Introduction
Après trois années de formation au sein de la Haute école de théâtre de Suisse
romande, je m’apprête à entrer dans le milieu professionnel. Je me pose alors un certain
nombre de questions. La plus présente à mon esprit est certainement celle-ci : quelle
comédienne ai-je envie de devenir ?
Depuis quelques années, en tant que spectatrice, j’assiste à l’émergence de plus en plus
forte d’une nouvelle vague de théâtre. Un théâtre proche de l’art plastique voire de la
performance. Le travail de l’un de ces créateurs de nouvelles formes m’a particulièrement
intéressée au fil des ans. Il s’agit de celui de la Societas Raffaello Sanzio, menée par l’italien
Romeo Castellucci. J’ai vu en effet plusieurs de ses spectacles et ceux-ci m’ont toujours
fortement marquée. Je ne suis pas toujours enthousiasmée par ses créations, mais malgré cela
il m’en reste des images qui me hantent, me poursuivent. Au milieu de ce théâtre hybride de
formes, qui se développe, son travail me semble particulièrement important.
Relié à mon questionnement sur ce que je souhaite vivre dans mon métier, je me
demande alors quel peut être le rôle du comédien dans ces nouvelles formes théâtrales. En
quoi est-il encore un interprète ? Comment moi, jeune comédienne issue d’une formation pour
le moins classique, je peux exister dans ce style de créations ?
Pour m’aider à répondre à ces interrogations, j’ai décidé de m’appuyer exclusivement
sur le travail de la Societas Raffaello Sanzio.
En effet, le metteur en scène italien opère un déplacement de la place de l’acteur. C’est
ce glissement qui m’intéresse. Vers où mène-t-il notre rôle ? Quelles sont encore nos
possibilités d’interprètes ?
Il me semble alors, pour commencer mon étude, qu’il est nécessaire que je définisse la
notion d’acteur. Qu’est-ce qu’un comédien, vaste question à laquelle je vais tenter de
répondre afin de mieux comprendre ce qui se joue à ce propos dans le théâtre de la Societas
Raffaello Sanzio.