Dangers et risques associés aux agents infectieux

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Dangers et risques associés
aux agents infectieux
Les risques chez les policiers
Michèle Tremblay, DRSP de Montréal-Centre
Chantal Bertrand, CLSC du Centre-de-la-Madeleine
Chantal Beaulieu, CSST – D.R. Longueuil
Claire Marien, APSSAP
TABLE DES MATIÈRES
1.
PROBLÉMATIQUE ........................................................................................................................ 3
1.1 MISE EN SITUATION ....................................................................................................................... 3
1.2 SOMMAIRE DE LA LITTÉRATURE DES INFECTIONS CHEZ LES POLICIERS.............................................. 4
1.3 AGENTS PATHOGÈNES TRANSMISSIBLES PAR CONTACT : VOIE SANGUINE ......................................... 4
1.3.1 Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le sang....... 4
1.3.2 Expositions professionnelles rapportées ............................................................................ 9
1.3.3 Fréquence des infections chez les policiers....................................................................... 9
1.3.4 Avis de vaccination contre le VHB déjà émis ................................................................... 10
1.4 AUTRES AGENTS INFECTIEUX ....................................................................................................... 12
1.4.1 Rage ................................................................................................................................. 12
1.4.2 Tétanos............................................................................................................................. 12
1.4.3 Poux, gale......................................................................................................................... 12
1.4.4 Autres infections (virale, bactérienne, mycotique)............................................................ 12
2.
DESCRIPTION ET ÉTAT DU GROUPE VISÉ ............................................................................. 15
2.1 POLICIERS .................................................................................................................................. 15
2.1.1 Policiers municipaux (incluant policiers /pompiers et ambulanciers) ............................... 15
2.1.2 Policiers provinciaux ......................................................................................................... 16
2.2 PERCEPTION DU MILIEU (TRAVAILLEURS / EMPLOYEURS ) .............................................................. 17
2.2.1 Perception des employeurs (municipaux) ........................................................................ 17
2.2.2 Perception des policiers (municipaux).............................................................................. 18
3.
FRÉQUENCES ET COÛT DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES ........................................... 19
4.
RECOMMANDATIONS................................................................................................................ 20
4.1 VACCINATION EN PRÉ-EXPOSITION CONTRE LE VHB DES TRAVAILLEURS ........................................ 20
4.2 VACCINATION EN PRÉ-EXPOSITION CONTRE LE TÉTANOS ............................................................... 21
5.
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 22
LES RISQUES CHEZ LES POLICIERS
1.
PROBLÉMATIQUE
1.1
Mise en situation
Les policiers ont de fréquents contacts avec le public. De par la nature spécifique de leur
travail, ils côtoient fréquemment des utilisateurs de drogues par injection, des prostitués,
des prisonniers, des blessés et des malades. Ils peuvent de plus, occasionnellement,
toucher du sang ou des liquides biologiques (sperme, larmes, salive, urines, selles),
secourir des blessés, manipuler des personnes décédées ou noyées. Aussi, ils peuvent, en
travaillant à l'extérieur, se blesser avec des objets contaminés par de la terre. Finalement,
dans certaines municipalités, postes ou districts, ce sont les policiers qui déplacent et
manipulent les carcasses d'animaux morts dans des endroits publics.
Il est donc extrêmement pertinent de bien identifier les principaux agents infectieux
auxquels les policiers peuvent être exposés et d'évaluer leur importance dans le cadre de
leur travail.
De façon résumée et synthétique, les agents infectieux peuvent être ainsi divisés :
Agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via le sang ou les
liquides biologiques visiblement teintés de sang, soit : le virus de l’hépatite B, le virus
de l’hépatite C et le virus de l’immunodéficience humaine. Tel qu'il sera discuté plus en
détail, ce sont ces agents qui constituent des risques pour les policiers.
Agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) via la voie
fécale/orale : ces pathogènes (ex. : hépatite A, salmonellose) ne constituent pas un
risque professionnel pour les policiers.
Agents infectieux qui se transmettent par contact (direct ou indirect) avec de la terre :
ces pathogènes (ex. : tétanos) peuvent constituer un risque professionnel pour les
policiers.
