Chap.3: Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA

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Chap.3: Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
2ème année – bachelor HEC Lausanne
Cours « Analyse économique : macroéconomie »
Partie 2 ‐ Macroéconomie fermée de court terme
Prof. Mathias Thoenig
Extranef 229
DEEP
Partie 1: OA/DA
[Blanchard/Cohen, Section 8.3
aussi: Mankiw, Chap. 13, Annexe, cas particuliers 1, 3 et 4]
Aperçu des résultats
Modèle OA/DA
• Prix visqueux + erreurs d’anticipations: Offre agrégée de Court terme (OACT) vs Offre Agrégée de Long Terme (OALT). • En conséquence, les chocs sur la demande agrégée (DA) ont un impact réel et nominal dans le court terme (CT) mais uniquement nominal dans le long terme (LT).
• L’étude de la dynamique d’ajustement à des chocs exogènes suppose d’étudier le lien entre OACT et OALT: le déplacement de OACT est gouverné par les révisions des anticipations par les agents!
P
OALT
DA’
DA
OACT
LT
CT
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
_
Y
Y
3
Structure du modèle OA/DA
,N )
« Rationnels » mal informés ou « irrationnels»
4
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Résolution pour le long terme
‐ Analyse graphique
‐ Différenciation des équations d’équilibre ‐ Chaine causale intuitive.
5
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Résolution pour le long terme
P
DA’
OALT
DA
LT
_
Y
Y
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Equilibre de long terme – quelques faits
7
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Résolution pour le court terme ‐ 1
• La procédure est simple: pour un niveau d’anticipation donné, le prix d’équilibre Pt est tel que OACT= DA …
… qui n’a pas toujours de solution explicite (mais dans les exercices, ce sera toujours faisable!).
• La résolution graphique est donc aussi utile …
Pt
DA
OACT Pta = P’
Y’
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
_
Y
Yt
8
Résolution pour le court terme ‐ 2
Pt
Pta = P’’
OACT DA
OACT Pta = P’
Y’’
Y’
_
Y
Yt
• On notera le rôle crucial joué par les anticipations: à chaque niveau d’anticipation correspond un équilibre de court terme différent!
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Résolution pour le court terme ‐ 3
Pt
Pta = P’’
OACT DA
OACT Pta = P’
Y’’
Y’
_
Y
Yt
• Il faut donc spécifier la forme des anticipations pour déterminer l’équilibre de court terme. Pat OACTt  {Pt} = intersection entre OACTt et DA
• Prophétie auto‐réalisatrice: à l’équilibre a‐t‐on {Pt} = Pat ? [point‐fixe … ]
‐ Dans la figure ci‐dessus, aucun des équilibres n’est auto‐réalisateur.
‐ En fait, il existe un et un seul équilibre auto‐réalisateur. Par tautologie, c’est l’équilibre qui émerge lorsque les anticipations sont rationnelles: Pat = Pt. Des agents rationnels parfaitement informés (un statisticien ou un conjoncturiste?) choisiront ce 10
niveau d’anticipation. Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Résolution pour le court terme ‐ 4
Pt
DA
OACT Pta = P*
_
Y
Yt
Détermination de l’équilibre à anticipation rationnelle.
• Enjeu: déterminer le prix anticipé P* tel que Pat = P*= Pt
• A l’équilibre (uniquement), on a Pat= Pt et OACT=DA:
_
Cela implique Yd(P*) = Y. Cette relation détermine implicitement le niveau de prix anticipé auto‐réalisateur P*. Le PIB structurel est le seul niveau d’output compatible _
avec les anticipations rationnelles. [Il y aura donc erreur d’anticipation si DA ou Y changent de manière non anticipée.]
_
• Graphiquement, OACT doit passer par le point d’intersection entre Y et DA. 11
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
Partie 2: Chocs et politiques macroéconomiques
[Blanchard/Cohen, Sections 8.4, 8.5, 8.6, 8.7 aussi: Mankiw, Sections 9.4, 14.1, Chap. 10, 11)
Choc sur la demande agrégée
• Le temps est discret (1, 2, …, t, t+1, t+2, …). Imaginons qu’avant la date t, le régime _
macroéconomique est stationnaire (Y,P0)=E0. Entre t‐1 et t, il y a un choc expansionniste sur DA (suite à un choc exogène ou à une politique macro de la demande).
