Paré de ses ornements,
cet adolescent s’apprête
à fêter son passage
à l’âge adulte.
La boucle d’oreille
symbolise la capacité
à écouter et à
comprendre.
LES MÉTIERS DE L’ENVIRONNEMENT
est organisé en zones concentriques.
La partie centrale est réservée
aux variétés les plus résistantes
au soleil et à la sécheresse,
comme la patate douce.
Dans la deuxième zone,
le manioc, le maïs ou le riz
dont la croissance est
rapide, sont cultivés
sur des brûlis*.
La zone suivante est
consacrée aux plantes
qui ont besoin de l’ombre
de la forêt : banane,
canne à sucre, papaye,
mangue, haricots,
plantes médicinales,
jeunes arbustes.
La partie extérieure est
une zone de protection
où les indiens installent
leurs troupeaux. Ils y
plantent des arbustes
pour attirer les fourmis,
lesquelles débarrassent
les cultures des
insectes nuisibles.
Avec les fruits de
l’açaï, on prépare
une boisson très
populaire qui
donne énergie
et vitalité.
Malin et respectueux,
le jardin Kayapò
GRANDEUR NATURELES MÉTIERS DE L’ENVIRONNEMENT
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En quoi
consiste ton métier ?
Pierre-Michel : J’identifie les
plantes et les animaux
dans les écosystèmes
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forestiers tropicaux, je
relève les particularités
écologiques d’un milieu
et l’utilisation de la nature
par les populations locales.
Pour le moment je travaille sur l’arbre
carapa en forêt tropicale africaine et
américaine. J’observe comment les
animaux aident les arbres à se ré-
générer en dispersant leurs graines.
Quelle
est cette
méthode de grimpe ?
La méthode consiste à passer une corde
lestée
3 par dessus les branches les plus
hautes possible grâce à un lance-pierre.
A l’aide d’un équipement spécifique (har-
nais, cordes, crampons), nous grimpons
le long de la corde attachée à la base
de l’arbre. L’ascension se poursuit ainsi
jusqu’au sommet, en longeant le tronc
ou en suivant la couronne des branches
pour atteindre les fruits et les fleurs aux
extrémités.
Et tu n’as jamais peur ?
C’est parfois impressionnant, sur-
tout lorsqu’il y a des coups de
vent. Il m’arrive de rencontrer des
oiseaux ou des singes qui ne
semblent même pas surpris de
me voir là. J’ai aussi subi l’as-
saut de guêpes en colère. Il m’a
fallu glisser aussitôt jusqu’à l’ar-
bre du dessous. Les populations
locales comme par exemple les
amérindiens en Amérique, nous
accueillent toujours gentiment. Il
leur arrive même de nous aider.
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En mission
pour le Muséum national
d’Histoire naturelle, Pierre-Michel Forget
grimpe dans la canopée
1 pour
observer et recenser les espèces
à protéger.
Ecologiste, spécialiste
de la biodiversité en
forêt tropicale
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Pourquoi
cet arbre
en particulier ?
C’est un arbre mal identifié, dont les
graines donnent une huile aux pro-
priétés multiples. On l’utilise en forêt
pour calmer les bobos des enfants,
désinfecter, soigner les diarrhées,
repousser les moustiques, mais elle
est désormais vendue dans le monde
pour certains soins du visage. Nous
collectons des échantillons qui sont
ensuite analysés afin de répertorier
toutes les espèces existantes. Enfin,
la méthode de fabrication de cette
huile appartient aux populations lo-
cales. Nous veillons à ce qu’elles en
vivent de manière équitable et que
les arbres soient protégés.
3
En forêt tropicale
amazonienne,
les tribus d’indiens
Kayapò vivent en
harmonie complète
avec la nature.
Un beau modèle
de développement
durable !
Bois, écorce, feuilles, fruits, graines : les arbres
sont indispensables à la vie quotidienne, pour la construction et l’aménagement de
la maison, mais aussi pour se soigner et se nourrir, se protéger des insectes, décorer
son corps, teindre ses vêtements. Ces richesses
sont d’ailleurs convoitées par le monde entier.
l’açaï, on prépare l’açaï, on prépare
Les
Kayapo et
la foret
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1- Partie haute de la forêt tropicale
2- Ensemble d’êtres vivants (plantes,
animaux...) qui agissent entre eux
et avec le milieu dans lequel ils vivent
(sol, climat, eau, lumière)
3- Rendue plus lourde par l’ajout
d’un poids appelé “lest”
* sols brûlés pour défricher
et enrichir la terre
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Bois, écorce, feuilles, fruits, graines : les arbres
Bois, écorce, feuilles, fruits, graines : les arbres
Les indiens vivent de la chasse
et de la pêche, de la cueillette et de l’agriculture.
Le jardin indien s’intègre et participe à la biodiversité de
la forêt. Les cultures y sont soigneusement diversifi ées pour
répondre, en toutes saisons, aux besoins de la famille.
Les hommes défrichent et brûlent, les femmes et les fi llettes
plantent et récoltent. Les indiens utilisent la cendre comme engrais.
Ils répandent des feuilles, des écorces, de la paille pour réguler la température
et l’humidité des sols. Grâce à une organisation méthodique, chaque espèce
trouve les conditions de son développement.
Arbres magiques
Les
indiens
élèvent des
perruches et
des perroquets.
Ils utilisent toutes sortes de
techniques de coloration
pour les plumes qui ser-
vent à leurs coiffes
et bijoux.
Le bananier abrite
des guêpes qui mangeront
les chenilles nuisibles aux
plantations.
la maison, mais aussi pour se soigner et se nourrir, se protéger des insectes, décorer
la maison, mais aussi pour se soigner et se nourrir, se protéger des insectes, décorer
son corps, teindre ses vêtements. Ces richesses
Les feuilles de l’açaï servent à couvrir
les maisons, confectionner des tapis,
tamis, éventails. Ses graines sont
utilisées pour les bijoux.
Les enfants
apprennent à chasser
avec leur père.
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Récit
d’un
aventurier
En
tombant,
le fruit
du carapa
s’ouvre et
laisse s’échapper
les graines dont
certains rongeurs sont
friands.