Agents infectieux transmis par voie aérienne : ex. : tuberculose. Compte tenu du type
de contact avec la population, ce pathogène ne constitue pas un risque professionnel
pour les policiers. En effet, sauf dans des situations exceptionnelles, la durée de
contact avec cet agent pathogène est trop courte pour occasionner un risque
professionnel. À titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était
contagieux, Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées
voisines du passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures (Isler, 2001)
Agents infectieux transmis par contact direct cutané (ex. : gale, pédiculose) : le risque
professionnel est peu important.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
3
Agents infectieux transmis par des animaux (zoonoses : ex.: rage); le risque
professionnel est peu important à cause de la rareté des contacts.
1.2
Sommaire de la littérature des infections chez les policiers
La littérature scientifique qui traite des risques biologiques chez les policiers concerne
presque exclusivement les pathogènes transmissibles par le sang (virus de l’hépatite B,
virus de l’hépatite C et virus de l’immunodéficience humaine). C'est pourquoi ces agents
infectieux seront traités en détail.
Le ratio du nombre de décès observés chez les policiers sur le nombre de décès attendus
(Standardised mortality ratio) dans la catégorie des maladies infectieuses et parasitaires
(CIM 210-239) est toujours dans les études très inférieur à 1, et ce, de façon statistiquement
significative ( Demers et autres, 1992, Feuer et Rosenman, 1986, Forastière et Perucci,
1994, Finkelstein, 1998, Vena et Violanti, 1998). Ceci signifie que ces infections ne sont pas
une cause de mortalité professionnelle importante chez les policiers, au contraire.
1.3
Agents pathogènes transmissibles par contact : voie sanguine
1.3.1
Probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le
sang
(Virus de l’hépatite B, virus de l’hépatite C et virus de l’immunodéficience humaine).
Cette probabilité est fonction de la fréquence d’infection dans la clientèle desservie par les
policiers, des tâches particulières effectuées par les policiers et l’applicabilité des mesures
de prévention.
1.3.1.1
Épidémiologie dans la population générale
Hépatite B :
On estime, en 2000, qu'environ 0.5 % de la population canadienne (0,6 % pour le Québec)
est actuellement infectée par le virus de l'hépatite B et peut donc le transmettre. Ces taux
sont assez stables depuis le début des années 1990, au niveau canadien et au niveau du
Québec.
Entre 1994 et 1998 cependant, le nombre de cas d’hépatites B déclarés tend à diminuer de
façon constante (1895 cas en 1994 vs 1292 en 1998). La même tendance se retrouve à
Montréal, région socio-sanitaire qui compte les nombres les plus élevés (730 cas en 1998)
et en même temps, les plus hauts taux d’hépatite B de la province (MSSS, 2001).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
4
Hépatite C :
La prévalence de l'infection dans le monde se situerait autour de 3 %. Cependant, il est
estimé que moins de 1 % de la population canadienne est infectée ou a été infectée par le
VHC. Dans l'ensemble, la majorité des cas se retrouvent chez les 30 à 49 ans (posttransfusion). Cependant, les nouveaux cas d'hépatite C surviennent surtout chez des
personnes de 20 à 39 ans qui utilisent des drogues par injection. Actuellement, l’utilisation
de drogues injectables est responsable de 63 % des nouveaux cas d’hépatite C (Zou S et
Tepper M, 2001).
Au Québec, on estime que de 40 000 à 50 000 personnes seraient infectées par le VHC.
La prévalence se situerait près de 5,5/1 000 (0,55 %) et les hommes seraient infectés deux
fois plus souvent que les femmes. À Montréal, la prévalence est plus élevée et serait autour
de 15/1 000 (1,5 %) (Cox J et autres, 2001).
Infection par le VIH :
Au Canada, plus de 17 000 personnes ont été infectées entre 1979 (découverte de
l’infection) et le début de l’an 2000.
Onze personnes au Canada seraient infectées chaque jour dont une au Québec.
L’infection par le VIH continue de progresser, touchant de plus en plus les utilisateurs de
drogues par injection et les personnes hétérosexuelles. Au Canada, au début de 1999, plus
de 46 000 personnes avaient été détectées VIH+ par des tests sanguins (Santé Canada,
2000).
