Le processus d’industrialisation est indissociable de la révolution des transports
en Europe. C’est l’invention aussi de la vitesse, donc du raccourcissement de l’espacetemps. Les transports ont sans cesse relancé la demande auprès des industries
(sidérurgie, métallurgie) et stimulé le progrès technique. Ils ont également permis le
développement des échanges (acheminement des matières premières et des produits
manufacturés) à l’échelle de l’Europe et du monde et élargi les marchés. L’Europe se
couvre d’un dense réseau de voies ferrées au cours de la seconde phase
d’industrialisation. Le chemin de fer est emblématique. Mais le réseau routier (on
l’oublie trop souvent !) s’améliore aussi et s’étend. De nombreux canaux sont aussi
creusés et permettent le développement de la navigation fluviale qui connaît son « âge
d’or ». Le développement de la navigation (« clippers » à voile et, de plus en plus,
« steamers » à vapeur) a permis de réduire les distances à l’échelle du monde tout
comme la construction des deux grands canaux (Panama, Suez).
5. Quels nouveaux paysages l’industrialisation a-t-elle fait émerger en
Europe ?
L’industrialisation a fait naître de nouveaux paysages. Les paysages industriels
« modernes » se multiplient au sein des « pays noirs » où l’on extrait le charbon.
Paysages miniers dominés par les terrils et les chevalements côtoient les paysages
usiniers et/ou sidérurgiques dominés par les hauts-fourneaux. Les nouveaux
paysages de l’Europe industrielle se ressemblent : Grande-Bretagne (Midlands, sud du
Pays de Galles) ; France (Nord, Lorraine, Le Creusot) ; Belgique (Liège et sa région) ;
Allemagne (Ruhr, Prusse). De nombreuses régions et villes européennes sont
durablement marquées par ces paysages industriels.
L’industrialisation a bouleversé les paysages urbains. L’industrialisation s’est en
effet accompagnée d’un essor urbain sans précédent. Qu’elle soit née du
développement industriel (les « villes-usines » du Creusot en France ou d’Essen dans
la Ruhr) ou qu’elle soit confortée par celle-ci, la ville - parce qu’elle concentre les
capitaux, les usines, les emplois, la main d’œuvre - connaît une formidable croissance
en périphérie sous la forme de banlieues (banlieues industrielles où usines et habitat
ouvrier se côtoient/ banlieues bourgeoises). L’exode rural de la seconde moitié du
XIXe participe aussi à la forte croissance des villes ainsi que l’immigration (à
l’époque pour prendre l’exemple de la France, essentiellement européenne : italiens,
polonais).
6.
Quelles sont les mutations de la société qui ont accompagné le
processus d’industrialisation au XIXe siècle ? [Comment
s’organisent les sociétés industrielles ?] [Quelles sont les
nouvelles catégories sociales qui ont émergé avec
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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l’industrialisation ?] [Quelles sont les caractéristiques du monde
ouvrier au XIXe siècle ?]
L’industrialisation a profondément transformé les sociétés européennes.
a) Les sociétés industrielles sont marquées par l’émergence de nouvelles catégories
sociales et par de nouvelles hiérarchies sociales.
*Au sommet de la hiérarchie sociale, les élites : pour l’essentiel, formées de
l’ancienne noblesse qui a su préserver ses acquis en investissant dans l’industrie, et
par la bourgeoisie industrielle. Cette bourgeoisie active (chefs d’entreprise,
banquiers, négociants, etc.) - qui met en valeur le capital - est le groupe social moteur
de cette époque. Ces élites s’ouvrent aussi des « hommes nouveaux » (en anglais, les
« selfs made-men ») car cette société industrielle nouvelle permet toutes les formes de
mobilité sociale.
*L’industrialisation est aussi à l’origine de l’expansion du monde ouvrier.
Issus du monde rural, salariés d’usine ou de la mine, les ouvriers vivent la plupart du
temps dans la précarité. Il faut attendre l’organisation du monde ouvrier et les
premières lois sociales pour que la condition ouvrière connaisse une amélioration
certaine à la fin du XIXe siècle. Néanmoins, la classe ouvrière prend conscience d’ellemême et du sentiment de son exploitation.
*L’essor des classes moyennes (entre la riche bourgeoisie et les classes
populaires) renouvelle les sociétés européennes. Regroupant des professions très
diverses (employés, artisans, fonctionnaires, ingénieurs, etc.), les classes moyennes
disposent de revenus qui les éloignent du besoin mais ne leur permet pas d’accéder au
confort de la grande bourgeoisie.
