Université du Bénin Calavi Faculté des Sciences Economiques

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Université d’Abomey- Calavi
Faculté des Sciences Economiques
PTCI Economie
___________________________________________________
Economie du Développement
Par
Professeur Moustapha Kassé
www.mkasse.com
Cotonou, juin 08
Introduction : Economie du Développement et son
statut dans la Science Economique.
Comment définir le développement et
l’Economie du Développement?
Quel est
son statut dans la science
Economique?
Quelles sont les étapes marquantes de la
pensée du développement?
Le retour de recherche et de réflexion en
Economie du développement:
Définition de F. Perroux
« Le concept désigne l’ensemble des transformations techniques,
sociales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance
de la production. Le développement est une notion qui traduit
l’aspect structurel et qualitatif de la croissance. Il peut être associé
à l’idée de progrès économique et social (amélioration du niveau de
vie et du niveau d’instruction, du bien-être de l’ensemble de la
population). »
La définition de Chenery (1979) :
« On peut considérer que le développement économique est un
ensemble de transformations intimement liées qui se produisent
dans la structure d’une économie, et qui sont nécessaires à la
poursuite de sa croissance. Ces changements concernent la
composition de sa demande, de la production et des emplois aussi
bien que de la structure du commerce extérieur et des mouvement
de capitaux avec l’étranger. Pris ensemble, ces changements
structurels définissent le passage d’un système économique
traditionnel à un système économique moderne. »
La définition de Sen (1999 – 2003)
« Le développement peut-être appréhendé
comme un processus d’expansion des libertés
réelles dont jouissent les individus. En se
focalisant sur les libertés humaines, on évite
une définition trop étroite du développement,
qu’on réduise ce dernier à la croissance du
produit national brut, à l’augmentation des
revenus, à ’industrialisation, aux progrès
technologiques ou encore à la modernisation
sociale.
Chapitre 1 : Les Théories du
développement dans la pensée
économique
Identifier les théories économiques pour repérer les outils fondamentaux du savoir
économique qui sont nécessaires à la compréhension de l’Economie du
développement, dans le cadre contemporain de la globalisation et du
néolibéralisme dominant.
Pendant longtemps l’Economie du développement est restée une discipline macroéconomique. Les problèmes du développement étaient ramenés aux problèmes du
manque d’épargne, manque de facteurs de production, au problème de l’allocation
administrative des ressources et au problème de l’insertion internationale . A ces
problèmes de croissance à long terme s'est ajoutée pendant les années 80 les
problèmes d'ajustement des balances des paiements et d'ajustement.
Certes il était reconnu que les comportements microéconomiques et les institutions
des pays en développement pouvaient être très différents de ceux des pays
industrialisés mais les tenants de la théorie standard considéraient que l'étude de
ces problèmes ne relevaient pas de la théorie économique car ces comportements
et ces institutions n'obéissaient à aucune logique économique..
Le développement à travers les
Ecoles de Pensée Economique
Ecole Classique:
A.Smith et Ricardo
Ecole néo-classique
Et théorie Standard
Marxisme comme critique
L’Ecole Classique
Institutionnalistes et
Structuralistes
J.Keynes et les
Néo-keynésiens
Ecole de la Régulation
Renouvellement des Théories Economiques et réhabilitation
de l’Economie du développement
La jeune fille aux
mauvaises fréquentations
Débordement des dissidences
entre les théories néo-classique
et keynésienne qui ignoraient
les institutions et le long
terme
Consensus de Washington
(BM, FMI, OMC)
La macroéconomie
de l’ajustement structurel
Les nouvelles théories de
la croissance
Théorie de la croissance endogène
Economie politique des
(Lucas, Romer, Howitt …)
réformes d’inspiration libérale
Existence d’externalités positives
imposée aux pays endettés :
profitables aux entreprises
privatisation, ouverture sur
(diffusion du savoir, infrastructures
l’extérieur, verrouillage
publiques,culture et éducation,
budgétaire, déréglementation
recherche/développement)
financière, unification des
Réhabilitation de l’Etat
taux de change …..
Perspectives de retard de croissance
des PED qui ne disposent pas des
mêmes externalités que les PD
Chapitre 2 : Morphologie du sousdéveloppement
et instruments d’évaluation
 Il est assez facile de
définir à priori une politique
de
développement et de se livrer à un volontarisme économique pour
l’appliquer. Il n’est pas sûr qu’une telle méthode puisse donner des
résultats probants, réalistes et efficaces. La meilleure démarche est
d’analyser au préalable les structures et le fonctionnement d’une
économie sous-développée avant de définir les politiques de
développement qu’il importe de mener.
 L’analyse du sous-développement et de ses diverses représentations
constitue, depuis un quart de siècle, e microcosme de l’évolution de la
théorie économique. Lorsqu’on traite d’une économie sous-développée,
on a l’habitude d’énumérer un certain nombre de caractéristiques
communes soit quantitatives (critères) ou/et qualitatives (typologie
structurelle historique) ; toutefois, une énumération même exhaustive ne
suffit pas à produire une définition cohérente. Or c’est d’une définition
dont la théorie a besoin comme outil d’analyse. René GENDARME a réuni
21 définitions du sous-développement ce qui est une bonne indication de
la complexité du phénomène mais également de sa diversité.
 L’analyse du sous-développement se présente comme une
combinaison subtile de faits, d’intérêts, de théories, de pouvoirs
et de mythes au sein de laquelle cependant les enchaînements
s’expliquent fort bien. Pour dépasser cette diversité apparence
et rechercher les éléments qui permettent une caractérisation
acceptable de l’état de sous-développement, on va considérer
une l’économie sous-développée d’abord par sa structure
productive primaire et dualiste, ensuite par son fonctionnement
instable et dépendant et enfin par son incapacité à rompre le
« cercle vicieux de la pauvreté ».
