Préalable Répondre oralement aux questions qui suivent.

CARTES POSTALES FRANÇAISES :
SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE PREMIER DEGRÉ
Objectif général
Dégager la notion de propagande à travers l’étude de cartes postales.
Objectifs spécifiques
Lire des cartes postales, les classer.
Analyser des cartes postales de la Grande Guerre et dégager les valeurs qu’elles véhiculent.
Réaliser une synthèse.
Préalable
Demander aux élèves de rapporter en classe des cartes postales sans en préciser le genre.
À partir de ce corpus, classer ces cartes pour définir les catégories :
carte postale souvenir de vacances ;
carte postale pour fêter un événement particulier (anniversaire, mariage…) ;
carte postale humoristique ;
autres…
La taille, le format, l’illustration, le texte imprimé peuvent donner lieu à des observations en ce qui concerne
l’évolution de la carte postale depuis la Grande Guerre, l’idéal étant d’en disposer.
On ne s’intéressera pas à la partie réservée à la correspondance des cartes postales pour ne pas faire
preuve d’indiscrétion.
Intéressons-nous à la carte postale de souvenir, des catégories citées plus haut celle qui se rapproche le
plus de notre sujet d’étude.
Répondre oralement aux questions qui suivent.
Dans quels endroits achète-t-on des cartes postales souvenir ?
Sur son lieu de vacances, à la poste ou dans des magasins de souvenir proches de lieux
remarquables que l’on a visités ou par lesquels on est passé...
À qui adresse-t-on ce genre de carte postale ?
À sa famille, ses amis, ses voisins, ses camarades de classe, ses relations de travail, toute personne
à qui on a pensé pendant son séjour…
Pour quelle(s) raison(s) ?
Pour montrer aux gens que l’on pense à eux, parce qu’eux-même nous ont envoyé des cartes
postales, parce qu’ils nous rendent un service pendant notre absence…
Quels sont les côtés pratiques de la carte postale et leur intérêt par rapport à la lettre, pour celui qui
l’envoie et pour celui qui la reçoit ?
Un texte court aussi bien à écrire qu’à lire, peu de manipulation (pas d’enveloppe), au recto une
illustration qui peut rester en exposition quelque temps chez celui qui l’a reçue et que souvent on a
choisi en fonction de ses goûts.
Au contraire, quels reproches peut-on faire à la carte postale ?
Tout le monde peut la lire, on est limité par la place pour écrire, une grande place (la partie droite) est
réservée à l’adresse du destinataire.
Pour la suite de la séance, utiliser le classement des cartes postales proposé par la banque de données et
imprimer celles retenues.
La carte postale pendant la guerre
Partir de ce qui a été dit au cours du questionnement et se resituer dans le contexte de la guerre pour
expliquer ce qui a fait le succès de ce mode d’information, que ce soit à l’arrière pour donner des nouvelles
au soldat sur le front ou sur le front pour donner de ses nouvelles à l’arrière.
Pour plus d’informations, lire le texte « la représentation du soldat à travers la carte postale ».
Il sera profitable de proposer aux élèves, en fonction de leur niveau, un classement qui peut prendre
différentes formes :
la représentation donnée du soldat (allemand ou français) et de la sympathie ou antipathie qui lui est
portée ;
l’image de l’autre, l’ennemi allemand (simple soldat, officier ou empereur) ;
représentations de l’arrière, représentations du front (société civile et société militaire) soit à partir de
la totalité des cartes postales de la banque de données, soit à partir d’une sélection faite par
l’enseignant et imprimée.
Représenter la société française en guerre
documents de référence (en annexe) : cp_034 - cp_035 - cp_036 - cp_037 - cp_038 - cp_039 - cp_040 -
cp_041 - cp_042 - cp_043 -
Le conflit s’installe dans la durée. Très vite l’arrière comme le front éprouvent le besoin de correspondre.
L’échange de lettres a fait l’objet d’autres recherches et proposition d’activités (voir le site France-Bleu
consacré à l’exposition « Paroles de Poilus, Paroles de paix ».)
