TABLE DES MATIERES
Durée:.........................................................................................................................................2
Objectifs spécifiques..................................................................................................................2
1. Les différenciations sociales ..................................................................................................2
1.1 Le clivage basé sur le groupe d’âge ................................................................................. 2
1.2 Le clivage basé sur la parenté : le clan.............................................................................3
1.3. Le clivage basé sur l’ordre..............................................................................................3
1.4. Le clivage basé sur la caste.............................................................................................4
1.5. La théorie fonctionnaliste................................................................................................4
1.6. Les théories de la stratification sociale ...........................................................................7
1.7 La théorie des classes sociales ........................................................................................8
2. Les inégalités de genre........................................................................................................12
2.1 Définition .......................................................................................................................12
2.2 Les types et sens divers..................................................................................................12
2.3 Les facteurs explicatifs des inégalités de genre .............................................................13
2.4 Conséquences.................................................................................................................13
Anthropologie et sociologie et générale
Enseignant : Madame NIKIEMA Rose
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Chapitre III. Les différenciations sociales et les inégalités
Durée:
2 jours
Objectifs spécifiques
À l'issue de ce chapitre, les compétences acquises vous permettront de :
Décrire les facteurs socio anthropologiques susceptibles d’influencer les faits
économiques;
Avoir une meilleure prise en compte de ces facteurs socio- anthropologiques
dans la conception, le suivi et l’évaluation des activités des ONG et des
associations; (la prise en considération des facteurs sociologiques et
anthropologiques est encore plus vraie dans les pays en développement où
l’imbrication de l’économique et du social est encore très forte)
1. Les différenciations sociales
Dans la première partie, on va voir comment diverses sociétés différencient et
hiérarchisent leurs membres : quels critères utilisent-elles et comment s’appellent les
groupes ainsi constitués?
On verra aussi comment l’approche fonctionnaliste fonde la hiérarchie dans le degré
d’utilité et ensuite à partir de là, peuvent s’élaborer les théories des classes et celles
des strates.
La différenciation se traduit le plus souvent en termes d’inégalité (pouvoir, prestige,
richesse); celles – ci étant ou non relue en termes d’injustice.
1.1 Le clivage basé sur le groupe d’âge
Toute société connaît une différentiation de rôles et de statuts.
La plus générale est celle basée sur le sexe. L’âge est aussi un critère de
différenciation.
A chaque étape de la vie sont attachés des droits et des devoirs spécifiques.
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Le passage d’une étape à l’autre est marqué par des rites spécifiques (les rites
de passage) qui sont des cérémonies essentielles d’intégration dans la société :
cérémonies autour de la naissance, mariage, puberté, mort.
Certaines rites se sont affaiblies maintenant et surtout monopolisées par les
institutions religieuses: religion chrétienne, islamique et autres.
1.2 Le clivage basé sur la parenté : le clan
- le clan repose normalement sur la parenté i.e sur la reconnaissance des liens
de sang et des liens d’alliance, ces derniers permettant, par les mariages, des
solidarités entre clans (cf. cl. LEVI-STRAUSS et l’échange des femmes dans
Anthropologie Structurale).
Par son appartenance à un clan, chaque personne est prise dans un
ensemble de droits et d’obligations réciproques, d’interdépendance et
d’entraide.
- Beaucoup de sociétés traditionnelles sont ainsi divisées en clans qui ne sont
que des groupes de parenté. La plupart des activités religieuses, récréatives,
économiques s’organisent en suivant les lignes de clivage entre clans.
L’organisation spatiale des villages reflète souvent ces clivages. (cf. les
Bororos dans les analyses de cl. LEVI-STRAUSS dans Tristes tropiques).
- Le clan est un groupe transversal aux différences d’âge, de statut, de prestige,
de richesse et de hiérarchie, qu’il intègre dans une logique d’harmonie interne
et de solidarité. Chaque clan intègre divers niveaux sociaux, divers groupes
d’âge dans une certaine solidarité.
1.3. Le clivage basé sur l’ordre
Exemple : l’ordre des notaires, l’ordre des militaires, des avocats, des médecins,
l’ordre religieux.
- L’ordre se fonde avant tout sur l’honneur : les différences de statut viennent
des différences dans la définition de l’honneur et des différents degrés
d’honneur.
- La propriété économique est loin d’être déterminante. Généralement, les
ordres sont structurés autour de valeurs morales : les ordres des professions
libérales s’inscrivent dans cette logique et insistent sur la valeur morale
minimisant l’importance de l’argent.
- L’ordre est en effet intangible; l’appartenance à un ordre subsiste à l’exercice
des fonctions qu’il suppose éventuellement; seul le fait de faillir à l’honneur tel
que défini par l’ordre peut en faire exclure.
- Les clivages qui séparent les ordres sont plus ou moins infranchissables : un
ordre est un groupement clos, qui a ses propres règles, son propre mode de
vie, sa propre conception de l’honneur.