 Insistons sur le cercle vicieux de la pauvreté qui se définit
comme une sorte de causation circulaire selon laquelle la
pauvreté engendre la pauvreté à travers des revenus très faibles
et en conséquence une épargne faible pour permettre un
investissement substantiel générateur de croissance donc
d’accroissement des revenus. Tout se passe comme s’il existait
des mécanismes qui empêchent le pays sous développé de
connaître un accroissement d’activité
LES CARACTERISTIQUES DU SOUS-DEVELOPPEMENT SELON F. PERROUX
L’hétérogénéité des
niveaux et genres de vie
des PED, conséquence de
la coexistence de deux
systèmes antagonistes
(moderne/traditionnel)
L’absence d’interdépendance
L’incompatibilité des
entre secteurs, régions, firmes,
stratégies des différents
de sorte que les effets
centres de décision
d’entraînement
(l’individu a un objectif de
ne peuvent compenser
survie et l’EMN de profit)
les effets de recul
Cette domination a entraîné la La domination se traduit
Le sous-développement est le
destruction de l’équilibre ancien
concrètement par
produit de la domination
et provoqué une désarticulation l’insatisfaction des besoins
exercée par les pays
des structures économiques primaires (« non-couverture
développés sur les PED
internes des PED
des coûts de l’homme »)
LES OUTILS D’ANALYSE DU SOUS-DEVELOPPEMENT
Analyse du cercle vicieux de la pauvreté
DU CÖTE
DE
L’OFFRE
GLOBALE
Faiblesse des
revenus
Faible capacité
d’épargne
Faible productivité
DU CÖTE
DE LA
DEMANDE
GLOBALE
Faible productivité
Investissement
réduit
Manque de
capital
Faiblesse des
revenus
Incitation à investir
réduite
Demande
insuffisante
Exemple de l’analyse marxiste :
logique capitaliste et sous-développement
Cet aspect sera réanalysé avec S.AMIN, G.FRANCK, A.EMMANUEL
LE SOUS-DEVELOPPEMENT, PRODUIT DE L’EXPANSION
HISTORIQUE DES ECONOMIES CAPITALISTES
IMPERIALISME, COLONISATION
ET SOUS-DEVELOPPEMENT
L’exploitation à grande échelle des PED
par les pays développés capitalistes
provoque la destruction systématique des
structures locales
Dans les PED, le surplus économique
est prélevé par les entreprises capitalistes
étrangères, le pillage du Tiers Monde
concourt à développer
le sous-développement
CENTRE CONTRE PERIPHERIE
Le niveau inégal de développement
s’explique par une intégration
défavorable à l’économie mondiale,
le centre (économies développées)
maîtrisant les modalités de l’échange
international et accumulant la richesse
produite dans la périphérie
(pays du Sud)
La mesure du développement (CDM)
- Les indicateurs usuels de croissance
- Le PNB et le PNB par habitant
- Les problèmes associés à la mesure du PNB
La mesure du développement humain
- L’indicateur de développement humain (IDH)
- L’indicateur sexospécifique du développement humain
- L’indicateur de participation des femmes (IPF)
- L’indicateur de pauvreté humaine (IPH)
- L’indicateur de pénurie de capacité (IPC)
- Un indice synthétique de bien être économique et
soutenable
Pour synthétiser
 Pour calculer l'indice du développement humain (IDH)
pour une population ou une catégorie de population
donnée, on doit disposer de ces trois variables:
– soit X1 la mesure de la longévité et de la bonne santé de cette
population: l'espérance de vie à la naissance étant la variable
la plus appropriée au stade actuel de la recherche pour
refléter cet aspect du développement humain;
– l'acquisition des connaissances: le taux de scolarisation et
celui d'alphabétisation;
– et X3 la richesse de la population: le revenu.
 Pour le calcul de l'IDH, on définit pour chacune des ces
variables un seuil (ici on a retenu le maximum et le
minimum) jugé acceptable au sein de la population à
étudier. Puis on calcule pour chaque individu j de la
population la valeur des écarts ou le manque (en
pourcentage) pour chaque variable i par rapport au seuil
défini (indice Iij). Pour chaque individu j on fait la moyenne
arithmétique simple (Ij). Alors l'IDH, l'indicateur recherché
pour l'individu j est égal à la différence par rapport à
l'unité de cette moyenne Ij
Les indicateurs spécifiques du développement
- Les indicateurs structurels
- Les indicateurs de consommation
- Les indicateurs de productivité
- Les indicateurs standard de consommation
- Les indicateurs alimentaires
- Les indicateurs démographiques
- Les indicateurs relatifs à la santé et à la qualité de
vie
- Les indicateurs sociaux
- L’éducation et la formation
- Répartition et pauvreté
la
Chapitre 4 : La question démographique :
handicap ou chance du développement
 La démographie a de tout le temps préoccupé tous les chercheurs en
sciences sociales : cela s’est traduit dans l’extrême variété des doctrines
et théories démographiques malheureusement réduites souvent à
l’approche de MALTHUS qui su paniquer des générations de personnes
sur les effets de l’explosion des «bouches à nourrir» sur notre propre
bien-être L’Essai sur la Population de Malthus, a souvent été interprété
en dehors de son contexte de la «Révolution démographique en
Europe » au XIXème siècle et sa pression sur l’économie.
 « Il n'est de richesses que d’hommes » cette idée émise par Jean BODIN
(1530-1596)
dans un contexte de mercantilisme, révèle toute
l’importance attachée à la question démographique dans la stratégie de
création de richesses. Elle sera reprise par différents auteurs à des
moments historiques déterminés. L’Homme joue un double rôle : d’un
coté il est le bénéficiaire ultime et de l’autre il constitue l’intrant
essentiel du mouvement de croissance et de transformation de la
production.