*Par le maintien de catégories sociales anciennes (les paysans et les ruraux,
majoritaires au moins jusqu’en 1914 ; l’ancienne noblesse), et par l’apparition de
catégories sociales nouvelles, les sociétés européennes du XIXe siècle sont de plus en
plus diversifiées.
b) Des sociétés qui s’urbanisent. (Voir dans le dossier le chapitre : « La grande ville » et
« Paris au XIXe s. » et encore « Les transformations de la ville », en cours).
L’industrialisation s’est traduite par un exode rural (plus ou moins prononcé
selon les régions) et un spectaculaire essor urbain. S’il est vrai que la population
européenne reste majoritairement rurale au XIXe siècle, la ville concentre des hommes
de plus en plus nombreux, transformant leurs modes de vie. L’espace urbain reflète les
contradictions de la société industrielle (banlieues ouvrières, banlieues aisées).
7.
Quelles sont les idéologies nouvelles qui ont accompagné
l’industrialisation ou qui ont tenté de résister à la société
industrielle nouvelle ?
L’industrialisation s’accompagne du développement d’idéologies qui s’affrontent
sur les questions économiques, politiques et sociales.
a) Du côté des classes dominantes : le libéralisme et le traditionalisme. Le
libéralisme justifie la société industrielle et le capitalisme en affirmant
que la loi du marché, la liberté des échanges, la libre entreprise et la libre
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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concurrence favorise le progrès. Le traditionalisme, hostile au
libéralisme, refuse certains aspects de la société industrielle et du
capitalisme : conservateur, il est attaché aux valeurs de l’ancien monde,
hostile aux principes libéraux de 1789 à qui il oppose : la morale
chrétienne, la hiérarchie, l’autorité, le paternalisme.
b) Du côté des ouvriers et des classes populaires : le socialisme, le
communisme, l’anarchisme et le syndicalisme. Le socialisme (plus ou moins
influencé par le marxisme) critique les injustices engendrées par le
capitalisme et s’oppose à la bourgeoisie. Le communisme de Marx et Engels
diffuse l’idée d’une nécessaire révolution prolétarienne débouchant sur une
« dictature du prolétariat ». Les anarchistes, plus radicaux, veulent
l’abolition de l’Etat. Certains prônent le terrorisme et l’usage de la violence ;
d’autres, plus nombreux, la grève générale dans le cadre du syndicalisme.
c)
Le syndicalisme se développe. Le mouvement syndical se divise
entre deux grandes tendances : les réformistes et les révolutionnaires (la
CGT avant 1914) qui appellent à la grève générale (comme les anarchistes)
pour abattre le système capitaliste. Le déclenchement de la guerre en 1914
puis la Révolution russe en 1917 mettront fin au mythe de la grève générale.
8.
Comment les ouvriers se sont-ils organisés pour améliorer leurs
conditions de vie et de travail au XIXe siècle ? [Quels ont été les formes
et les résultats du mouvement ouvrier ?]
Voir la question 7. Développement des syndicats (réformistes ou
révolutionnaires) et des partis socialistes (réformistes ou révolutionnaires). En
France, le parti socialiste naît en 1905 de la fusion de plusieurs petits partis
socialistes. Son leader est Jean Jaurès. Mais les liens entre ces partis et les
syndicats sont complexes et compliqués car les ouvriers font davantage
confiance aux syndicats qu’aux partis dit « ouvriers ». Mais l’amélioration du
sort des ouvriers et de leurs conditions de vie n’est pas seulement due aux
luttes sociales, aux grèves et aux manifestations de rue. Les États ont aussi
multiplié les lois sociales pour améliorer le sort des ouvriers et des défavorisés.
9.
Le monde ouvrier à l’Age industriel (XIX e siècle). [Les ouvriers
au XIX e siècle].
Introduction : Rappel du processus d’industrialisation qui touche l’Europe
au XIX e siècle, « phénomène de grande ampleur » qui bouleverse les
économies et les sociétés d’Europe. Le développement de l’industrie s’est
accompagné du développement du travail en usine et de l’essor du monde
ouvrier. Comment s’organise le travail en usine ? Quelles sont les
caractéristiques de la condition ouvrière à l’Age industriel ? Quelles ont été
les formes du mouvement ouvrier ? Comment les ouvriers se sont-ils organisés
pour améliorer leurs conditions de vie et de travail au XIXe siècle ? Quels ont
été les formes et les résultats du mouvement ouvrier ?
a)
Le
processus
d’industrialisation
s’accompagne
de
changements des modes de production et d’organisation du travail : le
temps du travail en usine et l’essor du monde ouvrier.