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- Les interactions d’un ordre à l’autre sont très limitées et se restreignent
généralement au fonctionnel, à l’économique.
WEBER définit ainsi l’ordre (ou « état » ou « statut group »ou « stand »)
« Nous appelons ordre une pluralité d’individus qui, au sein d’un groupement
revendiquent efficacement :
- une considération particulière
- un monopole particulier à leurs conditions et qui est organisée
conventionnellement par les règles d’un mode de vie.
(in Economie et société, tome I, pp. 314-315, Ed. Plon, Paris).
Weber insiste donc ici sur le mode de vie et estime que l’on ne peut rendre
compte des hiérarchies sociales sans croiser ce mode de vie avec la « classe »
qui, elle, rend compte d’une localisation dans le processus de production.
Ordre des notaires ou chambre des notaires dans certains pays ; Au BF, l’ordre
résout des contentieux des notaires; il n’intervient pas dans l’étude de chaque
notaire; c’est l’interface entre la justice et les gens; il défend les gens qui
appartiennent à l’ordre.
1.4. Le clivage basé sur la caste
La caste est une forme fréquente en Inde, dans certaines sociétés d’Afrique.
Ex. de castes : les forgerons, les griots au Burkina Faso ; les intouchables en Inde
En Inde, la société de castes est comparable à la société d’ordre mais à la différence
que, dans les castes, l’élément hiérarchisant est le degré de pureté religieuse.
Des règles strictes définissent un régime distance/proximité pour chaque caste
(nourritures prohibées, interdits de toucher,…).
En Inde, les castes son subdivisées en sous-castes, ayant chacune leur mode de vie
et, en principe, leur profession ou leur métier.
Cas des forgerons qui exerce dans la forge et leurs femmes dans la poterie.
L’appartenance à une caste dépend de sa naissance (elle est héréditaire); il n’y a
pas de mobilité sociale « terrestre ». Les castes sont endogames.
1.5. La théorie fonctionnaliste : différenciation et évaluation
Elle ne correspond à aucune société particulière. C’est la manière la plus fréquente
de différencier les gens dans la société moderne. A partir d’elle, Marx parlera de
classe et d’autres auteurs parleront de strate.
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Le fonctionnalisme est une approche sociologique importante. Les fonctionnalistes
partent d’une question : quelle est l’utilité de la famille, de l’école, de la religion, du
travail,… pour la société? Les fonctionnalistes se posent la question de la fonction de
tout système dans la société. Pourquoi les différences sociales? Face aux
différences sociales, ils vont donc se demander : Quelle utilité ont-elles? A cette
question, ils répondent en deux temps :
La différentiation sociale est liée à la division du travail, à la diversité des
fonctions à remplir dans une société; elle engendre
L’évaluation sociale, i.e l’appréciation d’une valeur, d’une hiérarchisation qui
repose sur trois critères :
o L’utilité estimée pour la société
o Les connaissances requises et les difficultés de l’apprentissage
o Le degré et l’extension de la responsabilité
Les critiques faites à cette théorie reposent essentiellement sur le fait qu’elle se
fonde sur des jugements de valeurs.
L’utilité :
Risque d’être une « auto-définition » entraînant une « auto- récompense »
Fluctue d’une société à l’autre et d’une époque à l’autre au sein d’une même
société, selon les priorités de celle-ci (priorité à la défense? Alors position
élevée des militaires; priorité à la quête de sens ultime? Alors priorité aux
religieux? Priorité à la production? Alors position élevée des ingénieurs?...)
L’évaluation des connaissances :
N’est pas, elle non plus, objective : d’une part, plus les connaissances sont
théoriques, générales et systématiques, plus (la plupart du temps) l’évaluation
de celles-ci est élevée (opposition abstrait/concret, général/particulier,
théorique/pratique); d’autre part, à degré égal de généralité et de
systématisation, les priorités de la société situent plus ou moins haut les
détenteurs de connaissances
En outre, et toujours à degré égal de généralité et de systématisation, les
connaissances vont être différemment appréciées selon qu’elles sont
considérées comme allant dans le sens d’un renforcement de la société en
place ou, au contraire, comme porteuses de critique ou simplement de
questionnement de celle-ci (sauf lorsque ce questionnement est valorisé)
L’extension de la responsabilité est, théoriquement au moins liée à la généralité des
connaissances puisqu’il s’agit de diriger les activités d’un nombre plus ou moins
grand d’autres hommes ou encore de prendre des décisions dans un domaine jugé
important soit pour un individu (responsabilité du médecin) soit d’emblée pour la
collectivité (responsabilité politique).
Remarque : double sens du terme :
Responsable = « ayant la charge de » mais aussi « devant répondre de »; ce
deuxième aspect impliquant théoriquement la nécessité de « rendre compte aux
autres » et, à partir de là, éventuellement, d’encourir des sanctions.
Se fondant ainsi avant tout sur l’utilité pour expliquer les différences de statut et de
reconnaissance sociale, le fonctionnalisme se voit largement critiqué dans la mesure
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