 Dans les années 70, le Club de Rome s’appuyant sur l’analyse néoclassique de l’optimum économique (versus optimum de population)
alerte l’opinion mondiale, dans un style extrêmement malthusien, que
l’humanité court à la catastrophe si on ne limite pas les naissances. Les
enjeux démographiques sont de nouveau posés en relation avec la
croissance et le développement économique et social.
 Le demi-siècle qui vient d’écouler est marqué par la généralisation et l’accélération
de la démographie dans l’ensemble du monde. Dans le même temps, la croissance
de la population mondiale s’est sensiblement ralentie. En moins de cinquante ans
elle aura tout de même doublé passant de 3 milliards en 1960 à 6 milliards en 1999.
Si le chiffre des 7 milliards d’habitants devrait être atteint entre 2010 et 2015, la
croissance devrait, au-delà, nettement ralentir.
 Le continent Africain, à l’opposé du Nord est caractérisé par une croissance
relativement importante de sa population. Déjà en 1995, sa population était
estimée à 728 millions d’habitants. L’Afrique représentait ainsi 12,7% de la
population mondiale. En 1998, les taux de croissance les plus élevés se situent dans
les pays les plus pauvres, donc en majorité en Afrique, qui sont les moins préparés
à offrir les services de base et les emplois nécessaires aux effectifs croissants des
jeunes. Dans 62 pays d’Afrique principalement, d’Asie et d’Amérique latine, plus de
40% de la population sont âgés de moins de 15 ans. L’Afrique, région du monde où
la croissance démographique est la plus rapide, est aussi la plus jeune : l’âge moyen
y est seulement de 18 ans.
Urbanisation accélérée: La ville est-elle facteur de croissance
et de développement ?
La ville est un phénomène ancien. Son rôle dans le
développement de l’Afrique et des pays en voie de
développement a été marginal. Cependant dans les
pays développés, la ville a joué un rôle primordial. Le
phénomène d’urbanisation semble être déclenché
en Angleterre pendant la seconde moitié du 18ème
siècle par la naissance de l’industrie.
 En Afrique, les grandes villes actuelles ont été choisies en
fonction des considérations liées aux besoins de la
colonisation. Les ports maritimes ont été généralement
favorisés : Dakar, Abidjan, Lagos, Luanda… et la localisation
des grands centres urbains reste marquée par cette
extraversion. Dès cette époque, les investissements ont été
concentrés dans des capitales où résidait l’essentiel des
cadres dirigeants de l’administration coloniale.
Chapitre 5 : Les stratégies et politiques
sectorielles de sortie du sous-développement
Parmi les nombreux déséquilibres économiques trois, au moins, méritent
d’être soulignées :
 D’abord le système d’accumulation productive est fondé sur la rente agricole et
minière et continue d’entraîner des distorsions structurelles très prononcées
qui se manifestent dans l’accentuation de la spécialisation en faveur des
activités exportatrices (d’origine agricole et minière) et le fonctionnement d’un
modèle industrialisation en faveur de branches et techniques légères peu
compétitive et souvent destinée principalement au marché local;
 Ensuite la formation d’un déficit alimentaire aggravé par une démographie
galopante et une urbanisation accélérée ; ce déficit est la conséquence de la
quasi faillite des politiques agricoles qui ont favorisé les cultures de rente au
détriment des cultures vivrières et produit un exode rural massif constituant la
gangrène urbaine ;
 L’accentuation des défaillances de caractère macroéconomique (double déficit
de la balance des paiements et des finances publiques) et macro financiers
(inflation, endettement interne et externe) suite aux faibles performances des
systèmes productifs et à la précarité des bases de l’accumulation productive
(déficit d’épargne). Ces déficits se résolvent par recours à l’endettement et aux
capitaux extérieurs, deux phénomènes qui font de l’économie mondiale une
réalité ultime.
1°) Les politiques et stratégies à conduire
 Il faut rappeler que la politique économique est précisément
l’ensemble des actions délibérées de l’État qui visent à réaliser un
certain nombre d’objectifs économiques et sociaux parmi lesquels
figurent pour les PSD, la croissance du PIB et du niveau de vie,
l’utilisation optimale des ressources naturelles et de la main
d’œuvre, l’équilibre des échanges et des paiements extérieurs, la
stabilité des prix.
 Dans cette optique, la politique est dite sectorielle ou encore
structurelle lorsqu’elle porte sur des secteurs d’activités comme
l’agriculture, l’industrie, les services, le commerce avec pour
objectifs de rendre durablement plus efficient l’appareil productif
sur une période longue. qui peuvent modifier à moyen et long
terme le fonctionnement de l’économie.
 Ces politiques se résument: agriculture, industrie, technologie et
innovation et la politique commerciale
 Les enjeux des stratégies
– Dépasser les blocages et provoquer des effets d’entraînement ou liaison
(croissance auto-entretenue)
– Mobiliser les ressources disponibles
 Croissance équilibrée ou déséquilibrée ?
– Les liens entre agriculture et industrialisation
– La question de l’insertion dans l’économie internationale
 Dépasser les blocages :
– Enclencher la transition
– Déclencher des processus de croissance auto-entretenue
 Deux problèmes fondamentaux :
– Comment financer la croissance ?
– Quelle stratégie d’investissements publics ?
