La douleur en mémoire. - chu

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Institut de Formation de Professions de Santé
Formation infirmière
44 chemin du Sanatorium
25030 Besançon Cedex
La douleur en mémoire.
UE 3.4 S6: Initiation à la démarche de recherche
UE 5.6 S6: Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques
UE 6.2 S6: Anglais
Présenté par :
DEUR Julie, ELIA Camille, ESSEIVA Marine
Promotion 2013/2016
Formateur de guidance :
Mme LAMY Aline
Institut de Formation de Professions de Santé
Formation infirmière
44 chemin du Sanatorium
25030 Besançon Cedex
La douleur en mémoire.
UE 3.4 S6: Initiation à la démarche de recherche
UE 5.6 S6: Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques
UE 6.2 S6: Anglais
Présenté par :
DEUR Julie, ELIA Camille, ESSEIVA Marine
Promotion 2013/2016
Formateur de guidance :
Mme LAMY Aline
DEDICACES ET EPIGRAPHES
« Dans ce milieu où le regard écoute le langage du corps de l’enfant, où l’on écoute les paroles
et les sciences autour de lui, on repère, avec la douleur, celle dont on trouve le reflet dans les
soignants et les parents » Yolaine QUINIOU-PIZZOGLIO, Psychanalyste [34]
« Chaque douleur est une mémoire » de Eric Fottorino / Un territoire fragile [35]
REMERCIEMENTS
Tout au long de ce travail, nous avons eu la chance de rencontrer des personnes qui nous ont
écoutées, soutenues, guidées et aidées. Nous voulons donc les remercier.
Nous remercions Mme LAMY, notre formatrice de guidance pour son aide et son
accompagnement tout au long du mémoire.
Nous remercions également les formateurs des Unités d’Enseignement concernées pour leurs
cours et leurs réponses à nos questions.
Merci à l’ensemble de l’Institut de Formation des Professionnels de Santé pour cet
accompagnement durant ces trois années d’études.
Nous tenions à remercier le CHRU de Besançon pour sa coopération et la disponibilité de ses
professionnels pour les rendez-vous que nous avons pu avoir rapidement.
Merci aux cadres de santé ainsi qu’aux professionnels interrogés sur le terrain dans les services
concernés pour leur accord et leur participation à nos entretiens.
Nous remercions également la personne ressource interrogée qui a su nous orienter et nous
donner quelques pistes pour notre travail.
Enfin, nous voulions remercier nos proches et amis pour leur soutien, leurs relectures, qui nous
ont beaucoup aidé dans la rédaction et l’élaboration de notre mémoire.
SOMMAIRE
LEXIQUE
Situation d’appel ......................................................................................................................... 1
Introduction et méthodologie ....................................................................................................... 3
I.
DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT DE 3 A 6 ANS ............................................................. 4
1 Développement moteur et intellectuel ............................................................................... 4
2 Développement affectif ..................................................................................................... 4
3 Développement social ....................................................................................................... 5
II.
LA DOULEUR ..................................................................................................................... 5
1 Législation......................................................................................................................... 5
2 Définition de la douleur ..................................................................................................... 6
3 Définitions de la douleur aiguë et chronique ...................................................................... 6
4 Définition de la douleur induite par les soins ..................................................................... 6
5 Les différentes composantes de la douleur ....................................................................... 7
6 Facteurs majorants ........................................................................................................... 8
III.
PERCEPTIONS ET MANIFESTATIONS DE LA DOULEUR DE 3 A 6 ANS .................... 9
IV.
ÉVALUATION DE LA DOULEUR .................................................................................. 10
1 Auto-évaluation ............................................................................................................... 10
2 Hétéro-évaluation ............................................................................................................ 11
V.
MOYENS MÉDICAMENTEUX UTILISES DE 3 A 6 ANS .................................................. 12
1 Les antalgiques ............................................................................................................... 12
2 Médicaments de la sédation et de l’anxiolyse ................................................................. 12
3 Les Anesthésiques locaux .............................................................................................. 13
VI.
MOYENS NON-MEDICAMENTEUX UTILISES DE 3 A 6 ANS ...................................... 14
1 L’hypno-analgésie ........................................................................................................... 14
2 La distraction .................................................................................................................. 15
3 La présence des parents ................................................................................................. 16
4 Les facteurs d’efficacité, avantages, inconvénients et limites .......................................... 16
VII.
ATTITUDE DU SOIGNANT ............................................................................................ 17
VIII.
APPROCHE SOCIOCULTURELLE DE LA DOULEUR EN PÉDIATRIE ....................... 18
Conclusion ................................................................................................................................ 20
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ABSTRACT
LEXIQUE
*Nociception (p6) : « perception des stimulations génératrices de douleur ». [33]
*Neurotransmetteurs (p6) : « substance chimique, fabriquée par l’organisme, et permettant aux
cellules nerveuses de transmettre l’influx nerveux, entre elles ou entre un neurone et une autre
variété de cellules de l’organisme ». [32]
*Myorelaxant (p13) : « relaxant musculaire qui agit sur leur tonicité ». [31]
*Intrapsychiques (p15) : « interne à l’appareil psychique ; relatif au surmoi, au moi et au ça ».
[30]
1
Situation d’appel
1
Ce matin je prends en charge l’enfant Ethan, âgé de 5 ans, hospitalisé dans un service
de chirurgie pédiatrique pour amygdalectomie. A J3 de son intervention chirurgicale, sa sortie
est prévue pour ce jour. Pour finaliser sa sortie, je récupère les papiers et consignes à donner
aux parents et prends de quoi déperfuser Ethan. Je n’ai eu des éléments le concernant qu’à la
relève du jour où il a également été dit qu’il avait déjà été hospitalisé dans ce service quelques
mois auparavant. Je n’en sais pas la raison ; je le connais peu. Je sais que c’est un enfant qui
craint beaucoup les soins et qui communique très peu avec le personnel soignant, c’est
pourquoi je me prépare, avant de rentrer dans la chambre, à devoir être très rassurante avec lui.
J’entre dans la chambre après avoir frappé et je salue le papa d’Ethan que je n’avais pas encore
vu. Je me présente, indique que je suis étudiante en 3ème année et m’adresse ensuite à Ethan.
Je commence par lui dire que je vais le déperfuser et que ce n’est pas un geste très douloureux.
Je m’assure qu’il ait bien compris que le cathéter n’est qu’un tout petit tuyau en caoutchouc et
non une aiguille, en lui montrant son jouet avec une épée flexible. Je prends bien le temps, en
lui expliquant avec des mots simples et une attitude rassurante, puis prends place près de lui en
m’asseyant pour être à sa hauteur. Son papa se tient debout, en retrait pendant que l’enfant
reste silencieux. Je le sens très crispé. Je lui montre ensuite une compresse imbibée d’un
antiadhésif en lui expliquant que cela va aider à décoller le pansement qui maintient sa
perfusion (Tégaderm®). Ethan se crispe un peu plus lorsque j’approche ma première
compresse de lui. J’oriente son attention sur ses jouets posés à ses côtés pour le distraire
lorsque je décolle le tégaderm le plus délicatement possible ; il n’est pas du tout réceptif, reste
très silencieux et très crispé. J’invite le papa en retrait à s’approcher d’Ethan pour le rassurer.
Pendant que je continue de décoller le tégaderm, il se met à hurler. Je m’arrête et demande au
petit garçon si je lui ai fait mal : “oui” me répond-il. Je décide tout en lui parlant d’une voix calme,
de poursuivre mon geste le plus délicatement possible mais il continue d’hurler et se met à
pleurer.
Face à la douleur de l’enfant et surtout à la peur de ce soin, je me sens décontenancée
et cherche la participation du papa pour m’aider à le distraire. Je demande à Ethan s’il a des
loisirs, ce qu’il va faire en rentrant chez lui, s’il a des animaux de compagnie mais il ne répond à
aucune question et continue de pleurer. Plus j’essaie de décoller le pansement, plus il pleure. Je
stoppe une nouvelle fois mon geste et regarde l’enfant sans savoir quoi dire et quoi faire. Je
sens le papa aussi désemparé que moi et très peu à l’aise avec la peur et la douleur de son fils.
Pourtant, il tente une approche et prend son fils un peu plus contre lui en lui caressant le visage.