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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•
•
•
Ateliers et usines ont longtemps cohabité. La grande usine reste longtemps
l’exception (ex : Le Creusot). Ce n’est qu’à partir de la fin du XIXe siècle que
la grande usine s’impose.
De nouveaux lieux de production et une nouvelle organisation de la
production : l’usine, qui concentre - en un lieu unique - les machines et la
main-d’œuvre. A l’intérieur de cet espace unique qu’est l’usine, une nouvelle
organisation du travail vise à rationaliser la production. A la fin du siècle,
apparaît le taylorisme (organisation scientifique du travail) dans les usines
automobiles.
L’essor du prolétariat ouvrier urbain associé à la grande usine dans la
seconde moitié du XIXe s. L’expansion de la grande industrie accroît le
nombre des ouvriers d’usine et de la mine.
b)
Les difficultés de la condition ouvrière au XIX e siècle.
• Des conditions de travail difficiles doublées d’une grande insécurité (ex :
dans les mines de charbon ou les fonderies). Des cadences de travail
imposées par la machine. Longueur des journées de travail (jusqu’à 13 ou
14 heures). Règlements d’usines draconiens et coercitifs, stricts auxquels
les ouvriers doivent obéir. Difficultés d’une main d’oeuvre souvent issue
du monde rural pour obéir à cette discipline stricte et s’adapter aux
exigences d’assiduité et de régularité. Pour l’ensemble des ouvriers du
textile, des mines, de la sidérurgie, pour les femmes et les enfants qui
travaillent dans ces usines, les conditions de travail furent difficiles.
• Des conditions de vie précaires. Les ouvriers vivent dans l’incertitude du
lendemain. La menace de l’accident, le risque de maladie, l’absence de
protection sociale et de système de retraite rendent l’existence précaire.
Dans les villes et les banlieues industrielles en extension, le « logement
ouvrier » dans les quartiers ouvriers est précaire. Le niveau de vie des
ouvriers connaît une lente amélioration à la fin du XIXe s et surtout au
début du XX e siècle, notamment grâce à l’élaboration d’une législation
sociale (donner des exemples : interdiction du travail des enfants de moins
de 13 ans en 1874/ limitation de la journée de travail à 10 heures pour les
enfants de 13 à 16 ans en 1892/ limitation de la journée de travail à 8
heures en 1910 ; voir le cours).
• On note néanmoins une profonde diversité du monde ouvrier. Si les
ouvriers des usines textiles et de la mine travaillent et vivent dans des
conditions difficiles, les « compagnons » ou ouvriers-artisans (ouvriers très
qualifiés) ont des conditions de vie meilleures. La situation des ouvrierspaysans est « meilleure » (c’est relatif) que celle des ouvriers de la grande
industrie.
•
•
c)
La naissance du mouvement ouvrier.
La grève se révèle être un moyen de lutte efficace. Spontanées avant 1850 (et
réprimées), les révoltes ouvrières (ex : Les Canuts en 1831) s’organisent dans
la seconde moitié du siècle. La grève finit par être légalisée (en France : loi de
1864). Les ouvriers font grève pour de meilleures conditions de travail et
l’augmentation de leurs salaires.
Le monde ouvrier s’organise dans la seconde moitié du XIX e siècle : l’essor
du syndicalisme. La croissance du monde ouvrier s’est accompagnée du
développement d’associations de salariés pour la défense de leur condition : les
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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•
•
10.
syndicats. Les syndicats sont progressivement légalisés (1884 en France). Le
syndicalisme se nourrit des idées socialistes et marxistes. En Grande-Bretagne
et en Allemagne, les syndicats sont souvent proches des partis socialistes
d’esprit réformiste (Trade Unions anglais). En France, on voit se développer
un syndicalisme révolutionnaire avec la naissance de la Confédération
Générale du Travail (CGT) en 1895 à tendance « marxiste ». En France,
beaucoup croient en l’efficacité d’une « grève générale » pour abattre le
système capitaliste. Elle n’a jamais eu lieu, c’est une sorte d’espérance un peu
mythique, utopique. Abandonnant ses thèses pacifiques et internationalistes,
Le mouvement ouvrier se ralliera en 1914 à l’Union Sacrée.
