
du développement. Troisièmement, l’accord fera (nous l’espérons) un lien clair entre
assistance et engagement, reconnaissant ainsi que la capacité et la vitesse de mise en
œuvre de ces engagements dépendent de la coopération internationale. A notre
connaissance, ce serait la première fois qu’il y a une connexion nette entre (i) obligations et
aide ou (ii) un engagement juridique de fournir de l’assistance technique aux pays pauvres
pour les aider à appliquer les meilleures pratiques internationales à leurs transactions
internationales.
Les grands pontes diront peut-être que l’accord sur la facilitation des échanges ne fournira
en fait que peu de bénéfices économiques concrets en termes d’amélioration des
transactions dans la mesure où chaque pays pourra choisir quel engagement il prend et que
ne seront mis dans la catégorie 1 (application immédiate) que les engagements qui sont déjà
remplis… C’est en partie vrai, mais là n’est l’important. Il ne faut pas ignorer comment l’OMC
fonctionne : toutes les avancées dans les négociations passées ont été importantes car elles
ont contribué à définir un système qui oblige les membres à suivre un chemin commun dans
une même direction, plutôt que de délivrer une libéralisation immédiate. L’Accord sur
l’Agriculture et l’Accord Général sur le Commerce des Services sont de bons exemples car
ils ont permis de façonner un système commun permettant aux membres d’ajuster leurs
politiques à des standards communs et de paver ainsi la route pour une libéralisation future –
qui, du coup, se fait souvent unilatéralement ou à travers des Accords de Libre-Echange
(ALE). Il est certain que les différents ALE et méga-deals en cours de négociation iront bien
plus loin – sur une base plurilatérale – que l’accord de l’OMC sur la facilitation des échanges.
Il est néanmoins crucial pour un système inclusif tel que le nôtre de définir multilatéralement
une approche de base ainsi que les critères et termes utilisés dans un tel exercice pour
s’assurer que les différents accords bilatéraux suivent les mêmes principes et permettent
ainsi d’être multilatéralisés dans le futur. Ceci pourrait bien être le cadre juridique commercial
du 21
ème
siècle.
Un accord sur la facilitation des échanges à Bali ne se limite pas aux seuls aspects relatifs à
la facilitation des échanges, et pourrait bien être une étape majeure dans le développement
et l’adaptation du système commercial au nouveau contexte économique mondial. Certes, si
Bali se limite à un accord sur la facilitation des échanges, les PMA seront déçus.
Néanmoins, il conviendra de tirer le meilleur parti de cette situation. Mettre en danger l’OMC
en tant que forum de négociation nuira encore davantage aux pays pauvres qui en
dépendent. Comme l’a dit Michael Froman, Représentant des Etats-Unis pour les questions
commerciales, au Forum Public de l’OMC, « les grands pays auront toujours d’autres
options. Justes ou injustes, c’est une réalité ».
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Discours de l’USTR Michael Froman, Forum Public de l’OMC, 2 octobre 2013,
http://www.wto.org/french/news_f/news13_f/pfor_01oct13_f.htm, traduction libre.