J’en profite pour retirer le tégaderm de sa main. Il pousse un dernier hurlement avant que la
perfusion ne se retire et que je puisse désinfecter et placer un pansement sec. Ethan s’arrête de
crier et me regarde. Je comprends tout de suite qu’il ne s’attendait pas à ce que le retrait du
cathéter ne fasse pas mal et qu’il avait surtout peur de la douleur.
2
Professionnellement, j’ai un peu vécu cette situation comme un échec car je n’ai pas su
suffisamment rassurer l’enfant pour qu’il soit apaisé ou moins craintif pendant le soin. Face à
cette situation, je me suis vite sentie désemparée et je n’ai peut-être pas utilisé tous les
éléments pour faire face à cette peur de la douleur. Malgré la connaissance théorique et
pratique du soin, certaines composantes de la situation m’ont perturbée et mise en difficulté.
D’un point de vue personnel, l’expression de la douleur par l’enfant me touche ; les cris, les
pleurs, ces expressions qu’on retrouve de manière plus rare chez l’adulte, peuvent interférer
dans mon soin. C’est pourquoi, j’ai appris à utiliser des moyens de distraction pour rassurer
l’enfant et ainsi pour que le soin se déroule mieux. Cela me permet de me sentir moins
perturbée par l’expression de douleur que peut laisser paraître l’enfant. Si j’avais connu de
manière plus précise Ethan, j’aurais pu anticiper et le rassurer davantage face à cette peur de la
douleur. J’aurais pu aussi me concentrer dès le départ sur la participation plus active du papa
pour le rassurer en lui expliquant comment procéder, et aurais également pu proposer à l’enfant
de décoller le tégaderm lui-même afin qu’il le fasse à son rythme. Cette situation m’a permis de
comprendre que quel que soient les mots et les moyens utilisés pour éliminer la douleur, si la
peur est présente, il est difficile de l’enlever de la tête d’un enfant. Il est très important d’évaluer
cette douleur et la peur de celle-ci pour ensuite adapter la prise en charge. Il existe plusieurs
moyens de distraction pouvant être efficaces face à l’appréhension que l’enfant a du soin. Pour
cela, j’aurais dû demander l’aide de l’éducatrice du service ou d’une infirmière puéricultrice qui
ont eu une formation sur la distraction et la gestion de la douleur pendant les soins (hypnoanalgésie) et j’aurais également pu m’inspirer de son attitude pour savoir comment agir face à
une situation similaire.
Suite à cette situation, nos questionnements ont été les suivants : comment s’est passée
sa première hospitalisation et quelles en étaient les raisons ? Comment adapter la prise en
charge d’un enfant qu’on connaît peu ? Dans quelles mesures peut-on parler d’une douleur
induite par un soin ? Quelles composantes participent à la douleur et comment l’évaluer de
manière efficace chez l’enfant avant, pendant et après le soin ? Quelles sont les méthodes
utilisées pour faire face à la douleur de l’enfant ? Comment prévoir et anticiper les
appréhensions de l’enfant lors d’un prochain soin ? La présence du parent est-elle nécessaire
lors du soin ? Quelle position soignante adopter face à un refus de soin ? En quoi le stress du
soignant influence t-il le bon déroulement du soin et comment le gérer ? La gestion de la douleur
est-elle identique chez un enfant de 3 ans et chez un enfant de 6 ans ?
Notre question de départ serait donc : “Comment déceler et prendre en charge de
façon optimale une douleur induite par un soin chez l’enfant de 3 ans à 6 ans non atteint
d’une pathologie chronique ?”
3
Introduction et méthodologie
3
La prise en charge de la douleur a longtemps été placée au second plan dans l’univers
hospitalier. Petit à petit, elle a été prise en considération, prenant une place plus importante. De
nombreux moyens ont été instaurés afin de déceler, prévenir et traiter au mieux celle-ci. De
notre point de vue, la douleur tient et doit continuer de tenir une place primordiale dans le soin et
dans la prise en charge globale d’un patient, particulièrement chez les enfants qui sont une
population vulnérable et beaucoup plus sensible aux traumatismes que peut occasionner la
douleur.
Durant nos stages, toutes trois avons été confrontées à la douleur éprouvée par l’enfant lors de
la réalisation d’un soin, que nous en soyons actrice ou observatrice. Il nous paraissait alors
intéressant de développer cette partie de la prise en charge en pédiatrie.
Concernant la méthodologie de notre travail, nous avons choisi le thème de la douleur,
celle-ci étant présente au quotidien dans l’exercice de la profession infirmière. Nous avons
ensuite précisé notre sujet en nous penchant sur la douleur induite par les soins car nos
analyses de situations traitaient toutes cet aspect de la douleur et cela nous questionnait.
Notre sujet principal étant défini, à savoir la douleur induite par les soins chez les enfants, il
fallait ensuite déterminer la tranche d’âge à étudier, choix qui n’a pas été facile. En effet, nous
avions choisi d’étudier les enfants de 3 à 6 ans, puis après discussion en groupe, nous l’avons
élargi à 8 ans puis à 10 ans car nous craignions de ne pas trouver beaucoup d’informations. En
débutant nos recherches, le contraire s’est avéré, notre tranche d’âge était donc trop élargie.
Cette abondance de données s’explique par le fait que l’enfant de 3 ans entre tout juste dans la
petite enfance, tandis que l’enfant de 10 ans est proche de l’adolescence ; ce qui faisait trop de
différences entre les deux. Après discussion avec notre formatrice de guidance, nous sommes
revenues à l’âge défini dans un premier temps, à savoir les enfants entre 3 et 6 ans. Cet
intervalle nous a semblé approprié car un enfant de 3 ans ne s’exprime pas toujours clairement
contrairement à un enfant de 6 ans ; la prise en charge de la douleur allait donc être différente.
Nous avons, par la suite, élaboré un plan avec l’aide de notre formatrice de guidance. Puis, l’une
d’entre nous a pu rencontrer une infirmière travaillant dans un service pédiatrique qui nous a
donné quelques pistes pour notre plan et nous a conseillées concernant les personnes à
interroger pour nos entretiens.
Nous nous sommes ensuite lancées dans notre travail en définissant
quelques termes
importants: douleur, douleur induite par les soins, douleur aiguë et douleur chronique.
4
DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT DE 3 A 6 ANS
I.
1. Développement moteur et intellectuel
Entre 3 et 6 ans, les enfants passent la plupart de leur temps à jouer ; le jeu est donc au
centre de leurs préoccupations. Il en existe différents types : le jeu fonctionnel qui fait appel aux
fonctions sensori-motrices de l’enfant, le jeu de fiction qui se caractérise par l’imitation de
certains mouvements et le jeu de réception qui fait appel à l’écoute de l’enfant (lorsqu’on lui
raconte une histoire par exemple).
Concernant son développement moteur, les mouvements de l’enfant vont devenir automatiques
progressivement ; les mouvements qui permettent de marcher se mettent à jour constamment
(vitesse, rythme…). Ceux-ci suivent en quelque sorte sa croissance et deviennent de plus en
plus coordonnés, l’enfant devient donc plus habile.
Puis, de 3 à 6 ans, le développement intellectuel de l’enfant se réalise à partir d’une image, d’un
objet ou de quelque chose dans son environnement qu’il se représente de façon symbolique. Ce
développement se termine par une concentration de l’enfant sur l’apparence des objets, des
choses. Ceci est appelé la « pensée intuitive » [14].
Enfin, beaucoup d’enfants de moins de 4 ans sont capables d’appréhender des livres qu’ils
apprécient alors qu’ils n’ont pas appris à lire, ceci fait partie du développement de la perception
de l’enfant.
2. Développement affectif
De 3 à 6 ans, le développement affectif de l’enfant permet un développement de sa
personnalité. Il est composé de 3 stades :
● Le stade phallique qui est défini comme « la zone génitale dont les premières excitations
et satisfactions sont en rapport avec la miction » [14]. De 3 à 6 ans, l’enfant a des
comportements qui lui sont propres (exhibitionnisme…) ;
● Le complexe d’Œdipe : c’est durant celui-ci que l’enfant va éprouver des désirs
amoureux et hostiles envers ses parents. Cette étape est primordiale pour la constitution et le
développement de sa personnalité et de son identité ;
● La relation fraternelle est également importante chez l’enfant de 3 à 6 ans. En effet, elle
correspond à la manière dont l’enfant va résoudre la rivalité avec ses frères et sœurs. Ainsi, cela
va se retrouver dans sa façon de gérer les conflits en société (avec ses camarades d’école ...).