 Les effets de liaison
– Les effets d’entraînement par l’offre et la demande, en amont et en aval
– Les effets d’entraînement par les revenus distribués
– Les effets d’entraînement des infrastructures : les différents types
d’investissements publics (directement productifs et dans l’infrastructure
économique et sociale
La croissance, premier schéma
Dotations naturelles
Niveau de la population
 Pyramide des âges
Matières premières
Travail
Quantité de facteurs
Capital
•Niveau et répartition du revenu national
•Comportement de consommateur et d’épargne
•Incitation à l’épargne et à l’investissement
Niveau et composition de la
population
Production des facteurs
•Education / Formation
•Niveau technologique (R&D)
•Organisation de la population
•Institution
•etc
Un schéma simplifié des effets de liaison
Etat
Demande au secteur des biens de production (Secteur 1)
Infrastructures
Production secteur 1
Investissement
(Privés)
Secteur
moteur
Production secteur 2
Distribution de
Revenus
Demande au secteur de
consommation (Secteur 2)
Epargne
Epargne thésaurisée
Externalité : accroissement de
la rentabilité (Attractivité) du
secteur moderne
Le triangle pauvreté, croissance, inégalité Bourguignon(2004)
Pauvreté absolue
Et réduction de la pauvreté
« Stratégie de
développement »
Distribution et
changements
distributifs
Niveau de revenu
Agrégé et croissance
2°) Les instruments de gestion des politiques:
les Institutions, le Plan et le Marché
Les institutions sont une combinaison de contraintes
mises en place par les individus de contraintes formelles
(règles, loi, constitutions) et de contraintes informelles
(normes de comportement, conventions, codes de
conduite auto imposés).
Les trois caractéristiques des institutions:
 En tant que combinaison des règles formelles, des normes
informelles, leur propriété de renforcement qui modèle les
performances économiques.
 Les politiques affectent de manière significative les performances
économiques en ce qu’elles définissent et renforcent les règles
économiques.
 Les systèmes économiques et politiques efficaces sont ceux qui ont
développé des structures institutionnelles flexibles, capables de
survivre aux chocs et aux changements qui sont eux aussi partie
prenante d’une évolution efficace.
Les cinq conséquences importantes pour la croissance
 Les institutions politiques sont stables si et seulement si elles sont
portées par des organisations qui misent sur leur caractère
perpétuel ;
 Les des réformes réussies requièrent un changement à la fois des
institutions et des modes de penser, puisse que ce sont les modèles
mentaux des acteurs qui façonnent les choix ;
 Le développement des normes de comportement qui vont légitimer
et servir de support à de nouvelles règles est un processus
relativement long – en l’absence de ce type de mécanismes, de
renforcement, les politiques sont instables ;
 Bien que l’on puisse avoir une croissance économique à court terme
avec des régimes autocratiques, la croissance de long terme
requière le développement de règles légales ;
 Des contraintes informelles (telles que normes, conventions, codes
de conduite) favorables à la croissance sont quelques fois en mesure
de poursuivre de la croissance économique, même si les règles
politiques sont instables ou défavorables.
Quelles sont les institutions qui portent le développement?
 Les variables significatives: la protection des droits de propriété, le droit des
contrats, les libertés civiles, les droits politiques et la démocratie,
l’instabilité politique, les institutions qui supportent la coopération.
 Mais toutes ces variables ne sont pas des institutions: les droits de
propriété, l’instabilité sont des résultats, la fragmentation ethnique une
condition, les barrières commerciales, la prime au marché noirs reflètent
des options de politiques économiques.
 L’émergence des institutions de marché repose sur un facteur clé: des
environnements qui favorisent l’expérimentation et l’adaptation
Comment les PSD peuvent-ils mettre en œuvre les
« bonnes » institutions?
 La plupart des changements possibles sont graduels et incrémentaux (path
dependency, importance des normes et croyances).
 Le contexte est décisif, « l’importation » d’institutions échoue souvent.
 Importance de l’expérimentation et de l’adaptation.
Le traitement des Institutions
Les « bonnes politiques »
Ouverture des économies
(avantage comparatif, économies
d’échelle), y compris à l’égard
des IED (Krugman)(source
d’externalités endogènes par le
transfert de technologie, via les
qualifications de la main d’œuvre)
Politiques publiques d’accueil des
IED (transport, capital humain,
environnement juridique et
financier stable, intégration
régionale des marchés pour
dégager des économies d’échelle)
Problème :Insécurité économique
et sociale et exposition au
marché (Rodrik)
Transfert technoloqique et
temps d’apprentissage
Facteurs non économiques
de la croissance
Analyse institutionnelle avec une
approche macroéconomique
(North, Gief)
Rôle des structures qui régissent
les interaction sociales
(émergence du dispositif juridique
assurant la viabilité des contrats
et limitant les coûts de transaction)
Le courant néo-classique explique
l’échec de l’Afrique par la faiblesse
des institutions
La théorie de l’information
imparfaite
Courant néo-keynésien avec
une approche microéconomique
(Akerlof, Spence, Stiglitz)
La main invisible est un conte !
Il n’existe que des marchés
particuliers. L’échange peut ne
pas avoir lieu à cause des
asymétries d’information
Les contrats et les organisations
reflètent des comportements
rationnels et stratégiques des
partenaires dans l’échange
Problème : La préférence ethnique Mise en évidence des défaillances
et la corruption existent aussi dans
sur des marchés cruciaux
les pays à forte croissance
pour le développement (crédit,
technologie, travail, terre)
La planification
qui définit les tâches et objectifs du développement
ainsi que les méthodes et moyens de les réaliser. Enfin, il fixe les ressources à
mobiliser et détermine les délais de réalisation. Le plan est alors un
instrument de régulation et de direction de la vie économique et sociale.
L’élaboration du Plan de l’économie nationale procède des 6 étapes
qui suivent :
 Évaluation du cadre socio-économique du pays, évaluation des ressources,
analyse de l’état de l’économie au début du plan et des tendances du
développement économique dans la période précédente.