Partout en Europe se créent des partis socialistes qui portent la question
ouvrière et sociale sur le plan politique. En France, le parti socialiste naît en
1905 de la fusion de plusieurs petits partis socialistes. Son leader est Jean
Jaurès. Mais les partis socialistes ne représentent qu’une de composantes du
mouvement ouvrier, dont l’expression la plus forte reste, au XIX e siècle, le
syndicalisme (bien que la majorité des ouvriers ne soit pas syndicalisée,
surtout en France).
L’amélioration du sort des ouvriers n’est pas seulement due aux luttes sociales.
Les États ont aussi multiplié les lois sociales pour améliorer le sort des ouvriers
et des défavorisés (donner des exemples).
Comment l’industrialisation a-t-elle transformée les villes ?
Voir question 5. Voir dans le dossier le chapitre : « La grande ville » et « Paris au
XIXe s. » et encore « Les transformations de la ville ».
B/ La colonisation
1. Quelles sont les causes de la colonisation ?
[Pourquoi les Européens ont-ils
colonisé le monde au XIXe siècle ?] [ou : Comment les Européens ont-ils justifié la colonisation ?]
Schéma (voir le diapo).
2. Quelles ont été les formes de la domination coloniale ?
[Comment les
Européens dominent-ils le monde ?] [Comment les empires sont-ils administrés ?] [Quels sont les
aspects économiques de la domination coloniale ?] [Pourquoi peut-on dire que les puissances
coloniales ont exercé un impérialisme culturel ?] [la colonisation : œuvre civilisatrice ou
exploitation ?].
L’Angleterre et la France - pour ne prendre que l’exemple des deux plus grands
empires coloniaux - ont donc créé de nombreuses colonies d’exploitation (territoires
administrés par la métropole où la présence européenne est réduite) ; d’autres sont en même
temps des colonies de peuplement (territoire généralement peu peuplé et qui permet
l’émigration plus ou moins massive des Européens des métropoles. Ex : l’Afrique du Sud,
l’Algérie). À ces colonies, s’ajoutent aussi les protectorats : administrés par un
gouvernement ou un souverain local aux pouvoirs fictifs, c’est l’administration coloniale qui a
en fait le pouvoir réel (ex la Tunisie ou le Maroc). Enfin, d’autres régions ou pays sont
dominées économiquement (et partant politiquement) par la pénétration des capitaux
européens (Turquie, Chine, etc.) : c’est ce que l’on nomme l’impérialisme économique.
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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Les colonies fournissent selon un échange très inégal des matières premières
(agricoles et minières). Elles sont aussi mises en valeur au profit des colons et de la métropole
(mise en valeur agricole surtout). Les cultures vivrières indigènes ont souvent été sacrifiées au
profit des cultures commerciales d’exportation (coton, hévéa).
Schématiquement, deux politiques ont coexisté. Pour la France : une politique
d’assimilation qui voulait conduire les « indigènes » à adopter la langue, la culture et les
valeurs de la métropole afin de leur permettre à terme l’égalité juridique avec les citoyens
français. Dans la réalité, cette politique affirme la supériorité de la civilisation métropolitaine
en niant l’identité du peuple colonisé. Les Anglais ont privilégié une politique d’association :
respecter les coutumes locales, les particularismes ; et/ou laisser les indigènes (les élites
locales) se gouverner eux-mêmes. Mais cette politique n’est pas plus favorable que la
politique d’assimilation. Le monde colonial est un monde de ségrégation raciale malgré les
discours « généreux » sur l’assimilation.
Dans les colonies, les indigènes ont rarement des droits civiques. Ils sont dominés
politiquement et exploités économiquement: travail forcé ; réquisitions de main-d’œuvre ;
impôts et tributs ; conscription (troupes coloniales) ; voire exceptionnellement exhibés dans
des expositions (zoos humains). Ils sont donc soumis à l’administration coloniale (code de
l’indigénat) y compris dans les protectorats. On ne doit pas oublier que la colonisation a
souvent été violente (massacres et exterminations). Dans de nombreuses colonies de
peuplement (ex. l’Algérie), les colons ont été installés sur des terres convoitées pour leur
richesse potentielle et enlevées par la force aux indigènes. La colonisation a donc bouleversé
l’économie et la société des pays dominés.
Mais la colonisation ne doit pas être seulement considérée sous l’angle unique d’une
exploitation économique. Des échanges, certes limités, ont eu lieu entre les cultures. La mise
en place de structures sanitaires ont permis des transferts de savoirs. Les institutions scolaires
ont favorisé l’acculturation d’une minorité d’indigènes. L’exotisme a pénétré aussi les
sociétés européennes. Il est vrai aussi que la colonisation a véhiculé des clichés et des
préjugés racistes qui ont longtemps perduré, tout comme les clichés du « bon sauvage ».