5
C’est à travers sa motricité qu’il va l’exprimer et c’est donc pour cela que les thérapeutes
utilisent le dessin et le jeu (avec des personnages représentant les membres de la famille).
3. Développement social
Le développement social se caractérise par le fait que l’enfant commence à aller vers
l’autre. L’enfant de 3 à 4 ans ne va pas beaucoup échanger et ses rares échanges seront très
limités. A partir de 4 ans, l’enfant échangera davantage et ses actions seront plus constructives.
C’est avant 6 ans qu’il va développer son jugement moral qui va se définir en fonction de la
place que l’enfant occupe dans son entourage.
II.
[ANNEXE 1]
LA DOULEUR
1. Législation
La prise en charge de la douleur lors des soins a fait l’objet de questionnements
législatifs, on y retrouve plusieurs lois concernant l’évaluation, la prévention et le traitement de la
douleur, ainsi que le rôle infirmier établi par des protocoles :
● La Charte de l’enfant hospitalisé, elle résume et réaffirme les droits des enfants
hospitalisés. L’alinéa numéro 5 nous a paru important : « On essaiera de réduire au maximum
les agressions physiques ou émotionnelles et la douleur » [11] [ANNEXE 2];
● La Loi N°2004-806, Texte N° 4 du JO N° 1 85 du 11 août 2004 et, l’article L 1110-5 du
Code de la Santé Publique, définissent la prise en charge de la douleur ;
● Le code de déontologie médicale, décret du 6 sept. 1995, modifié le 21 mai 1997, oblige
le médecin à tout mettre en œuvre pour soulager au mieux son patient dans toutes
circonstances ;
● Le Code de la santé publique, actes professionnels infirmiers, Article R4311-2, 5° Article
R4311-8, l’infirmier est positionné en tant qu’acteur responsable de la prise en charge de la
douleur tant physique que psychologique ;
● Le Plan de Lutte contre la douleur 2006-2010 : vise à améliorer la prise en charge des
douleurs des populations les plus vulnérables notamment des enfants et des adolescents,
circulaire DHOS/E n° 2002-266.
6
2. Définition de la douleur
Dans un premier temps, la douleur se définit comme “une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en
termes d’une telle lésion” [4]. La douleur est une sensation qui peut se retrouver au quotidien,
elle peut être due à une chute, un traumatisme... Il existe différents types de douleur, les
douleurs par excès de nociception* qui sont dues, par exemple, à un traumatisme, une
inflammation, une effraction cutanée ; les douleurs neuropathiques causées par “lésion
neurologique touchant le système de perception” [7]; les douleurs mixtes qui combinent les deux
douleurs évoquées précédemment ; et les douleurs psychosomatiques qui n’ont pas de “cause
objectivée mais la douleur est ressentie dans le corps” [7].
3. Définitions de la douleur aiguë et chronique
La douleur aiguë est caractérisée par sa place dans le temps, elle est récente et
transitoire. Les messages douloureux sont transmis par les neurotransmetteurs*, ce qui
provoque le ressenti de douleur. Elle est décrite comme « normale » dans le processus de
protection de l’organisme ; elle permet d’engendrer des réactions protectrices pour éviter
l’exposition à un stimulus ou les conséquences d’une agression. C’est une douleur “alarme”,
souvent intense et brutale « une sensation vive et cuisante, qui s’inscrit dans un tableau clinique
d’évolution rapide » [4]. Il existe des indicateurs physiques (visage contracté, grimaces, pleurs,
cris…) et des indicateurs physiologiques (augmentation de la fréquence cardiaque, de la
pression artérielle…) de douleur aiguë chez l’enfant mais qui ne sont pas spécifiques.
Une douleur est dite chronique lorsqu’elle dure plus de trois à six mois. Malgré un
traitement antalgique, elle se maintient dans le temps. Elle peut être due à la modification du
système nerveux central suite à une stimulation des récepteurs de la douleur prolongée. Chez
l’enfant, elle est caractérisée par la disparition des expressions émotionnelles, un désintérêt
pour le monde extérieur, une lenteur des mouvements et une régression de la motricité.
[ANNEXE 3]
4. Définition de la douleur induite par les soins
Elle se définit comme étant une douleur, « de courte durée causée par le médecin ou
une thérapeutique dans des circonstances de survenue prévisibles et susceptibles d’être
prévenues par des mesures adaptées » [10]. En comparant cette approche théorique avec nos
entretiens, nous avons pu relever une définition de la douleur induite par les soins lors de
l’entretien 1 : « c’est un enfant qui, sans qu’on s’occupe de lui, va bien […] puis dès qu’on a une
7
action sur lui, qui va se mettre à avoir des douleurs. » [sic] [37] Lors de l’entretien 2, la
professionnelle ne l’a pas défini concrètement mais a tout de même souligné que la : « douleur
est subjective […] » [38].
Les soins considérés comme nécessitant une prise en charge de la douleur au préalable
sont
les ponctions veineuses,
artérielles,
lombaires ;
les injections intramusculaires,
intraveineuses ; les poses de cathéters veineux ; les ponctions capillaires ; l’ablation de drains
thoraciques ; les aspirations naso-pharyngées ; la pose et le retrait de sondes gastriques,
urinaires ; les soins de plaie ou de cicatrice ; la réfection de pansements ; le retrait d’adhésifs
collants ; la contention (plâtre, attelle...) ; le changement de bouton de gastrostomie ; les soins
et mobilisations post-opératoires ; les petites chirurgies (sutures, curette, cryothérapie...). Cette
liste n’est pas exhaustive. Nous pouvons citer les actes les plus couramment rencontrés en
service : « […] Les prises de sang, les poses de plâtres […] les fractures déplacées […] les
ponctions lombaires […] poses de voies d’abord […] sutures. » [38]
5. Les différentes composantes de la douleur
Composante affective : elle englobe la cause de la douleur mais également le contexte dans
lequel celle-ci arrive. La douleur constitue un signal d’alerte qui est essentiel à la survie et c’est
pourquoi elle implique les systèmes émotionnels de la personne. Cette composante peut se
prolonger et avoir des conséquences telles que l’anxiété ou la dépression.
Composante sensorielle : elle correspond « aux mécanismes neurophysiologiques qui
permettent le décodage de la qualité (brûlures, décharges électriques…), de la durée, de
l’évolution (brève, chronique…), de l’intensité ou de la localisation des messages nociceptifs »
[3]. Cette composante est en fait le ressenti d’un individu de la douleur sur son corps. L’individu
ressent cela comme un signal d’alerte et non comme des manifestations sensorielles.
Composante cognitive : le terme “cognitif” désigne « l’ensemble de processus mentaux qui
accompagnent
et
donnent
du
sens
à
une
perception
en
adaptant
les
réactions
comportementales (processus d’attention, d’anticipation et de diversion…) » [3]. Par exemple, le
langage permet d’aider l’enfant à mieux exprimer ce qu’il ressent et donc l’équipe médicale
pourra mieux prendre en charge la douleur de celui-ci.
Composante comportementale : elle comprend les manifestations verbales et non verbales
observables chez la personne. En fonction de la douleur ressentie par l’enfant, les
manifestations comportementales vont être différentes. En effet, si un enfant ressent une
8
douleur très vive, il va dans la majorité des cas crier, hurler ou encore s’agiter tandis que si c’est
une douleur minime, il va peut-être uniquement pleurer, sans s’agiter.
