LA DOULEUR DAMS LES SEPT LIVRES DES E P I DDU ~CORPUS ~ ~ HZPPOCRAZXQ~ESSAI S U R LA COlSTITUTIOlP D'UN VOCABULAIRE ET SON EXPRESSIOIP L-CALE Mémoire présenté à Ia Faculté des études supérieures de l'Université Laval pour l'obtention du grade de maitre ès arts (M.A.) Département des littératures FACULT~ DES LETTRES UNIVERSIT~ LAVAL Q Barbara Martel, 2000 National Library Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions and Bibliographie Services Acquisitions et services bibliographiques 395 Wellington Street Ottawa ON K1A ON4 Canada 395. rue Wellington Ottawa ON K I A ON4 Canada Your fi& Votre rdfënince Our rYe Notre refBrence The author has granted a nonexclusive licence allowing the National Lîbrary of Canada to reproduce, loan, distribute or sell copies of this thesis in microfom, paper or efectronic formats. L'auteur a accordé une licence non exclusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la fome de microfiche/^ de reproduction sur papier ou sur format électronique. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts from it may be printed or otherwise reproduced without the author' s permission. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation. Résumé Fruit d'une analyse lexicologique portant sur le vocabulaire de la douleur dans les sept traités des E@&rnies, tirés de la Collectionh@pomutique,ce mémoire de -trise se divise en trois grandes parties. D'abord, nous nous sommes livrée à une réflexion méthodologique qui permit d'élaborer un champ sémantique (&è, aalgos, punos) ainsi qu'une grille analytique componentielle. Ensuite, nous avons étudié l'environnement syntaxique des termes étudiés; déjà les prémices d'un micro-système lexical apparurent avec les différentes signj7catiomY oppositionneUes et fonctionnelles, des termes qui expriment la douleur. Enfin, les désignafions des termes dévoilèrent les représentations conceptueiles de la douleur en contexte médical. Ainsi, cette recherche révéla Ies diffërents caractères des termes traduisant la dodeur, laquelle reflétait a la fois une force active et même cuisante, une douleur sourde et interne voire une affection ainsi qu'un état pénible. Avant-propos Lapeau humaine sépare le monde en dauc espaces. Côté couleurs, Coté douleurs... - Paul VaIéry, Mauvaises pensées et autres. Au terne de ce périple riche en savoirs et en émotions, je ne peux manquer d'exprimer ma gratitude envers ceux et celles qui m'accompagnèrent dans cette odyssée par l e m vœux et Zeurs gestes. D'abord, je remercie le Fonds FCAR, le Hannah Institute for the History of Medicine (AMS inc.), l'université Laval ainsi que la Société Canadienne d'Histoire de la Médecine pour m'avoir donné le soutient hancier et moral nécessaire aiin d'arriver à bon port. Je dois également toute ma reconnaissance a mon directeur, Monsieur Gilles Maloney, dont la patience, I'enthousiasme et la présence m'épaulèrent sans réserve lorsque la mer était houleuse. Mille mercis égaiement aux professeurs parfois d'autres rivages : Mme Française Skoda, M. Paul Potter et M. André DaviauIt pour leur accueil, leurs encouragements et leurs sourires qui me donnèrent vraiment le vent dans les voiles. Sans oublier mes parents et mes arni(e)s, qui furent tendrement de véritables compagnons de galère malgré la tempête, je songe notaniment à Hélène, Charles, Isabelle, Pascalle, Benjamin Nam et Annick Enfin, une pensée particulière pour feu Mme Monique Delaulne-Ségal qui, la première, m'insuffla le désir de la Grèce, le goût de sa mer vineuse; que ce mémoire Iui soit dédié. Table des matières Introduction O. 1.Pertinence d'une étude IexicoIogïque O, 1.1. Les études de vocabulaire 0.1.2. Lexique générale et lexique de spécidité 0.1.3. La langue médicale 0.2-Présentation des corpus de textes 0.2.2. Le Corpus hippocratique 0.2.2. Les Epidémies Chapitre f Méthodologie et constitution da vocabddre spécifique de la douïeur :champ sémantique et procédés de formation 1.1.Présentation des méthodes d' anaIyse 1.1.1. Méthode de la définition par inclusion et méthode des stéréotypes/prototypes 1.1.2. L'analyse sémique ou componentielle 1.2.Lesrelations sémantiques et la polysémie 1.2.1. Les relations de hiérarchie/d'inclusion et les reIations d'équivalence/d'opposition 1.2-2. Lapolysémie I .3.L'expression lexicale de la douleur 1.3.1. Présentation du champ sémantique 1.3-2. Problèmes et écueils 1.4.Procédés morphologiques de Ia formation des mots 1.4-1. Les principes morphofogiques de dérivation et de composition 1.4.2. Constitution des lexèmes du champ morphosémantique de la douleur Chapitre II: Etude sémantique du vocabulaire de la doalear : analyse syntagmatique et si-cation dans le discours médical 2.1.La famille de 6 % ~ 2.2.La famille de 3 y 0 ç 2.3 La famille de z h o g 2.4Les f e I I e s de Ahzq et de ~r&g Chapitre III: Etude sémantique du vocabuiaïre de la douleur : annlyse paradigmatique des désignations des référents sémantiques 3.1Lafamille de 68hq 3.2.La famille de ahyu5 3.3La famille de n h o 5 Conclusion Bibîiographie Annexe A G d e d'analyse componentielle Annexe B Les familles lexicales incluses et les familles lexicales excluses du champ sémantique de la douleur mexe c Liste des œuvres Annexe D Liste des occurrences 0.1. Pertinence d'une étude lexicologique 0.1.1. Les études de vocabuïaire Un génksement étouffé, le visage grimaçant... la douleur constitue véritablement un signe linguistique dans toutes les acceptions de ce terme. En effet, les cris, les hurlements, les spasmes corporels forment certes l'expression de cette traduction de lYindicÏble,mais il y a également les mots qui s'efforcent depuis toujours de rendre une idée qui chevauche l'émotion et la sensation. Ainsi, nous abondcjns dans le sens de AL Schwob en reconnaissant que: « La douleur est avant tout un langage. Un langage verbal fait de mots, d'images, de comparaisons- indispensables tant il est nifficile de faire comprendre à l'autre ce que l'on endure- et un langage non-verbal fait d'attitudes, de comportements. Ces éléments font que toute douleur est unique, particulière à chaque individu. (...) . Mais en tant que langage et moyen d'expression du corps et de I'espnt, eue est, en elle-même et par le comportement qu'elle entraîne, un révélateur cruel de la personnalité n'. Les langages gestuel et verbal des patients grecs de l'époque classique s'étant tus a jamais, notre corpus d'étude ne nous permet point d'embrasser le concept de la douleur en tant que sémiologie. Néanmoins, les témoignages écrits des médecins se prêtent bien a une étude lexicologique qui vise à dégager la structure du vocabulaire et en définitive, un concept plus ou moins précis de cette notion La pertinence d'une étude de vocabulaire trouve sa justification dans le lien même qui unit le langage à la réalité. Ainsi, E. Benveniste résume clairement Ia fonction du langage: - 1 M. Schwob, La Douleur, Paris,Flammarion, Dominos, 1994, p. 62. L'auteur, qui est également médecin, ajoute que Ie message du douloureux peut influencer I'entourage dans la mesure où il traduit I'impact de Ia douIeur sur les plans physique, moral et psychique de l'organisme avec les conséquences affectives entraînéesVoila qui apparaît significatif dans la mesure où, dans le présent travail, I'expression de la douleur ne sera pas étudiée depuis le patient, celui qui soufEie, mais depuis Ie médecin. « LR langage re-produit l a réafité, Cela est à entendre de Ia mamière l a plus littérale: la réaüté est produite à nouveau par le truchement du langage, CeLui qui parie fait renaître pz-son-dis~otus-Ir6v&enient e - s o n expéniencede l'événement, Le langage reproduit Ie monde mais en Ie soumettant à son organisation propre. Ii est le Jogos, discours et raison ensemble, comme I'ont vu les Grecs. (.,.), C'est en fait d a m et de par la langue qu'individu et société se déterminent muhiellement n2. Or le vocabulaire devient ici la pierre angulaire d'une telle représentation du découpage de la réalité dans la mesure où il assume une doubte fonction soit, pour le patient, de rendre tant bien que mal son expkrience individuelle, singulière et douloureuse dans sa relation avec le médecin et, pour le médecin, de «traduire » lYinvisLblepar le vis&le, d'exprimer verbalement au moyen de la description son regard clinique. Le vocabulaire3 confienten quelque sorte la société, son expression et ses idéologies que ce soit dans une perspective synchronique ou diachronique. En fait, notre étude empruntera I'optique du sémantisme social tel qu'il est compris par E. ~enveniste~, c'est-à-dire le vocabulaire 2 E.Benveniste, « Coup d'cd sur Ie développement de la linguistique», C- R Académie des Imcnptions et belles-lettres, Librairie Kiincsieck, Paris, 1963= Problèmes & linguisrique générale (PLG), tome ï, chap. II, Paris, Gallimard, Tel, 1966, p. 24-25. 3 Certes, nous préconisons l'approche lexicologique mais en omettant Ies contingences de notre corpus de textes anciens, une étude sérniologique aurait été sans doute plus prometteuse du point de n i e culturel. Nous reconnaissons aisément les limites de notre travail dans les propos de E. B e n v h s t e sur les recherches Iexicales perçues comme Ie dénominateur commun de la langue et de la société: « Il y a natureliement des manières plus faciles d'aborder la question, mais qui en réalité la transforme; par exemple l'étude de l'empreinte culturelle dans la iangue. En pratique, on se borne au lexique. Ce n'est plus dors de Ia langue qu'il s'agit, mais de la composition de son vocabulaire, » dans « Tendances récentes en linguistique générale », J d & Psycho~ogre,P-UI., Paris, janvier-juin, 1954 = PLG 1,chap. ï, p. 15. Sans doute sommes-nous consciente d u reflet partiel de la réalité que constitue la lexicologie, néanmoins une telie approche demeure privilégiée pour aborder la langue médicale et son partidarisrne comme nous le verrons plus loin. 4 E. Benveniste considère ainsi la langue comme l'interprétant de la sociérté: « La langue entoure de toute part la société et la contient dans son appareil conceptuel mais en même temps, en vertu d'un pouvoir distinct, elle configure la société en instaurant ce qu'on pourrait appeler le sémantisrne socid C'est cette partie de la langue qui a été le plus souvent étudiée. Elle consiste, surtout mais non pas exclusivement, en désignations, en faits de vocabulaire. Le vocabulaire fournit ici une matière très abondante où puisent de toute main les historiens de la société et de la cdture. Le vocabuIaire conserve des témoignages irremplaçables sur les formes et les phases de l'organisation sociale, sur les régimes politiques, sur les modes de production qui ont été successivement ou simultanément employés, etc. Comme c'est l'aspect le mieux exploré de la relation de la langue à la société, de la langue comme ensemble et comme système de désignations, par conséquent constante, constamment renouvelée, nelh società e n e l h tecnica, éIargie-,. » dans « Structure de la langue et structure de la société », Lingua* Convegno internazionale Olivettï, Milano, 24-17 ottobre 1968, Milano, Edizioni di Cornunità, 1970, p. 459-460 = Problèmes de l i n g ~ i ~ q u générale e (PLG), tome II, chap. VI, Paris, Gallunard, Tei, 1974, p. 98. Cette con6guration rejoint la perspective de L. Hjelmslev selon laquelie Ia langue effectue un « découpage » dans la « substance amorphe du monde » et y établit ses classifications. Or, dans le cas d e notions abstraites, un effort de catégorisation plus actif se fait montre car ces types d'expériences ne renfèrment en leur sein aucune structure considéré comme vestige d'une organisation sociale en termes de configuration et de conceytualisation 0.1.2. Lexique génémL et Lexique de spéciaïité Mais avant d'aller plus loin, nous devons définir les termes vocabulaire et lexique qui peuvent parfois porter à confusioa Ainsi, G. Mounin nous rappelle que « le lexique est le nombre toM de mots dont dispose un locuteur, un groupe, une langue... » alors que « le vocabulaire seraif restrictivement, la liste des vocables différents d'un texte, d'un corpus ou d'un auteur... »*. En ce sens, notre étude portera donc sur le vocabulaire désignant la douIeur dans le lexique des sept livres, intitulés les Epidémies et tirés de la Collection hippocratique. Aussi, Ne faut-il pas confondre le vocabulaire d'un écrivain avec ie lexique de ses oeuvres, le vocabulaire étant multiple et le lexique composite6. Toutefois, avant d'aborder le corpus des textes proprement dit, examinons de plus près cette notion de Iexique dont la clarté sera le gage d'une b o ~ compréhension e méthodologique. D'emblée, précisons que pour une Iangue donnée, il existe des lexiques généraux ainsi que des lexiques spécialisés dont l'étude relève de la termino~o~ie'.Le lexique général peut subir différentes variations: diachroniques (ex néologisme), diatopiques (ex dialecte), diastratiques (ex. argot). Le sémanticien K. Baldinger voit dans cette dernière variation la stratification qui explique le classement conceptuel de la langue. Pius précisément, la langue dévoile une stratification verticale ou sociale parce qu'elle dénote les divers registres propre (voir à ce propos l'analyse des couleurs de l'auteur) dans Prolégomènesà une théorie du langage, trad. U. Canger, Pans, Editions de Minuit, Arguments, 1971, p. 77. 5 G- Mounin, Dicti0nnmi.e clé la linguistique, Paris, Presses universitaires de France, Quadrige, 1995 (1974), p. 336. 6 J- Vendryès insiste sur le danger de cette confiision: << Un lexique est toujours composite; les mots gentiishommes y voisinent avec les mots roturiers, et Ies termes techniques avec ceux de l'usage courant. Il y a dans tout lexique plusieurs vocabulaires qui se mêlent: à celui qui est propre à l'écrivain et qu'il emploie dans son parler courant s'ajoutent divers autres vocabulaires archaYques, savants, diakctaux, vuIgaires, qui enrichissent son style et souvent en font toute la valeur. » dans Le langage: introùùctio~linguistique à l'histoire, Paris, Albin Michel, EvoIution de i'humanité no 6, 1968 (1923), p. 210. 7 Nous nous inspirons ici de l'introduction, concise mais perspicace, de l'ouvrage de A Lehmann et F. Martin-Berthet, Introduction à la lexicologre: sémantique et morphologie, Park, Dunod, Lettres sup, 1998, p. 16. (mgoflangue savante ou poétique) empIoyés par les couches sociales qui se superposent, s'influencent et infléchissent l'histoire du mot, ParaUeIement, une stratification horizontde s'opère marquant les différences professionnelles. Cette conception sémantique jette un éclairage précieux sur la langue des médecins comprise comme un lexique spécialisé: « ...autour de la langue ghéraie se situent de nombreuses langues spéciales ou, plutôt des terminologies spéciales, et cet aspect du vocabulaire se combine avec l'aspect sociai, puisque Ia langue spécialisée des médecins se distingue aussi socialement de ceile des maçons, comme en même temps, une partie de chaque langue spécialisée est connue des profanes, on a aussi dans ce cas une zone de transition entre langue spécialisée et langue générale Dg. DéjSi se profile la méthodologie de la sémantique structurale qui procède essentiellement de la sémantique lexicale car elle envisage un cadre paradigrnatique soit, une structuration lexicale entre les mots ainsi qu'une structuration sémantique à l'intérieur des motsg. Cest donc sur ce postulat que reposera notre recherche, c'est-à-dire l'existence d'une structure dans le vocabulaire; le terme « structure » devant être pris au sens traditionnel saussurien afin de percevoir ainsi la langue tel un ensemble de structures avec des rapports d'oppositions et de dépendances où le langage est forme et non-substancelO.Désormais, il s'agit non plus d'établir un répertoire de relations simples entre signifiants et signifiés isolés, mais bien d'embrasser un phénomène subjectif et particulier, mieux, une réalité linguistique qui n'admet généralement pas la CO-existencedans un état de langue donné de deux éléments de même videur, hormis bien sûr quelques variantes sémantiques, et, d'autre part, oii chaque 8 K. Baldinger, Vers une sémantique moderne, Paris, KIincksieck, Série 4 Manuel et études linguistiques, Bibliothèque Française et Romane, 1984, p. 99. 9 M Tutescy Précis de séman~iquef;ançazsey Paris, Klincksieck, Etudes linguistiques XiX, 1979 (1974), p. 20. En nous remémorant que Ie but de la sémantique linguistique est de décrire et d'expliquer la signification aux différents niveaux de langue, la perspective structurale sera préférée a l'approche de la grammaire genérativotransforrnationeIle, car celle-ci, ne considérant pIus le lexique telle une donnée empirique, retrace le rapport des faits lexicaux et sémantiques dans la syntaxe. Ainsi, pour Katz,Fodor et plus tard N.Chomsky, il ne s'agit pas de tenir compte du lexique mais de l'insertion d'éléments Iexicaux dans certaines catégories (p. 21). VoiIa qui s'accorde mal avec le style hippocratique utilisé dans les Epidémies (syntaxe minimale, style elliptique) et âvec la nature même de la tangue médicde qui s'appuie sur une description lexicale « empirique fi. IO F. de Saussure, Cours & Linguistipe générale, éd. critique de R Engler, Wiesbaden, k a s ç o w i t z , 1968, 1- partie, ch. III,p. 174-227. Et,dans le même courant, L. Hjelmslev dénnissait Ia sfruczure comme une « entité de dépendances internes » dans ActaLinguistica,T. TV, fasc. 3, 1944, p. 1. élément a une valeur distinctive essentiellement négative ainsi qu'oppositionnelle". Nous nous rallions donc ici au mouvement modéré du s t f ~ ~ s r n e ' ~ . Ainsi, pour discerner une structure du vocabulaire de la douleur à travers les différentes relations sémantiques, nous procéderons en deux etapes. D'abord, nous porterons notre attention sur les contextes d'énonciation (contextes « situationels ») et les contextes linguistiques (cotextes) dans une optique interne, c'est-à-dire grâce à l'étude de I'entourage concret du mot suivie d'une focalisation sur les valeurs spécifiquement fonctionnelles et non conti~gentes'~. Par la suite, nous nous livrerons a une étape de synthèse en vue de dévoiler le système lexical. II s'agit, nous le répétons, de mettre au jour l'aspect fonctionnel de la parole » et d'éviter la compréhension saussurieme de la langue en tant qu'ensemble de règles ou codes. De façon pratique, la distinction langue/parole ne relève pas de I'évidence, et pour cette raison plusieurs linguistes insèrent un troisième elémentl4. Quoiqu'il en soit, F. Mawet, qui effectua avant nous une recherche similaire dans les œuvres homériques et hésiodiques, lance un avertissement : <( Ce processus d'abstraction de la parole a la langue (ou " F. Mawet, Recherches sur les oppositiottrfoncfionnelles dms le vocabulaire homérique de Zn douIeur (autour de rf,,a-&&, Bruxelles, Académie Royale de Belgique : Mémoires de la classe des lettres, Collection in-8- 2' série, T, LXUI, Fascicule 4 et dernier, 1979, p. 9. Nous admettons avec elle que la synonymie apparaît comme une aberration luiguistique nuisant à l'intelligibilité des interlocuteurs. Nous nions la synonymie absolue, ne serait-ce qu'en raison de la présence permanente de nuances de sens grâce awc emplois techniques ou poétiques par exemple. Cf.i e a . 12 E. Benveniste nous met en garde contre l'étiquette trompeuse de stnicturalisrne )> demère laquelle se réfùgient divers courants de pensée ainsi que la différence de sens régnant entre Ie structurdisme fiançais et Ie structuraIisme américain. L'auteur nous propose prudemment quelques éléments de définition issus de la tradition saussurienne: «Pour nous borner a I'ernploi qui est généraiement fàit du mot << structure n dans la linguistique européenne de Iangue fiançaise, nous soulignerons quelques traits suscepniles d'en constituer une déhition minimale. Le principe fondamentai est que la langue constitue un système, dont toutes les parties sont unies par un rapport de solidarité et de dépendance. Ce système organise des unités, qui sont les signes articulés, se différenciant et se délimitant mutueliement-La doctrine structuraliste enseigne la prédominance du système sur les éléments, vise à dégager la structure du système a travers les relations des éléments, aussi bien dans la chaîne parlée que dans les paradigmes formels, et montre te caractère organique des changements auxquels la Iangue est soumise. D dans cc "Structure" en linguistique D, Sens et usages du terne cr structure » dans les sciences humaines et sociales, L a Haye, Mouton et Co., 1962=PLG I, chap. Vm[, p. 98. Nous suivons ici F. Mawet pour la démarche méthodologique dans Recherches..., p. 23-24. A l'instar de L-R Palmer, nous entendons par valeur fonctionnelle dans un système de Iangue, Ie (c highest cornmon factor » dans Desm-ptive and Cornpurative L i n g ~ i ~ cAs , Anfical Introduction, Londres, Faber, Studies in general kguistics, 1972, p. 178. 14 Ce troisième élément est le terme intermédiaire entre la Iangue et la parole et il fùt d'abord développé dans tes œuvres de E. Buyssens (Les langages et le discours :essai de linpistique foncriomelle ahm le cadie de fasémiologie, Bruxelles, Office de Publicité, 1943 ), de H. Hjelmslev (Prolégomènesà...) et en sémiotique, dans " au discours) est particulièrement délicat dans le cas qui nous intéresse- celui d'une langue ancienne et dans le cadre limité d'une œuvre littéraire-, car nous ne powons vénfler si un emploi isolé d'un mot doit être considéré comme individuel ou comme fonctionnel »15. Mais cette position appelle quelques nuances sans toutefois abandonner à la grammaire générativo-transfonnationel1e. Selon le linguiste E. Cosenu: « Il est vain, par conséquent, de vouloir interpréter les structurations linguistiques du point de vue des prétendues structures de la réalité: il faut commencer par constater que ce ne sont pas des structures de la réalité, mais des structurations imposées à la réalité par l'interprétation humaine »16. observant que la terminologie II poursuit en demeure un lexique structuré quoique Ia classincation scientifique ne cofncide pas toujours avec la classincation du langage courant. Cela est peutêtre dû au fait que la terminologie scientifique essaie d'éviter la polysémie en suivant les Limites naturelles et ce, a partir de la réalité elle-même? Quoiqu'il en soit, elle o&e souvent une définition extensionnelle et presque exacte par énumérati~n'~.Cette esquisse méthodologique, que nous élaborerons davantage, nous conforte sur Ia séparation entre la langue générale et la nomenclature scientifique, séparation qui se justifie quand nous classons le lexique d'une langue donnée. les écrits de C. S. Peirce (Peirce on signs :writings on serniotics, éd. James Hoopes, Chape1 Hïii, University of North Carolina Press, 1991). 15 F. Mawet, Recherches..., p. 23. Ce processus d'abstraction fait égaiement écho au problème de la nature de la sémantique qui, malgré le fait qu'elle puise sa méthodologie dans le système phonétique, ne concerne pas Ia langue en elle-même mais son rapport avec la réalité metaiinguistique, comme nous le rappelle GdMounin: « La sémantique est la partie de la langue où l'on passe le plus visiblement des structures linguistiques fermées aux structures toujours ouvertes de I'expérience. La sémantique est fa partie où la formule de Saussure est iàusse, la partie où la langue ne peut pas être envisagée en elle-même, parce que c'est la partie où I'on passe incessamment de la langue au monde, et du monde à Ia langue. » dans Problèmes théoriques de la iraaticction, Paris, Gallimard, Bibliothèque des Idées, 1963, p. 138. 16 E. Coseriu, « Structure lexicale et enseignement du vocabulaire. » dans Actes du ler Colloque Inlemutional de Linguistique Appliquée, Annales de l'Est, Mémoire no 3 1, Nancy, 1966, p. 187. 17 Ce qui confëre, à notre sens, un statut particulier au lexique spéciaiisé de Ia médecine et de son vocabulaire à caractère empirique (du moins pour la médecine clinique) fondé presque uniquement sur l'observation de la réalité- A cet égard, le modèle descriptif de la sémantique structuraie de A J. Greimas semblait d'application trop dékate étant donné l'absence de support théorique et ne serait-ce que par le critère de représentativité qui ne peut tenir compte des conditions de rédaction des traités médicaux (datations diverses, auteurs différents, style singulier). Par ailleurs, l'enjeu de la théorie sémantique18réside dans le transfert de ces différences sociales au niveau d'un système conceptuel. A ce sujet,JC Baldinger souligne que « la classification du lexique d'une langue donnée peut présenter des-strmtmes immanentes et répartir les mois selon des principes adéquats à chaque cas: le système conceptuel ne peut le faire dg. 0.1.3. La langue médicde Assurément, les qui entrent dans le rapport contendexpression ne peuvent s'exprimer qu'à travers le référent dans la langue médicale. D'ores et déjà, une nouvelIe relation se dessine dans ce cadre linguistique particulier car, à la vérité, il ne s'agit non pas d'un lien signifunf-signifié mais plutôt d'un lien signe-référent dans un rapport de désignation plutôt que de significatiodl. En clair, le signe obtient une valeur symptomatique, c'est-à-dire qu'il se situe désormais au niveau de l'expression et de la connotation (donc de la synonymie comme nous 1s A ce propos M. Tutescu, Précis ..., p- 27 nous indique les mot& d'une théorie sémantique. D'abord, la représentation systémique des sens pour prédire le comportement logique de la langue (ex. Ies contradictions), ensuite la prédication des éléments à partir du sens quand il y a des irrégularités, Ia caractérisation des classes nahuelies sémantiques et enfis i'élaboration d'un système de primitifs justifiiés et limités. 19 K. BaIdinger, Vers une sémarztipe ..-,p, 105. 20 Le signl;fié renvoie ici au concept, lequel s'oppose au sign~j%mf ou a image acoustique D dans la terminologie saussurienne dans F. de Saussure, Caurs de lingustique générale, Paris, Payot, 1995 (1916), p. 27 et suiv. 21 Si la signification renvoie à la valeur saussurienne, Ia désignation pour sa part s'inscrit dans le rapport de référence qui unit le signe linguistique à L'objet (au référent). Pour le profit du lecteur nous définissons ici quelques termes linguistiques a.& d'éviter toute ambiguïté dans l'emploi de certains d'entre eux, Ces définitions sont tirées du Dicti0nnmi.e de h linguistrstrque de G.Mounin. Signe: combinaison du signifiantet du signifié selon Saussue @. 299-300); Référence: relation orientée du signe au réei (contr. dénotation qui renvoie à une classe d'objet) (p. 284); Conno&ztion: ensemble des valeurs affectives d'un signe, de l'effet non dénotatifqu'il produit sur L e locuteur ou le Iecteur, de tout ce qu'un terme peut évoquer, suggérer' exciter, impliquer de façon nette ou vague D selon A Martinet (p. 79-80). Nous concevons déjà l'importance de la synonymie dans l'expression connotative. Et c'est à l'intérieur de cette sphère que nous retrouvons le sympf6rne soit c le signe qui est une partie constitutive du référent » tout wmme Ia fièvre est un symptôme de la maladie dans la médecine moderne @f.Tutescu, Précis...,p. 34) dors que le symbole renvoie plutôt air jugement de valeur, à l'évocation puisqu'il se trouve à la croisée de la représentation et de la référence, on y retrouve Ia métaphore par exemple. A ce propos 6. K. Baldinger, Vers une sémantique,..,chap. 5 et 6, p. 173-208. le verrons plus loin), et dont le modèle de KarI aht te? donne une bonne approximation de cette relation. D'ailleurs, il apparaît difncile d'ignorer la charge d'affectivité que véhicule un Michel Foucault fut, à ce titre, l'un des premiers à entrevoir cette relation singulière entre le regard clinique et le langage et, partant, à démontrer l'analogie entre le symptôme médical et le symptôme linguistique qui pourvoit la langue médicale d'un cadre IexicoIogique unique, notamment lors de l'émergence de la science clinique » dans les écrits hippocratiques. Reprenons ici les propos du philosophe h ç a i s , propos qui nous font songer à un caractère quasi performatif; quoique inversé, de la langue médicale: « Le regard clinique a cette paradoxale propriété d'entendre un Zangage au moment où il perçoit un spectacle. Dans Ia clinique, ce qui se manifeste est originairement ce qui parle. L'opposition entre clinique et expérimentation recowre exactement la différence entre le langage qu'on entend et, par conséquent, qu'on reconnaît, et la question qu'on pose, c'est-à-dire qu'on impose »". Nous prenons garde de ne voir dans l'étude sémantique du vocabulaire de la douleur qu'une traduction de (( I'invis~Tble» parce qu'en fait il s'agit toujours de la réalité (( référentielle » rendue intelligible au moyen d'instruments Iinguistiques que forment les lexèmes (primitifs, 22 Nous renvoyons ici le lecteur a I'expiication concise et claire de ce modèle fournie par K Bddùiger, Vers une sémantique..., p. 186-187. 23 K Balnuiger, Vers zme sémantique...,p. 136-1 67.Cependanf malgré I'exceiiente explication concernant la valeur symptomatique et ses relations avec la connotation ainsi qu'avec la synonymie absolue, l'analyse conceptueDe de K. Bddinger nous semble très diEde à appliquer étant donné l'incertitude de nos textes (plusieurs auteurs, différents styles, époques diverses etc) et qui rend quasi impossible l'étude des variantes causaVnon causal; transformaWnon transformatifetc, 24 M. Foucault, La Naissance de la Cfiniipe:archéologie c h regard rnédicaI, Paris, Presses universitaires de France, Quadrige, 1972, p- 108. Bien que la théorie analogique de I'auteur repose sur la naissance d'une science clinique au XVme siècle, nous y percevons, à l'instar de EL Ey, les mêmes modalités conceptuelles (observations, descriptions etc) pratiquées par les médecins des Epidémies. En effét, H.Ey dans son ouvrage intituié Naissance de la Médecine, Paris, Masson, 1981, p- 21 1, insiste pour replacer cette dialectique fondamentale de la médecine clinique, -traduire IYinvisibIepar le visible, le voir par Ie savoir-, dans le contexte de l'Antiquité classique: ..-la sensorialité >> de la chose (ia maiadie) les mots par lesquels, en prenant la parole, le clinicien s'en empare. Et la crée. Car c'est bien en effet ce à quoi -sans oser le dire- tend le discours de M. Foucault sur le discours du clinicien. En opposant à la Médecine << réaliste )> des espèces de cette nouvelie connaissance ciinique instaurant la souveraineté du signe, le règne de la vérité de son discours, M. Foucault oublie ou parait ignorer que celle-ci ne fait que récupérer une position adoptée déjà du temps d'Hippocrate et dénoncée par lui comme celle des sophistes et des spéculations philosophiques. B A propos des notions de certitude et de vérité en matière de hguistique, nous renvoyons le lecteur à l'ouvrage de R Martin, Pour une logique du sens, Presses universitaires de France, Linguistique nouvelle, Paris, 1983. composés, dérivés). L'observation sert la raison du médecin, iI ne peut se Iuniter au voir, il doit montrer (ou désigner) ce que son savoir peut démontrer (ou conceptualiser)? Sans prétendre qu'fi existe dans le C o r p hippocratique et surtout dans les sept livres des Epidémies une théorie de la douleur avec une classification bien établie, nous croyons tout de même pouvoir déceier un certain concept de la douleur à travers ta structure du vocabuIaïre. Mais I'étude lexicologique ne sera fructueuse que dans un modèle a la fois synfagmatique et paradigrnatique où Ie concept de ta ciodeur procèdera d'un système de signes dont la trace est conservée dans la morphoIoogie IexicaIe, I'enviromement sémantique, les désignations implicites. A la lumière de fa pensée de H Ey, nous distinguons mieux tes grands axes d'une recherche sur l'expression morphologique et sémantique d'un concept tel celui de la douleur dans le lexique spécialisé médical: <( Autant dire que le développement dialectique nécessaire a I'identification des maladies (...) se confond dans le Corpus hippocraticz~rnavec toutes les descriptions et l'observation relative au modèle de Torganisation corporelle. Et c7est en eEe en dernière anaiyse, l'image -fut-elle mythique (le plus souvent), et bien rarement objetive- du corps, de ses q&ara (organes) et des systèmes fonctionnels (humeurs) impliqués dans sa nature qui fournissent à l'esprit des médecins sinon les concepts fondamentaux, tout au moins une sorte de paradigme de ce qu'ils doivent être pour permettre aux 6 constitutions » pathologiques de s'objectiver en systèmes de signes. (..,). Et ce qui apparaît au deuxième regard, celui de la réflexion, c'est ce qui se forme dans et par le savoir médical quand aux symptômes s'ajoutent, se superposent des systèmes de signes, où s'articulent la nature de la maladie, son intelligibilité pour le regard et la science du rnédech et les règles de sa prédiction, c'est-à-direy somme toute, le statut du diagnostic que le médecin sait établir pour déchiffier ce que son m i r a chiffré » 26. Dans cette optique de de la douleur ou de la maladie comme forme de conversion du signe empirique en signe Lingui*stique,il nous faudra dans un premier temps 25 Pour employer les termes de H. Ey, Naissance ...., p. 209: K ...la Médecine hippocratique entend la d a d i e en s'en saisissant comme rnaiûiser (« fàire violence à Ia nature )) D'auteur renvoie ici à Epidmies d'un objet inteihgiile. Faire apparaître la maladie dans une certaine totalité compréhensible où s'articulent les &vers a h e n t s (les qph,Ies signeil perçus directement ou indirectement, c'est racte synthëtique qui détache la connaissance de son contenu, le signifiant du signifié, pour en fàire l'objet de son raisonnement, de son discours. » 26 H. Ey,Naissance ...., p, 210, 27 Cette capacité de nommer la d a d i e aprés l'avoir étudiée en tant que symptôme médial, donc cette capacité de rendre intelligible un fiit empirique telle qu'elle est suggérée par M. Foucault, trouve un écho dans Partide de R Barthes, Sémiotique et Médecine.(1972)» dans L 'aventure sémiologique, Pa& Du S e d , 1985, p. 280: <<Bienentendu, la configuration syntagmatique des signes médicaux, des signes articulés, renvoie à un établir une méthodoIogie. Dans le domaine de la sémantique, la chose s'avère ardue puisque les méthodologies ne font actuellement pas consensus. C'est pourquoi, force est pour nous d'examiner quelques méthodes d'analyse et de nous pencher sur les relations sémantiques telles la polysémie ou la synonymie qui traceront les grands axes de notre étude. Considérant que nous avons déjà quelque peu amorcé la réflexion méthodologique avec certains aspects de la sémantique structurale, nous poursuivrons notre introduction en présentant les textes à l'étude. Ensuite, le corps tripartite de notre travail empruntera les voies traditionnelles de la recherche lexicale. En premier lieu donc, nous regarderons de plus près les procédés de formation des lexèmes qui instituent un vocabulaire spécifique. La composante morphologique lexicale établie, nous aborderons l'analyse sémantique interne des différentes familles des lexémes et des sèmes. Enfin, nous transformerons l'échelle sémique en reportant l'analyse sur le plan de la désignotm avec l'objectif de dégager une structure du système lexical ainsi que les contours d'une conception médicale de la douleur. Cet objectif implique l'hypothèse, comme nous l'avons mentionné, de l'existence d'une structure d'un vocabulaire particulier, hypothèse qui ne rencontre pas l'adhésion de tous. En effet, cette optique s'inscrit en faux contre les propos du classiciste Simon Byl : « Il est très difficile de savoir si les médecins hippocratiques établissaient une nuance de sens entre ahmSh, ahmpa, a Y o 5 (atteste seulement 14 fois), r&pa, m805 06&, 66hqpa, nhog, nasl,? et epa. Nous avons plutôt néanmoins le sentiment que tous ces mots sont, pour les médecins du Corpus, tout a fait interchangeables et en tout cas, nous ne creuserons guère aujourd'hui les distinctions possibles, insistant plutôt sur les similitudes. » Plus loin l'auteur réfléchit sur le concept lexical: « Un passage du traité Des I i a r r d m l'homme 42 (L. signifié. Ce signifié méditai, c'est un lieu, un endroit du cadre nosographique. Le médecin rattache tous ces symptômes morbides, c'est-à-dire les signes, à une mdadie ayant sa place dans le cadre nosographique- Le lieu du cadre nosdogique est dors tout simplement un nom, c'est la maladie comme nom, Tout au moins en était-il ainsi d'une façon certainement indiscutable au début de la clinique. C'est justement ce que Foucault a mis en Iumiere, en montrant le rôle du tangage dans la naissance de la clinique; au fond, lire une maladie, c'est lui donner un nom; et dès ce moment -c'est Ià que Ies choses deviennent d'aiIIeurs assez subtües-, ii y a une sorte de réversibilité parfaite, qui est ceUe mêrne du langage, une réversibiité vertigineuse entre le signifiant et le signifié; la maladie se définit en tant que nom, eue se définit comme concours de signes: mais le concours de signes ne s'oriente et ne s7accomp€itque dans le nom de la maladie, il y a un circuit idhi,La Iecture diagnostique, c'est-à-dire la lecture des signes médicaux,semble aboutir a nommer: le signifié médical n'existe jamais que nommé...» VI 334; p. 71 éd JoToly) nous amènerait même à penser que la douleur (6%) se confond avec la maladie ( ~ h q ~ ce a )qui , ne doit pas trop nous surprendre puisque nous constaterons que la thérapeutique de la douleur est identique à celle de la maladie. Il serait cependant abusif de penser que les médecins hippocratiques ont toujours confondu douleur et maladie »28. L'omniprésence de vocables exprimant la douleur, présence trahie par plus de 3000 occurrences dans le Corpus hippocratique, nous fait fortement douter d'un rapport de synonymie absolue entre les différents termes2'. En outre, la seconde assertion mérite aussi quelques nuances car après un dépouillement sommaire des occurrences, iI nous semble que l'expression de la douleur dénote et désigne une classe ainsi qu'une réalité.. De plus, nous croyons que I'expression lexicale de la douleur dans un contexte clinique ne peut se comparer aussi simplement avec les mêmes lexèmes dans les écrits plus théoriques. 28 S. Byi, << Le traitement de la douleur dans le Corpus hippocratique » dans J- A Lopez-Ferez (éd.), Tratados h&ocraficos: Actm del m e c o l ~ o p einternaz70naI hippocratique,Madrid, 24-29 septembre 1990, Universidad Naciond de Educacion a Distaacia, 1993, p. 203-204. 29 A la réflexion, les lexèmes peuvent adopter certaines nuances tout en désignant un concept plus ou moins défhi si la polysémie se situe a un degré supérieur, soit le métalangage. D'une parf S. Uürnann, a l'instar de S- Byl, croit a Ia synonymie absolue des termes scientifiques, mais un tel aspect sémantique peut nuire à la précision ainsi qu'à la clarté des termes puisque Ia synonymie vide le contenu de sa nuance lexicale. Voyons la position de S. UIham, Semmtics: an inaoduction fo the science of meaning, M o r d , BIackweU, 1962, p. 141: <<The fact that scientiiic t m s are precisely delimited and ernotionaily neutral enables us to find out quite defmïtely whether any two of them are completely interchangeable, and absolute synonymy is by no means infiequent » Pour notre part, nous nous rangeons derrière l'opinion de K-Baldinger qui réfite cette position en affirmant que la polysémie se trouve au niveau du métalangage. Ainsi, l'importance de la délimitation et de la d é M o n du contenu conceptuel prime certes sur les implications styIistiques mais elles demeurent à l'arrière-plan pour assurer la bonne compréhension au côté des implications symptomatiques nécessaires. Autrement dit, « ,.,souvent la terminologie scienmque se trouve à mi-chemin entre le Iangage générai et la terminologie univoque: signifiaiion ou meaning par exemple est un terme scientifique et univoque pour chaque chercheur qui s'en sert en Ie définissant; sa polysémie ne se rédise que sur le plan de la métalangue. Seules les langues artificielles contiennent ..., p.195. Retenons d'une part que les des unités univoques... D, dans K. Bddinger, Vers une sémanzi~e terminologies scientifiques, du moins le langage médical des hippocratiques use d'abord de la langue grecque (langue générde), d'autre part, il nous semble diicile d'admettre l'absence totale d'affectivité dans l'expression des termes de la douleur. 0.2. Présentation des corpus de textes Hippocrate désigné comme « le père de la médecine D serait né en 460 U.C." sur I'île dorienne de Cos, à proximité de Rhodes et de Cnide, deux autres importants foyers de la pensée médicale à I'époque classique. Hippocrate appariemit à une f d 1 e médicale illustre, la famille des Asclépiades, qui se iransmettait oralement le savoir enae membres. Or sous la pression démographique, un nombre croissant de médecins est exigé, plus qu'une telle pratique ne pouvait en former- Une littérature médicale naquit alors sous la forme de la Collection hippocratique3', comprenant une soixantaine d'écrits médicaux de langue ionienne" rrédigés, pour la plupart, entre 420 a-C. et 350 a.C. puis assemblés à Alexandrie en Egypte vers 280 a ~ . Une ~ ~chose . demeure cependant, une bonne paîie des traités importants provient sans conteste d'Hippocrate lui-même et de son entourage, soit l'école de 30 P, Dartevelle, Th Appelboom, D. Gourevitch et a&, Au temps d'Hippocrate :médecne et société en Grèce antique, Mariemont, Musée Royal de Mariemont, 1998, p- 19- Pour une synthèse fouiiiée et accessibleycf J. Souanna, Hippocrate, Paris, Fayard, 1992 et P. Potter, Shorr Hancibook of HippomatrticMedicine, Québec, Editions du Sphinx, 1988, 31 P. Dartevelie, Tk Appelboom, D. Gourevitch et afi, Au temps..., p. 19, 32 A propos de la langue utilisee dans les traités méàicam C. Lichtenthaeler nous signale que << ... la langue même de l'école cornient certains cc primitivismes », dont les praticiens de l'époque devaient rarement être conscients. La rnaiadie se jette sur les entrailles »; eiie K saisit )> le diaphragme; elle (< s'empare P du maiade. >> Et plus loin, l'auteur considère I'importance de I'environnement socio-politique, ce qui rejoint dairement nos propos sur Ie sérnantisme social : a Nombre d'expressions hippocratiques sont prises dans la vie quotidienne grecque, donc L'environnement social. Nous voyons lors de Ia crise )) les malades « condamnés >> en propres termes à la vie ou à la mort; il est question des assauts » de la fièvre- comme dans une guerre. Chaque patient a sa propre constitution a privée », chaque épidémie une constitution a publique D. Dans ce cas- et d'autres- le citoyen vient à l'aide du médecin : des manifestations cliniques peu claires sont rendues cornpréhenniles grâce aux expériences politico-sociales Mlières. )> dans Hisîoire de fa rnédzcriie, Paris, Fayard, 1978, p. 99-100. 33 L. Conrad, M, Neve, V. Nutton et a& îïze Wesrern Meaïcul Tradi~ion,Cambridge, Cambridge University Press, 1995, p. 21. 34 Pour la question hippomatipe précisons seuiement ici que Ia liste de cet ensemble d'owrages iùt fixée par les savants d'Alexandrie et que certains traités sont assez récents, d'époque hellénistique voire romaine dans L. Conrad, M. Neve, V. Nutton et al& n e Western.-.,p. 21 et suiv. . Concernant Ia diversité de ce corpus, J. Jouanna ajoute :K La diversité de cette Collection provient aussi de la destination des œuvres et de leur contenu. Certaines s'adressent à un large public composé de spécialistes et de profiines, D'autres visent un public de spécialistes, Enfin, certains écrits sont des notes ou des aide-mémoires primitivement réservés à l'usage personnel du médecin ou des médecins d'une école, tandis que d'autres ne sont que des compilations fates à partir d'autres traités conservés ou perdus et constituent des manuels. D dans Hippocrate, Paris, Fayard, 1992, p. 87. Aussi n'entrerons-nous pas ici dans la polémique concernant la distinction des différentes écuIes de pensée, le lecteur Une œuvre à caractère technique3' qui s'avère unique par son hétérogénéité étant donné la multiplicité de ses auteurs, la diversité de son vocabulaire, les contradictions des différentes doctrines qu'elle rederment-Une-teHevariété-d é t e à-coup-sûr -la.pludité de la pratique médicale de l'époque, comme le soulignejustement V. Nutton : K But to &fine the Greek medicai tradition in tenns of argument and spedation is dso misleading, for it masks the plurality of Greek medicine, in which emrcists, religious healers, root-cuttersy foIk-heders, and iatroz (heders) CO-existed in cornpetition- Beliefi about dirt and poliution, Ieft and ri& or illness as divine punisiunent were as prominent in the medical world of ~ p p o c r a t e as s was shrewed observation and ingenious theorising, and the r e d i s of experience were used as much to confirm presuppositions as to refite them. This plufality of approaches is often forgotten in the face of Uüitiuy (and miQing) concept of a medical tradition, but it was an essential elernent in the Greek's struggIe against disease »36. trouvera a ce sujet une littérature abondame dont J. Jouanna, Hippocrate :pour une archéologie de 1 'école de C n i . ,Paris, Les Belles Lettres, cou. Etudes Anciennes, 1974 et A Thivel, Cnide et Cos?: essai sur les hcn?;nes médicaIes dCats (a collection h i p p o c ~ ~ q uParis, e , Les Belles Lettres, COL Publications de la faculté des lettres et des sciences humaines de Nice no 2 1, 198 1. 35 Le caractère « technÏque» du Corpus hippoc~dczrm nourrit encore un important débat dans la communauté des hippocratisants; s'agit4 d'un nouveau genre littéaire ou simplement d'une coiiection d e discours plus ou moins spécialisés? Pour notre part, nous reconnaissons que le C o v s hï$jpocraticznn se range p d la littérature technique par sa composition en «traités » malgré leur assemblage récent par des commentateurs alexandrins. Nous suivons ici Ia démonstration de A. Tsingarida qui définit d'abord un traité comme un type de litterature établissant une méthode, un savoir et des règles de I'art (techné) dans dXërents domaines et ce type d'ouvrage devint plus fréquent dans Ia seconde moitié du V siècie, notamment en rhétorique, en architecture, en sculpture et en médecine. Comme nous l'avons si@é précédemment, Iyexp1osiondes traités de médecine est relié au développement de Ia connaissance médicaie ainsi qu'au nombre accru de praticiens, sans compter la transformation du mode de transmission des savoirs (orai vers I'écrit) et le nouveau statut de la lechné. Ainsi , «Si l'on accepte que ces premiers écrits médicaux ressemblaient a . traités du Corpus hippocratique, ils devaient chercher à d é h i r un savoir médical devenu plus complexe (voir Ies courants divergents dans Ie C o p s h i p p u c r ~ p e ) ,à le rendre accessible à un plus grand nombre et a y établir des normes éthiques. C'est en effet, vers la même époque (fin VT-début V' siècle) qu'apparaissent les plus anciennes théories médicales connues qui développent des explications ratiomeiies pour la santé et Ia maladie et qui favorisent sans doute la composition de traités. De même, la pius ancienne mention de compétition entre médecins renvoie aussi à cette époque et indique, bien que de manière indirecte, une augmentation du nombre de praticiens. Ce dernier phénomène implique qu'une instruction devait être dispensée en dehors de groupes restreints, ce qui a dû entraîner la formation de premiers codes éthiques et normatifs, étabtis dans Ie cadre d'ouvrages spécialisés. D dans P. Darteveiie, Th Appelboom, D. Gourevitch et afii,Au temps.,. ,p. 3736 L. Conrad, M Neve, V. Nutton et aK7 fie Western.-., p. 11, A ces différents types d'infiuences nous ajouterons, à l'instar de Am Eiüs Hanson, la sophistique : K A variety of developments enabled IHippomtic writers to raake medicine a fidi participant in the so-called << Revolution of Wisdoms )) of the latter FifthCentury B.C. A favorite explanation has Iong been influence from Presocratic naturai philosophers, for these predecessors and contemporaries did pioneer techniques for explaining phenornena in thepatural world by means of mechanicd processes, sumrnoning analogies that enabled them to see with the eye of the mind what was hidden fiom their eyes. The sopbists, too, were important, for those teachers of howledge and rhetoric spread over the Greek world at approximately the same time as itinerant Hippocratic physicians. Sophists' training taught men how to mount a convinMg argument; direct participation in the political assemblies and the law courts gave citizen amp!e Ayant dans l'esprit une telle conception pluraliste D de notre c o r p à analyser, nous avons alors opté pour un ensemble de traités marqués par une certaine unité dans la présentation, de type memorartda, et désipés sous le titre des Epidémies. A la vérité, nous observons après une lecture attentive, le caractère privilégié de ces traités. En ce sens, les Epidémies contiennent en germe I'essence même de la Coilection hippocratique avec ses observations cliniques, ses réflexions théoriques, ses considérations thérapeutiques. A ce propos, A. Thivel élabore une théorie des genres médicaux de l'ensemble de la Collection hippocratique qui procède directement des sept traités des Epidémies : << Toute la Collection hippocratique est dans les Epidémies, même la tendance à mener des polémiques contre les confières ignorants ou mauvais théoriciens.. . Donc, si nous voulons comprendre la genèse et la composition de la Collection, ii faut nous placer ai son centre, qui est constitué par les livres des Epidémies,et nous pourrons en avoir une vue globale : tout part des monographies des rnalades7 où tout est déjà contenu, influence du milieu extérieur, sémiologie, trajet des humews, jours critiques, médicaments, interventions, rapport entre le médecin et le malade; puis tout ce matériel est réparti en des traités spécialisés, mais déjà plus ghéraux que le malade individuel, qui traitent des diEërentes parties de la médecine, suivant des découpages powant d'ailleurs varier; ensuite on accède aux traités théoriques, qui comprennent les polémiques, et les préceptes de déontologie; e d ï q tout cela est réduit à l'état d'aphorismes, pour que les étudiants I'apprennent par cœur »37. 0.2.2. Les Epidémies Ainsi, ces sept livres se rapportent non pas à un aspect particulier mais embrassent volontiers l'ensemble des faits pathologiques qui émergent de la pratique des médecins tantôt à Thasos, Périnthe ou Larisse tantôt à Abdere ou Datos. Une observation clinique dont une certaine systématisation commence à poindre à travers ces << carnets », rédigés dans un style elliptique et qui serviront longtemps de mémoire collective. De plus, certains hippocratisants, practice in distinguishhg between the lesser and the better argument and in deciding what constituted adequate prooE Important also seems to be the development of the Rippocratics' medium, the written prose treatise. In contrast to the wnting of poetry, written prose develops slowly in the Greek world; medical writers, historiaus, and writers of political and judicial speeches seize upon it approximately the same moment, and in their hands wrÏtten prose rapidly gains sophistication » dans H@pocr&es: cc The Greek Miracle M in Medcine, http://web 1.ea.pvt.kl 2.paus/medant/hipintthtmtm 37 A Thivei, Cnicii?..., p. 124. tel L. Bourgey, décèlent d'ores et déjà une méthode d'obsewation :« De ces notes, sans que leurs auteurs l'aient vouly sauf en partie pour les livres 1et III, une méthode se dégage, (. .); les descriptions de maladies sont données avec une sobriété n'excluant ni le relief ni Ia vigueur; Ie rapport de l'état sanitaire aux circonstances de lieu et de saison est marqué soigneusement; le pronostic tient une place importante, et d'une façon générale l'effort pour penser et comprendre »38. Les médecins 1-'ppocratiques font preuve d'une attitude quasi empirique en fondant leur expérience sur une perception des sens conjuguée . avec la mémoire. Bien qu'il soit encore trop tôt pour envisager la technè médicale comme une véritable discipline scientifique, nous abondons dans le sens de W. Jaeger pour reconnaître dans ce corpus une certaine pratique systématique : « In this work, we cm see directly how the experience of individual practitioners grew into the mighty structure of medical science to which the whole Hippocratic Corpus bears witness dg. En supposant cette attention particuliére portée à la clarté du style et à l'économie de mots, nous concevons alors cet ensemble de traités comme un corpus privilégié pour notre étude de vocabulaire : la sélection des termes devrait insister davantage sur les nuances lexicales dans un souci de précision Et ceymalgré la diversité des auteurs et des styles qui ont favorisé un regroupement tripartite des traités- Sommairement, Ies premier et troisième livre des ~~idérnies~~ renferment d'une part, des descriptions climatiques et pathologiques 38 L.Bourgey, Observafionet q é n ë n c e chez les méukciizs de Ca Colleetion hippocratique, Park, J. VrUi, 1953, p. 61. 