• Quel est l’effet de ce choc? • Tout dépend du processus de révision des anticipations par les agents. Ce processus résulte de la rationalité des agents (ie. leur compréhension du système économique) et de la structure de l’information. Voici plusieurs cas possibles:
‐ 1/ Les agents sont rationnels et le choc est parfaitement anticipé.
‐ 2/ Les agents sont irrationnels. Ils révisent leurs anticipations de manière adaptative.
‐ 3/ Les agents sont rationnels mais le choc n’est pas anticipé à la date t. A partir de la date t+1, les agents comprennent que DA a bougé. • Faites la résolution graphique sur le diagramme OA‐DA. Et tracer la dynamique des prix et du PIB en fonction du temps…
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Cas 1: agents rationnels et choc parfaitement anticipé
_
• Anticipation parfaite implique OACT passe par DA’ et Y.
• Convergence immédiate vers l’équilibre de long terme.
• Pas d’effet réel des chocs sur DA. Seuls les prix P sont affectés.
P
OALT
OACT
DA’
DA
Et
P0
= Et+1 …
E0
Y
_
Y
14
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Cas 2: agents irrationnels et anticipations adaptatives
• Les détails seront exposés en cours.
OALT
OACTt+n
P
(…)
OACTt+2
Et+n
P t+2
P t+1
Pt
P0
Et+2
OACTt+1
Et+1
OACTt
Et
DA 2
E0
DA 1
_
Y
Y
Dynamique des Prix et du PIB: (extrapolation au temps continu…)
Yt
Pt
_
Y
15
Cas 3: Agents rationnels et choc non anticipé
• Les détails seront exposés en cours. Convergence plus rapide qu’au cas 2.
OALT
OACTt+1 = OACTt+2 = … = OACTt+n
P
Et+1 = Et+2 … = Et+n
OACTt
Pt
Et
P0
DA 2
E0
DA 1
_
Y
Y
Dynamique des Prix et du PIB: (extrapolation au temps continu…)
Cas 2
Cas 3
Pt
_
Y
Yt
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Choc sur la demande agrégée – Mécanisme d’ajustement
Intuition des mécanismes d’ajustement entre l’équilibre structurel initial et l’équilibre structurel final.
• Pour l’ajustement de DA: se souvenir des ajustements au sein de IS et LM
• Pour l’ajustement de OA: il faut considérer les 3 équations gouvernant la boucle prix‐salaire et l’ajustement des ventes . On sait (chap. 2) que cette boucle assure la convergence dans le moyen terme vers l’emploi (et la production) structurel.
‐ Négociations salariales Wt = * × Pa t
‐ Fixation des prix au niveau micro pt = (1+) × Wt/F’(Lt)
‐ Ventes F(Lt )= D ×Pt‐(1+) où D est la dépense nominale (cf. appendice 4 du chapitre 2)
• Choc expansionniste de DA  augmentation de la « taille du marché » D  L augmente (toutes les firmes)  OA augmente  productivité diminue  couts augmentent  P augmente (grâce aux firmes qui ajustent les prix)
 W augmente (au round de négociation suivant le choc)  P augmente  ventes diminuent  (...) OA diminue et converge vers sa valeur structurelle • Compléter l’analyse avec l’étude de l’ajustement du marché du travail (sous l’hypothèse simplificatrice =1)
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur la demande agrégée – Mécanisme d’ajustement
Exemple d’une expansion monétaire par open market.
(1) Injection non anticipée de M via le rachat de bonds; la courbe des taux s’affaisse. En contrepartie, l’investissement augmente ce qui entraîne toute la demande Yd
par effet de multiplicateur keynesien. (2) Sur le marché des biens et services, la taille du marché D augmente; toutes les firmes embauchent plus qu’au structurel; la productivité baisse et les couts augmentent de manière non anticipée. (3) Cela pousse à la hausse les prix P (car certaines firmes ajustent leur prix pour maintenir leur marge). (4) Cette hausse des prix: ‐ (i) réduit l’offre d’encaisse réelle; cela fait augmenter les taux; l’investissement rebaisse un peu et donc la demande Yd rebaisse.
‐ (iii) s’arrête lorsque Yd = YOACT
(5) Il y a révision des croyances à la hausse sur le niveau des prix. Au round suivant de négociation salariale, W augmente et cela mène à un ajustement (à la baisse) de OACT. Si la révision n’est pas assez forte, cela mène à un nouvel excès de demande de biens et donc à une nouvelle pression à la hausse sur les prix P; dans ce cas l’étape (2) se répète. 18
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur la demande agrégée – Mécanisme d’ajustement
Exemple d’une expansion monétaire.