 Prévision des options fondamentales du développement, du niveau des
besoins sociaux et des ressources pour l’avenir, prévision du progrès
scientifique et technique.
 Définition des objectifs et des tâches du développement économique pour la
période du plan, coordination de ceux-ci avec les objectifs du développement
à long terme, définition des options fondamentales et des méthodes de la
politique économique.
 Définition des taux de croissance à des prévisions des grands agrégats
retenus de l’économie sur la période considérée
 Rédaction détaillée du plan de l’économie nationale et ses démembrements
au niveau local, régional,
 Définition des tâches des organes de suivi et d’évaluation des tâches du plan
à tous les échelons de concrétisation.
Les trois ordres d’imperfections des marchés et le retour
de l’Etat :
 Les imperfections liées aux marchés financiers et d’assurance qui
peuvent empêcher de réaliser certains projets socialement rentables
mais trop risqués par rapport aux possibilités de couverture privée,
 Les imperfections tenant à la présence d’externalités positives,
c’est-à-dire de situation où l’action de l’entreprise a un impact positif
sur le reste de l’économie, sans que l’entreprise soit capable de
récupérer la totalité des bénéfices,
 Les imperfections issues de l’existence des rendements croissants et
d’économies d’échelle.
La nouvelle fonction de l’État: agir avec le marché et non
contre lui. Par rapport aux autres agents selon le mot de J. M.
KEYNES : « l’important pour l’État n’est pas de faire ce que les
individus font déjà et de le faire un peu mieux ou un peu moins mal,
mais de faire ce que personne d’autre ne fait pour le moment ».
3°) Les politiques sectorielles: agriculture, industrie,
technologie
Politique agricole: moteur de la croissance?
 Dans la plupart des pays, plus de la moitié de la population vit
directement de l’agriculture qui fournit la part essentielle de la
production. Il est donc évident que le développement global
suppose et débute souvent avec le développement de l’agriculture.
La génération d’un surplus agricole (au-delà de ce qui est nécessaire
pour nourrir les travailleurs du secteur) a permis de financer
l’industrialisation en lui fournissant les gains de devises.
L’expérience historique montre d’ailleurs que toutes les révolutions
industrielles en Europe comme en Asie ont été précédées par
d’importantes révolutions agraires. Plus près de nous, en Asie,
l’agriculture se trouve à l’origine de l’industrialisation.
 Les agricultures des PSD n’ont pas rempli les rôles historiques qu’elles ont
tenu ailleurs en Europe, en Asie et même dans certains pays d’Amérique
Latine. En résumé ce rôle se présente sous les 4 fonctions suivantes :
– la couverture des besoins vivriers d’une population en augmentation rapide (parfois
à un taux supérieur à 2,5%) ;
– la formation de surplus substantiels pour l’élargissement de ses bases sociales et
matérielles, et le financement d’autres secteurs comme l’industrie ;
– la libération d’une partie de la main-d’œuvre pour d’autres secteurs par suite d’une
augmentation de la productivité du travail agricole ;
– la formation d’une demande de biens industriels et de services
 Les raisons des médiocres résultats des réformes du secteur
agricole. Cela se traduit par le double échec des réformes.
L’organisation libérale devrait se traduire par :
– la généralisation de la forme privative d’appropriation des
terres orientée vers la recherche de la rentabilité de
l’exploitation agricole que celle-ci soit de petite ou de grande
taille ;
– l’introduction de combinaisons de facteurs de production
tournées vers l’efficacité et le profit : investissements en
capital, en technologie et en travail qualifié ;
– la formation d’un salariat agricole.
Inefficacité de l’intervention massive de l’État et du mouvement
coopératif
 Les axes d’une stratégie de développement axé sur l’agriculture
comme le secteur moteur.
– Mettre un État de qualité au cœur du dispositif de transformation des
campagnes africaines
– La réalisation programmée d’une infrastructure de base pour l’agriculture :
l’eau, les routes et l’énergie, la clef de voûte du développement agricole.
– L’utilisation généralisée des facteurs modernes de production et exploitation
des opportunités de la technologie et de Révolution Verte au service de la
transformation de l’agriculture africaine.
– La nécessité d’élaborer et de mettre en place une politique adéquate de crédit
– La politique des marchés pour des prix incitateurs pour les grands produits et
des prix des intrants.
 Les subventions agricoles des pays développés qui ruinent les
agricultures africaines
La politique d’industrialisation
 L’industrialisation s’est toujours posée, au niveau des PSD comme une priorité pour la
valorisation des ressources naturelles d’origine agricole et minière, dans la recherche
des nombreuses externalités positives qu’elle exerce sur l’ensemble des secteurs de
l’activité économique et sociale : création de valeur ajoutée, effets d’impulsion sur
d’autres secteurs d’activités (économiques, agricoles et tertiaires), nombreux effets
induits, création d’emplois, augmentation des revenus des individus et des finances
publiques, incidences sur l’organisation sociale et le bien-être des populations.
 L’industrialisation avortée des PSD insérés dans la mondialisation Les effets de
l’industrialisation par substitution aux importations. Toute la littérature sur
l’industrialisation de substitution d’importation s’accorde sur un certain nombre de
constatations à savoir :
– que le modèle ne contribue ni à la création de biens d’équipement ni à l’accroissement
des économies externes des autres secteurs de l’activité économique avec lesquels il a
du reste des liens très réduits, ni même à l’augmentation de la productivité du travail ;
– que le modèle accroît la dépendance technique et financière, sans que celle-ci ne soit
quelque peu compensée par des retombées positives sur la technologie, la productivité
et l’accumulation interne de capital. Dans cette optique, l’ISI contrôlée au triple niveau
technique, financier et gestionnel est à la fois un facteur d’endettement et de
déséquilibre extérieur ;
– qu’il consolide, les enclaves industrielles, désarticule l’économie et favorise la création
de structures oligopolistiques non concurrentielles ;
– qu’il développe des effets sociaux importants en creusant «la dichotomie entre d’une
part, la masse marginalisée des ruraux et des populations périurbaines et d’autre part,
les minorités liées aux secteurs modernes industriel, administratif et commercial des
villes». Patrice ROBINEAU : « Impact de l’industrialisation sur la production agricole et le
développement rural ».