Au Québec, à la fin de 1996, on a été estimé que près de 14 000 adultes étaient infectés
par le VIH. Le taux de prévalence (nombre de personnes ayant l’infection à un moment
donné) est donc de 2,2 par 1 000 adultes (1 adulte sur 500). À Montréal, région la plus
touchée, ce taux serait d’environ 6,4 par 1 000 adultes (1 adulte sur 200) (MSSS, 2000a)
Les principales populations touchées par l’infection au Québec sont (MSSS, 2000a) :
♦
hommes homo et bisexuels : ils représentent plus de 60 % de tous les cas
d’infection. Dans cette population cependant, le nombre de nouveaux cas par an
diminue depuis 1986;
♦
personnes originaires de pays où la transmission hétérosexuelle prédomine
(pays endémiques pour le VIH) : La majorité des cas de sida déclarés jusqu’en
1984 concernaient des personnes originaires d’Haïti; depuis, l’augmentation
annuelle de leur nombre demeure assez stable;
♦
utilisateurs de drogues injectables (UDI). Cette population a commencé à être
infectée en 1985 et a augmenté depuis de façon très importante. Ils représentent
21 % des personnes infectées au Québec mais près de 45 % des nouvelles
personnes infectées en 1996 sont des UDI. Des estimations récentes de 2000
(Santé Canada, 2000) démontrent que 34 % des nouveaux cas d’infection au
VIH au Canada sont attribuables à l’utilisation des drogues injectables (cocaïne
et héroïne surtout). La progression de l’infection dans ce groupe est donc la plus
importante et prend des proportions inquiétantes;
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
5
♦
Sida :
♦
♦
1.3.1.2
population hétérosexuelle, enfants nés de mères infectées, personnes ayant
acquis l’infection à la suite d’administration de sang et de produits sanguins.
au Québec, 5 743 cas de sida (la dernière phase de l’infection par le VIH) ont été
déclarés jusqu’au 31 décembre 2000, dont 77 % proviennent de Montréal
(Turmel B et Meunier L, 2000);
le nombre de cas de sida diminue au Canada et au Québec depuis 1994. Ceci
est dû, entre autres, à l’amélioration des traitements antirétroviraux qui peuvent
retarder l’évolution de l’infection par le VIH vers le sida.
Épidémiologie dans la population desservie
Dans les populations particulières côtoyées régulièrement par les policiers, l'épidémiologie
de ces infections est la suivante :
Prisonniers (ou récidivistes) :
Dans la population carcérale, on retrouverait plus d’infections reliées aux virus de l’hépatite
B, de l’hépatite C et du VIH que dans la population en générale. Aux États-Unis, 1 à 8 % de
tous les détenus sont infectés par le virus de l’hépatite B et à risque de le transmettre (CDC
1990).
Au Canada, selon une étude menée dans les centres de détention fédéraux de la ColombieBritannique, 28 % des détenus ont des marqueurs pour le VHB comparativement à 5 % à
10 % de la population du Canada. 28 % des détenus étaient positifs pour le VHC
(Préfontaine RG, Chaudhary RK, Mathias RG, 1994) comparativement à 0,3 % à 1 % dans
la population canadienne. Une autre étude faite auprès des détenus du centre fédéral de
Kingston montre que 27,9 % des hommes testés étaient séropositifs pour le VHC (Pearson
M, Mistry PG, Ford PM, 1995). Selon une étude similaire à la prison pour femmes de
Kingston, 39,8 % des détenues testées étaient séropositives pour le VHC (Ford PM et
autres, 1995).
La prévalence de l’infection au VIH dans les établissements de détention provinciaux de
l’Ontario serait de 7,7 % chez les femmes et de 4,7 % chez les hommes (Ford PM et
autres,1994). Pour fin de comparaison, on retrouve à Montréal 0,5 % d’adultes qui seraient
actuellement infectés par le VIH (Montréal étant la ville où le taux serait le plus élevé au
Québec). Une autre étude fait état de la présence d’anticorps dans la salive de 3,2 % des
incarcérés (7,6 % chez les femmes et 2,2 % chez les hommes) d’un centre de détention du
Québec comparativement à un taux de 7,5 par 10 000 habitants, c’est-à-dire 0,075 % dans
la population générale de la province (hors Montréal) (Dufour, 19??).
