Vœux aux associations, entreprises et personnalités samedi 24 janvier 2015
Discours du maire, Gérard Allard
Mesdames et Messieurs les présidents d’associations,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises,
Mesdames et Messieurs les artisans et les commerçants,
2014 était l’année du centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Juste à la fin de cette
guerre atroce qui signait l’entrée du monde dans ce cruel XXe siècle, le poète Paul Valéry écrivait : «
Nous autres, civilisations, nous savons désormais que nous sommes mortels ». Dans ce texte, intitulé,
La Crise de l’Esprit, Paul Valéry voulait montrer que les valeurs qui fondent notre civilisation, dans sa
dimension pluriculturelle, avaient été tellement mises à mal durant cette guerre, que l’on devait
prendre conscience que ces valeurs mêmes ne sont pas éternelles.
Les événements monstrueux qui ont, ces derniers temps, bouleversé la France et, au-delà, le monde
entier, viennent, hélas, tragiquement rappeler que les paroles de Paul Valéry sont toujours d’actualité.
Car, par-delà l’émotion, nous devons maintenant porter ces événements à notre raison et tenter de
comprendre.
Telle est bien la question que nous devons nous poser aujourd’hui : les valeurs qui fondent notre
société ont besoin d’être à nouveau affirmées, rappelées, défendues certes. Mais nous avons aussi
le devoir de leur redonner vie individuellement, collectivement, de leur impulser une nouvelle vigueur,
un nouvel élan vital pour bâtir un autre monde, plus juste et plus digne. Il nous faudra aussi les
imposer par la rigueur et par la force de la loi. Je voulais rappeler cette impérieuse nécessité quelques
jours après ce drame qui nous bouleverse tous pour ne pas oublier, jamais, plus jamais cela. Je
voulais aussi le rappeler en votre présence, à vous qui êtes les forces vives, les référents de notre
société et de notre ville.
Mesdames, Messieurs, j’ai souhaité que cette traditionnelle cérémonie qui s’adresse à tous les
acteurs institutionnels de notre ville réunisse les représentants du monde associatif, du monde sportif,
du monde culturel, du secteur social en même temps que les acteurs du monde économique. Je l'ai
souhaité parce que chacun, à la place qui est la sienne dans la cité, participe de cet espace commun
dans lequel nous vivons, de cette société qu’ensemble nous construisons et de cette responsabilité
que nous partageons. Nous sommes des élus, des présidents d’associations, des fonctionnaires, des
chefs d’entreprises, des salariés, des militants, tous impliqués et responsables de notre avenir
commun. Responsables d’une cité dans un monde qui a besoin d’ouverture et de décloisonnement.
Le monde associatif, ce n’est pas uniquement le système du bénévolat - même si, beaucoup
d’associations fonctionnent grâce à l’investissement essentiel et vital des bénévoles, j’y reviendrai. Le
secteur associatif, c'est aussi et souvent une activité avec un employeur et des salariés. C’est le cas
dans de nombreux clubs sportifs, dans les structures culturelles ou de loisirs. C’est le cas aussi dans
le domaine de l’économie sociale et solidaire. Un secteur de l’économie porteur de perspectives de
croissance forte sur notre département.
Le monde de l’entreprise quant à lui est trop souvent caricaturé, trop souvent décrié, trop souvent
critiqué. Je crois au sens de la responsabilité des chefs d'entreprises et des salariés. Je sais que vous
mettez tout en œuvre pour maintenir et développer votre activité, avec ce souci constant du maintien
de l'emploi. Vous qui êtes ici pour la plupart des commerçants, des artisans, des représentants des
petites et moyennes entreprises, des cadres et des salariés, je sais pouvoir vous faire confiance pour
participer à la dynamique économique de notre territoire.
Je le sais d'autant mieux que dans mes nouvelles fonctions de vice-président en charge du
développement économique de Nantes Métropole, je vous rencontre, je constate votre engagement et
votre travail.
Je me refuse donc à opposer, à séparer les acteurs du service public, ceux du secteur associatif et
ceux du monde de l’entreprise. Chacun, à sa place, chacun, dans son rôle détient une part de
responsabilité dans l’avenir et le développement de notre ville et de notre territoire de vie.
J’ai la chance et la fierté d’être maire de notre ville et je tenais à profiter de ces vœux pour vous
donner ma vision de Rezé.