Dès avant 1914, apparaissent les premières formes de nationalisme (Inde, Indochine,
Algérie) qui ont pour revendication l’autonomie ou l’indépendance. Mais ce sont surtout les
mouvements religieux et culturels indigènes qui s’opposent le plus, avant 1914, à la présence
coloniale.
3. [Quand et comment les Européens ont-ils colonisé le monde au XIXe siècle ? Quelles ont été les
réactions des peuples colonisés ? Quels sont les espaces colonisés par les Européens à la veille du
premier conflit mondial ?]
C/ La naissance de la République en France
1.
Pourquoi la République a-t-elle mis un siècle pour s’enraciner
définitivement en France ? [Quelles ont été les grandes étapes de l’installation de la
République au XIXe siècle ?] [Quelles sont les difficultés que la République a rencontrées
pour s’imposer en France ?] [Pourquoi ce fut un combat politique de plusieurs générations ?]
[Comment et pourquoi le régime républicain a-t-il triomphé ?] [Pourquoi la marche vers le
régime républicain a-t-elle été lente ?]
Cf. le cours et le dossier. Il faut avoir en mémoire ce qui est exprimé dans le « point fort ». Je
cite : « Les difficultés de la République à s’imposer en France : un combat politique de
plusieurs générations ». Et ensuite, je cite encore :
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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Le XIXe siècle est marqué en France par une lente marche vers le régime républicain, ce qui
ne va pas sans détours, ni hésitations : monarchies, révolution de 1848, Second Empire, crise
de la Commune. La conquête du suffrage universel masculin, du droit à l’enseignement
pour tous (lois de Jules Ferry) et des grandes libertés est liée à cette progression. Il n’est
pas utile de rentrer dans le détail des régimes politiques successifs ; il suffit de montrer
comment triomphe le régime républicain.
Les questions que l’on doit se poser avant de répondre à la question posée (le sujet) sont les
suivantes :
* Qu’est-ce que la République ? Quelle République ? Il s’agit d’un régime politique basé
sur la démocratie représentative et la souveraineté de la Nation. La République dont il s’agit
ici est la IIIème République (1870-1914 pour rester dans les bornes chronologiques du « point
fort ».
*quelles « difficultés » ? Politiques, sociales, économiques, culturelles ? Le sujet étant
« politique ». On ne mettra l’accent que sur ce type de difficultés.
*Pourquoi un « combat politique » ? Ce combat a-t-il été violent ? Ou pacifique ? Est-ce
la « violence » (le fusil, le pavé, la barricade, le coup d’état, l’émeute, l’insurrection, etc.) ou,
plus pacifique, le bulletin de vote qui a permis la victoire de la République ? S’il y a eu
« combat », cela signifie qu’il y a eu des obstacles, des contraintes, des freins, des difficultés,
des résistances ?
*Pourquoi « plusieurs générations » ? Cela signifie que ce combat politique s’inscrit
dans un temps long. Lequel ? Le sujet porte sur le XIXe siècle soit la période 1815-1914.
Mais peut-on faire l’impasse sur la Ière République ?
Introduction :
La République a été instaurée pour la première fois en 1792. Sa naissance est associée
à l’élection d’une nouvelle assemblée (La Convention) élue au suffrage universel. La
Constitution et la nouvelle déclaration des Droits de 1793 auraient du permettre le triomphe
de la démocratie et de la souveraineté populaire. Mais à cause de la guerre, elle fut ajournée
jusqu’au retour de la paix ; en fait, elle ne fut jamais appliquée car entre temps, le
gouvernement révolutionnaire de Robespierre a été renversé (1794) et remplacé par le
Directoire. Puis, par un coup d’État (1799), Bonaparte met fin à la Révolution et, en 1804, à la
Ière République. Il faut donc attendre 1848 pour que la République soit de nouveau proclamée.
Malgré son caractère démocratique (suffrage universel) et social (mesures en faveur de
l’éducation, droit au travail), c’est l’échec après les terribles journées de juin (écrasement dans
le sang du mouvement ouvrier à Paris). Le coup d’Etat (1851) de Louis-Napoléon Bonaparte
met fin à cette république qui avait soulevé tant d’espoirs. Ce n’est qu’en 1870 que la
République est rétablie grâce à la défaite. Mais il faut attendre 1879 pour que les Républicains
détiennent les pouvoirs et enracinent à partir de cette date les idées républicaines en France.
