DOSSIER DE PRESSE
Hey Girl !
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MIS E E N S CE N E
ET S C E N O G RAP HI E
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OM E O
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A STELL U CC I
DU
24
A U
29
M A R S
2009
mardi, vend r ed i, s a m edi 20h
merc redi , j eudi 19h
dimanc h e 17 h
CO NT AC T
Ch ristin e Fe r rie r
+ 41 / ( 0)22 8 09 6 0 83
cfer rie r@c omedi e.c h
St ép hani e Chas s o t
+ 41 / ( 0)22 8 09 6 0 73
schas s ot @c o medi e. c h
www.co m edi e .ch
Autour du spectacle
Jeudi 26 mars à lissue de la représentation
Rencontre avec Romeo Castellucci
Hey Girl !
Socìetas Raffaello Sanzio
Texte, mise en scène et scénographie Romeo Castellucci
Avec :
Silvia Costa
Victorine Mputu Liwoza
et 40 figurants genevois
M
Scott Gibb ons
S
tatique et dynamique
Stephan Duve
Directeur du plateau
Sergio Scarlatella
Technique d es éclairages
Giacomo Gorini
Technique d u plateau
F
ederico lepri
Réalisatio n sculptures de scène
Plast ikart
-
Istvan Zim mermann
Assistance de prod uction
Eugenio Resta
Production Odéon-Théâtre de l'Europe
avec Festival d'Automne/Paris, steirischer herbst/Graz,
Le Maillon-Théâtre/Strasbourg, de Singel/Anvers, Productiehuis/Rotterdam,
Cankarjev dom/Ljubljana, Trafò House of Contemporary Arts/Budapest,
Socìetas Raffaello Sanzio ;
et l'appui de l'Institut Culturel Italien de Montréal en collaboration avec
Le Carrefour international de théâtre de Québec.
Linspiration pour le titre de ce s pectacle mest venue un jour dans ma ville quand, bloqué
à un carrefour, jobserv ais un groupe de filles attendant devant larrêt de lautobus. Leurs
sacs étaient bourrés et leurs visages fort maquillés. Chacun e attendait son autobus.
Tellement despace auto ur. Elles ne se parlaient pas. Elles ne se rega rd aient pas.
Dans lattente du feu vert - à cet ins tant-là - le titre du spectacle mest venu à lesprit . Dès
lors je nai fait que suivre ces deux mo ts. Jai attendu. E jai attendu encore. Ce qui ses t
passé après , je ne le sais pas; j e crois pourtant quil a à faire avec le portrait dun cœur
de lhomme.
Quelquun se réveille, s e lève, se prépare pour sortit. Sort. Fin de lhistoire.
Ceci pourrait être le temps dune journée, ou dune période de lannée, comme un
calendrier.
Romeo Castellucci
Hey You !
par Nicholas Ridout
Hey Girl, ou la lang ue comme geste. Un bout de langue qui ne peut faire son travail
quavec la participati on de la main et de loeil. Cela peut être un hochement de tête, un
doigt pointé et un sourcil qui se relève. Hey Girl. Un salut laconiq ue, un moment de
reconnaissance . Ou peut-être, plus férocement, un appel, une sommation à comparaître.
Hey Girl. Pl us dune foi s, cependant, sur les lèvres damis italiens , ces mots sonnaient
comme le nom dun célèbre philoso phe de lhistoire. Hegel.
Nous pourrions penser à la pra tique du théâtre comme à une sorte darc héologie du geste,
et au théâtre lui-même comme à une archive de gestes récupérés, ranimés et exhibés en
public. Pratique qui ne va pas sans quelques dangers. Récupére r et ranimer revien t à
restaurer quelque chose dune expérience his torique vécue, mais aus si, potentiellement,
du fait de cette restauration, à la couronner par une sorte din évitabilité ou dinsistante
anhistoricité : à la produire non comme artefact historique contingent, mais comme fatalité
manifeste. Vo us aurez toujours été destinée à entendre des voix, à prendre les armes
contre les Anglais et à mourir sur le b ûcher, ne st-ce pas, Jeanne ?
Se pourrait-il quil en aille de même avec notre jeune fille ordinaire ? Sa fatalit é gît-elle
dans tel geste qui rejette ses cheveux en arrière, dans tel autre qui tire avec précisi on sur
le bord dun T-shirt ? Ou peut-êt re dans la terminologie instantan ément codifiée de son
profil My Space ? Ces tics et ces tremblements de ladolescence ne pourraient -ils être une
contrainte aussi puissa nte que le fait de b randir une épée mythique ou de se livrer sans
réserve à une passion s ans espoir ? Jeanne ? Juliette ?
Le théâtre, après tou t, est lendroit où, nu it après nuit, la reproduction du geste dabord
intentionnelle, bientôt presque involontai re informe une physiologie, fraie des voies dans
le corps par lesquelles quelquun dautre fe ra son apparition. Ce qui pourrait nous amener
à penser que tout ce perfectionnement du mouvement et de lexpres sion en vue de la
présentation sur scène nest quune intensi fication de la façon dont nous nous dépl açons
et nous produisons nous-mêmes dans ce qui passe pour être le monde réel. Le théâtre
imite notr e constan te auto-imita tion, jusquà ce que tout, de nous, soit dans la boîte,
parfaitement, ma is pour quelquun d autre.
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