Robinia pseudacacia UNE ESSENCE À REDÉCOUVRIR Origine Centre Régional de la Propriété Forestière de Midi-Pyrénées 7, chemin de la Lacade 31320 Auzeville-Tolosane Tél. 05 61 75 42 00 www.crpf-midi-pyrenees.com En provenance de l’Est de l’Amérique du Nord, le robinier a été introduit en France en 1601, par Jean Robin, jardinier d’Henri IV. Il a d’abord été appelé acacia du fait de sa ressemblance avec les “mimosas”, puis rebaptisé “robinier” par Linné, en l’honneur de Jean Robin. C’est un arbre moyennement longévif en forêt (autour de 100 ans), pouvant atteindre 30 mètres de hauteur. Un des premiers exemplaires est toujours bien vivant au Jardin des Plantes à Paris. Botanique Il est reconnaissable à ses feuilles composées, ses grappes à fleurs blanches, très mellifères, et à ses rameaux très “épineux”. Il produit des gousses plates à graines noires. C’est un fixateur efficace de l’azote de l’air, comme tous les représentants de la famille des “fabacées” (ex légumineuses). ‘ Ecologie Pionnier, il s’installe sur une large gamme de milieux. Cependant, son optimum de croissance se situe sur des sols légers et bien alimentés en eau. Arbre à croissance très rapide, c’est un colonisateur de milieux ouverts, par son aptitude à rejeter et à drageonner. Pour une gestion durable de vos bois, la certification ents s docum Tous no primés sont im pier sur pa FC PE certifié septembre 2008 Fiche Essence ROBINIER FAUX ACACIA Midi-Pyrenees ‘ ‘ Sa localisation En Midi-Pyrénées, il est présent sur près de 14.000 ha en forêt privée (IFN). Il se concentre dans les zones de Piémont et de vallées, particulièrement dans le bassin de la Garonne. Les peuplements sont souvent disséminés et de faible surface. Ses besoins Sa réputation de rusticité et de plasticité le rendent plein de promesses. Il se développe sous un grand nombre de climats : continental, océanique et méditerranéen… Dans le contexte de l’évolution climatique, il présente des perspectives d’avenir intéressantes. C’est une essence héliophile, ayant donc un grand besoin de lumière. Il craint les sols argileux compacts ou engorgés. Il s’accomode des sols acides ou calcaire (excepté les Causses). Son système racinaire est caractérisé par sa capacité à se renouveler et à produire des drageons. Il stabilise les sols fragiles et sensibles à l’érosion : berges, pentes, talus… Son aptitude à fixer l’azote atmosphérique lui permet de s’adapter à des sols pauvres. Conditions favorables Conditions défavorables Sols bien aérés Texture à dominance sableuse (sols légers) Texture souvent à dominance argileuse (sols lourds et compacts) Sols engorgés (à “excès d’eau”) Peu exigeant en richesse chimique Indifférent au pH, sols acides à carbonatés Sols mal structurés Milieux secs N Sols bien alimentés en eau Gestion des peuplements existants Il s’agit en général de taillis simples issus de coupes rases ou d’accrus. Les interventions sont fonction de l’âge du peuplement. - Les vieux taillis (plus de 20 ans) Ils sont rajeunis par coupe rase. Le taillis repousse naturellement de façon vigoureuse et à forte densité, jusqu’à 40.000 brins/ha. Vers 15 ans (10-15 mètres de haut), suite à la concurrence, la densité s’abaisse naturellement aux environs des 3.000 tiges/ha. Une éclaircie est envisageable sur les stations les plus productives. Elle permet de récolter du bois de chauffage et quelques petits piquets, en ramenant la densité aux environs de 1000 tiges/ha. Pour faciliter l’exploitation, l’ouverture de cloisonnements de 4 à 6 m de large est souhaitable, répétée tous les 15-20 mètres. La coupe définitive est effectuée vers 25-30 ans pour une production de piquets. Une autre alternative permet, sur les meilleures stations, de rechercher la production de bois d’œuvre. Une seconde éclaircie intervient alors vers 25 ans ramenant la densité à 500 tiges/ha. La coupe définitive est réalisée vers 40 ans avec une récolte de petites grumes d’une circonférence moyenne de 90/120 cm. - Dans les taillis plus jeunes La première éclaircie intervient, de la même manière, vers 15 ans. En fonction de l’objectif de production retenu, piquets ou petites grumes, les éclaircies et les récoltes finales seront réalisées comme précédemment. Les âges sont donnés à titre indicatif, car il faut tenir compte de la vitesse de croissance du robinier. Production 15 ans 25-30 ans Piquets Eclaircie ramenant la densité à 1000 tiges/ha Récolte finale Grumes Eclaircie ramenant la densité à 1000 tiges/ha Eclaircie ramenant la densité à 500 tiges/ha 40-45 ans Circonférence d’exploitabilité 50/70 cm Récolte finale 90/120 cm Plantation de robinier Il est indispensable de bien réfléchir son implantation, car elle est difficilement réversible, le robinier se propageant vigoureusement. Sur terrain agricole, un sous-solage est souvent indispensable avec reprise de surface. La plantation est réalisée à une densité de 1200 à 1700/ha avec des plants de 1 an. Dans un objectif de production de piquets, une stimulation du drageonnage peut être réalisée par passage de broyeur et de covercrop, quand la plantation atteint environ 4 mètres. Vers 15 ans (10-15 mètres de haut), une éclaircie est possible ramenant la densité aux environs de 800 à 1000 tiges/ha. Elle permet de récolter du bois de chauffage. La coupe définitive est effectuée vers 25-30 ans. Pour la production de grumes, des tailles et élagages des 500 plus belles tiges sont indispensables. Vers 15 ans, une éclaircie est réalisée au profit de ces 500 tiges. La récolte finale a lieu, en général, vers 40 ans quand les arbres ont atteint 90 à 120 cm de circonférence. Le semis direct est envisageable, sous réserve d’une bonne préparation du sol et d’un désherbage efficace préalables. Cette méthode reste aléatoire et nécessite une maitrise technique évidente. Le robinier peut être planté à des fins énergétiques sous forme de taillis à courtes rotations (3 à 5 ans). Un programme de développement est en cours avec le financement du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, dans les zones de plaine et coteaux. Utilisation Le bois de robinier est réputé pour sa résistance aux pourritures, sa durabilité et sa résistance mécanique. Les taillis sont souvent très productifs : 10 à 20 stères par ha et par an. L’utilisation principale est la production de piquets pour la vigne et les clôtures. Il est également utilisable en bois de chauffage. Sous forme de grume, le robinier est particulièrement adapté aux usages extérieurs : bardage, meubles de jardin, caillebotis… représentant des marchés en pleine croissance. C’est le “teck des zones tempérées”. Rédaction : Yann Clément, Michel Combe, Johann Hübelé, Michel Humenry, Jean-Pierre Ortisset, Stéphane Sérieye, Philippe Thévenet. Crédit Photos : CRPF Midi-Pyrénées, Yann Clément, Michel Humenry, Jean-Pierre Ortisset. La fiche technique “Robinier faux acacia Midi-Pyrénées” a été réalisée avec le concours de :