Bien comprendre le rôle des rigidités nominales des salaires et des prix. Que devient la séquence causale précédente si
1.
2.
3.
Les salaires sont ajustés immédiatement (indexation parfaite) et toutes les entreprises ajustent leur prix immédiatement?
Les salaires sont ajustés immédiatement mais seulement une partie des entreprises ajustent ses prix?
Toutes les entreprises ajustent immédiatement leur prix mais les négociations salariales ont lieu plus tard?
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur la demande agrégée résumé
Résumé de la méthode de résolution :
• L’ajustement du CT vers le LT se réalise par déplacement successif de OACT. Ce déplacement correspond à chaque fois à une révision des anticipations de prix. • Le processus d’ajustement dépend de la vitesse de révision des anticipations. Celle‐
ci est affectée par le degré de rationalité et l’information des agents. Résultats:
‐ 1/ Un choc expansionniste sur la demande agrégée non anticipé (inflation surprise) a des effets réels dans le court terme.
‐ 2/ Un choc complètement anticipé n’a pas d’effet réel dans le court terme.
‐ 3/ Dans le long terme, les chocs de demande n’ont pas d’effet réel. Seuls les prix sont modifiés. En conséquence, les politiques fiscales, monétaires et budgétaires ne peuvent pas modifier les variables structurelles (PIB, chômage, etc.). En revanche, elles peuvent servir à stabiliser l’économie soumise à des chocs exogènes transitoires.
‐ 4/ La magnitude des effets réels transitoires dépend de la précision des anticipations. Il est donc crucial de savoir si les agents vont anticiper, ou non, le choc de demande… Ceci dépend fortement du contexte (réputation de la banque centrale, cycle électoral, couleur du parti politique, contexte international, etc.). Remarque:
Les agents/firmes, lorsqu’ils font une erreur sur leurs anticipations, connaîtront une baisse de bien‐être/ profits. Par exemple des marges de monopole inadéquates (trop basses ou trop élevées) ou des salaires réels trop bas; donc erreur d’anticipations est une stratégie dominée … disparition dans le long terme…
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Politique monétaire ‐ 1
Description des effets dans le temps
•A court terme une expansion monétaire non anticipée
‐ accroît le revenu national;
‐ réduit le chômage.
• A plus long terme ‐les prix augmentent davantage. L’accroissement de la masse monétaire se répercute intégralement dans l’accroissement des prix et des salaires nominaux,
‐ mais n’a aucun effet réel sur l’économie.
On parle alors de neutralité de la monnaie à moyen‐long terme.
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Politique monétaire ‐ 2
Combien de temps les effets de la monnaie durent‐ils ?
Hausse permanente de 3% de la masse monétaire sur 4 trimestres
(Modèle macroéconométrique de Taylor)
Hausse permanente de 1% du stock de monnaie [ Régression économétrique ‐
Barro et Mishkin] 22
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Politique budgétaire
Description des effets dans le temps d’une réduction du déficit
• A court terme, une réduction non anticipée du déficit budgétaire a un effet
dépressif.
• A moyen terme, les prix baissent, le revenu national revient à son niveau d’origine.
• Toutefois, dans le moyen terme, la structure de la demande a changé:
‐ suite à G < 0, IS se déplace vers la gauche et suite à ↓P (qui résulte de la confrontation entre offre globale et demande globale), LM se déplace vers le bas. Il y a le même niveau de demande agrégée qu’initialement mais le taux d’intérêt diminue ce qui stimule l’investissement.
‐ Bilan: C reste la même, G est réduit, I a augmenté.
‐ L’investissement s’est donc substitué aux dépenses publiques.
On peut penser qu’à encore plus long terme, cet accroissement de l’investissement favorisera l’offre globale (mais c’est hors modèle…).
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Chocs sur l’offre agrégée ‐ 1 • Les chocs d’offre affectent les déterminants de OALT et/ou OACT: ‐ le marché des facteurs  choc sur [PS] et sur F(.);
‐ les négociations salariales  choc sur [WS]
‐ la fonction de production  choc sur [PS] et sur F(.)