Rezé est devenue une ville dans toute sa dimension, au sein d’une grande agglomération, à l’intérieur
du périphérique, elle est la troisième ville du territoire et elle s’inscrit dans la dimension métropolitaine.
Elle possède aussi, dans cet espace, sa dimension propre et son énergie propre.
Rezé est l’un des piliers du cœur de la métropole et elle tire de cette situation géographique et
politique un énorme avantage, car nous bénéficions de la dynamique, de l’attractivité et de l’envergure
de la métropole Nantaise. Nous y puisons des ressources, mais nous la faisons aussi vivre.
Il nous faut nous développer dans cette double perspective, mobiliser notre énergie propre et
concourir à faire grandir notre territoire.
Rezé est une ville avec ses politiques publiques et ses projets.
Je me suis engagé avec mon équipe à faire de la jeunesse une priorité.
Condorcet dans un célèbre discours sur l’Instruction publique a défini notre rôle envers la jeunesse :
« Offrir à tous les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et
d'exercer leurs droits, d'entendre et de remplir leurs devoirs. Rendre chacun capable du rôle social
auquel il a droit et de développer toute l'étendue de ses talents.»
C’est ambitieux, mais indispensable, c’est pourquoi, nous faisons de la jeunesse notre priorité.
Rezé est une ville jeune, on ne le sait pas assez, plus jeune que la moyenne nationale.
Nous avons le devoir de répondre aux besoins des jeunes rezéens, de les soutenir, de les
accompagner, de les aider à devenir autonome, dans leur mobilité, dans leur recherche d'un
logement, pour trouver un emploi, mais aussi dans leur engagement et dans la prise de responsabilité.
Nous allons organiser, cette année, des Assises de la Jeunesse, pour écouter, pour entendre et tenter
d’apporter des réponses nouvelles à leurs attentes avec les partenaires de la Ville, je pense bien sûr à
l’Arpej, aux centres socioculturels et aux associations d'éducation populaire. Les chefs d’entreprise
ont toute leur place dans cet engagement.
Nous allons pour commencer créer, dès cette année, un service municipal dédié, à la jeunesse, je
devrais dire aux jeunesses car les conditions d'apprentissage et d'intégration dans la vie ne sont pas
les mêmes pour tous.
2015 est aussi une année charnière pour l’avenir de l’urbanisme et de la construction de Rezé. Nous
aurons à débattre ensemble du prochain Plan local d’urbanisme métropolitain, le Plum. C’est un
document qui sera voté en 2017, mais que nous préparons dès aujourd’hui car il sera le plan, le
cadre et la règle de l’urbanisation de la Métropole et de notre ville pour les 15 prochaines années.
Ce rendez-vous, nous ne devons pas le manquer. Car c’est l’occasion de construire ensemble la ville
de demain.
Car nous l’avons dit et écrit, nous voulons un urbanisme apaisé. Un urbanisme apaisé, cela signifie
que nous voulons faire de Re une ville il fait bon vivre, chacun peut trouver un logement
adapté à ses besoins et à ses ressources, mais dans un environnement paisible et agréable.
Nous avons besoin de construire de nouveaux logements pour permettre à tous ceux qui veulent vivre
dans notre ville de pouvoir le faire. Mais cela doit se faire de manière mesurée, pour respecter un
cadre urbain et un environnement harmonieux.
L’aménagement urbain participe également au développement économique de notre ville.
Nous sommes aujourd’hui face à des choix décisifs en matière de modèle de développement
économique.
En France, proportionnellement, nous avons un taux de multinationales plus fort qu’ailleurs avec 11
entreprises françaises dans les 100 premiers groupes mondiaux. Nous avons aussi un tissu
foisonnant de TPE et de PME qu’il faut aider à exister, à grandir, à se développer.
La métropole Nantaise est un bel exemple d’une résistance accrue aux effets de la crise dans
l’économie territoriale. Le socle industriel, historiquement important dans notre agglomération a su
trouver une nouvelle place, par l’émergence de pôles de compétitivité et par un développement fort de
l’innovation et des nouvelles technologies. Nantes Métropole est la 3e agglomération française en
termes de poids de l’emploi productif. L’emploi salarié privé a augmenté de plus de 6% depuis 2007
dans notre métropole.
