SYMEVAL N°11

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Les haies, les talus et leur fossé : source de biodiversité
Article publié par l’Association Vivre à Argentré dans sa lettre N°15.
Nos ancêtres les ont créés de toutes pièces, essentiellement pour séparer leurs
propriétés. Mais ils ont rapidement pris conscience de leur intérêt tant pour leurs
productions que pour la préservation des milieux naturels.
Il n’en a pas été de même après les années 1950 lorsque la culture intensive a pris
le pas sur les méthodes antérieures plus douces. L’explosion du machinisme agricole, avec des engins de plus en plus monstrueux a accéléré le processus : haies et
talus ont été considérés comme une GENE pour l’agriculteur et les remembrements qui en ont résulté n’ont fait qu’empirer une situation déjà bien compromise.
Depuis une dizaine d’années, on ne cesse d’évoquer le DEVELOPPEMENT
DURABLE et on redécouvre les multiples intérêts du bocage. Si certains inconscients continuent à massacrer ce patrimoine sans aucun discernement, quelques uns
ont recommencé à entretenir les haies, à les exploiter, pour leur bois surtout, voire
à en replanter.
Mais les haies et les talus constituent un duo inséparable : c’est ensemble qu’ils
contribuent à la préservation de la nature (lutte contre l’érosion, meilleur écoulement des eaux et drainage naturel, protection contre les vents trop violents…) ou
à l’éclosion de la biodiversité végétale et animale.
La haie et son talus constituent à eux seuls une chaîne alimentaire complexe et
complète qui va des végétaux aux nombreux animaux qu’ils abritent : serpents et
petits rongeurs, herbivores, petits carnassiers, jusqu’aux prédateurs comme la
chouette, le renard ou l’épervier.
Si l’on veut conserver au bocage - certes aménagé pour
mieux s’adapter aux techniques agricoles modernes - ses
caractéristiques, il ne suffit pas de replanter la haie. Il est
également indispensable de conserver ou de restaurer le
talus qui la supporte et le fossé qui la borde.
Bientôt un programme
de restauration du bocage
L’eau est collectée
par le fossé, elle pénètre
facilement dans le sol grâce
aux multiples fissures
racinaires ; elle peut être
pompée à nouveau
par la plante et évacuée
dans l’atmosphère
En partenariat avec Vitré Communauté, le syndicat de bassin
versant souhaite prochainement porter un programme de
restauration du bocage en lien avec l’enjeu qualité de l’eau.
Pour cela, la première étape est d’identifier les secteurs à
risque sur le bassin versant, afin de cibler des actions de mobilisation qui aboutiront à un programme concerté de plantation et/ou de travaux.
De leur côté, les Communautés de communes en Ille-et-Vilaine et le Conseil Général en Mayenne continuent de proposer
des aides pour les projets de replantation (renseignements
en mairie).
Au sommaire du prochain numéro :
• Evaluation de la charte communale
• Les animations auprès des scolaires
• Ayez le bon réflexe
Cette manifestation, organisée par
le Comité Départemental d’Ille-et-Vilaine
de la Randonnée Pédestre en partenariat
avec l’Education Nationale et les associations locales du Pays de Vitré, a rassemblé
13 classes de CE2 à CM2 de 7 écoles différentes de la région, sur le site de la retenue
de la Valière.
Tandis qu’une partie des enfants était
engagée dans l’épreuve autour du plan d’eau,
les autres participaient par petits groupes à
11 ateliers thématiques, notamment sur
le thème de l’environnement : tri sélectif,
bocage, insectes aquatiques, rôle du barrage…
Le syndicat était présent ce jour là pour
montrer aux enfants les atouts écologiques
de nos rivières.
La manifestation a rencontré un franc succès,
prochains rendez-vous : le 28 mars et
le 30 mai 2008.
IMPORTANT :
Depuis le 1er janvier 2008, le
désherbage des fossés même à sec,
des avaloirs et des caniveaux, est
interdit en Mayenne (arrêté préfectoral du 4 décembre 2007). La réglementation devient ainsi identique à
celle d’Ille-et-Vilaine. Sur les cours
d’eau et points d’eau, la distance
minimale à respecter est toujours
de 5 m (réglementation nationale).
Contact :
S. I. du Bassin Versant
de la Vilaine Amont
Massumi PIEL
10 rue de la Haye Robert
35500 VITRE
Tél : 02 99 74 50 15
Fax : 02 99 74 76 19
e-mail :
[email protected]
Comité de rédaction :
Gérard BERCHE
Guillaume BRECQ
Monique JEULAND
Massumi PIEL
Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Vilaine Amont
Réponse à la
question : 1 - b
Le programme de bassin versant de la Vilaine amont bénéficie de financements
de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, des Conseils Généraux d’Ille-et-Vilaine et de Mayenne,
et des Conseils Régionaux de Bretagne
et de Pays-de-Loire
Conception & impression Morvan Fouillet Imprimeurs - Vitré • Photos : S. I. du Bassin Versant de la Vilaine Amont, Gérard BERCHE
■
R
Le bocage, outre son intérêt paysager
indéniable, remplit de multiples fonctions écologiques et agronomiques. Dans
la région de Vitré, les remembrements
anciens ont eu des impacts dévastateurs sur
le réseau de haies. Il est temps de réhabiliter
cette ressource précieuse à bien des égards.