‐ les anticipations d’inflation  choc sur OACT
‐ l’intensité de la concurrence entre firmes  choc sur [PS]
• Exemples: progrès technique (A), productivité du travail (éducation), prix des matières premières, destruction du stock de capital (guerre, catastrophe naturelle), dérégulation du marché des biens, Accords de Grenelle (Mai 68), etc.
• Conceptuellement, il faut distinguer les chocs transitoires (affectant seulement OACT) et les chocs permanents (affectant OACT et OALT).
• Techniquement, ils sont un peu plus difficiles à résoudre que les chocs de DA car il faut bien comprendre, à chaque période, ce que serait la production atteinte en l’absence d’erreurs d’anticipations: dans OACT (côté output gap), le PIB structurel doit être remplacé par un PIB potentiel déterminé par WS‐PS.
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Chocs sur l’offre agrégée ‐ 2 • Exemple de résolution (en classe) – 1 : Augmentation de TFP (i.e. progrès technique)
‐ Cas d’un choc non‐anticipé avec agents rationnels ‐ Simplification de l’analyse: ajustement immédiat des prix =1 [PS court terme].
‐ Nécessite de combiner l’analyse AO/DA avec l’étude de l’ajustement sur le marché du travail WS/PS. ‐ Réécrire les relations WS/PS et OA en explicitant A (le terme de TFP)
‐ Discuter de la dynamique (ambigüe à court terme) du chômage
• Exemple ‐2 : «Dérégulation» du marché des produits.
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur l’offre agrégée – Mécanisme d’ajustement
Intuition des mécanismes d’ajustement entre l’équilibre structurel initial et l’équilibre structurel final.
• Pour l’ajustement de OA: il faut considérer les 3 équations gouvernant la boucle prix‐salaire et l’ajustement des ventes . On sait (chap. 2) que cette boucle assure la convergence dans le moyen terme vers l’emploi (et la production) structurel.
‐ Négociations salariales Wt = * × Pa t
‐ Fixation des prix au niveau micro pt = (1+) × Wt/F’(Lt)
‐ Ventes F(Lt )= D ×Pt‐(1+)
• Choc d’offre expansionniste  baisse des couts (productivité ou salaires nominaux)  baisse de P (grâce aux firmes qui ajustent leurs prix) et augmentation des ventes (effet ambigüe sur l’emploi)  OA et DA augmentent dans le court terme W diminue (au round de négociation suivant)  P diminue  (…)  OA retourne au structurel
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur les anticipations et prophétie auto‐réalisatrice ‐ 1
Cas 1 ‐ Choc d’anticipations sur OA
• Le temps est discret (1, 2, …, t, t+1, t+2, …). Imaginons qu’avant la date t, le régime _
macroéconomique est stationnaire (Y,P0)=E0. Entre t‐1 et t, les agents (rationnels) anticipent de l’inflation (due, par exemple, à l’anticipation d’une injection monétaire par la banque centrale) et une hausse permanente des prix du niveau P0 au niveau P*>P0.
• Quel est l’effet de ce choc? ‐ L’analyse du graphique 1 (transparent ci‐après) montre qu’à la date t, le PIB va baisser et le prix va augmenter à un niveau Pt (situation dite de stagflation). Toutefois, Pt<P*=Pat. Il y a donc erreur d’anticipation par les agents. Sauf si …
‐ … la banque centrale réagit à cette menace de stagflation en implémentant une politique monétaire expansionniste visant à stabiliser le PIB à son niveau structurel. Dans ce cas (cf. graphique 2), le PIB reste à son niveau structurel et le niveau des prix Pt est égal à … P*. Et les anticipations des agents sont validées ex‐post. L’inflation résulte alors d’une prophétie auto‐réalisatrice.
27
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur les anticipations et prophétie auto‐réalisatrice ‐ 2
Cas 1 ‐ Choc d’anticipations sur OA
OALT
OALT
P
P
OACTt
OACTt
Pt
Et
Pt = P*
P*
DA
Et
P0
P0
E0
E0
DA
_
DA
Y
Y
Cas 1: anticipation d’inflation
_
Y
Y
Cas 2: anticipation d’inflation et réaction de la banque centrale
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur les anticipations et prophétie auto‐réalisatrice ‐ 3
Cas 1 ‐ Choc d’anticipations sur OA
• Cet exemple montre que la politique monétaire est dans certains cas endogène.
