2012
Inclus : une interview exclusive de Philippe
Frémeaux !
L’entreprise citoyenne/
Dossier pédagogique Printemps
de l’Industrie
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I° Les SCOP dans les programmes de SES et d’ECJS
Dans le programme 2011 de 1ère ECJS : Thème 3 (au choix) - L’engagement
politique et social
* Les partis politiques * Les syndicats, acteurs de la démocratie sociale
Commentaire Dossier pédagogique du CRDP :
On utilisera la vidéo : http://crdp.ac-amiens.fr/visages/page91/page91.html pour réfléchir sur le
rôle des syndicats, et les deux autres vidéos pour présenter les SCOP.
Dans le programme de seconde de SES 2010 : ( extrait du BO)
II. Entreprises et production
Qui produit des richesses ? * En prenant appui sur quelques exemples
significatifs,
on sensibilisera les élèves à la diversité des
entreprises selon la taille, la nature de leur
production, leur mode d’organisation. On précisera
en quoi le rôle économique spécifique des
entreprises les distingue d'autres organisations
productives (administrations, associations).
Commentaire Dossier Pédagogique :
Il s’agira donc de présenter les différentes formes d’entreprises, sans oublier les SCOP. Les vidéos
sur les entreprises du CRDP trouvent ici une utilisation idéale, soit comme outil de travail principal,
soit comme préalable à une visite d’entreprise. N’oubliez pas que le bus est financé par le Conseil
régional lorsque le déplacement se fait en région Picardie.
Dans le programme 2011 de SES de première ES : (extrait du BO de
2011) :
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Thèmes Notions Indications complémentaires
2. La production dans l'entreprise
2.1 Comment l'entreprise produit-elle ?
Facteurs de production,
coûts (total, moyen et marginal),
recettes (totale, moyenne, marginale),
productivité, loi des rendements décroissants
Après avoir présenté la diversité des entreprises, on montrera que les choix du
producteur portent à la fois sur la combinaison des facteurs de production et sur le volume de
la production. On introduira les notions clés de l'analyse de la production de l'entreprise,
notamment la loi des rendements décroissants.
Commentaire Dossier Pédagogique :
On nous propose à nouveau de présenter la diversité des entreprises. La présentation des SCOP est
donc toute indiquée, et permet un premier croisement des regards économiques et sociologiques.
Dans le programme 2012 de SES de terminale SES : (extrait du BO de
2012)
1. Croissance, fluctuations et crises
1.1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
Notions : PIB, IDH, investissement, progrès technique, croissance endogène, productivité
globale des facteurs, facteur travail, facteur capital.
Indications complémentaires : En s’appuyant sur le programme de première, on
s’interrogera sur l’intérêt et les limites du PIB comme mesure de l’activité économique. On
montrera que le PIB ne reflète pas l’évolution du niveau de vie des populations et qu’il
convient de se référer à d’autres indicateurs. L’étude de séries longues permettra de procéder
à des comparaisons internationales. À partir d’une présentation simple de la fonction de
production, on exposera la manière dont la théorie économique analyse le processus de
croissance. On fera le lien entre la productivité globale des facteurs et le progrès technique et
on introduira la notion de croissance endogène en montrant que l’accumulation du capital,
sous ses différentes formes (physique, technologique et immatériel, humain et public)
participe à l’entretien de la croissance. On soulignera que la croissance économique, loin
d’être harmonieuse et continue, est le plus souvent la résultante d’un processus de destruction
créatrice. En liaison avec l’innovation, on mettra l’accent sur le rôle des institutions et des
droits de propriété.
Commentaire Dossier pédagogique CRDP :
Sans y passer trop de temps, on peut présenter l’économie sociale et solidaire comme un
exemple d’une alternative entre le refus du capitalisme et sa célébration. Le
questionnaire sera alors l’occasion de vérifier les acquis du vocabulaire lié à l’entreprise.
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Une interview exclusive de Philippe Frémeaux
Philippe Frémeaux est éditorialiste au magazine économique Alternatives économiques et président
de la société coopérative éponyme. Il collabore également à France Info et à France Culture. Il a
aimablement accepté de répondre aux questions d’une professeur de SES, pour le dossier
pédagogique du Printemps de l’industrie 2012 ( CRDP de Picardie)
Bibliographie
Comprendre l'économie soviétique, en collaboration avec Christine Durand, 1985.
Sortir du piège - la gauche face à la mondialisation, 1999.
Petit dictionnaire des mots de la crise, illustrations par Gérard Mathieu, 2009.