Utilisateurs de drogue injectable (UDI) :
La fréquence des infections reliées aux virus de l’hépatite B (VHB) de l’hépatite C (VHC) et
de l’immunodéficience humaine (VIH) est plus élevée chez les utilisateurs de drogues
injectables (UDI). Aux États-Unis, 60 à 90 % d'entre eux ont déjà été infectés par le virus de
l’hépatite B (VHB) et 3 à 10 % seraient actuellement infectés (Levine, Vlahof, et Koehler,
1995). Au Canada, ces chiffres ne sont pas disponibles mais suivent probablement la même
tendance. De plus 60 à 90 % d'entre eux seraient actuellement infectés par le virus de
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
6
l’hépatite C (VHC). Et actuellement, l’utilisation de drogues injectables est responsable de
60 % des nouveaux cas d’hépatite C (Cox et autres, 2001). Pour ce qui est du virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), il y a actuellement 1 455 UDI infectés. Des chiffres
récents de 2000 démontrent que 34 % des nouveaux cas d’infection au VIH au Canada sont
attribuables à l’utilisation des drogues injectables (cocaïne et héroïne surtout) (Santé
Canada, 2000).
1.3.1.3 Profil des tâches effectuées
Dans chaque administration municipale, le service de police regroupe surtout (sinon
exclusivement) des policiers patrouilleurs, des enquêteurs de poste et des policiers
administrateurs.
Dans certaines municipalités, on retrouve aussi des policiers qui effectuent le travail de
pompier ou d'ambulancier.
Dans les corps policiers plus importants, plusieurs escouades sont aussi présentes : citons
le service d'identité judiciaire, l'escouade de la moralité et drogues (ou stupéfiants), etc.
Les policiers patrouilleurs répondent, dans leur communauté, à tous les appels dans le but
de faire respecter les lois et d'aider toute personne dans le besoin. Ils sont des intervenants
de première ligne et sont en contact avec la population générale pour la majorité de leurs
activités.
Ils sont, entre autres, appelés à appliquer les premiers soins lors d'accidents ou
d'événements où il y a des blessés (intervenants d’urgence). Cependant, en milieu urbain
comme Montréal, les secours ambulanciers (9-1-1) arrivent très rapidement sur les lieux
aussi les policiers du SPCUM donnent peu de premiers soins.
Les policiers patrouilleurs sont cependant aussi appelés à côtoyer des individus qui
présentent des comportements à risque d'acquisition d'hépatite B et d'autres pathogènes
transmissibles par le sang (virus de l'hépatite C (VHC), virus de l'immunodéficience humaine
(VIH)), tels les prostitués, les utilisateurs de drogues injectables (UDI), les récidivistes, les
personnes incarcérées, etc.
De plus, suite à l’adoption de la loi concernant l’identification par les empreintes génétiques,
en juin 20001, l’agent de la paix (ou toute personne agissant sous son autorité) peut prélever
des substances corporelles (incluant du sang) pour des analyses génétiques, auprès de
personnes coupables d’une infraction désignée. Ces prélèvements nécessitent l’utilisation
d’une lancette et des contacts avec du sang de la personne prélevée sont possibles, surtout
lors de résistance ou de non-coopération du prévenu.
Face à ces individus, plus fréquemment, mais aussi face à d'autres individus, les policiers
patrouilleurs ont :
♦
♦
♦
1
à les fouiller, fouiller leurs sacs à mains lors de leur arrestation;
à intervenir en maîtrisant un individu violent qui résiste à son arrestation;
à intervenir lors de bagarres, etc.
Gouvernement du Canada Projet de loi C-3. : Loi sur l’identification par les empreintes génétiques.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
7
Aussi, les policiers lors de leurs interventions :
♦
♦
♦
♦
♦
♦
♦
peuvent être blessés avec une arme blanche ou tout autre type d'arme
artisanale;
peuvent se piquer avec l’aiguille d'un utilisateur de drogues injectables (UDI ),
lors de la fouille d'un individu ou d'un local quelconque;
peuvent se blesser lors d'une altercation avec un prévenu;
peuvent être éclaboussés par le sang d’un individu qui saigne, lorsque celui-ci a
des comportements violents ou qu’il résiste à son arrestation;
peuvent être mordus;
peuvent être exposés à du sang lorsqu'ils interviennent sur les lieux d'un
accident;
etc.