Le modèle économique, qui a permis à notre métropole de poursuivre son développement malgré la
crise, est essentiellement orienté sur trois axes :
- Une diversité de secteurs d’activités : l’industrie, les services, le commerce de gros et de
détail, la construction et les nouvelles technologies.
- Des politiques publiques favorisant le développement local
- Et un engagement fort en direction de l’innovation : je pense à l’IRT Jules Vernes, à Nantech
ou au développement de l’Île de Nantes avec le quartier de la création.
A Rezé, nous avons un défi : participer au rééquilibrage de la dynamique nord-sud de la métropole. Le
déplacement du CHU sur l’île de Nantes et le transfert du MIN à la porte de Rezé seront un premier
pas dans cette direction, qui nous apportera d’emblée 1 000 emplois et certainement 1 000 autres à
terme avec le pôle agro-alimentaire qui y sera ajouté.
Rezé, j’en suis convaincu, est un secteur d’avenir pour le développement économique. Et je vous dis
cela autant en tant que maire de Rezé qu’en tant que vice-président au développement économique
de Nantes Métropole.
Rezé et l’ensemble du sud de la métropole attirent ces PME qui font la richesse du tissu territorial car
à partir de la tradition industrielle, les PME locales ont su déployer leur potentialité autour de filières
d’avenir : la création numérique, les matériaux composites, les biotechnologies, les énergies marines,
les industries culturelles et créatrices, le transport et l’énergie.
Tout cela est porteur d’une dynamique sociale particulièrement active, qui vient enrichir tous les
aspects de la vie locale.
Nous devons sortir des logiques manichéennes qui voient d’un côté le social, de l’autre l’économique,
comme deux aspects de la vie totalement séparés.
Je pense qu’un des enjeux de l’avenir est de réconcilier l’économique et le social. Malgré ce que
certains ont pu appeler une « crise de la solidarité », nous sommes tous très attachés au modèle
français, solidaire et protecteur.
Nous devons nous engager sur la voie d’une société décloisonnée, où le social et l’économique
devront relever ensemble, main dans la main, les défis fondamentaux de demain.
Celui de l’égalité face à la protection sociale et au développement économique, celui de la
simplification des procédures et des normes, celui de la soutenabilité financière de notre modèle
social et puis surtout celui de l’emploi.
Parce que l’économie a besoin de la solidarité, parce que la solidarité a besoin de l’économie, le
monde associatif doit prendre toute sa place dans cette réconciliation.
Le monde associatif, je veux le dire avec force est l’un des plus grands vecteurs de la cohésion
sociale et de la vie démocratique. 46% des français sont adhérents d’une association : 23 millions
d’adhérents, 16 millions de bénévoles.
A Rezé, la vie associative est riche, et elle porte l’énergie et l’ambition de toute la Ville. Il y a
aujourd’hui à Rezé 425 associations ! 60 % des associations interviennent dans les secteurs de la
culture, du sport et du socioculturel !
Ces quelques chiffres suffisent à montrer l’importance du monde associatif dans la vie quotidienne,
dans la vie sociale, dans la vie démocratique.
Et, au-delà du nombre, l’important est aussi de constater que nos associations interviennent sur
l’ensemble du territoire communal. Chaque quartier de Rezé compte, en moyenne 50 à 60
associations. Ce maillage associatif du territoire rezéen montre bien l’implication du fait associatif dans
la vie de chacun d’entre nous.
Nous sommes reconnaissants envers toutes ces expressions de générosité et d’engagement au
service de l’humain que représentent les associations de Rezé.
Lors de la campagne électorale, nous avons fait 5 propositions pour la vie associative, le sport et la
culture à Rezé.
Bien sûr, en 9 mois, nous ne pouvons pas avoir déjà tout réalisé !
Mais ces propositions, nous avons commencé à les mettre en œuvre, à les discuter, à les évaluer.
Nous avons voulu affirmer le rayonnement de nos politiques culturelles et en particulier la place des
expressions musicales.
Vous le savez mieux que quiconque, lorsque les périodes de restrictions budgétaires viennent à se
faire sentir, c’est bien souvent la culture qui pâtit la première.
A Rezé, nous ne voulons pas nous résoudre à faire de la culture un simple « supplément d’âme ».
Nous pensons qu’il faut assurer à la culture, au développement culturel, à l’expression artistique
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