[ANNEXE 4]
6. Facteurs majorants
Il existe de nombreux facteurs qui majorent cette douleur :
● L’absence de compréhension du soin : le fait que l’enfant ne se représente pas le soin
qui va lui être prodigué, va entraîner un véritable stress pouvant interférer dans le déroulé de
l’acte pratiqué. Moins l’enfant a d’informations et plus la crainte sera majorée ; la sensation
douloureuse est donc accentuée par cette peur. Face à ce constat théorique, les entretiens ont
pu nous confirmer que cet élément est très important dans l’approche de la douleur : « des fois il
y a des enfants […] qui sont tellement angoissés […] alors qu’il n’a même pas de douleur, c’est
tellement le stress, l’angoisse. » ; « […] l’enfant va le manifester franchement en disant ‘aie j’ai
mal’, ça peut être aussi pas toujours une douleur vraie mais une angoisse, un stress, la peur de
ce qu’on va lui faire. […] il a peur même si la douleur n’existe pas vraiment elle va […]
apparaître […] ou être amplifiée parce qu’il est trop stressé et a vraiment peur. » [sic] [37]
● Le niveau de l’humeur et les émotions : les enfants qui sont tristes ou dans un état de
tristesse plus important peuvent rendre douloureux un soin qui, au départ, ne devait être qu’une
gêne ou ne provoquer qu’une sensation désagréable. Inversement, une douleur non soulagée
peut rendre un enfant très triste, ce qui augmentera davantage les phénomènes douloureux. Les
émotions jouent donc un rôle très important et sont parfaitement capables de provoquer une
douleur qui n’existe pas.
● La mémoire de la douleur : la répétition de gestes douloureux conditionne l’enfant. C’est
ainsi que lors d’un prochain soin, il sera très anxieux par anticipation en repensant au soin
ultérieur qui avait été douloureux. Ces faits ont été confirmés lors des entretiens : « le problème
de la douleur c’est qu’un enfant qui a eu mal lors des premiers soins, il va intégrer la douleur et
après, il anticipe ». [37]
● L’anxiété des parents : si l’anxiété d’un papa ou d’une maman est perçue par son enfant,
elle lui sera transmise et donc il sera plus craintif du soin qui lui sera prodigué et plus
douloureux. Le parent est symbole de sécurité dans la représentation de la douleur que se fait
l’enfant, si celui-ci a peur, l’enfant remet en question ce qui va lui arriver. En service il a été
constaté que cette anxiété avait un impact : « ils le sentent, les enfants, lorsque les mamans
sont angoissées ». [37]
9
● Le contexte d’hospitalisation : le lieu dans lequel se déroule un soin est important afin
que l’enfant distingue les périodes de soin et les périodes de la vie quotidienne. Il est primordial
qu’il sache les différencier afin qu’il soit le plus détendu possible dans son environnement au
cours de l’hospitalisation. Les services de pédiatrie sont conçus pour recréer une atmosphère
plus ou moins similaire à celle du quotidien de l’enfant (mise à disposition de jeux, de salles de
jeux…). De plus, la chambre de l’enfant est aménagée de façon à ce qu’il puisse “s’échapper”
du contexte hospitalier (décorations murales…). Ces éléments participent à la réduction des
tensions et du stress comme les citations ci-après l’appuient : « [...] je pense que c’est important
que, quand il est dans sa chambre, il sait qu’on va lui fiche la paix, [...], que là il aura pas mal,
qu’il est un peu dans sa chambre chez lui » ; « la salle de pansements […] a été faite pour que
ce soit […] une idée de différencier […] il y a la chambre où on est bien et […] il y a la chambre
où on fait les pansements. » [sic] [37] D’autres éléments entrent en jeu dans la majoration de la
douleur d’après l’IDE rencontrée :
« […] il y a les pleurs des autres enfants qui risquent de les
angoisser. […] la blouse est également un obstacle ». [38]
● L’attitude du soignant : si le soignant entre dans la chambre de l’enfant pour effectuer un
soin et qu’il paraît énervé, stressé, pressant, l’enfant va le percevoir et peut se braquer : « […] si
ils voient qu’on est fine énervée parce qu’il y a 10000 personnes etc obligatoirement un moment
ça va clasher. […] Prendre sur soi […] votre priorité doit être son enfant […] pas ce qu’il se
passe dehors, pas ce qu’il se passe ailleurs » [sic] [38]. Il sera donc plus difficile pour le soignant
d’agir pour que ce soin soit le moins douloureux possible. D’autre part, les représentations de
l’enfant à l’égard du soignant, au cours de son hospitalisation, peuvent jouer sur le bon
déroulement du soin.
III.
PERCEPTIONS ET MANIFESTATIONS DE LA DOULEUR DE 3 A 6 ANS
De 2 à 7 ans l’enfant vit beaucoup dans l’imaginaire ; la douleur a alors une composante
mystique, elle peut, par exemple, apparaître suite à une mauvaise action ou pensée que l’enfant
a eu et pourrait disparaître des suites d’une pommade magique. C’est pourquoi le jeu dans le
soin a une place primordiale pour aider à soulager la douleur procurée par ce dernier. De par
son incompréhension face à la douleur qu’il ressent, l’enfant reporte la faute sur quelque chose
ou quelqu’un : « Jusqu’à 6 ans, ils ont du mal à comprendre ce qu’on leur fait, ils ont pas la
même appréhension dans le sens où ils ne savent pas vraiment ce qui les attendent. » [sic] [37].
Cette mise en responsabilité d’autrui peut parfois rendre l’enfant verbalement ou physiquement
agressif en cas de douleur de par le fait qu’il ne fait pas de lien entre la cause, le traitement et la
conséquence de sa douleur. Le rôle du soignant dans la prise en charge de la douleur de
l’enfant est alors de comprendre les représentations qu’il s’en fait pour la traiter au mieux.
10
Les manifestations varient d’un enfant à un autre mais on peut y retrouver des
similitudes comme les pleurs, l’agitation, les cris ou, au contraire, une crispation, une attitude
figée, et une hypersensibilité de l’enfant lorsqu’on lui parle ou l’approche : « Ça peut se
remarquer par soit […] il crie, pleure, il se débat ou alors […] un enfant qui va être prostré qui ne
bouge plus du tout qui peut être figé qui a les bras contenu, qui ne bouge pas et puis au niveau
du visage aussi c’est un enfant qui a les traits tirés et avec lequel on ne peut pas communiquer.
[…] même si c’est des sujets qui le passionnent ou qui l’intéressent, c’est difficile de rentrer en
relation avec lui » [37]. De plus, nous avons approfondi les manifestations de la douleur chez les
enfants de 3 à 6 ans en entretiens : « […] ils hurlent le temps de la suture […] et vous dites ‘t’as
eu mal ?’ ‘Non’. […] il a commencé à hurler, c’est devenu son moyen d’expression […] ‘comme
ça tout le monde est autour de moi’ » [38] ; « […] Bien souvent un enfant […] quand il tient le
membre où il a mal, ça veut dire […] qu’il a quand même une grosse douleur. […] et puis il va
plutôt aller dans les bras de ses parents vraiment pour rester en cocooning » [38].
IV.
ÉVALUATION DE LA DOULEUR
Évaluer nécessite de se mettre en relation et communiquer de façon chaleureuse. Pour
avoir une évaluation efficace, il faut toujours évaluer au calme puis à la mobilisation avec le
même outil. Il est nécessaire, pour être traitée, que cette douleur soit supérieure à 4/10 selon
l’EVA (Echelle Visuelle Analogique).
1. Auto-évaluation
Chez les enfants entre 4 et 6 ans, l’auto-évaluation peut être tentée ; elle consiste en une
évaluation de la douleur par l’enfant lui-même. L’EVA est à utiliser conjointement avec un autre
outil d’auto-évaluation. Si les scores obtenus par les deux méthodes sont convergents, elles
peuvent être considérées comme fiables. Si les scores divergent, elles doivent alors être
considérées comme non valides et seule l’hétéro-évaluation s’avère possible.