Les policiers d'escouade spéciale (moralité, drogues, stupéfiants) ont, comme les policiers
patrouilleurs, à intervenir et à procéder à l'arrestation d'individus. Cependant, leur clientèle,
tels les toxicomanes, prostitué(e)s etc., est plus fréquemment à risque d'acquisition de
pathogènes transmissibles par le sang (virus de l’hépatite B (VHB), virus de l’hépatite C
(VHC), virus de l’immunodéficience humaine (VIH)). Les fouilles d'individus ou
d'appartement risquent encore plus de comporter des contacts accidentels avec des
aiguilles et des armes blanches.
Les policiers techniciens en identité judiciaire doivent manipuler régulièrement et durant de
longues périodes des objets souillés de sang et utiliser des outils coupants qui peuvent être
en contact avec du sang.
Les policiers des autres escouades ont des tâches spécifiques à leur travail (section des
homicides, filature, maître-chien, etc.) et, selon ces tâches, peuvent être exposés plus ou
moins régulièrement à du sang ou des produits biologiques teintés de sang.
Les policiers administrateurs n'ont que peu de contact avec la population et leurs tâches les
mettent peu à risque d'exposition au sang ou aux liquides biologiques.
1.3.1.4 Application des mesures de prévention
Les équipements de protection personnelle des policiers devraient être les gants jetables et
l’équipement de réanimation cardiorespiratoire à valve unidirectionnelle. Les autres
mesures préventives relèvent de l’organisation du travail (lavage régulier des mains, fouille
sécuritaire de prévenus et manipulation sécuritaire de pièces à conviction et/ou d’objets
piquants ou coupants, sécurité lors d’une intervention). Certaines mesures préventives,
dont le port de gants, peuvent être plus difficilement applicables lors d’interventions
urgentes et dangereuses.
En cas de contact à risque (exposition significative), en post-exposition, les policiers des
grands centres urbains pourraient avoir accès au service de santé de leur municipalité ou
être référés à une ressource médicale d’urgence. Par la suite, le service de santé peut ou
non assurer le suivi du travailleur exposé. Par contre, ce service n'existe pas pour la
majorité des municipalités du Québec.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
8
1.3.2
Expositions professionnelles rapportées
Trois études se sont penchées sur le type et la fréquence des expositions professionnelles
des policiers. Les incidents rapportés se sont produits surtout avec les utilisateurs de
drogues injectables (UDI) ou les vendeurs de drogues. Ces incidents concernent surtout
des piqûres avec des aiguilles, des contacts avec des personnes qui saignent ou des
contacts agressifs (sans saignement cependant) (Bandaranayake DR et autres, 1991). À
Denver au Colorado, entre 1990 et 1991, 42 expositions au sang se sont produites. Ces
expositions étaient surtout des contacts entre du sang et une peau non saine ou une
muqueuse. Quelques expositions étaient causées par des piqûres d'aiguilles, des morsures
ou des blessures avec des objets souillés, mais près de 50 % de ces expositions étaient
sous-déclarées (Hoffman et autres, 1994). Dans la ville de New York, en 1992 et 1993, le
taux d'exposition par blessures percutanées des policiers s'élevait à 38,7/10 000 personnes.
Il a été aussi estimé que 60 % des prévenus à New York durant cette période étaient
utilisateurs de drogues par injection (Pagane J, 1996). Finalement une même tendance se
retrouvait en Californie, à San Diego, en 1996, alors que 30 % des policiers rapportaient au
moins une exposition professionnelle par piqûre d’aiguille d’UDI, surtout au cours des cinq
premières années de travail. De ces policiers, près du 1/3 rapportaient plus d’une telle
exposition à risque. Les activités de patrouille (surtout reliées aux fouilles d’individus, de
véhicule et de propriété) étaient surtout impliquées (Lorentz et autres, 2000)
Sur le territoire de l’île de Montréal, entre mars 1999 et novembre 2000, 9 policiers (sur 665
consultations au total) se sont présentés au service régional de post-exposition pour une
évaluation médicale et un traitement, suite à une exposition professionnelle significative
(Nolet, 2001). Plus de 3 000 policiers sont actuellement à l’emploi du Service de police de la
communauté urbaine de Montréal.