Pourquoi la République s’est-elle imposée si difficilement et si
tardivement ?
1§ L’épisode de la Terreur (1793-1794) a longtemps laissé une image négative de la
République, image largement cultivée et utilisée, pendant longtemps, par les opposants à la
République et/ou à la Révolution.
Karine VIDAL, Jean-Paul CHABROL IUFM AIX, PE1 2005
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2§ Pendant toute cette période, les Français sont très divisés et ils ont du mal à trouver un
régime politique qui les rassemblerait. Quel est le régime politique qui permettrait la stabilité,
l’ordre et le consensus entre ces Français si divisés ?
La Révolution de 89 a créé en France deux traditions : l’une révolutionnaire ; l’autre,
contre-révolutionnaire.
a) Représentants de cette dernière tradition : les milieux conservateurs et
traditionnalistes, l’Eglise catholique, les partisans de l’Ancien Régime (les
monarchistes) qui refusent et le legs de la Révolution et la République qui a, leurs
yeux, symbolise le désordre, l’anarchie, la guillotine, l’arbitraire, la violence
populaire, l’égalitarisme… Globalement, ces opposants appartiennent à la classe des
notables qui sont surtout très influents dans les campagnes (ne pas oublier que la
France est un pays rural). Beaucoup de ruraux et de paysans sont soumis à l’influence
de ces notables et à celle de l’Eglise catholique comme en Vendée ou en Lozère (pour
ne prendre que deux exemples). Ces partisans de l’Ancien Régime ou de la Monarchie
sont appelés les « Blancs ».
b) Les représentants de la première tradition (révolutionnaire) : des notables eux aussi
sont divisés entre ceux (les plus nombreux) qui ne sont attachés qu’aux principes de
1789 et ceux qui rêvent d’une République démocratique et sociale, égalitaire, dans le
prolongement de la Ière République et de la Constitution de 1793, dans le
prolongement des espoirs sociaux de la IIde République (1848). Les premiers sont ce
que l’on nomme les « bleus » ; les seconds, « les rouges ». Quel que soit leur
préférence, ces représentants de la tradition révolutionnaire sont surtout représentés
par des notables bourgeois (surtout urbains) ; mais, ici et là en France, il existe des
paysanneries (peu nombreuses certes) qui ont gardé un souvenir positif de ce que la
Révolution et la République leur a apporté. Bref, les luttes politiques opposent
schématiquement d’un côté les « Blancs » ; de l’autre, les « Bleus » et les
« Rouges » (ces derniers apparaissent en 1848).
Pendant une longue période, les conflits prennent une forme violente :
révolutions (1830, 1848, 1870-71), émeutes, tentatives de coups d’état, soulèvements
armés, barricades…De 1815 à 1871, le sang a souvent coulé en France.
3§ Des ruraux longtemps peu politisés. Même si cette affirmation mériterait d’être
sérieusement nuancée (les paysans et les ruraux étaient loin d’être totalement indifférents aux débats politiques nationaux depuis
1789. Cf. leur participation à la rédaction des cahiers de doléances en 1789), les ruraux sont peu ou pas politisés. Les
paysans et les ruraux étaient surtout sensibles aux enjeux locaux, aux problèmes qui
touchaient à leur vie quotidienne. Ajoutons encore que dans plusieurs régions, ces paysans ou
ces ruraux sont hostiles à la ville et à ce qui vient de la ville. L’opposition ou l’antagonisme
entre la ville et la campagne conditionne souvent (mais pas partout) les comportements
politiques.
4§ L’échec des insurrections républicaines de 1815 à 1848.
Durant cette période, les idées républicaines ne sont partagées que par une infime
minorité de Français (souvent des bourgeois aisés, humanitaires, libéraux et héritiers des
Lumières). Les idées républicaines n’existent qu’à Paris et dans quelques grandes villes ; dans
les campagnes, elles restent embryonnaires. Ainsi, lors de la Révolution parisienne de 1830
(les Trois Glorieuses), les républicains se sont faits « volés » la victoire par les monarchistes.
Les républicains (divisés sur les moyens d’action : pacifiques ou violents) sont souvent
contraints à la clandestinité. En 1835, la loi interdit l’usage même du mot « républicain ».
D’aucuns participent à des sociétés secrètes qui préparent des insurrections (ex. en 1822 et
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en 1832) mais elles échouent toutes : les insurgés se retrouvent souvent isolés et sans appui.
