Partie 1
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Chapitre 1 La diversité et la pertinence des modes de communication
Elles permirent aux médias de masse de garder une partie de la demande
des annonceurs, mais une partie seulement. À partir des années quatre-
vingt, on vit une forte progression des outils de communication autres que
les grands médias : communication sur lieux de vente et marketing direct, en
particulier. On prit alors l’habitude de classer les modes de communication
marketing en médias (publicité) et hors-médias (tout le reste), une distinction
qui n’a plus guère de sens aujourd’hui.
Dans les années quatre-vingt-dix, le développement du marketing
relationnel et des programmes de fidélisation entraîna celui de la commu-
nication individualisée dite « one to one ». Les progrès de l’informatique et
ses coûts décroissants autorisèrent ceux des bases de données individuel-
les, condition sine qua non du one to one. Au cours des dernières années,
Internet ouvrit de nouvelles perspectives à la communication individualisée
et interactive.
2/ Communication de masse, puis segmentée, puis individualisée :
un schéma simple mais souvent simpliste
Présenter l’évolution du marketing et de la communication en trois stades
successifs (masse, segments, individus) repose sur une idée juste : le besoin
croissant d’un marketing et d’une communication de mieux en mieux ciblés.
Mais ce schéma est trop simplificateur. Valable pour les produits de grande
consommation (B to C), il ne l’est pas dans le B to B (communication d’entre-
prise à entreprise), où le marketing et la communication one to one sont la
règle depuis toujours pour les grands comptes qui nécessitent une offre et
une communication sur mesures.
a) La communication one to one n’est pas la forme ultime
de toute communication marketing
On notera tout d’abord que ce qu’on désigne par one to one, recouvre deux
formes de communication :
– Des messages personnalisés. Cette personnalisation se limite souvent
aux nom et adresse du destinataire, le message étant le même pour des
milliers d’individus. Il s’agit en réalité d’une communication segmentée.
C’est le cas fréquent du marketing direct : mailings et e-mailings direc-
tement adressés aux publics cibles mais communs à chaque cible.
– Des messages individualisés dont le contenu et la forme sont spécifiques
à chaque destinataire. C’est la véritable communication one to one, fré-
quente dans les marchés B to B, beaucoup plus rare dans les marchés
de grande consommation.
Exemple
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Le téléopérateur d’un centre d’appels s’adresse à un prospect et commence par un « Bon-
jour Monsieur Dupont » (communication personnalisée) pour dérouler ensuite toujours
le même argumentaire. S’il est capable de sortir du discours convenu pour s’adapter aux
remarques de son interlocuteur, la communication devient alors individualisée, aux risques
et périls de la marque, qui ne contrôle plus la communication.