Rando-challenge du 8 juin 2007
Préservons notre bocage !
N°11 - janvier 2008
Les particuliers aussi !
Les jardineries s’engagent
On ne le dira jamais assez, la pollution de l’eau est
l’affaire de tous. C’est à chacun d’entre nous de
modifier son comportement pour préserver
l’environnement.
Conscientes des problèmes causés par les produits phytosanitaires,
9 jardineries du bassin versant ont signé une charte visant à favoriser les
solutions sans pesticides.
Le jardinier amateur qui fait appel à des produits de
traitement doit s’interroger quant à l’impact de ses
pratiques sur la rivière voisine.
Aussi, sous l’impulsion des associations locales,
le syndicat de bassin versant et la communauté
d’agglomération de Vitré ont proposé un partenariat avec les jardineries, afin de promouvoir
les solutions sans pesticides pour entretenir son
jardin. En 2008, 9 jardineries du bassin versant ont
ainsi décidé de s’engager dans une démarche de
conseil valorisant les techniques alternatives.
Alors, rendez-vous en mars chez votre enseigne
signataire et bon jardinage !
Monique Jeuland,
Présidente de la commission polyvalente du bassin versant
Louis Ménager,
Vice-Président de Vitré Communauté en charge de l’environnement
Michel Barré,
Président de l’association Vivre à Argentré
Jacques Le Letty
Président de l’association Vitré Tuvalu
Jean-Pierre Gautier
Président de l’association de pêche la Gaule Vitréenne
Gérard Miot
Président de l’association Mieux Vivre à Torcé
• Le
Cette charte est une extension de la charte « jardiner au naturel, ça coule de source », proposée depuis 2 ans dans l’agglomération rennaise et
les bassins d’alimentation en eau potable de Rennes.
Quelles sont les enseignes signataires ?
• Bricomarché – Noyal-sur-Vilaine
• Bricomarché – Vitré
• Espace Emeraude – Vitré
• Gamm vert – Vitré
• Gamm vert Village – Juvigné
• Gamm vert Village – Saint-Pierre-la-Cour
• Hautbois jardinerie – Vitré
• Monsieur Bricolage – Châteaubourg
• Point Vert – Châteaubourg
Quels sont les engagements ?
• Proposer en magasin un maximum d’articles correspondant à
des solutions sans pesticides
• Avoir au moins un vendeur chargé du rayon phytosanitaires formé
au conseil en techniques alternatives
• Mettre en avant ces techniques alternatives à travers le déploiement
de supports de communication et d’information facilement identifiables
pour la clientèle
• Apporter à chaque client demandeur d’un conseil sur les produits
phytosanitaires une information sur les risques et sur les solutions sans
pesticides susceptibles d’être mises en place
Dès le mois de mars, les jardiniers amateurs disposeront dans
ces magasins de 8 jardifiches en libre-service, avec “ plein de trucs
et astuces ” à mettre en place pour préserver l’environnement.
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Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Vilaine Amont
Diagnostic des cours d’eau : les premiers résultats
L’objectif de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) assigné par l’Europe est d’atteindre pour 2015 le bon état écologique
des cours d’eau et des milieux aquatiques. C’est pourquoi en 2007, le syndicat s’est engagé dans une démarche de
reconquête de la qualité des ces milieux par le biais notamment du projet d’un Contrat Restauration Entretien (CRE).
Il s’agit d’un outil financier permettant la mise en place d’un programme pluriannuel de travaux sur 5 ans (ou plus).
Sa vocation principale est d’agir sur la morphologie des cours d’eau et nécessite en amont une étude importante.
■
Qu’en est-il chez nous ?
Sur le bassin versant de la Vilaine amont, l’étude préalable au Contrat
Restauration Entretien a bien avancé. Cette étude comporte en
premier lieu un diagnostic visuel recensant tous les problèmes pouvant être rencontrés sur les cours d’eau et notamment les altérations sur leur morphologie. Ce sont en tout 380 km de linéaire
qui ont été étudiés, parmi lesquels les principales rivières
du bassin versant : la Vilaine, la Valière, la Cantache, le Hill,
le Palet, la Bichetière, la Gaillardière...
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Voici quelques paramètres observés pour juger de leur
qualité hydro-morphologique :
L’état du lit mineur :
Le lit mineur est l’espace situé entre les deux berges avant débordement.
Sur notre bassin versant, on constate que les travaux
hydrauliques (recalibrage, reprofilage) ont souvent déstabilisé le fragile équilibre du lit des rivières. Les habitats piscicoles ont
ainsi largement disparu (appauvrissement des caches en berges ou des
substrats naturels) tandis que les pertubations hydrauliques ont engendré
des zones « lentiques », c’est-à-dire à faible vitesse d’écoulement, sur une grande
partie du linéaire.