Les principales échelles d’auto-évaluation sont :
-
L’échelle des visages à partir de 4 ans ; [ANNEXE 5]
-
L’échelle visuelle analogique pédiatrique (EVA) pour coter la douleur à l’aide d’un
curseur, à partir de 6 ans ; [ANNEXE 5]
-
Le schéma du bonhomme pour situer la douleur s’utilise pour tous les âges et s’ajoute à
l’une des autres échelles. [ANNEXE 5]
11
2. Hétéro-évaluation
Chez les enfants de moins de 4 ans, seuls les outils d’hétéro-évaluation, basés sur
l’association de comportements les plus indicateurs de douleur, sont actuellement validés. On y
retrouve :
-
L’EVENDOL de 0 à 7 ans : elle est constituée de 2 temps, l’évaluation au repos et à la
mobilisation. [ANNEXE 5]
-
L’échelle FLACC (Face-Legs-Activity-Cry-Consolability) de 2 mois à 7 ans, utilisée
surtout pour la douleur aiguë. [ANNEXE 5]
Pour appuyer notre théorie dans ces deux parties, nous avons constaté que tous les
outils d’évaluation cités sont utilisés en service : « Ce sera surtout l’Evendol pour les 3 à 6 ans
[…] et EVA qu’on utilise ». [37] ; « […] vous pouvez avoir un enfant qui ne parle pas à 3 ans
alors qu’à 6 ans en règle générale ils parlent […] celui de 6 ans va pouvoir vous décrire la
douleur alors que celui de 3 ans (il) va falloir un petit peu creuser les choses, savoir où il a mal
exactement. […] on a une échelle visuelle analogique […] l’échelle visuelle est en fait une
échelle [...] qui […] montre les différents critères, s’il est prostré, s’il est consolable, s’il a une
attitude antalgique. […] C’est l’Evendol. […] les petits, dès qu’ils arrivent à dire un chiffre ou dès
qu’ils arrivent à montrer l’échelle des visages, on n’utilise pas l’Evendol. […] vous avez
beaucoup d’enfants qui vous disent 9. [...] mais EVA à 9 cela veut dire que vous allez utiliser des
antalgiques puissants. […] vous pouvez refaire une Evendol. […] Elle va plus vous permettre [...]
de chiffrer plus précisément […] jusqu’à 6 ans c’est bien » [sic][38].
Nous pouvons relever dans ces citations qu’il est difficile pour l’enfant de 3 ans, qui commence
seulement à parler, de nous décrire sa douleur. Le soignant devra donc prendre un temps avec
lui afin de lui poser plus de questions et d’en savoir le maximum sur sa douleur pour adapter
ensuite le traitement antalgique. De plus, il est compliqué pour les adultes et donc encore plus
pour les enfants de chiffrer une douleur, donc par exemple, l’EVENDOL peut être utilisée en
complément d’une EVA, pour vérifier si une douleur cotée par l’enfant à 9 est réellement à 9. Il
faut savoir qu’un enfant de 3 ou 6 ans ne comprend pas vraiment ce que signifie une EVA à 8
ou 9, il peut donc utiliser un chiffre au hasard et mettre une EVA élevée en pensant que, comme
cela, on s’occupera bien de lui.
12
V.
MOYENS MÉDICAMENTEUX UTILISES DE 3 A 6 ANS
1. Les antalgiques
Les différents traitements antalgiques médicamenteux utilisés chez l’enfant sont classés
par paliers. Bien qu’ils soient similaires à ceux utilisés chez l’adulte, on y note des divergences
du fait de la morphologie de l’enfant. En prévention d’une douleur provoquée par un soin, le
soignant peut administrer les traitements suivants :
Palier I : on retrouve principalement le Paracétamol
qui est utilisé pour ses propriétés
antalgiques et antipyrétiques. La dose à utiliser chez l’enfant est de 60 mg/kg/jour. La dose
maximale est de 80 mg/kg/j. Afin d’avoir une action plus efficace, des anti-inflammatoires nonstéréoïdiens peuvent être ajoutés en complément pour avoir une action synergique ; à savoir
l’acide Niflumique (NIFLURIL®) et l’Ibuprofene (NUREFLEX®, ADVIL®). Ces propos sont
appuyés par un entretien mené en service : « On essaye d’alterner […] mais s’il a mal on peut
mettre le Perfalgan et le Nubain […] on peut les ajouter. […] souvent quand ils savent que ça va
être des enfants qui vont être très douloureux ils anticipent ». [sic][37]
Palier II : la Codéine (l’EFFERALGAN CODÉINÉ® et le CODOLIPRANE®) est utilisée à partir
de 6 ans et 14 Kg. Les doses préconisées sont de 3 mg/kg/jr en 4 à 6 prises et la dose
maximale est de 6 mg/kg/jr ; le Tramadol (CONTRAMAL®, TOPALGIC®) vient en second choix
dans l’utilisation des paliers II après la Codéine évoquée précédemment ; la Nalbuphine
(NUBAIN®) est un dérivé morphinique couramment utilisé en pédiatrie. Il est utilisé par voie
intra-rectale à la dose de 0,3 mg/kg avant de réaliser un soin douloureux.
Palier III : la Morphine est utilisée chez l’enfant à partir de l’âge d’un an. Un délai d’une heure
doit être respecté entre chaque prise pour contrôler l’apparition d’effets indésirables : la
constipation, les nausées et vomissements, la somnolence, l’accoutumance, le myosis, les
sueurs, le prurit. L’antidote de la Morphine est le NARCAN® (Naloxone).
En prévention d’une douleur induite par un soin, les paliers I et II sont privilégiés et, ainsi,
limitent les effets indésirables liés à un traitement réservé à des douleurs sévères.
2. Médicaments de la sédation et de l’anxiolyse
La sédation se définit comme « l’ensemble des moyens médicamenteux ou non,
destinés à assurer le confort physique et psychique de l’enfant et à faciliter les techniques de
soins » [22]. L’anxiolyse quant à elle se définit de la sorte : « sédation [...] hypnose utilisée pour
13
réduire l’anxiété [...] » [29]. Dans le cas de la douleur induite par un soin chez l’enfant, on
retrouve deux médicaments entraînant les critères recherchés et évoqués ci-dessus.
Le mélange équimolaire au protoxyde d’azote/oxygène (MEOPA®) est aussi appelé Kalinox®
ou encore Entonox®. Le protoxyde d’azote est communément appelé « gaz hilarant » [22] et
son
utilisation se trouve principalement en anesthésie de part ses propriétés sédatives,
analgésiques, euphorisantes et anxiolytiques. Il est généralement appliqué « [...] pour les
sutures, des fois pour les perfusions et les prises de sang et puis pour les poses de plâtre. »
[38]. Tout d’abord, pour être efficace, il est nécessaire d’attendre 3 minutes d’inhalation avant de
débuter un soin douloureux puis de continuer l’inhalation pendant toute sa durée. A son arrêt,
l’enfant retrouve son état “normal” presque immédiatement. Les effets indésirables sont peu
fréquents et disparaissent dans les minutes qui suivent l’arrêt de l’inhalation du mélange :
vertiges, euphorie, rêves, paresthésies, accentuation de la sédation, nausées/vomissements,
perceptions sensorielles modifiées, angoisse, agitation. Toute utilisation de MEOPA® se
pratique sur prescription médicale et il s’avère déconseillé de l’utiliser en inhalation continue plus
de 60 minutes par jour pendant 15 jours de suite. Il peut être utilisé en association avec les
anesthésiques locaux (EMLA®) à chaque fois qu’une effraction cutanée est réalisée.
L’utilisation du MEOPA® ne dépend pas uniquement du choix du soignant : « y’ a pas vraiment
de protocoles. […] si ils sont stressés rien quand on décolle le petit pansement [...] c’est comme
si on leur arrachait la peau […] dans la mesure où le patient demande, on l’écoute, il pense qu’il
a besoin d’Entonox®, il le dit qu’il a besoin d’Entonox®, on met l’Entonox®. On lui propose […]
C’est eux qui décident. ». [sic] [37]
L’hypnovel® (Midazolam) permet un apaisement de la douleur chez l’enfant, il est notamment
utilisé dans la prévention d’une douleur provoquée par un acte invasif. Il est utilisé dans un soin
en raison de ses propriétés hypnotisante, anxiolytique, myorelaxante* et parfois amnésiante.
Des effets indésirables principalement respiratoires et cardio-vasculaires peuvent apparaître
dans des cas infimes et notamment lors d’association avec des morphiniques. L’antidote est
l’ANEXATE® (Flumazénil).
3. Les Anesthésiques locaux
La lidocaïne : chez l’enfant, elle existe en forme injectable et en gel urétral. La forme injectable
est utilisée pour les sutures ou avant une ponction ou une injection. Cependant, elle peut
provoquer une douleur lors de l’injection car elle est acide. La posologie est de 2ml/5kg. La
forme urétrale est utilisée lors des soins de sondes et lors de l’ablation de celles-ci. Toutes deux
agissent au bout de 3 minutes.