39 W. W. Jaeger, Païdea :the Ideals of Greek Culme, New York, M o r d University Press, 1971 (1944), p. 19. 40 Dans un souci de rigueur nous ajoutons quelques informations pour une meilleure connaissance de notre corpus de textes- Selon A Debru, les INres I et III des Epidémies, certainement parmi les pIus anciens et les plus admirés pour leur beauté et Ieur perfection, ont longtemps, à tort, été attribués à Hippocrate lui-même. Nous y retrouvons une conception holistique où météoroIogie et pathoIogie interagissent sur les individus : « Entre les deux séries, météorologique et pathologique, la constitution étabit une correspondance : non pas terme à terme (telIe météorologie, telle maladie), mais entre deux séries d'événements dont l'apparition semble, au fil des événements indiscutablement Liée. (...). L e dynamisme d e cette conception d'ensemble, comme celui du cours particulier de chaque maladie, exprime bien le but que poursuit le médecin hippocratique :connaître les conditions habituelles, apprendre à prévoir les troubles engendrés par les déséquiiiibres, saisir les signes annonciateurs de leur aggravation, les fausses guérisons, les moments décisifs, les pentes fatales. La science des jours critiques et ceUe du pronostic y trouvent leur source véritable.» dans Hippocrate, La co>2nrIfafrfafron, trad. par E-Littré, textes choisis et présentés par A Debru, Paris,Hermann, 1986, p. 3-5.Cf aussi l'étude vieillie mais qui fàit toujours référence en matière de datation et d e composition des Epidémies de K . Deichgraber, Die Epidemien, und a h Corpus Hippomafiafictmr :Voruniersuhgen m einer Geschischte des Koischen &eschule, Berlin, D e Gmyter, 1971 (1933). observées durant un certain laps de temps à Thasos et, d'autre part, une série de cas particuliers sans considérations thérapeutiques ou presque. Inversement, dans le second Iivre, le classement d'un nombre de patients précis est effectué selon les maladies, les symptômes ou les lieux géographiques. Le quatrième livre apparaît comme une somme de notes de cours, parfois informes, accompagné d'un classement symptomatoIogique car l'indication de I'identite des patients se raréfie. Plus clair et concis, le sixième livre n'est qu'un recueil de cas particulien41.Les cinquième et septième livres des ~~idirnies~~, en revanche, témoignent d'une rédaction soignée avec des indications quant aux développements des observations ou des traitements envisagés pour tous ces cas particuliers qui se recoupent parfois dans les deux 4L En ce qui a trait aux livres IL IV et V& ces demiers présentent un aspect plus désordomé avec un style télégraphique. Nous y retrouvons des tableaux épidémiologiques, météoroIogiques, des portraits individuels de patients, des aphorismes. Le doute semble davantage présent avec une prudence et un scepticisme &ch& par les médecins devant les données médicales (témoignages des patients remis en question, utilisation de tournures personnelles teIIes « j e crois D, cc je pense >).Le témoignage oculaire est plus prisé que celui oral à l'instar de i'enquête historique de Hérodote, cependant les observations sont complétées par les sens. L'effort de compréhension reste appréciable en ce qui a trait à la physiologie, à Ia diététique, à la c: physiognomie » et même au psychisme dans Hippocrate, La consultation, pp,22-23. 42 En outre, les Iivres V et VII montrent ies traces d'un remaniement vers la moitié du 4' siècle (soit près de 50 ans après les premiers Livres) rendu probablement nécessaire par le laps de temps entre l'observation et la rédaction. Une insistance pour les cas particuliers rend les aphorismes et les notations épidémiques plus discrets. Un classement nosoIogÏque supplante le classement géographique, ainsi remarquons-nous une (<:,..part croissante de la thérapeutique, un goût plus marqué pour les mesures ainsi qu'une pathoIogie en partie nouvelle. >> et une attention moindre pour les jours Mitiques et la notion de crise. D'ailleurs, le livre V souligne et dénonce les erreurs thérapeutiques (purgations trop fortes, trépanations trop tardives, locaiisations erronées). Enfin, nous ne pouvons passer sous silence l'abondance de détails imagés dont fourmillent ces deux livres. Une terminologie riche, parfois volubile et anecdotique, que condamnera plus tard Galien : :( On n'utilise pas indiff&emment râpeux et raboteux pour un bruit pulmonaire, et la matière est dite é m e u s e , visqueme et buuiZlomumfe selon son apparence. Quand le mot est insuEsant, l'image le relaie :des yer# qui nagent comme ceux des personnes qui s'endorment ou elle reqirail comme respirent les plongeurs sorkmf de l'eau. ParFois des scènes entières remplacent l'analyse et le médecin n'hésite pas à donner en spectacle des d é t d s qui l'ont impressionné :vers le soir elle laisa tomber sa jambe hors lit. (...). Guidé par eue, il [auteur] peut acquérir une sorte de Liberté poétique qui donne à Ia médecine ce langage riche et précis, a la fois technique et littéraire* qui lui permet d'atteindre jusqu7au détail et jusqu'au drame. N On reconna^rtraici Ies deux genres littéraires chevauchés par le vocabulaire de la dodeur, dans Hippocrate, La consultafion, p. 57-53, 43 3.-N. Corvisier, Santé et société en Grèce ancienne, Paris, Economica, 1985, p. 79. Et R Joly ajoute une précision importante sur le caractère distinctif des traités des Epiciirnies : c: Le livre IV des Epidémies est, sous i'angle qui nous intéresse ici., le plus semblable aux livres 1 et Di,mais Ies autres ont des caractères assez différents et forts visibles- Les livres ïi, V, VI, et VII sont en effet loin de bannir l'étiologie et la thérapeutique comme le font les livres 1 et III (le livre IV étant à mi-chemin). Cette circonstance est pour nous du plus haut p r k puisque c'est dans l'étiologie et Ia thérapeutique que le médecin antique révèle clairement ses faiblesses. >> dans Le niveau àè Ia science hippocratique :~onn?~bution ài a psychologie de C'histoire des sciences, Paris, Les Belles Lettres, 1966, p. 221. Tous ces cas individuels qui peuplent les Epidémies peuvent-il nous aider à dépeindre la perspetive hippocratique de Ia maladie ou de la douleur en lien avec la pensée grecque? Avant d'y trouver des éléments de réponse à l'aide de notre étude de vocabulaire, une e individus. première lecture nous renseigne déjà sur l'aspect significatif de la s o u ~ c des Effectivement, la souffrance forme certainement la caractéristique première de tous ces cas particuliers relatés, plus peut-être que la maladie qui ne semble pas encore conçue comme une entité, une abstraction. A ce sujet, l'historÏen 0. T e h dressait un parallèle intéressant entre les cas médicaux et le genre de la saga car la pensée grecque n'aurait pas perçu la maladie comme un chapitre de l'histoire de [a vie d'un individu mais bien comme un symbole de la vie elle-même44.En ce sens, il y a intégration de la maladie et de la douleur, dans le procès culturel et historique et non pas simplement un déroulement chronologique d'événements ou de phénomènes. Et, précisément, c'est la différence qui serait le mUt d'une telle intégration. Dans son admirable étude, J. Pigeaud perce l'essence même de cette représentation de la soufEance en tant que symbole de la dzrérence : « La médecine naît de la constatation d'me dzflérence : la même chose donnée aux malades et aux bien-portants fait du mal aux uns et du bien aux autres. En fait, tout repose sur une idée conditionnelle, qui est que l'alimen~ationmême est née de la perception d'me dzflérence : le même aliment ne convient pas aux hommes et à tous Ies autres mimaux Au de'but la nourriture est indifférenciée. Et la soujJFance arrive. C'est la souEance qui fait la différenciation entre l'homme et l'animai. C'est ainsi que l'homme apprend qu 'il n 'est pas de la même namre que les animaux, ou plutôt qu'il a une nature spéc@que, qui ne se confond pas avec la Nature, La sou86rance apprend à l'homme qu'il est un être de cul~ure.L'homme relève de l'histoire. fl se d é f i t dans l'histoire- Cette histoire c'est le passage de l'animalité à la civiIisatiog de la nature à la culture; et cette histoire a comme moteur la soufEance. La souihnce, ou la colique instituirice, apprend à l'homme qu'il est diférent, et d'abord différent des animaux. Passer au stade de la culture (OU de la civilisation), c'est prendre conscience de sa différence 2'. 44 O. Temkin, cité par W. Riese, observe même i'anaiyse hippocratique et son interprétation de Ia maiadie comme une anticipation des régies a&otéliciemes qui régiront la tragédie- Nous souscrivons à cette idée avec beaucoup de réserves et préférons suivre les nuances de W-Riese : « Nevertheles the assumption seems justifiecl in view of some basic constmients common to both disease and tragedy- Again, these common constituents are chronological features, the weU-defïned Ienght in time of disease and tragedy, the chapters and divisions we are aliowed to distinguish in both, their beginning, their height and their end. Disease is a sequence of "events". », dans n e Conception of Disease its History, Ïits Versionsund its N-e, New York, Philosophical Library, 1953, p. 34, 45 J. Pigeaud, Lu malade de l'âme: Ehrde sur la rehtion de I ' h e et chr corps armts la tradi~ionmédicophilosophique antique, Paris, Les Belles Lettres,Con. Etudes Anciennes, 2' tirage, 1989, p. I l - Chapitre 1 Ann d'effectuer un choix méthodologique éclairk, nous opérerons, dans le cadre de cette première partie, une revue sommaire des dinérentes théories sémantiques qui se distinguent dans les tendances actuelles de la recherche en lexicologie. De plus, un bref retour sur les différentes relations sémantiques ainsi que sur le phénomène de la polysémie contribuera à jeter les bases de notre ilnalyse tout en révélant les diverses diacultés théoriques et pratiques auxquelles nous sommes susceptible de nous heurter. En effet, suivra une réflexion concernant les problèmes d'application de telles méthodes sur un corpus de textes anciens. Enfin, une première analyse morpho-sémantique de nos lexèmes visant à dégager le sémantisme intégré daos les principes de formation des mots viendra clore cette partie. 1.1. Présentation des méthodes d'analyse 1.1.1. Méthode de la d é m o n par inclusion et méthode des stéréolr/pes/prototypes A l'heure actuelle, trois théories dans le domaine de la sémantique lexicale ont force de loi; bien sûr d'autres analyses furent élaborées, mais elles découlent pour la plupart d'un type d'analyse déjà existant, tel fit le cas pour l'analyse conceptuelle et le modèle descriptif, brièvement abordés plus tôt Ces derniers furent conçus à partir de l'analyse sémique (sémantique sîructuraie). Les théories que nous examinerons sont respectivement [adéfinition par inclusion. les prototypes et stéréotypes et 1 'analysesémique ou comPonentie~~e1. La définition par inclusion » comprend d'un côté le modèle dit-aristutt%cienfondé- - - - sur le principe de regroupement des désignations a l'intérieur de certaines catégories établies par Arîstote. En d'autres termes, nous y retrouvons tantôt une défirution selon le genre, de type centrée de dictionnaire », tantôt une démtion en intension du signe (Ïncluant ou hyperonyme) toujours avec une visée référentielle (oc la référence se îraduit par la réponse à la double question: K est-ce que tous les X (appelés X) sont des Y qui...? N et « est-ce que tous les Y qui... sont des X? n). Pour édifier une telle structure hiérarchique, plusieurs modèles de définition peuvent s'appliquer: la dcifnition hypospécifpe (nombre suffisant de traits sémantiques), la définition sujfj7sanfe(réponse affirmative a la double question ainsi que renvoi au référent), la d@nition hyperspéczjkpe (détails superflus allant au-delà de la définition nécessaire, type encyclopédique). Malheureusemenf il s'avère impossible de prêter I'ensemble de nos lexemes à cette division genres/espèces; ainsi, les mots primitifs (à ne pas confondre avec les primitifs sémantiques) ne peuvent adopter une telie analyse étant donné leur caractère souvent général. Il en va de même avec les termes grammaticaux, les termes collectifs et métonymiques. La seconde méthode, à l'aide de protofypes et de stéréorypes, présente un modèle des conditions nécessaires et suffisantes que ce soit au moyen de prototypes2, de stéréotypes3 ou de catégories cognitives4 (et éventuellement le sens lexical). Cette forme de catégorisation se construit sur un partage de propriétés communes, soit la condition sine qua non pour une dénomination adéquate d'un référent- Malgré le fait que cette méthode conduit à une I Pour I'essentiel nous reprenons sommairement Ie chapitre sur les K Analyses de sens Iexicaies H dans A Lehmann et F. Martin-Berthet, ina&ction.--, chap. 3, p. 1447. 2 Selon Ies auteurs de Intrduction à la l.coIogi6, cette structuration se fonde sur la ressembIance avec le meilleur représentant de la catégorie (ex- animal-chien-setter), donc une « image mentale, abstraite, condensant un ensemble de propriétés ou attributs @roto)-typiques de Ia catégorie. D, dans A Lehmann et F. Martin-Berthet, Intr&crion ...,p. 32. 3 En ce qui a trait au stéréotype, iI s'agit ni plus ni moins de l'idée conventio~eIIed'une image socide, en d'autres termes un cc membre normal » d'une classe natureUe qui présente les caractéristiques qui lui sont associées (ex le corbeau, réputé chmognard),dans A Lehmann et F,Martin-Berthet, Inh&ction ..., p. 35. 4 Ces catégories recoupent en fait les substantifs concrets s'ins6rant dans les espéces natureiles, ce qui ne remet nuiiement en cause l'analyse du sens en traits maigré le recours a des critères statistiques, dans A Lehmann et F. Martin-Berthet, Introduction...,p. 37. définition d y t i q u e (exactitude des propriétés et exclusion de celles qui sont plus ou moins vérifiées), efle ne peut emporter notre adhésion quant à ses hypothèses sur I'existence de frontières nettes entre les catégories 'et-d'autre part sui l'homogénéité-des-dites catégories puisque la hiérarchie n'admet pas de rapports d'équivalence. 1.1.2. L'analyse sémique ou componentielle Enfin, l'analyse sémique ou componentielle (à ne pas confondre avec l'analyse disrributionnelle) de loin la pius développée dans le cadre des études sémantiques, nous apparaît la plus adaptée pour notre travail. Liée au structuralisme, cette analyse fonctionne à l'aide de traits distinctifs fournissant une vision contrastive des lexèmes; dès lors son objectif sera de : t( ...découvrir les éléments consti~ifsdu sens, à partir des traits les plus simples, unités minimales, invariants paradigmatiques, jusqu'aux plus compfiqués, déterminés à un second niveau de langue, au niveau cornotatif D ~ Au . reste, cette méthode montre un caractkre combinatoire, mis en évidence par A J. ~ r e i r n a set~ qui engendre une véritable analyse structurale du lexique8.Ainsi retrouvons-nous, par analogie, un modèle (( phonologique N de I'analyse du sens. 5 En fait, I'analyse distn'butiomelfe s'appuie sur I'entourage syntaxique du mot-pôle, sur la distniution des dBérentes catégories, substantifs, adjedfis, verbes, prépositions, adverbes etc, formant Ie voisinage du lexème éiudié, A Lehmann et F. Martin-Bdef Intrafucfion-.., p. 56, Et, seIon R Jakobson, Esmi de linguistique générale, trad. de N. Ruwet, Editions de Minuit, Arguments, 1963, p- 204: K La technique de l'analyse distributionnelle s'avère parfaitement applicable aux problèmes du sens tant sur le pIan du lexique que sur cehi de la grammaire- » 6 M. Tutescy Précis..., p. 70. A ce propos, E,Coseriu nous lance un avertissement: a Son objet, ce n'est pas ce qui peut être andogue en tant que contenu de discours, ni ce qui dans certains actes de paroles peut constituer une opposition occasionnelle, mais bien le contenu de la Iangue, c'est-à-dire Ie contenu qui se présente comme identique même dans des phrases totalement diErentes (...), ou encore ce qui dans Ia langue même constitue -en synchronie- m e opposition constante. D dans E.Coseriu, (c L'étude fonctionnelle du vocabulaire: Précis de larématique. >> dans Cahiers de Lexicologie, vol. 1976, II, p. 7-8. 7 A J. Greimas, Du sens. Essais sémiotiques, T. 1, Paris, Du Seuil, 2970, p, 39-40; cette procédure combinatoire est engendrée par l'hypothèse de i'isomorphisme (paraIIélisme) entre le pIan de l'expression et le plan du contenu, c'est-à-dire une structure sémantique telle une articulation de l'univers sémantique en unités de signification minimales (&es), correspondant aux traits distinctifs du plan de l'expression (phèmes); ces unités sémantiques sont formées de Ia même manière que les traits de l'expression, en catégories sémiques binaires. 8 A J. Greimas, Du sens-.., p. 66-73, nous rappeiie que la sémantique lexicde ou K étude fonctio~elledu vocabulaire B repose sur deux principes: l'économie ou la sirnpUcation à l'unité inférieure (homme= maIe x humain x animé) et Ia réduction ou la description exhaustive pour un inventaire réduit. Quant a la structuration du champ lexérnatique, quatre principes Ia composent: Ia fonciiomli~é qqui suppose l'existence d'une constitution de la langue, des unités linguistiques cornmutables ainsi qu'une solidarité sur Ies plans du contenu et de l'expression, L'opposition ou l'existence d'unités fonctionnelles, différentielles et oppositives par rapport à Les concepts phonologiques sont effectivement forgés sur les principes de commutation et d'existence de traits pertinents (phonèmes) pour former une structure. Analogiquement donc, les sèmes se regroupent sous un archisème grâce a leurs propriétés communes. D'ores et déjà, nous concevons que l'analyse sémique ne s'applique à la vérité qu'à des micro-ensembles lexicaux paradigrnatiques en tenant compte du fait que Ies lexèmes dévoilent une zone commune de significations. Selon E. Coseriy quatre points de vue se dégagent de cette perspective: l'étude de l'expression, l'étude du contenu,l'étude du rapport entre les deux plans à partir de l'expression: la sémasiologie et L'étude du même rapport mais à partir du contenu: l 7 o n o ~ i o l o g i e g . L'examen d'un tel rapport semble prometteur pour la délimitation d'un champ conceptuel, problème théorique que nous aborderons ultérieurement D'ailleurs, K. Bddinger souligne l'interdépendance de ces deux structure^'^ d'autant plus que l'onomasiologie émerge de la synonymie et intéresse cc celui qui parle » ou écrit car elle part d'une notion commune et recherche de quelle façon cette notion devient effective à l'intérieur de différents signifiants. Parallèlement, la sémiasologie relève de la polysémie et s'adresse à « celui qui écoute D ou lit". Considérant notre matériel de recherche constitué principalement d'un ensemble de lexèmes plus ou moins synonyrniques et dépouillés selon leurs contextes lexicaux, considérant égaiement la visée de notre étude, nous ne pouvons que souscrire à la méthode onomasiologique et approuver, par Le fait même, la définition de M. Tutescu (nous soulignons): - - - - - - nombre d'unités sdon un axe de référence, s'accompagne d'une systématrkitk car les différences systématiques fournissent plusieurs oppositions homologues. Finalement, le principe de nmtralisazYon se veut une exception en quelque sorte dans le fonctionnement des oppositions puisqu'il possède à la fois une valeur d'opposition et de non-opposition 9 E. Coseriy Pour une sémantique...,p. 162. 10 K Bddinger, Vers une sémantique ..., p. 244: tc La position, dans le champ sémasiologique caractérisée par l'élément affectif qui apparaît dans les rapports avec Ie centre du champ sémasiologique, donc la signification centra!.? (...), en détermine en même temps ta position dans le champ onomasiologique: il se trouve, ~ à g u s s ~ ~ ~ ~ n f éavec r e une n cvaleur e affective. >> En outre, dans l'onomasi~logie~ l'auteur y insère les différences objectives des lexèmes sous la fonction symbolique alors que les différences affectives se rencontrent avec la fonction symptomatique. Cf. aussi Ies pages 228 à 236 pour mieux apprécier la portée d e ces deux méthodes non exclusives. 11 M. Tutescu, Précis..., p. 110,nous S o n n e que cette méthodologÏe préconisée par K Baldmger essuya plusieurs critiques sans toutefois préciser lesquelles. «La structure et le fonctionnement de la Iaaeue se font voir dans le mécanisme onomasiologi~ue. c'est-à-dire dans la réalisation d'un même simiifié par s lu sieurs simiifants différents, et partant dans le ravonnement d'un sémème unique dans ~Iusieurs unités lexides; l'architecture de la langue, sa constitution relèverait du mécanisme semasiologique, engendrement de plusieurs signes linguistiques, de plusieurs unités lexicales à partir d'un même signifiant »12. Cette perspective onomasiologique, bien qu'eue ne soit pas acceptée par tous les sémanticiens", fit particulièrement bien illustrée par B. Pottier avec I'archétype du « fauteuil »14. En effet, ce dernier propose plusieurs caractérisations pour établir la substance des morphèmes (avanf/après: pose/dispose; parlinr[msdgén&aiise) ainsi que celle des lexèmes au moyen de a r e s fonctionnels d'établissement de classes de distributio~~ En revanche, ce modèle pose quelques difficultés, notamment des contraintes d'ordre pragmatique, avec la délimitation de L'ensemble lexical car le choix théorique des critères conceptuels depuis une démarche onomasiologique relève après tout de l'expérience du linguiste. Par contre, ces mêmes contraintes permettent alors de séparer l'étude du lexique spécialisé de celle du lexique général. II en va de même pour la sélection des sèmes distinctifs, sélection qui s'attache au choix des traits. Ici I'indécision peut mener au constat d'une absence de structuration claire des oppositions sémiques de ensemble'^. Sans oublier que les oppositions sémiques varient selon le temps et l'espace, dans notre cas, cette mise en garde s'avère d'autant plus importante que la grande dichotomie so@ance moraIddouleur physique n'est peut-être pas attestée? De surcroîî, la nature des sèmes peut subtilement se -- 12 - - M, Tutescu, Précis,.., p. 1IO. 13 A J. Greimas, Sémantique s a ~ c t u r d e: recherche de méthwle, Paris, Larousse, Langue et langage, 1966, p. 40-50, ne tient compte que de la sémasiologie pour exifminer les différentes acceptions du mot « tête » . 14 B. Pottier, « Vers une sémantique moderne » dans Travaux de linguistique et de littérame de l'Université de Sh.ashourg,vol. II, Klincksieck, Centre de phîlologie et de littératures romanes de 1'Université de S t r a s b o ~1964, p. 108-137. 15 A l'inverse, « ...il b v e que différentes analyses sémiques du même ensemble lexical soient également plausiiles, C'est le cas, en partinilier, lorsque les traits distinctifs sont Iiés au savoir (spécialise ou non) que l'on a du domaine. » par ex. la nuance entre rabais et remise tantôt pour un consommateur tantôt pour un comptable dans A Lehmann et F. Martin-Berthet, Introduction...,p. 28. 16 De toute Eaçon nous n e powons calquer nos considérations modernes sur un cadre Linguistique différent et qui plus est, d'époque ancienne. Nous verrons plus loin I'importance d'adopter un large concept, sans restriction de cette nature, comme point de départ de notre recherche. confondre avec la qualité du référent" Bref, ces oppositions consistent en des rapports entre lexèmes et entre sémes, du reste ces rapports se définissent dans les relations sémantiques. A un niveau davantage théorique, soulignons Les problèmes que pose l'application du stniciuraIisrne dans le cadre de notre projet Déjà, nous apercevons les limites de la structuration du lexique dans le caractère instable du vocabulaire; mouvant, il offre en principe un nombre aimité d'éléments, Au cours de sa recherche, F-Mawet a bien rencontré cet écueil : « Le lexique est un inventaire ouvert, illimité, sans cesse modifié et accru par l'expérience toujours recommencee du monde dg.D'autre part, le caractère systémique du vocabulaire se trouve en partie innrmé par le comportement des nouveaux mots en son sein. En fàit, l'acquisition de mots nouveaux ne remet pas en cause ni n'altèrent le système, elle le modifie tout simplement D'ailleurs, lonqu'il y a création d'un « vide », il est faux de prétendre que ce dernier est aussitôt remplacé par une extension des sens voisins. De ce fait découle alors la non-coïncidence entre le champ nationnef et le champ lexical. En pratique, il apparaiAt finalement impossible de se livrer à une analyse exhaustive des valeurs fonctionnelles d'un Iexèrne ne serait-ce que par les critères de classification, lesquels consistent en réalité en un « reseau de relations non coordonnées et multiples, panni lesquelles on peut relever, notamment, des rapports d'ordre notionnel, morphologique, syntaxique et des rapports associatifs de toutes espèces »19. 17 A Lehmann et F. Martin-Berthet, Intraduction ..., p. 29: a 11 est vrai que dans l'analyse archétypale des sièges, les sèmes proposés valent égaiement comme propriétés des référents, même si l'analyse ne vise pas la description des référents. De plus, le fait que la sémantique structurale ait privilégié la description de domaines déjà fortement structurés (animaux domestiques, rdation de parenté) a alimenté Ia critique envers une méthode accusée de classer les choses au détriment des structures de l'organisation proprement iinguistique. Ces objections s'ajoutent à Ia remise en cause du modèle saicturaiiste et contribuent à fi'blir la portée de l'analyse componentielle. » 18 F.Mawet, Recherches...., p. 11. w F. Mawet, Recherches..,., p. 13. Au terme de ce relevé des aspects méthodoIogiques négaîZk, l'auteur conclut au caractère non nécessaire des oppositions lexicdes par rapport aux oppositions phonologiques. En outre, les reIations entres les mots d'un même champ s h t i q u e s'avèrent plus ou moins lâches voire non systémaîiques, sans compter que les champs lexicaux cIairement structurés font souvent office d'exception (ex liens de parenté) et revêtent un caractère particulier pour le locuteur. Ce qui ne nous empêche point de déceler une structure entre les différents lexèmes ainsi qu'un découpage de la réalité, une conceptuaiisation d'une notion à partir des diiérents sèmes dégagés. 1.2. Les relations sémantiques e t la polysémie 1.2.1, Les relartions de Mércvchie/ d9inclusionet Les rdaîdons d96q~ivu&nce/ d'opposition Par définition le sens est une G constante sémantique )) propre à un élément simple tel un morphème, un mot voire un syntagme' propre à un énoncé comme la phrase. Ainsi caractérise-t-il les éléments lexicaux et les énoncés hors de l'énonciation A l'opposé, la signifcattion se compose d'un ensemble de ((variables sémantiques » qui correspond au discours. La signification s'identifie, par conséquent, au sens implicite d'un énoncé dans énonciation^^. Les relations fondées sur ces notions se partagent en deux grandes catégories : les relations de hiérarchie et d'inclusion ainsi que les relations d'équivalence et d'opposition sur lesquelles nous porterons davantage attention parce que tri%utaires de l'analyse componentielle. Le rapport de hiérarchie traduit en réalité une relation d'inclusion d'un hyponyme (ex. tulipe) et d'un hyperonyme (e~-fleur)~', une telle relation peut être extensionnelle du point de vue de la référence (la classe des référents tulipes est comprise dans la classe des référents fleurs) ou intensiomelle du point de vue du sens (le sens defleur est incius dans le sens de tulipe)22. Au côté de la relation hyponyme-hyperonyme, nous retenons également la métonymie. A la différence, la métonymie suggère une appartenance de la « partie » (méronyme) au «tout » (holonyme), possession en quelque sorte susceptible d'être 20 Ces définitions sont davantage développées dans I'oumge de M. Tutescy Précis..., p- 61. De surcroît, E. Benveniste complète ces définitions: (c Quand on dit que tel élément de la langue (...) a un sens, on entend par 19 une propriété que cet dément possède en tant que s i m a n t de constituer une unité distinctive, oppositive, délimitée des autres unités et identii6ables par les locuteurs natif$, de qui cette langue est la langue. », dans c Les niveaux de l'analyse linguistique », Proceeàïngs of the ph Inremafionai Congress of Linguisis, Cambdnge, Mass., 1962, Mouton and Co., 1964 = PLG chap. X, p. 127. 2t Voir a ce sujet Ie chapitre 4 dans A Lehmann et F-Martin-Berthet, /ntr&ctioon..-, p. 49-54. Les auteurs rappellent que I'hyperonyme est également appelé incluunl ou encore archilexème dans le cadre de l'analyse sémique (p. 50). 22 Conformément a ce principe, l'hyponyme a une extension plus réduite que l'hyperonyme (dénotation d'un sous-ensembIe) mais son extension est plus importante dans la mesure où iI comporte un nombre plus élevé de sèmes- De Ia perspective extensionnelie, découle une relation d'implication logique (si x est une tulipe dors x est une fleur, non l'inverse). Dans notre exempie le terme $eut- se révèle a la fois un hyponyme et un hyperonyme- h carrefour des classes lexicales et des catégories taxinomiques (tulipe rouge/tuIipe/fleur/plante), ce type de rapport concerne pIusieurs catégories syntaxiques (adjectifs, substantifs, verbes etc). Nous retrouvons paraphrasée avec le verbe avoir (ex la bicyclette a un guidon)- En réaiité, nous avons également affaire a une reiation d'implication logique, cependant plutôt qu'un lien d'inclusion avec partage des propriétés, c'est une représentation en tant qu'objet qui relie le rn6ronyme à l'holonyme. Pour cette raison plusieurs rapports de dépendance existent (inembrdensemble; composant;/msemblage;portiodmse et matiére/objet). Selon E. Benveniste, il est bien question de reIations intégratives entre les éléments de niveaux diffkrents alors que les relations distri%utionneliescaractérisent les déments de mêmes niveaux? En effet, les relations d'équivalence et d'opposition admettent, pou. leur part, un rapport de même rang. Respectivement, nous distinguerons Ia synonymie, I'antonymie et la ~ o - h ~ n y m i e ~ ~ . Deux formes linguistiques, unités ou propositions, sont synonymiques lorsque K ...la substitution de l'une a l'autre (a l'une des autres) ne modifie en rien pour I'observateur le contenu du message où elles figurent: Je vous dqends de sortir/Je vous interdis de sortir. Les synonymes correspondant strictement a cette définition sont rares; mais les synonymies partielles font partie de ces relations qui permettent de voir dans le lexique autre chose qu'une collection aléatoire, et d'en esquisser des schémas stnictur6s En ce sens, la synonymie lexicale entre mots ou syntagmes26 de catégories similaires (soit un même signiné et différents signifiants a l'inverse de l'homonymie) ne se conçoit que sur le plan théorique de la d'ailleurs la notion d'implication dans la méthode componentielle, où elle note la présence d'un trait (ex.fiére) gui en implique un autre (par ex. être animé) d m G. Mounin, Dictionnaire ... p. 1 69. E_Benveniste, Les niveaux de 1'ana&se linguistique...,PLG 1,chap. X, p. 124. 24 Nous préférons cette présentation à celie de l'ouvrage de M. Tutescu, Précis...., p. 130 et suiv. qui regroupe en outre dans la nibrique « relations sémantiques D : l'incompatibilité sémique, l'homonymie et la polysémie. Nous croyons pIus juste de traiter séparément Ia polysémie puisque certaines méthodes d'analyses lui sont propres 25 G. Mounin, D i c t i o m i e .-- , p. 3 17 et il ajoute: << La notion étroite de synonymie dénotative s'élargit avec les notions de variantes de style ( m s e r . s e r ) ou combinatoires: Je SOIS qu 'il est h o d e c o m s sa bonté (p. 317). En ternes de rapport, la synonymie se définit comme une relation reliant deux ou plusieurs lexèmes lorsqu'un même sémeme illustre leurs emplois. Donc relation de sens paradigmatique qui se manifeste syntagnatiquernent (catégories logiques d'inclusion et d'implication).», c'est-à-dire un phénomène componentiel étant donné Ie caractére interchangeable de ces lexèmes dans un même contexte tout en conservant le même sens dans M. Tutescy Précï's..., p. 140. Et à des niveaux supérieurs comme la phrase ou l'énoncé, nous reconnaitrons la synonymie dans la paraphrase. désignation. Nous utiliserons alors le terme deparasynonymie2'pour ne pas perdre de vue le caractère approximatif de cette relation. Au niveau de la sign$cation, les synonymes demeurent impossibles parce que chaquelexthc comporte-mepartie-xcdésignative »-qu'il peut partager avec d'autres mots ainsi qu'une partie a co~otativeP unique. Pour notre parf nous identifions trois types de différenciations synonymiques: syntaxiques, sémantiques et pragmatiques28. La différenciation considérée sur le plan syntaxique témoigne d'une synonymie seulement dans certains environnements à cause de la polysémie, soit la synonymie contextuelle ou partielle (il s'agit bien du contexte linguistique ou cotexte, non pas << situationnel»). Nous reviendrons plus loin sur l'importance du contexte dans le discours; pou l'heure précisons que l'analyse componentielle reste la méthodologie la plus appropriée puisqu'elle ranine les environnements possibles de chaque lexème dépouillé sous les angles syntaxique'g (sous-catégorisation syntaxique) et sémantique (souscatégorisation sémantique ou traits sémantiques de sélection). Sur le plan sémantique, des sèmes spécifiques synonymes peuvent se côtoyer ou non dans les mêmes contextes en raison de la synonymie partielle30. Enfin, la différenciation pragmafique nous reporte au signifié connotatif3' et parce que celui-ci est de nature fluctuante, plusieurs linguistes empruntent à la 27 Avec une logique implacable, Dumarsais écrit à ce sujet: c s'il y avait des synonymes parfaits, il y aurait deux langues dans une même langue. n, dans Des tropes ou riis di;f/érentssens, trad. de F. Douay-Soublin, Paris, Fiammarion, Critique, 1988, p. 236. 28 Nous spécinons que notre division que ne correspond pas à celie de certains sémanticiens dont K. Baldinger qui, quant à lui, reconnaît deux types de synonymies: la synonymie de deux signifiés (deux signifiés rattachés à deux monèmes différents et qui ne contiennent chacun qu'un semème) et la synonymie de deux sémèmes (lesquels sont rattachés à travers deux signifiés complexes donc ayant plus d'un sémème), dans Vers une sémantique ..., p. 177, Rappelons brièvement la terminologie de K. Baldinger qui associe le signifiéà la réunion de tous les sémèrnes rattachés a un monème, le sémème a la a signification » et le sème au concept (p. 146). 29 Pour compléter la perspective syntaxique, nous emprunterons quelque peu a l'analyse distributionnelle afin d'étudier dans sa répartition, l'entourage verbal, nominal, adjectival et adverbial de nos lexèmes. Nous retrouvons par exemple le même lexème dans un contexte identique: le sommet d'un arbre et la cime d'un arbre mais dans d'autres contextes, la synonymie partielle joue: le sommet de la tour EgeZ mais *la cime dii la tour E@eZ. La relation synonymique peut ressembler ici à l'hyponymie mais cette dernière se distingue par une implication d a t é r a i e alors qu'elle est bilatétale dans le cas de la synonymie. 31 Nous faisons référence aux variantes lexicales ou van'ation intralinguistique cf. A Lehmann et F. Martin-Berthet, Introduction...,p. 57-58: la variation lexicale renvoie aux marques d'usage (Vx,, Fm, Lift-,etc) avec des variations diachroniques, géographiques (diatopiques), registres de langues (diastratiques), opposition langues de spéciaIitMangue commune, connotations (péjorations, euphémismes). Ces variations se rangent dans les 25 fonctions symptomatiques de K. Baldmger auxquelles nous renvoyons le lecteur, dans Vers une sémantique...,p. 188-191. phonologie la notion de maque comme moyen de caractérisati~n~~ Mais avant d'&cher un caractère propre, les synonymes connaissent I'intervention de certains facteurs externes qui déterminent la préférence dans la sélection de l'un d'eux, comme la ressemblance formelle à un monème qui pourrait évoquer des associations désagréables par exemple @utatfio/~uto)~~. A l'opposé, l'antonymie prend forme dans une relation d'exclusion logique, elle participe donc au même processus que la synonymie et, en conséquence, elle suppose une certaine ressemblance entre les lexèmes dans la mesure où les sémèmes antonymiques partagent toujours des sèmes co1~11][1uns (jFèrdsoeur).A l'instar de la synonymie, la relation d'antonymie n'est pas unitaire et montre plusieurs types d'oppositions, a savoir les antonymies contradictoires ou complémentaires, les antonymes contraires ou «gradables » et les antonymes converses ou réciproques. Dénommée contradictoire parce qu'établissant un rapport de disjonction exclusive, ce type d'antonymie implique que la négation de l'un des mots entraîne l'assertion de l'autre (vivanthzort). Comme leur nom l'indique, les antonymes « gradables » renvoient aux extrêmes d'une échelle de gradation implicite (beaw'laid) tout en autorisant la présence d'un spectre de degrés intermédiaires (hès beau), ce qui engendre la comparaison De plus, ce 32 La notion de marque s'avère très importante puisqu'elle engendre des oppositions entre les lexèmes. En fkk, le terme marqué. possède une patticularité dans un contexte donné, il n'appartient pas dors au registre standard, Dans son article, E. Cosenu a clairement examiné ces oppositions en rapport avec Ies changements de sens qui procèdent du rôle de la structure en diachronie: terme non marqué d'une opposition simpIe (à 2 termes) peut en éiiminer le terme marqué; terme marqué d'une opposition simple peut éliminer le terme non marqué; dans une opposition simple a termes marqués non-neutralisables, un des deux termes marqués peut en éliminer l'autre; terme non-marqué d'une opposition complexe peut éliminer un des termes marqués; terme non-marqué d'une opposition complexe peut éIiminer tous les termes marqués; terne marqué d'une opposition complexe peut éliminer un autre terme marqué et, enfin, le terme marqué d'une opposition complexe peut éliminer tous les autres termes marqués. Outre la dissolution d'oppositions, nous retrouvons dans les types de remplacements, la constitution d'une opposition nouvelie par l'intermédiaire de l'apparition d'un terme marqué (exchsif) puis sa distinction avec l'introduction dans son contenu d'un terme donné. De surcroit, le terme marqué peut devenir par la suite le terme neutre et inverseme* la place restée libre devant alors être occupée par un nouveau terme selon l'auteur, dans Pour une sémantique diachronique structurale. N dans T'aveux de linguisfiqueet el linéruhrre de I'Uniuersité de Strasbourg, vol. II, Paris, Rlmcksieciq Centre de phiiologie et de littératures romanes de 1'Université de Strasbourg, 1964, p. 175. Nous reviendrons au cours de I'anaIyse sémantique de nos lexèmes sur ces oppositions fonctionneiIes notamment avec l'exemple des adjectifs qualincati& i ~ & % f d s . 33 K, Bddinger, Vers une sémantique..., p. 181-184 recense neuf fâcteurs qui jouent sur la sélection des synonymes-En plus de I'évocation de quelque chose de désagréable, nous retenons l'appartenance de la majeure partie des monèmes à une M e de mots apparentée à Ia ressemblance de deux synonymes sur le plan du signifiant, l'appartenance de deux synonymes à une famille de mots différents (luur&r/indigeste), la motivation des composésldéri~és~ l'arrangement des sonorités (phonostylistique), la syntaxe/ le contexte, l'intonation/ le rythme, le niveau de style et les principes stylistiques de convention. rapport ne prétend pas à I'exclusivité des termes (x n'est pas grand n'implique pas nécessairement que x est petit) d'autant plus que les degrés intermédiaires peuvent être lexicalisés (moyen, médiocre etc)34. A I'intérieur de cette catégorie nous dénombrons les antonymes morphologiques (inteIiigent/~inteZZigent) et les antonymes lexicaux (inteCIigentt/sot)de loin les plus nombreux car ils << reflètent une lexïcalisation plus poussée des contrastes entre les deux pôles n3'. Finalement, l'antonymie cornterse se traduit par la permutation des éléments (Jean est le professeur de Marie/ Mmie est I 'élève de Jean), c'est pourquoi cette relation sera fiéquement représentée dans les échanges sociaux (ex médecidpatient), les liens de parenté (ex. père/fils) ainsi que la sphére des relations temporelles et spatiales (avaniYaprès; devunt/derrière etc.). À la lumière du rapport antonymique, nous constatons que a le principe de dichotomisation (oppositions binaires) est un principe essentiel au fonctionnement des langues, qui correspond à des schèmes cognitifs»36. La CO-hyponymiequant à elle établit une relation avec des unités de même rang dans un rapport hiérarchique avec un hyperonyme (tulipe et oeillet sont CO-hyponymesde fleur). Plutôt qu'une opposition binaire, ce sont des traits spécifiques qui forment le contraste (de la négation de l'un ne naît pas l'afnrmation de l'autre). La CO-hyponymieengendre tantôt l'antonymie tantôt la synonymie. Or, prenons garde d'oublier que tous ces types d'oppositions 34 Quelques fois des dissymétries surviennent. Ainsi, dans le cas de I'opposition richdpmwe, nous pouvons dire: il n'est ni riche ni p m e , cette situation favorise les séries dans lesquefies les antonymes s'opposent tenne à terme: glaciaI/~oidfi.~S/tiède/chmd/brûI~~t Aussi, «dans les cas de neutralisation (effacement) de l'antonymie, ce sont les termes non marqués de l'opposition, perçus comme non péjoratifi, qui sont utilisés. » ,nous les localiserons dans certains contextes tels la phrase interrogative (Quelle es IQ bgeur de ce m6m?),la phrase déclarative (Je demande la lmgeur de ce mban.) et l'expression de mesure (Ce mban est I q e de trois centimètres-)cf. A Lehmann et F.Martin-Berthet, Introdirction...,p-60. 35 J. Lyons, EIéments de sémantique,trad. de J- Durand. Paris, Larousse, Langue et langage, 2990 (1978), g 225. A Lehmann et F. Martin-Berthef fnîroduction..., p. 60. En addition a ces trois types d'antonymes, J. Lyons soulignent que d'autres relations d'opposition, c'est-à-dire non binaires, peuvent exister dans les ensembles à plusieurs éléments formés de mots incompatibles. Le linguiste relève ainsi deux types d'ensembles, d'une part, ies ensembles ordonnés en série et incluant les extrêmes comme les hiérarchies militaires par exemple Cgénéruf...cqporal), de l'autre côté, les ensembles ordonnés de fàçon cyclique et n'intégrant pas d'éléments extrêmes, ce qui signifie que chaque élément se range entre deux autres éléments @rintemps, été, mitomne, hiver). Les éléments des ensembles cycliques, mutuellement exclusifi au sein d'un paradigme, équivalent parfois a des CO-hyponymes(cf infia) dans dans. Lyons, Eléments... ,p, 234, demeurent dépendants du contexte donné et qu'ils émanent du caractère polysémique de la 1.2.2. La Polysémie Nous n'effectuerons qu'un bref survol des questions monosémique et ainsi que de leur traitement respectif. Dans le cadre d'une étude d'un vocabulaire composant un lexique spécialisé, la monosémie s'avère fréquente étant donné le dessein de l'auteur d'éviter toute ambiguité par la recherche de univocité^^. De surcroît, en tenant compte de la perspective synchronique dans laquelle s'inscrit notre travail, il appert que le caractère polysémique d'un terme se transforme en homonymie (ex les deux verbes voler, malgré une identité commune apparaissent comme des homonymes en synchronie)40,nous devons alors récuser le critère étymologique de pertinence diachronique4'. Cela convenu, la linguistique structurale ofEe deux types dYanaIysede la polysémie en synchronie: le traitement h ~ r n o n ~ r n i ~qui u e consiste ~~ en la scission du mot polysémique en plusieurs homonymes 37 D'ailleurs, E-Coseriu nous invite a fXre preuve de prudence: K Mais cela ne signifie pas que nous ignorons la nature « polysystématique » de toute langue historique. En pariant d'oppositions nous visons tacitement dans la suite, pour chaque cas, la forme de la langue respective où les oppositions existent et ou elles sont à peu près t e k s que nous les présentons, ce qui sunit pour notre but actuel. Cela n'exclut cependant pas qu'il y ait d'autres formes de la même langue où les oppositions sont différentes ou qu'il y ait des formes où ces O positions n'existent pas. D, dans Pmr wre sémantique ...,p. 141. 3P La définition de K Baidinger à cet égard est intéressante: K De i'immotivation des mots résulte un autre phénomène fondamental: le fàit qu'un mot peut avoir plusieurs acceptions, autrement dit Iapolysémie. Une même image acoustique peut être le symbole de difiZrentes réaiités, c'est-à-dire qu'elle peut avoir plusieurs contenus ou significations ». Dès lors, l'kventail des acceptions recouvre Ie champ des significations ou sémasrasroIogique, dans Vers une sénrantipe ..., p. 12. 39 G. Mounin, Dictiomire ..., p. 220. Toutefois, la fiéqueme très éi& de certains lexèmes (ex. 866q et &vos) ne nous dispensera nullement d'examiner sérieusement la polysémie, d'où l'indispensable recours aux contextes siruatrionttelet linguistique. 40 Nous renvoyons le lecteur a la brillante démonstration de E. Benveniste dans K Problèmes sémantiques de la reconstruction >> Worg vol. y nos 2-3, août-déc., 1954 = PLG 1,chap. X X N , p. 290-291, 41 En vérité, notre corpus de textes nous permettrait de nous livrer au traitement étymologique en s'appuyant sur les hypothèses des diverses rédactions à des époques différentes mais le manque de certitude à ce sujet nous incite à la plus grande prudence : nous préférons, pour Ies limites de ce mémoire, éviîer certaines voies hasardeuses42 Nous résumons ici les traitements en reprenant les grandes lignes du chap. 5 de l'ouvrage de A Lehmann et F. Martin-Berthet, Inrroduction.-., p. 69-78- Pour procéder au dégrmpemenf des entrées (selon le jargon Iexicographique), trois critères s'imposent plus ou mouis simultanément. Nous reconnaissons le critère synfarique lorsque le comportement des homonymes W e r e et révèle une divergence sémantique, dépeinte par la commutation synonymique (ex, l'adjectif cher se comporte différemment selon qu'il est attriiut ou épithéte, accompagné d'une expansion ou sans complément etc), L'aspect sémuntique pour sa part, s'empioie quand il y a disjonction des sémèmes (absence de sèmes communs) mais la fiagiiité de ce critère nécessite une application délicate (ex_ cher signifiant aimé et qui coute cher, malgré la distance séparant les deux sèmes, certains locuteurs alors que le traitement repose sur des arguments sémantiques lorsque les différentes acceptions conservent un lien entre elles. Enfin,---la-polysémie propose -un--dernier--champ-d7&vestigatioa - qui--est--celui-des changements de sens étudiés sous l'angle des tropes. En faif le sémanticien doit traquer le sens figuré (ou dérivé) dissimulé demere le sens propre d'un mot4! Les tropes lexicalisées, puisque ce sont celles qui nous intéressent, ne figurent que très peu dans nos textes, sans doute à cause de la nature scieneque de ces derniers. Parmi ces tropes, citons la métaphore (ressemblance entre signifiés dont la direction va du concre au concret ou du concret a l'abstrait), la métonymie (la contiguité des objets dénotés dont la direction demeure la même que celle de la métaphore) et la synecdoque (relation d'inclusion basée sur le rapport partidtout ou e ~ ~ è c e s / ~ e n tNeosus ) ~reviendrons ~. ponctuellement sur ces notions au cours de - - peuvent y voir un rapprochement entre aimé/coûteux avec les sèmes de mesure et d'intensité), Puis le critère r n o r p h o l ~ ~ paléatoire e stipdant que sont homonymes, deux mots pourvus à la base de séries dérivatiomelles différentes (ex. cher1 << aimé >> > chéri, chérir et cher2> cherté, chérot). 43 A Lehmann et F. Martin-Berthe InfroaCuczion ..., p. 69-78. En ce qui concerne le traitement unitaire, deux points de vue peuvent être exploités. D'une part, l'optique sémantique prisant le concept guillaumien selon lequel le sens s'oppose aux effets de sens (mouvement de pensée continu ou cnlétisme, découpé par Ie discours en &sies, appelées plénière pour I'acception la plus fiche et subdirite pour l'&et de sens le plus pauvre en sèmes. Nous retenons ici l'hypothèse de J. Picoche, Smctures sémantiques du lexique fiunpis, Paris, Nathan, Université, 1986, p. 10-14: un polysème possède un signifié unique (signzpé de puissance) qui permet de rendre compte de ses multiples effets de sens; en clair, il s'agit d'une unité virtuelle partiellement actualisée selon les effets de sens du mot en discours (ex. à partir des 4 entrées du t e m e créneau, 2 mouvements de pensée surgissent, fun aboutit à la notion de défmse, l'autre se développe vers Ia notion d7aiternancede places pleines et vides; l'acception la plus riche créneaux d'un chateau fort se dirige vers la saisie subduite: un créneau p a r venrlie), La deuxième approche, I'anaIyse des structures actancielles, s'articule autour de la description syntaxique: K les actants sont les participants au procès du verbe (sujet er compléments essentiels) que l'on distingue des circonstants (compléments non essentiels) .D @- 76). Une telie structure ne se différencie de la structure syntaxique qu'en smfhce44 G, Mounin, RÏctionnaire ...,p. 2 13,215 et 3 16. D'autre part, J. Vendryès expliquait a . les trois types de changements de sens: <c On ramène parfois à trois types principaux les divers changements de sens que subissent les mots: remictÏon, extension, déplacement. II y a restriction, quand on passe d'un sens général à un sens particulier (ex p r e d e , sevrer, traire); extemon, quand on passe inversement d'un sens particulier à un sens général (ex. arracher, gagner, Hornpher); déplacement, lorsque les deux sens sont équivalents ou uidiffërents au point de vue de l'étendue (ex- chercher, choisir ou meme) et qu'on passe de l'un à l'autre par voisinage (ainsi quand le mot s'étend du contenant au contenu, de la cause à l'effet, du signe à la chose signifiée, etc, ou réciproquement) (-..). ii est peut-être plus intéressant de marquer comment dans l'usage les trois types de changements s'expliquent par les conditions mêmes de la vie. >>, dans Le langage-..,p. 223-224. 45 A ce propos P. Guiraud note que les sens se présentent comme cc ...des variations syntagmatiques qui procédent des substitutions paradigrnatiques du terme en relation » Le concept de valeur devient ici essentiel dans P. Guiraud, Structures é ~ o l o g r g r pdu e s lexiquefiunpss,Paris,Larousse, Langue et langage, 1967, p. 177. li y aurait donc deux polysémies l'une paradigrnatique, I'autre syntagmatique recelée dans les phrases ambigués. M. Tutescu a recencé les diffërences entre les classèmes (ou restrictions sélectives) de la lexie polysémique que ce soit sur le pIan du champ d'application référentielle (ex. lexique de spécialité) ou des changements de catégorie syntaxique (ex. adjectif transformé en substantif),Précis...,p. 138. - notre analyse lexico-sémantique des lexèmes exprimant la douleur (par e x Ie cas de la synecdoque à la lumière des référents assimilés aux <( organes N). En somme, l'homonymie et la polysémie portent la prewe des ambiguïtés lexicales. Nous approuvons les propos de K Baldinger lorsqu'il déclare que chaque mot comprime << ...l'infini des signincations possibles à un petit nombre de significations potentielles (J. Grâce à la polysémie, nous dominons I'innni du monde entier, matériel et spirituel, à I'aide d'un nombre limite d'éléments lexicaux P. Cette brève introduction méthodologique nous fit prendre conscience du lien intime entre le mot et la chose, un peu comme si le a nom » en tant que convention détache le signe de l'objet Réfléchissons avec J. Vendryès sur le sujet a h d'avoir une idée plus juste du signe conventionnel appelé le << nom », signe polysémique qui fit coder beaucoup d'encre depuis 1'~ntiquité~~ : « Le mot quelconque éveille toujours dans notre esprit une certaine représentation gaie ou triste, agréable ou eiEayante, grande ou petite, admirable ou ridicule, indépendamment du sens qu'il exprime et souvent avant même que nous connaissions ce sens. (-..). En établissant un accord entre nom et chose, nous nous conformons à une habitude psychique qui est vieiue comme le monde. Le nom a été longtemps, non pas seulement un signe conventionnel, mais une partie intégante des choses: il participait à l e m propriétés. On ne distinguait pas Ie signe de i'objet La formule nomen ornen rappelle cette conception antique: on en retrouve la trace dans les interdictions de vocabulaire et 46 K Baldinger, Vers une s é m ~ ~ t p e - p. . . , 127, Le linguiste ajoute que le lexique ne se présente plus c o r n e un registre autonome et univoque car il se livre à la présélection dans le domaine du contenu. 