• Ce danger de spirale inflationniste est évité si la banque centrale s’engage à contrôler l’inflation (mais cela pose un problème de crédibilité: cf. plus loin) car dans ce cas les anticipations des agents ne s’auto‐valident pas… Cela suppose aussi une grande transparence de la communication de la banque centrale.
• Cet exemple illustre bien le régime macroéconomique après le premier choc pétrolier (73‐85). Une situation qui ne s’est pas renouvelée en Europe après le choc pétrolier de 2007 car la BCE a mené une communication réussie.
29
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Choc sur les anticipations et prophétie auto‐réalisatrice ‐ 4
Cas 2 ‐ Choc d’anticipations sur DA
• Le temps est discret (1, 2, …, t, t+1, t+2, …). Imaginons qu’avant la date t, le régime _
macroéconomique est stationnaire (Y,P0)=E0.
Entre t‐1 et t, les agents (rationnels) deviennent « pessimistes ». Ce pessimisme peut se modéliser comme un choc sur DA correspondant à:
‐ une perturbation de IS si on considère le cas d’un choc sur le moral des ménages/entrepreneurs ou le cas du credit crunch de 2008 (i.e. choc de défiance sur le marché interbancaire et augmentation du spread court terme‐ long terme)
‐ Une perturbation sur la demande de liquidités dans le cas de l’éclatement d’une bulle financière.
• Quel est l’effet de ce choc? ‐ Pessimisme auto‐réalisateur.
‐ Expliciter la chaîne causale d’ajustement entre les équilibres
‐ Lien avec les agences de notation et le risque de défaut.
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Chocs et politiques éco.
Partie 3: Courbe de Phillips
[Blanchard/Cohen, Chap. 9
aussi: Mankiw, Section 13.2)
Courbe de Phillips: vue d’ensemble
• La corrélation négative entre taux d’inflation et taux de chômage est appelée courbe de Phillips (son « découvreur », en 1958). • Pour un pays donné, cette corrélation peut changer au cours du temps: négative sur moyenne période, elle tend à disparaître sur longue période.
• Le modèle OA/DA peut être utilisé pour étudier le lien entre inflation () et chômage (u)
‐Pour cela, il faut combiner OACT (lien entre Y et ) et la loi d’OKUN (lien entre Y et u)
‐ La corrélation de courte période entre u et  correspond à des déplacements de DA le long d’une courbe OACT donnée. ‐ Les déplacements dans le long terme de la courbe de Phillips correspond à des déplacements de OACT (i.e. révisions des anticipations). 32
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: Faits ‐ 1
Courbe de Phillips: Pas de lien évident dans le long terme ? ….
Royaume‐uni, 1971 – 2000
33
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: Faits ‐ 2
… parce que l’arbitrage évolue au cours du temps. Courbe de Phillips de court terme vs long terme!
Royaume‐uni, 1971 – 2000
34
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: Faits ‐ 3
Etats‐unis, 1961 – 1997
35
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: Théorie ‐ 1


En assimilant ici, par abus, les niveaux de prix avec les taux de croissance… La raison est que OACT s’écrit normalement en log des prix … cf. Appendice du chap. 2


Le taux de chômage structurel (ou naturel) s’appelle parfois le NAIRU
(non accelerating inflation rate of unemployment). 36
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: Théorie ‐ 2
Le déplacement de la courbe de Phillips au cours du temps
• Les faits empiriques montrent que la courbe de Philips de court terme se déplace au cours du temps. Et tend à disparaître dans le long terme
• Théoriquement, la courbe de Phillips correspond à OACT.
• La courbe de Phillips de court terme (par exemple UK pendant les 80s) correspond à des déplacements de DA le long d’une même courbe OACT
• Un déplacement de OACT (suite à des révisions importantes des anticipations portant sur le régime macro) va induire un déplacement de la courbe de Philips.
• Dans le long terme , la courbe de Phillips correspond donc à OALT: elle doit être verticale.
OALT
OACTUK,1980-1985
P
E1982
E1983
E1984
E1981
DAUK,1982
DAUK,1983
DAUK,1984
DAUK,1981
Y
Courbe de Phillips: loi d’Okun
Chômage et croissance aux Etats‐Unis: 1970‐2000
[Blanchard/Cohen, Section 10.2 aussi: Mankiw, Section 2.3]
Chômage et croissance en France: 1961‐2003
Coefficient dans la loi d’Okun
Loi d’Okun
38
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: conséquences ‐ 1
Arbitrage entre inflation et chômage à court terme
• Comment utiliser la courbe de Phillips pour des recommandations de politique économique ? • Intuition :
‐ La décroissance de la courbe de Phillips laisse penser qu’il existe une possibilité d’arbitrage entre inflation et chômage. D’où provient cette possibilité d’arbitrage ? … du fait que les salaires et les prix sont fixés sur la base des anticipations d’inflation (cf. chapitre 2, section OACT).