14
En service, l’utilisation de la lidocaïne est fréquente : « […] pour les sutures, il y a la xylo
de contact, pour les prises de sang il y a l’EMLA® si on a le temps […] il faut aussi se rendre
compte quand on a des urgences relatives et des urgences vitales […] ». [sic] [38]
Effectivement, le temps peut être compté et les traitements peuvent mettre du temps à être
efficaces, comme l’EMLA®.
L’EMLA® est un anesthésique local de la peau saine chez l’enfant. Il existe sous 2 formes de
présentation : EMLA® crème et EMLA® patch (utilisé en anesthésie locale de petite surface).
L’anesthésie débute après 1h de pose et persiste 1 à 2 h après le retrait.
On peut distinguer ici l’association entre le patch EMLA® et l’Entonox® que nous avons
évoqués en théorie : « On a l’habitude de fonctionner justement avec les patchs EMLA® […]
avec l’Entonox® dès qu’un enfant a besoin. […] on leur propose systématiquement pour une
prise de sang ou pose de voie veineuse le patch EMLA® + l’Entonox® s’ils ont besoin. » [sic]
[37]
Associés aux antalgiques énoncés, il existe des co-antalgiques. Ils sont utilisés pour
accroître l’efficacité des antalgiques. Il s’agit des co-antalgiques médicamenteux (corticoïdes
pour
l’effet
anti-œdémateux,
benzodiazépines
pour
l’effet
anxiolytique,…)
et
non-
médicamenteux (massages, kinésithérapie…). De plus, des techniques non médicamenteuses
de prise en charge de la douleur existent. [voir ANNEXE 6]
VI.
MOYENS NON-MEDICAMENTEUX UTILISES DE 3 A 6 ANS
1. L’hypno-analgésie
L’hypnose peut être définie comme « un processus relationnel accompagné par une succession
de phénomènes physiologiques, tels qu’une modification du tonus musculaire, une réduction de
la perception sensorielle, une focalisation de l’attention dans le but de mettre en relation un
individu avec la totalité de son existence et d’en obtenir des changements physiologiques, des
changements de comportement et de pensée » [25].
Elle correspond à un passage de concentration active à un passage de détente et de
passivité. Cet état de détente est plus fréquent chez un enfant étant donné sa difficulté
d’identification entre le réel et l’imaginaire. Pour arriver à cette forme de détente, il faut que
l’enfant collabore avec le soignant. Il y a un soignant qui fait le soin et un soignant prédisposé à
s’occuper de l’hypno-analgésie dans sa totalité. En service, ces pratiques sont affirmées : « […]
on est toujours deux pour qu’il y en ait une qui soit vraiment au soin pis l’autre qui soit vraiment
15
à l’hypno-analgésie. » [sic] [37]. Tout au long de la thérapie, l’enfant reste conscient. Ce
processus fait appel à ses mécanismes physiologiques et psychologiques et ainsi il sera
capable de mieux réagir face à une douleur (l’atténuer, la supprimer…). L’hypnose va
principalement jouer sur la composante émotionnelle de la douleur et va donc réduire le stress
de l’enfant face à un soin. Elle agit également sur l’attention et la capacité d’interprétation de
l’enfant qui sont des processus lui permettant de mieux arriver à contrôler, gérer une douleur
qu’elle soit aiguë ou chronique ; celle-ci lui deviendra alors plus confortable et facile à supporter.
Cette technique peut être pratiquée par tous les professionnels y étant formés et connaissant le
développement de l’enfant. Cette technique non médicamenteuse est très efficace dans la prise
en charge de la douleur induite par un soin. Afin d’obtenir la meilleure efficacité possible, le
soignant va devoir s’adapter au monde réel et imaginaire de l’enfant. Elle peut s’associer à des
traitements médicamenteux comme le MEOPA®.
2. La distraction
La distraction peut se définir comme « toute technique ou approche qui vise à diriger l’attention
de l’enfant vers un événement ou un stimulus non agressif de l’environnement immédiat » [20].
On n’associe jamais la distraction à un déni de la douleur. Son but est d’emmener
l’attention de l’enfant sur quelque chose de positif, d’agréable, d’un soin vécu comme
désagréable et douloureux. Dans la tranche d’âge traitée, elle s’avère encore plus efficace en
pratique : « […] un enfant de 3 ans, il a peur mais si on arrive à capter son attention, il va partir
assez facilement, […] si c’est quelque chose qui l’intéresse. […] » [37]. Les méthodes de
distraction utilisent un ou plusieurs stimuli sensoriels : la vue, l’audition, le toucher, l’odorat, le
goût. Elles peuvent être directes (massage, acupuncture, la chaleur ou le froid) : « on utilise
beaucoup les poches chaudes et les poches froides » [37], intrapsychiques*, comportementales,
cognitives ou imaginaires (faisant appel à des représentations). Le jeu, beaucoup utilisé par
l’enfant, peut être appliqué lors d’un soin douloureux. En effet, il représente un moyen de
communication et c’est à travers lui que l’enfant explore le monde réel et se développe. Pour lui,
il est associé au mot “confiance”. Il existe différents types de distractions : la distraction passive,
durant laquelle la musique, la télévision, les objets attractifs sont utilisés et la distraction active,
qui implique l’enfant dans celle-ci (chanter, souffler des bulles…). « […] on essaye de trouver
un moyen de distraction […] avec plein de petits jouets, des petits livres, […] pour faire des
bulles […] on prend un peu tous les âges. » [37]. La distraction doit être attractive pour l’enfant
et doit prendre en compte tous les éléments (état de fatigue,...) afin d’être la plus efficace
possible lors du soin.
16
3. La présence des parents
Lorsqu’on parle de moyens non-médicamenteux contre la douleur, la présence des
parents n’est pas automatiquement inclue mais elle peut s’avérer indispensable lors d’un soin
douloureux : « L’infirmière est là pour soigner l’enfant […] le parent, on l’englobe dans le
soin » [38]. Le parent est gage de sécurité et d’assurance pour l’enfant, il se sentira beaucoup
plus calme et détendu et appréhendera moins le soin qui lui paraît douloureux. Le parent peut
réussir à réduire l’anxiété de l’enfant par l’humour, l’inciter à adhérer à la distraction, on retrouve
aussi l’importance du contact verbal rassurant et du contact visuel. Il doit toujours être actif s’il
veut être aidant pour son enfant : lui tenir la main, le réconforter : « […] elle (la maman) est
présente, elle sait ce qu’il se passe, elle est rassurée, le petit aussi il est rassuré. » [sic] [37]
Cependant, certains parents ne savent pas quoi faire lorsqu’un acte est prodigué à leur
enfant ou sont encore plus stressés que lui ; il est alors préférable de leur demander de sortir
car le stress engendré pourrait porter préjudice au bon déroulement du soin : « Ce qui est
important aussi dans la douleur c’est aussi comment sont les parents, parce qu’il y a des
parents qui sont encore plus angoissés que les petits et qui ne sont pas aidants. […] il ne faut
pas forcer une maman, il ne faut pas non plus mettre une maman dehors » [sic] [37]. [voir
ANNEXE 6]
4. Les facteurs d’efficacité, avantages, inconvénients et limites
Chaque enfant est différent et réagira différemment, c’est pourquoi il est primordial de
s’adapter à chacun d’entre eux, à son environnement et au soin qui pourrait être source de
douleur. Ces techniques non-médicamenteuses comportent de nombreux avantages : en effet,
n’ayant aucun effet indésirable, elles sont gages de sécurité. De plus, elles permettent à l’enfant
et son entourage de se sentir moins angoissés et plus en confiance. Ceci favorisera donc la
coopération de l’enfant et il récupérera mieux avant et après le soin. Pendant le soin, l’enfant
apprendra de nouvelles stratégies qui seront mises à profit dans des situations similaires. Puis,
lors de l’utilisation de ces techniques, l’enfant va pouvoir se redécouvrir et ainsi il va trouver sa
place dans le monde des adultes, elles vont servir de liens entre l’enfant et le soignant. Bien
qu’efficaces et complémentaires aux traitements médicamenteux, elles comportent cependant,
quelques limites et inconvénients.