47 Cette réflexion donne le ton au dialogue le C r W e de Platon dans lequel toute l'analyse linguistique de Platon consiste à démontrer (...) que l'énoncé scientifique existe comme énoncé spécifique, lorsqu'il représente effdvexnent le réel, mais qu'il ne peut pas se passer de ses conditions d'énonciation puisqu'il ne représente pas forcément le réel et ne présente donc par lui-même aucune garantie de ce qu'il énonce. (..-) il s'agit d'abord de dissocier l'énoncé et ce à quoi il se réfere pour dégager l'indépendance de ce référent, (...). La science n'est en effet possible que si les choses existent indépendamment de ce qu'on en dit. La question du vrai et du faux est seconde par rapport a cette dissociation, elie n'est que l'expression de la coïncidence ou de la noncoihicidence de l'énoncé par rapport à son référent.. .», dans M Baratin et F. Desbordes, L XmZyse linguistique ciints 22ntiquité classique: 1. les théones, Paris, Klincksieck, Horizons du langage, 1981, p. 15-16. Cette remarque nous fait curieusement songer à la naissance du langage m é d i d au sein du regard chique selon l'étude foucaldienne. En effet, il nous semble que cette coïncidence transcende véritablement le langage médical. Sans compter l'influence des diverses productions littéraires et scientifiques en Grèce classique, car il va de soi que Platon, cadet d' Hippocrate par 33 armées environ, était au fait des théories hippocratiques. En effet, en se fondant sur l'examen du Timée (86b mais aussi 64, 65, 694 69' et 70b), K-D. Keele dua de la conception platonicienne de la douleur : << ...considering pain at Ievefs of both sensation and motion, Plato shows that the phenornenon rnay arise not only fiom peripheral stimulation but as exnotional experience in the soul. D, dans Allcrcumies of Pain, Odord, Blackweii, 1957, p. 25. Pour une étude plus approfondie, C. Joubaud, Le corps humain a h s la philosophie platonicienne, Paris, J. Vrin, 1991. Voilà qui donne une coloration particulière au contexte socio-historique ainsi qu'à la réflexion linguistique de la période étudiée. dans Ies déformations qui résultent de ces interdictions. Le nom avait alors une grande importance >>48. 1.3. L'expression lexicale de la douleur 1.3.1. Présentation du chum. sémantique Le champ sémuntique reste une notion encore fort nébuleuse dans les théories sémantiques actuelles. En effet, la frontière entre un champ de désignations, un champ de significations, un champ de connotations ou un champ lexical paraît floue et ces différentes dénominations se recoupent allégrement sur le plan théorique49.Dès lors, il nous faut préciser la démtion à laquelle nous nous reporterons pour les fins de ce mémoire De façon générale, G. Mounui conçoit le champ sémantique comme << un ensemble des unités lexicales dénotant un ensemble de concepts inclus dans un concept étiquette qui définit le champ... Un tel ensemble est un système où les changements survenus en un point peuvent entratner des réactions en chaîne5'. .. Le champ 48 J. Vencbyès, Le langage ..., p. 206-207- Nous constaterons ce phénomène de déformation pom certains mots de vocabdaire comme les organes génitaux féminllis en grec par exemple. 49 A i'instar de F. Mawet dans Recherches..., p. 14-15, nous remarquons qu'ïi y a certainement autant définitions de champ sémantique que de sémanticiens, 50 L'étude des changements des mots à l'intérieur d'un champ ainsi que des lois qui régissent ces changements fùt i'objet de la sémantique trad'ÏonneUe certes, mais surtout de Ia sémantique structurale diachronique. En effet, la sémantique traditionnelle, et non stmcturaliste, conçoit ces changements en termes dYextension/restrïctionet de déplacement (sans rapport aucun avec une structure reposant sur des oppositions distinctives) et portent sur des termes isolés (non sur le rapport entre les termes entre eux et le lien unissant termes et structure sémantique). La sémantique traditionnelle propose donc une vision étroite des extensions et restrictions de sens par rapport à un signifiant et ce, sans s'appuyer sur la distinction entre << siguification D et CC désignation D. Les deux mots deviennent donc très imprécis et pratiquement inutiiisables en ce qui a trait au plan du wutenu, du moins ;en effet rappelons qu'il y a quatre points de vue en lexicologie : l'expression, le contenu, I'articuIation expressiodcontenu à partir de i'expression (sémasiologie) et I'articdation expression,contenu à partir du contenu (onomasiologie). Adoptant une telle perspective, E. Coseriu proposera une sémantique structurde dotée d'un caractère diachronique qui permet d'embrasser i'ensemble de ces points de vue : << .-,c'est le développement historique des << champs conceptuels » considérés comme stmctures lexicales de contenu, Et puisque structure veut dire avant tout opposition distinctive, la sémantique structurale diachronique aura à établir, à étudier et si possible, a expliquer (motiver) le maintien, l'apparition, la disparition et la modification, au cours de i'histoire d'une langue, des oppositions lexicales distinctives. », dans Pour une sémantique...,p. 158- 162. De plus, K. Baldinger nous informe du danger de considérer les concepts linguistiques d'une communauté dans un cadre synchronique, en faisant << ...abstraction de l'histoire de la langue en prenant en considération la fragmentation conceptuelie de cette langue particulière, » A l'absence d'expression ne correspond &&vernent pas L'absence de concept, cf: l'exemple de CC I'esclave D chez les Grecs dans Vers une sémantique..., p. 77 no. 7- IexicaZ pour les signifiants et le c h p conceptuel pour leur dénotation sont souvent les deux faces du champ sémantique PAutrement dit, les divers mots qui forment le champ étudié se réfërent au même concept, cela est à entendre au même signzj?é et entretiennent entre eux des relations différentielles qui consistent en un système structuré. Les termes peuvent donc être considérés comme des synonymes approximatifs". En insistant davantage sur le caractère structurel, nous nous rapprochons de Ia perspective de E. Cosenu qui définit le champ sémantique en termes de structurations l e ~ e r n a t i ~ u efondées s ~ ~ sur des oppositions fonctionnelles et distinctives. Cette conception suit de très près, en vérité, Ie cadre phonologique : « Si par K structure D, on entend l'existence d'oppositions distinctives, c'est-à-dire le fait que les unités foncîionnelles se présentent comme fonnant des groupes, dans lesquels elles sont en partie identiques et en partie différentes, et fonctio~ment,en vertu des traits différentiels, comme membre oppositifs de ces groupes, on est autorisé a parler de structures lexicales, puisque, dans ce sens aussi, la situation dans le domaine du lexique est parfaitement analogue à celle du domaine de la phonologie. (...). Ce n'est que par l'existence des oppositions distinctives que la configuration sémantique D d'un champ devient une véritable structure - 51 -- - G- Mo& ajoute &dement que dans la conception sémantique de P- Guiraud, <<leschamps morphosémantiques sont des ensembles de lexèmes où des ressemblances de forme correspondent à des ressembIances dans ia dénotation ; par exemple glimmer, glow,glem, glitter, gglower en anglais. n. Pourtant, en tenant compte quelque peu de I'histoire du mot qui entrera dans le champ sémantique, fe constat de formes cousines par leur morphologie (racines, sufExes, préfixes etc) relàre de l'évidence et ne devrait pas constituer un autre type de champ. Quant à la dé-on avancée par Mounin, eile possède le mérite d'inclure plusieurs visions par sa large compréhension, cependant elle forme une tautologie et ne décrit nullement l'agencement et le caractére organique de ce champ, dans Dictionnaire ..., p. 65- Aussi, devons-nous apporter une nuance en ce qui concerne le terme de K champ lexical )> . Grand est le danger de le confondre avec la classe lexicale- Ainsi, la classe lexicale est la classe de lexèmes déterminée par un chwème ou trait distinctif comme ceux que nous avons étabIis dans notre grille d'analyse componentielle. Ce classème fonctionne dans toute catégorie de mots, d'une façon en principe indépendante des champs lexicaux selon F. Mawet, Recherches..,, p. 15-1 6. 52 L'étude qui a fait référence en matière de stmcturation de champ sémantique est celle de O. Duchacek sur le concept de beauté en h ç a i s dans << Le champ conceptuel de Ia beauté en français moderne. D, Vox Rommica, 18, 1960, p. 297-323. 53 Précisons ici que la perspective structuraliste en lexicologie s'avère relativement nouvelle selon E. Cosenu : «La lexicologie tradibonneile n'a jamais été structurale, c'est-à-dire fondée, du moins implicitement sur des oppositions fonctionnelles ; même les tentatives d'une lexicologie K idéologique )> ne Ie sont pas, puisqu'il y est question le plus souvent de domaines de la réalité désignée par les mots, et non de structures proprement Linguistiques. Des points de vue fonctionnels et presque structuraux, bien quYimpIicitesse trouvent plutôt dans les dictionnaires de synonymes et d'antonymes. » dans Pour une sémantipe..., p. 144. Nous abondons ici dans le sens linguistique et la réalité du sérnanticien puisqu'il y a une identiûcation voire une conftsion Eréquente entre le si#é extralinguistique; cela s'appuie évidemment sur l'articulation entre les plans de l'expression et du contenu. De fait, nous ne nous interrogeons pas sur quelle est ou comment se nomme Ia douleur en grec ancien, mais piutôt a quels termes conespond Ie mot <c douleur B, ce qui rejoint la tendance onomasiologique évoquée pius tôt, En outre, une absence de terminologie explique le recours au même mot pour les signifiés et Ies signifiants respectifS. Dans le cas qui nous préoccupe, la diversité des termes utilisés pour désigner la douleur en grec nous fàit songer à la présence de structures Iexématiques mais nous émettons de fortes réserves pour parler de terminologie en la matière. linguistique ». II faut donc supposer que chaque champ conceptuel a un contenu (une « valeur D) unitaire et que ce contenu est divisé par des oppositions entre des termes (amots ») a I'inténeur du champ même. Par sa valeur unitaire, par contre, un champ s'oppose à d'autres champs, tout comme en phonologie les voyelies s'opposent aux consonnes et en grammire les temps de verbes par exemple, s'opposent aux modes et les prénoms personnels aux pronoms démonsfmtXis. Autrement dit, du point de vue pratique, un champ s'établit par des oppositions simples entre des mots et se termine 1à où une n o d e opposition exigerait que la vdeur unitaire du champ devienne trait distinctif c'est-à-dire là où ce ne sont plus des mots en tant que tels qui s'opposent, mais où c'est le champ tout entier qui devient le temie d'une opposition d'ordre supérieur, exactement de la même façon que, dans le domaine de Ia phonologie.. . »54. Procédant d'un système élaboré à partir d'oppositions fonctionnelles, la structuration d'un tel champ lexématique obéira alors à des principes bien détemiinés. A I'instar de M. ~ u t e s c u ~ ~ , nous retenons quatre principes fondamentaux : lafonctiomzaZité qui se traduit par la constitution même de la langue, par l'existence d'unités linguistiques commutables ainsi que par la solidarité sur les plans du contenu et de l'expression. II s'agira, dans le cas qui nous préoccupe, des différents familles lexicales (incluant leurs composés et dérivés) -2h,anro5, niw, 7 r k $ 0 ~ - ~désignant directement la Ab, douleur daos la langue grecque classique, de leur spécificité en emploi, de leur synonymie plus ou moins partielle. Ensuite, l'opposition qui correspond aux unités fonctionnelles, dinérentielles et oppositives existant dans un rapport d'opposition entre elles et en& d'autres unités suivant un axe de référence. Cette opposition prendra la forme des liens et différences entretenus entre les différents lexèmes étudiés ainsi que par rapport à l'ensemble des termes désignant la douleur en grec, dans une compréhension plus étendue. La systémaficilé constitue l'organisation même de ces différences et génère des oppositions plus ou moins homologues, c'est-à-dire les différentes nuances de sens entre 66hq et par exemple et qui s'érigeront en micro-système lexical. .- E. Coseriu, Pour me sémantique ..., p. 150 et 157. Nous nous inspirons ici des propos de M. Tutescu, Précis.,., p. 71. Le lecteur trouvera à l'annexe B, i'ensemble des termes retenus pour l'élaboration du champ sémantique, nous avons opté pour une division par fkdies Iexicales dans un souci de darie. 54 55 " Enfin, la neutralisation ou L'exception dans le fonctionnement des oppositions afin de rendre les valeurs à la fois oppositionnelles et non-oppositionnelles57.Le cas de n h o g et sa polysémies8 illustrera, comme nous Ie verrons plus loin, un exemple intéressant de neutralisation. Dans le cadre de 17analysecomponentielle, ce système d'oppositions en traits distinctifis revêt une importance particulière. De fait, les traits différentiels forment les unités de senss9 et la différence sémique entre deux lexèmes s'observe par la présence ou l'absence de sèmes qui fait surgir dans la compétence du sujet6' des réafisations discursives. L'application de cette conception théorique nous conduit à l'élaboration de notre grille d'analyse componentielle nir le modèle de celle de B. Pottier, incluant donc des universaux sémantiques (couleur, état, âge...), des sèmes substantifs et relationnels6' (substantifs, verbes, adverbes, adjectifs) ainsi qu'une insistance sur le plan du contenu62. Un exemple de grille d'analyse nous aidera à mieux 57 Par exemple, les lexèmes/-'mit s'opposent dans un contexte tel ilfait jourhuif, mais adoptent une valeur neutre dans un emploi commej 2zipassé drXjours à Pans. 58 En cas de polysémie, seul l'examen de la totâlité des emplois permet d'apprécier les différentes nuances sémantiques. A ce propos, E.Benveniste précise :« Le seul principe dont nous ferons usage dans les considérations qui suivent, en le prenant pour accordé, est que le « sens » d'une forme linguistique se d é f i t par la totalité de ses emplois, par Ieur distriiution et par les types de liaisons qui en résultent. En présence de morphèmes identiques pourvus de sens différents, on doit se demander s'il existe un emploi où ces deux sens recouvrent leur unité. La réponse n'est jamais donnée d'avance- Elle ne peut être fournie que par une étude attentive de l'ensemble des contextes où la fome est susceptible d'apparaître. On n'a pas le droit de la présumer positive ou négative, au nom de la vraisemblance. dans Problèmes sémantiques-.-, PLGI, chap. XXXV, p. 289-290, Les unités de sens, égaiement appelés sèmes, sont des invariants. Le signe « homme » est rendu par les sèmes humam/mâZdadirIfe qui en forment ensemble ou individueUement le sens. 60 Retenons également les associations qui peuvent se réaliser dans l'esprit du locuteur. A ce sujet, J- Vendryès remarque « I'idée de douleur s'associe aisément avec I'idée de grandeur, comme I'idée de violence et de force », les exemples de l'adjectif allemand sero « douloureuq pénible » devenu i'expression d'une grande quantité :sehr ou de IYadjecti€ latin saeuos (dur, âpre, cruel) apparenté au mot germanique, en vieux latin, prit ensuite le sens de « grand ». Il s'agit dans les deux cas d'un même développement sémantique, dont le grec ofEe aussi des exemples : l'adverbe ~ E ~ E I« Y ten-iblement &~ » ou aiu& « crueliement » y est devenu à l'occasion l'expression d'une grande quantité, dans Le langage..., p. 229-230. 61 Cet aspect rejoint la pensée de J- Dubois qui nous indique que le champ lexical consiste en la totalité des termes qui comportent un même radiai, reconnu et identifié par les Iocuteurs dans M Tutescu, Précis ..., p. 112-Cela eut égaiement éclairer les propos intuitif%de P. Guiraud sur les ressemblance dans Ies dénotations, cf: supraNous concevons d'ores et déjà le problème que constitue le contenu d'une expression, d'une émotion par rapport au contenu d'un signifié pré-structure comme le système de pareaté. Comme nous le rappeiie judicieusement K. Baldinger : « Les dificultés commencent lorsque nous devons appliquer nos objets mentaux à des réalités qui ne correspondent pas exactement à nos schèmes mentaux. (...). Notre incertitude vient précisément du f a t que nous avons une idée (trop) précise de ce que doivent être une cabane et uns maison (...). L'application d'un mot correspondant à un certain objet mental, à une réalité-lixnite constitue une des raisons les plus importantes de l'évolution sémantique. », dans Vers une sémantique..., p. 26-27. " L comprendre Ia théorie sous-jacente à ce découpage linguistique. Nous proposons au lecteur l'exemple très sommaire mais sufnsamment clair du terme 1 lexèmes Mmes 1 bande de terre : ( qai borde la mer ( qui borde un lac, an rive + - rivage f 4- 1 fleuve ou un cours d'eau + - Autour de cette théorie structuraliste s'est forgée toute une terminologie linguistique complexe afin de rendre les différents phénomènes sémantiques observés. Compte tenu de Ia portée de noire mémoire ainsi que de son sujet nous n'userons que des concepts lexicologiques fondamentaux En effet, la douleur ne forme pas une notion elle-même préstructurée au même titre que la désignation d'un système de parenté ou d'un objet matériel par exemple; nous resterons prudente quant à l'emploi de ternes et de critères déterminés notamment ceux q u i se rapportent plus particulièrement à la syntaxe, notre corpus de textes et le style employé ne s'y prêtant qu'avec mauvaise grâcea. Nous nous servirons donc de la théorie et des concepts lexicologiques plus comme balises pour notre étude que comme un impératif méthodologique. L'application directe d'une théorie moderne reste utopique dans la mesure oiî la Littérature médicale ancienne ainsi qu'une notion vaguement concephialisée comme la douleur ne peuvent s'insérer dans le moule des criteres formels et sémantiques. En revanche, ces derniers peuvent aider à dessiner les limites même de son expression structurée65. 63 Cet exemple est tiré des exercices d'application dans U Tutescu, Précis..., p. 78-79. Le lecteur est prie de se référer à i'annexe A pour y trouver notre griiie d'analyse spécidement construite pour l'étude du champ sémantique de la douleur. a NOUSavons déjà, dans l'introduction du présent mémoire, évoqué sucr5nctement les problèmes causés ou a préhendés par le style caractérisant les Epidémies. 6P Cette prise de conscience de la di£Ecuité de ootre sujet et de notre corpus du point de vue de l'application méthodologique nous évitera le reproche d'un manque de rigueur. Airxsi, plutôt que de nous livrer à une Uustration méthodoIogique du concept de la douleur dans un environnement médical,nous préférons une analyse certes plus lâche mais qui aura pour mérite de conserver son humble dessein de percevoir les contours d'une notion de douleur. Nous élaborerons davantage sur cet épineux problème plus loin dans ce chapitre. En se référant a I'annexe A, le lecteur trouvera notre grille d'analyse bipartite. Cette division qui correspond, d'une façon générale aux archilexèmes66,fait quelque peu référence au « triangle hippocratique »67, non pas dans une perspective de lutte contre la maladie et de préservation des malades, mais dans une nouvelle dynamique de désignation douZew-discours médical-espace coToreP8. Les catégories qui définissent ces archilexèmes jouent le rôle de sérnèrne~~~ soit un ensemble de sèmes et de cIassèmes constituant le sens dénotatif d'un Iexème. Les structures atteintes par la douleur (anatomiques internes et externes, autres) ainsi que les aires/régions corporelles correspondent à cette fonction, Bien entendu, Ies sèmes sont associés aux traits retenus :douleur observée, douleur corporelle, structure anatomique externe etc. Or, l'érection d'un tel système repose en bout de ligne sur les contextes d'énonciation dans lesquels s'insèrent les lexèmes à 1'étude. Comme le remarque E. Benveniste, il ne s'agit nullement d'interpréter simplement le résultat d'une décomposition d'éléments nominaux et verbaux qui participaient à la construction d'une phrase. Les relations s'avèrent beaucoup plus difficiles à établir entre un mot et des unités de niveaux supérieurs, entre un mot et la phrase entière par exemple (relations intégratives), qu'entre des éléments de même niveau, entre deux mots par exemple (relations distributionnelles). Aussi faut-il bien comprendre qu'une phrase se réalise en termes certes, mais que ces mêmes termes ne constituent pas de simples segments dont 66 Un archiIexeme est 1'éIérnent cornà un ensemble de sèmes (ex. siège est 17élémentcommun à canapé, poufj fauteuil)).Dans le cadre de notre étude, Ie discours médical regroupe les chsèmes ou traits sémiques combinatoires des sèmes contextueIs dus a l'environnement syntagmatique (lexèmes nominaux, verbawc, adjectivaux), Quant aux réfërents paradigmatiques, ils regroupent les sèmes qui se rapportent directement à l'expression de la douleur (observations, anatomie corporelle, phénomènes pathoIogiques). Certes, ces archiiexèrnes forment des catégories trés [arges, néanmoins, iIs permettent de considérer la notion de dodeur dans une vaste erspectïve ne privilégiant aucunement des préjuges modenies de classification (calques cognitifs). 97 Nous empruntons cette expression du titre de l'i~uvrede D. Gourevitch, Le Irimgk hippocratique dms le monde gréco-romain :le maIade, sa maladie et son médeci~Rome, Ecole fiançaise de Rome, Bibliothèque des EcuIes f h ç a i s e s d'Athènes et de Rome, 1984. 68 Les propos de T. Szasz iIIustrent d'ailleurs cette triade qui avzit aussi son importance à I'époque ciassique grecque : «Le langage sert rarement à exprimer une description pure et simple. Ii a le plus souvent pour but d'exercer une certaine iduence, ceci étant particulièrement vrai du langage qui sert à décrire et à étiqueter la douleur. Disons que le patient qui so&e veut savoir ce qui le fit& soc, le médecin veut savoir quelle partie du corps est atteinte et malade. Daris ce cas, la douleur est comme corpus delicti et le médecin est comparable à un détective à la recherche d'un coupable, à savoir en quête d'une lésion susceptible de produire une douleur. Considéré dans une perspective dramatique, le problème consistant à distinguer entre douleur organique réelle et douleur psychogène et imaginaire apparaît dès lors sous un éclairage nouveau. Au Iieu de faire une distinction entre deux types de douleur, nous faisons la distinction entre deux types de corps: celui qui est blessé, ou maiade et celui qui est censé être ou parait malade sans 17êtreréellement. », dans DuuIeur et phisir :étude des s e n d o m corporelles, Paris, Payot, 2' éd., 1986. 69 Notons également I'existence d'urchis~rnèmequi regroupe, comme son nom l'indique un ensemble de sémèmes, la somme égale une phrase. Le sens de la phrase reste à la fois implicite et réparti sur I'ensemble de ses éléments : « Le mot est un constituant de la phrase, il en effecnie la signiscation mais il n'apparaît pas nécessairement dans la phrase avec le sens qu'il a comme unité autonome. Le mot peut donc se definir comme la plus petite unité significative Iibre susceptible d'effectuer une phrase {et d'être elle-même effectuée par des phonèmes). Dans la pratique, le mot est envisagé surtout comme un élément syntagmatique, consbtuant dY&oncés empiriques- Les relations paradigrnatiques comptent moins, en tant qu'il s'agit du mot, par rapport à la phrase. Il en va autrement quand le mot est étudié comme I d e , à l'état isolé. On doit dors inclure dans une unité toutes les formes flexionnelles etc... (...). La phrase est une unité en ce qu'elle est un segment de discours, et non en tant qu'eue pourrait être distinctive par rapport a d'autres unités de même niveau, ce qu'elle n'est pas, comme on l'a v a Mais c'est une imité complète, qui porte à la fois sens et référence : sens parce qu'elle est informée de signification, et référence parce qu'elle se réfere à une situation donnée. Ceux qui co~n~~uniquent ont justernent ceci en commun, me certaine réfkence de situation, a défaut de quoi la communication comme telle ne s'opère pas, le sens étant inteiiigi'ble, mais la a référence » demeurant inconnue D70. En d é e t i v e , c'est bien le contexte qui détermine la valeur du mot en lui prêtant une valeur << singuiière » malgré l'éventail de sens que recèle le mot. Par le fait même, le mot se trouve débarrassé de toutes les représentations passées que la mémoire accumule sur lui, il acquiert dès lors une valeur a actuelle ». Voilà qui engendre de nouvelles interrogations sur le phénomène de la douleur dans le contexte médical. Ce nouveau discours, qui émerge de I'art médical naissant, caractérise-t-il réellement la douleur ou retrouvons-nous essentiellement la même signification dans les écrits homériques ou dans ceux des tragiques ? Sans procéder à une étude comparative avec le phénomène dans les autres genres littéraires grecs qui déborderait grandement des Limites de ce mémoire, nous espérons cependant être en mesure de tracer les frontières de cette notion à l'intérieur d'un ensemble d'écrits médicaux particulièrement représentatifs. Outre ce problème de l'étude de I'expression d'un phénomène dans un contexte réduit, nous rencontrons également celui de l'expression réduite à quelques mots d'un phénomène, comment dès lors juger de la validité de notre champ sémantique ? 70 E.Benveniste, Les niveaux de 1 ' m & s e lingrngrnstzipe --. ,PLG 1,chap. X, p. 124 et 130- 1.3.2. PmbLèmes et écueils Dans les lignes qui vont suivre, nous discuterons des différents problèmes et écueils que nous avons croises Iorsque nous avons établi notre champ sémantique. A la lumière de la théorie présentée plus tôt, nous effectuerons une critique qui permettra, nous le souhaitons, de proposer un champ sémantique valable. De façon synthétique, les sémanticiens s'accordent pour reconnaître certains problèmes généraux à l'établissement d'un champ sémantique7' : la délimitation de l'ensemble lexical selon des critères conceptuels ou onomasiologiques peut s'opposer à certaines contraintes pragmatiques72.C'est le cas du contenu de la douleur, dont la fluidité échappe aux critères rigides d'analyse @récision des sèmes), sans compter que le corpus de textes écrits nécessite une attention différente du discours oral, plus pragmatique. Egdement, la sélection des sèmes (connotatifs/dénotatifs, spécifiques/génénques) pour mettre en lumière des oppositions pertinentes dans un sous-ensemble lexical demeure une tâche difncile par sa subjectivité. II faut trier la polysémie et prêter attention à la spécialisation des savoirs et des discours. Cette sélection est pour nous particulièrement délicate puisqu'il s'agit de manipuler un vocabulaire ancien ne correspondant probablement pas à nos schèmes cognitifs actuel", un vocabulaire également soupçonné de ne pas révéler un caractère technique malgré le - 71 Nous reprenons sommairement les propos de A Lehmann et F- Martin-Berthet, Imori4rction..., p. 27-29. 72 En effet, nous devons prendre en considération Ia possibilité que le domaine conceptuel envisagé puisse être concret ou abstrait car le vocabulaire admet plusieurs critères de classification Ainsi F. Mawet nous lance un avertissement: «II appert de là, particulièrement dans l'étude de notions abstraites, qu'il convient de choisir un domaine s&samment large, quitte à le réduire en cours d'analyse pour ne pas imposer arbitrairement une srructure arîifïcieUeau Iexique envisagé. >) dans Recherches..,, p- 15. n Le danger est effectivement p d de transposer en grec ancien Ies catégories et la structure du vocabulaire de la douleur d'une autre langue- dans notre cas le fiançais- ce qui se produit inévitablement si i'on retient indistinctement tous les termes susceptibles d'être traduits par K douleur » en f'rançais. ïi s'avère donc primordial de distinguer entre expressions de la (< douleur », dans la Zmgue, et des expressions occasionneiles, à la faveur d'un contexte (dans la parole) selon I'opposition saussurienne. F-Mawet ajoute qu'une approche extérieure est plus dangereuse avec l'intermédiaire d'une langue étrangère qui peut ;hnposer sa propre structure au vocabulaire envisagé. Une telle méthode ne permet pas de saisir la structure réelie de la langue étudiée, et elle pourrait introduire des critères inadéquats. Ainsi, à I'instar de F. Maweî, nous avons remarqué que dans le Begr~@systemde Von Wartburg qui Livre les synonymes en grec ancien, la douieur se retrouve tant6t sous la dénomination << maladie >> tantôt sous (< sentiment, état d'âme D, donc selon une distinction entre le physique et le moral qui n'existe pas dans la langue épique et qui ne semble pas non plus exister dans Ia Iangue médicale. Nous suivrons donc Ies recommandations de notre auteur :<< Bien que nous soyons tentés de nous baser sur les concepts fiançais, il faut donc sans cesse avoir a l'esprit la discordance pouvant exkter entre h ç a i s et grec ancien ou a l'étroite interpénétration de certaines notions et, en conséquence, de leurs signifiants. La difficulté de délimiter un champ sémantique est encore plus grande Iorsqu'ii s'agit d'une langue ancienne et ii n'est pas surprenant que la plupart des théories actuelles sont destinées a discours quelque peu spécialisé. Bien évidemment, les conditions socio-culturelles comme l'espace spatio-temporel qui encadre notre discours ne pewent qu'être difficilement cernées. Après tout, comme le souligne F. Mawet, il s'agit bien de délimiter le champ sémantique d'une langue ancienne, ce qui constitue une tautologie en soi :« Pour cerner un champ sémantique dans une langue ancienne, nous nous trouvons en fait devant un cercle vicieux : en effet, le concept envisagé ne peut pour ainsi dire être perçu qu'à travers ses signifiants, or c'est ce concept luimême qui doit constituer l'élément d'unité (le référent) de la structure lexicale envisagée et dont les signifiants sont les diverses composantes »74. Fhalemenf la nature des sèmes qui correspond a la qualité du référent peut dissimuler la structure linguistique au profit d'une taxinomie7'. Ce problème apparaît spécifique aux discours scientifiques dont l'expression s'élabore à partir de l'objet afin d'aboutir en une nomenclature. Toutefois, nous devons reconnaître que le langage médical hippocratique ne peut être considéré comme un langage technique spécialisé à l'instar de la discipline qui le comporte. En effet, la pensée médicale grecque classique ne constitue pas encore une discipline propre dotée d'une texminologie propre puisque nous nous trouvons, devant une technè naissante et, pour emprunter le terme de R Joly, « pré-scientinque a7! En clair, le concept de la K douleur n s'avère suffisamment élargi pour éviter les calques de schèmes cognitifs d'une langue a l'autre, d'une époque à l'autre, a condition, bien sûr de ne - - des enquêtes sur des langues modernes, qui permettent une vérification immédiate dans l'usage linguistique courant. » dans Recherches.-.,p. 18. 74 F. Mawet, Recherches..-, p. 19. Elle nous signale en outre, qu'un problème s i d a i r e se pose pour Ia traduction par la structuration propre à chaque Iangue (structuration du monde en même temps que de la langue) et par la difEcuIté des universaux de langage (expériences communes). Cette optique nous pousse donc à choisir une notion suffisamment large permettant Ie passage d'un système Iinguistique à un autre. 75 Selon F. Mawet, il peut exister dans un vocabulaire des mots non structurés, isolés, possédant sedernent une << désignation » et pas de << signification ». D'autre part, d'importantes notions plus compIexes auront des signifiants fortement stxucturés, présentant plusieurs rapports de << signification ». Tel serait le cas de la dodeur dans I'épopée archaïque et, vraisemblabIement, dans Ies écrits médicaux hippocratiques, dans Recherches,.., p. 17. A ce stade nous ne pouvons confirmer ou infimer I'afhnation de F. Mawet ; seulement, étant donné le contexte davantage spécialisé de I'expression de la douleur, nous ne pouvons que supposer un rapport de désignation peut-être présent. De plus, l'expression lexicaie ne produit qu'un reflet partiel de Ia réalité perçue par une communauté linguistique à un moment donné comme le souligne E. Benveniste : «L'état de la société a une époque donnée n'apparaît pas toujours reflétée dans les désignaiions dont eue f5t usage, car les désignations peuvent souvent subsister alors que Ies référents et les réaiités désignés ont changé. C'est là un fait d'expérience et qui se vérifie constamment, et les meilleurs exemples sont précisément le texme " langue" et " société" », dans Structure & la langue et structure de la société ,-., PLG LT, chap. VI, p. 98. pas spéciner d'aspects (moraUphysique par exemple) et de ne pas imposer de limites à des notions plus restreintes comme le deuil. Aussi, à partir d'un terme important par sa désignation, comme 666~33,nous pouvons relever la présence de certains autres termes dans des contextes semblables et présumer leur appartenance à cette sphère sémantique77. Nous retiendrons également, comme une indication significative, l'identité de construction et les emplois de types aphonstiques (lexies)- Enfin, la souplesse de notre analyse permet l'évolution de notre représentation de la structure de ce vocabulaire, nous ne pouvons nier la part d'intuition et de subjectivite avec laquelle notre étude doit composer, 1.4. Procédés morphologiques de formation des mots Bien évidemment, les lexèmes appartiennent au fond commun de la langue, cependant, lors de leur emploi dans un contexte particulier, ils deviennent la marque d'un signe et s'investissent d'une puissance sémantique78.Dotés de ces sens nouveaux, ces lexèmes engendreront d'autres termes afin de tisser le réseau sémantique de ce système lexical. L'élaboration d'un tel système repose s u .les procédés morphologiques de formation de mots et sur les changements de sens7'. TI En contrepartie, nous ne nous attarderons pas sur l'absence de certains termes qui connotent davantage la dodeur conséquente au d e 4 comme &oc ou rrÉ~90g. 78 J. Vend* a bien saisi cette K force » sémantique que revêt l'emploi plus ou moins spécifique d'un mot : a ConnaXre Ies choses par leur nom est en effet les tenir en son pouvoir ;la science des mots est donc une marque de puissance : « O fièvre, disaient dans Ieurs conjurations les sorciers guérisseurs de i'Arlhmva-Yea'a, tu ne m'échapperas pas ;je te connais par ton nom ! D Connaître le nom du mai, c'est I'avoir guéri à moitié. Ne sourions pas de ces croyances primitives ! Eiies sont encore en vigueur aujourd'hui, puisque nous croyons à l'importance du diagnostic tel qu'il s'exprime par des mots. « Je souBe beaucoup de la tête, docteur- C'est de la céphalalgie- Je digère mal- C'est de la dyspepsie D. Ce dialogue moliéresque se répète tous les jours dans tous les cabinets de consultation On dira que Ie terme technique comporte une précision que n'a pas Ie terme courant, qu'il désigne un ensemble de symptômes définis et que par exemple une céphalalgie n'est pas un mal de tête ni une dyspepsie une difEculté à digérer. Mais en fait, le médecin se borne à substituer un mot mystérieux au mot usuel et banal que comprendraient tous ses malades ; et ceux-ci sont déjà soulagés d'apprendre que I'homme de l'art connaît par son nom le ma1 occulte qui Ies fàit souffrir. D, dans Le iüngage.,., p. 208. Les propos de P. L. Entralgo complète cette vision du terme médicd :K.. . was the r e d t of a particdar employement of the Lugos, the latter being understood both as the reason of man and things and as expressive word. The i3lh of the geat innovation that shine out in Hippocratic medicine was the formation of a Logos Iatrokos or " medical reason". (p. 148) » et plus loin K At least five difFerent intents- and accordingiy at least five types of communicative medical word- may be distinguished in the Corpus h i p p ~ c r ~ c u;m in its pages the medical word is in fâct question, prescription, instrument of prestige, means of enlightenment, and persuasive agent. Cp. 152) dans The rherupy of the word, chap. 4 c The word in hippocratic Medicine », New Haven and London, Yale University Press, 2970. p. 138-170. 79 Ii existe d'autres sources de formation de vocabulaire mais l'étude présente ne propose qu'un survol étymologique, dès lors les héritages indo-européens et les emprunts par exemple ne feront l'objet que d'une remarque. 1.4.1. Les principes morphologiques de dérimtion et de composition La formation des mots peut se concevoir à la fois sur les plans diachronique et synchronique. En diachronie, nous retrouvons 1'etymo1ogieg0, cette science qui étudie l'histoire phonétique et sémantique des mots afin d'en retracer I'étymon. Ce dernier peut provenir de l'héritage indo-européen ou d'un emprunt d'une autre langue (sémitique ou égyptienne par exemple). Quant aux mots construits, ils proviennent pour la plupart d'un fond primitif (mots héréditaires et emprunts) agencés selon de nouvelles combinaisons, elles-mêmes résultant de deux processus la dérivation et la composition. G. Mounin nous définit succinctement le phénomène de la composition: ({Traditionnellement, un composé est une unité lexicale formée soit par association de deux lexèmes (porte-purupluie, poisson-scie), soit par adjonction d'un préfixe à une base lexicale (redire)''. La tendance actuelle serait plutôt de ne considérer comme composés que les unités. formées de deux lexèmes pouvant figurer de façon autonome dans des phrases, du typepoissonscie, ce qui exclut les formes a préfixe comme in-, re-, dis-, etc. »82 Bien entendu, le processus de la composition est la source première de la création de né~lo~isrnes*~. 80 Selon M D. Grmek, Ies Linguistes reconnaissent, pour la plupart des termes médicaux grecs, une étymologie indo-européenne et notamment pour les anciens tennes de pathologie. On ne connaît cependant pas de terme grec de maladie, d'ïdhmité ou de symptôme tirant sa source d'une racine égéenne autochtone ou qui serait un emprunt sémitique ou égyptien. Aussi ajoute-t-il : <c Toutefois, il fàut prendre des précautions Iorsquyonveut appliquer ce genre de raisonnement à l'analyse philologique concréte : n'oublions pas que la langue grecque est propice à la création de néologismes qu'on forme en puisant dans Ie stock de vieux sémantèmes et en en modsant le sens au gré des circonstances nouvelles. Le fkit qu'un mot grec ait une racine indo-européenne ne garantit pas toujours son ancienneté et encore moins ceiie du concept qu'il est censé signifier. » daas Les maladies à l'aube de la cMIiscdon occidmtaIe, Paris,Payot et Rivages 1994 (1983), p. 36. 81 J. Irigoin nous informe des différents types de composition en grec ancien : les composés à rection verbale (ex. %,m~~6e05),les composés à rection prépositionnelle (ex &riyowi5),),les composés de détermination où le premier élément détermine le second qui est soit un adjectif ou un substantif (ex xa@no)IdS,68owhyea) et, enfk& les composés de possession qui sont des adjectifs marquant une qualité exprimée par une combinaison de deux éléments dont le premier, nominal ou adverbial, précise le second qui est toujours nominai (ex. pwce@[og) dans <( Préalables Iinguistiques a l'interprétation de termes techniques attestés dans la collection hippocratique. >> dans F. Lasserre, P h Mudry. cc Formes de pensée dans la collection hippocratique D, actes db fl colloque i n f e ~ o n a i h@pwmque (Lausanne, 21-26 septembre 198l), Genève, Droz S.A, 2983, p. 174-175. 82 G. Mounul D i c t i o m i e ...,p. 77. a3 Cependant, nous n'ignorons point Ie potentiel de la dérivation en la matière, comme le justifle J. Vendryes : « Les procédés de la dérivation et de 1a composition augmentent considérablement les possibilités de renouvellement en permettant de créer des mots. Le dérivé, une fois créé, est senti comme un mot nouveau et s'adapte immédiatement à l'objet auquel il est destiné (ex. botthe qui a pris un sens différent de botte). II en est de même des Si la composition consiste en un assemblage, la dérivution, pour sa part, résume la relation entre un mot primitif et un mot dérivé. Cette relation s'articule suivant trois types de phénomènes lexicaux84 :la dérivation afnxale (ajout d'un afnxe, c'est-à-dire un élément souvent prépositionnel devant, à l'intérieur ou à la fin du mot-base pour former un dérivé préfixé, i&é ou ~ u f f 4 x e ) La ~ ~ dérivation . régressive, soit le retrait d'un suffure, s'avère plus rare. Finalement, la dérivation impropre qui consiste en un changement de catégorie grammaticale sans changement de forme, exception faite des adjectifs se transformant en préposition. Nous reconnaissons ici les noms dérivés de verbes sans affvration (le boire) que nous nommons déverbaux 86. Or, force est de constater que la relation s'insère dans une perspective synchronique qui, excluant le temps du rapport entre les choses co-existantes, insiste su.les relations structureIles entre les mots. La réalité désignée devient alors plus rafnnée, plus précise et plus psychologique. Nous prenons garde, néanmoins, d'ignorer l'aspect diachronique de notre analyse comme nous le rappelle J. Irigoin : «Mais il n'importe pas moins de retracer l'histoire du mot lorsque sa création est antérieure à son emploi comme terme technique. La encore, il convient de respecter la chronologie en se gardant d'attribuer aux attestations les plus anciennes un sens bien établi mots composés, dont les é l a e n t s s'unissent instantanément pour n'éveiller plus dans l'esprit qu'une s d e représentation » dans Le langage...,p- 246. Nous précisons ici qu'il s'agit bien de dérivation lexicale, car la dérivation syntaxique se situe à un niveau différent, Ie niveau syntagmatique : « C'est ce que nous la dérivation au sens large du tenne, c'est-à-dire non seulement le fàit que certains mots sont dérivés d'autres mots pour rendre une fonction syntaxique différente d e celle du mot-base, mais aussi le fait que Ie même mot peut présenter des valeurs syntaxiques secontzbires dans un entourage syntaxique cm-acfédsé- (...). Un dérivé syntaxique est une forme a contenu lexical identique à celui de la forme-base, mais jouant un autre rôle syntaxique que la forme-base.. . » et pIus loin « Dès lors il n'est pas difade de comprendre en quoi la dérivation syntaxique differe de ce qu'on pounait appeler d&midion l&culey et qui est appelée dérivation tout court. Tout comme la dérivation syntaxique se déroule à l'intérieur d'une seule et même vaieur lexicale (par exemple adjectif épithète-adjectif anaphonque, la vaieur lexicale restant ta même), tout ainsi la dérivation Iexide suppose que le mot-base et le dérivé sont identiques quant a leur fonction syntaxique primaireAinsi quand on bâtit un diminutif sur un substantifdonné, ce diminue ktant s u b s t e aura les mêmes fonctions syntaxiques que le mot-base. » dans J. Kurylowicz. « Dérivation lexicaie et dérivation syntaxique (1936) » dans Esquisses linguistiques, Wroclaw-Krakow, Zakiad Narodowy Imienia Ossoiinskich Wydawnictwo Polskiej Akademii Nauk, Polska Akademie Nauk Komitet Jqkmnawczy, Prace Jezykomawcze 19,1960,p. 43-44. 85 Nous retrouvons ici Ies considérations de G. Mounin dans sa définition d'un dérivé : « TraditionnelIement, un mot &rivé est une unité lexicale formée sur une base (lexème ou forme déjà dérivée) par adjonction d'un sufExe : chambre/chambrette, livrdivresque, couragdc~agetadcwagezcsement, Plus récemment ;il semble a certains plus normai de considérer comme dérivés toutes les unités formées par i'adjonction d'un affixe (suffixe ou préfixe) à une base :linpossible est alors vu comme dérivé, non comme composé. », dans Dictionnaire..., p, 102, *' Ces principes sont tirés de l'ouvrage d'introduction de A Lehmann et F. Uartin-Bertheq Inrodirction..., p. 103. " pour I'époque classique. Enfin, i1 est ÏndispensabIe de ne pas séparer un mot de ceux auxquels il at apparenté et avec qui il constitue un groupe ou une fàmille »s7. Dans la perspective synchronique, nous retraçons également des mots dérivés et composés mais également des mots simples. De fait, les mots « construits » sont des ternes relativement motivés, d'où le phénomène de démotivation qui peut s'observer a long terme; quant aux mots simples, ils sont tout simplement arbitraires. L'analyse synchronique souligne les deux principes sur lesquels reposent les morphèmes (unité significative minimale) : la substitution et la commutation paradigmatiques. Ces morphèmes peuvent être liés par leurs radicaux, avec I'aide d'affixes ou de désinences ou par leur insertion dans une composition savante, ils formeront alors des mots construits; s'ils demeurent libres, ils seront considérés comme des mots simples. A la lumière de ces principes morphologiques, A. Lehmann et F. Martin-Berthet nous invitent à la prudence quant à la notion de « famille de mots » en synchronie. En effef en admettant que les éléments radicaux communs appartiennent a la même famille de mots, les 1exicoIogues estiment que les relations réciproques (ambulancdmbu2.t) se substituent à la traditionnelle miation morphologique. En ce sens, la synchronie lève le voile sur des familles morpho-sémantiques constituées de termes qui entretiennent des relations structureiles entre eux, de termes qui génèrent, depuis l'emploi du mot dans le contexte linguistique jusqu'au tissu social, un sémantisme constant (ex le lexème « pudeur » qui sigmfie une affection pudique et qui engendre un comportement social propre). Enfin, ces familles morpho-sémantiques88tissent leur lien à I'aide du principe de motivation puisqu'un mot démotivé est expulsé de cette famille malgré sa filiation première ( e x canai~ldchien)~~. - w 88 J. Irïgoin, Préalables l i n g ~ i ~ q u..e,sp.. 175. Cette conception différente des fmi2Zes de mots nous fait songer aux propos intuitifs de J. Vendryès sur une forme de «hiérarchie sémantique)) en quelque sorte qui s'installe au fil des ernpIois contextuels : « N o u s rencontrons ià quelque chose de comparable aux formes fortes et fàibles d e la morphologie. Ii y a dans les mots une s o a e de hiérarchie sémantique comprenant des sens forts et des sens faibles. Les premiers, qui ne sont pas nécessairement les plus anciens, s'imposent à l'esprit dès que Ie mot est évoqué ;ils doivent leur force à l'importance de leur emploi, Les autres, d'emploi plus rare ou plus spécial, restent dans la pénombre ; ii Eiut pour les en fiire sortir le secours d'un autre mot qui les éclaire et les mette en valair. Mais cette hiérarchie des sens n'a rien d'absolu ni de stable : elle est soumise à tous les caprices de I'usage, qui engendrent la polysémie. » dans Le Zcmgage..., p, 223. 89 A. Lehmann et F. Martin-Berthet, Inirafuction..., p. 109-110.Soulignons I'importance de cette remarque qui reste susceptible de fournir une explication sur la présence de différents lexèmes de la douleur qui se &oient 1.4.2. Consîitutlon des &=&mesdu champ morpfuEséman#Que de ïcr douleur Les trois demières décennies montrent un intérêt croissant pour les études ayant trait a la constitution de vocabulaires spécifiques voire scientifiques. De telles études peuvent effectivement témoigner « ...des origines et du développement des sciences, 1a création de lexiques spécialisés se trouve en effet étroitement liée à la naissance et aux progrès de la pensée 2'. L'importance et la perîinence des études lexicologiques se trouvent d'ailleurs cristallisées dans cette remarque de P. Chantraine : << ...le vocabulaire grec a formé le noyau du vocabulaire scientifique et moral de l'Europe »91. Certes, le vocabulaire grec contient, pour une bonne part, la nomenclature médicale moderne, partant, les mots demeurent même si les concepts changent. Erreurs et confusion deviennent alors le lot de la traduction de termes qui figurent dans les traités médicaux antiques. Dès lors, il ne semble pas audacieux de supposer que notre conception moderne de la douleur ne correspond peut-être guère à la notion des médecins hippocratiques. Or, l'étude de la constitution de leur vocabulaire nous aidera a maintenir cette distance, gage d'une compréhension plus objective du concept médical grec de la douleur. Les dénominations provenant de l'indo-européen concernent davantage les termes anatomiquesg2, ce qui constitue un nombre plutôt restreint de lexèmes si l'on embrasse l'ensemble du corpus des termes médicaux Dans le cas qui nous préoccupe, nous devons avouer que les cinq lexèmes primitifs représentant les familles du champ sémantique de la douleur posent firanchement tous des problèmes étymologiques. Un coup d'œil sur Ies différentes dans un même passage. h s s i , cette remarque jette-t-elle un écIairage précieux sur le problème sémantique de hijrrrl et ~ r a o g comme nous le verrons dans Ie second chapitre de ce mémoire. F. Skoda «La constitution du vocabulaire médical en grec ancien : comparaison avec les lexiques de botanique et de zoologie. », article remis par l'auteur dans le cadre de son séminaire de lexicologie grecque dispensé en Sorbonne, 1998-99, p. 1. Nous nous inspirerons des articles de F. Skoda pour ce chapitre. Pour des fins comparatives, citons également les deux études portant sur la constitution des lexiques botanique et zoologique de F. Skoda : « Principes de formation du vocabulaire botanique grec : iiiustrations et hypothèses. », dans Actes du CoIloque i n t e r ~ o «Les ~ ~ ~phytonymes l grecs et latins », Nice, LAMA, 12, 1993, p. 271-283 et « Principes de formation du lexique animal en grec ancien : iilustrations et hypothèses » dans Actes dh Colloque international « Les zoonymes », Publications de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de Nice, 38, 1997, p. 369-386. 91 P . Chantraine, Etudes sur le vocabulaire sur Ie voca6u~(liTegrec, Pans, Klincksieck, 1956, p. 28. hypothèses des origines de nos Iexemes achèvera de nous convaincre de la stérilité des données étymologiques pour notre étude lexico-sémantique. Nous ne ferons qu'un bref rappel des hypothèses étymologiques entourant nos lexèmes, avec l'aide de l'ouvrage de P. Chantraine et alii ainsi que de la thèse de F. Mawet Les philologues rattachent traditio~mellementle lexème 66hq à la racine i-e. ed- « manger », gr. (~8h.1)~ &3h~,skr. admi. -ad-van- c mangeant », lat. edo (selon l'expression horacienne curar edacis, Odes, 4 II, 18)'~. Aussi, y a-t-il rapprochement avec l'ana erkn G douleurs de i3opar l'enfantement D qui remonterait à *ed-wdon (avec traitement m. erk- de *-dw-) ainsi qu'avec le verbe lit e&iOfis se tourmenter, s ' f i g e r , être soucieux » à côté de edzidti ésti « manger »". Ce terme peut également présenter un rapport avec Ia fonne éolieme &%vas(acc. pl.), soit le degré O (alternance vocalique du type %nq-%n~~). Entin, une théorie lie 6.86vq à 86q « calamité, malheur, f i c t i o n N, skr. du-. A ce propos, A Iuret propose une racine en W- « mai ng5, et E. Benveniste, pour sa part, opte pour u .rattachement avec le gr. 8 u h ~ bâtit sur une racine *cieu- 6% 96. A l'instar de la plupart des étymologistes, nous croyons au rapprochement entre et &?(S (h8h)ne serait-ce que par la parenté sémantique « douleur N et « dodeus de I'enfantement ». Mais ce dernier terme reste isolé et son étymologie incertaine selon P. chantraineg7. - 92 - - Nous citons en exemple le foie' en gr. &a@, Iat je-, skt. Y& c i.e. VeKtr dans F. Skoda, La constitution ,..,p, 3. 93 P. Burguiere ajoute, pour justifier le rapport entre (c manger » et K douleur )>, que K la morsure, la trituration auraient donc été senties comme capables d'exprimer la notion de douleur daas la langue grecque. Est-il exclu que I'on songe en français à K mordant )> pour quali-fierune douleur autre que ceiie qu'occasionne un fkoid intense (en Iat. e h qualifie nrrae, ies soucis) ;pour revenir au grec, Ie verbe siguüiant a mordre )> ~ & E I Y , s3empIoiefigurément dans des images proches de celles qui sont sous 68;t.I D, dans K A propos du vocabulaire de la soufnance et de la douleur en fiançais, latin et grec. )) dans B. CIaverie, D. Le Bars et alii (dir.), Douleurs :sociétés, personnes et expressiom. Paris,ESHEL, 2992, p- 176. 94 Citons aussi I'hypothèse d e EL Frisk avec la racine a *bled- » dans Griechisches etymoiogrsches Worlerbuch, 3 t., Heidelberg, C. Wmter 1960-1970-1972 (s-v.68hq). 95 Ailleurs, A Juret propose, avec difscuité, une racine en tiu- K mai 1). Ii n'élabore cependant pas sur Ies correspondants ainsi que I'évolution phonétique attendue, dans les Idees et les moh: essai de philosophie I.strstrquee. Zafonnm0n des idées observée a b s lafonnation &s mots,Paris, J. Vrin, 1960, p. 65. 