Des travaux hydrauliques
destructeurs pour le milieu
L’état des berges :
L’abreuvement direct dans le cours d’eau est
encore très répandu. Il a un impact important sur
l’érosion des berges et la libération de matières
colmatant le lit de la rivière. En dehors de ce
problème, les berges sont parfois artificialisées
(palplanches, béton…), ce qui provoque aussi un
appauvrissement du milieu.
Les artificialisations (ici : tôles) restent très
ponctuelles mais leur impact est important
Cet abreuvoir a totalement détruit la berge
L’état de la ripisylve :
Les espèces inadaptées comme ce peuplier fragilisent
les berges sans apporter d’intérêt pour la rivière.
Dans sa chute, il aura emporté la berge à son pied
La ripisylve est la végétation présente sur les berges d’un
cours d’eau. Elle joue un rôle essentiel en terme
d’épuration de l’eau, de maintien de la berge
ou d’habitat.
Les altérations principales sur notre territoire
sont les coupes rases et le manque d’entretien.
Cependant, malgré une diversité d’âges et d’espèces peu
importante, la qualité globale n’est pas mauvaise car la ripisylve est continue et assez dense.
Parfois, la présence d’encombres (accumulation de débris
végétaux) pose problème sur l’écoulement de l’eau, notamment sur les ouvrages qui les retiennent. Leur enlèvement ne
doit cependant pas être systématique car ce sont aussi des
éléments apportant une forte biodiversité au milieu.
Les encombres sont
sources de vie dans la
rivière (habitat, alimentations) mais peuvent perturber l’écoulement du
cours d’eau
■
Ce petit seuil, infranchissable
pour les poissons, pourra
perturber fortement
la continuité
Les travaux
A l’issue du diagnostic, des propositions d’actions en
lien avec les problématiques connues et les attentes
locales, vont permettre d’envisager les interventions
les plus pertinentes. Il en découlera ensuite un calendrier pluriannuel d’actions (5 ans ou plus).
Quelles sont les interventions possibles ?
La continuité écologique :
Elle se définit par la libre circulation des espèces biologiques (notamment les poissons) et le bon déroulement
du transport naturel des sédiments. Notre bassin
possède d’innombrables ouvrages du plus petit
seuil aux grands ouvrages comme les 3 grands
barrages : Haute Vilaine,Valière et Cantache. Si
l’intervention n’est pas possible partout, bon nombre
d’« obstacles » peuvent être supprimés ou aménagés.
◆ sur le lit mineur : renaturation du lit, restauration
des habitats piscicoles, aménagement de seuils,
sur la végétation : entretien, plantation, gestion
des espèces non adaptées,
◆ sur les berges : protection vis-à-vis du bétail, aménagement
d’abreuvoirs,
◆ sur la gestion des encombres : enlèvement sélectif des dépôts
empêchant les écoulements,
◆ plus ponctuellement : aménagement de frayères…
◆
Enrochements
du fond de la rivière
Le lit majeur :
Il s’agit de l’espace potentiellement inondable par
la plus forte crue connue. Le lit majeur contient
les annexes hydrauliques d’un cours d’eau comme
les zones humides. Dans le cadre du diagnostic,
le bureau d’études a identifié l’occupation du sol des
parcelles riveraines au cours d’eau : urbanisation,
cultures, prairies naturelles, zones humides, etc.
Il a été noté l’effort important des agriculteurs
concernant la mise en place des bandes enherbées.
Les berges de cours d’eau sans protections
végétales entretenues sont rares sur le bassin versant.
museau
Les pompes à animaux
évitent que les ctement
s’abreuvent direière
dans la riv
Une très grande partie du linéaire
de cours d’eau diagnostiqué est
bordée par des bandes enherbées
Tous ces travaux permettront d’améliorer
le fonctionnement de nos rivières afin de
tendre vers le bon état écologique, qui
nécessite également une bonne qualité
physico-chimique. En plus des efforts du
syndicat, la contribution de tous les
acteurs est aussi nécessaire pour espérer tenir cet objectif. Une prise de
conscience générale de la nécessaire
préservation de ce milieu est également indispensable.
A la maison, gare aux produits d’entretien !
Produits d’entretien, lessives, shampoings, etc, libèrent
différents éléments, agents nettoyants ou de blanchiment, adoucissants, qui peuvent perturber le milieu aquatique et nécessitent des traitements d’épuration de l’eau.
Les mesures à prendre :
• pour les taches tenaces, faire tremper le linge ou
nettoyer les taches à la main avant de mettre en
machine,
• privilégier les détergents contenant des tensio-actifs
d’origine végétale (huile de coprah, noix de coco, colza)
ou les produits mentionnant un éco-label,
• diminuer les doses indiquées sur l’emballage,
• utiliser de l’eau chaude vinaigrée pour laver les vitres,
• ne pas utiliser d’adoucissant car les eaux distribuées
dans la région de Vitré sont douces.
Source : Pour que l’eau vive en Bretagne
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