coupsdefreindelaCurieauprocessusœcuméniqueencours,
espérait néanmoins les coups de vent du Saint-Esprit. Roger
Mehl nous engageait ainsi dans l’aventure œcuménique avec
vigilanceetconfiance.
Deux autres théologiens protestants nourrissaient notre
réflexionetaffinaientnotreattentionfraternelleauxprochaines
propositionsdesévêquesréunisparlepapeenConcile.Hébert
Roux avait déjà articulé indissolubles Église et mission5 et
poursuivait son ministère de premier délégué officiel à
l’œcuménisme, avec notamment la publication de deux livres
auxtitresprogrammatiquesDeladésunionverslacommunion6,
en 1978, après Détresse et promesse de Vatican II7, en 1967.
Quant à Oscar Cullmann, qui serait très écouté au Concile, il
avait élargi le débat pétrinien avec son travail complet sur
Pierre, disciple, apôtre et martyr8 et nous exhortait à entrer
dansledialogueavecla«franchiseréciproquelaplusabsolue».
Tantd’autresseraientàciter,ilyavaitautourdel’ansoixante,
une sorte de concile fraternel et dispersé, enfin un climat de
l’ordredel’événementthéologiquemondialdifférentdeceque
serait l’atmosphère institutionnelle d’un concile catholique
universel.
«L’unitéappartientàl’essenceducorpsdeJésus-Christ»,
martelait Visser’t Hooft. Charles Westphal fortifiait les liens
entre la Fédération protestante de France et le Conseil
œcuménique des Églises. Jean Bosc, plus encore dans un
célèbrearticlepubliéen1958danslarevueFoietVie,s’arrêtait
sur le couple « Protestantisme et catholicisme romain9 ». Il
concluait, et son éthique théologique fut la nôtre pendant
cinquante ans : « Si la fidélité à la vérité exige une vigilance
constante, la charité implique une attention non moins
persévéranteauxautresetuneffortpatientdecompréhensionde