Ni les ouvriers, ni les paysans ne viennent à leur secours.
Cette forme d’action violente, insurrectionnelle, est contestée par une partie des
républicains qui préfèrent parvenir au pouvoir par le suffrage universel, par des moyens
légaux et pacifiques. L’opposition à la monarchie censitaire de Louis-Philippe se développe à
partir des années 1840. L’opposition, notamment républicaine, lutte pour le droit de vote et
organise des réunions, des banquets, pour en demander l’élargissement. L’impopularité du
régime et la grave crise économique provoquent l’insurrection parisienne (février 1848) et la
chute de la Monarchie constitutionnelle de Juillet.
5§ La révolution de 1848 en instaurant le suffrage universel va faciliter la politisation des
masses rurales (75% de la population est rurale à cette date !). On passe de 250.000 électeurs
à plus de 9 millions ! Les masses rurales vont donc pouvoir participer à la vie de la nation,
apprendre la démocratie, la lutte pacifique par le bulletin de vote, à être de plus en plus
autonome à l’égard des autorités locales, des notables, de l’Église…
Mais cela ne signifie pas que les paysans vont adhérer immédiatement à l’idéal
républicain. En 1848, ils favorisent l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection
présidentielle. En 1851, seules quelques campagnes républicaines (ex. Le Var) s’efforcent de
défendre la République renversée par des soulèvements armés qui sont tous réprimés. A la
veille de la guerre de 1870, la majorité des électeurs apporte son soutien à l’Empire (mai
1870). Pourtant durant cette période (Le second Empire, surtout à partir de 1860), les idées
républicaines progressent aux élections bien que les républicains soient toujours
minoritaires sur le plan politique et surtout implantés dans les villes (Ex. Paris).
6§ Le combat des républicains pour conquérir l’électorat rural. Avant la guerre de 1870
et plus encore à ses lendemains dramatiques, les républicains ont compris qu’ils ne pourraient
s’imposer qu’avec le soutien des campagnes. Il fallait rassurer ces ruraux et ces paysans, leur
montrer que la République ce n’était pas le désordre et l’anarchie, leur montrer que l’ordre
républicain pouvait leur apporter la prospérité. L’écrasement de la Commune en 1871 montre
la capacité des républicains modérés à rétablir l’ordre. Entre 1870 et 1879, les électeurs
ruraux (soucieux d’ordre) vont progressivement apporter leur soutien aux candidats
républicains qui, à la suite de Gambetta, ont fait des efforts considérables pour se rallier cet
électorat souvent conservateur. Les républicains ont lutté politiquement contre les
monarchistes et les bonapartistes (partisans de l’Empire). Ils ont aussi profité des
profondes divisions entre les monarchistes.
7§ L’enracinement des idées républicaines à partir des années 1880.
Détenant tous les pouvoirs à partir de 1879, les républicains vont pouvoir enraciner les idées
républicaines grâce :
a) aux grandes lois libérales qui favorisent le développement de la démocratie et
consolident le régime.
*Liberté d’expression : loi sur le colportage de 1880, loi sur les réunions et la presse
en 1881.
*Démocratie municipale : les maires sont désormais élus par les conseillers
municipaux (avril 1884).
*Liberté syndicale : accordée par la loi Waldeck-Rousseau (1884).
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*Laïcisation de la société : loi sur le divorce en 1884 ; lois scolaires de Jules Ferry ;
loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.
b) à l’école républicaine qui joue un rôle fondamental dans la républicanisation et
à la nationalisation des esprits.
La laïcisation et la démocratisation de l’enseignement primaire sont une priorité
politique pour les républicains. L’école doit former des patriotes et des citoyens responsables,
inculquer une conscience nationale à des millions de Français majoritairement ruraux. On
assiste ainsi à une vaste entreprise de nationalisation des masses. L’accent est mis, à l’école
primaire, sur : lire, écrire, compter et raisonner. Ministre de l’Instruction publique de 1879 à
1883, Jules Ferry est le principal artisan de ces réformes. Le volet principal des réforme porte
sur l’école primaire qui devient gratuite (juin 1881), obligatoire et laïque (mars 1882) pour
tous les enfants de 6 à 13 ans, jusqu’au certificat d’études, véritable « première communion »
républicaine ! Il est organisé au niveau national en 1880 (il est mort officiellement en 1989).
Les opposants catholiques dénoncent « l’école sans Dieu » des républicains. L’école
républicaine a été (et reste) un outil d’émancipation et de promotion sociale
(« méritocratie » républicaine).