96 E. Benveniste. Origines de Q fonnation des noms en indwurpéen, Paris, Maisonneuve, Librairie d'Amérique et d'orient, 3 ' tirage, 1962, p. 169-170" Pour une lecture plus complète, cf P. Chantraine, Dictionnarie é@nologique cie la langue grecque : Histoire des mois (DEG), Tome Il LW,Paris, 1980, p. 775 ;et F. Mawet, Recherches...,p. 3 5-37. Phonétiquement et morphologiquement, ~ Y O Cse rattache sans peine à &-Aiyu<< (ne pas) tenir compte de )) car & b y u ~*h2el-g-et &&w< *h&eg- représenteraient les themes 1 et II d'une même racine indo-européenne. Toutefois, (< cette hypothèse se heurte à une grave objection sémantique- le rapport sémantique entre &as « douleur )) et a l y u afrosignifierait au premier sens <c se faire du souci [egog8». tenir compte de »- et et de Aiyw en deux racines distinctes : nécessite, en conséquence, la séparation de 6&yw %yu- lat (< )> et aurait été rapproché secondairement de Une autre parenté phonétiquement possible est celle qui repose sur le voisinage entre a Y o 5 et lat. algeo (< avoir fioid », en suggérant une évolution sémantique comparable à celle de &q,&yhv, &YIOTOC V;oi& pire, plus mauvais> Ze plus muwais, le pire). Or, P. Chantraine note qu'une évolution << fkoid )P <( fiisson »><< efioi )) s'explique mieux que a fkoid )P<( douleur »". La famille de & ne présente aucune é2ymologie bien assurée. En effet nous ne pouvons que souligner l'unité sémantique qui rapproche tous les dérivés grecs pouvant être rattachés à 7thog (substantif dérivé à vocalisme O du verbe & w a l ) autour de la notion de travailler, faire effort, peiner à la tâche )> et, secondairement, les significations de G pauvreté, ç Ces lexèmes découleraient d'une très vaste f h l l e indigence D (=via, &qy, m ~ 6 - etc.). indo-européenne, s'appuyant sur une racine *(s)pen- tendre, tirer N. Toutefois, la famille de irhog présente des relations de caractère tout différent avec la sphère de la sémantique de la douleur, à laquelle semblerait l'associer certains emplois post-homériques. Une brève enquête sur i l b g et les dérivés &opas nov&ual, nous montrera clairement la valeur fondamentale de cet ensemble : « travail accompli avec peine, labeur » '". Ainsi, chez Homère, ces désignations se retrouvent à l'intérieur de contextes évocateurs comme le champ de bataille, la préparation d'un repas ou toute activité ménagère 'O' . - 98 F. Mâwet, Recherches ...,p, Z 58. d-F. Mawet, Recherches..., p. 157-161 et P . Chantraine, Dictionnaire étymologique de la Zangue grecpie : Histoire des mo& (DELG), Tome 1A-K, Paris, Kiiicksiec~1968,p. 55. lW cf.F.Mawet,Recherches...,p. 376-377etP.Chantraine,DELG,TomeZIL-Wp.881-882. 'O1 F. Mawet, Recherches...,p. 37799 Le lexéme m a o G POUT sa part, relève du verbe & ~ o présent , en -mformé sur le thème na3- et ce, malgré le fait que z a o g soit plus récent (neutre athématique en -05 et le degré O de la racine). Cette forme prit une valeur passive et désigne l'expérience subie1" soit l'affection, la passion )) au sens philosophique du terme. De plus, ce lexème connut un grand développement dans le vocabulaire philosophique, scientinque et juridique en dépit de son étymologie inconnue, selon P. ~hantraine'~~. Pourtant, F. ~ a w e t "reconnaît ~ l'origine de n k u ,soit *kwnfh-sko 'O5. Finalement, Azhq ne présente aucune étymologie connue, néanmoins, plusieurs spécialistes y voient un sens d'abord concret : ((souffrance du corps; mauvais état; peine, chagrin ». Dans cette optique, P. Chantraine nous renseigne sur le fait que (( les emplois à propos de maladies ou de mauvaises terres supposent a I'origine un sens concret Le rapport proposé avec skr. lmphfi, Cupydte briser N est douteux, parce que les mots sanskrits peuvent être des variantes dialectales de rzipyati qui répond au Iat. m p o . Les termes baltiques et slave, lit. ZGpti écorcer, écorcher », etc., lette Z q t <( enlever N, russe hpiti écorcer D pourraient être évoqués, cf. Pokomy 6901°6». Considérons donc la création d'un vocabulaire spécifique grec par le tnichement des principes morphologiques abordés précédemment107'7. A l'instar du domaine anatomique ou LM P. Burguiere abonde en ce sens : a II semble donc bien que T&O, r a o r et le latin pati contiennent en eux et véhiculent une notion assez proche de (c supporterfendurer », autrement dit « assumer». La notion de c patient » médical, qui est grecque ~ 6 q wcomme ) latine @an.*m) résume en elle les aspects de N résistance », de cc refùs d'abdiquer >> qui se sont fi& jour à travers les anaiyses de la soufirance B. Dans la soufkince,il y a sans nul doute une vertu de patience, quand Ia douleur est sentie comme agression vulnérante : la souflFiance grandit i'homme que Ia douleur veut abattre- D, A propos vocabuhire--., p. 177. 103 P. Chantraine, DELG. Tome II L W , p. 861104 Eue renvoie aux 6tymologistes suivams : J. B. Hofmann, E~oIogiscchesW~rterbuchdes Griechischen, Munich, 1950 (S. v. 7&305, r a o g ) ; E. Boisaq, Diciiom?e époIogique & la langue grecque, Heidelberg, 1950 (4' éd.) (S. v. n&&os);H- Frisk, Griechisches etymoIogisches W&terhch, 3 t., Heidelberg, 1960-1970-1972= 1822 (s.v. T & ~ w )I. ; Pokomy, Indogennanisches etymologsches Warterbuch, 2 t., Berne, Munich,1959-1969, p. 641 et i'auteur cite également P. Chantraine qui ignore cependant cette racine. 'O5 cE F. Mawet, Recherches...,p. 253-255 et P. Chantraine, D U G , Tome II L- W, p. 86 1-862 . 106 P. Chantraine. DELG, Tome II L- W, p. 651, 'O7 Ne considérant que les lexèmes entrant dans notre étude, nous ignorerons volontairement certains procédés comme le syntagme (adjonction d'un déterminant à un substantif pour créer une locution spécifique ; le déterminant pouvant être un adjectif épithète ou un génitif déteminatif par ex. $ xodb qd$ (c veine cave D, TÙ xoaa e g & U ~ S « cavités nasales n.); les a p p e I w s parfbis fonctionnels qui s'associent secondairement avec la signification (o .*' pathologique, les termes désignant la douleur peuvent apparaiAtresous foxme de composés hypostatiques, c'est-à-dire qui reposent sur un syntagme (préposition suivie de son régime). Ce type de composés nous renseigne sur 17absencede douleur, sur Ie mouvement de la douleur mais surtout sur l'intensité de la douleur. De fait, la plupart des prépositions qui entrent dans les composés déterminant Ia douleur seront sentis comme une mesure de cette notion et non pas comme une localisation géographique malgré la trajectoire parfois indiquée. En outre, l'absence de douleur est exprimée avec l'aide d'un tel &v&v4~. a- privatif et s'emploie davantage avec certains lexèmes Le composé peut également indiqué la fois la partie du corps affectée et le trouble :x ~ c p d d ~ i a . L'analyse de la dérivation mérite une attention particulière car il faut à la fois considérer la base et le type de suffixation. L'ensemble des bases qui constitue les lexèmes à l'étude se fonde sur le radical même des termes, par conséquent nous n'observons pas à travers les s~~~~ ou composants des famiiles lexicales des bases o n ~ r n a t o p é i ~ u e chromatiques10g anatomiquesn0, f o n c t i o ~ e l l e ou s ~ désignant ~~ l'individu qui, le premier, a soigné112ou souffert de ce malH3. Les suflives qui s'adjoignent à ces bases se caractérisent selon qu'ils procèdent de dérivation nominale ou verbale. Loin de vouloir dresser une liste exhaustive de ce type de composés, nous ne dégagerons que les principaux qui participent à la formation des termes. Soulignons les nombreux composés avec allongement de la première voyelle du second terme en - - - -- d'un substanw par e x la c moëUe épinière » sera rendue en grec par 6 v o l r a i e s (iittéralement cc le dorsal D) ou encore les métaphores si productives en Iangue grecqueDans Pron 23 L., nous retrouvons le terme traduisant la « luette » en tant que lieu des g-mes : yapyue~hvdérivé d'une base gar-gm. L'expressivité de telfes bases fiirent l'objet d'un ouvrage de F . Skoda, Le redoublement eqressif :un universaI linguimsnque +. analyse c iÙ procédé en grec ancien et en d'autres Iungues, Park, SELAF, Société d'études linguistiques et anthropologiques de France no 15, 1982, p. 76-77notamment, log EX. h(ixup43 « tâche blanche dans l'œil )> appartenant à la famille de huxo5 <( blanc D, d m F. Skoda, La conrtrnrtrlufron.. ., p. 5; ''O << affection de l'œil » appartenant a la fhmiile de ~&&d5 « d», F. Skoda, La EX. ~Q$&ICL wmtïtufion...,p. 5. III Ex p m $ e e g « narines », nom d'agent formé sur le verbe « moucher» : çtbrmrv, F. Skoda, Lrr corrstirrstihrfrhrfron ..., p. 5. l2 Ex l'ulcére chirunien porte le nom de Chiron :~ ~ i e h v ~ &os r o v F. Skoda, Lo conslitution.-.,p. 6. Ex Le a mal de Télephe » ou ~ ~ É ~ E &os I O V en I'homeur de ce héros de l'%de qui reçut un coup de Iance dans la cuisse et ftt guéri par Achille, F. Skoda, la corzstituîion.-., p. 6. "' ' -h8u~osbâti sur 2 V w ] et, parfois, avec un préfie négatif ou une préposition : (&)vO6wo~, merh8vvoG Le sutnxe -&v, observé en anatomie et bien développé en « physiologie », dénoterait une valeur active apparente comme L'indique le lexème &y$'&v, verbe dénominatif construit à partir du c souBir ». A l'inverse, le vaste ensemble des neutres en -Pa dans les Epidérnies, eux-mêmes dérivés des verbes dénominatifs, se destinent au résultat de l'action et concerne les termes principaux: 06hlua, aAyqpa. ~Ozqpa.~n régie générale, ces suffixes résultatifs s'opposent aux ninixes de noms d'action en -mg qui rendent proprement le procès de l'actionH4 Cependant, la rareté des lexèmes en - r nous ~ intrigue, l'opposition de la douleur a active » et K résultative N ne s'inscrirait peut-être pas dans ce cadre morphologique traditionnel. Citons encore les adjectifs à suffixes caractéristiques qui sont réservés aux états maladifs en : 6ôu~~&, mv&; en -aAéog : &yaAiog (dissimiié de *aAY&oç"3. E d k , la finale - && si présente dans la Collection hippocratique'16, est utilisée à la manière d'un suffixe dans 68vvh&qG Il ne s'agit non pas d'un authentique suffixe ancien mais d'un second élément de composé qui semble rendre également un état'17. Dans le cas de la dérivation verbale, retenons les dénominatifs en -&J Av?r&~; en -au : 68uvhw (factitif:faire so@&, : &&y&u, novko, avec les verbes en -&pur). Ces dénominatifs présentent pour la plupart un caractère actif voire factitif en signifiant causer la souffi.ance,faire sou&% Cette perspective active est complétée en quelque sorte par les dérivés nominaux résultatifs en -pa q" dérivent des dénominatifs verbaux En outre, le processus de dérivation s'avère si productif en grec qu'il a construit de nouveaux lexèmes sur des formations ellesmêmes déjà composées. Ainsi est-ce le cas des suffices féminins en -/a qui entrent dans un '14 P. Chantraine remarque à ce propos que a ... en utilisant largement les sufnxes -cris et -@, les auteurs du C o p s hrjlpocratipe ont su se constituer un vocabulaire technique précis et cohérent que Ies médecins de 1'Europe d'aujourd'hui se sont souvent contentés d'emprunter ou de calquer- », dans «Remarques sur la langue et le vocabulaire du Corpus hippocratique D, La Collection hippocrafique et son rôle dans l'hisloire & la médecine. Colloque international hippocrutipe (Srrabom-g, 23-2 7 octobre 19 72).Centre de Recherches sur la Grèce Antique, Université des sciences humaines de Strasbourg, Leiden, E. J. Brili, 1975, p. 3 7. POLK ce sufiïxe, voir l'explication de P. Chantraine, La formation der noms en grec d e n , Paris, Klincksieck, 1979. Toutefois, ce lexème n'apparaît pas dans Ie corpus de textes. Pour i'écude des adjectifs en -&hgchez Hippocrate, cf D. Op de Hipt, A d j m e mrf -&hgh r Corpus H i p p ~ c r ~ c u nHambourg, z, Fundament-Verlag., 1972, ainsi que Ch. De Lamberterie, «Préhistoire du &e - "' », Actes& CoZZqe Rouenlac, 1985, p. 17-19. Cf F. Skoda,Lu Corzxtituron..., p. 8. composé d6.a formé indiquant tantôt une affection teHe xa&aAyia << mal d'estomac ou cmdingie N tantôt l'intensité de la douleur telle q r o h v i a << douleur aiguën. Parmi les procédés de désignation, signdons la spécialisation des termes généraux et son rôle de première imporîarïce dans la constitution du vocabulaire méciical. L'exemple de 8iuiarra << genre de vie » reste évocateur, pris dans certains contextes médicaux spécifiques, ce terme se dota d'une nouvelle signification spécialisée et devint le <( régime »"'. A ce stade-ci de la recherche, nous ne pouvons affirmer si nos lexèmes montrent une spécialisation sémantique, seulement, après un premier regard sur les emplois, nous pouvons d'ores et déjà relever la Et, malgré la notion complexe spécialisation de I'entouage des lexèmes en certains ~ontextes*'~. et infinie que représente la douleur, nous croyons que l'étude de la structure de son vocabulaire pourrait mettre au jour un développement sémantique plus précis comme ce fut le cas avec la riche notion de p%arg en tant qu'entité n o s ~ l o ~ i ~ u e ~ ~ ~ . Bref, les différents rapports morphologiques établis dans les composés et les dérivés nous foumissent déjà quelques éléments pour l'élaboration d'une réflexion sémantique. Mais avant d'aborder cette réfiexion par l'intermédiaire de I'analyse componentielle,jetons un dernier regard sur I'irnportance de la représentation du vocabulaire de la douleur chez Hippocrate dans sa perspective Ia plus large, la perspective culturelle : « En outre, l'ensemble désigné sous le titre de Collection hippomatique a entretenu un rapport vivant au savoir médical jusque vers le milieu du XMt siècle : avant de devenir objet 'l8 F. Skoda, Ln Constifution ..., p. 9 et voir égalemenq à ce propos l'article de E.Benveniste :K La constitution du vocabulaire scientifique dans les langues classiques apparalt donc comme plus simple [que Ies langues modernes], et les termes devraient ëtre plus f d e s en générai à expliquer puisque, pour une large part, ils naissent d'une spéciaktion des termes courants. Quand par exemple le grec & a m prend le sens de « diète u ou ~7cthp,hu,celui de K épilepsie B, il s'agit d'une application étroite et technique de ternes beaucoup plus généraux. C'est un procès que nous pouvons comprendre grâce a des contextes spécifiques, » dans K Termes gréco-latins d'anatomie n dans Revue Philologique, 39, 1965, p. 7. Nous reviendrons plus tard sur l'analyse des contefies linguistiques des lexèmes; pour l'heure, nous observons que quelques adjectifs et substantifs se répètent en présence de certains termes et forment une locution 6dt;vll). A ce propos, P. Burguière nous livre une rendant i'intensité (ex &/Y$ 66hq) ou le caractère (ex. remarque intéressante sur le voisinage adjectival de Iexemes de douleur : « La douleur médicalement envisagée ne s'oppose qu'au plaisir négatif que cause la suppression de cette douleur qui ne connaît que des degrés (sourde, forte, cuisante, crudiante.. .) jusqu'à l'intolérable et les adjectifs en tien avec les degrés dont des métaphores justifiées par ce qu'a de subjectif et d'incommunicable la sensation douloureuse. D, A propos..., p. 173. I2O F. Skoda, Lu ~ o ~ t u t i... o,np. 9-10. && d'étude pour les philologues et les historiens de la médecine' les textes du Corpus hippocratique étaient enseignés dans les écoles de médecine comme doctrine valable scientifiqyemenf par son esprit et sa méthode, celle de I ' o b s d o n cliniqne. En privilégiant le regard médical, notre propos n'est pas de retrouver dans le C o p s hippocrarique, par le jeu périlleux des diagnostics rétro~p&~ teLie entité nosologique ou tel ensemble de symptômes qu'on serait tenté à tort de traduire en langage contemporain S'interroger sur les représentations lexicales de la douleur dans quelques textes grecs revient à essayer de cenier la façon dont une culture rend compte de l'expérience de la douleur, ce qu'elle en tait et ce qu'eue en dit »12'. 12' Rey, R, K Les si@cations de la douleur d m le monde grec antique. )) dans B. Claverie, D. Le Bars et alii,Douleurs :sociétés,personnes et expressions,Paris, ESHEL, 1992,p. 1 80. Chapitre II Etmie sémmttiwe du wcabulaire de îa douleur :anause smttagmaliclrre et si_qni_t2cationdans Ze discours médical, Pour rendre compte de I'expression de la notion de la douleur, les parties qui suivent dans de ce mémoire s'articuleront autour du discours médical et de son objet Bien que ce dernier puisse porter sur les patients eux-mêmes, nous I'examberons davantage dans une perspective « clinique », c'est-à-dire dans sa relation avec les stnictures anatomiques externes et internes1.De fait,en vue de respecter les limites de ce mémoire, nous laisserons de côté les rapports directs entretenus entre la douleur et la maladie. Voilà un sujet, sans contredit très vaste, qui mériterait une étude paléopathologique sérieuse. Quoiqu'il en soit, rappelons que c'est dans le discours médical que s'inscrit la nature du terme étudié ainsi que son entourage syntaxique. Quant à l'objet clinique ou la référence pathologique, elle établit les liens entre le corps, Ia maladie et la douleur dans un effort de localisation. Nous admettons qu'un tel cadre demeure étendu et fiagile dans son désir de reconnaître tous les lieux de l'expression comme les corps, les signes, les discours. Mais dans la mesure où la s o ~ c e demeure une expérience à Ia fois personnelle et partagée, nous estimons, à l'instar de R Rey, que cette voie s'avère être la plus fine et la plus riche : K C'est moins le changement du sens qu'une société donne à la douleur qui importe ici, que les conséquences de cette transfomation sur l'expérience individuelle de la douleur ; les différentes simiifications attribuées à la douleur- épreuve nécessaire, mal précédant KU plus grand bien, châtiment, fatalité- modifient la perception que le sujet en a, élèvent ou abaissent sa capacité de résistance : courage moral, maîtrise de l'esprit sur le corps, ou processus conjoint, où volonté, hérotsrne modifient les possibilités physiologiques de résistance. (...). Mais à considérer plus attentivement l'usage que la langue fait des termes de douleur et de souEmce, à la première distinction s'en superpose une autre :le mot de la soufEance renvoie à un sujet, tandis que la douleur est comme I'objectivation de cette so&anc e,... Toutefois, Ia douleur, quand eiie est intense, durable ou simplement 1 Nous préférons la dénomination a structures» pour désigner Ia conception tardive et a-istotélicienne des Aussi, la division des structures cc internes D et «externes )> s'appuie-t-elle sur les connaissances anatomiques de l'époque ; elle se fonde essentiellement sur les structures externes et l'ossature ainsi que sur les structures internes et organiques. EIle ne traduit nullement les connaissances anatomiques de la médecine actuelle. cc organes D. chronique, implique toujours l'être tout entier : elle ne se Limite pas à la partie dolente, mais c'est alors I'individu dans son unité qui est aîteinî, son caractère qui est assombri, sa lucidité intelleciuek qui est émoussée n2. A la lecture des Epidémies, nous constatons L'omniprésence du lexème nominal 6 % ~ avec environ 150 occurrences dans les sept traités3.Nous nous attendions à un emploi général de ce terme mais plusieurs cotextzs particuliers requièrent une douleur plutôt spécifique, ou du moins, caractérisée, comme nous le verrons plus loin. Outre l'existence d'un lexème négatif qui relève de la même famille, nous dénombrons quelques contextes négatifs dans lesquels 6 6 h apFnt4- Toujours sur le plan syntaxique, nous ne pouvons passer sous silence les co~t~trzlctionssymétriques dans lesquelles s'insère le mot Ces tournures syntaxiques s'efforcent de rendre un parallélisme principalement K symptomatique » mais également temporel, un parallélisme dont I'importance repose autant sur 06& que sur le terme voisin A la vérité, l'intention de l'auteur semble etre de mettre en lumière la notion de la douleur par l'éclairage d'un autre phénomène important ; nous dénotons ainsi un souci d'observation temporelle dans les syntaxes symétriques : simultanéité ou progression de la douleur et d'un phénomène plus ou moins directement associé5. Enfin, le lexème peut quelquefois occuper une position irrégulière dans la phrase, nous le retrouvons alors enclavé ou rejeté à la toute fui sans doute pour lui accorder une insistance particulière6. 2 R Rey, Histoire de la douleur, Paris, La Découverte, COU. Histoire des sciences, 1993,p. 6-7Nous avons inclus dans ce décompte les neuf occurrences communes aux Epidémies V et n1,soit Ep. KU: 00 001 014 (Ep. V: 00 073 OL4) ;00 033 003 (Ep- V : 00 061 003) ;00 085 005 (Ep. V: 00 OS0 004);00 O88 002 (Ep. V: O0 083 003) ; 00 103 001 (Ep. V: O0 092 001) ;O0 090 001 (Ep. V : O0 085 001) ;O0 113 O01 (Ep.V y: O0 1 O0 001) ;00 036 004 (Ep V: O0 074 004);O0 088 008 (Ep.Y y: 00 083 007). 4 Pour L'étude de hvW6uvos cf i n t L'absence de douleur s'attache tantôt à un phénornbe ou K symptôme », par exempIe une forte tension indolore en Ep- 1: 02 O12 008 tantôt a i'occurrence de la douleur elle-même, par exemple Ep V: 00 O11 013 (;ah & 06 r @ o ~ @;)O0 007 006 (Ai8; 6 h r O& ic&nov) ; O0 008 001. 5 Nous remarquons, par exemple, un paraliéfisrne dans faconstruction de temporelles entre les douleurs Iourdes et intenses ainsi que les vomissements en Ep. W :01 005 O01 ; un accent mis sur Ia chaleur et les occurrencesjourdières en Ep. KY : 00 093 004 ;un accent mis sur des symptômes » simultanés accompagnés de Ieur verbe respectif en Ep. m'.:00 052 002 ;00 005 0176 Citons cet exemple où 06uvar se retrouve enclavé dans la description des structures référentielles en Ep. F Z : 00 096 003 ou encore, le Iexème se trouve enclavé entre I'adjectifquaIiiiant Ie référent et fe référent en Ep. 3 D7embIée, soulignons le recours fiéquent au nominatif qui peut dépeindre le profil dynamique7de cette douleur en tant qu'agent citons en exemple ce passage des Epidémies II : « TI &&&, 68& hvbr ... » o%pa La douleur s'est éteinte, le gonflement se relâcha....>>*. Ajoutons que le nominatif montre, toutefois, un emploi souvent isolég. Le génitif, pour sa part, semble davantage qualifier un phénomène défini et régulièrement en progression comme une idammation (ex. irq&eorn.. . (( (( . . . p h ypo~ai p e r ' 6 8 6 ~ 5 2 &XW ...des inflammations accompagnées de douleurs surgissent vers un testicule... ») 'O ou la miction (ex. o&a 82 T O ~ . ~ O I C T ~+a . I Y (...) ,UT' O a k . » « les [dans le cas des enfants] s'écoulaient (...) avec douleur.) D"; la préposition dors utilisée est p ~ ~ b ? 2Pour évoquer un état, les médecins procédaient plutôt a une construction passive, et de son régime au datif (ex « ...7h &TU &&ea accompagnée de la préposition - - - - - - - - - - - - KU :00 039 003.En ce qui a trait aux positions isolées en fin de phrase, nous nous fimitons aux exemples les plus si@catXs des passages des Ep. KU :00 084 025 ;00 035 0187 Ce caractère actif peut prend plusieurs visages mais très souvent il apparaît en contraste, par exemple dans Ep. Z : O4 005 016 il y a récurrence d'une douleur qui devient donc reconnue, alors qu'en Ep. 1 :04 009 001, il y apparition de la douleur avec un inchoatif aoriste moyen ( k a ) . De mêmel si l'actif rend l'action même de la douleur ou encore que le phénomène s'est produit avec douleur, le passif exprime davantage un état doulourew~pol-rr traduire Ie soulagement. Dès lors, cette puissance active que constitue notre lexème au nominatif côtoie, souvent simultanément, d'autres phénomènes de nature aussi active comme les chaleurs (généralement exprimées au nommatif) par exemple: Ep. y7i : 00 052 002 (K &&IYEV 4 66Uy31.-.%~~~zr&di&$avo v... >> la douleur s'accroissait ... les chaleurs De] saisissaient.-.>> ), cf. aussi 00 048 002 ;00 098 007. 8 Ep-D :03 004 005. 9 Le substantif employé seul devient alors porteur d'une action précisée par les compléments qui jouent le rôle de référents. Dans ces cotexies, l'attention est portée sur les structures corporeiles bien définies. Cf.Ep- 11 : 01 011 002 ;03 003 003 ;03 004 002 et 04 005 003 ;autres emplois isolés :Ep. P: 00 025 009 ;00 025 014 ;00 O01 005 ;00 048 002 ;Ep. Y:O0 061 003 ;Ep. KI: 02 005 001 ;03 020 O01 ;Ep. KT :00 005 002 ;O0 005 013 ; OC 709 O08 ; 00 012 001 ;00 035 018 ;00 039 003 ; O 0 098 002 ; O0 O98 O04 ;O0 112 004 ; O0 054 O01 ;O0 056 001 ;00 084 009 ;00 093 002 ;00 102 002 ; (au nomin. pl.) 00 096 003 ; 00 097 005. Ces emplois isolés sont fréquents notamment dans Epidémies ff, Epi&mies 1111. Ailleurs, le nomulatif apparst seul dans une série de « symptômes » psychosomatiques (présence significative du délire dans plusieurs cas) tous également au nominatif: la douleur prend dors la coloration d'un signe d'autant plus important qu'il y a absence de verbe pour la décrire : Ep. IïI : 01 01 1 003 par exemple. Nous renvoyons également le lecteur aux paragraphes qui traitent de i'enviromement adjectivai, adverbial et nominal, 10 Ep. 1: 01 001 025,cf aussi Ie gonflement de l'œil par exemple, Ep. PT1 :00 026 013.L'occurrence dans E ?Tl:00 010 003,montre bien que les manifestations constituent l'agent et non pas la douleur. lP' ~1:02010021. 12 Par ailleurs, on retrouve parfois le génitif dans une fonction négative pour rendre l'indolence (Ep. 1 : 02 012 008); dans une locution causale (Ep. V: 00 100 001) ou encore dans une tournure absolue pour soufigner la nuance du temps et de la cause (Ep. V: 00 042 005 ;00 O85 001;Ep. J?E O0 004 002;00 010 003 et 00 009 01 1 pour marquer Ia simultanéité des K symptômes »)- &&& & 68hp D a ...les deux oreilles se sont godées avec douleurs N 13. Les emplois à l'accusatif s'avèrent rares14. De plus, le mot revient généralement au singulier'5 ;cela tient probablement du fait que le pluriel est polysémique, en exprimant plus précisément les douleurs en couches? Le pluriel pose fiéquement des difficultés, sa justification reste difncile : nous songeons parfois à la pluralité des références pathologiques'7, à l'intensité de la douleur" ou à I'évocation du sémantisme d'un lexème précédent dans un emploi a ~ ~ h o r i ~ uPar e ' ~ailleurs, . lorsque les médecins discourent des douleun elles-mêmes, à propos de leur nature ou de leur progression, ils le font avec l'aide du pluriel (ex «. ..x a x o 6 e . y ~ ~~~ U P & J Y . .». « ...des douleurs nuisibles.. . L'environnement verbal de 686~99montre une dichotomie intéressante en s'appuyant tantôt sur des verbes de mouvement îmtôt sur des verbes d'état ou de tension. Ces verbes de tension ou de maintient marquent également un immobilisme tout en ajoutant à la description de la sou£E?ance perçue alors avec une force active, par exemple avec les verbes xuecylht~ (a rester, tenir bon D) et hop&^ («demeurer, attendre ») ainsi que le verbe marqué («tenir fermement N ) ~ ' . NOUSretrouvons également la désignation verbale de la (( & tension » (nive), ce qui sous-entend un certain mouvement, voire un accroissementu. Quant à la fixité, 13 Ep 1: 04 010 017. D'ailleurs, le lexème peut même caractériser I'anxiété : Ep. V: 00 042 003Quelquefois le datif prend le relais du génitif pour qualifier un phénomène :Ep ni : 17 013 014. 14 Notons la présence de ce cas seulement dans Ep. Il: (03 004 007 ; pl. 02 010 001 ;06 010 003) ;Ep. V (pk 00 001 003 et 00 083 007) ;Ep. U (02 001 008 ;pl. 07 010 004) ;Ep. WI (O0 O01 015 ;pl. 00 097 015 ; plO0 088 008). 15 VT fait toutefois exception avec cinq lexèmes au nominatif pluie1 et quatre au nominatif singulier. 16 Citons en exemple le pluriel de ce mot qui signifie parfois (c douleurs en couches D :Ep. 1 1: 04 01 1 017 ; E L? 02 022 002 ;Ep. m: 001 O01 002 ;@osrpa~hmret au gén. sg.)_ lP' Ep. V :O0 007 006. " Ep YI : 01 005 002, ü s'agit d'une lourde douleur rénale où l'intensité explique peut-être le nominatif &lune1 et justifie du même coup, i'emploi d'un verbe à la 3' pers. du sg. (coIIeaif). @. V: 00 012 006, peut-être le pluriel tente-t-il d'évoquer le préverbe du lexème précédent : merw8vvh (sémantisme Iocatif « tout autour )) et dYhtensÏtécc vif »). 20 Ep. W :06 003 001 à propos des natures diverses des douleurs en regard des douleurs de mauvaises natures, cf. aussi 07 011 001 où l'accent est mis sur la progression des douleurs et leurs différences temporelles. 21 : 17 007 018 ; 17 007 20 et Ep. V: 00 018 009, Respectivement, Ep. EpYU:O0052002. ~6 elle s'exprime parfois avec un verbe d'état (yi'yy~~ar)? Or, ie mouvement fait ici référence au déplacement de la douled4 ou encore a sa résolution avec le verbe AL&'. L'emploi de l'aoriste joue dès lors un rôle primordial car il met en relief, par sa ponctualité, à la fois le mouverneni? et dans, une certaine mesure, l'intensité de la douled7. A l'inverse, le soulagement de la souffrance est rendu dans un cas unique par un verbe d'état au Quant au caractère éventuel de l'occurrence de la soufkmce, il s'exprime par l'entremise du subjonctd9. Nous notons avec intérêt que, la douleur étant considérée dans une perspective d'intensité et de durée, le mode de l'indicatif prend, en conséquence, une importance appréciable avec les temps duratifs de l'imparfait3oe&plus raremenf du présent31.Parfois, des nuances temporelles s'insèrent également dans le recours aux verbes de mouvement inchoatifs comme &p a commencer »32. Dans ce type d'environnement, nous rencontrons, en petit nombre cependanî, des participes33ou encore des compléments qui enrichissent la description de la douleur en leur conférant un caractère inhibiteur par exemple (K ...ME82 $ d&vq " E&, Ep. HI : 00 088 002 (Ep. V: 00 083 007, o£hit la même occurrence accompagnée du verbe & i ~ n p r qui s'est mb&é à y~'yyopa[ dans Ep-KT :00 088 008 ;nous ne croyons pas que le sens premier ait changé). 24 L'observation des K trajets )> de la douleur reste minutieuse et se reflète notamment Iors de la localisation dans les structures anatomiques << externes 1) et cc internes », cf infia. 'de * cette dernière : 11: 06 005 004 ;06 026 003 ;nous relevons aussi les verbes de mouvement ~rke~tpr dans E p 17 013 003, qui exprime plutôt le trajet de Ia douleur; I'arrêt de mowement, I'emprise avec ~reoribqprdans Ep- Y : 00 020 005 ;la prise ou le fait de saisir avec na&&uw dans Ep- V :00 025 005. A remarquer la fonction , retenons encore ;Q;&~I (Kse placer ») dans Ep- V : locative des préverbes dans ces composés ( ~ 6 -&-), 00 031 002.Enfin, comme verbe de mouvement, signalons Q ~dans I Ep. VII :00 005 025. 26 Ep N: 00 013 003; 00 020 027;Ep. Y:O0 073 014(verbe A&w qui présume une certaine volonté o u un effort :« faire cesser ») ;Ep. KY :00 047 016;pour l'arrêt de mouvement cf. aussi Ep. KT :00 098 007 ;00 093 O04 ;O0 003 034 ;00 005 017 ;O0 084 O 15Ep~V:OO043W3;Ep-~I:OOO97011. 28 En dépit du fait que le parfat marque un état résultatif)) soit un état douloureux, mieusement ce temps reste pratiquemenî absent de l'ensemble des traités des Epiiiémies, cf. Ep V: 00 083 003, soulignons le cc s'être établi dans ». sémantisme particder du verbe : E p IV:00 040 001;00 040 002;E'. Y: 00 001 003 le verbe accuse ici un caractère causatif(rag&m. .. «qui fournit [des douleurs vioIentes] D). Ajoutons que le mode de l'optatif: qui signale la potentialité, n'apparaît u'une seule fois :Ep- WI : 00 097 008. Ep. III : 17 007 020 ;Ep IF 00 004 002;Ep ;P. O0 004 000;00 042 002;Ep. m:O0 003 024 ; 00 005 009 (verbe d'état exprimant le doute :60&) ;00 043 017 ;00 097 011 E p I1:06 005 O05 construction completive ;08 019 002 avec verbe être, CE aussi Ep. V: O0 080 004. 32 Ep.1 :04 009 001 ;Ep. >.O0 044 002. 33 Ces derniers sont très rares dans le voisiaage de citons ici Ep. M : 00 057 001 ;00 043 019 (nondu patient « Essonnant ») ; 00 009 011 (mouvement mouvement) ;.O0 054 001 (rend explicitement&'I maqué :o'sWIi,g c i d o U q s ) . a. " ' '' Oh, O& $Uya~o xx&ar.-- » « ...Lorsqu'ii y avait la douleur, rien ne pouvait être rendu.. .»)". Les substantifs voisinant le lexème consistent surtout en compléments qui, d'un côté, s'attachent à l'expression du lieu et du temps, de I'adre, revêtent le rôle de référent à la fois pour des patients et des structures anatomiques internes ou externes. La localisation et le temps témoignent d'un réel effort de description de la part des médecins. De fait, les auteurs hippocratiques utilisent différentes ressources pour souligner la temporalité qui intègre bien sûr la notion de durée, ou la valeur aspectuelle, si éloquente dans l'expression de la douleur. Ces différentes ressources se composent de compléments circonstancie~s~~ (précision de la progression journalière au datif6 et observation nocturne3' rendue par L'accusatif), de propositions subordonnées temporelleds ou des locutions locatives au figuré3', de certains temps et modes du système verbal (imparfait et aoriste de l'indicatif notamment). A l'instar du sémantisme verbal dégagé par des verbes inchoatifs, l'aîtention portée sur le temps peut concerner le commencement ou l'apparition de G symptômes », de phénomènes40. Pour sa part, la comtruction référentielle qui se bâtit a l'aide du lexème au nominatif et d'un ou de plusieurs compléments généralement au génitif constitue la composition banale parce que la plus récurrente (ex « ...xai h p n q o v " d e u & 34 Zvw, &a &ri, 66Lvq, ,uahrma Ep. V y: 00 042 008,le complément verbal a l'infùiitifindique la non capacitéEp. 17: 03 003 006 (le recours au substantif T&S accentue le caractère duratif en insistant sur le « terme ») ; Ep Ill : O1 003 053 (compl. au génitif) ; 17 007 015 (compl, au datif) ; 17 013 003 (compI. à l'accusatif) ;Ep. V :00 043 003 (locution au génitif) ;00 O6 1 003 (compl. au datif) Ii peut également s'agir de l'époque (Ep. E7 :00 057 001 mg; &&OU mk),de la saison (Ep. JTI : 00 O48 002 X E ~ W Y OU ~ ~du) mois (Ep- Ur:00 044 002 p@~) bien que l'indication temporelle généralisée est celle de la journée à partir de la première obsemation. Enfin, soulignons que les données astronomiques fournissaient des indications temporelles précieuses pour les médecins hippocratiques. " L'observation nocturne est souvent relevée dans notre corpus et quasi systématique dans Epidémies KT, cf 00 005 013 et 00 005 025. 38 Ep. V: 00 042 008 (conj. de subord. k); Ep. n1:00 097 OI 1 ;00 097 015 (ie lexème figure dans une prop. subord. temporelle pour souligner la simultanéité des phénomènes). 39 Ep. O0 083 003 (participe au datif formant une locution locative temporellement au figuré: 06 roAÙ 8È imrn6~1). Nous rencontrons en outre des adverbes temporels indiquant le moment et le déroulement dans Ep. V: 00 021 003 (;mira 6% Ë ~ r&E n&u-..), ou pour signifier un état antérieur dans Ep. M :00 043 029. De même des empIois participiaux peuvent également remplir ce d e temporel :Ep. KU : O0 009 008 ;00 052 002 a 00 057 001 (rrgoï&rog :K plus tard » ou a graduellement ») et 00 025 004 ( r k &pg6vag :K les jours suivants »). 40 Ii s'agit surtout de l'apparition Sunuitanée de la douieur en compagnie de circonstances ou de symptômes, déjà des associations significatives se forgent dans l'esprit des médecins malgré l'absence de concept clair de maladie :Ep. Ui?:00 098 002 (participe k a ) ;00 005 025 . 35 '' x a r 7 & z o d ~ ~ &vT,& xai &eo&v.» << @3mpédotime ressentit].. .et une douleur dans la partie supérieure du côté gauche, surtout à l'omoplate, mais aussi vers l'avant, en même temps qu'à l'oreille Parallèlement à ce souci de détenniner spatio-temporellement la douleur, les auteurs des Epidémies cherchaient à en expliciter Ies causes de nature multiple (accident, blessure, ingestion alimentaire ou médicamenteuse, symptômes >> etc). Dans cette optique, nous obsewons des procédés tels la caractérisation de la ou sa description circonsta~ciée~~. Constatons enfin l'emploi de l'article pour déterminer le lexème surtout dans les traités des Epidémies V et La présence du déterminant présume parfois d'un emploi anaphorique, parfois d'une douleur bien connue des médecins et donc désignée de façon plus précise. Plus que l'aspect duratips, c'est véritablement l'intensité que l'environnement adjectival et adverbial essaie de circonscrire. Ainsi l'adjectif non marqué décrivant le plus familièrement le lexème est i&u& 41 ( a fort les adjectif;; marqués deviennent 8.r& Ep. 11 : 03 004 002 . Cf aussi Ep- 11 : 03 003 003 ;05 011 002 ;Ep. DI la plupart des compléments sont au génitif et parfois se retrouvent enclavés entre L'article et le lexème, le verbe suivant parfois le complément : 17 007 020 ; Ep. V : 00 061 003 (sans préposition) ; Ep. KT: 00 084 015. L'enclave souligne peut-être une insistance sur le terme utilisé comme en Ep. WI : 00 005 007, une chose demeure, Ie complément référentie1 est le plus souvent au génitif pluriel daris Epia2rnie.s VIL Néanmoins, nous retrouvons quelques compl. référentiels à I'accusabf dans Ep V : 00 043 003 ; 00 083 003 (cornpl. avec artide) ; Ep VI : 02 001 008 (accusatif d'objet interne portant sur un lexème similaire à celui étudié) et dans Ep. WI:00 009 008 (avec préposition) ; 00 025 004 ;00 043 017 @L) ;00 043 019 (pl) ;00 112 O04 (sg.) ;00 047 016 @L) ;00 097 005 (pl.) ;00 097 008 (pl.) ; 00 096 003 (pl,), Dans le cas des patients perçus Gmme la référence de la douleur, nous retrouvons le datif d'attnibution comme le suggèrent les exemples en Ep. BT :00 022 001 ;00 098 002. 42 p. MI : 00 102 002 (« ...g U x ~ aci@v pz'yoU~,(-..), 7ty1'yctos >> « ...ayant mangé un champignon cru, (...), une dodeur étouffante au ventre-. . D).Retenons également, Ie recours aux propositions subordonnées comparatives pour qualifier l'intensité d'un a symptôme D, par exempte en ce qui concerne le ref?oidissement du corps en Ep. W: 00 097 011. Curieusenient, ce procédé est rarement utilisé pour déi5ni.r la douleur, cependant celle-ci peut parfois servir de point de comparaison a son tour, comme en Ep. KT.. : 00 01 1 02443 La cause prend généraiement la forme d'une origine unique ou plurielle et peut expliquer plusieurs phénomènes accompagnant la douleur ;les lectures restent ambiguës, cf Ep. V7I :00 098 002 (K &r vavu-iqg xai h o u )> << ...a la suite de nausées et de fatigue... P) ;Ep. F 00 018 009. 44 Ep. V:00 073 014 ;O0 042 008 ;Ep. K?ZO0 003 003;O0 005 009;00 016 004;00 025 004;O0 043 019; O0 093 004;O0 098 004;O0 098 00745 Les adverbes mais surtout les adjectifs désignant le temps se révèlent assez rares, cf. Ep. II? : 17 008 003 (ovve~<s);17 013 003 (cmvq%g'). 46 Ep. f : 04 009 001;Ep. II : 05 002 003 ; 05 009 002;06 010 003 (pl.) ;Ep UI : 17 GO2 017 ; 17 009 016 ; Ep. V: 00 018 009;00 021 003;00 027 006;00 043 003; 00 001 003 (acc. pl.); Ep. K Z 00 112 004.Toutefois, précisons que l'adjectif non marqué pourrait ne pas être le même dans tous les traités étudiés. De fàit, dans Epidémies CII le qualificatif banal serait b v k Certes, ce changement peut s'expliquer par une rédaction différente mais, dans la mesure où nous retrouvons les trois adj&& habituels, nous ne croyons pas que Ie sens soit véritablement &ecté et que l'auteur ait troqué Ia valeur de b e & pour la valeur de 8~~6s. Une certaine («temble D)~', cet adjectif n'a conservé que l'intensité de son premier sens sacré) et (a aigu 0&5 Il s'agirait donc d'une douleur fortement caractérisée qui semble être aiguë et, sans doute, c physique ». Toujours dans la perspective d'une force douloureuse active, nous rencontrons, de façon générale, ces adjectifs accompagnés des lexèmes au nominatif, D'autre p a nous retrowons quelques adjectifs qui indiquent la diminution de la s o ~ E a n c eNous ~~. ne pouvons nier qu'un premier effort est entrepris pour nuancer et préciser la douleur d'autant plus que les adjecfifs marqués apparaissent davantage avec les lexèmes au pluriel. De fait, une véritable classification lexicalisée de I'intensité de la s o ~ c nee verra le jour que chez ~alien~'. A cet égard, remarquons que les adjectifs comparatXs et superlatifs ne sont que pauvrement utilisés dans l'ensemble des traités. Leu.présence renforce conséquemment la gravité attribuée à la douleur mentionnée quoique nous n'ayons trouvé qu'un seul adjectif superlatif employé avec une valeur comparative : « ...Emi& ;meor& xe6u-.$~v.. . )) G 68& ;la,& ...lorsqu'une douleur plus violente que les précédentes l'a saisie... P~', ainsi qu'une proposition subordonnée complétive qui établit une forme de comparaison : « ...&veoZ & T , Y L ; ~ s ~ 06% ~ Y O& T'&. & r o r ~ e o C &q p&p Xnvi3oog, o h 6; &mj, 45m~ . » « ... une douleur depuis le côté gauche jusqu'à la clavicule, si violente qu'il ne pouvait rester calme et.. . )? L'usage du superlatif n'est observé que dans le cas du qualificatif épithète &&et trahit bien souvent les interrogations des médecins a l'endroit de ia douleur comme en témoigne ce passage tiré du second livre des Epidémies : homogénéité sémantique s'avérait nécessaire pour la bonne compréhension et le caractère pédagogique de ces ecnts. " Ep V: 00 061 003; O0 083 003 ;Ep. K E O0 O05 O04 ;00 005 007; O0 005 013; 00 025 004; O0 098 004; 00 056 001; 00 057 001. Panni les autres adjectifs marqués, signalons cw8h K véhément )) en Ep. HT : 00 003 003 et l'emploi adverbial de l'adjectif d u 5 K nombre- beaucoup D en Ep. WI:00 003 024 ( 0 6 U ~zovA6 ~ ~ O et VO0 048 ) 002 (aussi adj. épithète). De plus, l'adjectif très ca.ractéristique nv~yw\ K étou-t » qui dépeint davantage le caractère que l'intensité de la sou£Ei-anceen Ep. CI1 :00 102 002 48 Ep. V:OO031002;Ep. D : 0 3 018005 49 Les verbes remplissent également cette fonction, cependant, les médecins retenaient davantage q mi l'occurrence et l'accroissement de la douleur. C£,Ep. Y : 00 083 007 (a ...T& ~ i ~ , t k a z&%PUS, ;r?i~o~&a~. .. )) CC ...les douleurs mentionnées [étaient] aussi pius modérées )) ), cf. aussi la même occurrence en Ep m1: 00 088 008. A l'inverse, nous trouvons, quelquefois, un adjectif décrivant la faible intensité de la douleur, 6:Ep. MI :00 033 003 (qix&). Or,il y a ici une sérieuse ambiguïté entourant ce passage car ce cas se retrouve dans Epiciémies Vavec cette fois le qualificatif contraire : 8 ~ 1 4 50 Selon Ph, Brenot, Gaiien reconnaissait et décrivait en grec les douleurs pongitive, gravative, tensive et ulsative dans Les mots de la douIeur,Paris, L'Esprit du Temps, cou. Santé, 1992, p. 84-85. Ep. V:O0 025 005. SZ Ep. KT :O0 093 002. K Je sais de quelle façon on pt-distingudes doulems -les_plusuiolentes .Iapeuq- . l'endurance, l'expérience, Ia lâcheté ». Ce passage nous fait songer à un autre situé dans le sixième livre des Epidémies et qui contient une réflexion éclairante sur la douleur comme signe de reconnaissance d'un mal : « On commence par tenter [de déçouvrh] où sont les sièges [origines des maux] : une douleur soit de tête, soit dyorei1le, soit de côté, [cela constitueJ un signe : [chez les un@, les dents, pour d'autres, les testicules ». Indiquons aussi que les adjeces participent à la caractérisation de la douleur en soulignant par exemple sa lourdeur55ou sa température ainsi que sa récurrences6. De plus, les adjectifs précisent le siège ou l'origine de la douleur? Pour pallier a ce manque d'exactitude entourant l'iatensite de la douleur, les auteurs hippocratiques utilisaient en complémentarité les adverbess8. Outre l'intensité, les adverbes cernent la manière dont la douleur se produitsgou dont elle se déplace6'. 53 Ep. III : 02 010 001. Nous renvoyons également le lecteur au passage, moins clair maiheureusement, de 003 OSI « &o(7cnc ;B&pq bxiov 2WI), rù 6'% E m v & m r x k a ~ a ,OCQOIU-W k&a~fg. N « Le vingt-septième jour, douleur a Ia hanche droite, mais le reste fùt très convenable, sédiments dans l'urine ». Y Ep. D.: 03 020 001.Nous n'ignorons pas ici la diSculté de la traduction car Littré traduit @ U U @ Y E ~ par glandes. Or dans ses différentes acceptions, ce terme peut désigner le membre viril les testicdes ou des tumeurs à l'aine et, par extension,pustules, boutons. 55 Ep. :01 005 O01 @a&). Signalons aussi son caractère infiammatoire ou non en Ep. P 7 : O3 018 004 p. mm:01 (&al Aa~aeai). Ep. VI :01 007 001 (a ai naAarai &%var, $vxeai - .D K les anciennes douleurs sontfmidcs. . . »). 57 En contraste avec un pronom-adjectif par exempIe en Ep. K! : 01 001 002 (K xark 10 ,&typa 2Nar h m e É u v * D a des douleurs [sumienneut] surtout au sommet du crâne et toutes p&mcz, xai 56 les autres Iproviement] de la matrice »). 58 Ces adverbes peuvent même côtoyer des qualincatifs comme en Ep. V : 00 027 006 (66& iqp& d w ) et 00 043 003 59 Citons en exemple une douleur sans criseen Ep. LI: 02 O23 002 (&Keh5)Une attention est généralement portée sur la progression de la douieur, cette attention se traduit par des adverbes temporels :Ep. Le composé négatif &vht?uvo~ne survient que sporadiquement dans les Epidémies 1, N,V et VI1sans compter que ses emplois conservent une tendance à l'isolement syntaxique. Ils renvoient a des référents implicites qui rendent d'ailleurs L'interprétation ardue. La majorité des occurrences se situent dans le dernier livre des Epidémies, soit neuf occurrences, souvent en position attributive, sur un total de douze6'. Par ailleurs, un adverbe d'intensité modifie parfois notre adjectif, effectuant, par le fait même, une gradation de Le rapport inversé de l'évaluation de la douleur témoigne ici d'une richesse descriptive notable. Compte tenu du nombre restreint des occurrences, nous procéderons a l'analyse de cet antonyme morphologique selon son genre et son nombre. Au masculin, le qualificatif désigne principalement, mais de façon parfois obscure, l'état général du patient63.Ce Iexéme adjectival peut, de plus, annoncer le caractère indolore d'une action, souvent naturelle, accomplie par le patient comme le coït ou le sommeil? Ce terme au nominatif semble d o n moins porter sur le mal que sur le patient et son rythme vitai. Néanmoins, nous prenons note que l'occurrence au pluriel, unique et commune aux Epidémies V et VLI, accompagne la description physique de tumeurs à l'aine6? En ce qui a trait au neutre singulier, nous ne le retrouvons qu'à deux reprises dans le dernier traité des Epidémies. Dans les deux cas, le lexème au nominatif ne qualifie pas un état - - - - -- V : 00 021 003 (K BmI 6; ire&&, Ëmrra 68hq i q ~ ~ c 7rg9ra i ime;l..» «Après avoir été blessé, une douieur Wit -te, d'abord violente »). Au contraire, remarquons la production de contexte négatif a i'aide des adverbes :Ep. iT : 06 026 003 (2=occurrence, &EU 06uy?7s);Ep. M :00 026 013. 60 La douleur atteint surtout @aima) certaines régions :Ep. LT :03 004 002 ;ne se répand pas beaucoup (06 d w h p k u v ) vers d'autres régions :Ep. V: 00 008 001 61 A la vérité, i1 s'agit plutôt de huit occurrences puisque la neuvième, Ep. ET: 00 O81 001 est commune avec Ep. V: 00 059 001. Ajoutons qu'en position attri'butive, Ie lexème se construit avec le verbe être à I'imparFait pour marquer une nuance de durée en Ep. iV:00 041 008 ;Ep V: 00 025 002, Ailleurs, la copule reste sous-entendue comme en Ep. 1 :01 001 019 ;Ep- KR :00 083 003 ;00 083 014. Ep. IV:00 041 008 (hm& K convenable, sutfisant ») ;Ep. M : 00 005 012 (PQ&Z « tout à fait f i ) . 63 Ep. N :00 041 008 (fonction attributive) ;Ep. KV :00 050 008 (nous lisons le référent & m v comme « Yensemble du corps D) ; 00 083 014 ; 00 084 0 17 (référence probable à l'ensemble du corps puisque les « symptômes » évoqués semblent non causatifk). Et le régime syntaxique observé est la construction de notre lexème avec un adjectif au génitX 64 Ep. V :00 025 002 (état douioureux ressenti par la patiente d m t le coït) ;Ep. W : 00 005 012 (emploi adverbid qui se rapporte au sommeil) ;00 083 003 (semble qualifier la nuit). 65 Ep. W: 00 081 O01 (Ep. V: 00 059 001). indolore généralisé mais bien une affection habituelIemenr douloureuse66 ainsi qu'une manifestation qui, peut-être, génère ordinairement de la douleur6'. Une chose demeure : le lexème s'imprègne d'une valeur positive en soulignant I'absence de souffrance dans une situation généralement douloureuse ou du moins susceptible de le devenir. A l'instar du masculin pluriel, le neutre pluriel détermine un phénomène K symptomatique D précis. Les deux occurrences montrent effdvement la nature indolore du gonflement tantôt des oreilles tantôt des jambes6'. En ce qui concerne le composé ~ ~ 8 v nous u ocomptons ~ 16 occurrences dont sept attniées au premier Livre des Epidémies, aucune dans les livres IV et VI ainsi qu'une seule dans Epidémies M étant donné les recoupements avec le cinquième livre6'. Donc, surtout regroupés dans les traités 1 et Ul,les lexèmes s'investissent à la fois du rôle d'adjectif et d'adverbe de manière en -us. En jetant un bref coup d'ail, nous pouvons avancer que ce composé comprend une signification plus locale étant donné l'influence de I'affixe locatif ainsi que le voisinage fiéquent d'un référent sémantique. En effet, la plupart des lexèmes adjectivaux renvoient à un référent ou à une affection voire un a symptôme » associés avec la douleur. Le masculin, par exemple, se construit essentiellement avec un référent parfois sous-entend^^^. Ce voisinage a pour conséquence de cibler la douleur et de la caractériser davantage. A cet effet, la seule occurrence au pluriel s'identifie en tant qu'épithète d'une structure anatomique externe bien cernée : la gorge7'. Signalons, en outre, le parallélisme qui régit la construction syntaxique en Epidémies II et 66 Ep. M :00 005 004 qualine le groupe nominal Io rorokov a y q p a compris dans le sens d'une affection généralement douloureuse D et notre adjectif porteur du sémème contraire ne provoque pas ici de contresens). 67 :00 084 007 quame un substantifqui renvoie à son tour à la structure de la rate. Nous ne savons Ep. si dans l'esprit du médecin ce type d'affection était considérée comme spécifiquement soufEa.nte mais l'emploi de notre lexème prouve l'importance d'en indiquer le caractère indoIore. 68 Ep. 1 :01 001 019 (~lrhguzrarh &TU), attribut, ce lexème s'insère dans une série de « symptômes )) et Ep. : 00 047 006 caractère indolore de la tuméfaction des jambes (tumeurs aux genoux) dans une proposition subordonnée conditionelle (optatif). 69 Recoupements et variantes dans les passages suivants : Ep. W :00 037 003 (absence de l'adjectif Q~$&u)et Ep V: 00 075 002 ;Ep M :00 065 002 et Ep- V: 00 068 002 ;Ep. K'T :00 066 001 (minuscules vutantes) et Ep V: 00 069 001. 70 Ep 1 :04 005 035 (emploi isolé) ;Ep. II: 03 001 015 (attribut du phénomène de distension) ;Ep. V: 00 068 002 (référent sous-entendu)71 Ep.1 :01 002 03 1 (~&urS)K susceptible de nous foumir une idée de l'intensité douloureuse en contexte négatif. De fait, une ceaaine correspondance s'installe dans l'esprit du médecin entre le lexème et un adverbe d'intensité lorsqu'il énonce : « La rate ne se goriflait pas et l'hypocondre droit n'était ni fortement douloureux ni violemment tendu D. Le féminin ne comporte qu'une occurrence unique employée au génitif dans une tournure absolue. A la lumière des nuances temporelle et causale exprimées, ce lexème semble qualifier davantage le siège d'une affection que le « symptôme » de gonflement73. Par aiueurs, le neutre s'attache plus particulièrement aux affections et phénomènes « symptomatiques ». Nous le reirowons des lors en tant qu'épithète d'un terme traduisant une « lourdeur » ou encore comme attribut de l'agent tumoral74. Parallèlement, une occurrence dans le dernier traité illustre clairement la valeur locative que peut signifier le préverbe hi- qui s'applique ici à la superficie; cela est a entendre au sens littéral du terme, c'est-à-dire I'étendue d'une surface, en Epidémies M : « ...xai ~6 &cm T+Ç m(~aAG5~ ~ W ~ U Y»O Y - « ...la moitié de la tête était douloureuse »". A nouveau, nous observons peu de lexèmes au pluriel, soit une seule occurrence comprise comme une épithéte de structures anatomiques « externes » :les genoux et la parties inférieures des jambes7? n Ep. 111:03 O01 015. Ep- V: O0 069 O01 (cc Md~p&&w roi7 ou%u ~ r n k q % n o ~xai , &os ~irob;vov, xai r&a &vor8Éoy~.o~&n6qamg&ux;ouo~*» « Daos le cas de Mélesandre, dors que la gencive était envahie et qu'elle était [vivement] douioureuse, se godant de façon véhémente, Cil y eut] une saignée au bras D). 74 Ep- 1 : 04 007 001 (id s'agit bien d'une lourdeur douloureuse plutôt que d'une dodeur aux reins : « ...6& p&og ~n&?uuouu << ...une lourdeur r é d e douloureuse,. ..») et Ep. V :00 068 002 (« ...ri yi&a r d ÉY T@ T~UX$W, d & u &ZJ xa; &ya xu; Emmov mi i?rh&vov... » .-.une tumeur [se trouva] dans son wu, étant dure, grosse, âcre et douloureuse. ., »). Pour les lourdeurs à Ia tête, citons Ep LU:01 005 003 et 01 003 002. 