Industrialisation par substitution des importations
Etat
Dette extérieure publique
Impôts
Secteur Moteur
Revenus distribués
Demande en biens
intermédiaire et capital
fixes
Salaire travail
non qualifié
Salaire travail
qualifié
Profit
Investissement
Bien de base
Importation
Bien de flux
Production
La délocalisation industrielle est- elle industrialisante ?
L’ISI comme la délocalisation industrielle ne constituent pas des modèles d’une politique
industrielle conséquente. Elles procèdent de la volonté du capitalisme mondial de
dominer ses marchés extérieurs comme prolongements indispensables des marchés
intérieurs, d’opérer une installation efficiente au mieux de ses intérêts et de réaliser
ainsi une valorisation internationale du capital.
 Quel modèle alternatif pour l’industrialisation des PSD ? La réalisation d’un modèle
alternatif passe:
– Des effets de liaison agriculture – industrie,
– Une articulation industries lourdes – industries légères,
– technologie à coefficient capitalistique élevé – technologie utilisatrice de maind’œuvre.
 Le modèle asiatique d’industrialisation par Promotion des
Exportations (IPE)
– Le tissu industriel produit des biens destinés à l’exportation par
utilisation de la main d’œuvre abondante et très bon marché
– Les industries développées sont fortement intensives en main-d’œuvre
– Elles sont localisées dans les campagnes ou à la périphérie des villes
– L’État joue un rôle déterminant de soutien aux industriels en leur
permettant
La politique technologique
 Le monde a vécu quatre révolutions techniques qui ont été des
facteurs déterminants dans l’amorce et l’approfondissement de
l’industrialisation : la machine à vapeur, l’électricité, le moteur à
explosion et les nouvelles technologies de l’information et de la
communication. Les trois premières révolutions scientifiques et
techniques ont ouvert l’ère de la mécanisation de l’outil industriel ce
qui a permis l’avènement de la société de consommation de masse,
et par la suite l’amorce des « Trente Glorieuse années de
croissance » (1945-1975).
 La technologie et incidemment sa relation au développement va se
trouver au cœur de controverses
autour de 4 questions
essentielles :
– Quels sont les besoins technologiques des PSD pour leur industrialisation et
l’amélioration de leurs performances macroéconomiques? La question posée
autrement : Quelle technologie pour quel développement ?
– Quelles sont les modalités des transferts et à quels coûts ?
– Quels sont les mécanismes d’absorption-appropriation et leurs modes de
diffusion au niveau des utilisateurs?
– Quelles sont les conséquences attendues sur l’ensemble du tissu social ?
 L'émergence des NTIC comme expression d'une mutation fondamentale
dans la production de richesse
« Paradoxe de Solow » : les ordinateurs sont partout sauf dans les statistiques
de la productivité. L'une des réponses apportées (Freeman & Perez)
consistait à considérer qu'une nouvelle révolution technologique se
préparait, et qu'elle ne pouvait pas épanouir son potentiel de croissance du
fait d'une « incohérence », d'un « décalage » entre technologies et
institutions.
 On a mis plus de 20 ans pour enfin reconnaître les réserves techniques émises par les
économistes africains dans le CARPAS.
– 3) Sept raisons expliquent les handicaps majeurs du Continent: Faible volonté
politique : dépenses de recherche souvent considérées comme improductives.
Faiblesse des structures publiques d’encadrement de la recherche confirmant le
désintérêt des gouvernements. Absence de crédits qui limite considérablement
l’efficacité quelle que soit la bonne volonté des acteurs impliqués.
– Caractère insignifiant de l’effort du secteur privé en faveur de la recherche.
– Faible productivité théorique et médiocres résultats opérationnels de la recherche.
– Absence de cadres adéquats et d’un environnement propice à l’investigation.
– Mauvaise articulation de la recherche aux réalités culturelles, économiques et
politiques.
 Le pilotage d’une politique technologique : faire en sorte que la science et
la technologie deviennent les clés de l’avenir du continent.
CHAPITRE 6
POLITIQUE COMMERCIALE ET INSERTION DANS
LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX
 La quasi-totalité des PVD présente une balance commerciale déficitaire du
fait de la configuration des importations et des exportations : les premières
sont composées des biens de consommation intermédiaire pour le
fonctionnement du système productif (les machines outils, les autres biens
d’équipement lourds et les technologies de l’information et de la
communication) et les secondes comprennent principalement des produits
primaires aléatoires dont le commerce n’obéît qu’exceptionnellement aux
lois du marché. Ces produits primaires représentent 25% du commerce
mondial des marchandises et fournissent souvent plus de 50% des recettes
d’exportation pour les PS.
 La politique commerciale soulève alors trois questions : d’abord, quelles
sont les théories économiques qui la portent ? Ensuite, en quoi les
échanges commerciaux sont-ils avantageux ou non aux différents
partenaires? Peut-on arriver à équilibrer ou harmoniser les échanges
internationaux ? Et subsidiairement quels rôles doivent jouer les Etats
La théorie libérale : le commerce international est un moyen
d’assurer le développement
Théorie de la croissance transmise
Mouvements de
marchandises
Augmentation des exp.
