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II
2. Nous voudrions insister un instant sur la nature des consensus auxquels
nous sommes parvenus malgré les divergences considérables qui se
manifestaient parmi les membres de la Commission.
D’une part, nous avons pu nous mettre sur un certain nombre de points très
substantiels, tels que l’importance d’un développement rapide dans notre pays,
des soin palliatifs, l’inopportunité de tout acharnement thérapeutique,
l’importance d’une prise en charge de la souffrance des malades, adaptée à leur
état, même au risque d’abréger leur vie, la portée des testaments de vie, la
priorité de la vie et du bien-être des personnes malades, handicapées et âgées sur
toute considération économiste, le fait que la perte momentanée ou durable de la
conscience, de la faculté d’éprouver des sentiments ou de celle de formuler un
raisonnement, ne saurait porter atteinte au respect que nous devons à la vie
humaine, le fait qu’il n’est pas indiqué, à l’avis de la C.N.E. de parler d’un droit
à la mort, l’accord sur le fait qu’il n’est opportun ni de modifier ni la
déontologie médicale ni la législation existante.
D’autre part, malgré toutes les divergences d’option de ces membres, la C.N.E.
est parvenue à un consensus éthique faible dont l’importance ne doit toutefois
pas être négligée. Nous croyons qu’il sera utile de reproduire, dès la Préface, les
formulations les plus claires sur lesquelles nous nous soyons mis d’accord à cet
égard.
«Bien au contraire, en leur âme et conscience, certains membres de la
Commission sont convaincus que l’aide au suicide et l’euthanasie sont en
principe condamnables. Tout en les réprouvant, ils sont toutefois prêts à
reconnaître que, dans certains contextes limités et à certaines conditions très
restrictive, certaines décisions et certaines conditions très restrictives, certaines
décision et certains comportements qu’il condamnent procèdent d’une
évaluation moralement sérieuse et honorable de la situation. Il en résulte qu’ils
sont disposés à faire une distinction moralement pertinente entre certains actes
d’euthanasie et certains autres et à reconnaître qu’en leur âme et conscience les
auteurs des certaines comportements qu’ils réprouvent n’ont rien à se reprocher
moralement ».
« La C.N.E. constate que ses membres expriment des vues divergentes en
matière d’euthanasie. Elle souligne toutefois qu’ils se reconnaissent les uns aux
autres le droit de défendre, en toute honnêteté, leurs options pourvu qu’elles
soient éthiquement acceptables dans le cadre d’une société plurielle. Elle admet
par ailleurs que, dans certaines circonstances exceptionnelles – et pourvu que
des conditions très restrictives de sériosité morale soient remplies – les
médecins ou équipes de médecins qui, dans des situations extrêmes, après avoir
mûrement réfléchi à toutes les implications de leur engagement professionnel,