Les cours d’Histoire et de Géographie, la lecture d’ouvrages comme « Le Tour de la
France par deux enfants » ont favorisé la pénétration des idées républicaines et/ou
patriotiques.
c) aux autres vecteurs des idées républicaines.
*La pratique du suffrage universel (élections municipales et élections législatives).
*La propagande électorale.
*Le clientélisme politique.
*Le développement de la presse nationale, régionale et locale.
*L’alphabétisation croissante de la population.
*La littérature populaire républicaine.
*L’armée (brassage social francisation, patriotisme).
*Les cercles et cafés républicains (chambrées en Provence).
*Les organisations de combat : Franc-maçonnerie, Ligue de l’enseignement (1866), Ligue des patriotes (1882), Libre-Pensée
(1800), Ligue des Droits de l’Homme (1899).
*Le développement des communications (routes et voies ferrées) favorise les
déplacements des personnes et donc des idées.
Conclusion :
La République s’installe pour la 1ère fois en 1792 mais elle est éphémère (guerres,
Terreur, luttes politiques). Elle lègue un héritage démocratique, une forme républicaine de
l’Etat. La IIde République fait naître de grands espoirs mais c’est un échec. La IIIème
République naît en 1870 à la suite de la défaite de Sedan. Mais il faut 9 ans aux
républicains pour conquérir les institutions. L’élection de Jules Grévy à la présidence le 30
janvier 1879 marque l’achèvement de cette difficile conquête. La républicanisation et la
nationalisation des esprits se développent alors : en 1914, les Français sont pour l’essentiel
devenus républicains. La victoire de 1918 peut être considérée comme la victoire de la
République.
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2. Quels sont les principaux aspects du « modèle républicain » qui
prend forme au tournant des années 1880 ? Sur quels grands
principes de la Révolution française s’appuie le « modèle
républicain ? [Quand et comment la République s’est-elle consolidée en France ?].
Cf. les deux schémas du dossier.
3. Comment les idées républicaines se sont-elles diffusées et
enracinées en France ? [Quel rôle a joué l’école dans l’enracinement du sentiment
républicain ?]
La diffusion et l’enracinement des idées républicaines est liée à l’arrivée au pouvoir
des républicains en 1879 qui mettent en place une démocratie parlementaire en faisant voter
les grandes lois libérales : liberté de réunion (juin 1881) ; liberté de la presse (juillet 1881) ;
liberté syndicale (mars 1884) ; élection du maire par le conseil municipal (mars 1884) ; plus
tard, la liberté d’association par la loi dite « de 1901 ». Ces grandes lois vont donc permettre
la diffusion des idées républicaines.
Les idées républicaines vont s’enraciner en France grâce au rôle décisif de
l’instruction publique (lois de Jules Ferry de 1879 à 1882). L’école devient gratuite, laïque
et obligatoire. Le budget de l’instruction triple dans les années 1880. Les maîtres d’école, les
« hussards noirs » de la République diffusent une morale républicaine qui enracine la
république dans les consciences. Elle nationalise les Français par l’apprentissage généralisé
du français, de l’histoire et de la géographie de la France. L’école véhicule ainsi le
patriotisme. Le certificat d’études devient en quelque sorte un brevet républicain. L’école est
aussi devenue un moyen d’ascension sociale qui répond aux attentes des classes moyennes.
(méritocratie républicaine). Un système de bourses permet aux enfants issus de milieux
populaires de faire des études.
L’armée joue aussi un rôle important car elle est un pilier de la IIIème République. Le
service militaire devient obligatoire pour tous les jeunes hommes. Elle est aussi une école de
patriotisme.
L’Idée républicaine se répand aussi grâce à la diffusion d’une culture politique qui
repose sur les symboles et des rites républicains, sur une histoire qui célèbre les héros
(Pasteur, Hugo), qui s’appuie aussi sur des cérémonies comme la fête nationale (14 juillet), la
remise du certificat d’études, le vote, l’entrée dans le service militaire…
L’affaire Dreyfus qui mobilise et rassemble les forces favorables à la justice et à
l’égalité.
Une grande majorité des Français partage des valeurs communes, un idéal commun :
celui d’une République démocratique reposant sur les valeurs héritées de la Révolution
française (liberté et égalité devant la loi).
4. Quels sont les symboles de la République ? Voir dossier.
5.
Pourquoi, alors que la République et la démocratie s’installent progressivement en France, les
femmes sont-elles restées en marge de la vie politique et du suffrage universel ?
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