Avertissement.
L’idée de ce projet de thèse sur le rapport entre l’Etat-nation et l’économie en
Algérie a lentement mûri dans notre esprit. Les événements sanglants des années 1990
ont provoqué en nous une crise de conscience dont il est l’aboutissement.
Les questions qu’il soulève ont trait aux conditions endogènes qui font d’un
pays un Etat-nation constitué à économie prospère, une puissance économique et, le cas
échéant, une puissance militaire. Emergeant de l’histoire singulière du pays tout autant
que de l’histoire universelle, ces conditions déterminent la capacité intrinsèque d’un
peuple à s’élever au-dessus des contingences du moment dans sa quête du devenir
social.
C’est donc à dessein que nous avons écarté dans notre analyse du système
économique et sociopolitique algérien les approches en termes de Centre/Périphérie, de
pays dominants/pays dominés et d’impérialisme qui ne perdent rien de leur pertinence
en tant qu’approches globales des problèmes du sous-développement. Nous avons voulu
simplement porter un autre regard dans ce travail sur ces mêmes problèmes ; un regard
interne et singulier à la fois. Aussi n’avons-nous eu d’autre ambition que d’apporter un
nouvel éclairage aux questions lancinantes que se posent l’économiste et les autres
spécialistes des sciences sociales dans leur effort de compréhension des réalités
nationales du sous-développement. Quelque importante que puisse être par conséquent
aux yeux de l’auteur sa contribution à l’analyse de ces réalités, ce travail reste un essai
qui n’échappe ni aux erreurs d’interprétation des faits, ni aux insuffisances de l’analyse,
ni aux effets de prisme déformant de l’angle de vue adopté. L’auteur a parfaitement
conscience de ces faiblesses malgré le style parfois véhément dans lequel il présente ses
idées.