La Lettre du SCOT LETTRE N°6 - JUIN 2008 L’eau, une ressource vitale à préserver Développement de zones résidentielles en périphérie rurale, implantation de nouvelles zones d’activités et de loisirs, croissance économique, industrialisation croissante de l’agriculture…, les besoins en eau ne cessent d’augmenter entraînant une multiplication des pressions et suscitant des aménagements supplémentaires en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement. Des prélèvements en eau croissants En 2006, environ 24 millions de m3 d’eau étaient prélevés (contre 18 millions en 2003) à l’échelle du Syndicat mixte du Dijonnais pour alimenter plus de 250 000 habitants. La nappe Dijon-sud constitue un réservoir de 25 à 30 millions de m3 d’eau. Elle s’étend sur 20 km de long et sur 2 à 4 km de large. Elle est formée de deux nappes superposées qui communiquent entre elles : la nappe phréatique (ou superficielle) et la nappe captive (située entre 25 et 65 m de profondeur) Des capacités d’assainissement importantes L’épuration des eaux usées sur le territoire du Grand Dijon est assurée par quatre stations d’épuration dont les deux principales sont : • Dijon-Longvic : 240 000 équivalent habitants, • Chevigny-St-Sauveur : 30 000 équivalents habitants. En 2002, ces deux stations d’épuration ont collecté et traité 22 384 729 m3 d’eaux usées (20 224 204 m3 pour Dijon-Longvic et 2 160 525m3 pour ChevignySt-Sauveur). L’ensemble du Dijonnais présente un réseau hydrographique très dense. La rivière de l’Ouche à l’ouest, le Suzon au nord et la plaine alluviale de la Saône à l’est contribuent en effet à faire du Dijonnais un « pays d’eau ». Les réserves souterraines (principalement la nappe de Dijon-sud et les alluvions de la Saône) sont les principales sources d’alimentation mais aussi les plus fragiles car plus difficiles à épurer. Ressource essentielle, l’eau répond à des usages multiples et variés : en dehors de l’alimentation en eau potable, elle sert à l’agriculture, à l’activité industrielle, mais aussi aux loisirs (canal de Bourgogne et lac Kir). L’urbanisation continue de certains territoires a cependant rendu cette ressource en eau plus vulnérable (artificialisation des espaces, assainissement insuffisant dans certaines commune). Certaines nappes phréatiques ou cours d’eau ont ainsi subi une forte pollution liée à ces pressions humaines croissantes : c’est le cas de l’Ouche ou de la nappe de Dijon-sud. Ces pressions sont également responsables d’une accentuation des risques : certains quartiers de Dijon se souviennent encore des inondations de 2001 liées aux crues de l’Ouche. Les débordements des cours d’eau principaux sont ainsi de plus en plus nombreux en raison d’une artificialisation des sols et d’une urbanisation croissante des fonds de vallées en périphérie. D’autres menaces pèsent sur la disponibilité de la ressource en eau : par exemple, lors de la période de sécheresse en 2003, l’Ouche se trouvait réduite à un simple filet d’eau. Le développement des territoires risque d’accentuer ces pressions sur cet « or bleu » en entraînant des dysfonctionnements toujours plus nombreux et préjudiciables pour l’avenir du bassin de vie. Sans une politique globale et ambitieuse à l’échelle du SCOT, certains territoires risquent de se révéler fragilisés par cette détérioration de la disponibilité et de la qualité de l’eau. C’est notamment le cas pour l’agglomération et la plaine de l’est qui pourraient voir leur attractivité et leur qualité de vie se détériorer en raison de pénuries et de pollutions aggravées de leurs ressources en eau. Adopter une posture volontaire et offensive face au réchauffement climatique. Les récentes conclusions du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat (GIEC) sont formelles : si rien ne change d’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre (essentiellement le CO2) pourraient augmenter jusqu’à 90 % entraînant un réchauffement climatique à l’horizon 2100 compris entre 1,1oC et 6,4oC selon les politiques menées. Les effets du réchauffement climatique sur le Dijonnais comme partout en France auront des impacts forts sur l’environnement, la qualité de vie et la santé des citoyens : augmentation du risque inondation, périodes de sécheresse accrues, augmentation des pollutions engendrant des maladies diverses… Si l’échelle locale n’est pas suffisante pour répondre aux enjeux globaux et planétaires du réchauffement climatique, les collectivités locales restent des acteurs incontournables et essentiels de la lutte contre l’effet de serre, ne serait-ce que parce qu’elles contribuent à plus de 12 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES). Les collectivités peuvent utiliser différents leviers d’action pour maîtriser et réduire ces émissions responsables d’une future catastrophe écologique et humaine : les politiques locales d’urbanisme, de déplacement, de gestion des déchets et de développement énergétique, désormais sous la responsabilité des élus locaux, se révèlent être des outils particulièrement efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, le secteur des transports est responsable à lui seul de près de 34 % du bilan français de gaz à effet de serre en 2003 avec plus de 142 millions de tonnes des émissions de CO2 produites, devant le secteur résidentiel/tertiaire/ agriculture (106 millions de tonnes). De plus, ces émissions liées au transport sont en hausse de près de 34 % par rapport à 1990. Aussi, une politique locale de déplacement qui se fixerait comme priorité le développement des modes de déplacement doux (transports en commun, vélo,…) au détriment du « tout-voiture » contribuerait à endiguer les effets immédiats et futurs du réchauffement climatique. L’enjeu est bien de réduire les menaces qui risquent d’affecter le Dijonnais face à l’évolution du climat et surtout de réaffirmer une solidarité territoriale puisque les espaces les plus vulnérables à l’horizon 2015 seront les territoires déjà les plus en difficulté (notamment la périphérie lointaine). Agenda 2004 Lancement du SCOT du Dijonnais 2007 Elaboration du diagnostic détaillé Fin 2007-mi 2008 Diagnostic : information aux élus 2008 Elaboration du Plan d’aménagement et de développement (PADD) et du Document d’orientations générales (DOG) Début 2009 Enquête publique Fin 2009 Approbation du SCOT Le saviez-vous ? ➜ L’activité humaine responsable du réchauffement climatique Les chiffres de l’ADEME de mai 2005 répartissaient les secteurs émetteurs de CO2 comme suit (en part des émissions nationales) : • déplacements : 28 %, • industrie et agriculture : 24 %, • chauffage des logements : 18 %. • transport des marchandises : 17 %, • chauffage et électricité au travail : 9 %, • eau chaude et électricité : 4 %. ➜ Les collectivités locales en première ligne Les collectivités contribuent à émettre plus de 12 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES), soit une soixantaine de millions de tonnes éq. CO2 par an. Les bâtiments communaux (administrations, enseignement, équipements sportifs et culturels, HLM) représentent 75 % des consommations énergétiques des communes (devant l’éclairage public : 17 %, et la flotte de véhicules communaux : 8 %). Une gestion rigoureuse et des choix techniques efficaces peuvent réduire de 20 à 30 % les consommations d’énergie des équipements publics. Brèves durable