Imp. de technologies
Mouvements de
prix
Importations à
meilleur marché
Mouvements de
capitaux
Financement du
développement
Analyse structuraliste : le commerce international, facteur
d’appauvrissement.
Dégradation des termes de l’échange et appauvrissement
Détérioration des
termes de l’échange
Nécessité d’importer des biens
de production pour créer des
emplois dans les secteurs
secondaire et tertiaire
Importations insuffisantes
de biens d’équipement
Chômage dans les secteurs
primaire et secondaire
 Les fondements du commerce international ont depuis le XIXème siècle
préoccupé la science économique qui, à travers ses diverses écoles de
pensée, tente de répondre à la question de savoir ce que gagnent à
l’échange les divers partenaires présentant des différences de possibilités
et de coûts de production. Les différentes théories ont dégagé une
corrélation quasi parfaite entre croissance de la production et
développement du commerce mondial. En effet, des mercantilistes,
jusqu’aux tenants de la « nouvelle théorie contemporaine du commerce
international » en passant par l’École classique, la littérature économique a
accrédité l’idée unanime que le commerce extérieur est aussi source de
richesses, dès lors que les divers partenaires aux échanges internationaux
sont susceptibles de se procurer des bénéfices.
 Politique commerciale et insertion dans l’économie mondialisée : le
triomphe du libre-échangisme
Bien que les réflexions théoriques n'ont pas réussi à trancher la question
des effets bénéfiques ou non de l’ouverture sur la croissance économique,
les travaux empiriques, en revanche, ont aboutit à des résultats homogènes
qui précisent les effets positifs de l'ouverture sur la croissance. Il reste
parfois que la robustesse de ces travaux est remise en cause. En effet, les
études comparatives réalisées par LITTLE, SCITOVSKY et SCOTT M. (1970) et
BALASSA (1971), ont apporté des indications empiriques solides sur le lien
entre ouverture commerciale et croissance économique
 Les travaux de J. SACHS et A. WARNER montrent que les PSD ouverts sur le
commerce international ont des taux de croissance plus élevés que ceux qui sont
fermés. Ces gains de l'ouverture en termes de croissance sont beaucoup plus
importants lorsqu'il existe une coordination des politiques économiques entre les
pays, c'est-à-dire une intervention publique recherchant l'optimum non pas dans le
cadre des économies prises séparément, mais dans le cadre de l'union de ces
économies. Dans ce sens, l'intégration des marchés ne suffit pas pour obtenir une
croissance optimale et doit être accompagnée d'une intégration des politiques
économiques (RIVERA-BATIZ et ROMER (1991), AUBIN (1994).
 Les techniques commerciales
Les deux principales techniques du commerce international restent encore le
protectionnisme et le libre échange. Le protectionnisme sous ses différentes
formes de droits douane, de contingentements, d’application de normes sanitaires,
de marchés publics réservés est certainement la technique la plus ancienne et la
plus couramment utilisée. La seconde technique est le libre échange qui est plus
contemporaine. Elle est généralement considérée comme une technique qui,
favorisant le commerce sans entrave, devrait selon la théorie néo-classique
permettre une meilleure allocation des ressources suivant les avantages
comparatifs et les dotations factorielles.
 Négociations commerciales et insertion des pays en voie de développement dans
l’économie mondiale
L’achèvement de l’Uruguay Round en 1994 par la création d’un organisme de
régulation des échanges, l'Organisation Mondiale du Commerce, a fait faire aux
négociations commerciales internationales des progrès sensibles ces dernières
années. Toutefois, le cycle « du millénaire » qui devrait être lancé à Seattle
(novembre 1999) a finalement été reporté à Doha (novembre 2001) dont
malheureusement le cycle semble rentrer dans l’impasse
 Les raisons tiennent d’une part à l’accroissement impressionnant du
nombre de partenaires engagés réellement dans les négociations
(plus de 150) et d’autre part l’extrême diversité des sujets et des
préoccupations qui relèvent des politiques publiques (les
subventions à l'agriculture), des questions de droits de propriété
(l'accès des pauvres aux médicaments) et de la problématique des
externalités (environnement).
 Les pays en développement ont donc de formidables défis à relever.
Ces pays ont joué un rôle important dans les négociations de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), réuni à Doha en
novembre 2001. Ils ont, à juste titre, demandé aux grandes
puissances commerciales d’être cohérentes avec leur discours sur le
libre-échange et de les laisser accéder à leurs secteurs protégés
(agriculture, textile, etc.).
 A côté, il est également souhaité, à défaut d’un élargissement, tout
au moins le maintien du Système Généralisé de Préférence qui
permet un accès plus important aux marchés des produits exportés
par les PSD.
Chapitre 8 : Le financement du développement
 Face au déficit d’épargne caractéristique des PSD surtout africains, la
question se pose de savoir sur quelles ressources ces pays peuvent
compter pour soutenir le financement de leur développement ? Les
quatre sources principales de financement entrevues sont : le
système financier interne, l’endettement, l’Aide Publique au
Développement et les Investissements Directs Etrangers. Trois
sources sur quatre sont d’origine externe. Quels sont les modes les
plus efficients pour combler la pénurie de capitaux propre aux PSD ?
 Dans la déclaration de MONTERREY sur le financement du
développement il est noté que l’action commune en faveur de la
croissance, de l’élimination de la pauvreté et du développement
durable impose une mission essentielle : instaurer dans chaque pays
les conditions requises pour mobiliser l’épargne publique et privée
qui servira à financer l’investissement nécessaire dans les biens
productifs et le développement humain.