En dehors de la région métropolitaine de Montréal, il est connu que la prévalence de
l'hépatite B, de l'hépatite C et du VIH dans la population générale est moins importante.
Cependant, cet avantage est atténué par certaines contraintes dues à la géographie.
Souvent les secours ambulanciers sont moins rapidement présents que sur les territoires
des grands centres urbains et il est possible que la prophylaxie post-exposition soit moins
facilement disponible et moins régulièrement administrée.
1.3.3
Fréquence des infections chez les policiers
Chez les policiers, la littérature scientifique s'est peu attardée à la prévalence de marqueurs
sérologiques du virus de l’hépatite B (VHB), du virus de l’hépatite C (VHC) et du virus de
l’immunodéficience humaine (VIH) ainsi que sur les types d'expositions professionnelles.
Dans les études internationales les plus récentes (Morgan C et Hudson P, 1988;
Bandaranayake DR et autres, 1991; Rischitelli et autres, 2001), l'évaluation des marqueurs
sérologiques du virus de l’hépatite B (VHB) chez les policiers démontre des taux de
prévalence similaires et même inférieurs à ceux de la population générale. Une seule étude
a trouvé que le risque s'élevait en région de forte et de moyenne endémicité d'infection à ce
virus. Ce risque s'élevait aussi selon les années d'exposition du policier.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
9
Ces quelques études avaient aussi été effectuées en milieu semi-urbain (Angleterre et
Nouvelle-Zélande), régions qui sont difficilement comparables avec nos centres urbains. De
plus, les études ne départageaient pas les policiers administrateurs ou gestionnaires des
policiers patrouilleurs. Ils ne distinguaient les escouades spécialisées (drogues, moralité,
service d'identité judiciaire) que pour les exclure des études, car ces policiers avaient déjà
été vaccinés.
Une étude récente, effectuée auprès de 1560 policiers de Détroit (Upfal et autres, 2001), a
estimé que la prévalence de l’infection au VHC (tests anti-VHC positifs) était de 0,6 % dans
cette population de travailleurs. Ce taux était inférieur à celui de la population urbaine de
Détroit. Une analyse multivariée a mis en évidence que des facteurs de risque personnels,
plutôt que professionnels, étaient reliés à une infection au VHC.
À notre connaissance, la prévalence de marqueurs sérologiques pour les virus des
hépatites B (VHB) et C (VHC) et le VIH, ainsi que la prévalence d'infection actuelle pour les
policiers au Québec et au Canada sont inconnues.
1.3.4
Avis de vaccination contre le VHB déjà émis
À notre connaissance, plusieurs municipalités du Québec, ont recommandé la vaccination
en pré-exposition de leurs policiers depuis 1987, mais surtout depuis le milieu des années
1990. Les villes de Laval, Québec et Sherbrooke sont des municipalités plus populeuses qui
ont fait de même. Les policiers des escouades drogues, moralité et stupéfiants ainsi que les
policiers du service d'identité judiciaire de la SQ et du SPCUM, entre autres, se sont faits
offrir la vaccination en pré-exposition entre 1989 et 1991. Depuis, le SPCUM a offert le
vaccin en pré-exposition aux policiers des sections des homicides et des agressions
sexuelles. La SQ a recommandé, au printemps 2001, la de ses policiers. Le SPCUM
s’apprête à faire de même, à partir de l’automne 2001.
En 1994, une recommandation de vaccination pré-exposition des policiers patrouilleurs et
enquêteurs des postes de la S.Q. a été émise par la direction régionale de Santé publique
(DRSP) de Montréal Centre, secteur santé au travail et environnementale (SATE), dans le
cadre de l’élaboration du programme de santé spécifique à l’établissement (PSSE).