75 Ep. ??U:00 057 004. La précision locative peut sembler curieuse au premier abord mais nous ajoutons que le lexème 6 % ~ présent , plus tôt dans le passage, désigne nommément la tête. 76 Ep. Dl :O1 003 035 (((...yohara xa; x v @ a g ~nhhuu&fXEv .» « ...il avait Ies genoux et les jambes [parties infén'eures par opposition à p&q] douloureuses »). Outre la localisation précise, peut-être le préverbe 73 L'adverbe dérivé se Iimite quant à lui au premier livre des ~~idémies~~. Et ses emplois respectent, pour la plupart,78 la construction unielle de l'adverbe précédant le verbe mtoir, construction équivalente en quelque sorte à la construction attributive de l'adjectif accompagné du verbe être7'. En clair, l'adverbe de manière devient m e expression propre de la soufEance et non plus le qualificatif d'un procès. Toujours au chapitre des composés, retenons l'adjectif mprw&& et son verbe dérivé z ~ o i (du) o ~qui~n'apparaissent qu'à cinq occasions et cela, dans les Epidémies II et V exclusivement Le seul lexème nominal, inséré dans une tournure elliptique et flanqué d'un complément au génitif,s0 nous porte à réfléchir sur le rôle de la préfixation et de la préverbation De fait, malgré la pauvreté des composés et dérivés par rapport aux lexèmes génériques, force est de constater que La préposition utilisée comme premier terme du composé indique peut-être mieux I'intensité alors que le préverbe se prête judicieusement a la localisation. Les quake occurrences du composé verbal m ~ r o 8 u v hoffrent des similitudes frappantes pour la plupart Ainsi, la durée apparaît en filigrane avec trois emplois à l'imparfait de l'indicatif actif tandis que le dernier emploi se traduit par le présent de l'optatif actif dans une proposition subordonnée temporelle (fait répété dans le passé)81.Ajoutons qu'une telle concentration des occurrences des lexèmes verbaux dans Ie cinquième livre des Epidémies est r é v é l a ~ c edes styles et des concepts distincts qui alimentent la rédaction de ces monographies Malgré la communauté des emplois, remarquons la différence dans les renvoie-t-il a l'intensité de la douleur et justifierait le recours à ce composé plutôt que l'usage plus courant de 66w.17. n En effet, sur Iles cinq emplois, un seul se retrouve dans Ep. 111 :01 005 025. Nous dénombrons cependant deux empIois isolés en Ep. 1:04 003 018 et 04 012 018. Dans ce dernier cas, cette position isolée permet de songer à un emploi spécialisé de i'adverbe rendu par un style formulaire. 79 Ep. 1 :04 005 027 (verbe avoir a I'imparfàit duratif) ;04 010 018 ;Ep. f f I : 01 005 025. 80 Ep. Z7: 06 024 001 « YZT& memdb~liq,QI&Y q w & d h v . » « Une vive douleur a l'oreille, appliquer une ventouse ». La valeur locative « tout autour de l'oreille » reste possible mais moins valable que la valeur intensive. RI Ep. Y:O0 012 O01 ;O0 025 002 ;O0 032 002 et pour I'optatifEp. V: O0 012 003. 78 66 constructions. Ainsi, soulignons les occurrences isolées82qui, dans un cas instructif' paraît en compagnie d'un adverbe d'intensité ce qui pourrait nous faire songer a un sens véritablement locatif du préverbe malgré le contexte génital quelque peu évident De surcroît, il y a ici un effort pour forger un contraste important entre la situation antérieure indolente et la situation so-te K A Larissa, une seÏvmte de Dyseris' étant jetme, [éprowaït] considérablement de vives douleurs lorsqu'elle avait commerce intime [coq, autrement iI n'y avait aucune douleur ». En ce qui concerne les 18 occurrences de l'adjectif 68u~h&u,constatons leur absence des Epidémies III et V. Ce dérivé s'affiche fiéquemment au nominatif féminin puisqu'il caractérise des affections ou leurs expressions «symptomatiques » comme l'infiammation. A cet égard, le dérivé remplit alors souvent la fonction attributive. Nous comptons un nombre semblable d'emplois a l'accusatif féminin singulier mais répartis dans differents traités. Ces derniers s'appliquent à des référents diversifies : à la douleur pour lui conférer une valeur intensives5, ii une structure anatomique a interne »86 OU à une affection*. " Ep. V: 00 032 002 il est curieux de constater l'évocation de la douleur en dépit de la gravité de l'accident, if s'agit sans doute d'une manœuvre stylistique pour rendre l'intensité ou pour justifier l'administration d'un évacuant, 83 Ep. V y: O0 025 002. Ep. 1: 02 005 005 (idammations douloureuses indiquées par un verbe inchoatif) ;Ep. IL: 01 009 002 (tournure elliptique et caractère apparemment causatif car la douleur des hernies provoquerait les nausées) ; 03 001 040 ; au nominatifféminin singulier, cf. Ep. 11:03 008 001 et Ep. W :00 042 004 (tous deux sont attributs d'une t-on douloureuse, le second emploi se démarque par le voisinage d'un adjectif superlatif employé adverbialement qui lui donne une nature générique : rh &%TU cc la plupart N). De surcroît, nous n'avons pu identifier clairement que deux occurrence au masculin en Ep. IV: 00 023 002, notre adjectif quaiSe ici un substantif à l'accusatif (rehrov) en vue de fonner une locution adverbiale, littéralement : « de façon douloureuse » ;00 013 004 (à propos des rates). 85 Ep. l7 : 03 003 003 I'amsatif en est un ici d'objet interne puisqu'il qualifie un lexème exprimant luimême la douleur d'autant plus qu'un adverbe d'intensité @&MI « très »)vient renforcer la signification. 86 Ep. t).: 06 0 15 001 (rate g o d é e et douloureuse). Citons également une affection à la vessie (m'mw)en Ep N :00 042 005. Ep. >.:07 001 051 (affection ophtalmologique : 6@&br). " " L'adjectif devient ensuite fiéquent au neutre; précisons à ce propos que les substantifs qui désignent certains « symptômes D observables donc, sowent dermatologiques, sont au neutre. De faif le neutre qualifie, dans plusieurs passages, la nature douloureuse d'un symptôme » 1 s même rendu par un substantif n e u d 8 . A titre d'exemples, notons une tumeurgg, des expectorationsg0ainsi qu'un éventuel dépôt ou une duretég'. Insistons aussi sur l'effort marqué pour mesurer la douleur a l'aide d'un adverbe d'intensité. Les passages suivants reflètent parfaitement ce souci d'évaluation : cc Dans le cas de la servante, ceUe que je vis nouvellement acquise, eue présentait une énorme dureté à son côté droit, non vraiment douloureuse, [elle avaitJ le ventre gros et fortement tendu ». « Alors que nous étions déjà vers le quatorzième jour, des [tumeurs] survinrent partiellement sous l'oreille et chacune des deux [tumeurs] dures et crues dispanirent complètement, [elles étaient] modérément duuloureuses », Enfin, le dernier lexème de la famille lexicale, le verbe dénominatif 68vvG (-h) s'avère absent des trois premiers livres. Et 13 des 23 occurrences sont essentiellement situées dans le cinquième livre des Epidhies. De toute évidence, la temporalité prime si nous envisageons la prédilection des auteurs à faire usage du temps de I'imparfâit et des 88 Ailieurs, l'adjectif peut se rapporter directement à un référent corporel comme en Ep IV:00 020 007 (hypocondre) 89 Ep. N:00 020 024 (T; (adjectif neutre substantivé), Iittéraiernent << dureté », localisation très gétise avec une description physique de la tumeur selon son examen interne et externe) ;00 038 004. Ep. 11 : 02 006 006. 9I Ep. IV:00 045 020,remarquons également le mauvais aspect dont se colore le « symptôme D à mesure d g e e v , 6bo8Es y;vierar x d que la douleur progresse : << ... a h $ rohp o h meda&v&wov &w ~ m 6 & g . .. » « ...dans cet endroit même, il y a comme un engorgement ou une dureté, cela devient douloureux et îrès mauvais.- . ». 92 Ep. IV: 00 038 002. 93 @ H I : O0 003 013. 5 propositions subordonnées temporellesg4. Les référents s'annoncent divers, précis et hétérogènes, et lorsque le verbe s'affiche seul ou sans sujet évident, c'est le corps soufEant du patient-sujet » qui devient la référenceg5. La qualité de la douleur n'est pas en reste car plusieurs constructions participiales pourvoient à ce rôle adjectival (ex. a 8; iuarwv ah&g O&JYC~,UE~O~ -» du côté gauche, il louchait en solrfnant terriblement N)'~. D'ailleurs, les tentatives pour conjuguer la durée et l'intensité démontrent les associations notionnelles que les auteurs tissent entre la douleur et son expressiong7, les comparaisons restent à ce titre parlantes98.Dans cette 94 Pour le profit du lecteur, rappelons que l'implication de l'imparfait dans une temporeiie profite à la singularité du cas cité puisque l'utilisation de l'indicatif dans ce contexte signifie un fàit unique dans le présent ou le passé- Nous indiquerons entre parenthèses de tels cas. En ce qui concerne le temps de l'imparfait, nous observons que le cinquième livre des Epidemies regroupe pas moins de 12 constructions identiques, formulées dans les passages suivants : 00 013 avec Ia 3' pers. du singulier de l'imparfait de l'indicatif moyen, soit W ~ U Y Ü T O 008 (série de structures comme référents : ventre, hanches, bas-ventre) ; 00 014 007 (balancement de conjonctions temporelles :K 6 x h...r k » « ...quand.. . alors.. . >>, référents sîmchirels : poitrine, dos) ; 00 0 16 007 (construction parallèle avec le verbe amphfier : & ~ ~ X E T O ,référents <c symptomatiques>> : gonflement) ; 00 017 002 (réfkent factuel :acte d'uriner, du début a la fin); 00 017 005 (référent structurel :ventre) ; 00 028 003 (référent stnicturel : estomac (xae8;~)dooulueux durant sept jours). Honnis ces emplois de I'imparfait, nous constatons un seul recours au temps de l'aoriste dont la voie passive souligne le caractère éprouvant de la douleur, la douleur devient par conséquent épreuve et non plus cause en Ep. W :00 012 004 (malgré tout, ce temps verbal ponctuel apparaît dans un contexte de durée signaié par le nombre d'heures)95 Ep- V: 00 006 002 (prop. subord. temporelle et, d e plus, il s'agit d'un emploi isolé pour en marquer I'insistance, le référent est le patient sous-entendu) ; 00 010 002 ; 00 023 004 (contexte négatif: indolence et parallèle avec Ie f i i t de ne pas manger) ;Ep. IT:06 004 004 (position de rejet à la fin de la phrase, référent structurel :rate) ;Ep. K!I : 00 057 006 (référent temporel : nuit). % Ep. W : 00 022 003 (masc. sg. nominatif du partic. présent moyen, employé avec un verbe à l'imparfait ahsi qu'un adverbe d'intensité inusité et rencontré surtout chez Homère et Hésiode : ahiijg), daussi Ep. IV:00 003 002 (masc. sg. nominatif du partic. présent moyen, en apposition, employé avec un « symptôme >> imagé : & ~ ~ T O Sa . qu'avec un référent précis : me; ;Ep. EP. : 02 013 001 (masc. sg. datif du partic. parfait moyen, employé avec un référent structurel D : x&qa&) ; Ep. Vn: 00 089 006 (masc.sg. datif du partic. parfait moyen, employé dans une propos. subord. comparative ainsi qu'avec un référent «corporel D : neBq vïioxa@lu). 97 Ep. V: 00 007 001 (imparf2ùt duratif construit avec l'adverbe d'intensité : i'e& e t référents structurels multiples : hanche, cuisse, aine, ischion) ; 00 007 007 (Ünparfàt duratif construit dans une prop. subord. relative avec le lexème nominal de la même f d e comme sujet de Ia proposition principale, locution adverbiale d'intensité soit << ...$TE@ &&Y&o KU; f i d i o v ... )> ...ü souffrait à ces parties précisémen4 et très vivement... » et référents structurels :hanche, fesse, aines) ;Ep : 00 112 012 (imparfait duratif construit avec un adverbe d'intensité dans un contexte négatif : 06 PT&^... D (c de hçon non modérée.. D, et référents structurels :oreille, tête). 98 Ep. PZ! : 00 112 001 (iiparfhït moyen) ; 00 088 006 (iparfâit moyen, cette occurrence est commune avec le lexème nominal situé dans Ep. V: 00 083 003, toutefois dans ce passage-ci, notre verbe constitue le verbe d'une proposition principale qui introduit une prop. subord, comparative descriptive ainsi qu'une conditionnelle (placée avant) : « d yocv éirer@&o ~ I ~ X I Y ~ E I Y x & c p d ~ v &o;yav roÙg 660.a<, O~UY&O,&s 4&ea @WEIV&YO~ » « Chose certaine, s'il tentait de bouger la tete d'un côté et d e l'autre ou s'il tentait d'ouvrir la bouche, il souff'rait comme s'il était, tout à fàit, fortement contracté. ») ;00 089 006 (masc. a&) + - perspective, un passage du cinquième livre des Epidénries se révèle particuliéremet éloquent puisque, outre l'usage de la durée implicite a un mode verbal ainsi que de la force imagée d'un adverbe d'intensité, notre verbe s'exprime à travers une comparaison, elle-même composée d'un lexème de douleur. Dès lors, une telle comparaison suggère une reco~aissanceet une juste appréciation de certaines douleurs de la part des médecins et ce, au point de t'envisager comme point de référence. Cette situation illustre probablement le cas des douleurs de I'enfantement (rendue par le verbe &&b) dont l'expérience reste familière et répétée : K Devenue sexagénaire, eue so&ait d'accouchement ». vers la mi-journée comme de violentes douleurs Bien qu'il nous semble encore trop tôt pour nous prononcer sur la spécificité des lexèmes de la famille de 66uM7 a ce stade-ci de notre recherche, nous pouvons tout de même avancer prudemment quelques conclusions. En effet, les voisinages verbal et adjectival principalement témoignent du souci constant des médecins des Epidémies de noter la durée, l'intensité et l'occurrence temporelle de la douleur. En outre, la notion de douleur, du moins celle qui est rendue par la f d e lexicale de 66i;yl17devait revêtir l'image d'une force active, mouvante et non isolée à en juger par les sens des verbes (saisir, tenir, prendre, aller, délier) et des adjectifs Ororte, terrible, aiguë). En tenant compte des différentes gradations temporelles ou symptomatiques » exprimées notamment par les adverbes ainsi que des efforts déployés pour découvrir la cause ou localiser le siège de la souffkmce, nous pouvons aiErmer qu'à travers le discours se dégage déjà les prémices d'un micro-système lexical propre à la famille de 66v'yll. A l'aube de sa conceptualisation, la notion de la douleur adopte résolument un profü distinct, un profil en hamonie avec l'émergence de la langue et du caractère cliniques de la médecine hippocratique. A cet égard, R Rey, résume bien cette nouvelIe perspective médicale propre a la notion de la douleur présente dans les Epidémies : sg. datif du participe parfait moyen, employé seul dans une prop. subord. comparative pour simuler la douleur : « ...xai XE;@ n& Vzro~Ou6eera&g 68uvup&p- » a.. .aussi [porte-t-il la] main vers les hypocondres comme s'il so&ait ». cette interprétation du moment de la douleur c o m m e signe s'ajoute une cod.ifÏcation des degrés d'intensité : la douleur est Iégère ou douce, forte ou aiguë (MuU, Lit VI, p. 167). La localisation du siège de la douleurjoue égaiement un rôle dans l'identiiication de Ia maladie et dans I'indication thérapeutique à remplir (Mal. I, Lit VI, p. 171). (.-,). La douleur, dans la Collection hippocratique, comparée aux autres texte examinés, perd certes en qualité descriptive et en pouvoir de suggestion, ne serait-ce que par le nombre restreint de métaphores, qui correspond à la volonté de fournir des constats rigoureux, mais elle gagne de toute évidence en significations pour le regard médical nL". cc A Un premier coup d'œil sur les occurrences du terne générique qu'à l'inverse de I'omniprésexe d'%q, &O< nous idorme s'est effacé devant le dérivé résultaiif et tardif : &qCca. Le profit d'une telle éviction réside sans conteste dans le besoin d'exprimer une douleur résultative, une douleur entendue comme une conséquence. Du point de vue de Ia systématicité du champ sémantique, nous pouvons d'ores et déjà présumer que a w p a s'opposera davantage a 68hqyforce douloureuse, active et causative, qu'à &q.En effet, ce dernier apparaft quasi neutralisé avec ses sept occurrences exclusivement regroupés dans les Iivres V et MI des Epidémies. Déjà, une opposition fonctionnelle semble se dévoiler. Ainsi, le neutre M ~ o nous q o f i e le portrait d'une douleur bien ciblée parce que son expression s'accompagne généralement d'un complément référentiel à l'accusatif ou au D'aiiIeurs, au contraire du substantif ~ y z l p a le , lexème revient très souvent qualifEé par I'adjectif marqué &w6<". A ce souci de caractérisation, correspond peut-être la 99 Ep. V: 00 025 003. R Rey, Histoire de la douleur, Paris, La Découverte, COL Histoire des sciences, 1993, p. 28. A l'encontre de i'autew, nous ne croyons pas que le but premier des évocations de la sodEance dans l'épopée ou dans la tragédie était de K ...foumir des constats rigourerg..- » mais bien de hpper les imaginations pour alimenter la réflexion. En empruntant le regard médical, l'évocation de la douleur emprunte certes moins à la métaphore ou à une riche description, cependant nous pensons que, dans le contexte de l'organisation de la clinique hippocratique, Ies sens de la douleur tendent à se spécialiser comme en fàitfoi notre étude. 101 Et en particulier Ie ventre en Ep. V: 00 006 007 (le réfërent n'est pas directement explicité, puisqu'ii s'agit d'un parallélisme avec des borborygmes); 00 098 001;Ep M7 :00 020 007;00 029 002 (cette occurrence se retrouve d'ailleurs en Ep. V: 00 098 001); 00 062 002. Pour Ies autres référents, citons Ep. V : 00 043 002 (vessie); Ep. WMI : 00 054 001 (genoux et cuisse). Par ailleurs, remarquons que le manusd om-donne au lieu du lexèmel le substantif06Uyll en Ep KT :00 054 001. Io2 : 00 062 002.Précisons ici Ep. V y: 00 098 001 et, par le f%t même Ep. KT: 00 029 002,cf aussi Ep. que le référent reste toujours le même, soit le ventre. 'O0 volonté d'indiquer une dodeur particulièrement intense voire agressive. En effet, se retrouve le plus souvent au nominatif et quelques fois à I'accusatif, ce qui 1 1 confere un dynamisme en tant qu'agent d'un verbe actE Cependant, nous devons tempérer une teile affirmation dans la mesure ou le voisinage verbal de notre mot paraît quasi inexistant103,le verbe « avoir» et le verbe « sembler » ne surviennent respectivement qu'à une seule occasion104.Il ne s'agit donc pas de cette douleur active et mouvante à laquelle la personnalité de 68&q semble se conformer. En fait, My05 se révèle plutôt comme une entité fixée par son intensité sur un lieu corporel, préférablement une cavité. Plus précisément, ce lexème consiste en une forme intermédiaire entre une douleur résolument active résultative (ayqpa). Une occurrence unique du substantif c&yq&v (;ah) et une douleur semble nous indiquer une douleur particulièrement vive étant donné la présence d'un qualincatif marqué ( p & y & ~ ainsi que le contexte situati~nnel'~~. Parallèlement, nous constatons la remarquable présence du dérivé nomina1 neutre BAmfiadans l'ensemble des traités'06, soit un total de 52 occurrences dont 36 inscrites dam le dernier livre- Le nominatif plurie1 est le plus souvent attesté, exception faite des occurrences dans les livres V et VTI des Epzdémies qui sont exprimées à l'aide d u nominatif singulier en majeure partie. Au pluriel donc, le lexème se situe souvent dans une position syntaxique isolée par l'absence de verbe ou encore, il se trouve en compagnie d'un verbe d'état qui souligne alors sa compréhension plus en tant qu' « état douloureux » qu'en tant que dynamique » (ex $J 8; E'i~40.91xa& wrpeoÙg ay$para-»cies douleurs (( force p. Littré traduit par les « maux D] étaient ailleurs, du côté des reins »)'O7. Il juxtapose dans les deux cas 'O3 :00 020 007;00 029 002; 00 054 001 et 00 Pour les emplois sans verbe, cf Ep. V : 00 098 001;Ep. 062 002. 'O4 Ep. V: 00 006 007 (verbe avoir); 00 043 002 (verbe d'état 80xÉu sembler »). 'O5 Ep, V: 00 OS6 004 (il s'agit d'un homme qui mourra dans les pires convuisions suite à l'insertion d'un serpent dans sa bouche ). 'O6 Notons toutefois l'absence d'occurrence dans le Livre LlI des Epidémies-Par aiileurs, remarquons qu'une :02 005 006. O b u v & u ~ a(GaL ib., Pa.), en Ep, leçon manuscrite lit, au Iieu de k&&ara, 107 Ep. II : 00 009 003 (verbe (4 être )) à I'irnparfàit duratif). En fait, près de la moitié des occurrences au pluriel se retrouvent dans une telle construction : Ep. 1 :02 012 001;Ep. IV:00 029 001;Ep. V: 00 058 002;00 098 004; Ep. KT : 02 005 006 (présence d'une restriction : x a m i « cependant D); Ep. K!I : 00 001 012 (occurrence commune avec l'occurrence au singulier dans le passage de Ep- V: 00 073 011); 00 011 002;00 025 005;00 029 004 (occurrence commune avec celle du passage de Ep. V: 00 098 004); 00 064 006;00 064 009 et 00 076 004 (occurrence neutre pluriel au datif et commune avec celle du passage de Ep. V: 00 O58 002). Néanmouis, le lexème devient dans les autres cas le sujet de verbes tantôt qui rend tantôt LUI état tantôt une idée le complément-référent, lequel s'avère déterminé et mis en relief par une préposition En ce sens, I'effoa de localisation accordé à ce type de douleur demeure exceptionnel et supplante comp1ètem-exrti-e-souci d'intensité. Nous retrouvons effectivement différentes prépositions- m a , m& xar& qui ajoutent sans conteste à Ia précision des référents1". Hormis cet effort de localisation, les prépositions rencontrées contriiuent également à alimenter le mouvement qui peut se dégager de la notion de douleur e& par le fait même, à la rendre moins statique. De fait, notre substantif fait un usage peu c o m u n des prépositions; nous croyons y déceler une tentative, faible certes, d'animer la douleur, ou plutôt 2 '&fut dou2oureta. Ajoutons que cet état de douleur fiuctue et le verbe « être >> à l'aoriste moyen (suppléé par yi'yyopar devenir ») marque véritablement le changement de 17&at, non pas son déplacement ou sa progression10g.En outre, la douleur apparaît davantage comme une unité, elle ne caractérise pas de symptômes et se distingue, partant, de la polyvalence de 0 6 h Malheureusement, nous ne pouvons nous prononcer encore sur le caractère « symptomatique >> du lexème malgré cet exemple éloquent qui dresse un parallèle entre deux signes cliniques différenciés comme Ia douieur et la lourdeur douloureuse : de fixité à quelques exceptions près :Ep. 1:04 013 O 18 (verbe de persistance :raea&vw K persister n); Ep. N: 00 030 006 (verbes d'état avec complément verbai a i'infinittif pour marquer le doute :«...8uxiom ~ y $ p z m z &al.. .» «. ..les dodeurs paraissant être. - .D);Ep. Y:00 098 004;Ep. iW :00 003 005 (verbe CC être )> a I'aoriste moyen soit yiyopar); 00 003 O15 (verbe « être » à l'aoriste moyen); 00 097 011 (seul verbe de mouvement évoqué : ho&cipo <c retourner, revenir »); 00 092 009 (verbe «&O » que Littré traduit par K attribuait »). 'O8 Q. 1 :02 O12 001 (meiet tes compléments structurels a l'accusatif :tête et cou); 04 0 13 0 18 (xaibet les compléments structurels à I'accusatif :clavicule et bras gauche); Ep. II :02 009 003 (xurb et le complément structurel à l'accusatif: reins); Ep. IV: 00 029 002 (b et le complément structurel au datif: flanc droit; (C zaea...X&TO%V a;yov>>et le compfément structurel : nornbrii ); Ep. V : 00 058 002 (me;et les compléments structurels à I'accusatif: lombes, jambes et hanche); Ep. M : 02 005 006 (a d ~ u e h v ...x a ~ ' @v » et le complément circonstanciel de Lieu au figuré); Ep. i4T : 00 064 006 (me; et les compléments structurels a I'accusatif :reins et hanches); 00 064 009 (&rietIe complément stni~ture1au génitif: ventre). 'O9 Ce changement d'état peut parfois résulter de la thérapeutique comme en Ep. W : 00 003 005 « t l ~ ~ m & ~ a v rWi xai yaAanm+jaauri b railaxi1 rnxueopivtp, p~~ei&-qu&yb&ro TÙ - ahp~a xai rk % a w * D K Crace à l'absorption de petit-lait et de lait chaud, les douleurs et pes déjection4 sanguinolentes devinrent pIus modérées D. Signalons que le souci de mesure de la douleur se raréfie dans les passages où figure t i A e ~ a . <<Lesdouleurs vers la tête et le cou ainsi que la lorndeur accompagnée de douleur [swkmmntl-sans fièvre ou Iors de fièvres ». Ailleurs, le médecin parle sans ambages de la douleur rénale et coxale en tant que signe : « Signe :les éructations, les bruits dans la région du ventre, Ies goaflements des lombes et les douleurs autour des reins et des hanches », Pour l'essentiel, I'environnement nominal se compose donc des compléments référentiels, surtout les désignations structurelles anatomiques (( internes » et (( externes)). Panni les autres types de compléments, nous trouvons un complément circonstanciel de cause construit avec le génitif de provenance11! Etrangement, nous ne constatons que très peu de compléments circonstanciels de temps,"' outre les quelques allusions à l'aide d'adjectifs et d'adverbes. En effet, le voisinage adjectival et adverbial du terme au pluriel surprend par l'insuffiisance de son développement Le désir de mesurer l'intensité à l'aide d'adjectifs et d'adverbes semble éteint, de même la ngueur dans l'observation de la composante temporelle. ''O E ~J-: 02 012 001. AU sinylier, nous retrouvons la même formule mais avec les lexèmes inversés où devient en quelque sorte l'expression c symptomatique)> du verbe soufiEr ou encore est-ce l'expression d'une douleur entendue c o m m e une « cause » ou « conséquence » en Ep. FGT : 00 003 025 « hmk r& xur&~rro, m i intneÉqmx$a[ 068' Eni nodv + % P U T U ,TG 8% &a[ ri ahyqxa &wtiv*» « n restait étendu à Ia renverse et [ne pouvait] se retourner sans s0dE-k grandement car il y avait une douleur temble B. 111 Ep. KT: 00 064 006. Pourtant, comme nous l'avons signalé antérieurement, le médecin désigne une flection à l'aide du même lexème mais au singulier, en Ep. M :00 O05 002 : «ri 6; roroVTov a m w ~ 6 % ~ t< erpçcweoi? mdioov m ~ x o o A o & ~ E V ~ T xai ~ ~ ~E~ tS3 " y 6 6 &xei $ Ei>08uovy EXOY 6È o h rà iroMà &vh8uvov $Y* » « C e type d'affection douloureuse suivait de très près la petite enfance; de Ia n a w e des écoulements, en forme de fistules et nauséabonds, malgré cela, [IYaEecbon]était Ia plupart du temps indolente ». A vrai dire, l'accent est mis sur le type d'affection avec Les adj& qui la décrivent physiquement (morphologie, nature et odeur). A notre sens, Ie second membre de phrase confinne l'acception a a8Fèction » car l'auteur remarque son caractère indolore la plupart du temps, voilà qui pmntrait paradoxal en admettant seulement la traduction de K douleur », "2 Ep. V :00 058 002 (cc ...uc 'ITOVUV, ... » K.. .provenant des peines.. . »). Ep. 1:04 013 018 (datiftemporel); Ep. VZI :00 025 005;00 01 1 002. 9 "' 0 Certes, nous découvrons ça et la quelques adverbes 10catifç"~ou temporeis115. En ce qui a trait aux adjectifs, ces derniers dépeignent davantage le changement de l'étar de douleur plutôt que son Au singulier, le lexème se confine dans quatre livres, soit les Epidémies 1,N,V et, principalement, 121"'- A première vue, le terme se dote des mêmes caractéristiques que son pendant pluriel si ce n'est qu'il apparaît davantage déterminé grâce à une fiéqueme proportionnellement plus élevée de la présence de l'article ainsi qu'une disparité plus grande dans les traités118.Nous remarquons aussi le recours à deux reprises du génitif absolu pour rendre une nuance temporelle : une douleur suite à une crise ainsi qu'une douleur continue~e~~~, Quant au cadre verbal, nous relevons un poids plus important des verbes de rnowements, malgré une nette tendance pour l'emploi des verbes d'état'20. Mais à l'instar de I'emploi au pluriel, le singulier préfere les constructions isolées voire elliptiques avec une 114 "' p. u :OZ 009 003 (&&~$f K aiiieurs »). Ep. V:O0 098 004 (K ...p 7' 6Aiyoov 8 È ~ I V - . D. «...peu de temps après, retour [des douleurs] »). Notons également que les adjectifs se concentrent presque tous dans Ep- M : 00 003 005 (ici l'adjectif comparatif souligne le changement positif : «p r e r h k ~ e a&&ro ... a y & u m z» «. ..douleurs devinrent plus modérées fi); 00 003 0 15 <~ce~@f&~a); 00 097 0 11 (K ...& a f i p a r a h & ~ ~r&va xar ' &&. » « ...les douleurs [revenaient constamment] mais plus modérées [douces] que les premières D). Par aiiieurs, nous dénombrons deux adjectifs quaiificatifs marqués en Ep. V: 00 098 004 (&r&) et en Ep. KT: 00 064 006 (hmqi~). lL7 NOUSy recensons effectivement 25 des 33 occurrences quoique cinq occurrences soient communes entre Yet W. Ep N :00 029 002; Ep V :00 09 1 00 1; 00 091 004; Ep VI1:00 059 0 13. Au pluriel, nous retrouvons le lexème commit avec son déterminant dans les passages suivants :Ep. V: 00 098 004; Ep. K7: 00 003 005; 00 025 005; 00 097 O 1 1. lL9 Respectivement Ep. 1 1: 03 015 024 et Ep. PX7 :00 112 003. Ajoutons l'emploi du lexème en complément circonst. de temps pour souligner l'état antérieur à l'état douloureux actuel :Ep. N :00 029 002. I2O NOUS dénombrons quelques verbes évocateurs dans Epidémies V;Ti portant surtout sur le mouvement :00 059 013 (imparfait de l'indicatif moyen de &QU « commencer, commander », le sérnantisme verbal est ici porteur de mouvement); 00 083 002 (aoriste moyen de A ~ ~ Y«cesser»); o 00 101 004 (aorÎste second de k p i q g f a s'éloigner, s'écarter »). Pour les verbes d'état, cf Ep. 1 : 03 015 024 (neufxe sg. génit. à l'aoriste second du partic. de yipopaf); Ep. V: 00 091 004 (verbe ü être » à l'optatif présent d a m une proposition subord. complétive); 00 103 001 (verbe a être » suppléé a l'aoriste : &ÉYETO); Ep. MI: 00 050 009 (verbe être N suppléé à l'aoriste : ~ ~ ~ v E T00 u ) 003 ; 025 (verbe K être » au présent de l'infinitif présent ac@; 00 100 004 (verbe c être )> au présent de l'infinitif actif cette occurrence est commune avec ceiie de Ep. V: 00 091 004). Notons égaiement une construction avec le verbe K avoir >> a l'imparfait duratif de l'indicatif actif) en Ep W : 00 fg a 052 001. insistance sur les compléments référe~tiels'~'. Ces demiers se retrouvent le plus souvent au génitif et à l'accusatif, souvent munis d'une préposition apte à rendre le mouvement ou à signaler la directiod2'- Enfin, les référents structurels sont de natures diverses (« corporelles », K anatomiques »y<{ autres »)'*. Ajoutons que, contrairement au lexème au pluriel, le substantif témoigne du soin, des auteurs du dernier traité, accordé aux multiples moments de l'obse~ation'~~. Les adje~tifç'~'et les adverbesIZ6n'apparaissent pas plus fiéquernment au pluriel. Quelques-uns d'entre eux sont marqués et ne se montrent qu'au cinquième livre des Epidémies. C'est le cas pour la locution adjectivale << -..amPa rr 6~lv6v... >)'"où la construction de l'adjectif indéfini et d'un adjectif qualincatif permet la lecture au superlatif de ce dernier. Egaiement, l'adjectif inusité & ~ T C X'O128~ «vorace, qui ronge » retient notre attention. Cette mention nous rappelle d'ailleurs Ia conception métaphorique de la maladie vue comme une agression, comme le soutenait J. lZ1 oua an na'^^. Citons en exemples :Ep. V : 00 063 003 (même occurrence qu'en Ep. EU: 00 O28 003); 00 067 001 (même occurrence qu'en Ep. Vi7 : 00 064 001); 00 073 011; Ep. y27:00 005 002 (première occurrence); 00 008 002; 00 023 002; 00 026 001;00 035 017 (Ie verbe y~3yoparne semble se rapporter qu'aux cris) ;00 040 001; 00 048 00 1; 00 049 00 1 (occurrence commune avec Ep. V :00 103 00 1); 00 05 1 009; 00 059 0 12. 122 Nous ne citons que les compléments référentiels en compagnie de leur préposition :Ep. V:00 073 01 1 (accusa* xark); O0 091 004 (accusati$ meij; O0 103 O01 (accusatit: mer);O0 058 002 ( a c n i r a ~mer'; Ep VZI: 00 008 002 (gér..fd70r@e et accusa* p6~e1q&); O0 023 002 (génitifd'origine et accusatir: xarb); 00 035 017 (accusatif y...os xar' &);O0 059 011 (génitif et accusatc ,&TL.. p&-er.. .&. ..); 00 059 0 13 (2' occurrence, accusatif, &); 00 102 004 (accusatifl&); 00 052 001 ( a c c u s a mefiPour le d é t d des référems K pathologiques », nous imitons le lecteur à consulter le troisième chapitre de c e mémoire. 124 Nous constatons nombre de compléments temporels dont plusieurs d'entre eux portent sur les saisons : Ep. V y: 00 063 003 (occurrence commune en Ep. I47:00 028 003); 00 073 Oi 1; Ep. IqI: 00 002 025; 00 005 002; 00 023 002; 00 026 001; 00 050 009; 00 051 009; 00 059 011; 00 059 013; 00 059 013 (2' occurrence); 00 083 002; 00 052 001; 00 078 001; 00 112 003. 125 Ep. V: 00 067 001 (&& est adjectif marqué dans l'ensemble des Epi&mies sauf dans le dernier Livre étant donné sa eéquence élevée, occurrence commune en Ep- FU : 00 064 001); 00 101 004 (cumparatxf positif marqué @Érerog);O0 003 025 (8~~6s). Ep. p.1: 00 059 013 (récurrence de la douleur : nch); 00 059 013 (la 2' occurrence montre aaov). l'occurrence de la douleur :& k x ~ @ IZ7 Ep- Y:00 091 O01 cette construction se retrouve aussi en Ep. ?TI : 00 100 00 1. Ep.K!I:00052001. J. louanna, << La maladie comme agression dans la ColIection hippocratique et la tragédie grecque : la maladie sauvage et dévorante », dans P. Potter, G. Maloney, J. Desautels (éd-), La muide et les maladies dms la Collection hippocratique :actes ab MC Colloque international h@pocratipe (Québec, du 28 septembre au 3 octobre 1987), Québec, Sphinx, 1990, p. 39-60. '" '" '" Les composés verbaux et nominaux dont le premier terme est une préposition prouvent la nature concrète et créative de la langue grecque. Curieusemenf seule la famille lexicale 6&7-05 produit de tels composés dans la langue médicale du Corpus hippocratique. Incidemment, cela nous porte à croire a une spécialisation sémantique pour dénoter une douleur bien circonscrite, celle de la tête ou du ventre par exemple. Nous examinerons d'ailleurs la valeur a symptomatique P de ces douleurs déjà définies dans le langage ciinique dans le dernier chapitre de ce mdmoire. Parmi les lexèmes verbaux, nous relevons 6za&&, xood7Éu et x a ~ h d ~ qui i w reste le seul compost5 dont le préverbe contient son sème référentiel. A l'exception de neodyfw, toutes les occmences verbales surviennent a I'imparfait duratif de l'indicatif actX De faif n e o d y h n'a qu'une seule occurrence au masculin singulier datif du participe padait p s i f (IrpgA3"rl~oI$30. Cette forme verbo-nominale en apposition indique l'état nosologique antérieur d'un patient @ce au préverbe et S o n n e sur le trajet de la douleur. L'imprécision locative de t'mdyiw ne permet guère une interprétation aussi claire que le lexème précédent D'une part, le nombre réduit des occurrences, soit trois, nous empêche de détenir un échantillon appréciable. D'autre part, compte tenu des corextes nous ne powons distinguer la nuance intensive ou locative renfermée dans l'élément p r é h é : h 6 signifie-t-il « sous » ou « légèrement »? Après l'examen des référents, nous pouvons affirmer que les médecins usaient de ce tenne en contexte de douleur au ventre'31,au flanc132et à la taille'33,toutefois, nous ne pouvons nous satisfaire d'une telie conclusion dans la mesure où presque tous les lexèmes à l'étude peuvent se rapporter plus ou moins directement a ces référents. Nous abondons plutôt dans le sens de W-RS. Jones qui traduit le composé par « soufnir légèrement » dans le troisième livre des ~~idémies'". En dernier lieu, le compose xu&dy&~ ne se rencontre qu'une seule fois dans le second traité des ~~idérnies'~~ et se L30 Ep- IV :00 007 013. ~ pm - :O i O 12 004 (+ xcce&p)l 3 Ep. 1 :04 005 038 (ri rhue6v). 133 Ep. N :00 041 005 (bK E Y E ~ ~ ) . 134 Hippocrate. Epidemics IrmdhT, trad- de W H S . Jones, Cambrîdge, Harvard University Press, Loeb Classical Lbrary, 1957. 13' Ep.lI:02001001. 13' rapporte à une femme qui souffre de maux d'estomac incurables; le premier élément de composition correspond ici au siège de la douleur. Les compos6s nominaux- xae8id./u, xwpah;iyip s'avèrent plus nombreux et adoptent tous Le genre féminin ionien-atîique (surtout la finale en 9)et le cas du nominatif singulier et pluriel136.En ce qui entoure le composé le plus fiéquentl"', xa&aA~h, nous ir localisons principalement à l'intérieur de constructions particulièrement concises13s dans lesquelles il apparaît fortement déterminé par la présence de son article et, parfois, de compléments adnominaux : «TG &erG&g ylerxc;i&, q d ~ v o d g o v , xai ai xa&akyiar, xd 76 xai p d a ~ c x 6 v». «Les vers de la fïn de l'automne, les cardialgies [maux d'estomac], le frissonnement et la mélancolie b i l e noire] »13'. A la vérité, sa détermination désigne sa nature, en ce sens le lexème accompagné de son article équivaut a une affection que E. Littré traduira plus tard par le calque sémantique cardiaZgie. Pour cette raison, nous le découvrons généralement dans une énumération côtoyant à la fois signes et afEections. Or, de tels concepts dofient encore aucune structuration bien établie dans l'esprit des médecins hippocratiques, la masse informe et notionnelle des maladies, des affections, des syndromes, des symptômes et des douleurs s'érigent doucement en concepts dans les Epidémies. Déjà, par l'entremise de I'examen et du langage cliniques, la distinction s'opère entre le type d'affection et la nature de la maladie, comme en fait montre ce passage à propos des infections automnales : 13' Exception fàite de deux termes, x ~ q d d y en ~ Ep. , W rendus respectivement au génitif singulier et a l'accusatif pluriel : 00 I l 2 010 (construit avec un complément adnominai qui traduit le signe « symptomatique » de notre affection: « nhw 7% r& 6ame o8gu &&vareraeayp~vu, qp& &er@g x e ~ a h d ~ bxai g axaopoc xai &zhrou. » « Et très certainement, les urines hérissées et troublées [sont] un signe fidèle de mal de tête, de spasme et de mort »,); 00 064 004 (assertion thérapeutique construite avec un verbe factitif dans laquelle le médecin affirme que le siège de la douleur ne correspond pas au premier élément de notre composé : « T& 6~'6one&wxerpddyiag xamt&ov rra6~c.» « L e canoréum faa cesser les douleurs de tête rovenant de la matrice ». ) Nous recensons huit occurrences réparties dans cinq trait& (EpII, TY, Y , E!, ?Tl). 138 Nous retraçons cependant deux occurrences qui sont sujets de verbes signalés en Ep. KU: 00 097 009 (sing. employé dans une proposition principale pour marquer la simultanéité :« k 8 &raham, @ & L ~ E V xae&dyiq0n« lorsque Qes douieurs] cessaient, la douleur au ventre coiocidait » et 00 096 004 (pl. employé 8È h a & ~ ha,q y o v ai dans une proposition principale pour marquer aussi la simultanéité : << xae6dy;ar. » « lorsque Des douleurs] étaient là, les douleurs au ventre cessaient »). Nous remarquons que le substantif est considéré comme une affection propre puisqu'ii se trouve en conjonction avec les douleurs sousentendues. ' 4 « C'est &out à la fin de l'automne, [que surviennw les vers intestinaux et la cardialgie et, cependanf die-ci fl7a@ection de la cardialm peut être moins mauvaise lorsque la maladie est de la nature de cette dernière »- Pour cette raison, un statut polysémique attribué au lexème ne peut nous surprendre hormis Ie discernement dont il fait preuve sous le stylet de certains auteurs. En effet, cette polysémie entre Mecfion et signe ne survient qu'au singulier et s'oppose grâce à la qualité du signe mise en relief par l'adjectif &r& : << Daas le cas de la soeur de Diopithès, lors d'une [fièvre] hémiîritée, une violente douleur au ventre [survint] au moment de I'accés », «Dans le cas de la femme d'Apomotos, lors d'une fièvre hémitritée, vers l'époque d'Arktouros, une violente douleur au ventre [survint] au moment de l'accès, des vomissements, des suffocations hystériques prirent place en même temps et des douleurs vers la partie supérieure du dos, le long du rachis ». En dernière analyse, nous pouvons &mer que demère le découpage du vocabulaire se pronlent des concepts naissants certes, mais différenciés : la rnuladie (ri v o ~ p a ) , i'ajff&ion 139 (+ xaeJ~dyiq)et le signe (xa&ahyi+ &rvlj, ~ 8 k r ) Dans . une conception EF YI :01 O L 1 001. Cf aussi Ep. I1: 01 003 001;Ep. N:00 016 002 (pl.); Ep. V Y: 00 089 002;Ep. YII : 00 097 009;O0 096 004 (pl,)'40 Ep.I?:01003001. Ep. W : 00 095 001, cf aussi pour le statut d'affection Ep. I T : 01 011 001 (K Ti &erG&s &ium&ou, mi ai xae&ahyiai, %aid 4pem&&s,- xai p d a ~ o h x 6 v D. c Les vers intestinaux de la £inde i'autornne, les maux d'estomac, le fiissomement et la mélrmcolie »). 142 Ep- WI:00 096 001. Les deux passages cités forment les deux seules mentions de notre lexème en compagnie d'un adjectifépithète. "' holistique et structuraliste, le signe devient élément, I Y ~ c f i odevient n composante et la maladie devient entité. Seul le dernier livre des Epidémies contient les six occurrences du second composé nominal: x~cpdail&q-Au nominatif singulier, elles se situent dans des constructionç elliptiques et une seule est dotée de son a r t i ~ I e ' ~Notons ~. également l'attention prêtée à l'observation temporelle par l'intermédiaire de l'adverbe ou de complément circonstanciel'". Pour leur part, les deux occurrences au pluriel se construisent avec des verbes dont l'un porte un sème locatif qui insiste sur le siège de la douleur implicite : « ...xai x ~ p d d y i a r &fmzv- »145- Malgré touf l'impression qui se dégage après examen tend à rapprocher le sens de x ~ ~ a h d de y ~celui $ qui est incarné par le signe avec le siège intrinsèque de la douleur. Nous énonçons ces propos avec réserves puisque deux passages nuancent une telle impression. Le premier passage démontre hors de tout doute que le siège de la douleur ne correspond pas nécessairement au premier élément du composé et le second évoque un signe autorisant la reconnaissance de x ~ ~ a h a en h ~tant h qu'affection, la céphaalgie, car les urines ne forment pas le signe d'un autre signe146: Le cas~oréumfait cesser les douleurs de tête provenant de la matnce ». '" Ep. W: 00 005 005. Le sens pourrait aisément être celui d'une afféction en comparaison du signe $U &(Y$xai x~(PaAd'yi7. .» K à ce douloureux dénoté par le lexème déterminé 686~7: « r& 8 Q moment, la douleur était tembie ainsi que la douleur à Ia tête »'" Respectivement, Ep. KT: O0 005 005 (&TE) et O0 005 043 («air' Mg xai 8th na&< mp&&yb- )> cc depuis le commencement et tout au long il y avait une douleur à la tête S.) '41 Ep. MI 1O0 112 008. '41 NOUS empruntons le tenne à E. Littré afin de mieux exprimer le lexème considéré comme une affection. '47 @. MI :00 064 004. '41 Ep MT : 00 1 12 010. De plus, l'autre occurrence pluriel abonde dans le même sens avec la conjonction $ de maux de tête et d'une urine à l'aspect mauvais : K ITaeadqciis 8 mi d r& ~ h d x ~ ? o o u 0h49, fi xouhb ~ e 6 rh m 6a& &he~iO&, xai x ~ q d d 7 i a 1;@au- » « Et presque semblablement, la servante d'Euaikidès à Thasos, dans son cas, eI1e rendait depuis Iongtemps des mines hérissées et des douleurs à la tête se fixèrent>>,en Epid V21: 00 112 008. 4 « E t très certainement, les inines hérissées et troublées, [sont] un signe fidèle de ciphalagie, de spasme et de mort »- Malheureusement, l'étude des composés adjectivaux ne nous sera que d'un piètre secours étant donné leur silence partiel avec trois mentions différentes dans autant de livres. D'abord, xa&d& K employé dans une tournure concise qui consiste en une énumération de symptômes d4'. Toujours dans la même famille lexicale' l'adjectif xtzd~drrx6q dont la h a l e caractéristique rend l'idée de la tendance :G être enclin à.. . ». Nous approuvons ce sens début, il y avait des nausées et [il était] e n c h aux maux d'estomac, soiç langue brûlée à la surface, urine ténue et noire Puis' 17adjectifdérivé du composé nominal x ~ c p d a A ~ i % s'emploie dans une construction elliptique au côté des écoulements d'oreilles : «...o i x~cpdtdyk&<~ xai &&m. » 8; ...les autres [éprouvent] des maux de tête et des écoulements d'oreille.. . »? Dans cette perspective, nous serions tentee d'y voir une substantivation pour rendre une affection, mais rien n'est moins sûr, compte tenu de l'absence d'échantillon respectable. Le verbe dénominatif GATG (verbe contracte en -b)témoigne d'un remarquable passage en langue si nous en jugeons la présence significative dans tous les traitéslS2. Au premier coup d'œil, nous constatons avec surprise Ia richesse des modes verbaux et des formes verbo-nominales : indicatif, subjonctif, infinitif et participe. Ainsi, à I'indicatiÇ nous rencontrons surtout le lexème, Mois caractérisé1", uniquement à I'imparfâit actif exprimant 149 li s'agit de i'adjectif composé au masc. plur. nomiaatif(x~~ahyÉ~~), qui juxtapose des « sympt6mes n (signes ou affdons?) au même cas (perte d'appétit, épuisement, nausées, vers intestinaux, frissons et états bilieux) dans Ep. W :00 016 006 Ep. DI : 17 010 003, i'adjectifest ici attribut du verbe être à i'irnparfàit de I7ùidicatifacti£ 15' E@II:Oi002OM 1S2 Soit 40 occurrences distniuées dans tous les traités des &i&mies, ce qui prouve une plus grande utilisation que &vW. Les adverbes se font rares :Q. >. 1: 04 005 016 (&in&wS. nuance de peine, effort). Notons aussi en @W : 00 051 01 1, le caractère conâitionnet de la douleur car elle s'avive seuiement au toucher et en 00 052 011, phrase négative- '" . la durée ou la répétition1". Son environnement nominal consiste surtout en compléments référentiels divers, souvent à 17accusati<que nous analyserons plus en profondeur dans la demière partie de cette étude. De fait, suite à une brève analyse, nous observons que l'occurrence et la récurrence de la douleur importaient d'abord pour les auteurs hippocratiques qui n'hésitaient pas à préciser les moments de l'examen. Au contraire de la durée ou de la répétition de la douleur observée, l'aoriste, fiéquent à I'uidicatif actif, marque la ponctualité ou le procès pur et simple de l'acte de souffrir davantage caractérisé qu'à ~ ' i r n ~ a r f i a iEnfin, t~~~. nous prenons garde d'oublier I'occurrence unique du lexème au plus-que-parfait de l'indicatif qui indique une douleur successive dans le passé'56. Parallèlement à la répétition qui souligne la récurrence, le recours au subjonctif affiche nettement I'éventualitk de l'occurrence de la douleur. D'ordinaire, le verbe s'exprime à la 3" personne du singulier au présent du subjonctif actif et avec l'aide de la particule afin de bien marquer une condition possible dans le présent. Dans le cinquième traité des Epidémies qui concentre toutes les mentions à l'exception d'une seulels7,l'emploi du subjonctif concède une réponse thérapeutique dans l'éventualité d'une affection, d'une douleur. Il s'agit donc d'aphorismes médicaux sur le mode impératif (parfois traduit par un infinitif déontique), ce qui ne caractérise en rien l'acte de souffrir hormis l'éventualité de son occurrence1". '" Tout comme les verbes précédents, ceux-ci apparaissent à la 3' pers. du sing. d e 17indi& irnparfat actif et sont sowent précisés temporellement; nous avons indiqué cette précision entre parenthèses : Ep. 1: 04 004 005 (partic. d'un verbe inchoatif : &O,&); 04 005 016 (datif temporel); 04 006 002 (génitifd'origine : É c t&Gs); 04 010 027 (datiftemporel); 04 010 002 (génitif d'origine); 04 010 023; Ep. 11:02 018 001;02 024 004; 03 01 1 005;Ep. III :O1 006 017 (partic. d'un verbe inchoatif); Ep. IV :00 022 002 (préposition et substantif à l'accusatif :p z & 8; x e h ) ; 00 035 007;Ep- V : 00 048 001; 00 050 004;Ep. P.61: 04 004 004 (datif temporel); E li?7:00051011;00052011;00109004. Ep. 1:04 003 O1 1 (datiftemporel); Ep. III : 02 018 002 (complément temporel construit avec le participe du verbe être et adverbe de répétition a& pour marquer la r é m e n c e mais sans souci de durée); Ep. N:00 042 001 (douleur ponctuelle); Ep V: 00 075 003 (douleur ponctuelle); 00 104 001 (type d'affection mentionnée : angine, douleur semble être une manifestation symptomatique de cette affection); Ep. K 7 : 00 018 001 (même contexte que le passage de Ep. V: 00 104 001); 00 037 003 (douleur ponctuelle). Soulignons la réference fréquente à la dodeur lombaire dans ces passages. '51 Ep. IV:00 043 005. '51 A?$* >.: 05 007 001. Conseil « thérapeutique )) pour soulager fiauduleusement une éventuelle douleur à l'oreiile. '51 NOUSavons repéré les citations dans les sections V Physionomie et VI Physogrzomoniqe de Ep. 17, ces sections constituent un recueil d'observations cliniques, de conseils K thérapeutiques », d'avis médicaux sans lien entre eux mais se rapportant fiéquement aux douleurs de Ia tête :05 004 005; 05 024 001;05 021 002; 06 030 002;06 030 003. ' La forme verbo-nominale de l'infinitif, pour sa part, est utilisée en tant que complément verbal- De ce fait, nous le considérons tantôt comme un infinittif de d é t e r m i ~ t i o n 'tantôt ~ ~ comme le complément d'un verbe inchoatif. Dans ce dernier cas, I'auteur insère dans son verbe une idée de durée voire de progression'b0. Finalement l'emploi participial se retrouve généralement au singulier sous forme de génitxf absolu161. Nous lui reconnaissons ainsi une valeur temporelle pour indiquer la succession ou La simultanéité des phénomènes, le syntagme qui contient L'expression de la douleur devient alors un marqueur temporel1". En clair, il s'agit d'une douleur moins localisée que 68&. Ainsi, la f a d e lexicale de yo5 exprime une douleur plus générale au point de se confondre parfois avec une affection impliquant la douleur. D'ailleurs, cette expression doit son chevauchement entre 17afTectionet le signe à son caractère plus global. Ce même caract6re explique également la perception de cette douleur plus générée que provocatrice. Et la fréquence élevée des substantifs neutres « résultatifs » en -pa abonde en ce sens. En effef une telle perception tire sa source plus tôt dans la littkrature grecque. Selon F. Mawet, Homère lui conférait déjà un prom particulier: a a y o g en effef confomémenf semble-t-il, à la valeur des dkivés neutres en -05 (lat.*-es/-os), désigne un phénoméne extérieur à l'individu, subi passivement et qui lui est imposé par une puissance supérieureygénéralement divine. (...). 27% est, en outre, une souf6ance durable, généralisée, qui fait partie de la destinée, et est souvent présentée, dans les récits' comme les souffr-ances atténuées par le souvenir et assimilées, à ce qui constitue le destin d'un être »163- or, i,-e, lJ9 ' 6 Ep. L? : 05 004 007.Après avoir décrit le trajet corporel de la douleur, le médecin avise son lecteur qu'il n'est pas possible de soufEr dans toutes les parties du corps (avec la tournure o h TE et le complément verbai à l'infinitif). lm Ep. III:01 002 002 (complément d'un verbe inchoatif a i'aoriste d e l'indicatifmoyen : G/eSa~o) Notons cependant deux emplois différents : i'un au fém, sing., datif attributif du partic. présent actif en Ep. II: 06 003 002 (apposé au suje$ h o ? « accouchée D -et coordonné à un autre participe me~rufvo6q fiévreuse D); l'autre au masc. sing. datif attributif du partic. présent actif en Ep. W : 08 003 001 (simultanéité de si es). 1 Ep. N :00 019 0 12 (l'arrêt de la douleur marque le début des écoulements des oreilles); E p Y : 00 û44 003 (même contexte que le passage de Ep. IV:00 019 012); 00 095 004 (ie génitif devient ici un appelfatif servant à désigner le patient par son état :<< 1e souffrant n, en outre cette occurrence est commune avec celie en Ep. Fm:00 121 004)- 2.3. La famille de î r h q Le lexème no& 776~0 s'impose ~ par le nombre élevé de ses occurrences, soit 98 mentions présentes dans tous les Iivres des Epidémies, et plus spécifiquement dans le groupe des premier et troisième livres'. Apparaissant autant au singulier qu'au p~uriel'65,il se révèle surtout au nominatZ Avant de nous plonger dans l'analyse componentielle syntagmatique proprement dite, esquissons d'abord certains traits distinctifs qui contri%ueront au portrait de cette douleur particulière. En effet, par sa polysémie' ce terme rend également le sens de « exercice physique, fatigue, effort, peine, labeur ». Employé des lors en de tels contextes, la valeur de xhog s'avère complètement neutralisée et ce dernier soa du champ sémantique de la douleur'66. Ce sens s'est lexicalisé antérieurement puisque i r h o q apparaît parfois avec un lexème neutre de même Peut-être y a-t-il eu spécialisation du terme bien que les sens demeurent voisins. D'autre part, en plusieurs endroits, n&o< se construit avec la préposition p r k pour qualiner un signe16', comme en fait foi ces citations dans lesquelles commence à poindre une opposition fonctionnelle avec le lexème qui rend une douleur plus précise et localisée : - 163 - -- - F. Mawet, « EvoIution d'une structure sémantique :le vocabdaire de la douieur, Apolionios de Rhodes et Homère » dans Antiquité Classique, t- 50, 1981, p. 506-507. 164 Ce groupe totalise 55 occurrences- Précisons également que quelques occurrences dans Ep PZ?(00 074 002;00 099 001;00 057 008; 00 076 004) sont les mêmes que les occurrences dans Ep, V: (00 053 002;00 090 001;O0 077 002). Sauf dans le iiwe second des EpiaFmies où s d le pluriel est employé ainsi qu'au troisième livre où la résence du pluriel parait plus importantes Les traités cinq et sÏx des Epidémies nous ofEe à cet égard plusieurs exemples de neutralisation :Ep. V : 00 058 003 (pluriel); [email protected] :05 005 003 et surtout au p l d e l 04 023 001;06 002 002;08 009 002;03 001 007; 04 018 003;OS 023 001-Nous rencontrons également ce sens en Ep. RI : 01 008 002;17 003 002. La citation en Ep. EP.: O4 0 4 007 nous en ofEe un bon exemple avec une métonymie : « o i &or ~ a e ri a b - » Les dou~eurs[survenaientl surtout iorsqu'eiie travai~~ait avec p&mu pEv, &ME zowiq son bras ». lh8 Ep- 1: 02 005 013 (gualine les écoulements de matières biiieuses et aqueuses); 02 005 021 (caractérise I'état de consomption); 04 002 028 (quaiXe le verbe des déjections à l'imparfait de l'indicatif actif: 8t& mentionnons en outre que le patient urinait également avec une douleur exprimée par la tournure voisine : WT' 6sUvr5); 04 004 015 ( q u e les nombreuses convulsions); 02 007 005 @luriei, qualifie la fièvre); Ep. LU:17 003 019 (q-e Ia lourdeur); 17 006 002 (quafifie la fièvre); 17 009 028 (qualifie la &senZerÏe); 06 000 015 (pluriel, qualifie l'état de veille); 07 000 005 (pluriel, qualifie des Ïnfiamrriations oculaires); O8 000 009 (pluriel, qualifie les coliques); 13 000 021 (pluriel, contexte négatif pour marquer la modération des douleurs, quaiifie la toux); 17 001 035 (pluriel, q&e I'état de veille); Ep. W :00 059 002 (qualifie le coma); 00 062 003 (ici, le '" ((Lorsque [le gonfiemmij disparaît subitemenf dans le cas [des plaies situées] vers l'arrière, des convulsi011~ avec douleurs [SUrYiennenfl, dans le cas [des plaies situées] vers l'avant, [il y a] soit des égarements, soit des douleurs aiguës au flanc, soit une dysenterie rouge P. « Dans le cas de Ctésicraîe, il se trouva mieux, davantage avec du froment que du petitlait de chèvre, [il avaiq une douleur dans tout le vemtre, des souffirances, [des déjections] abondantes et sanguinolentes, ..