Ce qui fait le succès de la carte postale, c’est ce qui a été dit plus haut. De plus, les illustrations proposées
véhiculent un discours officiel et une image de la société française dans laquelle il est facile de se
reconnaître.
Faire découvrir oralement ce qui suit :
un vocabulaire souvent simple, celui des couches populaires ainsi qu’un humour pas très raffiné mais
accessible à tous ;
des représentations du soldat conformes à celles qu’imagine l’arrière : fidèle au poste, doté de
courage et farouche ;
la carte postale rapproche ceux que la guerre a éloignés : le mari et l’épouse, l’enfant et le père, le
frère et la sœur ;
les différentes couches sociales sont représentées dans la carte postale : chacun à sa place et
suivant ses capacités participe au combat contre l’ennemi, que se soit le paysan, l’ouvrier ou le
bourgeois.
Représenter le soldat ennemi
documents de référence (en annexe) : cp_002 - cp_009 - cp_010 - cp_012 - cp_013 - cp_014 - cp_015 -
cp_016 - cp_026 - cp_027 -
Objet de propagande, la carte postale présente de l’ennemi une image conforme, elle aussi, au discours
officiel tenu sur les Allemands. Ces stéréotypes se retrouvent dans la presse illustrée de l’époque, dans les
journaux : l’ennemi est présenté comme un barbare dénué de culture que l’on se doit de combattre dans la
mesure où il s’attaque à la civilisation représentée par la France.
Quelles sont ces représentations ?
Les faire découvrir oralement :
un gorille ;
un porc ;
un chien servile ;
un homme préhistorique, voire le représentant d’une peuplade primitive : Indien, Noir (ce qui en dit
long sur l’image que l’on se fait des peuples non blancs à l’époque), paysan du Moyen-Âge,
cannibale, le tout sur fond de cruauté, de férocité.
Représenter l’empereur d’Allemagne
documents de référence (en annexe) : cp_001 - cp_003 - cp_004 - cp_005 - cp_006 - cp_007 - cp_008 -
cp_011 -
La politique inspire aussi des séries de cartes postales prenant pour cible l’empereur d’Allemagne,
Guillaume II ainsi que la famille impériale et les chefs militaires allemands. À l’Allemagne est attribuée la
responsabilité de la guerre, le régime allemand étant assis sur des valeurs militaires et guerrières (on
rappelle que l’empire allemand est née d’un précédent conflit avec la France républicaine en 1870-1871).
N’ayant pas été élu par son peuple, l’empereur accède au pouvoir à la mort de son père Frédéric III. Il est
une survivance du passé, un anachronisme pour la France qui a fait sa Révolution il y a un peu plus de 100
ans.
Guillaume II endosse la responsabilité des malheurs que supporte la France et qu’il fait aussi supporter à
son peuple ; son héritier le Kronprinz est souvent représenté en voleur les poches pleines de montres, une
pince monseigneur à la main.
Comment représente-t-on Guillaume II dans la carte postale ?
À faire découvrir oralement :
en tyran ;
en ennemi de l’humanité ;
en descendant d’Attila, des Huns ;
en antéchrist ;
en boucher.
Quel sort voudrait-on lui réserver ?
À faire découvrir oralement :
pendu ;
crucifié ;
envoyé en enfer ;
fusillé.
Synthèse
Alors que le soldat français est valorisé et considéré comme un héros doté de qualités guerrières et
humaines, l’Allemand est rabaissé, voire déshumanisé. L’empereur, ses soldats et le peuple allemand dans
son ensemble sont assimilés au mal et objet de haine. Ceci justifie la guerre et explique en partie l’adhésion
de la société française tout entière.
D’autres séries de cartes postales traitent de sujets plus difficiles à exploiter avec des élèves de l’école
primaire.
Pour ce faire, nous vous renvoyons aux fiches d’interprétation suivantes :
le patriotisme culturel (28 à 33)
le patriotisme civique (44 à 49)
le patriotisme social (17 à 25)
cp_034
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