En effet, les enfants présentant un retard de développement ou un déficit sensoriel se voient
dans l’impossibilité d’avoir recours à certaines de ces pratiques. S’ajoutent alors les enfants qui
n’ont pas une capacité de concentration suffisante pour entrer dans la distraction proposée.
17
De plus, les formations du personnel ne sont pas toujours disponibles bien qu’elles soient
nécessaires et la créativité du soignant peut s’avérer limitée dans un temps donné. Enfin, nous
retrouvons la limite de la douleur excessive qui entraîne, dans les cas les plus extrêmes, un
échec total de l’utilisation des techniques non-médicamenteuses seules. Cependant, ces limites
évoquées ne semblent pas se présenter souvent en pratique, et les techniques nonmédicamenteuses ont un effet bénéfique plus que limitant même si certains enfants n’y adhèrent
pas du tout : « c’est un plus, les médicaments plus les moyens non médicamenteux » [37]. Par
exemple, nous pouvons citer : « […] pour l’hypno-analgésie, il n’y a pas de […] contraintes […].
un plus par rapport à un soin » [38].
VII.
ATTITUDE DU SOIGNANT
Un soignant est un professionnel « qui pratique des soins aux autres » [12]. Les
représentations extérieures que les gens se font d’une infirmière en pédiatrie relèvent d’une
vision enfantine dans un contexte idyllique ; mais la réalité est tout autre. En effet, la prise en
charge de l’enfant nécessite une connaissance et des compétences spécifiques. En plus de
l’aspect somatique du soin, la dimension psychique et sociale tient également une place
primordiale dans l’hospitalisation de l’enfant. La problématique rencontrée par les professionnels
soignants est de pouvoir anticiper et agir sur la douleur et l’appréhension que les soins peuvent
engendrer. L’instauration d’une relation de confiance par les soignants sert à éviter que l’enfant
vive les soins comme un sentiment d’abandon face à un environnement inconnu, elle permettra
une meilleure coopération dans les soins et une diminution du stress et de la perception de la
douleur ressentie par l’enfant. La répétition des soins au quotidien peut vite devenir un exercice
banal pour le soignant mais qui n’en est pas moins pour l’enfant, qui lui, subit ce soin, peut-être
pour la première fois avec ses craintes et ses représentations: « c’est hyper important que les
premiers (soins) se passent vraiment dans la douceur » [sic] [37]. Le soignant se doit donc
d’être à l’écoute, d’observer, de rassurer, de prendre le temps et surtout d’expliquer avec des
mots simples ce qu’il va se passer : « les petits […] faut vraiment prendre du temps, leur
expliquer » [37]. La communication non verbale a également sa place : un regard, un sourire, un
geste apaisant peut tout de suite agir sur l’angoisse et donc la douleur de l’enfant. Le rôle du
soignant en pédiatrie est, par ces attitudes, de faire oublier la blouse blanche qui impressionne
très souvent les enfants ; cette posture aide l’enfant à se sentir en sécurité face à la personne
étrangère qu’est le soignant.
Afin de prévenir ou de soulager la douleur, le soignant peut mettre en place certaines
actions comme veiller à ce que l’enfant participe volontairement à ces techniques, gagner sa
confiance, disposer du temps nécessaire, utiliser des suggestions positives : « […] faut toujours
18
être positif pour jamais dire sous formes négatives […] » [37], éviter les promesses excessives,
adapter la stratégie à chaque cas, utiliser une combinaison de techniques (peluche, jeux,
divertissement,…), obtenir la participation des parents et savoir que le résultat désiré peut ne
pas être obtenu au premier essai.
De plus, nous constatons que parler en équipe, laisser le relais à une collègue lorsqu’un
soin est douloureux et se passe mal, aide beaucoup les soignants dans la prise en charge de
cette douleur : « (après un soin douloureux) on n’est pas bien on est mal aussi, et puis ça cogite,
ça reste […] je me rappelle du grand […] il hurlait de douleur […] on peut rien faire donc c’est
vrai qu’on se culpabilise » ; « […] des situations qui se passent mal […] c’est vrai que c’est
compliqué […] on passe la main, […] il ne faut pas être agressif quoi, quand on supporte plus
faut dire à sa collègue prends le relais »[sic] [37].
VIII.
APPROCHE SOCIOCULTURELLE DE LA DOULEUR EN PÉDIATRIE
Depuis de nombreuses années, une accélération du flux migratoire en lien avec le
changement économique est apparue, entraînant une demande de prise en charge culturelle
différente dans les établissements de soins. L’expression de la douleur n’est pas universelle ;
l’enfant peut l’exprimer différemment en fonction de son degré de tolérance, de son vécu, de ses
précédents traumatismes, de son mode de vie et de sa culture. La lutte contre la douleur chez
l’enfant peut s’avérer difficile en l’absence de la prise en compte des dimensions culturelles,
religieuses et sociales des patients pouvant mettre rapidement les soignants en difficulté. Une
connaissance des cultures et de leur pratiques peut s’avérer utile pour les introduire dans les
soins : « Chaque culture est différente […] il faut respecter mais dans la limite […] (qu’elle) ne
contrarie pas les soins sur l’enfant » [sic] [38]. Par exemple, au sein de la culture musulmane, la
douleur n’est pas une sanction mais elle est prédestinée. L’individu ne doit pas se rebeller
devant les souffrances, il doit lutter contre ses douleurs avec ses moyens sans se lamenter.
La barrière de la langue peut être l’un des premiers facteurs de mise en difficulté entraînant un
obstacle à la compréhension, l’écoute et l’explication des soins : « […] on essaye de faire appel
à des traducteurs. […] le parent […] peut traduire. […] il y a des choses qui sont universelles […]
les doudous, […] les tétines. » ; « […] il faut que les parents puissent comprendre ce que vous
voulez de l’enfant. […] » [38]. Mais, lorsqu’on demande à un proche d’être l’interprète entre
l’équipe, l’enfant et sa famille cela peut poser problème car la dimension affective rentre en
compte. De plus, la représentation de la maladie, des soins, des traitements et les savoirs sur le
corps diffèrent selon les cultures pouvant entraîner des conflits. Tout ceci peut engendrer de
l’angoisse que ce soit chez l’enfant ou sa famille qui a du mal à s’adapter et à pratiquer ses rites
au sein de l’établissement : « […] dans les cultures d’origine maghrébine, [...] les grands frères
19
s’occupent des petits et nous ici on ne peut pas accepter […] il faut qu’ils soient majeurs. […]
des fois les liens sont très forts entre deux frères et sœurs et quand on demande au frère de
partir […] des fois c’est un peu compliqué. (Pourtant) c’est peut-être le grand frère qui saurait le
divertir […] il s’en occupe tout le temps, il le connaît bien, même plus que la maman […] » [sic]
[37].
Pour finir, il serait une erreur de croire que toutes les familles pratiquent automatiquement tous
les rites de leur culture et, à l’inverse, qu’elles pratiquent ceux de la culture de leur société
d’accueil : « Ne pas imposer ce que nous, on juge comme chemin obligatoire […] aucun
schéma culturel […] on peut prendre des choses bien de chacun » [38]. Il est important pour le
soignant d’observer, d’écouter, d’être neutre face à ces divergences et de pouvoir s’adapter au
mode de vie de chaque individu soigné afin de comprendre la réalité socioculturelle et de
garantir une prise en charge de qualité. L’adaptation de l’équipe face aux divergences peut se
faire par des moyens mis en place spontanément ou à la demande de la famille, on relève
notamment en service un exemple : « […] la dernière fois j’avais une maman allaitante qui était
voilée […] j’avais des externes hommes […] elle m’a demandé et ben qu’on tape à la porte
avant de rentrer pour qu’elle ait le temps de se remettre. […] J’ai marqué sur la porte ‘veuillez
taper avant d’entrer’ […] je respecte […] » [sic] [38].