- ». La douleur change de visage, elle troque sa force active ou résultative pour une présence secondaire qui dépeint une affection ou un symptôme, mais combien pénible et épuisant. Notons à cet égard, une mention dans laquelle le parallélisme entre la douleur et la fatigue est indiscutable (nous soulignons) : « Ceux qui travaiUaient avec leur bras, avaient des paralysies aux bras seulement, et ceux qui allaient à cheval ou qui marchaient beaucoup, ou d'une autre façon, ceux qui éprouvaient une douleur [physique] aux jambes, ceux-là [ressentaient] des intempéries paralytiques dans les lombes [nous suivons pour ce terme la traduction de Littrq et aux jambes; lassitude et douleur aux cuisses et aux iambes D. Fait notable, les médecins semblent moins mesurer son intensité par la férocité que par la quantité. De fait, l'adjectif non marqué fait place à des adjectifs de quantité comme - - - -- lexème est agent plutôt que qualifiant étant d o ~ la é construction avec la préposition géniîQ " Ep. P. :03 018 004. 170 Ep. V27 :O0 004 002. 17' Ep. IJI : 07 001 018. Cf.aussi Ep. 11: 04 O06 004. . - h o et son régime au noAu5 ou y ~ y k Cela . devient si régulier que nous observons une substitution quasi systématique en la matière. L'enviro~ement verbal de n & reste D'une part, nous constatons nombre de constructions elliptiques mettant en valeur le lexème avec son référent qui est le plus souvent au génitif'73. L'importance de ce type de construction conjointement à la diversiîé des référents suggère une expression générique de la douleur. D'autre part, lorsque le substantif se trouve constniit avec un verbe, ce dernier se révèle typiquement un verbe de mouvement ou de présence174-Nous assistons, en quelque sorte, aux déplacements, aux élans, aux arrêts d'une douleur qui suit des trajets bien observés, un peu à l'instar des dépôts175. Citons, à ce propos, un exemple évocateur dans lequel, la douleur mouvante progresse sur l'étendue corporelle en s'emparant non pas du ventre ) mais bien de toute la cavité abdominale (xorh!!): ln Outre l'obsemtion clinique, I'expression de la douleur s'inscrit également dans le pronostic avec I'aanonce de conséquences « pathologiques ». D'ailleurs, nous retrouvons le i d m e a l'accusatif du masculin pluriel en tant que complément du verbe qpa;vm « sifier » en Ep. 1 : 02 011 006, cf. aussi Ep. LY: 10 000 007 (employé comme complément du verbe « signifier », ~~~, à 1'imparfh.h de l'indicatif actif: &~IYEU). Nous relevons plusieurs emplois isolés, elliptiques et de phrases nominales :Ep. 11:04 005 007;04 005 009; 04 011 013; 04 012 013; 04 013 003; 04 013 013; 02 012 014 @lurie&contexte génital); 03 018 014 (pluriel); 04 003 012 @IurieI); 04 004 006 (pluriel, contexte génital); 04 006 004 @luriel); 04 012 007 (pluriel); 04 014 004 (pluriel); Ep- D : Of 006 011 (employé dans une propos. subord. causale en conjonction avec l'occurrence rapide des crises); 03 0 17 003 (empIoyé dans une propos, princ.); Ep. Iï?: 01 003 048;O1 009 003 (pluriel); 01 009 005 (pluriel); 01 010 006 @luriel); 17 003 034 (phriel); 17 009 018 (pluriel); 17 010 009 (pluriel); 17 O10 016 (pluriel); 17 010 020 @lurïeI); 17 012 015 (pluriel); Ep V :00 053 002; 00 090 001; Ep- F 7 03 018 003; 05 015 013 ( a p p d en opposition avec le rahîchissernent en ce qui concerne l'ingestion d'aliments :&w&v &55, Y&; nhg);07 001 018;08 006 003;OS 006 008;08 032 003. 174 Ep. 1 : 04 013 016 (verbe d e présence, soit srae~pbu« persister » à l'imparfait duratif: mq&v&); 04 004 008 (verbe ü persister »); 04 014 002 (verbe &O « commencer», inchoatif à l'aoriste de l'indicatif moyen : GeEaro);04 013 010 (verbe K persister >);04 014 007 (verbe K persister P); 02 008 019 (génitif absolu au pluriel empIoyé avec Ie verbe d'état yi'yyo,uar, « devenir, ê w , et qualifiant les fièvres); 02 007 005 (verbe d'état a t'aoriste : y;popat); Ep. IT : 03 017 003 (verbe d É W , « accomplir, sYaccornpIir» au présent de I'indicatif moyen : rdaokar); Ep. nT : 17 010 015 (verbe de présence, soit Z U E I«~être dans », à l'imparfait de l'indicatif actif: iu@mK); Ep. V: 00 061 005 (participe du verbe de mouvement « s'élancer », soit xa.raryrG); 00 002 004 (accusatif d'objet interne où le lexème est complément d'un verbe de même famille lexicale, ~ o v h « s o u .», à l'aoriste de I'indicatifactif : E'7~6qnuqui constitue la seconde occurrence). Signalons ce passage qui propose un rapprochement intéressant en Ep. M :03 023 007 « ' m u T&OU T&OI 8 ~ ~ & v o l , $ &w, ,6&&4 a q ~ TI^ oz ma^*» «Les lieux qui reçoivent d'un autre lieu, soit avec douleur, soit avec lourdeur, soit avec un autre élément qui sert de moyen de libération n). '" '" 4 Le qiIIitrième jour, la d o d m [avait son] siège, au-dehors, vers les reins [ou la partie supérieure des hanches], [eile] qui s'élance avec impétuosité vers le pubis et le ventre entier ». <( Les substantifs qui accompagnent le terme jouent ordinairement le rôle de compléments référentiels ou temporels, emprisonnant ainsi la notion de douleur dans l'espace corporel1n et le temps de l'ob~ervation'~~. Or, L'aspect temporel est envisagé au-delà de la simple observation puisque les auteurs émettent certaines réflexions qui rejoignent parfois des théories en vigueur à leur époque. Nous citerons en exemples, la théorie des jours pairs et impairs qui pouvaient influer sur le cours de la maladie17gou encore celle du bris de l'harmonie qui se reflète dans la pensée contempomine de Platon d'ailleurs'80. En outre, la '71 Ep. P.:00 033 005. ln NOUSprions le lecteur de se râérer au dernier chapitre du mémoire pour me étude plus détaillée des références ,Pour l'heure, il appert que la variété des référents nous porte a concevoir le lexème comme un terme fénérique. Le nombre élevé d'occurrences montre l'importance de I'attention des médecins à l'égard du moment de l'occurrence, d'autant plus précis quaiIsfont généreusement usage du datif temporel qw' exprime le plus souvent le jour de l'observation comme en Ep 1 : 04 005 007; 04 O1 1 013; 04 013 003; 04 013 013; 04 013 016 (verbe : &q x a n v 6 a ) ; 04 004 015; 03 018 014 (observation du moment qui marque le paroxymie des douleurs); 04 012 007; 04 014 007; Ep. LT: 03 017 003 @récision sur les douleurs qui s'accomplissent K en un nombre triple » avec le datif: iv re~?rh&nm); Ep. DI : 01 004 003; 17 005 008; 17 003 0 19; 17 009 028; 01 010 006; 17 003 021; 17 005 005; 17 008 007; 17 005 004; 17 009 028 (Iocution :06 d$& ~ e h Ümqov y cc peu de temps après D); 17 0 10 009; 17 010 0 12; 17 010 015; Ep. V :00 061 005; Ep. P 7 :08 006 003 (théorie du cycle triple des douleurs de grossesse telle qu'exprimée en Ep. D :03 017 003); 08 006 008 (théorie de Ia douleur des mois impairs et pairs durant la grossesse : «Of &or, re;rtp, r&my, $360py, É Y ~ T W pqv; &m'ecp, r & p p , &TW. » « Les douleurs [surviennent] le troisième, le cinquième, le septième, le neuvième mois; le deuxième, le quatrième, le sixième [mois?] B); Ep. FTk 00 033 005; 00 004 002. Ailleurs le génitif est employé : Ep. 1 :02 008 ( 04 0 12 003 (mention de la 0 19 &énitif absolu, nuance temporelle); 04 006 004 (génitif d'origine : ; nuit :v z k o s ) ; Ep. nl : 17 010 020 (mention de l'après-midi : 8 d q g ) . Les dinérentes mentions, souvent à l'accusa* témoignent du soin apporté par les médecins à l'aspect temporel fiéquentiel et duratif des lexèmes : Ep. n: 03 017 007 (mention sur l'occunence des douleurs à i'accusatif: <( Oi h o t me; r e l q v & i m v n& r j j m ~~Yrjlovra, ai h v neis firi & ~ T O Y U «Les douleurs [surviennent] vers le troisième jour après les cinquante et vers le sixième après Ies cent »); Ep. 117: 17 003 034 (observation sur l'occurrence des douleurs survenant les jours pairs : iv ~@+WIY o i &II)>); 17 010 temporelle importante :K O; 8; meo&~pixai oi &of T O ~ 6ra ~ J T&OS Éy diqriw~~ $av 016 p a o v . n « E t les douleurs [sont] paroxystiques, dans le cas de ce patienk tout au long des jours qui sont davantage pairs »); 17 0 12 O 15 («O; &or gv & T ; ~ I V ~ »<< Les douleurs [menaient] durant ges jours] pairs »); Ep. F 00 077 002 (ihterrogation du médecin à propos de douleurs nocturnes bien définies: « 'He& y& b r k r o i h &mr&am, xai r o i h me; 8 ~ . 3 . . y ~ ,&a o i duo[; » « Est-ceque dans toutes les suppurations, et celles à propos de i'œil, les douleurs [surviennent] la nuit? »). 180 En effet, Platon défuiirait ainsi la dodeur : Une impression contre nature et violente, qui se produit en nous d'un seul coup, est douloureuse. La dodeur suit une rupture de l'harmonie, une altération. Ce phénomène est d'autant plus sensible lorsqu'un organe a été altéré rapidement et que la réplétion a Iieu ficilement et a&); notion de douleur apparaît ici plus fortement déterminée que la notion exprimée par 68hq puisque I'arri-de se fait plus présent, bien que le substantif s'emploie au pluriel18'.Aussi, lorsque le terme devient le sujet ainsi dgtenniné, il s'avère dynamique et remarquablement caractérisé par ses adjectifs ou son verbe1". D'ailleurs, plusieurs mentions nous font songer, à I'exemple du lexème 6% au pIuriel, aux dodeurs reliées à la grossesse plus spécifiquement : Les douleurs (surviennent) Ie troisième, Ie cinquiéme, Ie septième, le newièrne mois, le deuxième, le quatrième, le sixième (mois). fiL" Ensuite, comme nom l'avons relevé un peu pIus tôt, le voisinage adjectival et adverbial du lexème souligne plus son poids, sa quantité que son agressivitélS. Une telle qualification lentement; en ce cas,semble-t-il, la réplétion cause la soufE-ance (cf Tirnée 64cd). )) seIon C. Joubaud, Le corps humain..-, p. 167. 18' La détermination du lexème ne le dispense pas d'un caractère général souvent renmntré comme en Ep. 111 :08 000 012 (lemédecin note que les évacuations n'ont pas emporté les douleurs). Ailleurs même, le médecin use de ce terme pour préconiser un traitement de la douleur (en général) par la douleur en Ep. VI : 03 O 18 003 : navog & p ) . La détermination semble conforter en quelque sorte le caractère générique du substane du moins par rapport aux autres lexèmes de Ia douleur, II s'agit donc d'une douleur générale reconnue comme teUe par les médecins anciens. ~.I:03018014;04014007;Ep. > . : 0 1 0 0 6 0 1 1 ; E p . I I I : O I 0 0 4 0 0 3 ( s i n g . : ~...6?r6v05 ~ueo&&qr); 17 005 008 (sing : ... n h q hrahaso,...n); 01 009 005 (aucune caractérisation); 01 010 006 (a- .p;&s O; &vor.»); 17 003 O21 (...O; lr& p'&, mew&&,...»); 17 003 034 (aucune caractérisation); na&ovro% avec le verbe ?raeÉ7to,uw « suivre de près D);17 005 005 (verbe de 17 005 004 («... O; 6,r& mouvement, b r p b r « laisser der, se relâcher » à I'impa-hit de l'indicatif actif : 6phruv); 17 008 007 (contexte négatif avec verbe, m 6 1 3 w p K contribuer, coopérer », à l'imparfait de I'indicatif actif: ovve8~o~av.); 17 008 010 (même verbe que i'occurrence précédente sauf qu'il apparaît ici à l'aoriste de l'indicatif actif mvÉ&oxav, pour soutigner un fait ponctuel et contraster avec la persistance de la toux); 17 010 016 («oi 6i naeo&pui xai o i m&or ...»); 17 009 022 ( le lexème, employé dans une complétive a I'infïi~Ïtis devient le sujet du verbe être et par l'adjectif comparatif a l'accusatif attributif: p&ug ); Ep. IV:00 025 011 (contexte négatif est q&é annonçant une mort sans douleur avec le participe du verbe &b&p « détruire, mourir »); Ep. V: 00 090 001 (ie lexème est au singulier et accompagné d'un adjectif marqué : ffpdebs véhément D); Ep. M : 08 028 001 (verbe marquant l'arrêt, na& << cesser >> à l'aoxkte de I'indicatÏf moyen : &haro); Ep. ET 00 033 004 (verbe de mouvement, 6 1 & h cc laisser un intemilie, être distant, se retirer >) à l'imparfait de I'indicatifactif: << ...6 &os Bkhrmv. D);O0 033 005 (verbe de mouvement, mrar7ir0, participe présent actif: cc ..-&ru& 6 ZOVO~xa-ra~yi&v- D). Ep. M : 08 006 008, cf. aussi en E p 11: 03 017 003; 03 017 007 qui font toutefois partie du même passage. Cf, Ep- W : 08 006 003 (occurrence des douleurs reiiées à la grossesse suivant un cycle triple tout wmme Ie passage en Ep. iT : 03 017 003); Ep. KT : 00 073 002 (à propos des douleurs causées par la chute ou par un effort d'une femme enceinte, les trois jours suivants détermineront la survie du foetus). '" - '" o confirme son caractère distinct puisquYiIest Ze sed terme à s'adjoindre de divers qualificatifs de grandeur ou de durée185.A ce propos, citons un court passage dans lequel Le substantif est décrit par des adjectifs marqués. Précisons tout de suite que ces qualificatifs restent certes marqués dans le micro-système lexical de la douleur, cependant compte tenu de leur fréquence appréciable dans le voisinage de nt&, nous les considérons comme des adjectifs propres au terme et donc non marqués dans le cadre de cette famille lexicale: « mMoi ho^, p ~ y a o r , o-uu&x&g-» << des douleurs nombreuses, graves, continuelles D ' * ~ . Les adverbes, pour leur part, se révèlent rarissimes, cela s'explique sans doute par le relais effectué par les adjectifsIg7. Les adverbes rendaïent traditiome~ementune idée de mesure, d'intensité ou foumissaient des indications sur l'occurrence de la soufhance (retour, répétition)).Or, ces informations se trouvent contenues dans l'expression des qualificatifs qqui jouxtent le lexème. En ce qui concerne L'antonyme morphologique du lexiime générique, nous ne relevons que deux mentions'" sous forme adjectivale dont l'une au comparatif- D'une part, a7tovog renseigne sur le caractère indolore de la plaie, d'autre part, le comparatif & ~ O Y ~ T E ~indique O ~ ' ~une ~ souffrance modérée des tensions et des déjections. Ici, le sens de l'effort douloureux, bref le côté << pénible » de la s o d h n c e prend tout son sens dans un tel contexte. 1 84 Nous n'avons observé qu'un seul passage contenant avec un adjectif banal en Ep. 1: 04 014 002 t kwek)'81 Citons Ep. 1: 03 018 014 (dmp&imof); 04 014 004 (IC~YOImv~x&g);02 007 005 (&OP pyimov); 02 008 O19 (r6vwv 71oMWv); Ep. II: O 1 006 011 (&YEX&S xai ?qpeoi); Ep. V : O0 002 004 (nOvox..?rouAzh). 186 Ep. m: 27 011 008. Cet extrait s'insère dans une description de cc symptômes D que nous qualifierions aujourd'hui de « physiques » et de « psychologiques » : angoisse, divagations, afIiicîion, fissonnement, convulsions nombreuses, égarement, déclaration d'obscénités. Etrangement, le substantif ne désigne rien de particulier, s'agit4 d'une douleur générale? dès lors comment le médecin peut-il fournir une description si fine? s'agit4 d'une douleur se rapportant à ces symptômes? Le terme servirait à exprimer les douleurs faisant référence à l'esprit. Retenons les passages de Ep. P7 : 04 004 007 (O; r& ,u&ma ); Ep. W.:OU 033 005 (&tv&). Nous trouvons bien entendu plusieurs adverbes de Iieux ou de temps mais qui ne se rapportent qu'indirectement au lexème. 188 Sans compter une occurrence commune dans le passage de Ep. V: 00 061 002 (&rovos) et Ep. W .: 00 O33 002 (&wuv ). 189 Ep. W : O0 003 006 (tkov~eai ). '" Sur le thème du substantifprimitif; le verbe dénominatif nov&~prit forme. Ce dernier se rencontre à tous les modes et évoque les multiples possibilités modales comme l'aspect causal ou temporel. A I'indicatif, il ne &ent qu'à l'imparfait ainsi qu'à L'aoriste. Dans le cas de l'imparfait actif, les lexèmes verbaux sont relativement bien caractérisés, du moins dans le dernier livre des Epidémies IgO. En fait, quelques adverbes seulement insistent sur intensité'^'. Le verbe exprimant la douleur se présente souvent avec le patient comme sujet et avec un référent comme complément bien défini en tant qu'~ection'92ou structure (ex « Zv @&cc, x&qdGv &&r m h noAh...» c À Thasos, Philistès souffrait depuis longtemps Le verbe devient alors le reflet d'un étatIg4A L'instar du terme d'une douleur à La etc... dg3. générique, les auteurs font preuve d'une uriportante considération envers les moments marquant l'apparition de la douleur : « Après les (premiers] temps, le sommeiI fùt suffisant dans Ie jour, mais [il était] absent durant fa nuit et [le patienq sou&& surtout la nuit ». A l'aoriste a M les six occurrences examinées exposent le fait de soufair sans considération de durée puisque l'accent porte sur la constatation clinique de la s o ~ f E a n c e ' ~ ~ ou encore sur l'indice causal : la purgation thérapeutique ainsi que la toux par exemple. lgO Nous dénombrons d'aiileurs quatre occurrences des six présentes clans les livres. Globalement, Epidémies Y17 regroupe sept mentions du lexème verbal des 15 au total. Nous prenons garde ici à la traduction de E. Littré pour le passage de Ep. N : 00 051 001 où l'auteur a Iu i 6 O x ~cc [elle] paraissait D plutôt que & ~ Y E I cc [eiie] so& ». 191 Nous ne recensons que deux occurrences :Ep. M :00 1 19 001 (i&zq&) et 00 O 11 017 @ a o v ) . Ig2 Ep. V: 00 202 001 (le catmrhe faisait soufEr)L93 Ep- iZT : O 1 004 001. Cf aussi Ep. DI 11: 01 006 005 (siège) . Les référents structurels se situent souvent vers la taille :Ep- lGT ' :00 016 002 (poitrine, hypocondre et flauc); 00 026 004 (flanc}; 00 Il9 001 (rate). 194 Ailleurs cependant, le lexème dénote un caractère général où ie patient ne ressent pas d e douleur dans un endroit particulier : Ep. IV: 00 051 001 et Ep. P Z : 00 011 017. Nous retrouvons également l'emploi de l'imparfàit qui remplit une condition irréeiie du présent pour énoncer une observation thérapeutique : 'd xai E'?~~YEoY,...)> (cc mais s'ils so&aient.. .D). '95 : 00 011 017. Voir égaiement pour les précisions temporelles les passages suivants : Ep. V : 00 Ep. :00 016 002 (milieu de l'été)102001(la fièvre tomba en cinq jours); Ep. lg6 Cette acception s'observe de façon égaie dans le premier groupe des Epidémies, soit en Ep- 1 : 04 006 008 (douleur à l'extrémité des mains le 24'jour); 02 006 002 (à propos des fièvres ardentes, comme agent causal, qui indisposent moins certains patients qui s o a e n t ) et Ep. Ill: 17 005 001 (douieur subite, rendue avec I'adverbe E'Cai~yrgà la cuisse droite); 03 000 004 (patients qui eurent une douleur à la gorge). «a Notons que dans ces deux cas, la douleur demeure bien dépeinte avec, d'un côté, un accusatif d'objet interne qui insiste sur la douleur re~sentie'~' et, de I'autre, un adverbe qui souligne la nahne distinctive de la douleur198. Nous recensons également deux occurrences au présent ainsi qu'à l'aoriste du subjonctif actE Une fois de plus, l'opposition entre la douleur localisée rendue par %q~ et la douleur plus vague exprimée par la famille de n h o g apparaît clairement dans cette proposition subordonnée temporelle : K Lorsqu'on so&e dans les parties supérieures; une douleur vers les hanches ou vers les genoux, ou bien l'asthme dissipent toutes [ces douleurs] qui sont survenues », La seconde mention qui marque l'éventualité, donne un excellent exemple de c o ~ o t a t i o nentre l'effort et la douleur entretenue par la polysémie du lexème, partant, la traduction soufitiira d'ambi@té :« " E h a &p&ouo~, $v &aaerog &Y ~ r o & q ~» (< Les plaies se produisent si le [corps], étant impur,se livre à des exercices [ou soufEeJ )) 2* . Les emplois à l'optatif présent actif prennent exclusivement place dans des propositions subordonnées temporeiles, introduites par la conjonction de subordination &67~? Le sujet est incamé par le patient et, de plus, deux des trois occurrences se trouvent caractérisées par un adverbe d'intensité, soit fic&ma202. Ici la description temporelle de l'observation prime, d'autant plus que L'adverbe d'intensité sert parfois a préciser l'aspect temporel : - Ep. Y: 00 002 004 :~ a n&ov i & ~ ~ W E Yiv f i x d e m ~ou&, ... )) K aussi éprouva-t-ù beaucoup de douleur durant la purge, ... »). '91 Ep. VI : 07 001 030 : <cruva%~s82 o t k &oh~ hbqo-av rhrb r& ,&&,...D « Les femmes ne souffrirent pas sernbIablernent de la t o l g ...D). '91 Ep. 11 :06 025 002. 200 Ep. IT:O5 O15 011. 20' Ep. n:04 004 007; 04 004 005;Ep. K?I : 00 005 015. Aussi, précisons qu'une leçon manuscrite, om. : 04 004 Galien, propose l'imparfait & h ~ r plutôt que la contraction difficile &or pour le passage des Ep. lg7 OGS. K Aussitôt dès le de%uf if se produisait un écoulement par l'oreille au moment même où il le plus B. sou&& En revanche, les constructions de phrase dans lesquelles s'insèrent les cinq occurrences au présent de l'infinitif actif s'avèrent différentes204hormis les emplois uniformes du premier traite des ~ ~ i d é m i e sMalgré ~ ~ ~ . les maigres informations que nous pouvons retirer de l'examen syntaxique, nous obtenons, dans un cas, un cliché pris sur le vif de I'exercice d'interrogation et d'investigation du médecin qui tente d'évaluer d'abord 1'étendue et 1a progression de la douleur : a Après les premiers jours, interrogée, elle disait soufEr non plus seulement à la tête, mais aussi dans son corps tout entier ». N m retrowons deux mentions au participe acw, l'une au présent et la deuxième à l'aoriste. La valeur adjectivale du participe n'est respectée que dans ce dernier cas, et fait référence a l'exercice plutôt qu'a la soufnance; la neutralisation oeuvrant de plus belle iciZoT. 202 Ep. U :04 O04 007 et Ep. P Z :00 005 015. Ep. KY : O0 005 015. En effet, le passage des Ep. II :01 003 004 livre une proposition avec une nuance temporelle étant donné le recours à la prépoMon aùisi qu'à la substanttivation du lexème à I'ïdinitif: «...oz? &UV &h rÙ &&v novÉErv.-.» cc .,,non seulement parce qu'eues Des ascarïdeq font le plus soe. D. L'autre .. ocnirrence se révèle dans une proposition subordon& compl&ive suivant & verbe d'atfirmation, cf.supra20s t e s em~loissont effectivement tous sunilaires : i'uifiaiîif devient le com~lémentdu verbe inchoatif. &a, a i'aorkte (G&aro). R s'agit donc toujours de la première douleur observée et localisée dans les trois cas : E 1 : 04 002 004 (rein); 04 011 004 (région de l'hypocondre); 04 013 003 (rein). EpYII:OO011006. 207 Ep. KT: 07 001 014 (le lexème se rapporte à I'activité manuelle et désigne directement ceux qui travaillent avec leurs mains non point une douleur aux mains car plus loin dans le passage, il est question d'une douleur aux membres Xérieurs.) 'O3 204 D'autre part, le présent rend la potentialité compte tenu de sa construction avec la particule w 208 modale av - Par aillem, sous forme adjectivalezo9,nhos fait preuve d'une nouvelle ambiguïté polysémique. En effet, plusieurs occurrences traduisent I'aspect mauvais ou malin et non pas douloureux d'un symptôme, d'une crffection et ce, notamment dans le demier traité des ~~idérnies~'O. Nous admettons que l'association sémantique entre ces deux aspects ne nous surprend guère étant donné les connotations voisines, toutefois leur fréquent rapport polysémique contribue encore plus à l'image génerale, vague, de la douleur exprimée par n6~05.Des 17 occmences, à peine deux se rapportent clairement à la douleur bien que subsiste dans un cas une ambiguité2". De surcroît, en un passage, l'auteur recourt à un adjectif qui exprime de façon spécifique l'aspect mauvais dans le dessein sans doute d'éviter toute confusion avec l'adjectif nowl& K Et Ia luette, fondant, présentait quefqu'atrophie douloureuse, qui ne paraissait en rien être mauvaise ». -- 'O* Ep. M : 00 056 007 (ie lexème est apposé a &&or (pronom-adjectif rendant une idée de quantité autant que D, dans une interrogative indirecte K combien nombreux D) et exprime davantage Ie potentiel que I'irréel, à I'mstar d'un infinitif). 209 Notons au passage que le manuscrit C mentionne la présence de l'antonyme morphologique tk6yrlea selon E. Littré. 210 Après une étude contextuelle, nous concIuons que l'ensemble des occurrences dans Ep. se rattachent à ces mtres sens : 00 017 002 (mauvais aspect de la langue); 00 017 005 (mauvais aspect de la voix); 00 O 11 012 (mauvais aspect de l'urine des enfânts); 00 017 006 (dysfonctionnement respiratoire); 00 041 008 (mauvais aspect du corps en générai, évocation de Ia lividité); 00 007 012 (mauvais aspect des sueurs); 00 011 043 (mauvais aspect du contour des yeux et du regard); 00 020 016 (mauvais aspect des sueurs); 00 011 049 (mauvais aspect du contour des yeux et du regard). Ajoutons a cette liste, les occurrences suivantes : Ep Ll : 05 001 001 (mauvais aspect des yeux :yeux a méchants >);02 002 001 (état (< malui n); Ep. : 17 001 029 (mauvais aspect de l'the); Ep. V: 00 006 006 (mauvais aspect des excréments); 00 OS8 001 (ia consommation de IentilIes s'avère mauvaise pour Ies yeux ;cette occurrence est commune avec celle retrouvée en Ep:00 076 002);Ep. Y:00 031 001 (malpropreté, en opposition ici avec une douleur localisée à la hanche rendue par 2h47). Outre ie passage cité précédemment, cehi observé en Ep. Pï :07 002 006 nous laisse songeuse. De fgt, bien que la traduction par un état douloureux )) soit acceptable, celle exprimant un K mauvais état D fait autant de sens :n xai oi m u p a ~ ; a r , na; oi h 8 6 6 e h ~ OM&MVUI, ~v .rrovr)eoYn c et ceux qui avaient la respiration gênée ainsi que ceux terrassés par une &zFoPisië, [étaient] en mauvais état cou dans un état douloureux?] ». l2 Ep. 17 : 02 024 025. <( « En outre, le sixième livre des Epidémies renferme deux adjectifs composés avec des préfies locatifs dont l'un, EzilovoG se rapporte directement à la doule~?'~tandis que le second 6zoncbqeos, renvoie peut-êe à la Finalement, l'adverbe &i7r6vm6 tout comme son adjectif simple. très usité avec 25 occurrences, n'est contenu que dans le premier groupe de Epidémies. Nous le retrouvons généralement dans une position isolée avec un complément circonstanciel de temps unique2'*. En fait, dans la plupart des cas, l'adverbe n'entretient pas de Lien avec la douleur corporelle directement observée, il caract6rise plutôt le jour ou la nui?'? Dans quelques autres passages, le composé adverbial se rattache à un (( symptôme N~", une afEection218mais très rarement à un référent (cc exemple i n t ) . Et ces désignations expriment une douleur pénible, longue, nullement brusque comme un accident ou une blessure mais qui se rapproche plutôt des laborieuses ou d'une s o ~ c e douleurs en - 213 Ep- m ~ - ~ - : 04 004 002 (femme apparemment soirftiaote a la suite d'un accouchement récent : a...& ~ & o u &rhrovog g o b a &rmoAa;oç.. )> et 04 003 002 (homme soufnant davantage suite ê la guérison de son i d d o n aux artidations : K .-.&rd 82 ro%o i ~ & . . ~, T O ~ T E »~ Retenons O ~ . également I'adjectü comparatif dans Ep. 1: 02 006 009 qui établit une comparaison entre les Sèvres tierces, plus nombreuses et douIoureuses, et les fièvres ardentesl 4 Ep- W : 07 001 041 (état malin, peut-être douloureux du gonflement des veines aux tempes et dans le cou : « o h [ 8È xai QA$E< ai mei xehacpov xui aU&a E&ouro VnmOvqea*». *lS ~ o t o n quelques s exceptions où notre lexème est coastnut avec un verbe et un complément référentiel dont Ep. BI: 27 009 002 (construction avec le verbe << avoir >> à I'imparfàit :K..XEQUAGY Be9om&u E'T~ZTOYW~ ~&p~... »). 61' Le plus souvent i'adverbe s'obsene dans une phrase sans verbe et juxtaposé à un datif temporel dans le cas de la désignation d'un jour K douloureux >> ou juxiaposé au substantif v6e K nuit D à l'accusatif et parfois au génit* Ep. L 1 :O01 003 (nuit); 04 001 015 (nuit); 04 008 003 (nuit); 04 008 005 Gour impair); 04 010 007 Gour impair); 04 012 013 (nuit); Ep. L!T O 1 005 008 (jour impair, en contraste avec L'adverbe qui qualifie la nuit, soit &&ug « insupportable D); 01 012 007 (jour impair); 01 012 010 cour impair); 01 012 028 (nuit); 17 001 016 Gour impair); 27 003 012 (nuit au génitif); 17 003 020 (nuit); 17 008 006 Gour impair); 17 009 007 (nuit); 17 010 009 (nuit); 17 O 12 004 (jourpair et la patiente ne put dormir). 217 Ep. 1 ~r 02 001 027 (se rapporte à des d e s t a t i o n s imprécises srprimées par mika);Ep. IR 01 012 029 (a propos de Ia soif). 218 Ep. 1 : 02 010 019 (à propos de la strangmfe); Ep ID:O8 000 003 (à propos des ténemes :vers inteslinaux); 08 000 006 (à propos de la @senterie)). 219 p. LU : 01 012 002 : « rvvaika, Ifrrg xai&&frO id &EUJÉUY Ciyopjj, ~ a t o i k a vT&E 7reOrov ~irm6w.q&mv irue &z& » c Une femme, qui était étendue près de la place des menteurs » qui venait d'accoucher difEciiement et pour la première fois d'un garçon, fbt prise de fièvre ». 220 Ep 1: 04 005 016: « 8ucaq m&a &m6vog g v r , xae&g d f u 06&j, xugq8aeb, 06 na&eozw, & o ~ , u k o fiit%ov, xodh &u-rq D K Le dixième jour, elle so-t péniblement aux jambes, à nouveau douleur au ventre, lourdeur à la tête, elle n'était pas démente, eue était davantage étendue, De] ventre 06 naar constipd ». En clair, ~ 6 ~ désigne 0 5 une souffrance générale et bien reconnue comme telle dans l'esprit des médecins hippocratiques si nous en jugeons par sa caractérisation et sa détermination remarquablesi-Cettenotion:-cornroted'ailleurs une idée radicalement-différente- - - - ------ - - des lexèmes et a y o g car elle comprend une douleur soutenue, pénible, générale. En ce sens, elle se rapproche du concept d'état. Dejà, cette modeste étude syntagmatique laisse entrevoir I'érection d'un véritable système conceptuel de la douleur qui met l'emphase sur l'intensité et la durée. La douleur formulée dans notre corpus de textes semble vraiment se commuer en un signe médical propre tel qu'entendu par Roland Barthes: K ,,,le signe, opposé au symptôme, f i t partie du champ de l'intelligible: en passant du symptôme au signe, le signe médical obiige à une certaine maîtrise de la rnaiadie comme durée; on retrouverait là le principe même de la médecine hippocratique; dans la mesure même où fi est fait pour maîtriser le temps de la maladie, le signe médical aurait une triple valeur ou une triple fonction; il est anamnestique, il dit ce qui s'est passé; il est pronostique, il dit ce qui va se passer; et iI est diagnostique, il dit ce qui se déroule actueUement P l - 2.4. Les familles de Azhq et de lr&5 Ces deux familles lexicales posent des difficultés quant à leur fonctionnalité, étant donné la pauvreté de leurs occurrences- En effet, les mentions examinées montrent une ambi@té telle qu'il nous est difficile de comprendre clairement le sémantisme exprimé par ces termes. Ainsi, en ce qui a trait a la famille de nous serions tentée d'expulser ce lexème hors du champ sémantique en dépit d'une mention qui se rapporte à I'indolence. Hormis cette occurrence d'un antonyme morphologique qui qualifie le caractère indolore d'un coma222,soit un assoupissement voire un profond sommeil pour les anciens, les quatre autres occurrences des lexèmes nominaux et verbaux ne se rapportent pas à la douleur mais à un sentiment d ' a f i l i c t i ~ nou ~ ~à une situation pénible non préciséeu4. Nous assistons sans doute 221 R Barthes, Sémiotique et médecine...,p. 276. Ep- KT :00 059 005 ( « 7 Ù x 6 p a xar&%&v&mov- » << Le coma persistait, indolore ».). Il s'agit de deux lexèmes verbaux, h&w, au féminin pluriel du participe présent actg à propos des odeurs et des sons, en Ep. K! : 08 007 003: « 'O&ai r&muo-act ho%ac, n ~ , u d h l mc~&a~ac. , D K Des 2Y " ici a un processus de démotivation dans la perspective synchronique de notre étude. Quoiqu'il en soit, ce lexème par sa première connotation de tristesse ne peut entrer dans un microsystème Iexical centré sur la notion de la douleur dans un contexte médical. Dans le cas de la f d e lexicale de r&g lYambiguItés'avère plus gênante encore puisqu'elle propose un sens évasif et s'accompagne de référents ou de qualificatifs vagues. De fait, malgré la présence de l'article qui conFere une détermination, le pnmiîif x a o g et le substantif neutre dérivé x&,tza suggèrent le sens général de « mal, accidents, manifestations » qui peut ou non impliquer la notion de douleur mais toujours sur le plan métalinguîstique de la comotatioa Occupant des positions isolées, les lexèmes se construisent maintes fois avec des pronoms-adjectifs en fonction d'anaphoriques qui se réfêrent euxmêmes a des ensembles de manifestations « symptomatiques » plus ou moins précis. Nous ne savons si le médecin usait de ces substantXs pour se référer aux signes évoqués précédemment, étant donné le fiequent recours aux pronoms anaphoriques. Mais une chose demeure, I'incerîiâude règne dans tous les passages et l'interprétation de ces termes par « maux, symptômes, accidents N reste la plus sûre. Néanmoins, ajoutons que la traduction du dérivé résdtatif n a f i a " se prête fort bien au sens de douleur » en comparaison de odeurs qui charment, qui attristent, qui remplissent, qui obéissent)). et en Ep. E 08 007 005 <&@oui X&~QOVEÇ) a i 6; h o k » ~«Les choses entendues [sont] très bonnes, d'autre part, d e s [sont] aflligeantes ». Ici, nous nous référons aux deux lexèmes nominaux qui remplissent la fonction de compléments circonstanciels de motif construit avec préposition. La traduction reste évasive pour ce terme général, à moins qu'il ne soit question d'un contexte très spécialisé de Ia grossesse; cependant, nulle part, il n'y a présence d'un tel contexte dans les passages. Ces termes apparaissent en Ep. IL!': 17 O11 001 @&w yvmj &&vros & Ahmg p 7 h ~reo(paooqd&o(rrt3q~ &VETO Eyevm& n xai hnhrog xai B @ W ~ ~ K xai &cj&y. )» K A Thasos, une femme de tempérament morose, à cause [ou après?] d'une situatron pénible [ou d'un chagrin?, et] avec un prétexte, ne prit pas Ie lit et perdit Ie sommeil et l'appétit, aussi [elle ressentit] de la soif et des nausées D; et en Ep. L27 : 17 015 003 «Z v @ w q A&&XEOS ~ 'yvvai%a,4 xaz&~rroh i roc hhu, me&r& 3 4 ~ N ~ << A . Thasos, la femme de Déléarcos, qui était étendue dsns la plaine, fut (peuch&<, 6& & prise de fièvre aiguë avec des frissons, à cause [ou aprés?] d'une situation pénible [ou d'un chagrin] ». PS Celui-ci apparaît essentiellement au nominatif pluriei, il chevauche les sens de «symptômes »et de a douleur » comme en témoignent les mentions suivantes : Ep. 1 1: 01 002 O 15 (le terme annonce une série de manifiations et prend donc le sens de K symptômes N mais qui peut inclure L'indice de Ia soufkmce K ' H v 6È T& 7 c h r a T O ~ ~ » E «* Dans la plupart des cas, les manifestations étaient cellesro2 d&mofmv ci » ); 03 014 012 (notre terme joue le même rôle que précédemment : « 7-Iu 6; sà n&,uu~a T&U xa6u-ov, o h ~ i xaAdç v xai Ga&Xq i x &v&v akeeam'ffar, alti r o h o u &ma ~ O G 9 a xai f o U 6 h oBa, E / xa& a&geoy@mr, i u F$ x a ~ a o r k rrahv & m > a v h .)) n Et les manifestations de ces fièvres bdantes étaient, pour chacun des malades les plus aptes à survivre banni ceux qui peuvent être sauvés] : des &gnements de nez de fiçon favorable et abondante; aussi, n'en connais-je point, du moment que leur nez a «a nk$ï0)2~, terme d'où il dérive. Celui-Ià introduit souvent une énumérations de symptômes ». Il prend alors la coloration de la « manifestation »,du signe proprement dit D7aillemsY le verbe de la même famille lexicale, ir4'wxo, dans chque -co&exfe--&-daris chaque contexte exprime le sens de (c subir, éprower » davantage que Ie sens de <( soufnir ». Ce dernier apparaît le plus souvent à l'indicatif (aux temps de I'irnparfat et de ~ ' a o r ï s t e et )~~ saigné convenabfment, qui soit mort dans ce type de constitution [cité de Thasos], »); @- i7 : 02 024 001 (le substantif annonce Ies manifestations ou maux qui surviennent Iors d'une angine :«FHy 8È 7Gv xuvamv6~TÙ na$&ara n&*D K Les d e s t a t i o n s [éprouvées] dans f 'angine étaient ceIles-ci :- - - D); Ep. V : 00 080 007, cette occurrence est la même qu'en Ep. EU: 00 085 007 (la traduction reste difficile ici d'auum~plus que le manuscrit vuig donne &ouog ce qui empêche la traduction du lexème par cc douleurs )) alors que le manuscrit C conserve Üzoeog: « T&g 6; x&ipGvos xaraxh, E%r, no, xai ré r f g y&qq ~r&,uu~a &ora, $Égpv h d ,&oeoç» «Alité a la 61de l'hiver, il devint hors de lui, et les maux [douleurs?] de la langue étaient les mêmes, chideur légère, anxiété. »); Ep. K7 M: 07 00 1 043 (notre substantif se réfère à une série de symptômes précédents et Ie médecin remarque leurs manifestations plus ou moins simultanées afin d'y établir des o&ug a; &3/KAveh1r& z&p&rwv q r a n En e S e ~comme il fut &rit, liens : cc & y& &amar7 les affinités de ces maux étaient ainsi :.-.»)226 Ordinnirement employé au singuiier, le lexème n'adopte jamais le sens de douleur compte tenu de son sémantisme trop vague, nous préférons Ie terme <c mal », voire dans quelques cas précis, le terne K affection )> : Ep. Il: 03 001 036 (le substantifs'insère ici dans un aphorisme médical ce qui justifie, en quelque sorte, son sens général :«EK .rrgogayufig in[paMov mi ri pq&v ( p i o - ~ c7ra4og yiv~r9a1.» « C'est davantage par la progression qu'aucun r d ne survient par nature. >);Ep. V:00 081 001, cette o c m e n c e est la même qu'en Ep. y17 :00 086 001, (notre tenne se rapporte directement au mai ou à l'affection du patient, non point à sa douleur : uT6 Nkvoeog 7rc805, &TE 4 no& W g p q ~ o ,Q$O< rijs a ~ ? k q r e $ o p« Le mal de Nieanor, lorsqu'îi se jetait dans la boisson, [était] la crainte de la joueuse defzûfee.n); 00 071 002 (le terme désigne le choléra plutôt étant donné l'emploi adjectival ainsi que le verbe évocateur que nous n'avons que la douleur de cette &&on jamais observé en présence d'un lexème de la douleur : K B i a m r@ &XV, q h nouhvB&q ~ ~ &n, &Y& &mc@ i g n&a XO&QM& & xe~qpayhg,...» « Dans le cas de B k le lutteur, bon mangeur de nature, il Iui arriva de tomber dans les affections cholériques après avoir consommé des viandes,. .. D); Ep. W : 05 004 001 (le mot s'insère dans un aphorisme médical où le a mai n correspond mieux que la cc douleur » étant donné le r@n&r c Guérison par le contraire, non caractère plus général de celui-là :(c ''Iqr[q &vn'voov,& &OYOE% pas en accord avec le mal. D); Ep. KT: O0 003 022 (ie terme renvoie clairement à une affection, soit I'amnésie 16 ?r&, 068'*jy/&. D <c et lui-même avait évoquée plus tôt dans la description : «xa;a h & conscience de cette affection [amnésie] et pas même [cela] ne lui échappait »). 227 Même le voisinage du substantif soufFre d'imprécision étant donné i'emploi de pronoms-adje& qui ne se rapportent pas à un référent particulier mais p d o i s à une série de manifestations ou à des observations faites précédemment. Voici les huit occurrences verbales outre lYexempIecité plus haut, la plupart sont concentrées dans le cinquième livre des Epiamies :E p I : 00 050 003 (verbe à l'aoriste de I'indicatif actif et qui se rapporte vaguemeut aux paralysies : «TOv B9~d6vrwv O; pdv W Ix ~ e draAarrrwewvryy ohv 6 na3 d r Ù X A ~ ~ nt eai p v , xa; 6 Ap;W,u, rraeaAv3Évr~ga h @ ,mihou njv GE@+ &cp&qot, &abano7 &rma ~m&ov roko fiurornp «Parmi les individus qui toussaient, les uns peinaient avec leurs bras, comme l'enfant qui tordait des sarments ainsi que Ie fïIs d'Amyntas, tous deux eurent seulement le bras droit paralysé, iis cessèrent [de tousser], ensuite, en toiissant, ils subirent cela n); Ep. V: 00 006 004 (verbe a l'aoriste de l'indicatif actif et qui se rattache aux maNfestations précédentes :borborygmes et douleur non ciblée : axai & wyOMI T& mria re[&i+7 xai ~eivughyÉvocro p r à sljv ~ e W roc m moibu, ~ 7 ' 0 6no% raMÙ r o k o &raopv. u « e t lorsque la nourriture prise, était digérée, [et que] du temps s'était écoulé après fa consommation de la nourriture, il resseniizit la même chose, peu de temps après. D); 00 016 009 (verbe à ~ au participe qgi, pour sa part, rend clairement le sens de K subir, éprouver ». En outre, dans un passage, une opposition sémantique surgit entre le verbe et Le terme marquant, une fois de plus, une douleur spécifique. En contraste donc, le verbe vague ne s'accompagne pas de son substantif. générique et préfêre L'autre lexème plus précis pour désigner les douleurs relatives à une structure : a A Oeniades, L y m subissait les mêmes arztres maux, et les douleurs ne se répandirent pas beaucoup dan'; Iajambe, le pus ne survint pas »- En somme, à l'image du lexème Azhq qui connote pour sa part la tristesse, le primitif na05 subirait aussi une démotivation dans la sphère notionelfe de la douleur pour adopter une acception plus générale en langue médicale. Pour l'heure, nous ne pouvons adhérer totalement a la position de D. B. Moms sur la conception de la douleur, cependant nofie interprétation de la notion exprimée par n&og s'harmonise bien avec sa réflexion: From the time of the ancient Hippocratic Wntings, pain as held the clear and secure of a syrnptom In effect, Western medicine has understood pain as more or less readable inscription that the &ïHed physician might interpret for its revelation about processes hidden deep within the flesh. Pain on this view is a message composed, sent, and delwered by illness nW. K status I'imparfait de l'indicatif actif et qui se rapporte au phénomène de gonflement douIourew :«&maX~ 8È raika éd & p& & v . rjjS i~ ~ q d lrae$% j ~ , ô.. xar' És T& tiero-rqà 4 or&,uu- » << ii éprouvait cela surtout du côté droit de la tête, et te godement passa aussi du côté gauche. >> ); 00 043 005 (verbe à l'imparfait de l'indicatif actif et qui se rapporte à la nuit); 00 099 001 (cette occurrence est commune avec celle en Ep K'7 :00 030 001; verbe à l'aoriste de l'indicatif a& et qui se rapporte probablement à une douleur ventrale étant d o ~ leé siège de l'affection mentionné plus tôt : K Y) 8; N ' d i s d w ; ~ & u h g r a k ' &raqyu.» « NéapoIis [reçut] semblablement un coup, et souf£iit les mêmes maux a ); 00 026 015 (nomina* masc., sg., au présent du participe actif et qui se rapporte au déroulement du procès de l'action : <<&UTU & o'&%g rr&wv, o p 5 o6x & &%XE& cm$@ar~ K même si tout avait été convenabkment fah pareillement, il semblait ne pouvoir être sauvé. >> ); 00 008 004 ( d a a neut., sg., au présent du participe actif et qui se rattache au déroulement du procès de l'action : «&axa 8; &w&, xai u~xuagT~OQEB&A~TO, xai i~pAE,8~0ptFro~ xai ~ O X E E&&Y yh~c&ar ~ a k &aq o v r r . » << il buvait des évacuants, on Iui appliqua des ventouses, on le saigna, et son état semblait s'améliorer par l'action de ces choses. D);00 007 015 k é n i e neut., pl,, à l'aoriste du participe actif: «...,~ a k a m&v gu &en É ~ ~ K E E Yâu 6yr& y&v&9ar0 » «...il semblait que si ces opérations avaient été Etiquées à temps, @epatient] aurait recouvré la santé na santé serait nirveme]. >>) . Ep. Y:O0 008 001. 2~ D.B.Monk, The C u b e of Pain, Berkeley and Los Angeles, University of California Press 1991, p. 74. Chapitre IïI Eacde sémantique du wcabuIcrire de la douleur t atllulwse pardiamatî~uedes désignations des référents sélll~nti aues. - Ce troisiéme chapitre rassemble les résultats de l'analyse componentielle paradigrnatique. En effet, elle révélera les différents référents sémantiques ou (( symptômes linguistiques >> selon la terminologie de Kurt Baldinger. Cette optique paradigrnatique vient compléter la perspective syntagmatique étudiée précédemment et annonce également le portrait conceptuel de la douleur qui se forgeait alors dans l'esprit des auteurs des Epidémies. Pour chacune des f d e s lexicales signifiantes et fonctionnelles (&v/, et 7r&05), nous nous pencherons sur l'observation même de la douleur par les médecins. Elle peut être directe ou indirecte; elle peut se rapporter au corps ou non. Dans le cas des observations directes et qui portent sur le corps des patients, nous nous interrogerons sur la localisation et le découpage de l'espace corporel effectué par les médecins. Nous pourrons alors dégager les référents paradigrnatiques qui achèveront de dessiner le profil sémantique de ce champ lexical. Les observations douloureuses relatées dans les divers passages des Epidémies procèdent parfois d'une observation indirecte. En ce sens, l'auteur qui avait recourt à cette famille lexicale (cf. annexe B) dans sa monographie n'appréciait pas toujours de visu l'indice de la souflixmce. De tels témoignages indirects s7expIiquentpar diverses raisons qui relèvent, pour la plupart, d'une intention rédactionnelle divergente. Certes, les lexèmes peuvent figurer dans une observation rapportée au médecin ou dans un diagnostic douteux' mais un te1 emploi e des auteurs qui signdent généralement s'ils s'avère rare si nous nous fondons sur la b o ~ foi furent e u x - m ê ~ t e m o u i sdes observàtiow décrites. Ainsi lès médecins hippocratiques usaient p d o i s des lexèmes de la douleur, et plus spécinquement peut-être pour exprimer des réflexions déductives ou analogiques qui s'articulent en propos généraux ou collectifs, en illustrations d'aflections (ou ensemble de signes) avec un ou plusieurs exemples concrets3 ainsi qu'en avis médicaux de type aphoristique4. Cet effort de généralisation, de rapprochement, de comparaison et de constitution d'ensembles de signes témoigne de la tendance de I'observation chique à transformer les signes en une entité nosologique, bref en un concept qui prendra le nom de maladie. La famille lexicale de 2 ÿ M 7 se retrouve fiéquemment à l'intérieur de propos généraux5 et dans le cadre d'observations collectives6 notamment avec les constituîions décrivant les patients de périnthe7 et de 'I'hasos8. Ailleurs, nous remarquons sa présence dans des principes 1 En Ep. V: 00 021 003,l'auteur utilise le verbe grec ü paraître B ( ~ O K & U )pour rendre son doute voire son scepticisme sur des informations médicales qui lui fixent transmises (état malsain des intestins et cavité ventraie emplie de sang), 2 Exception fàite de l'absence d'occurrence dans Epidémies LU et d'une occurrence unique dans Epidémies VII. 3 E;D. II : 02 023 002 (gonflement de la rate) ; 06 010 003 (pronostic sur rapproche de la mort et de douleurs violentes) ; 01 009 002 (description des types de hernies) ;Ep N : 00 041 008 (a propos des dépôts hvorables) ;00 001 005 (à propos des incisions et des gectiom des individus incisés) ;00 013 003 (à propos de quelques cas de stupeurs et de f i k e s erratiques) ; 00 020 007 (à propos des paroxysmes) ;00 023 002 (à propos des fièvres avec engorgements) ;Ep. V: 00 073 014 (à propos des fièvres sudorales). 4 Ep- M : 01 005 001 (avis thérapeutique pour les c#ectiom rénales) ; 02 001 008 (procédés thérapeutiques et conseils généraux) ; 02 005 001 (ïhterrogations du médecin à propos de l'influence sur les symptômes et les directions des dépôts) ; 03 018 004 (opinion de i'auteur sur les pratiques du médecin Hérodicos). 5 Ep U :03 008 001 ;01 006 006 (propos sur la marche des maladies) ;Ep. V: 00 008 001 (flection dans la région de la hanche) ;Ep. W :06 005 005 (remarques pathologiques diverses notamment sur le principe de la substitution des maladies) ;08 019 002 (mention sur les saisons) ;01 001 002 (q@ections utérines qui gagnent les hanches chez Ies femmes avortées) ;07 010 004 (à propos des dodeurs rénales) ;07 001 051 ;Ep. KT : 00 056 001 (à propos des gens qui s o m e n t à la tête)). 6 Ep. 1: 04 007 001 (majorité de patients par rapport à ceux qui montrent les symptômes les plus violents) ;0 1 001 019 ;01 002 031 ;02 010 021 (enfants fiévreux et atteints de sfrmgwie) ;Ep. N : 00 020 027 (malades biIieux par rapport à la position des Pléiades) ; 00 013 004 (comparaison entre s e ~ t e u r set malades sans précision de statut). 7 Plusieurs exemples se situent dans le second traité des E@idémrés: 03 001 015 ; 03 018 005 ; 02 010 001 ; 03 001 040 (femmes so-tes de Périnthe). Cf aussi Ep. IV: 00 045 020 (deux observations sur les fièvres de Périnthe). 8 Des remarques générales incluant l'indice de Ia douleur se retrouvent fiéquemment dans Ie premier traité des Epidémies : 02 012 002 (fiévreux de Thasos) ;02 012 008 (fiévreux de Thasos) ; 03 020 002 (fiévreux de Thasos) ;01 001 025 ;02 005 005 (fiévreux de Thasos). aphoristiques qui stipulent à titre d'exemple, que la douleur est un procédé de guérisong.Nous notons également le lexème ainsi que ses dérivés et composés dans des propos généraux portant parfois sur la douleui elle-même1' ou encore dani le cadré de conSidérations thérapeutiques telles les applications de la ventouse ou des errhins" par exemple. Cet usage divers et multipIe confere au terme une valeur quelque peu générahante. Par ailleurs, en dépit du fait que la douleur relatée soit, en règle générale, le hùt d'une obsenration visuelle et directe, elle n'est pas toujours décelée à partir de l'espace corporel. Bien évidemment, le corps demeure la source première de I'accomplissement de la douleur, mais celle-ci caractérise quelquefois l'état nocturne du patient, traduit par la qualEcation de la nuit: a GY.;/&qv ~ ~ & vv h m , 62 &&Gro. D [il était] plus valide le jour, et il souErait vers la nuit »12. NOUSrelevons également les termes tantôt au côté d'une affection telle la dY~enfe~ie13 tantôt au côté d'une manifestation << psychosomatique N comme I'anxiété ou le délireI4. Malgré tout, force est d'admettre que 66uul] fait surtout référence au corps en tant que lieu d'expression car les livres III et N des Epidémies ne contiennent que des référents corporels. Cela dit, la famille de 68hq montre d'importantes imprécisions quant à la localisation du siège de la souffrance sur le corps des patients. N~anmoins,nous ne pouvons prétendre que les lexèmes rendent une douleur vague et générale étant donné Ia quantité considérable d'occurrences qui se rapporte à un référent obser~é'~.Ainsi, nous dénombrons près de 60 9 Nous retrouvons ces avis médicaux essentiellement dans le second traité des Epidémies : 05 002 003 ;05 009 002 ; 05 021 002 (pour Ie soulagement de l'épilepsie) ; 06 025 002 (pour le soulagement des douieurs des parties supérieures) ; 06 026 003 et 06 026 003 (2' occurrence; douleur aux jambes d o u cfysenterie indolore Our soulager un iléus) ;06 005 004 . Ep. FT: 01 007 001 (à propos des caractéristiques vagues des doulews) ; 06 013 001 (i propos des douleurs de mauvaises natures ainsi que de leur traitement) ; 03 020 001 (perception de Ia douleur en tant que srgne et point de départ de h maladie) ; 07 011 001 (a propos de la progression des douieurs et de leurs diiérences temporel1e.s)II Ep. IT : 06 024 001 (ventouse) ;Ep. W : 00 040 001 et 00 040 002 (emhins, soit un << évacuant nasal » bhéralernent à base de grains de poivre) ;Ep. KT : 06 O01O 001 (enhuis). Ep. P7.I :00 057 006.Cf.aussi Ep. KT :00 005 012 (indolence nocturne, sens incertain). l3 Ep. II: 06 026 003. Ailieurs, il serait peut-être question de la douleur d'un dépôt au côté gauche mais le sens reste obscur en Ep. W :00 023 002. 14 Ep. V : 00 042 003 (a anxiété D soit &ru&); Ep. :O6 005 005 (délire); Ep. Y17 : 00 01 1 024 (délire). 15 En effet, nous comptons tout de même plus de 170 occurrences où le lexème renvoie à m réfërent explicite. ' occurrences pour lesquelles le référent reste ambigu et dont la traduction repose à la vérité sur une déduction opérée à partir du contexte situationne1 ». Ces incertitudes prennent surtout place dans les cinquième et septième livres des Epidémies a l'opposé du premier groupe des écrits, Epidémies I et 171, c p i renferme, pour sa part, les désignations les plus précises. De tdles incertitudes adoptent différentes formes comme les emplois anaphonques16,I'absence apparente de référent17 oy au contraire, la présence de multiples référents voue même des références obscures à la totalité du corps qui noient le sens des lexèmes dans une valeur généralisante's. Cependant, l'hésitation marque surtout les désignations des référents corporels'g et plus particulièrement les structures qui voisinent les régions abdominale (ventre, bas-ventre, ombilic, ffancs) et i~testinale~~. Cette difficulté s'explique en partie, du moins, par l'état lacunaire des connaissances mddicdes anatomiques externes et, plus particulièrement, des structures anatomiques internes à l'époque classique. Nous ne serons alors guère surprise de constater que %vq fait souvent référence aux a régions » corporelles sommairement découpées au niveau du torse par les lieux dénommés par les médecins hippocratiques: poitrine (-90~)~', hypocondres ( h t o ~ o v 8 e ~ aflancs ) ~ , ou - 16 - - - Citons ici les mentions dans Ep. II : 03 O04 005 (03 004 002) ;Ep. W : 00 004 002 ; 00 012 004 ;Epm: 01 005 002 ;Ep. KY: 00 O05 012 ;00 093 004 ;O0 097 008 ;00 097 015. 