‐ Une politique monétaire expansionniste non anticipée accroît le niveau général des prix au‐delà de ce qui avait été anticipé par les agents: cela permet de réduire le chômage, d’où l’arbitrage entre inflation et chômage.
39
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Courbe de Phillips: conséquences ‐ 2
Arbitrage entre inflation et chômage à long terme
• A long terme, l’arbitrage entre inflation et chômage disparaît puisque le maintien d’un taux de chômage inférieur au taux de chômage structurel nécessite des niveaux d’inflation toujours plus élevés (c’est la thèse accélérationiste de Friedman).
• Graphiquement, c’est représenté par une courbe de Phillips verticale, qui exprime le fait qu’il est impossible d’échapper durablement au niveau de chômage structurel mais que n’importe quel niveau d’inflation est compatible avec ce taux de chômage structurel.
40
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Coût de la désinflation: le ratio de sacrifice ‐ 1
• L’arbitrage inflation/chômage implique qu’une désinflation aura un coût en termes de chômage à court terme et que ce coût disparaît dans le long terme.
• Pourquoi? La réduction de l’inflation correspond à une contraction de la DA (via des politiques monétaires). Ceci génère dans le court terme un excès de chômage au dessus du niveau structurel.
• Le ratio de sacrifice (SR) fournit une mesure synthétique du coût de la désinflation: il indique combien de points de % de chômage sont nécessaires pour réaliser une baisse donnée de l’inflation.
• Le ratio de sacrifice est d’autant plus faible que les anticipations des prix par les agents sont corrects (ie. proches des anticipations rationnelles); ceci est d’autant plus vrai que l’annonce de politique de désinflation est crédible et anticipée!
41
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Coût de la désinflation: le ratio de sacrifice ‐ 2
Désinflation et contraction de la demande agrégée (cas d’anticipations adaptatives):
P
OALT
OACT+1
OACT+2
OACT+3
E0
E1
E2
E3
DA 1
ELT
DA 2
Y
42
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Coût de la désinflation: le ratio de sacrifice ‐ 3
•
Jeffrey Sachs (1985) a calculé que la désinflation aux Etats‐Unis au début des années quatre‐vingt qui vit l’inflation passer de 10.4% en 1980 à 3.2% seulement en 1984, avait été accompagnée d’un cumul d’écarts au taux de chômage naturel de 10.8%, soit un ratio de sacrifice de 1.5 = (10.8/(10.4‐
3.2)). Pays: Etats‐Unis
•
On constate que la désinflation a été source de chômage additionnel dans tous les pays, y compris lorsque l’objectif de désinflation était largement annoncé par les gouvernements. Cela laisse penser que l’annonce de la désinflation n’était pas crédible.
43
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Crédibilité de la banque centrale: vue d’ensemble
[Blanch/Cohen, Sec 10.4
Mankiw, Section 14.2)
• L’exemple précédent illustre le fait que les agents ne croient pas que les autorités monétaires vont effectivement mettre en place des politiques de réduction de l’inflation.
• Quelles sont les origines de ce problème de crédibilité? Voir le transparent suivant pour une analyse théorique un peu caricaturale ... •
Comment rétablir la crédibilité?
– Milton Friedman avait proposé d’inscrire dans la constitution le taux de croissance annuel de la masse monétaire. – La littérature sur la crédibilité propose la création de banques centrales indépendantes (pour réduire la cible d’output gap) et de plus de transparence dans leur communication (ancrage des anticipations).
44
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Crédibilité de la banque centrale : Théorie
Années 50s‐ 60s: Banques centrales (BC) non autonomes, poursuivent 2 cibles contradictoires (cf. courbe de Phillips): output gap et inflation.
(1) BC annonce une cible d’ inflation P0; (2) les agents la croient et fixent un niveau d’anticipation Pa=P0; (3) BC surprend les agents avec une expansion monétaire si bien que le niveau d’inflation est P*>P0.
