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FICHE PAYS
3 - © 2013 – UBIFRANCE
En 2013, la dégradation du marché de l’emploi observée fin 2012 devrait se poursuivre et peser sur la consommation. Le taux
de chômage qui s’établissait à 8,6% en 2011 (méthodologie tchèque), a atteint 9,4% en décembre 2012 et pourrait passer
rapidement le cap des 10% courant 2013. Si une légère reprise de la consommation domestique est attendue en 2013, après
un repli accentué estimé à -2,6% en 2012, les incertitudes demeurent pour le consommateur final (emploi, poids des mesures
de consolidation budgétaire, etc.). La consommation publique et la FBCF devraient, quant à elles, à nouveau décliner. Enfin,
le commerce extérieur continuera de très bien se comporter en 2013, mais la dynamique des exportations devrait peu à peu
s’essouffler avec un ralentissement de la croissance des exportations nominales de marchandises.
La prudence est donc de mise pour estimer la croissance de l’économie tchèque cette année. La plupart des analystes
n’anticipent qu’une légère reprise à compter du second semestre 2013, qui pourrait mener à une stagnation du PIB pour
l’ensemble de l’exercice. Le ministère des Finances a construit quant à lui son budget sur une hypothèse de croissance de
+0,7%, alors que les prévisions des banques oscillent entre -0,1% et +0,3% et celles de la Commission européenne affichent
0,8%.
Un secteur bancaire qui reste solide
Cette solidité est notamment avérée par le ratio d’adéquation des fonds propres de 16,4% (fin septembre 2012), soit le
double du seuil réglementaire de 8%.
Les banques commerciales sont dans l’ensemble rentables et dégagent globalement un profit net supérieur à 50 Mds CZK sur
ces dernières années (plus de 2 Mds EUR), tiré essentiellement des activités financières. Elles s’autofinancent grâce à des
ratios prêts sur dépôts peu élevés, inférieurs à 80% sur les trois dernières années et ne devraient pas avoir de difficulté
particulière pour satisfaire aux futures normes de Bâle III et CRD4.
Les prêts non performants, qui avaient beaucoup augmenté à partir de 2004 en raison du rapide développement de leurs
portefeuilles de prêts, sont désormais davantage le fait de l’incapacité des clients à faire face à leurs obligations en raison de
la détérioration des conditions économiques et de la dégradation du marché du travail. Ils demeurent toutefois à des niveaux
raisonnables, à 5,8% en novembre 2012 pour l’ensemble des prêts (5,2% pour les prêts aux ménages et 7,5% pour ceux aux
sociétés non financières).
La résilience du système bancaire est aussi attestée par les résultats de stress tests réalisés régulièrement par la Banque
centrale. Suivant les résultats du dernier, le ratio de solvabilité agrégé du secteur bancaire ne descendrait pas sous les 9,5%
et seuls quelques petits établissements pourraient éprouver le besoin d’une recapitalisation partielle. Ce besoin serait
néanmoins limité, de l’ordre de 0,5% du PIB, niveau jugé acceptable par la Banque nationale tchèque.
Politiques fiscale et économique du pays
Volonté de maintenir la consolidation budgétaire à l’épreuve de la crise
La République tchèque a nettement amélioré son déficit des comptes publics en 2011 puisque celui-ci a été ramené de 4,8%
en 2010 à 3,1% du PIB en 2011. On notera qu’en dépit de nombreux ajustements décidés au plan fiscal, c’est surtout au
travers des dépenses que la consolidation des finances publiques s’est effectuée.
Toutefois, en raison d’une conjoncture morose et de rentrées budgétaires, notamment en termes de TVA et de droits
d’accise, décevantes, liées à une demande privée atone, les autorités ont adopté en juillet dernier une révision de la
trajectoire des finances publiques. Le déficit est désormais fixé à 3,5% pour 2012 et 3% en 2013, contre respectivement 3% et
2,9% dans le programme de convergence.
L’objectif semble avoir été atteint l’an passé avec un déficit budgétaire de 101 Mds CZK en 2012 (soit environ 4 Mds EUR),
contre les 105 Mds CZK anticipés, notamment grâce au dégel des fonds européens. Le déficit de l’Etat atteindrait donc 3,5%
du PIB en 2012, même si la consolidation du déficit public devrait finalement s’établir à 5% du PIB compte tenu de la mise en
œuvre de la loi sur la compensation des biens des Eglises approuvée le 8 novembre 2012. Cette hausse ponctuelle du déficit
de 1,5 point de PIB ne correspondra pas, in fine, à un déboursement réel sur 2012 (engagement long terme sur 30 ans), mais
sera néanmoins comptabilisée en totalité sur l’année écoulée.