Par ailleurs, Santé Canada (Santé Canada, 1998) mentionne que les travailleurs des
services d’urgence, incluant les policiers, peuvent être plus exposés au sang que la
population, bien que l’on ne dispose pas, actuellement, de données permettant de quantifier
leur risque.
Le Protocole d’Immunisation du Québec (PIQ) (MSSS 2000b), recommande l’immunisation
en pré-exposition des travailleurs suivants :
« Les sujets à risque élevé : (…) les personnes qui courent un risque,
de par leur profession, d’être exposés au sang et aux produits
sanguins ou qui risquent de subir des piqûres ou des coupures
accidentelles notamment les travailleurs de la santé, les
embaumeurs, les personnes intervenant en situation d’urgence (ex :
policiers, pompiers, ambulanciers). Les étudiants dans ces domaines
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
10
devraient recevoir toute la série vaccinale avant une exposition
professionnelle éventuelle au sang ou à des piqûres ou des coupures
accidentelles. »
De plus, un document de deux directions régionales de Santé publique (Robillard et autres,
1998) estime les risques professionnels des policiers en regard du VHB et propose des
recommandations :
« Les policiers effectuent des tâches de premiers répondants, les
mettant potentiellement en contact avec du sang ou des liquides
biologiques visiblement teintés de sang.
Avec les données
disponibles actuellement, on peut estimer que le risque d’exposition
est présent pour les policiers patrouilleurs, les policiers qui doivent
aussi répondre à des situations d’urgence les mettant régulièrement
en contact avec du sang et des liquides biologiques visiblement
teintés de sang et les policiers que, en fonction de leur travail sont en
contact régulier avec du sang ou des liquides biologiques visiblement
teintés de sang.
Risque faible de transmission professionnelle du VHB au travail pour
les policiers administrateurs et gestionnaires qui n’ont que très peu de
contacts à risque.
La vaccination en pré-exposition est :
- Recommandée pour les policiers patrouilleurs.
- Recommandée pour les policiers d’escouades ou de
départements qui doivent répondre à des situations d’urgence les
mettant régulièrement en contact avec du sang et des liquides
biologiques visiblement teintés de sang.
- Recommandée pour les policiers d’escouades ou départements
qui effectuent des tâches les mettant régulièrement en contact
avec du sang et des liquides biologiques visiblement teintés de
sang.
Pas d’indications spécifiques de vaccination contre le VHB pour les
policiers administrateurs ou gestionnaires qui n’ont que très peu de
contacts à risque. »
Finalement, la DRSP de Montréal Centre a clairement recommandé la vaccination en préexposition gratuite des étudiants en techniques policières, étudiant dans les CÉGEPS de sa
région. Cette direction de santé publique élargissait une recommandation du MSSS faite à
l’égard des stagiaires de la santé à risque de contracter l’hépatite B2 Nous croyons que les
stagiaires policiers, à travers tout le Québec, devraient bénéficier de tels avantages.
2
Cette recommandation du MSSS, en mai 2000, était de vacciner gratuitement des stagiaires de la
santé à risque de contracter l’hépatite B durant leurs stages et durant leur vie professionnelle
future.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
11
1.4
Autres agents infectieux
1.4.1
Rage
La rage est une maladie infectieuse très grave, habituellement mortelle, plus souvent
transmise par la morsure ou le léchage d'une plaie ou d'une muqueuse (l'intérieur de la
bouche, du nez et les yeux) par un animal infecté excrétant le virus dans sa salive. Il n'y a
eu que deux cas de rage humaine signalé au Québec depuis plusieurs décennies, un cas
en 1964 et un autre en 1999, ce dernier suite à une morsure de chauve-souris. La rage
animale va cependant en augmentant. Certains animaux sauvages sont atteints et
contaminent des chats, des chiens et du bétail.
Un vaccin antirabique existe afin de prévenir l'exposition d'un travailleur au virus
responsable. Les policiers qui sont appelés à manipuler, de façon occasionnelle des
animaux sauvages ou domestiques, morts ou vivants ne sont pas considérés comme des
travailleurs ayant besoin d'une vaccination en pré-exposition.
Il demeure cependant important de fournir une bonne information à tout travailleur qui peut
être occasionnellement exposé.