20
Conclusion
20
Tout au long de ce travail, nous avons pu constater que la prise en charge ainsi que les
moyens mis en place pour déceler la douleur se développaient de plus en plus au sein des
services de pédiatrie. Il en est de même pour les techniques non médicamenteuses mises en
place afin de la soulager. En effet, l’hypno-analgésie, la distraction, la présence des parents sont
autant de moyens auxquels chaque soignant se réfère de façon croissante en association ou
non avec les moyens médicamenteux contre la douleur induite par les soins. Cependant, ces
techniques ne sont pas aidantes si le soignant n’a pas une attitude adaptée et s’il ne prend pas
en compte la dimension culturelle de l’enfant. Au fil du temps, ces techniques non
médicamenteuses se propagent mais malgré tout, elles ne sont pas encore présentes dans tous
les services.
L’ouverture d’esprit quant à l’acceptation de nouvelles pratiques de soins basées sur des
concepts non scientifiques (celui des magnétiseurs, barreurs de brûlures, rebouteux,…) pourrait
laisser entrevoir un accès à de nouvelles façons de soigner et de prendre en charge la douleur
au sein des établissements hospitaliers. Ces médecines alternatives offrent la possibilité aux
professionnels non médicaux d’être inclus dans la prise en charge des patients hospitalisés et
de faire découvrir leurs méthodes peu reconnues et parfois non tolérées en raison de leurs
caractères irrationnels.
D’ici quelques années, pourrions-nous imaginer que ces nouvelles pratiques tiennent
une place légitime dans un contexte de prévention et de traitement de la douleur induite par un
soin ?
21
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Entretien 2 : IDE
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Lieux de stage antérieurs de 2 membres du groupe du 14/09/2015 au 20/11/2015
Le dessin de couverture a été réalisé par un membre du groupe : ELIA Camille
Cette bibliographie est classée en fonction des dates de consultations de chaque support.
25
ANNEXES
ANNEXE 1
1
ANNEXE 2
1
ANNEXE 3
2
Caractéristiques de la douleur aigue et de la douleur chronique
Causes
Evolution
Réactions
Retentissement
psychologique
Objectif thérpeutique
Douleur aigue
Signal d’alarme : utile,
protectrice, participe au
diagnostic
Unifactoriel
Transitoire
Tachycardie, polypnée,
mydriase, sueurs
Anxiété
Curatif
Douleur chronique
Douleur qui est maladie :
inutile, pas de fonction, ni
objectif biologique
Plurifactoriel
Permanente, récurrente,
répétitive
Entretien : cercle vicieux
Dépression
Pluridimensionnel
(somato-psycho-social)
ANNEXE 4
1
Les différentes composantes de la douleur
Composante affective
Composante cognitive
DOULEUR
Composante comportementale
Composante sensorielle
ANNEXE 5
Echelles d’évaluation de la douleur
1
Echelle des 6 visages
Echelle visuelle
analogique
Echelle FLACC
ENVENDOL
Schéma du bonhomme
ANNEXE 6
Moyens médicamenteux et non-médicamenteux contre la douleur
1
Les anesthésiques locaux :
- La lidocaïne
- L’EMLA
ANTALGIQUES :
- Palier 1 : Paracétamol ; antiinflammatoires non stéréoïdiens
- Palier 2 : Codéine ; Tramadol ;
Nalbuphine
- Palier 3 : Morphine
Médicaments de la sédation et de l’anxiolyse :
- Le mélange équimolaire oxygène et
protoxyde d’azote (MEOPA, ENTONOX)
- L’hypnovel
DOULEUR
L’hypno-analgésie
La distraction
La présence des parents
ANNEXE 7
1
TRAME POUR LES ENTRETIENS :

Profil professionnel et service :
1. Pourriez-vous me décrire votre parcours professionnel ?
2. Quelles sont les pathologies prévalentes du service ?

3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
La douleur induite par les soins chez l’enfant :
Comment décririez-vous la douleur chez un enfant de 3 à 6 ans ?
Qu’est-ce que pour vous une douleur induite par un soin ?
Existe-t-il des outils d’évaluation de la douleur dans le service ? lesquels ?
Quels sont les protocoles disponibles dans le service concernant la PEC de la douleur
induite par un soin ?
Y-a-t-il des progrès faits concernant la prise en charge de la douleur chez les enfants ?
Est-ce que la prise en charge de la douleur est la même à chaque âge ?
Que mettez-vous en place en premier en prévention d’une douleur induite par les soins ?

Douleur chez un enfant d’une culture différente :
10. Comment prenez-vous en charge la douleur chez un enfant de cultures différentes ?
11. Ce changement de prise en charge vous met-il en difficulté, vous fait-il peur ?

Soignant :
12. Quels sont vos ressentis lors d’un soin qui s’avère avoir été douloureux pour l’enfant ?
13. Comment gérez-vous la situation lorsqu’un soin se passe mal ?

Moyens médicamenteux et non médicamenteux :
14. Quels sont les moyens médicamenteux qui existent dans le service pour pallier à cette
douleur induite par un soin ?
15. Quels sont les moyens non-médicamenteux qui existent dans le service pour pallier à
cette douleur induite par un soin ?
16. Avez-vous été formé à ces techniques non-médicamenteuses ?
17. Pourriez-vous les définir en nous donnant leurs avantages et leurs inconvénients ?
18. Est-ce que vous et vos collègues utilisez couramment ces techniques non
médicamenteuses ?

Famille :
19. Quelle est la place de la famille au moment du soin ?
20. Quel impact la famille a-t-elle sur l’enfant, sur le soignant et sur le déroulement du soin ?
2
1
ABSTRACT
Handle and find out the pain induced by treatment
in children between 3 and 6.
To deal with pain is stated in the nursing roles’ legislation and we can also find a rule
about it in the charted of hospitalized children. Pain may be due to surgery or illness for
example, but it also can be induced by treatment and care. The purpose of the study is to limit
the pain induced by treatment and find out different ways to detect and avoid it at best.
First of all, we decided to interview a nurse who is working in the pediatric emergency
room, and a pediatric nurse working in a pediatric surgery department. Both are employees of
the hospital. There were about twenty questions concerning the support of the pain induced by
treatment, the way to measure it, the prevention methods and also the role of the family during a
care. Cultural approach and caregiver role were mentioned too. Then, we made a table to
compare the answers of the two nurses and notice the similarities and differences of these two
units in the same hospital.
The main results of our research showed that the pain induced by treatment is supported
differently depending on the child’s age. Medicated and non-medicated means are set up.
Moreover, the family has an important role as well as the caregiver’s approach. Last but not
least, culture is to consider during a care due to its influence in the representation of pain. The
nurse has an important role to handle the pain induced by treatment and also to detect it. They
need to have a lot of knowledge about child due to the support difference by ages.
Déceler et prendre en charge la douleur induite par un soin
chez l’enfant de 3 à 6 ans.
Le traitement de la douleur est régit dans la législation du rôle infirmier et nous
retrouvons également une règle la concernant dans la Charte de l’enfant hospitalisé. La douleur
peut être due à une chirurgie ou une maladie par exemple, mais elle peut aussi être induite par
les soins. Le but de cette étude est de limiter la douleur induite par les soins et trouver
différentes façons de la déceler afin de l’éviter au maximum.
Premièrement, nous avons décidé d’interroger une infirmière travaillant aux urgences
pédiatriques et une puéricultrice travaillant dans un service de chirurgie pédiatrique. Toutes
deux sont employées du même hôpital. Il y avait environ vingt questions concernant la prise en
charge de la douleur induite par les soins, les différentes échelles, les moyens de prévention et
également concernant le rôle de la famille pendant un soin. L’approche culturelle et le rôle du
soignant ont aussi été mentionnés. Ensuite, nous avons élaboré un tableau pour comparer les
réponses des deux infirmières et noter les points communs et différences de ces deux services
du même hôpital.
Les principaux résultats de nos recherches ont montrés que la douleur induite par les
soins est prise en charge de manière différente en fonction de l’âge de l’enfant. Des moyens
médicamenteux et non-médicamenteux sont mis en place. De plus, la famille a un rôle
important, autant que l’approche soignante. Dernièrement, mais pas des moindres, la culture est
à considérer pendant un soin du à son influence dans les représentations de la douleur.
L’infirmière à un rôle important dans la prise en charge de la douleur mais aussi dans la façon
de la déceler. Il y a besoin de beaucoup de connaissances à propos du développement de
l’enfant pour la différence de prise en charge en fonction des âges.
Mots clés : douleur, soins, enfant, prise en charge.
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