17 Ep. Il :02 010 001 (effort de description K symptomatique>> des douleurs les plus violentes) ;Ep. IV:00 040 001 ;Ep. KT :00 O 1 1 024 (élément de comparaison) ;00 083 003 (état nocturne du patient peut-être), I8 NOUSregroupons également ici les sens de valeur généraie (par ex. corps entier) qui ne permettent donc pas d'identifier clairement un ou pIusieurs référents : Ep.II : 06 010 003 ;Ep. V: 00 010 002 ;00 023 004 ;00 083 007 (occurrence commune en Ep. W :O0 088 008) ; O0 007 006 ;Ep C12: 06 003 001 ;Ep. PT1 : 00 050 008 ;00 083 014 ;00 084 017, 19 Citons ici Ep- W :00 052 005 (dent) ;00 012 003 (oreille gauche) ;Ep. V :00 025 002 (contexte de c o k parties génitales) ;00 025 002 (2' occurrence, contexte de colt, parties génitales) ; 00 025 003 (contexte de colt, parties génitales) ; 00 025 005 (contexte de coït, parties génitales) ; 00 025 004 (contexte de coït, parties génitales) ;00 075 002 (contexte d'entorse, pouce) ;00 017 002 (membre viril, appareil urinaire, vessie) ;00 074 004 (doigt) ;Ep. ?TI:00 005 012 (oreille) ; 00 057 006 (tête) ; 00 005 004 (tète, oreille) ; 00 005 O17 (tête, oreille) ;00 003 034 (tête, oreille). 20 Ep IT :02 022 002 (ventre, rate, contexte de grossesse); Ep. W :00 041 008 (siège, ventre) ;00 004 002 (poitrine, ventre) ;00 042 004 (bas-ventre, tension) ;Ep V : 00 032 002 (ventre) ;00 006 002 (ventre) ;O0 010 002 (af/ectionintestinale, corps entier) ;00 011 013 (ventre, parties génitales) ;00 021 003 (contexte de blessure au nombril) ;00 042 008 (ventre, région intestinaie) ;00 073 014 (ventre, région intestinale) ;Ep. V :00 001 003 (contexte de i'af/ecfion, bas-ventre, nombril) ;Ep: O8 029 002 (contae d'ingestion ahentaire, région ombilicale, ventre) ;Ep. W :00 005 009 (ventre, oreille) ;00 O05 025 (ventre, oreille) ; O0 016 004 (poitrine, hypocondre, côté) ; 00 052 002 (ombilic) ; 00 098 004 (côté gauche) ; 00 098 007 (côté gauche) ; 00 001 015 (ventre, rate, flanc gauche) ;00 097 01 1 (ventre, ccrrdial'e). 21 Ep. V:O0 014 007 (& O?&& xa; r& v k o v ») ;Ep. VU :O0 025 004 ;00 009 01 1. Ep. 1:04 008 013 (distension, godement) ;04 0 13 011 (godement) ;Ep. iI :03 001 015 (hypocondre droit) ;Ep. ID: 17 013 014 (godement de I'hypocondre droit) ;Ep. IV:00 020 007 ;Ep V: 00 020 005 ;Ep. Va:O0 089 006. " et hanches (hyy'k))".Les autres occurrences expriment de façon sporadique côtés d'autres aires qui ne forment cependant pas de schéma corporel précis. De fait, nous notons les lieux dessinés par les tempes (xe&2cp05)*, le dos ( v 6 r 0 ~ )le~ ~ bas-ventre , '(eeov)n, les parties inférieures (x&u X w e i ~ ~ ~ et ~ vle) wrps Z 8 entier ou le << reste N du corps29.Signalons que dans le cas de la référence à la totalité du corps, cette dernière sous-entend toujours un état indoient, En ce qui a trait aux structures proprement dites, la famille lexicale revêt un aspect plus « physique » avec une connotation « lancinante » car cette dernière démontre une nette prédilection pour les sfmctrmzs anatdques « externes D ou apparentes. Bien évidemment, nous reconnaissons les limites du savoir médical des auteurs des Epidémies qui possédaient sans conteste une connaissance plus fine des structures visiles étant d o ~ l'absence é de Ia pratique de la dissection humaine pour fins médicales. Sans compter que leur méthode de reconstruction de I7invisibIereposait, de façon analogique, sur I'observation du visible : (< Ils ont dû reconstruire les structures internes du corps humain soit à partir de ce qu'ils voyaient ou palpaient par un examen en surface, soit à partir de ce qu'ils observaient dans desdissections d'animaux »30. Néanmoins, compte tenu de la variété et de la quantité d'occurrences qui se Il s'agit du référent de type K région corporelle » le plus fiéquent :Ep 1:04 005 03 1 (lourdeur) ;Ep. n: 03 018 005 ;Ep. 17 008 003 (godement du côté droit) ;Ep. N :00 001 005 (~c&ueoU mi m@o5)>) ; Ep n:02 005 001 ;03 O18 0û4 ;06 005 005 ;Ep. Ml :00 012 001 (côté gauche) ; 00 039 003 (côté gauche) ; 00 048 002 ;O0 054 001. 24 Ep- 1: 04 010 021 (hanche droite) ;Ku. 17 : 05 011 002 ;Ep. IiT : O1 003 051 (hanche droite) ; 17 002 017 (hanche droite) ; 17 009 016 @anche droite) ;Ep. V :00 031 002. 25 Ep DZ 01 003 002;Ep. O0 019 007. 26 Ep. IV:00 025 013 ((& v&a, & x @ a p ) . 27 Ep- iV :O0 042 004. 28 p. n :os 002 003. 29 Pour la totalité du corps, c f Ep. I W : O0 005 008 (iidolence) ; 00 083 003 (indolence) ; 00 083 014 (imdoience) ; 00 084 017 (imdodolence). Pour les K autres structures D, cf. Ep. VI: 07 01 1 001 ( « a o r < r r N, en compagnie des référents côté » et K poitrine »). 30 h4. D- Grmek et B. Fanthi (dir.), Histoire de la pensée médicale en Occiaknt, tome 1 : Antiquité et Moyen-Age, traduction de M. L. Bardinet Broso, Seuii, 1995 (1993), p. 54. Pius loin, les auteurs traitent de la méthode interprétative qui était également utilisée par les médecins hippocratiques : <tPlus élaborée que cette méthode analogique est çe que l'on pourrait appeler la méthode interprétative. Eile ne consiste plus à reconstruire I'invisiile par la transposition analogique du visible, mais à décrypter l'invisible par l'interprétation de signes visiles. En effet, selon l'auteur de l'Art, l'intérieur du corps, tout en étant invisible, laisse échapper des signes visiiles, tels que « la clarté ou la raucité de la voix, la rapidité ou la lenteur de la respiration, l'odeur, la couleur, la ténuité ou l'épaisseur de tous les flux qui ont l'habitude de sortir par les voies où l'issue leur est offerte ». Le médecin prendra ces signes comme critères d'évaluation pour juger des lieux affectés et des maux subis. Il sait même provoquer ces signes artificiellement quand ils ne sont pas révélés par la nature D (p. 58). 23 m: rapportent à ce type de structure, il est aisé de voir en une douleur, non pas sourde et indistincte, mais bien une douleur expressive, évidente et aiguë malgré certaines difficultés de localisation. Ce prof2 concorde bien avec la description syntagmatique dépeinte plus tot Cette douleur n'est pas celle à laquelle le patient s'habitue ou qu'il apprivoise, eIle n'est pas non plus latente. Il s'agit d'une douleur qui saisit, qui alarme et qui stigmatise par une sensation cuisante ou une émotion pénible mais non empreinte de tristesse. A ce propos, l'auteur du traité des Epidémies VI note une observation dont la simplicité soulignejustement le caractère habituellement flamboyant de ce type de douleur: <<??a I(eav&i, ai darai 6 ~ ~ c , &xeai'- » c A Cranon, les anciennes douleurs [sont] fioides 2'. Ainsi, en concentrant les références structurelles anatomiques externes, nous pouvons dessiner avec force détails l'ensemble du corps humain depuis la tête jusqu'aux orteils3' avec une attention spéciale à Ia tête E XE^&^)^^, au cou (rpi.mA~ç)34 et aux (O&, &TL; type d'af5ection propre aux Epidémies 1 et LU) ainsi qu'aux jambes ( ~ x É ~ u et) aux ~ ~ pieds (7robS, 768~~)~'; bref aux parties supérieures et inférieures extrêmes du corps. En outre, précisons ici que ces référents s'avèrent désignés par des termes nuancés tels %n&vos ou rqrw8wiv, lesquels ajoutent à ta vivacité de la douleur. 31 '* Ep- W :O1 007 001. Pour les yeux 6@ (& a.&, 6p3a;icloi OU o " ~ )m , sujets à inféctioq cf. Ep. 1 : 02 005 005 ( 6 8 ~ ~ 6 6;~Ep. ~ slT: ) 03 001 040 (66vvcj6~~~) ; Ep. 01 003 053 (ad droit) ; 17 012 013. Pour les dents (66065, O&TES), C f Ep. Y :O0 100 001 ;Ep. PT : 06 013 001.Pour les gencives ( o h u , o h ) , cf Ep- P OO 069 001 ( É ~ & v o u Pour ) . les épaules (&ps, &pl), c f Ep E O2 O22 002;Ep- D. O0 092 001.Pour le sein (pz&, c.€ Ep. 00 003 002 (sein droit). Pour les mains et les doigts (XE@EG, 8 h h 1 ) ,C£ Ep IV: O0 025 Pour les testicu1es (6&1$, gmr~g), cf 014 (et les bnrs a xai ,@axt?ova D); Ep- i? O0 075 002 (pouce, &rw6Uyo~)). Ep. 1:01 001 025 (inflammation). P o u les cuisses @r&, pqp;), CE Ep. In: 01 003 015 (indique la direction du mai). Pour les genoux ( y o h a ~ a )cf, &. 01 003 035 (et la partie inférieure des jambes curai m&ag », E'nhhva);Ep. V[r: O0 047 016. " Ep. 1 :04 011 017 (lourdeur);Ep. P.1: 01 005 003 (&r&vov, lourdeur) ;Ep. V : O0 085 001 (mention du délire) ;00 012 006 ;00 012 001 (snero6W~~); 00 012 003 (mem8uvo,");Ep. FR 02 013 001;Ep. VU:O0 005 002. 34 Ep. 171 : 17 004 004 (iourdeur) ; 17 014 004 (lourdeur au cou et à la tête) ;01 005 015 ( d m h g ) ;Ep. Y:00 068 002 (imi&vov) ;Ep. m1:O0 112 004 ;00 035 018. 35 Ep. 1 : O 1 001 019 ;03 020 002 (gonflement) ; 04 010 017 (godement) ;Ep. D : 03 004 007 ; 03 003 006 ;06 024 001 (mero~u&q);Ep. IF 00 020 024. 36 La plupart des mentions se concentrent dans le premier traité :Ep- 1: 04 003 018 (Cru6;Vq); 04 005 027 ;04 010 018 ;04 012 018,AiUeurs, nous repérons Ep. Il :06 026 003 ;Ep. V : 00 008 001. 37 Ep.1:O4 009 001 (gros orteil) ;@. Di: 17 007 015 ; I7 007 018 ;17 007 020 ;Ep. IV:00 025 013 ;00 048 002, Ces structures se retrouvent d'ailleurs dans la majorité des trajets de la douled8; la tête3' et les hanches4' servent souvent de point de départ et l e cou de jonction sensible. De tels déplacements s'effectuent généralement depuis les parties supérieures vers les parties uiférÏeures et les régions corporelles côtoient les structures anatomiques externes. Les structures anatomiques intemes n'apparaissent que très rarement dans ces circuits; les médecins traquaient vraisemblablement cette douleur en surface parce que plus signifiante. D'ailleurs, I'effort de précision des médecins concernant les structures anatomiques internes se dévoilent a travers I'usage des prépositions qui traduisent mieux « la région de » ou la direction de la douleur. Nous retrouvons effectivement des prépositions de lieu - me; (autour de), 1rg6g (en venant de), (vers), (depuis) - qui corroborent, dans une certaine mesure, les connaissances anatomiques intenies imprécises et morcelées de I'époque. Indiquons I'effort de différenciation en ce qui a trait à l a région abdominale avec trois désignations propres : ~ 38 ~ t (estomac), ~ ~ ' xod;T42 (cavité ventrale), yan&43 (ventre)'? % Nous donnons les dÎérents trajets observés (les dénominations des structures sont ceiles mentionnées plus haut) :Ep V :O0 059 O01 :~~ou~&&<-T@&&v, Ep Y: 00 013 008: yam'e (&ka) ( ~ e n n e ) - / ~ ~ a - ~ ~ o v p&umx; Ep. V: O0 027 006;Ep- KCt O0 093 002:xh$tz (c1avicule)-nhu& Ep. l?Z 00 047 006: L % Y T ~ m&a; Ep. K E O0 009 008: &og-pa& Ep. YII: 00 043 017: pzq&as ( a i s s e l l e s ) - i r - ~ i (et éventuellement les jambes); Ep F7Z 00 044 002: &ue06-&npzhg (rein ou hanche); Ep. T/n: 00 098 002: & u ~ o ~ - r e a x ~ u - & o v ,Ep00 096 003: p & q ~ ~ v o v(partie supérieure du dos, entre les épauies, dos)&&v (rachis). 39 Ep- 11:01 011 002 ;03 003 003 ;03 003 003 (2' occurrence) :x~p&q-&~-&~oC(Ie deplacement peut également se fàire en sens inverse) ;Ep. L7: 03 004 002 : x & p ~ q - & p d b r t l v( o m o p l a t e ) - & ~ o ~ ~ ~ (fiont); Ep. VZ 03 O20 O01 % ~ c p ~ q - i ; r o g - n ~ u Q o ~ - ~ ~ ~ ~ e(aines); ~ - ~ o uEp. ~ i ; i vOe0 ~005 007 X E Q ~ T &os; ;Ep. m.00 088 006: K E Q ~ Ep. ~P .00 ~ 057- 001 ~ x~pc&q ~ (~ r o~ & ~ r h ) - ~ ~ a ~ ~ u - ~ g 6 ~ ~ (jonctioncou-tête)-xoeuqnjv (sommet de la tête)-xeoi&os (devant de la tête)-08s; Ep. O1 001 002: & ~ y ~ & 00 083 003:x @ & a ~ u - x ~ ~ a h q - r @ 6 ~ h &~d%v ~ - x ~ c(demere p ~ q de Ia (bregma)-fim~~&v(utérus); Ep. tête)-mou&&p (vertèbre). 40 Ep. II : 04 005 003 ;Ep-N : 00 013 003 ; 00 020 027 : iaXiov-odog; Ep. 11: 05 009 002: iq;ov0xao5-&y5 Ep. ZT: 06 025 002: /q;ov-yoha~a;; Ep. ?l O0 007 001: &;ov-~ou/%va; Ep. F? O0 007 007: /~~ou-x~Wyllv-,i3ov~Ovaa 41 Ep I : 04 005 016 ;Ep V :00 018 003 (sens de K haut-le-cœur D) ;Ep. V :00 080 004 (ne;@. 42 Ep.~:00045020;Ep.V:00018009;00020010(~). 43 Toutes les mentions sont situées dans le cinquième traite des Epidémies : 00 017 005 ;00 043 003 (ib ; 00 061 003 ;00 042 002. 44 Mais ici la polysémie joue entre les termes ya& et x o d h Pour sa part, P. Chantraine conclut a l'absence de terme spécifique dans le Coqms h i p p o ~ r ~ q u pour e dMgner L'estomac. Ah& le philologue affirme que le caractère mal défini et vague du sens de y a h e apparaît dans les emplois les plus Eéquents pour désigner le ventre de la femme. Parfois, il survient en concurrence avec le terme xo&q (cavité qui peut également Nous relevons la même difncdté polysémique dans le cas de la désignation des reins avec les sens confus de 6cq~fio54~ et, apparemment plus spécifique, de ~ q 7 ~En 6 revanche, ~ ~ . la gorge (&u& gosier, la vessie ( x ~ I T T I ~le ) ~ ~foie , ($kae14' et la rate (df~)*~ semblaient clairement délimités dans l'esprit des auteurs des écrits médicaux Curieusement, il n'y a aucune mention de ce genre de structure dans le dernier livre des Epidémies. Par ailleurs, cette famille lexicale renvoie de façon notable à des référents de nature autre que structurelle. De fait, 68hq désigne parfois des affections ou des phénomènes assez généraux51 imputables parfois au déséquilibre des humeurs tels les écoulements d'abcès (&jYpa)",les gonflements ( b p a , o%puf3 causes par les engorgements de dépôts dans les hypocondres notamment les tensions (&WI~, k a r @ , les duretés ( d & w , u a , tumeurs. hernies)", les expectorations (~CIU'EAO~]'~ et les évacuations urinaires et fécales57. - - - traduire Ie thorax et I'abdomen) dans les manuscrits. P. Chantraine ajoute à ce propos: << Le mot [ y a h e ] est attesté de façon assez vague Iorsqu'il s'agit de troubles digestifs parfois à côté du mot XOI& parfois avec une variante xodh dam une partie des manuscrits; on est le plus souvent conduit à traduire par « ventre ».(...). Le mot yum& peut s'employer en corrélation avec d'autres termes plus précis. »; dans P. Chantmine, Remarques.-., p. 38-39. Ep. 1 :04 007 001 (lourdeur, &&vov); E& i E 01 011 003. 46 Ep. ET: O1 005 001 ;07 O10 004 (7h5 m p e ~ r u c ~ ) . 47 La douleur associée à la gorge semble particdièrement cuisante à en juger par le Iexème & ~ W ~ U employé dans les deux cas a IyintérÏeurdu premier livre des Epidémies: 04 005 035 et 01 002 031. 48 Ep. IV r 00 042 005. 49 Ep. IU :17 013 003 (me;). 50 E ~II: . 02 023 002 (&) ;E ~N: . 00 013 004 ;Ep- M :O6 004 004 ;O6 015 001. 51 Citons en exempIe les diffi;cultésrespiratoires ou àjspnée souffle) en Ep. V : 00 042 005 et les dépôts d'humeurs ou son absence (&re&ppayconcentration, dépôt) en Ep. K7 :00 084 007. 52 Ep-IV:00 003 002. 53 Le référent E r a w rend généralement les gonfiements des hypocondres en Ep. 1:04 O 13 011 et Ep. III: 17 013 014; mais aussi des oreilles en Ep. 1: 03 020 002. P o u . sa part, oi;h7pz, exprime respectivement un O0 026 013. godiement indolore aux oreilles et aux yeux en Ep. ?J 00 016 007 et Ep. 54 Ep. 1: 02 012 008 (mkau-tg)et Ep. It : 03 008 001 (&ams7 à propos du flanc). Les tensions sont énéraiement localisées au niveau des &tés, des hypocondres. En ce qui a trait au t u m w s et hernies, nous avons emprunté cette traduction à E. Littré puisque que ces affections sont souvent exprimées en grec ancien par le recours aux pronoms anaphoriques ou Ia répétition de i'arîicle par exemple. En outre, la plupart de ces duretés se révèlent au moyen de mots particuliers appartenant à la famille lexicale, sans doute pour accentuer la douleur .Pour les tumeurs7cf. Ep. N:00 020 024 (~&YC%S) ; Ep. Y :00 059 001 (imdolence) ;O0 068 002 (&rh&uov) ;Ep. KU : 00 003 013 (o'&u&a). Pour les hernies, 6. Ep. IT: O1 009 002.Pour d & w p y 6.Ep. N:O0 038 002 (&~i;i&~) et O0 038 004 (o'8~6&5). 56 p. n : 01 006 006 (6&~w&v). 57 Ep. 1 : 02 010 021 (ogeu,urine) ;04 002 028 (<<u&t p~r'06hqg8#ru&&a » << il urinait avec douleur [de façon] mordante ».), enfin, Ep. VII :00 045 007 (déjections sous-entendues). (mG, B VO~ Nous remarquons également la douleur qui provient des injammatiom surtout oculaires58 traduite par les lexèmes. En plus de cette variété d'@%ectiom désignées, la famille de 68hq s'attache plus spécifiquement aux sensations de lourdeur @&05)59 et de douleur. Or, il est intéressant de constater l'opposition fonctionnelle qui existe entre le substantif %q compris comme une sensation douloureuse et le terme dérivé a yquz,perçu distinctement comme une @ection douIoweuse. Dans le passage qui suit, 6 8 h j décrit la qualité douloureuse de a y q p a et rend bien les propriétés habitueilexnent poignante et immédiate de cette douleur: « Ce type d'affection douloureuse suivait de très près la petite enfance, de Ia nature des écoulements, en forme de fisîules et nausdabonds, malgré d a , affection] était la plupart du temps indolore D. Enfin, ce référent nous fait songer à un passage qui atteste le caractère vraiment lancinant de cette douleur puisqu'elle se retrouve qualifiée, fait rarissime, par un adjectif de la même famille, ce qui révèle une sensations particulièrement cuisante qui s'imprime dans la mémoire du patient: 58 n est intéressant de remarquer ici que l'adjectif i6vvO&qs accompagne souvent les infianimations ophtalmologiques, lesquelles forment le dénvé 66a4&iar comme en Ep 1:02 005 005 et Ep. VI: 07 001 051. Nous repérons égaiement une autre expression de l'idammation en Ep. k 01 001 025 ( ~ h ~ v a i idammations aux testicules). 59 Le fi& devient tellement fréquent qu'il nous fait songer a un type de douleur parhculiere, une sorte de «lourdeur douloureuse» propre peut-être au premier groupe des b i t s comme en font foi les mentions ~ o;02 Y 012 , 002 (tête, mention de douleur) ;04 005 031 (flanc) ; 04 Nivantes :Ep. 11: 04 007 001 ( ~ ~ ~ reins) O 1i 017 (tête) ;Ep. EP.: 01 005 003 (tête, ~rrhbvov);17 004 004 (wu); 17 014 004. 60 Ep- VZI: 00 005 004. Nous retrouvons une nouvelle fois l'opposition douIeur/affection daas la même » « A ce phrase avec les lexèmes 6&q a x~paAaA'yiq:« rOn 6i 5 8m;MI $ 6uwj xei 4 x~pdaAyhp moment, la douleur était temile ainsi que la céphalagie [douleur a Ia tête] ». Cf. aussi le passage mentionné précédemment en p. 1: 02 012 002 : x Th mei x~qaA$vxa; . r & ~ A o v LiAmpr~xai @&z PT' &&qg ~"YEU m r e ~ ~ 6 %ai v Ev m e e ~ o k* » «Les douleurs vers la tête et le cou ainsi que la lourdeur accompagnée de douleur [surviennent] sans fièvre ou lors de fièvres ». « Dans le cas de Zoïie, [qui habitait] près du r e m p a à Ia suite d'une toux miire, une fièvre aiguë [survint] ainsi qu'une rougeur au visage, ventre reserre,, sinon @ ne rendait quel par nécessité kittré précise :« ne rendant qpe par lavement ou suppositoire »f, douleur au &té gauche traduit par « poitrine »], à l'oreille dans la même direction, de très forte intensité,,et à la tête de degré moindre [ pas autant] D, A notre sens, la douleur exprimée par la famille de 68hq constitue un signe dans son acception la plus large, dépassant l'étroite catégorisation du « symptôme », En effet, de la douleur exprimée ici, une nature signifiante transparaît car les médecins interprètent la douleur certes comme un signe annonçant une maladie, mais également comme un indicateur temporel, comme la composante d'une offecttion (notion qui se rapproche du « syndrome »), comme une force mouvante dont Ies trajets informent sur la marche des maladies, comme un principe de guérison D'ailleurs, en relisant les considérations thérapeutiques qui se rencontrent fréquemment dans les Epidémies, nous parvenons au constat que les médecins conçoivent la douleur comme un instrument remarquable et distinctif capable de foumir diverses informations pour mieux envisager le mal en termes de temps, d'intensité et de localisation. Il nous semble que la notion de la douleur permet aux médecins de concevoir le mal en tant qu'entité nosologique déterminée dans le temps, animée et variable en intensité. La douleur prend vraiment la coloration d'un indicateur, mieux d'un indice62. 61 Ep. LT :03 003 003. Dans ce passage, les douleurs forment vraiment i'indicateur qui permet certaines applications thérapeutiques en Ep. D.: 06 003 001 : « '06vviov +v * a r a xodhp x&a;e~cv, aïpros 82 xoiAhp &ate~it, xaikng, TQ,U& 9î&b15, &&, magui, q w 6 v wpd, &pO &v r$v f i a p i v &um, xai X U X E ~ V» * « Purger des douleurs la cavité la plus proche, ouvrir la cavité du sang ;cautérisation, incision, action d'échauffer, refroidissement, éternuements, sucs végétaux, là où Des douleurs] ont de la puissance, également du cycéon Preuvage de vin et de firine] D. " La famille de a 7 0 5 (cf annexe B) se prête moins à l'obse~~ation indirecte que la famile de 06v'yr. En d'autres termes, les dérivés et composés n'apparaissent que sporadiquement dans les réflexions et commentaires sur la soufnance qui ne concernent pas spécifiquement le moment cIinique ou le lieu corporel de l'expression de la douleur Ainsi, les termes de cette famille s'avèrent peu usités dans les observations c o ~ e c t i v e set~ ~dans les illustrations rnédica~es~~. La plupart du temps, cette douleur se réfëre à un a cas de malade » ciblé. En revanche, Ies avis médicaux, plus nombreux, se situent essentiellement dans le second livre des Epidémies à l'instar des quelques observations coIlectives et des rares illustrations médicales. Ces avis sont divers et traitent de Ia douleur (douleur de tête, d'oreil~e)~?de cerîaines mctions ou maux (luxation, spasme des doigts, cardialgie, accroissement du flanc, céphaalgie)66 OU encore de conseils thérapeutiques (traitement d'une fracture a la tête, a h i o n pour une accouchée f i h e u s e , conseils diététiques et observations des flectiom des yeux et des oreilles, stratagème trompeur pour la guérison d'un mal d'oreille)67. Presque toutes les mentions de l'ensemble lexical de a y o g possèdent le corps du patient comme lieu d'expression, elles ne se rapportent ainsi jamais à la nuit et très rarement à 63 Nous répertorions quatre mentions : Ep 1 : 03 025 024 (à propos des saignements des habitants malades); Ep. II :01 003 001 (a propos des infections autoninales à Cranon, ~ a g & d y $ ; 02 009 003 (à propos des malades préservés de la toux de Périnthe, Section r é d e ) ; Ep. V: 00 089 002 (observation coilective d'hémitritée et de cardalgie avec notamment l'illustration médicaIe du cas de la soeur de Diopithès). 64 Trois passages sont dénombrés :Ep. 2ir : 02 001 001 (patient non identifié, xue&aA~'>; 02 O 18 O01 et 02 018 001 (2' occurrence; femme non identifiée dont la coxalgie cessa durant sa grossesse); Ep. W : 00 007 023 (patient non identifié, souffrant de plusieurs mauq ~reoaA&). 65 Le contexte d e la douleur à Ia tête se révèle être le plus fiéquent :Ep. 1 : 02 012 001 (propos sur la douleur de la tête et d u coy mise en p d l e l e de la lourdeur, de la douleur et de Ia fièvre); Ep. II :06 030 002 $fouleur de la tête suite a un excès de boisson). Pour la douleur à I'oreilie, cf. Ep. II : 05 501 001. Pour la luxation spontanée, cf Ep. LI :02 024 004.Pour les spasmes aux doigts, cf. Ep. II :05 021 002. Pour Ies cardialgies, &. Ep n:01 011 001 (observation générale sur les fnssomements, les cardiaIgies, et les mélancolies vers la fin de l'automne). Pour l'accroissement du flanc simultanément a la douleur aux reins, d:Ep. :08 003 001 (notons que le terme h a & h « accroissement » peut également signiiier (c soubresaut D). Pour les céphalai'gres, cf Ep V7 : 01 002 002 (propos sur la configuration pointue du crâne qui peut engendrer des céphaIaIgrës); Ep. KT :00 064 004 (à propos des céphaalalgies dont Ies douleurs proviennent de l'utérus). 67 Pour l'os fracturé de la tête, 6-Ep II : 05 004 005 et 05 004 007, Pour 1 7 ~ s i o ncf, Ep. IT: 06 003 002, Pour les conseiis diététiques et les remarques sur les &&fions des yeux et des oreilles, cf. Ep. V : 00 058 002, POLKle stratagème Faussement thérapeutique, cf Ep. VT : 05 007 001. d'autres signes voire même à des Mectioon comme dans le cas de la f d e de 6&f8. sûr, nous retrouvons quelques problèmes de localisation dans h description Bien mais ces demiers trahissent, malgré tom un effort de référence (siège obscur de la douleur, endroit corporel vague) notable en ce qui a trait au ventrem. Enfh, les termes ne traduisent qu'occasionnellement une présumée douleur générale englobant l'ensemble du coqs71. De façon évidente, les lexèmes désignent comme aire corporelle, t'espace compris entre la poitrine et la région ombilicale72. Contrairement à l'ensemble lexical de 68wr) qui faisait preuve d'une certaine diversité référentielle voire même une préférence pour les extrémités supérieures et inférieures, l'ensemble lexical de a y o g s'attache davantage aux référents du torse. Nous ne serons dès lors guère surprise de constater que ces mots sont nettement employés pour désigner les structures anatomiques internes qui se nichent dans cet espace. " Nous ne comptons que deux passages explicites, soit Ep- 1 : 04 010 023 (à propos des matières qui Vy:00 006 007 (les borborygmes « douloureux »). 69 Citons en exemple Ep. ET: 17 O10 003 (3 s'agit probablement de maux d'estomac bien que le cœur pourrait faire figure de siège de la douleur dans cette cardialgie);Ep. N : 00 022 002 (T& JE&, probablement le côté droit); 00 041 005 (fum~actron selon E.Littré à la taille, iv n~vs6vl);Ep. V: 00 086 004 (douleur associée aux connilsions produites à la suite de I'introduction d'un serpent dans Ia bouche d'un jeune homme); 00 044 003 (il s'agit vraisemblablement de la bouche); 00 095 004 (il s'agit probablement de Ia poitrine); Ep. :00 059 013 (emploi ariaphonque probablement relatif ir la t d e et a l'hypogastre); Ep. JQT : 00 064 009 (employé avec l'adjectif b r ~ e u & douleurs probablement reliées a la matrice); 00 W 005 (emploi anapborique probablement relatif a la poitrine), 'O Ep. V :00 098 004 (emploi anaphorique probablement relatif au ventre, xoi.%q); Ep. JTI : 00 003 025 (iI s'agit probablement du ventre, yamre};00 062 005 (il s'agit probablement du ventre, xugfi); 00 003 015 (il s'agit probablement du ventre malgré Ia présence de G tumeurs parotides » moyennement douloureuses); 00 097 011 (empIoi anaphorique dont le contexte antérieur mentionne une dodeur au ventre). Enfin, nous ne retrouvons qu'une seule occurrence dont le référent semble absent en Ep. V: 00 086 004 (cinm&t). 71 Ep. 1:03 015 024 Çi s'agit probablement d'une douleur générale malgré la précédente mention de la lourdeur a la hanche et de la cessation du gonflement des oreilles); Ep. 27: 06 003 002 (à propos d'une accouchée, mise en paralièle avec la fièvre). Cependant, Ia totalité du corps est clairement exprimée en Ep. 11 : 05 O04 007. Le lexème traduit plus particulièrement le flanc, la hanche et la taille. Pour la poitrine (dlpaos), c£ Ep. V :00 103 001 (xa; &ve&); Ep. K E 00 109 004;00 002 025. Pour I'inlpocondre ( h r ~ O ~ 6 e t o vcf ) ; Ep. LT: 03 O11 005. Pour le flanc (d&v), cf Ep 1 : 04 005 038 (h&m); Ep. m. 02 005 006;Ep. UÇII:00 026 O01 (flanc droit); 00 040 001;00 050 009 (flanc droit); 00 083 002 (flanc droit). Pour la hanche (iqiov), 61 Ep. 11: 02 018 001; 02 018 001 (2' occurrence sous-entendue); 02 018 002;Eq. ?l O0 091 001; 00 091 004;Ep. W:04 004 7th 004 (hanche droite). Pour la taille (xevE'wv), d: Ep. IV: 00 041 OU5 (hdyÉw); 00 029 001 (« %ai 00 &6 K~~O%6 Yh y d v ~ « et quelque peu vers la région ombilicale inférieure »); 00 029 002;EpO0 052 001. Enfin, pour les aines @ovfi6ov~~), cf Ep- 1: 04 003 101 004. Pour la région ombilicale, cf. Ep. 011. causaient la douleur et non pIus les suppurations dans les oreilles) et Ep. " Ainsi, nous dénombrons deux fois moins d'occurrences en lien avec les structures anatomiques externes qu'avec les structures anatomiques internesT3.D'ailleurs, le troisième trait6 des Epidémies ne renferme aucun réfërent anatomique externe tandis que le dernier traité ofie la plus grande diversité référentielle. Néanmoins, soulignons que la majorité des écrits soulignent l'attention particulière que les médecins portaient à la douleur relative aux oreille^'^. Nous remarquons également le détail descriptif dans la désignation de la partie inférieure du corps -jambes ( C T K & ~ ) ' ~ , cuisse ~ , c $ ~ o ~genoux ) ~ ~ , ( y o k r a f 7 ,pieds (1r06~~)~* et talon ainsi que les articulations supérieures formées par le segment cou ( T & ~ ~ À O ~ épaule ) ~ ~ , (&05 )81 et clavicule ( d s b 82- Dans les désignations du groupe de &kyog, les stmctures anatomiques internes se démarquent au point de conférer, semble-t-il, un sens spécialisé à ces ~exernes~~. Précisons tout de suite la spécikité sémantiquement évidente qui se dégage des composés x a e & ~ y i 3 1 8 et 4 x ~ ~ d a ~ainsi y r que ~ *de~Leurs dérivés, entendus certes comme une douleur à la tête ou au ventre, mais également comme une affection touchant ces sièges a l'instar des conchsions de l'analyse syntagmatique de ces termes. Ces composés Iexïcaux se concentrent d'ailleurs dans le dernier livre des Epidémies. Citons ici deux passages qui iilustrent bien cette acception sémantique : n Nous avons repéré 20 occurrences en rapport avec les structures anatomiques et 38 qui se rapportent aux structures anatomiques internes » propres. 74 Dam le cas de ce référent, nous retrouvons ordiaaiement le lexème verbal & y h :Ep. 1 :04 010 023 (me9; p. LT : 05 014 001; p. IV:00 043 oos (na&); 00 01 9 012 (na&); p. ~7: OS 007 001;~ p PZ - : 00 005 002 (na& a ~ w ) 00; 005 002 (2' occurrence). Ailleurs, signalons les structures plus habituelles que constituent l'œil (&#a&&) en Ep. 1 1: 04 010 027;la main &&le) en Ep- V: 00 104 001 (mi maos);Ep. P71: O0 018 001 ( m i m a o v ) et les dents ( ~ ~ en ~ Ep. V: g 00) 067 001 (occurrence commune en Ep. n1:00 064 001,mention, en outre, du référent << mâchoire », 31/a9-OS). 75 Ep. 1:04 005 016. 76 Ep. KT: 00 035 017. Ep. V: 00 063 003 (occurrence commune en Ep. YII: 00 028 003); Ep. VZZ : O0 O54 001 (xa; p$ou); 00 O5 i 009 (xai x&ug). 7s EP. w :00 OS i 01 i @&er m q p b v ) . 79 Ep. V: O0 048 00180 Ep L! :02 024 004 (renfoncement dans Ia région ce~cale). 81 Ep MI: 00 048 002;00 078 001, 82 Ep. 1:04 013 018 (mi /?ea~hv)83 Notons toutefois i'absence de référent interne )) dans le premier livre des Epidémies. Ep. II: 02 001 001;01 003 001;Ep. 111: 17 010 003;Ep. IV :00 016 006; 00 O16 002;Ep- V : 00 O89 T :O1 011 001;Ep. KT :00 095 001;00 096 001;O0 097 009;O0 096 004002;Ep I " i c Lorsque ues douleurs, sous-entendues et mentionnées précédemment avec ie terme i&ar] étaient présentes, les cadialgies se résolvaient B. ic A ce moment, la donleur était terrible ainsi que la céphuZaZgrè »- L'hypothèse sémantique de l'affection comprise dans ces lexèmes s'avère renforcée par la présence indkpendante des mêmes référents internes dans les passages des écrits hippocratiques; par exemple dans le dernier livre des Epidémies,nous pouvons lire à propos de l'affection au foie d'Alcman :cc xai .rr& xa&v &as h 6 r Da et une douleur intense vers l'estomac ». A cet effet, indiquons que les structures anatomiques internes que constituent Ia tête XE^&&)^^, le ventre ou l'estomac (xae8iv et xdiv, lequel signifie davantage la cavité ventrale)89et le rein (&& ainsi que le terme plus spécialisé verpe6s)g0s'associent le plus souvent avec les termes. Parailèlement, nous dénombrons aussi des structures plus courantes gorge ( c $ ~ u c X ) ~et~ vessie ( x v ' m ~ ~que ) ~ nous ~ - avions relevé également au côté de la famille de 686~97.En outre, les stmctures internes apparaissent relativement moins bien localisées puisque les prépositions (mec KU&, s'avèrent rares tout comme dans le cas des référents anatomiques externes 85 Ep. W :O1 002 002;Ep. KY :O0 005 005;O0 O05 043;O0 095 002;O0 112 010;O0 112 008;00 O64 004. Ep. 0- :00 096 004. 87 Ep. :O0 005 005, 88 EP. II: 05 022 002;06 030 002;06 030 003;&W. m:oi 002 002 ai h& EP. E 00 050 004;EP. Vn:O0 052 011;O0 112 003;O0 O11 002. Le référent xtq%q revient plus souvent en compagnie de a y o g qu'en compagnie de 06zhq, toute proportion gardée, cf Ep. flI :01 012 004 ( h d y ~ Ep. . )i T;C 00 020 007;00 062 002.Pour xoh$, cf Ep. E 00 098 001;Ep. O0 029 002. 90 cf Ep. Li : Pour &q$g, cf Ep. V: O0 075 003;E p m: 08 003 001;Ep. ?W:00 037 003. Pour 02 009 003, 91 Ep- LiT :01 O06 017. 92 Ep- V :O0 043 002. 93 : Respectivement dans les passages des @. V: 00 043 002 (vessie); Ep, II :02 009 003 (rein) et Ep. O0 062 002 (ventre). " Dans cette optique, les désignations qui impliquent plusieurs référents s'opposent aux désignations caractéristiques du groupe de % z q dans la mesure où elles incluent, en nombre restreuit certes, des référents internes. Nous devons nuancer ici nos propos parce que dans les structures multiples, s'insère fidquemment le référent interne rein »; or le terme grec &&ç reste parfois ambigu et peut traduire aussi le référent externe K hanche N. Hormis les reins qui font figure de point de départ ou d'arrivée des trajetsgS7seul le référent a tête »96 revient r6ggulièrement comme première structure dans ces circuits de la douleur. Une chose demeure, la majorité des circuits empruntent de façon interne ou externe la portion médiane du corpsg7 sans toutefois mettre en relief Ia structure du K ventre )) comme dans le cas des lexèmes rattachés à 6swr$. Dès lors une opposition sémantique entre les familles lexicales de ayu5 et de 68zbq se dessine subtilement. En effet, une fioontière conceptuelle s'ouvre sur les valeurs et les fondons de ces deux ensembles lexicaux comme l'avait perçue F. Mawet dans son étude homérique: Nous rappellerons ici Ia distinction que nous avons établie précédemment entre les acceptions physiques d ' a y o s et dY6&, distinction qui est nettement marquée dès les poèmes homériques et se maintient dans la littérature postérieure, notamment dans les textes médicaux d'Hippocrate. Ii existe, en effet, une opposition sémantique importante entre likyos (et surtout le pluriel ahy~a), expression générale de la soufiance et 66hq douleur localisée ez luncinante. Dans le vocabuiaire médical, ah705 est une expression moins précise de la soufEance, qui englobe dans son champ d'action la iotutité du corps, se présente plutôt comme une somme de symptômes persistanfi et justifie, par son 94 Cette préposition ne côtoie que le r é f h t externe « oreille D en Ep. 1:04 010 023;Ep. N: 00 043 005; 00 019 012. 9s Ep. 1: 04 010 002 (x&qdq-l-re&&og-6cqU5); Ep. IV:00 007 013 (6OYrag-p~~ou-GE~à-6~~h042 001 (6g&-m&a mais ies douleurs proviendraient en fait de Putérus); Ep- V: 00 058 002 (61ph-m&a-eov); Ep. m.: O0 008 002 (T~&&O~-&~~~-~PQ~~); 00 092 009 (r;lz~Ov&foq-Ocrr;pUog); 00 064 006 (vE&-iata). % Ep. 1:04 006 002 ( x ~ ~ g - z h e 602 ~ )012 ; 001 (mrpdq-~&&s); Ep. 111: O5 004 005 ( x ~ q d q i~ylo);O0 ~~'OY)). "~ O ~ - ~Les trois passages suivants qui mentionnent la hanche, la M i e ainsi que le flanc achèveront de nous convaincre :Ep. N:00 030 006 (/qiov-rn&og mais apparemment les douleurs proviendraient de i'utérus); Ep. nr :00 059 O i i (M &5;&-x~vE'0~-Utro yke10~); EP. w :00 035 007 (o~s-&ueOv). 98 A ce su.& nous comptons seulement trois déplacements avec Ies din&entes dénominations du ventre, soit en Ep. 1:04 004 005 (xaeS;~--Viro~Otr6gfog); en Ep. V: 00 073 O1 1 (yam$e-md~v-na&XEYE'OY) et en Ep. tir :O0 023 002;O0 059 O 13 ( U n o ~ 0 ~ 6 ~ f o g - n axodhj). Ta caractère de généralité, Ia création de compost% du type de xag81dyia, K E Q ~ Ayia ~ Ang9. Ses propos appellent toutefois quelques nuances. Ainsi, nous reconnaissons l'opposition fonctiomeIle qui s'établit entre ces deux groupes lexicaux concernant le caractère plus général de la douleur iraduite par la famille de Wyq. Mais cette fonction ne prend sens que lorsque les lexèmes rattachés a myes s i m e n t une affection, c'est-à-dire une «somme de symptômes persistants fi et non pas, comme L'auteur l'aflhne, lorsque les lexèmes renvoient à la « totalité du corps ». Du moins, est-ce la constatation que nous avons effectuée dans le corpur des sept livres des Epidémies. En fait, en consenant des proportions équivalentes quant à la fréquence des occurrences de ces deux ensembles lexicaux, nous ne pouvons nous ranger demère les conclusions de F. Mawet Bien au contraire, le terme 6 8 6 ainsi ~ que ses composés et dérivés se rapporîaient davantage a une douleur englobant l'ensemble du corps. Au surplus, nous n'avons noté aucune occurrence dans les Epidémies du terme générique au pluriel, &za. En faif ce substantif ne s'avère aucunement représentatif dans la mesure ou il est complètement absent des écrits hippocratiques. Seul le pluriel &qw[ est utilisé et il n'apparaît qu'à quatre reprises dans l'ensemble du Corpus hippocratique,au surpIus, il s'agit toujours de la même mention répétée quatre fois dans deux traités différents100.De toute évidence, le terme générique a été supplanté par le dérivé « résultat$» &qym pluriel &&a~a. Cependant, nous admettons que la famille de ainsi que son ay05 peut adopter un pronl général lorsqu'elle exprime non pas une douleur mais bien un mal, une @ection, à l'aide de ses composés par exempte. De plus, les lexèmes deviennent oppositionnels dans Ies désignations référentielles. Nous L'avons observé plus tôt dans notre analyse paradigrnatique, le groupe lexical de a705 s'oppose clairement au groupe lexical de 68zhq en ce qu'il s'attache aux structures anatomiques internes alors que l'ensemble lexical de 686q se rapporte à des structures anatomiques externes. Bien sûr, le savoir médicd des médecins hippocratiques démontrait d'importantes lacunes entourant les structures internes ainsi que la physiologie du corps 99 'O0 F,Mawet, Recherches.-.,p. 1û4. Intern. : O0 014 007; O 0 048 029;O0 054 007 et Di& : O0 003 042. h u m a mais cet état de chose ne peut expliquer que partiellement le caractère un peu vague des lexèmes rattachés à a y o ç . En effet, Ies désignations des stnichires internes restent, au d e m e u r m ~ a t a t ë m ë n tpr5cisësën-depit de la pauvreté des prépositions de lieu. Bref, c'est par le prisme de ces deux valeurs- caractère général d'qtfection et désignations de structures anatomiques internes- que la famille de s'oppose directement à celle de 66hq et f o n c t i o ~ dans e le micro-système lexical de la douleur dans le corpus des Epidémies. A l'opposé des familles de t%vq et de a y o g , la douleur traduite par la famille de &05 (cf. annexe B) ne se saisit pas par l'intermédiaire des références corporelles traditionnelles. En effet, la majorité des occurrences des termes à l'étude n'apparaissent pas dans le contexte clinique de l'observation directe. Ces dernières se dévoilent plutôt au fi1 des observations médiates qui consistent en des réflexions à propos des observations collectives, des illustrations de préceptes médicaux généraux et., surtout, des conseils et des avis médicaux sans référence à un patient en particulier. Il nous semble dinicile de tirer des conclusions de ces traits sémiques puisque les observations portent sur des phénomènes de natures diverses. Néanmoins, en étudiant individuellement les cas, certains regroupements se dégagentA travers les observations collective^'^^ qui révèlent notamment une épidémie de toux à ~érinthe'", les médecins se sont attachés a distinguer pHois des classes d'âges telles les enfants et les vieillards : Ep.>-:01001027;03018014;Ep.~1:08000006; Ep. iT: 03 O18 004. Maïs nous retrouvons d des obsavations collectives pour lesquelles l'auteur ne mentionne pas s'il s'agit de la constitution spécifique comme ceUe de Périnthe en Ep. 1 : 02 012 014;02 005 013;02 005 021;03 018 014 (Thasos). 'O3 Ep. 1:02 012 014. Cf aussi Ep. 1 :02 012 006 (à propos des enfants, des femmes et des vieillards); 02 010 019 (nourrissons,enfants de huit à dix ans et jeunes presque pubères);Ep III: 08 000 003 ( e h t s ) . 'OL '" «Dans de tels cas, les spasmes, en particulier, [surviennent] à ta plupart des enfants7 quant aax femmes, [elles ont] ces [signes] ainsi que des douleurs provenant de Iyuténzsy pour les plus âgés ainsi que pour ceux dont désoxmaïs la chaleur [corporelle] s'affai'blit, il y a paralysie ou folie ou aveuglement D. Il y est également question de la souffi.ance des femmes de ~ é r i n t h eainsi ' ~ ~ que des individus qui font usage de leurs membres pour effectuer certaines activités comme le déplacement à cheval et le travail à l'aide des brasIo*-Parallèlement aux patients, les médecins s'intéressent, dans Leurs désignations, aux qffectiom de type pulmonaires. Ils indiquent ainsi ceux qui so&ent de ce que Ernile Littré diagnostiquera comme le cutawhe (xm&eooq), soit une inflammation des muqueuses avec hypersécréti~ns*~~ et ceux qui sont victimes de consomption (av'vrq&, &..hg), c'est-à-dire une tuberculose pulmonaire, ou plus généralement, pour les médecins grecs, une forme de dépérissementlo7.D'ores et déjà, nous pouvons présumer du caractère général auquel prétend cet ensemble lexical. D'ailieus, les exemples de préceptes médicaux avec cas de figure ne concerne qu'une seule Les avis médicaux, pour leur part, portent sur une multitude de considérations cliniques depuis des interrogations entourant les suppurationsjusqu'a certains principes thérapeutiques qui stipulent que la douleur peut en chasser une autre. Certes, une telle pluralité dans les usages sémantiques témoigne du profil général de ce type de douleur mais rend difficilement compte de sa spécificité. Chose certaine, c'est à cette douleur que les médecins hippocratiques se rapportent pour livrer leurs réflexions sur la combinaison de certains signes, sur la recomaissance ou l'analogie de certains groupes de signes, sur les cibles collectives de ces signes, sur les efforts thérapeutiques pour combattre ces signes et, enfin, sur la nature des signes eux-mêmes. Dans cette optique, nous rencontrons la famille de &vog dans les propos 104 Ep. KT :07 O01 030. E p P7 :07 O0 1 014;07 001 018;04 O04 007. Io6 Ep. V : 00 102 001;Eq. K?7: 00 056 007. Toutefois E. Littré mentionne en traduction « l'application siècle demeure d'un caîarrhe sur la moitié de la d a c e de Ia tête », Z'hterpretation en termes médicaux du délicate. 107 Ep. Z :02 005 021;Ep. :08 O00 O 12 (indications thérapeutiques); 10 O00 007. 'O8 : 17 010 O16 : aoi W naeo5;uipoi xai oi n&r r o h i p 6rà T & i v &qri+m h v Ep. m o u . » «et les douleurs [sont] paroxystiques, dans le cas de ce patient, tout au long des jours qui sont davantage pairs ». 'O5 les plus variés tels les fièvres tierces qui surviement avec les douleurs1> les cas dangereux de dysenteries, de ténemes et de lienteries pour les enfants110,les femmes enceintes et leur le traitement de la douleur par la et la marche des maladies"'. Nous remarquons e n k la présence accrue de ce type de commentaires dans le sixième livre des Epidémies alors que le quatrième Iivre en est complètement dépourvu. Or, nous n'avons pas retenu certaines mentions en Epidémies V7 dont le sens se rapproche davantage de l'effort entendu comme K exercices physiques N "4, citons à titre d'exemple le passage suivant : « Nous sommes en santé grâce à ces habitudes : [grâce aux] régime, gîtes et vêtements [ce qui nous couvre], exercices physiques, somme& plaisirs de l'amour, bon moral ». Ailleurs, le sens de n6voS' ou plutôt de l'adjectif zoq& avec le qualincatif de «mauvais » '" Il6 peut également se confondre qui ne s'apparente aucunement à la notion de la Ep. 1:02 007 005 (Les fièvres tierces qui sont les plus longues et violentes surviennent avec douleur); Ep. E?:01 004 003. Parmi les combinaisons de signes, citons aussi : Ep, 1: 02 008 019 {à propos des crises 7 : 02 024 025 (amincissement (c douloureux D de la luette mais le sens du lexème rencontrées avec la fièvre); Ep- l reste incertain); Ep ET :07 000 005 (ophtalmiesen contexte de fiévres); 08 000 009 (coliques avec douleurs); 13 O00 021 (toux, expectorations et douleur modérée); Ep V: 00 077 002 (imterrogation A propos des écoulementsy notamment oculaires, qui surviennent avec douleurs). 110 Ep- 1:02 011 006 (pour les enfants incluant les noum'ssons, Ies jeunes de 8-10 ans ainsi que les enfants près de la puberté). Pour la reconnaissance des signes ou groupes de signes, retenons égaiement les exemples en Ep. L7: 01 003 004 (à propos des uscuriciirs, e s p h de vers, qui provoquent la s o ~ c e ) ;02 002 001 (changements de matières comparables à celles observées durant les vomissements spontanés); Ep VI : 07 002 006 (mauvais état probablement sidaire de ceux so&arrt de dyspnée et de ceux terrassés par I'hydkopisie). ILL Ep- II :03 017 003;03 017 007; 03 017 017,tous les substantifs apparaissent au pluriei., cf aussi Ep. KT : 08 006 003 et 08 006 008 (iuidications temporelles sur le mouvement du faetus); Ep. K7 :00 073 002 (chutes de femmes enceintes et des faehis). En ce qui à trait aux cibIes des signes, signalons encore Ep KT : 05 015 013 (digestion des tempéraments chauds). 112 Ep. P7 :03 018 003. Indiquons aussi les passages sui:Ep Z I :06 025 002 (l'asthme et les douleurs : 04 003 002 ( i h l r o h ; - ~ e o g , aux hanches ou aux genoux dissipent les douleurs oux parties supérieures); Ep. combinaison de signes où une infiammation aux articulations apaise une douleur à l'intestin, puis I'arlhri~e guérie, Ia douleur intestinaie revint); 03 018 003 (traitement de la douleur par la douleur préconisé par le médecin Hérodicos et critiqué par notre auteur); 03 023 007 (les lieux qui reçoivent probablement des dépôts d'un autre lieu, avec lourdeur ou douleur, servent de moyen de iibération). 1U Ep. LT : O1 006 011 (Ia rapidité des crises s'explique par le caractère subit, continuel et vioIent des douleurs en générd). Il4 Ep. W :04 023 001; 06 002 002;08 009 002; 03 O01 007; 03 O01 007 (2' occurrence); 04 018 003; 05 005 003;05 O15 O1 1; 04 004 007 et 07 001 014 .Cf aussi Ep- 111: 01 008 002; 17 003 002 (labeurs); Ep. V :00 058 003. 115 Ep. W :08 023 001- douleur comme en témoigne ce bref exemple à propos de la mauvaise couleur des yeux : « @&a noqpch >> « &eux] de couleur mauvaise »Il7Cette acception sémantique un peu lâche s'accorde dès lors parfatement avec la désignation de phénomènes produits dans l'espace corporel mais qui ne relèvent pas expressément de ses structures. De surcroît, quelques emplois s'avèrent fianchement ambigus et la douleur s'annonce alors présumée ou attendue comme dans le cas d'une purgation mai effectuée ou d'un avortementH8. C'est peut-être dans une telle perspective qu'il faut comprendre une mention dans le quatrième livre des Epidmies qui souligne une douieu. dissociée de la maladie, donc qui s'éloigne de son prétendu statut de signe précurseur de la maladie : « re&@ 06 voa&'l En ce &rh&t », soit « il souffrait de façon non morbide »"'. sens, la famille de nhogrevèle une souffrance nettement plus générale que ceile de &hhq qui, pour sa part, se perçoit comme un indice, un signe anoon~iateur'~~. A ce propos, citons un passage où l'opposition fonctionnelle entre les deux lexèmes se fait clairement sentir car se réfëre a la douleur en générai tandis que 68hq renvoie à une douleur particulière, la douleur inaamrnatoire : -- 116 - Ep- 11 :05 001 001 (traits de personnalité); Ep V: 00 006 006 (aspect des seiles); 00 058 003 et 00 058 001 (à propos des lentilles); Ep. : 00 017 002 (aspect physique); 00 01 7 005 (dysfonctionnement); 00 01 1 012 (aspect physique); 00 017 006 (dysfonctionnement); 00 007 012 (aspect physique); 00 01 1 043 (aspect physique); O0 O 10 016 (aspect physique); 00 011 049 (aspect physique). Il7 Ep. F77 :00 041 008. Ep. V: 00 031 001 (ü s'agirait d'une purgation mal exécutée); 00 053 002 (iis'agit vraisemblablement d'un contexte d'avortement); Ep- >.: 00 003 006 (&xov&qarY contexte de déjections). Ailleurs, nous repérons divers emplois dont les référents semblent vagues et failement déterminés :Ep. L7 : 02 002 001 (ambiguité sur Ie sens de « soufhnce » ou état « malin »); Ep. DI: 17 01 1 008 (contexte « psychosomatique » suggestif: nous doutons qu'il soit question d'une douleur corporelle); Ep- M : 07 002 041 (U?rmb&o~ probablement « état malin » ). Enfin, citons la soK 8qug en Ep. LE O1 012 029. Il9 Ep- W : 00 051 001 (cette soufhnce est accompagnée d'un état de délire). Nous retrouvons pareillement I'obsemation d'un médecin sur la mort indolore d'un patient en Ep. IV :00 025 011. 20 Pourtant, en Ep. DI:13 000 022,notre lexème s'avère sans conteste un signe (employé comme un irréel du présent) annonciateur du caractère de la purge pulmonaire : e j xai E'?~&EOY, &MI q&uç m%w g ~ a a ~ o T&Y - 4 &ri m&uvog & ~ ~ Y E I o . »«Mais s'il soufrait, dans tous les cas, la purge des [matières] provenant des poumons surviendrait avec beaucoup de douceur D. «a' Hérodicos tuait ce qui causait la fièvre avec des coursesf des luttes multipliées, des bains de vapeur, [ce qui est] mauvais; ce qui cause la fièvre est l'ennemi des luttes, des promenades, des courses, des fncîions vigoureuses; [c'était traiter] la douiew par la dodeur : [chez ces malades, il y a] godement des vaisseanx, rougein; hidité, teint verdâtre, douleurs non i.nflammatoüesaux fiancs ». K Nous retraçons quelques emplois obscurs ainsi que plusieurs passages oll Ie référent doit être déduit du contexte douloureux. En d'autres termes, la douleur rendue par le groupe de n h o g semble s'associer Wquemment z i des signes comme la fièvre ou les troubles intestinaux1*, à des affections telles la dysenterie ou la co12~orn~tion~~~ ou encore à des actions thérapeutiques ou non comme la purge et ~'avorternent'~~. Parallèlement, nous 12' rr Ûv @. YI :03 O 18 003.Cf.aussi les deux exemples déjà cités précédemment, soit Ep. LI :06 025 002 : c "O rWv iivo novin, 66hq is ré iqia, i j És rh y o y u a ~ a , xai &.pa A~kr Pévra r o u ~ i u v y r u o g ~ v w>>~ K Lorsqu'ii y a soufibuce [aux parties] supérieures, une d o k dans la région des hanches ou aux genoux, ou bien I ' a ~ l h edissipent toutes ces dodeurs qui sont survenues » ; et Ep, VTI: 00 004 002 : ~ ~ m8; r ixéu TG~ &&g~~ ~~v~ TOU ~ aly& i 6&& f i v e y x ~ v ? dLy?Ig & C q y mei h&qv +u ~orAi+, xai n h v , xai ~ivambt05noX@ xai Crpa&u, xai k d w r ~ me; g soùg ir6Bag, q e % v &I me; &TE %ai E&OPW @&cy &v, xai # y e r & p rab* » K Dans le cas de Ctésicrate, rd] se trouva mieuq davantage avec du fiornent que du petit-lait de chèvre; il y avait une douleur dans tout Ie ventre, des soufilances, des déjections abondantes et sanguinolentes ainsi qu'un gonflement vers les pieds; déjà, c'était presque aux environs du vingt-cinquième jour et il en fût de même pour Agrianos ». 22 Ep 1 : 02 007 005 (fièvres tierces); Ep. DI: 17 006 002 (fièvre); 17 003 034 (troubles intestinaux, lourdeur); Ep. Il : 01 006 O1 1 (présence des crises); Ep. I D : O8 000 009 (présence de coliqzes; nous hésitons à considérer les coliques comme une douleur viscéraie à l'instar des coliques modernes}; 13 000 021 (dodeur associée aux expectorations); 17 003 021 (iourdeur intestinale); Ep- IV:00 025 011 (sueurs, &ont humecté); Ep. CI: 07 001 030 (contexte de toux); E;D. W :00 026 004 (contexte d'expectorations mais il pourrait égaiement s'agir d'une douleur au côté droit étant donné la mention précédente); 00 005 015 (contexte de suppurations des oreilles); 00 062 003 (probablement douleur abdominale qui survient avec une dyspnée); 00 004 002 (contexte de douleurs au ventre). lZ3 Ep- IIZ : 17 009 028 (dysenterie et ses manifistations); Ep. V : 00 090 001 (contexte de &senlene, inflammation dcéreuse du gros intestin); Ep. 1:02 005 021 (consomplion et ses manifestations); Ep. I n : 13 000 022 (contexte de consomption, purge). Cf. aussi Ep. DI : 17 010 020 (douleur peut-être reliée à une cardialgie, résence de plusieurs symptômes), Ep. V: O0 002 004 (contexte de purge); 00 053 002 (contexte d'avortement); Ep 03 017 003 (douleurs liées sans doute à la grossesse, mouvements du foetus), 03 O17 007 (journées douloureuses durant Ies grossesses : 53' et 1061; Ep. iD:08 000 012 (douleur probablement associée aux évacuations); 10 000 007 (douleur peut-être associée au fàit d'uriner); Ep. :04 004 002 ( h & ~ o v oaccouchement ~ récent); 08 006 003 et : 00 003 006 (contexte de déjections, puis O8 006 008 (contexte de grossesse, mouvements du foetus); Ep. tension du ventre); Ep. KU : 00 033 004 (douleur qui cesse à la suite d'un lavement). n: observons un nombre moyen de référents apparemment absents125 ainsi qu'un nombre faible d'emplois a ~ a ~ h o r i q u equi s ' ~ne~ militent donc pas en faveur de la perception de cette douleur en tant qu' indice précurseur a l'instar des ensembles lexicaux 06hq et de &hyus. Brec un tel effort d'interpr&ition quant à la localisation ne peut correspondre L une douleur précise127. Ajoutons, toutefois, quelques nuances a nos afnrmations. A la vérité, les termes rattachés à &O; ne s'objectivent pas en un signe comme les deux familles lexicales précédentes sur un plan référentiel strict, celui des structures anatomiques externes et internes. Cependant, en élargissant L'éventail référentiel pour incIwe des désignations non proprement corporelles, nous pouvons instituer le groupe lexical de n&oq comme signe, non pas annonciateur ou de type (( symptomatique » mais comme élément d'un syndrome ». Une douleur notable donc qui suMent en combinaison avec des facteurs symptomatiques ou des signes énoncés comme la fièvre et les ~ p s r n e s ' ~ avec q d e s affections directement mentionnées comme la dysenterie et ou avec des actioas, thérapeutiques ou non comme la purge et l'évacuation130. C'est pourquoi, nous comptons plus d'occurrences qui se 125 Nous observons cela surtout dans le premier groupe des écrits des Epidémies :Ep. 1: 02 01 1 006;02 007 005;02 008 019;03 018 014;Ep. ID:01 010 006;17 008 007; 17 O11 008; 17 012 015;17 O01 035; 17 O10 015. Cf. aussiEp.l?: 01 003 004;Ep. iV:00 051 001;00 025 011;Ep. V: 00 058 003;Ep. V7:05 015 011;07 002 006;03 023 007;Ep In:O0 011 017. IZ6 &-1 1: 04 013 010 (emploi anaphorique probable de 04 006 004); O4 On4 007 (04 014 004, lui-même anaphorique qui renvoie à la tête, au cou et à la poitrine); Ep. A7 : 01 004 003 (peut-être en Iien avec la tête); 17 010 O15 (Ïuidication des degrés des douleurs implique une reconnaissance); 17 010 016; 17 003 034 (en lien avec lourdeur intestinale précédente); 17 010 020. 