• Années 70s: Perte de crédibilité [cas déjà étudié]
(1) BC annonce P0; (2) les agents ne la croient plus et anticipent P*>P0;
(3) 2 scénarios possibles (a) la BC ne fait pas d’expansion monétaire … cela contracte le PIB Y mais permet de rétablir graduellement la crédibilité car P réalisé est inférieur à P* (b) soit la BC, pour limiter les pertes sur l’output, peut quand même souhaiter faire une expansion monétaire. Valide ex‐post les anticipations des agents mais mène a une spirale inflationniste!
Conclusion: la perte de crédibilité est coûteuse en terme d’inflation (cas 3b); et le rétablissement de la crédibilité l’est aussi (ratio sacrifice, cas 3a)…
• Cas 3: (années 80) Rétablissement rapide de la crédibilité grâce à l’autonomie des BC (1 cible d’inflation et pas de cible d’output gap), à plus de transparence de la politique monétaire (pour stabiliser les anticipations). 45
•
Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Crédibilité de la banque centrale : la règle de Taylor ‐ 1
• Sur quelles bases les banques centrales indépendantes prennent‐elles leurs décisions ?
• Taylor [1993]: la politique monétaire menée par la Fed (par l’intermédiaire des modifications de son taux d’intervention nominal sur le marché monétaire) peut être représentée par l’équation suivante :
i  r    h  (   *)  b  ( y  y ),
h  0,
b0
_
Avec _  =inflation, i =taux d’intérêt nominal, y =« output gap », *= cible d’inflation et r=taux d’intérêt réel d’équilibre
• Pour les EU, Taylor montre que h=0,5 et b=0,5. Selon cette règle simple:
‐un écart du PIB de 1% par rapport à la production potentielle devrait se traduire par une augmentation de 0.5 points du taux d’intérêt nominal (et réel);
‐ une hausse de l’inflation de 1 point devrait se traduire par une augmentation de 1.5 points du taux d’intérêt nominal (soit une hausse du taux d’intérêt réel de 0.5 points).
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Crédibilité de la banque centrale : la règle de Taylor ‐ 2
•
Cela fournit une représentation de la politique monétaire :
– La banque centrale définit (ou se voit imposer) une cible pour l’inflation qu’elle tente d’atteindre en jouant sur le taux d’intérêt nominal.
– Pour déterminer le taux d’intérêt nominal, elle prend en compte l’existence d’un arbitrage entre inflation et chômage. • Plus l’aversion h de la banque centrale vis‐à‐vis de l’inflation est forte, plus elle augmente le taux d’intérêt (pour un écart à la cible d’inflation donné), plus l’économie ralentit, ce qui crée du chômage, et plus l’inflation est rapidement réduite.
• Au contraire, plus son aversion b à l’output gap est forte, plus elle consent à dévier de la cible d’inflation pour réduire le chômage et le rapprocher de son niveau naturel.
•
Même si elles s’en défendent, la plupart de banques centrales européennes, ainsi que la Fed ont pratiqué, entre 1980 et 2000, des politiques monétaires tout à fait conformes à la règle de Taylor.
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
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Crédibilité de la banque centrale : la règle de Taylor ‐ 3
Fonction de réaction du taux d’intérêt pour 4 banques centrales
Estimate of
h
b
1
German Bundesbank
1
Bank of Japan
1
U.S. Federal Reserve Bank
2
European Central Bank
Estimation period
0,31
0,25
1979:3 - 1993:12
(monthly data)
1,04
0,08
1979:4 - 1994:12
(monthly data)
0,83
0,56
1982:10 - 1994:12 (monthly data)
0,74
0,82
1999:1 - 2003:1
(quarterly data)
Source : Sorensen, Introducing advanced Macroeconomics, McGraw Hill
Three‐month interest rate and the estimated Taylor rate in the euro area
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Courbe de Phillips.
Sujets à traiter en classe [si le temps le permet]
‐ Chapitre 21 du blanchard (Hyperinflation)
‐ Chapitre 19 du blanchard Grande Dépression des 30s; Risque de spirale déflationniste (anticipation d’inflation négative augmente les taux réels et bride I et C) dont la sortie est rendue difficile lorsque les taux nominaux sont très faibles (trappe à liquidité).
‐ Equivalence Ricardienne
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
Long terme: un exercice canonique ‐ début
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
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Long terme: un exercice canonique ‐ fin
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Equilibre macroéconomique et modèle OA/DA
OA/DA
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