La nouvelle alternative? Enquête sur l'économie sociale et solidaire, aux Editions Les Petits
Matins, juin 2011.
- Printemps de l’Industrie : Philippe Frémeaux, on parle actuellement beaucoup de salariés
qui sauvent leur entreprise en difficulté et donc leur emploi, en la transformant en SCOP.
Est-ce une solution miracle pour éviter la faillite ?
- Les Scop ne sont pas une solution sociale magique pour les entreprises en grande difficulté.
Une Scop, c’est une entreprise le pouvoir appartient aux salariés. les dirigeants sont
élus ; chaque associé a une voix, quelle que soit la part du capital qu’il détient, et un
capital, apporté pour l’essentiel par les salariés. Mais tout cela ne produit pas de miracle :
comme dans toute entreprise, une Scop n’est viable que si elle ne dépense pas plus que ce
qu’elle gagne. A condition qu’elle dégage suffisamment de marge pour investir et assurer
son développement. Quand la viabilité d’une entreprise en difficulté est très fortement
compromise, ce n’est pas l’adoption d’un statut Scop qui peut changer les choses.
-PI : « Pourriez-vous nous expliquer pourquoi certaines reprises en SCOP ne fonctionnent
pas bien ? »
- Philippe Frémeaux : « Les projets de reprise sont souvent condamnés à l’échec parce
qu’entre le moment l’entreprise dépose son bilan et la décision de cessation de
paiement, une partie des clients, inquiets à juste titre, sont partis vers d’autres fournisseurs,
tandis qu’une partie des salariés, parfois les plus indispensables, ont trouvé un nouveau
boulot. »
-PI : « La reprise en Scop concerne-t-elle seulement les entreprises en difficulté ? »
Absolument pas. Des milliers de dirigeants de PME vont partir à la retraite dans les
prochaines années sans avoir toujours de successeurs. Les pouvoirs publics devraient donc
faciliter les montages financiers permettant au collectif des salariés de se porter acquéreur.
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-PI : «La dynamique des SCOP vous semble-t-elle particulière ? »
-Philippe Frémeaux : «En effet, elle l’est. Le fait d’être élu ne dispense pas d’organiser les
conditions du dissensus. Il faut une structure exécutive, sans pour autant sombrer dans
l’autoritarisme et le non dialogue»
-PI : «Concrètement, comment vous organisez-vous pour instaurer un vrai dialogue ? »
-PF : « Il faut de réels espaces d’expression. A Alternatives Economiques, nous organisons
deux fois par an des réunions en dehors de la direction. Puis en Assemblée générale, les
questions remontent, et nous pouvons y répondre en temps réel. Ces questions donnent
parfois lieu à des débats houleux, lorsqu’il s’agit de choses qui divisent l’entreprise ».
-PI: «Dans une SCOP, a-t-on plus de chance de connaître une promotion interne
importante ? »
-PF : «La SCOP n’empêche pas les différences culturelles. Les univers culturels des uns et des
autres sont parfois trop différents pour qu’il y ait une vraie mobilité sociale. »
- PI : «Avez-vous une politique spécifique dans ce domaine ? »
-PF : « Nous sommes conscients du fait que nous offrons peu de possibilités réelles de
promotion. Mais les gens peu qualifiés sont plutôt mieux payés qu’ailleurs, ce qui limite leur
envie de partir. Par ailleurs, nous rencontrons exactement ce dont nous parlons dans nos
pages : les gens les mieux formés sont aussi ceux qui bénéficient le plus de la formation
continue. »
- PI: « L’ambiance d’une SCOP est-elle plus détendue que celle d’une entreprise
classique ? »
- PF ( souriant) : «le fait d’être en coopérative n’est pas structurant en soi, ce n’est pas
quelque chose qui peut faire l’unité du service . Du coup, cela favorise les conflits internes,
car beaucoup de choses doivent être réglées par les salariés eux-mêmes. Cela dit, il ne faut
rien exagérer, nous connaissons peu de conflits ici. »
-PI : «Le fait d’avoir été une SCOP dès le départ est-il important selon vous ? »
- PF : «En effet, c’est un point fondamental. Les SCOP créées sont des sociétés d’égaux, qui
se fréquentent en dehors du travail. Celles qui sont reprises par les salariés lors d’une
succession ou d’un plan social ont une hiérarchie sociale classique. La problématique est
donc très différente pour une SCOP reprise ou créée. »
-PI : «Beaucoup de patrons se plaignent des jeunes salariés, décrits comme paresseux et
indisciplinés. Est-ce votre cas ? »
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