127 Signalons quelques exceptions en Ep. III : 17 005 004 (douleur probablement reliée a la cuisse); 17 008 010 (douieur peut-être reliée au flanc); Ep. CI : 08 028 001 (probablement douleur au foie); 04 004 007 (douleur part-êîre liée a la hanche droite). Z I Ep. LU: 17 006 002 (fièvre); Ep. 1: 04 004 015 (présence de convmlsions); Ep. 11 : 03 018 004 (spasmes); 02 024 025 (atrophie de Ia luette). Cf aussi Ep. III : 17 003 019 (Ioudeur); 06 000 015 (coma); 17 008 010 (toux); 13 000 021 ( t o y expectorations); 17 008 007 (fièvre); 17 001 035 (état de veille douloureux); Ep- V: 00 061 002 (~ZOVUS, plaie indolore) même occurrence ici qu'en Ep. K!I :00 033 002;Ep. f l : :0 O04 405 (arthme)Ep. KT :00 017 005 (voix, ici l'auteur fait sans doute davantage référenm à l'aspect trouble de la voix qu'a Ia douleur, ii en va de même pour les occurrences 00 017 006 à propos de 3a respiration ciBicile; 00 041 008 à propos du teint; 00 007 012 et 00 010 016 à propos des sueurs); 00 059 002 (coma)Ep. ID : 17 009 028 (dysenterie accompagnée de douleur); 07 000 005 (ayhtaIrniesdouloureuses); Ep. V : 00 077 002 (ophlalmies et écoulernerrts des yeux). Et comme nous l'avons vu plus tôt, le cathuwe en Ep. V y: 00 102 001;Ep. VI : 00 056 007,d:supra,p. 1 l6n Cf. aussi Ep. D : 01 003 004-(mm'des, vers intestinaux); Ep. LD: 08 O00 003 (fénesmes);08 000 006 (&sente&s); 10 O00 007 (consomption); 08 O00 009 (coliques, '" ~eowo Ep. V: 00 031 001 (x&&mq, purge, mais il s'agirait ici d'une purge difnde plutôt que douloureuse D); 00 002 004 et 00 002 004 (2' occurrence); Ep. k O4 002 028 (xhteava 8&1, déjections); Ep. LU: 08 000 012 (évacuations des selles); Ep. 1: 02 005 013 et Ep. V71.00 011 012 ( m e ~ e o r amiction). ~, K rapportent à ce type de référents que d'occurrences en rapport avec les structures anatomiques '. externes et les structures anatomiques internesl3 Conséquemment à ce nouveau plan rkférentiel, les termes s'attacheront plus aux régions de I'espace corporel qu'aux structures. Si ces désignations boudent les livres N et V des Epidémies, elles proliferent notamment dans le premier groupe des écrits pour totaliser plus d'une quuuaine d'occurrences. En outre, nous remarquons l'usage moyennement répandu du pluriel du générique n6~0{~' et le faible emploi des Dans l'optique référentielle, l'attention reste marquée pour la région des hypocondres134ainsi que pour I'ensemble du corps135.Nous décelons aussi une division corporelle par le haut ( x b ~ oet) ~ ~ ~ par le bas (&u)'~'et me référence médiane avec les hanches1"' le et le De plus, deux mentions, toujours au pluriel. renvoient vaguement a au reste du corps d41.Parmi celles-ci, relevons un passage intéressant dans le premier traité où le lexème verbal &y& s'oppose à n6~05~ En effet, le premier se définit en tant que douleur initiatrice et précise alors que le substantif xhos se rapporte à des douleurs postérieures et diffuses mais surtout, qui traduisent son caractère laborieux et G fatiguant )) : 13' Respectivement, nous dthombrons 17 occurrences certaines pour des référents «autres » et 16 occurrences reliées aux aires corporelles- Cela est à mettre en rapport avec les 12 références pour les structures anatomiques internes et les neuf références pour les structures anatomiques externes. Ces référents << autres » (actions natureiies comme la miction ou thérapeutiques la purge etc.) n'apparaissent cependant pas dans E idémies N e t V7. lR proviennem des substantifs au pluriel, les neuf occurrences Près du deux tiers des occurrences, soit restantes proviennent des substantifs au singulier et deux occurrences décodent du verbe novio. Nous comptons sedement trois mentions de la préposition me!: soit en Ep. 1:04 01 1 004 ;Ep.LU : 01 009 003 et 17 009 022. Ep.1 :04 01 1 004;04 011 013;04 012 003;04 013 013;Ep 171: O1 003 048;01 009 003 (pl). 135 Ep. 11: 04 012 007 (pl.);E' DI: 17 010 009 (pl-); 27 O10 012 (pl.); Ep. F T :00 011 006.Indiquons en :00 01 1 017, outre I'empIoi quelque peu obscure en Ep. 136 EP. m :17 009 O 18 @L). 1 3 ' Ep. 11 :06 025 002. 138 Ep. lî7 : 17 009 022 (pl., partie supérieure de la hanche); Ep. P7: 04 004 005. '19 Ep. K!W : O0 026 004. 140 Ep. iLï :O1 006 O05 Ep- 1:04 006 004;04 014 004. 142 Ep. I 1: 04 006 004. '" «Au commencement, il souBiait à la tête ainsi qu'au flanc gauche, et des douIeurs [gagnèrent] les autres parties du corps de f w n épuisante ». Dans la même veine, citons cet extrait tiré du second livre des Epidémies qui renforce le caractère « pénible » de ce type de douleur grâce à une comparaison éloquente entre les lourdeurs et tes s o ~ c eengendrées s «Lors de la période des menstmes, des lourdeurs [surviennent] avant les règles, andogues aux douleurs [des grossesses] de huit mois ». En ce qui a trait aux structures anatomiques, précisons que les structures internes recueillent plus de mentions que les structures externes1". Ce résultat attendu peut être attribué au caractère « général », plus imprécis du groupe de z h o g et correspond, sous cet angle, aux observations descriptives des régions corporelles: le lexème nouas désigne certes une douleur aux hypocondres, mais il désignera aussi une douleur au foie (4fjn~;e))'~~ ou à la qui se situent daos ces hypocondres. Ii en va de même avec les douleurs rate lombaires et les référents reins (6~p~?5)'~' puis intestins ( E n ~ ~ Cependant, a ) ~ ~ ~ cette douleltr ne s'attache pas tout particulièrement à ce type de structure à L'instar du groupe lexical de a Y o o . De fait, la quasi absence de prépositions locatives149,la faible fréquence des mentions en dépit d'une certaine diversité ainsi qu'une opposition quantitative moins marquée entre structures internes et structures externes ne permettent pas de confondre la famille de 7 ~ 6 ~ 0 5 avec ceUe de &&yog- Du point de vue de la localisation des référents, signalons le nombre réduit d'occurrences en rapport avec la tête (x~rpc&7)'~~, la désignation de la cavité ventrale 143 Ep. II: 03 017 017. Toutefois, le livre II des Epidérnies ne contient aucun référent en Lien avec les structures anatomiques '" internes. '41 146 147 148 149 Ep. J T :08 028 001 (a propos du lobe du foie replié& Ep. KT: O0 119 001. Ep.1: 04002 004; 04 013 003. EP. :04 003 002 ( ~ ~ I K O V ~ ). T E ~ O ~ NOUSrepérons seulement trois prépositions, soit xark enEp. 0.01 009 005. lS0 ~~.m:i7009ooz;oioo~ooi. 67~6en Ep. fi 02 012 014, &en Ep YI: 08 032 003 et par un terme unique ( ~ o d i # ~ ' , la désignation double des parties génitales féminines ( h g & et ywarmkg, -a ou -05, -0~)'". E- indiquons encore une référence a la gorge Les structures anatomiques externes, pour leur part, ne s'observent que dans quatre livres. En effet, ces référents sont exclus des livres II, N e t V des Epidémies.Nous retrouvons la f d e de &os principalement dans le premier livre pour signaler, sans préposition, le cou la clavicule (&i31557 l'extrémité des mains (XEi& jambe entière, c'est-à-dire la partie inférieure ( ~ C c 9 7 ) 1 5 7et, &a$" ainsi que la surto~t,la cuisse (p&~~)'~*. Toutefois, l'adjectif ~ r o q & renvoie ordinairement au mauvais aspect de ces structures; l'aspect physiquement ((mauvais» de la ou des yeux160 constituent de bons exemples de cette polysémie. Par conséquent, les circuits de la douleur à I'intérieur des structures anatomiques seront peu nombreux puisque l'insistance des lexèmes ne porte pas sur ce type de référents. Nous avons tout de même dénombré sept passages qui montrent un intérêt marqué pour le segment tête-couI6'. Cette pauvreté des déplacements de la douleur appuie la thèse d'une douleur « génerde », une so@ance au sens fiançais du terme, rendue par la famille lexicale de &og. 15' ln m. LU:17 003 019;01 009 005. , Respectivement, Ep. I : 02 O 12 014 et Ep. 1 1: 04 004 006. Ep:03 O00 004. Ep.1:02012006. IS5 Ep.1:04013016. Ep. 1 :04 006 008. IS7 Ep.1:04003012. Is8 : 17 005 001; 17 005 005 (et la mention anaphorique 17 005 004); 17 005 008;Ep. J V : 07 001 Ep. 018 ( m i xu&as). Is9 Ep. M :00 017 002. Ep.~:00011043;000I1049. 161 Ce segment délimite les circuits suivants : tête-cou-reins en Ep. 1 :04 005 009 et 04 004 008;cou-têteclavia.de droite en Ep. 1: 04 013 003 et tête-mu-poitrine (o~@oç) en Ep. (: 04 014 002. Indiquons aussi les autres ciraias rencontrés: ventre (xue&qS)- parties génitales féminines (3waurehv) en Ep. 1: 04 005 007; poitrine-hypocondre-flanc (&Ceoo) en Ep. VIT : 00 016 002; siège-partie supérieure de la hanche (i5h5)organes génitaux (&Y)-ventre (~<ou\hp ) en Ep. V : 00 061 005 (même occurrence qu'en Ep. n'I :00 033 005); l'avant du flanc-cuisse gauche en Ep:00 033 002. lS3 '" '" D'une part, plusieurs allusions soulignent, de façon indubitable, cette propriété du groupe de m h o Songeons ~ ici aux observations, dans le troisième livre, qui portent sur la nature même de la douleur plutôt que sur sa localisation: << d a ; n h , p~y&u, douleurs nombreuses, graves, continuelles. D; et « oi &or h UWEX&~. B~~~ « des Les douleurs -»lm << [survenaient] durant [les jours] pairs P. Cette douleur générique sera, au surplus, évoquée au côté du concept de la mort; L'ensemble lexical de r h o g assume donc la représentation sémantique de l'idée de la douleur : Des suppurations signifient la rapidité de Za crise et I'assurance de Ia guérison, mais [des évacuafions] crues et indigestes et qui se transforment en de manrais abcès [indiquent] soit l'absence de crise, soit des douleurs, soit une longue [dadie], soit la mort ou uu retour à ces mêmes [symptômes] »- D'autre part, ce caractère généra1 se reflète dans Ie nombre restreint des références aux structures anatomiques mais surtout dans la nette tendance à se rapporter aux différentes aires corporelles. En outre, la distinction sémantique des lexèmes relatifk a n&oç se fonde également sur un système original de références non corporelles. Nous I'avons vu plus tôt, cette famille renvoie la plupart du temps a des signes, à des affections ou des actions qui impliquent la douleur, la contextualisent Ainsi, ce type de douleur ou cette souffrance semble être le seul a caractériser aussi régulièrement, par l'entremise d'un adverbe, le fait de souffrir. L'exemple qui suit souligne, de surcrott, les propriétés des trois familles lexicales étudiées où &Ar&exprime une douleur particulière aux jambes qui exige une caractérisation, 66& traduit une douleur précise et reconnue alors que & r i n h g qualifie la douleur aux jambes pour en accentuer le caractère pénible: Le dixième jour, elle so&t péniblement aux jambes, à nouveau douleur au ventre? lourdeur à la tête, eue n'était pas démente, elle était davantage étendue, De] ventre constipé ». (c m e u r s , nous retrouvons le lexème verbal qui s'attache clairement à une affectionen se fondant sur L'observation de la fièvre. Le substantif &og fait référence aux gens qui souffrent donc qui sont atteints: K D'un côté donc, Ies fièvres ardentes sumiennent à peu de gens et, parmi les malades, ceux-ci souffrirent très peu ». Doté d'un caractère (( pénible >> et « général », le groupe de nhos exprimera la douleur de I'accouchement par excellence. En effet, les douleurs en couches restent difficilement localisables et s'associent aisément avec la notion de a travail B- C'est sans contredit cette action, l'accouchement, qui rend le mieux la connotation douIoureuse de ce Iexème : Une femme, @ quit étendue prés de la place des a menteurs » qui venait d'accoucher difEicïiement et pour la première fois d'un garçon, fiit prise de fièvre ». Par ailleurs, la famille de n6xq se distingue des autres groupes Lexico-sémantiques par sa polysémie qui la positionne d'ailleurs sur la frontière du champ semantique de la douleur un peu comme la famille de 7ra4.0~~ mais dans une moindre mesure. En effet, si l'ensemble '" 166 167 Ep. 1 :04 005 016. Ep 1 1: 02 006 002. Ep. III :O 1 012 002, Iexicd de dénotait parfois les symptômes et n'impliquait pas nécessairement la notion de la douleur, les lexèmes relatifs à 7r6.0~ dénotent la « peine D et sont donc proches des champs sémantiques du « labeur N et du « mauvais. état t». Dans cette optique, I'ensemble lexical de n6"og traduit également les termes << exercices physiques D et c mawais aspect » qui n'incluent pas obligatoirement la douleur. En revanche, cette polysémie renforce le caractère général de ce type de douleur tout en contribuant à la spécificité de son emploi. En somme, l'étude de l'expression de la douleur rendue par le groupe lexical de rr6vog nous a permis de réfléchir sur la singularité de son caractère oppositionnel et fonctionnel. D'une p a la famille de d u o 5 s'appose aux famiIIes de 6 8 h et de a'yog par son profil plus général, par ses désignations moins précises ainsi que par sa fréquente polysémie. En outre, l'opposition se déplace même sur le plan référentiel car si les groupes de 68zhj et de &oc véhiculent des référents corporels réguliérement désignés dans l'examen clinique, le groupe de n&g, pour sa part, se situe plutôt au niveau du discours théorique, c'est-à-dire dans les réflexions, les avis, les préceptes et les aphorismes. Partant, ce type de douleur s'intéresse davantage à l'état général du patient, soit à son corps en entier ou en parties (aires corporelles) ou encore à la qualité de ses nuits par exemple. Bref, dans une certaine mesure, les médecins des Epidémies expriment la douleur générale exprimée par la f a d e de r h 5 avec une langue plus commune, moins spécialisée voire moins clinique peut-être que la douleur dénotée par les termes grecs des familles de %y et de oihyoG Conclusion générale En guise de conclusion, nous préciserons les implications de notre étude lexicosémantique, c'est-à-dire les représentations de la douleur qui se sont forgées dans l'esprit des auteurs des Epidémies. Ces représentations, nous l'avons vu, se fondent linguistiquement sur un champ morpho-sémantique composé des familles lexicales de 6%, ay05 et 7zho5, puis s'érigent en un mkro-système lexical. Ce dernier, constitué par les oppositions fonctionnelles des lexèmes étudiés, nous fournira les prémices pour I'élaboration d'un concept de la notion de douleur. A cet effet, notre réflexion porter% en définitive, sur l'objectivation de la douleur en un signe double - discursifet médical -,en une représentation qui vacille sur la frontière de I'ontologie. Dans le cadre de notre mémoire, I'intérêt porté au concept de la douleur s'inscrit dans une perspective qui concerne à la fois la linguistique sémantique et I'histoire de la médecine. Bien que I'analyse élaborée demeure avant tout lexicologique, force est d'admettre que le concept de la douleur émergea d'un contexte médical unique. En effet, la douleur envisagée à I'intérieur des livres des Epidémies, tirés de la CoZZecfionhippocratique, prend forme et sens dans l'organisation méthodologique d'une observation précise et d'un langage descriptif et concis. D'ailleurs, c'est par I'entrernise de cette systématisation de l'observation, traduite par le langage, qu'une première conscience « dinique » naquit et allait façonner le regard médical occidental. A cet égard, les propos de M. D. Grmek synthétisent bien cette nouvelle conscience médicale engendrée par l'union de l'observation clinique et du langage écrit : « .-.ils fles médecins hippocratiques] sont certainement supérieurs à tous lems prédécesseurs par les principes méthodologiques qui ont guidé leurs observations cliniques. Par leur structure logique, par leur procédé analytique codifié et par leur effort autant que possible d'échapper au support doctrinal, les observations cliniques consignées dans les sept Livres des Epidémies demeurent jusqu'à nos jour le paradigme de la manière dont le médecin occidental regarde le malade et rédige ses constatations » '. 1 M. D. Grmek et B.Fantini (dü.), Histoire de lapensée ..-,p. 222. Ainsi, le savoir médical disposait déjà du regard clinique comme en font foi la centaine de monographies de patients contenues dans les écrits des Epidémies. Seulement, ce savoir passa de la connaissance ouverte et orale à-an~comiaissance-consigxré~et-mdifiéepar-l'Pcrit. Une telle codification s'avère, à notre sens, responsable de la double nature - Linguistique et médicale- du signe. Partant, la douleur, entendue comme signe au sens le plus large du terne, investira les domaines amalgamés de l'observation et du lexique. Or, c'est par l'intermédiaire de ce dernier que nous pouvons renverser la méthodologie et retrouver, en quelque sorte, le concept de la douleur, c'est-à-dire la douleur perçue dans les observations cliniques. Afinde procéder à l'étude de cette double articulation du signe, nous avons emprunté à la sémantique structurale la méthodologie de 17anaIysecomponentielle. Nous avons, dans un premier temps, cerné le champ lexico-sémantique de la douleur dans l'ensemble de nos traités. Nous avons retenu cinq substantifs ainsi que leurs dérivés et leurs composés qui exprimaient directement la douleur en grec ancien Par conséquent, les indices de la souffi-ance rendus par les descriptions d'attitudes, de comportements comme les cris et les tremblements, qui s'inscrivent davantage dans une perspective sémiologique, furent volontairement mis à l'écart. Au départ, le champ lexico-sémantique de ces lexèmes regroupait cinq familles lexicales, sélectionnées pour leur représentativité et leur pouvoir de suggestion en grec ancien, soit 666~31,ahyog, ~OYOS, A& et ncE9.0~Ces lexèmes, leurs composés ainsi que leurs dérivés, restaient susceptibles de générer des oppositions fonctionnelles qui, à leur tour, délimiteraient le ou les champ(s) conceptuel(s). La stnrcturation d'une notion comme la douleur ne s'effectue pas sans heurts. La sélection des traits sémiques ou distinctifs pour dévoiler des oppositions pertinentes ciam un sous-ensemble lexical reposait sur notre subjectivité, sans compter la polysémie ainsi que la spécialisation des savoirs et des discours qui pouvaient aussi influer sur l'analyse sémique. Cette sélection s'est révélée, pour les fins de notre étude, particulièrement délicate car il s'agissait en somme de manipuler un vocabulaire ancien qui ne correspondait pas à nos schèmes cognitifs actuels, un vocabulaire ancien qui risquait aussi de ne pas exhiber un caractère technique malgré le discours spécialisé. Dans l'optique morpho-sémantique, précisons d'emblée qu'aucune origine des familles lexicales montrait une certitude étymologique. En revanche, nous pouvons présumer que toutes les éfymologies reposent sur des racines indo-européennes. L'étude de la formation du vocabulaire de la douleur, pour sa part, s'est montrée plus hctueuse. En effet, le sémantisme dégage de certains principes morphologiques comme la dérivation et la composition nous a foumi une première esquisse des propriétés de Ia douleur observée. Notons d'abord la prédilection des auteurs des Epidémies pour l'utilisation des composés. Ainsi, les composés ont livré de précieuses informations sur l'absence de la douleur, sur ses déplacements et, surtout, sur son intensité comme le démontre l'adjectif composé composé dnrnovljg que nous traduisons par (( &O~UYOC et I'adverbe [douleur] vive » et << de façon insupportable ». Conséquemment, en majorité, Ies prépositions qui entrent dans les compos6s traduisant Ia douleur sont senties plus comme une mesure d'intensité que comme une précision de localisation corporelle et ce, malgré les nombreuses descriptions de ce que nous appelons les circuits de la douleur ». De plus, l'absence de douleur est rendue avec l'aide d'un antonyme morphologique construit a partir d'un 6-privatif et se trouve davantage dans la formation de certains lexèmes comme &v06uv05. Ailleun, Ie composé signalait égaiement la partie du corps affectée voire même le type d'qffection comme dans le cas des composés nominaux de la famille de ayog, soit x ~ p d a h p $et xa&d yiv- Sur le plan de Ia dérivation, nombre de sdEces dénotent une valeur << active B; citons en exemple le sufnxe en -6wv (&b)q&b). À L'inverse, le groupe des neutres en -pu7 eux- mêmes dérivés de verbes dénominatifs, se destinent au résultat d'une action et concernent d'ailleurs I'un des lexèmes principaux: &qua. En réalité, ce type de sufnxe <( résultatif » s'oppose généralement aux noms d'action en - a / ~ qui se rapportent au procès de l'action. Or, l'absence de termes en -mg nous a intriguée; l'opposition entre le procès (< actif » et « résultatif)) de la douleur ne s'insérait donc pas dans le cadre morphologique traditionnel. L'absence de ce cadre morphologique attendu jette un éclairage précieux sur la conception grecque de la douleur comprise en tant qu'état. A ce propos, citons encore les adjecàfs en -& (novq&) et en -&&y à sufnxes caractéristiques réservés aux états maladifs. (6&~&97~), Enfin, la dérivation verbale présente aussi un profil « actif » (so@ir) voire factitif *ire soiffir) avec les dénominatifs en -&J ( a y & u 7 n o v b et Am&) et en - t h (68uv&). Cette première approche morphologique de l'analyse, nous livra de riches informations sur le sémantisme contenu dans la formation des mots. Les perspectives syntagmatique et paradigmatique, qui s'avérèrent nUctueuses, mirent au jour un véritable micro-système lexical dont les oppositions fonctionnelles dressèrent le portrait conceptuel de la douleur dans les Epidémies. Nous avons donc conduit l'analyse sémique pour chacune des familles lexicales comprises dans le champ sémantique. Dans le cas de l'importante famille de 6&q, terne qui présente 157 mentions sur les quelques 772 occurrences des termes de la douleur répertoriés dans tout le Corpus hippocratique, l'environnement syntaxique demeure éloquent De fait, les verbes et les adjectifs qui entourent les lexèmes nous rappellent I'~portanceaccordée par les médecins des Epidémies a la durée, à l'intensité et à I'occurrence temporelle de la douleur. Pour les auteurs hippocratiques, 6% connotait uneforce active, mouvante et influente comme en témoignent les sens des verbes grecs qui l'environnaient : commencer (h), saisir (Aap,ûbvw), sef i e r ( b q u i ) , aller (&ppar), délier ai@ (6&). ( A h ) ainsi que les adjectifsforr (i&u&g), terrible (&[Y&), Compte tenu des différentes gradations temporelles ou « symptomatiques », traduites notamment par les adverbes grecs fortement (hyp&) et modérément ( p r e h g ) , ainsi que des efforts déployés pour découvrir la cause ou localiser le siège de la soufhnce, nous présumons que cette douleur dévoile un caractère davantage K physique ». Bien que la séparation des aspects physique et psychologique n'existât pas dans l'expression de la douleur, la perspective paradigrnatique reflète également une agressivité douloureuse qui gagnait parîiculièrement les structures anatomiques externes- Parce qu'elle s'attaquait notamment aux structures corporelles visibles, elle était perçue, non comme une douleur sourde et lointaine, mais bien comme une douleur vive, expressive et évidente, en conséquence, une soufEance aiguë qui laissait une marque profonde dans la mémoire du soufEa.nt. Pour les médecins, cette douleur surprenait et saisissait, elle se moquait de I'accoutumance et n'acceptait guère de période de latence. Les référents relatifs aux structures anatomiques externes font en quelque sorte écho aux adjectifs et aux adverbes d'intensité qui caractérisent cette douleur. Et c'est peut-être à cause des stigmates laissés par sa sensation cuisante que les auteurs se sont référés au groupe lexical de 68hq pour exprimer la douleur lancinante dans leurs illustrations de préceptes médicaux ou encore dans leur conseils thérapeutiques. Ces préceptes et avis révélèrent aussi la conception de la douleur traduite par la famille.de 66hquvrl Elle-constituait,dans le cadre des observations écrites, un @ne dans son acception la plus large, surpassant l'étroite classification moderne du « symptôme ». Cette <( force mouvante » s'avérait également appréhendée par les médecins comme un indicateur temporel, un signe précurseur, bref un indice. A ce propos, rappelons qu'à l'intérieur des considérations thérapeutiques, la douleur ne semblait pas être considérée comme un mal à combattre à l'instar d'une affection comme la esenterie par exemple. En fait,les médecins traquaient cette douleur, la notaient soigneusement parce qu'ils l'envisageaient comme un instrument signifcat$capable de leur fournir des idonnations pertinentes pour diagnostiquer le mal en termes de durée ou de temps, d'intensité et de localisation. Sous cet angle, cette douleur participait B une conception du mal en tant qu'entité nosologique déterminée dans le temps, animée et variable en intensité, En ce qui concerne la famille d'ahyog, Ia précision entourant la localisation des référents apparaît plus émoussée que dans le cas des termes relatifs à &q . Elle s'associe d'ailleurs aisément à d'autres signes,comme la lourdeur, à défaut d'en constituer un de façon évidente. A la vérité, le représentant de cette famille lexicale est plutôt le dérivé « résultatif » et tardif nr;rlpa, car &Ayog. nettement plus caractérisé avec l'adjectif marqué 8 ~ ~ 6 5 , n'apparaît que sporadiquement dans le dernier groupe des traités. Ce dernier terme semblait trahir une douleur particulièrement agressive ainsi que l'intérêt des auteurs pour noter I'occurrence temporelle. Mais une chose demeure, une telle substitution correspondait sans doute à une volonté d'exprimer une douleur « résultative D, c'est-à-dire une douleur entendue comme une conséquence et, partant, un état qui résulte de la combinaison de certains signes ou de la progression du mal par exempIe. Les médecins ont eu tôt fait d'interpréter cet état qui pouvait se fixer et s'observer ainsi comme une affection douloureuse. Et la matérialisation d'un état douloureux en une affection trouva sa plus belle expression dans les composés nominaux zqddyi~ et xae8raÀr~ qu'EmiIe Littré traduisit plus tard par les calques céphalalgie et cardialgie. Comme nous l'avions évoqué, la douleur comprise dans ces composés ne se rapporte pas expressément au siège indiqué de façon intrinsèque, ce qui lui confere la distance nécessaire pour ê e perçue comme une affection et non pas uniquement comme un signal douloureux De toute évidence, cette interprétation explique son chevauchement entre l'affection et le signe grâce à son caractère plus général lequel reflète, par le fait même, une douleur plus générée que provocatrice. La prolifération des substantifs neutres cc résultatifs D en -pa et le nombre réduit de verbes de sens inchoatif de type &eXw abondent en ce sens. D'ores et déj& certains concepts naissants mais différenciés surgissent en filigrane derriére le découpage du vocabulaire. De fait, héritiers d'une conception holistique et structura1iste7le signe devient éIément, I'affection devient composante et la maladie devient entité. Sur le plan paradigmatique, l'ensemble lexica1 d7ayos rend une douleur distinctive qui s'attache clairement aux structures anatomiques internes. Cette différence dans la référence des structures corporelles produit une nouvelle opposition fonctionnelle entre les familles d ' a Y o 5 et d' 6% En effet, même si les connaissances physiologiques de l'époque soufEaient de lacunes importantes, les référents du groupe d ' a y o s proviement en majorité des organes vitaux ainsi que des cavités correspondantes; songeons ici au foie ou au ventre, alors que les références d768h7relèvent pour la plupart des structures anatomiques externes comme les jambes ou le cou. Bref, c'est donc par l'intermédiaire de ces deux valeurs, c'est-a- dire la possibilité de signiner un caractère plus général de type qffection ainsi qu'une forte tendance dans la désignation de structures anatomiques internes, que Ies termes rattachés a a r o 5 contrastent avec la famille d' 66hq à l'intérieur du micro-système lexical de la douleur dans les Epidémies. L'ensemble lexical de n6vog offre, quant à lui, une opposition fonctionnelle fortement déterminée. En clair, l'ensemble lexical de r r k dénote sans conteste une souffrance générale et qui était reconnue comme telle par Ies auteurs des Epidémies comme le prouve, d'ailleurs, l'usage des adverbes, des adjectifs et de I7articIe. A la différence de la force agressive connotée par les lexèmes ramchés a 66Lyll ainsi que de la douleur sourde et << interne » traduite par le groupe d'aAy05, la famille de 7i&os évoquait plutôt une douleur soutenue, pénible et générale. Ce type de douleur correspondait véritablement à un état douloureux;la douleur << résulîative >> ou de type affection D rendus par les termes relatifs à a y o c , se voit ici assigner un statut d'intermédiaire entre la douleur ciblée et unique de la f a d e d'2tiw ainsi que la soutnance vague et diffuse de la fatnille de 7:6~05.Nous avons effectivement ou rencontré ce type de douleur dans la description de nuits pénibles avec l'adverbe ~nm6v05 de grossesses diniciles avec l'adjectif novq@6gparexemple. De plus, sa caractérisations'avère radicalzment différente des deux autres familles étudiées précédemment dans la mesure OU désormais ce ne sont plus des adverbes d'intensité ou des adjectifs connotant la férocité qui évaluent le groupe de x 6 ~ 0 5 mais ~ des adverbes et des adjectifs de quantité comme &as ou duc. En outre, les résultats de l'analyse paradigrnatique montrent une parfaite cohérence avec les résultats de l'analyse syntagmatique. De fait, perçue davantage comme un étar doulotaela, cette douleur ne montre pas vraiment de référents qui se rapportent aux structures corporelles attendues. Nous retrouvons les lexèmes relatifs à Z ~ Y surtout O ~ en association avec des phénomènes comme les déjections ou encore avec les désignations des « aires corporelles » comme les hypocondres ou la poitrine. La famille de x6vq s'attache généralement à des signes, a des flections ainsi qu'a des actions qui incluent l'indice de la souffrance. D'aiUeurs, ~ 6 exprimait ~ 0 ~souvent les douleurs de l'accouchement qui symbolisent bien les douleurs « laborieuses », « pénibles », « soutenues D et « générales ». Ailleurs, cette famille lexicale n'exprimait que simplement l'idée de la douleur sans se référer à un signe, une affection ou une action thérapeutique ou non; son discours et sa caractérisation portaient sur Ia douleur elle-même. Rappelons ici, à titre d'exemple, l'évocation parallèle de la douleur et du phénomène de la mort sans référence a un cas concret ou encore l'adverbe &in6vw5 qui qualifie le fait de s0u.fEi.r rendu par le verbe ayE'w. Rappelons également l'omniprésence des lexèmes dans les avis et préceptes médicaux généraux ainsi que leur absence dans les illustrations avec un ou plusieurs patient(s) de certaines aflections. Mais ce caractère si général au point de charger les lexèmes, se rattachant à r6vogi de la représentation de l'idée de la douleur montre également une polysémie. En différents passages, z h o g dénotait la K peine », d'où quelques traductions par c exercices physiques N en parlant du régime de vie d'un patient et par anauvais aspect )) à propos des yeux par exemple. Malgré tout, cette polysémie conîribua à accentuer le caractère général de ce lexème tout en maintenant sa spécificité en emploiA I'inçtar de la famille de nho5, les familles de A b et de m 8 0 5 posent des difficultés quant à leur fonction dans le rnicro-système lexical. D'une part, la pauvreté de leurs occurrences provoque une distorsion dans l'analyse sémique et ne permet pas de brosser un portrait de cette douleur. D'autre part, et na405 se réfêrent a des notions qui n'impliquent pas nécessairement la douleur, ce qui révèle, en somme, leur incapacité d'engendrer des oppositions fonctionnelles devant les trois autres familles IexicaIes. Respectivement, Le groupe de A h se rapporte de façon quasi exclusive au sentiment d'afniction qui ordinairement n'est pas apparenté au contexte médical. En fait, ce lexème a subi le processus de démotivation dans I'environnement syntaxique des écrits hippocratiques. Dans le cas de l'ensemble lexical de &$oc, la signification demeure si vague que nous ne pouvions en deviner le sens de G souffrance ». En traduction, ce terme devait être rendu par les mots h ç a i s a manifestation D, << symptôme D et signe ». Pour ces raisons, nous avons elimine ces lexèmes de la sphère sémantique de la douleur. A la lumière de ce bref rappel des résultats de notre analyse componentielle, nous pouvons conclure que les auteurs des Epidémies concevaient la douleur en ternes de durée, d'intensité ainsi que de localisation Une certaine hiérarchie semble également poindre entre l'idée même de la so&ance, générale et qui peuple les préceptes médicaux exprimés par la famille de nhog, ainsi que Ia force active, mouvante et localisée que constituent les lexèmes relatifs à 6&q. A cet égard, l'intensité des douleurs observées respectent cette codification, puisque la famille de &os traduit une douleur pénible et soutenue, alors que la famille d' 666~7 traduit plutôt une douleur cuisante et immédiate. Dans ce nouvel effort de classification, les lexèmes rattachés à a y o g font figure d'intermédiaires en trahissant une douleur sourde, interne et assez générale pour se confondre avec une qffection particulière. Une synthèse des significations et des désignations des différentes douleurs se retrouvent d'ailleurs dans la grille d'analyse des traits sémiques ci-dessous. Ce tableau met véritablement en relief l'effort de classification sémantique et clinique des médecins des Epidémies en ce qui a trait à la douleur, les a X » traduisant approximativement les résultats de notre analyse : 1 sèmes\ lexème famille & t h familCe de nOvog famirre & a y u g AnaIvse s ~ t a e m a t i q Subsmrifs XXXX (référents) XXX (référents, temps) XCX (temps, référents) Adjeet* XXXX (durée, intensité et X XX (quantité) Adverbes temps) XXX (iitensité et temps) X X 1 1 9 I XXX (mouvement et état) Verbes XX (état) 1 X (mouvement et p r i w n e Doul. observée directement X (iiiustrat. concrètes de préceptes généraux et observ, collectives) directement X (avis médicaux) évoquée .. Doul- corpor. non évoquée Doul- corpor. localisée Doul. colpor. non localisée corps entier/re'gons corporelles Strucî. anutom. externes » Struct. anatom. (f internes » I Autres référents XX A la lumière de cette synthèse, nous ne pouvons que souligner la représentation renouvelée de la douleur engendrée par les résultats de notre recherche. En effeî, ceux-ci nient toute conception de la douleur comme un simple et unique a symptôme >> dans l'observation clinique des médecins des Epidémzes. En ce sens, nos résultats concordent avec les définitions courtes mais justes des lexèmes de douleur répertoriés dans l'lnder hippocraticus. De fait, cet ouvrage contient des définitions un peu sommaires et qui ne concernent que quelques termes certes, mais elles rendent I'essentiel des propriétés distinctives de ces lexèmes exprimant la douleur- D'ailleurs, nous avons repris ces définitions pour définir Ies différents lexèmes composant les familles lexico-sémantiques en annexe B. Nous retrouvons donc la douleur (< physique » traduite par le générique 06hq dolor corporis vel parihm corporis >> soit « une douleur corporelle ou plutôt d'une partie du corps »? Puis le lexème ahyoog se distingue par sa caractérisation moindre mais axée sur l'espace corporel: « dolor corporis » douleur corporelle »". Enfin, les auteurs allemands ont bien perçu dans x6voog7 outre son sens polysémique d' << exercices physiques », l'expression d'un état maladif et douloureux: a dolor, corporis malum; (exercitatio corporis, opera; de sensu ambigitur inter I et Il) 1) douleur, mal corporel; (exercices des corps, sens ambigu qui se situe entre les deux premières définitions) n4. En somme, le micro-système lexical nous aura brossé le portrait d'une douleur à la nature diverse. Toutefois, bien qu'eue soit perçue comme un symptôme, une affection, un état ou une idée générale, la douleur reste avant tout, un signe. Car la douleur demeure touiours celIe qui est notée Dar les médecins, elle n'est pas celle qui est attendue comme la douleur opératoire ou la douleur du deuil- Dans cette perspective, la douleur qui résulte de l'obsewation s'objective en signe; un signe doté de plusieurs nuances lexicales et cliniques comme notre analyse l'a montré. Cependant, le signe ne s'avère pas uniquement le symptôme ». Sa compréhension extensive n'entre donc pas dans une telle catégorisation puisque les observations des médecins des Epidémies ne composent pas de modèles généraux2 J.-H, Kiihn et U, FIeischer et al& IIndex h i p p ~ c r ~ m ffasc. , III A - a Gottingae, Vandenhoeck & Ruprecht, 1988, p. 541. 3 J--EL Kiihn et U. Fleischer et alii, Index h i p p o ~ r ~ c ufax. s , I A-A, Gottingae, Vandenhoeck & Ruprecht, 1986, p. 20. 4 J.-H. Ki& et U. FIeischer et aZii, Ihah hippomatims, h c , N l7-0,Gottingae, Vandenhoeck & Ruprecht, 1989, p. 680-8 1. L'écriture hippocratique façonne les observations cliniques, c'est le style médical qui singularise Les patients des livres des Epidémies et contriibue au particularisme des cas. Il s'agit, en définitive, de l'affection d'un Philiscos, de la douleur de I'hornme chauve de Larissa et non pas d'un exemple de &senterie ou de tétanos. Le cas est à entendre comme une série d'événements a combiner et l'auteur indique I'issue favorable ou non de la combinaison. Selon W c e l Detienne, la combinaison des événements se révèle aléatoire car les éléments peuvent ne pas avoir de signification dans leur succession; la signtfication serait davantage engendrée par le rapprochement de tel phénomène avec tel autre. C'est en ce sens que le terme G signe )) (T; PQXE%V) prend son acception chez Hippocrate : K Pour Hippocrateyle signe n'a pas la même simiification, Disons qu'il n'a pas le sens privilégié chez Hippocrate. Dans le devenir du malade, p& les événements qui se succèdent, certains par le seul fait d'être nommé, choisis, décrits, deviennent signes. Ces signes ne sont pas signes de quelque chose de précis, comme d'une lésion par exemple. Le signe signifie en soi-même, et signifie en même temps qu'il fait partie d'un ensemble. K Prenez garde », écrit l'auteur du Pronostic, dont la plupart pensent qu'il est aussi I'autew des Epidémies I et hT, K de ne pas vous en laisser imposer par des urines semblables que powrait fournir la vessie atteinte de quelque affection, car alors l'urine donne un signe qui appartient non plus au corps tout entier, mais à la vessie seule >>. Le signe intéressant vient de plus lob, pourrions-nousdire dans la formule n5. Or, Ies contextes a situationnels )) des occurrences des lexèmes étudiés dam les livres des Epidémies ne dévoilent pas une nature exclusivement sémlologique de la douleur. En effet, à cette dernière s'en superpose une seconde : une nature ontologique de la douleur. A ce stade-ci de notre recherche, il est bien évidemment trop tôt pour conclure a une nature véritablement ontologique de la souffrance, étant donné que les Epiaémies ne constituent qu'un échantillon, significatif certes, de l'ensemble des écrits de la Collection hippocrarique. Néanmoins, l'étude des contextes d'expression dans notre corpus révèle une douleur perçue tantôt comme une force active tantôt comme un état péniile mais qui toujours atteint le patient. La douleur ici ne s'insère pas dans le discours rapporté des patients, elle est le produit de l'observation des médecins, de leur conscience clinique à l'instar, en quelque sorte, de la maladie. A ce propos, plusieurs médecins concevaient a la maladie comme une souffrance du 5 M. Detienne (dir.), Les savoirs de l'écriture en Grèce ancienne' Lille, Presses Universitaires de Lue, Cahiers de PhiloIogie, 1988, p. 332- corps caractérisée par un «mélange perturbé )) des humeurs fondamentales »6. Elle semble extérieure puisqu'elle saisit te patient, elle sef i e en un endroit corporel elle se déplace sous et SM la surface du corps, eIle commence et elle se termine; eIle se résout et elle guérit. En ce sens, les concepts de douleur et de mafadie semblent se chevaucher tout en tendant vers une distinction, d'abord sémantique. Et notre mémoire aura donc contribué à établir cette distinction; une distinction en formation qui consiste égaiement dans le passage de la notion perçue comme entité concrète au concept ou à sa représentation idéologique. Les oppositions fonctionnelles découvertes, dans le cadre de notre recherche, correspondent d'ailleurs à cet effort de distinction, de cIassifIcation et de la transformation de la douleur en un outil intellectuel de désignation sémantique et d'obseniation clinique. Enfin, cette conceptualisaîion s'inscrit, comme nous le rappelle J. Pigeaud, dans l'effort toujours renouvelé du médecin hippocratique de donner sens et forme a la soufEance de son malade : a Le médecin sait comment naîq cesse la maladie, queues causes la font croître ou diminuer- En face de lui, indétemiinés, il a Ie malade et son vécu. Ce que décrit le médecin est m e fonne abstraite; ce que vit le malade c'est une so-ce informe. A ce qui éîait simple séquence insignifiante dans la soufEance, fe médecin donne dignité de suite cohérente' organisée, avec un commentaire et une fin. Mais le médecin tout seul est impuissanf et le malade dans le magma de son aventure personnefle, est incapable de sélectionner l'événement signifiant auquel on donnera le statut de symptôme ou de 7 cause», 6 MI D. Grmek et B.Fantini (dir,), Histoire de la pensée .., ,p. 217. J. Pigeaud, Qu'est-ce qu'être malade pou l'auteur de I'Ancienne Mécllcine D dans IR Joly (éd-), Corpus hïppocruticcrm :Actes du CuZZope internarionrrl h@pucratique a2 Mons (22-26 septembre 1975), Mons, éditions universitaires de Mons, 1977,p. 200. 7 Bibliographie Sources *KIPPOCRATE.vol. 1: Epidemics I. Epidemics ILT. With an English Translation by W H S . Jones, London, W. Heinemann, Cambridge, Harvard University press, Loeb Classical Lîbrary, 1957 (1923). *HIPPOCRATE. La comdfation. Trad de E. Littré, textes choisis et présentés par A D e b q Paris,Hermann, 1986, *HIPPOCRATE. CEwres cornplères. Vol. II-III et V, texte établi et traduit par E. Littré, Amsterdam., Hakkerî, 1973-1989 (réimpression de i'éd J. 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Le langage: introduction linguistique à I 'histoire.Pans, Albin Michel, Evolution de l'hmanité no 6, 1968 (1 923). Annexe A Grille d'analyse cornponentieUe , sèmes\ lexème 1 Famille lexicale de ,., Analyse svntagmatiaue substantifs adjectifs adverbes verbes Remarques sur les sèmes relationnels observée directement Douleur corporelle évoquédrzon éooquée Douleur corporelle Zocalisédnon localisée corps entier/régions (archilexèmes) Structures anatomiques « externes » (archilexèmes) Sfructures anatomiques K internes ). (archilexèmes) Autres (archilexèmes) - 1 1 1 - - - - Annexe B Les families lexicales incluses dans le champ sémantique de la douleur: Nous avons regroupé, dans ces tableaux,-lrensemble des-lexèmes-étudiés-d'une même -f d e . Dans un souci de clarté et de synthèse, nous avons repris pour certains termes les déi5nition.sconcises et justes de I ' r i d a hippocraticus. Nous avons également ajouté le nombre d'occurrences qui se rapportent directement à la notion de douleur et qui apparaissent dans chacun des livres des Epidémies. Aussi, nous avons relégué à ia fin, les deux familles lexicales excluent du champ sémantique de la douleur. Ep. 1 lexème (5 590)' Ep. (5 219) Ep. Rï Ep IV (5 200) (4 310) Ep. V (5 553) Ep. KU total Ep (5 277) (10 439) 41588 ~GuvO& «de aegroto; de corpore eiusque partibus; de rnorbis 1 Nombre total de mots qui composent chacun des livres des Epiuëmies, « Douleur corporelle ou plutôt d'une partie du corps » dans J.-H Kühn et U. Fleischer et alii, Index.-., f w .III., p. 541-542. 3 Nous recensons une occurrence de plus qui n'apparaît que dans I'édition de Littré (Ep. W:O0 025 009). 4 Neufoccurrences sont des doublets entre Ep. Vet Ep- HI. 5 Une seule occurrence est un doublet entre Ep. Vet Ep. KT6 « A propos d'une maladie grave, à propos du corps et de ses parties; à propos du mal, de ses signes et autres choses semblables » dans J.-H. Kiihn et U.Fleischer et alii, Index ...,fisc. II& p. 542. 2 in66u~og«dolorem eficiens (de morbis et sipis); dolore qffectur (de partibus corporis, de homine ipso)8 7 Absence de douleur ou même la douIeur qui ne s'accomplit pas )) dans l-H. Kühn et U. Fleischer et alii, inciex..., fitsc. I, p. 62. En outre, les auteurs ajoutent que Ie sujet peut être un homme, une partie du corps, une blessure, un gonflement (abcès, tumeur), signea mai fmaiadie ou malaise). 8 cc douleur q u s'accomplit a propos de m m et de signes; affecté de douleur en a propos des parties du corps ou de l'homme lui-même )) dans J.-H Kühn et U. Fieischer et alii, 1 6 hippocraticus, %c- 11 E-K, Gottingae, Vandenhoeck & Ruprecht, 1987, p. 3 16. 9 Seulement une occurrence n'est pas un doublet entre Ep. V et Ep. KTVn. 10 J,-H. Kühn et U. Fleischer et alii, In&--., fasc. III,p. 652. Les auteurs nous indiquent que le verbe est employé soit dans une tournure absolue (le sujet est alors l'homme ou une partie de son corps) soit avec son complément a I'accusatif(ïe complément est généralement le réfférent). II Curieusement, ce lexème ne figurepas dans lYInder. occurrences/ lexème Ep. Ï (5 590) « nomen pathologicus » xa&aAyiq 12 « Douieur du corps » dans J.-H. Kühn et U. Fleischer et alii,&l ..., fasc. I, p. 20. Les auteurs indiquent que le lexème pourrait &galementexprimer la « cause d'une douIeur » mais la construction de Ia phrase reste douteuse (Ep. 9,396,17). 13 Une occurrence constitue un doublet de Ep V. l4 HL&occurrences sont des doublets de Ep. V. 15 J.-i3 K ü h et U. Fleischer et alfi,hiex..., fàsc. 5 p. 19-20. Les auteurs soulignent que le sujet peut être un homme (souvent accompagné d'un complément a l'accusatif de relation pour indiquer la partie douloureuse), le corps ou une partie du corps. l6 Une occurrence constitue m doublet de Ep. V. l7 « Dénomination pathologique » dans 1-K KUhn et U.Fleischer et alii, Inah ..., fasc. ïI, p. 416. 18 J.-H KUhn et U. Fleischer et aZÏi, I*.-., fasc. II,p. 416. Selon les auteurs, cet adjectifse rapporte soit aux hommes soit aux signes de la maladie. Famille de Z ~ V O C occurrences/ lexème nhms « dolor. corporis mahm; exercitatio corporis, opera; de sensu ambigitur inter I et II dg nov0 -;tu d act. doleo. patzor; ~ O Z O ~ adjèro; ~ M me intendoI laboro; obduro, smtineo II: med vel pass. doleo, patior, doCorem adfem; exerceor, intendor >jll Ep. 1 Ep. l? (5 5590) (5219) 1 Ep. m (5200) 26 5 hominibus : infirma vaIetudine; improbm II. de rebus :laboriosus, debilis; mlus D~~ 19 « Dodeur, mal corporel, exercices corporels, peine; sens incertain entre Ies deux premières définitions » dans J.-H, K Ü h et U. Fleischer et alii, I d e x ...,fasc. IV,p, 680-681. 20 Deux occurrences prennent le sens de « efforts physiques, fiaigues B. 21 Une occut~enceprend le sens de « efforts physiques D. 22 Sept occurrences prennent le sens de « efforts physiques ». 23 Quatre occurrences sont des doublets de Ep. V24 « Actif: Avoir mai, souffi-iq occasionner de Ia douleur; tendre vers moi, travaiiIer; persévérer, supporter. Moyen et passif: avoir mal, s o e , occasionner de Ia douIeru; être en mouvement ou subir, être tendu » dans J.H. Kühn et U. Fleischer et am, Index.-., fbc. IV,p. 679.Les auteurs ajoutent que le sujet du verbe à I'actifest un homme (construction avec un complément à l'accusatif de relation, qui est généralement le référent), un signe qui annonce une maladie grave, le corps ou une partie du corps. Nous prenons note ici que t'édition de Littré présente ,%h « paraissait » plutôt que &v~r « souffrait D26 Trois occurrences adoptent ici le sens de « travailIer, iàire des efforts physiques )p. 27 « A propos des hommes : santé fuile; mauvais. A propos des choses : laboriewr; fài'ble ou débile (ex. la voix ou le souffle); mauvais ou maiade (qualifie souvent le signe qui le précède) » dans J.-H. Kühn et U. Fleischer et ai& I k k x ...,fàsc. N,p, 679680. 28 Des trois occurrences, deux s'avèrent fianchernent ambigues, soit une atrophie mauvaise ou douloureuse de la luette et le changement de matières en un étaî douloureux ou maiin. 29 Le lexème mentionne plutôt la mauvaise consistance de Purine. Les familles lexicales exclues d u champ sémantique de la douleur: 30 Aucune occurrence ne se rapporte directement à la notion de douleur; les lexèmes font plutôt référence au mauvais aspect des selles ou à fa maipropreté. 31 L'adjectif fait davantage référence au mauvais état du patient. 32 Aucune occurrence ne se rapporte directement à la notion de douieur; les lexèmes font plutôt réfërence à l'aspect mauvais d'un signe ou du regard par exemple, 33 c Exempt de douleur, douleur qui ne s'accomplit pas » dans J.-H. K i h et U. Fieischer et alii, hiex..., fasc. 5 p. 78. 34 « A propos des hommes, a propos des parties du corps, à propos des maux » dans J.-H_ Kiihn et U. FIeischer et alii, Ih&x... ,fasc. II,p. 3 10. Liste des œuvres Dans notre étude, nous avons utiiisé le système de références élaboré dans la Concordance hippocratique afin de ne pas alourdir les notes; ces références reposent sur la division interne des écrits et renvoient a la section, au paragraphe ainsi qu'à la ligne (ex Ep 1 : 02 012 014 = Livre 1 des Epidémies, deuxième section qui correspond ici à la seconde Constitution, paragraphe numéro 12 et 14' ligne). Le système de références de la Concordance s'appuie sur les éditions qui apparaissent dans le tableau cidessous. Nous nous sommes essentiellement référée à ces éditions, cependant, nous avons ajouté les autres éditions auxquelles nous avons également eu recours. Enfin, les traductions sont les nôtres, sauf avis contraire. Titre des oeuvres Edition utilisée = autres éditions = édition Littré Eoidémies L ( E p d I)' Tome E Kühlewein I~ ~ittré~ Tome V ~an~holf~ (Krankengeschichten) E~idémiesDI ( E p d 114 Jones 1 Tome IIC Kuhiewein 1 E~idémiesN (@id N ) Langholf Tome V Langholf Jones 1' E-oidémies II fE~id 14 i Smith 1 gpidérnies -V(Epid. y) l 1 Littré 1 Tome V 1 - Dans notre mémoire, nous avons utilisé l'abréviation EpPpour Epi&mies. A ne pas confondre avec Ies bttres ou @.stolai (Ep.). 2 Hippocrates, vol. I :Epia2mics 1, eidernics m, with an Engjish Translation by W.KS. Jones, London, W. Heinemann,Cambridge, Harvard University Press, h e b Classical Libraxy, (L923)1957. 3 Wippocrates, Opera Omnia, vol. I, éd. H. Kühlewein, Lipsae in aedibus B.G. Teubneri, Bibliotheca scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana :Scriptores Graeci, 1894. 4 Hippocrate, QTuvres complètes, vol. E-III et V, texte étabfi et traduit par E.Littré, Amsterdam, Hakkert, 1973-1989 (réimpression de I'éd. J. B.BaiJIières, 1839-1861)5 V. LanghoE Syntakfische Untersuchungen zu H@poRrutes-Texien : BrachyIogrsche syntagmen in den individuellen KTankheils-FaIIbeschreibungen der hipkraîischen Schn>i?a?mmmIung. Wiesbaden, Steiner Verla& 19776 HFppocrates, vol. 7: Epiùémics 2, 4-7, with an English Translation by WD. Smith, London, W. Heinemann, Cambridge, Harvard University Press, Loeb CIassicai Library, 1994. I Littré Tome V Langholf (Kmkengeschichten) Annexe D Liste des occurrences Cette liste contient toutes les occurrences de l'ensemble des lexèmes étudiés dans les sept livres des Epidérnies.Les références apparaissant à la gauche sont celles qui firent citées ou étudiées, avec, à la droite, l'indication de la ou les page(s) où elles se retrouvent dans ce mémoire. Nous avons également ajouté, au milieu, les lemmes auxquels se rapportent les occurrences. Le nombre entre parenthèses suivant le numéro de la page signale l'emploi de la seconde occurrence du lexème dans la même phrase. Ces occurrences sont tirées d u système de . références utilisé pour la Concordance hippocratique; le lecteur trowera les correspondances aux autres éditions dans la liste des œuvres située dans l'annexe C . Enfin, nous recommandons au lecteur la consultation de la Concorhnce hippocratique pour obtenir une idée précise du contexte situationel de l'emploi de l'occurrence. 4 4 4 4 "9"9"OP "OP * - ds3 "+ .!!* '2 -- ++4+4-4+444+--4+44444+ "+? 44 ex' c.I ,! C, z3 *Y ..v P "Y -zz...ô + * 4 w 8 s :* "! .!?Ho %" 3 4-4)++ v ! R N ~ ~ & . . Y * 4 5 g .!Y