Du recours à la dette au piège de l’endettement
 L’emprunt extérieur a pendant longtemps été considéré comme une
source de financement des déficits internes et externes (modèles à
doubles déficits de CHENERY et STROUT, 1966). Au niveau interne, le
déficit renvoie à l’insuffisance de l’épargne intérieure qui doit
financer les besoins d’investissement. Au niveau externe, il s’agit de
trouver les ressources nécessaires au financement du solde
déficitaire de la balance courante.
 Certains économistes ont montré que l’exportation de capital et
l’endettement rythment le développement des pays qui passent
selon l’étapisme dégagé par KINDELBERGER « de pays emprunteurs
à une situation de pays débiteurs mûrs ».
 L’emprunt extérieur permet ainsi de desserrer certaines contraintes
intérieures. La réponse la plus ancienne à cette question constitue la
“ théorie des stades de la balance des paiements ” [CAIRNES,
1874 ; BASTABLE, 1899]. Selon elle, les économies passent par
quatre phases successives qui marquent la transformation à terme
des pays nouvellement emprunteurs en pays prêteurs évolués.
 L’évaluation du niveau d’endettement que peut supporter une
économie peut être fait par des critères simples, tels que les
ratios suivants :
– Endettement total sur PNB. Si le ratio est inférieur à 30 %, alors – selon le
FMI – le pays est faiblement endetté.
– Endettement sur recettes d’exportations de biens et services. Si ce ratio est
inférieur à 165 % – toujours selon le FMI –, le pays n’a pas atteint un niveau
d’endettement inquiétant.
– Service de la dette sur recettes d’exportations de biens et services. Si le pays
consacre annuellement plus de 30 % de ses recettes d’exportations de biens et
services à rembourser le capital et les intérêts, il est dans une situation
financière difficile. Si le service de la dette absorbe moins de 18 % des recettes
d’exportations, la situation financière a toutes les chances d’être saine.
– Service de la dette sur PNB. Ce ratio mesure la part des richesses produites par
un pays qui sera prélevée pour être versée à l’extérieur. Ainsi lorsque le service
de la dette dépasse 4 % du PNB et 18 % des recettes d’exportations,
l’emprunteur aura des difficultés à remplir ses obligations.
– Charge des intérêts sur recettes d’exportations de biens et services. Ce ratio
n’a de sens que lorsque les pays emprunteurs ne remboursent plus ou
partiellement le capital emprunté. Du fait des rééchelonnements, le service de
la dette se limite aux versements des intérêts ; et si ces versements dépassent
20 % des recettes d’exportation, le pays se trouve dans une situation financière
difficile
 Le problème de l'endettement des pays en voie de développement
trouve ses racines dans la fin des années 1960. Ces pays ont connu
dans cette période des taux de croissance élevés compris entre 4 et
8% s’expliquant par la conjoncture mondiale favorable d’alors.
Encouragés par un tel contexte, la plupart des pays se sont endettés
pour financer leurs investissements.
 Vers la fin des années 1970, la situation favorable à une croissance
rapide s'est détériorée, les pays en voie de développement ont
continué de s'endetter; les capitaux empruntés servaient de moins en
moins à financer les investissements, mais couvraient principalement
les déficits de la balance des paiements courants et les déficits
budgétaires. Le cercle vicieux de l'endettement va alors s’installer.
 Face au surendettement de certains pays et à leur incapacité à faire
face aux échéances, différents mécanismes ont été mis en place :
• Les PAS se manifestent par une déflation de la demande intérieure (publique et
privée), une réduction des déficits budgétaires, une amélioration de l’équilibre de
la balance des paiements courants
• Le Club de Paris regroupe la plupart des créanciers bilatéraux au sein des pays
industrialisés. Les réunions du Club de Paris ont commencé en 1956 ; elles
consistent en des négociations sur les restructurations de dette entre les créanciers
et les débiteurs.
• Les rééchelonnements sont des aménagements négociés des échéances de
remboursement. Des délais de grâce sont alors accordés sans que les intérêts ne
continuent de courir
• Le Club de Londres regroupe les créanciers privés (principalement les banques)
engagés envers les pays endettés. Au sein de ces pays, la part de la dette bancaire
est assez faible.
• Les créanciers multilatéraux ont, d’une part, élaboré des programmes d’ajustement
structurel et, d’autre part, augmenté leurs financements concessionnels aux pays
en développement par l’intermédiaire des organismes spécialisés : la Facilité
d’ajustement structurel renforcé (FASR), mise en place par le FMI, et l’AID, mise en
place par la Banque mondiale.
• Les rachats de dettes “ debt buy backs , Le rachat-conversion en actifs réels “ debt
equity swap , Les conversions en obligations “ exit bonds ,
• L’annulation des créances
 Les initiatives pré-PPTE d’allégement de la dette. Elles sont nombreuses:
les termes dits de Venise , les termes de Toronto , les termes de Londres ,
les termes de Naples, le Plan BAKER, le Plan Brady
Dans l’ensemble différentes stratégies n’ont pas permis aux pays africains de
sortir de la crise de la dette extérieure. Selon le Fonds Monétaire
International (FMI), le service de la dette extérieure des pays africains
représentait 23,9% et 26,6% de leurs recettes d’exportations de biens et
services non facteurs, respectivement en 1988 et en 1995. Le niveau élevé
du service de la dette a engendré, dans certains cas, une situation
d’insolvabilité. En outre, ces différentes initiatives excluaient la dette
multilatérale contractée à l’égard des institutions financières internationales
telles que le FMI et la Banques mondiale. Leur portée s’en est trouvée
limitée, la dette multilatérale ayant, au fil du temps, représenté une part
croissante de la dette des pays africains.
 C’est ainsi qu’au milieu des années 1990 précisément en 1996, un nouveau
dispositif a été mis en place par le FMI et la Banque Mondiale : il s’agit de
l’initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).
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