1.4.2
Tétanos
Le tétanos est une maladie aiguë grave du système nerveux, caractérisée par des
contractures (contractions prolongées et involontaires des muscles). Celles-ci sont causées
par une toxine extrêmement puissante fabriquée par une bactérie, le Clostridium tetani.
Cette maladie est souvent mortelle. Les spores de cette bactérie sont présentes dans la
terre ou sur des objets souillés ou rouillés. Un adulte est protégé, théoriquement, par les
vaccins reçus durant la jeunesse (primo-immunisation). Il est cependant important et
recommandé que chaque adulte (donc chaque policier) ait une dose de rappel aux 10 ans.
1.4.3
Poux, gale
Ce sont de petits parasites désagréables que les policiers peuvent attraper, par exemple, en
fouillant des gens qui ont peu d'hygiène corporelle. La transmission se fait par contact direct
cutané.
Il existe des moyens simples pour s'en protéger. Toutefois, si un policier en attrape, cela
cause des désagréments mais cela se traite facilement et n'est aucunement dangereux pour
sa santé.
1.4.4
Autres infections (virale, bactérienne, mycotique)
D'autres agents infectieux peuvent contaminer le policier, à cause de la spécificité de son
travail. Les circonstances particulières suivantes sont citées :
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
12
Contact avec des sécrétions respiratoires (transmission par gouttelettes ou par
voie aérienne)
Comme pour tout travail comportant des contacts fréquents avec le public, le policier peut
être exposé à la transmission d’agents infectieux par la mise en aérosol de sécrétions
respiratoires (par exemple lors de toux d'une personne côtoyée de très près).
Influenza
Les virus influenza (grippe) se propagent par gouttelettes; mais leur faible pathogénicité et
leur fréquence élevée au niveau de toute la population, à certaines périodes de l'année, font
en sorte qu'ils ne constituent pas un risque particulier et important pour les policiers. En
prévision d’une pandémie de grippe appréhendée dans le monde, il est recommandé de
vacciner préventivement « les personnes qui, dans l’exercice de leurs fonctions, rendent
des services essentiels dans la communauté. (…) Dans ce cas, le vaccin est alors aux frais
de l’usager ou de son employeur »(MSSS, 1999).
Tuberculose
Le bacille tuberculeux se propage par mise en aérosol de l’agent infectieux. Cependant,
dans la population, la fréquence de personnes tuberculeuses et contagieuses est très faible
et ce risque infectieux n'est pas à retenir compte tenu de la durée et du type des contacts
des policiers avec la population.
En effet, les contacts qu’ont les policiers avec une personne tuberculeuse et contagieuse
sont considérés comme à faible risque d’être infectés. En effet, dans le protocole
d’intervention provincial sur la tuberculose, il est écrit :
« (…)Les contacts à faible risque sont les contacts occasionnels qui passent un petit
nombre d’heures avec le cas index. » (MSSS, 2000c).
De plus, à titre indicatif, si on découvre que le passager sur un vol d’avion était contagieux,
Transport Canada ne fait une recherche de contacts que dans les rangées voisines du
passager contagieux et si le vol a duré plus de 8 heures (Isler, 2001).
Rarement, il peut y avoir contact entre un policier et une personne atteinte de tuberculose
maladie (en général, diagnostiquée par la suite). Le risque réel d’infection du policier et la
possibilité d’un suivi du policier par un TCT (test cutané à la tuberculine, ou PPD) en postexposition serait à discuter avec l’équipe de la direction de la santé publique et les
spécialistes impliqués. Ces experts considéreraient les résultats du frottis et l’évaluation du
degré de contagiosité du patient.
Trois situations à risque de contact avec des sécrétions respiratoires sont :
♦
♦
♦
réanimation cardiorespiratoire effectuée par un policier qui aurait causé de la
toux chez une personne atteinte de tuberculose maladie,
présence durant plusieurs heures (au moins 8 heures) d’un prévenu atteint de
tuberculose maladie, dans une cellule ou un espace d’un poste de police où le
système de ventilation fait recirculer l’air dans toutes les pièces du poste,
présence policière constante auprès d’un prévenu (lors d’accompagnement à la
Cour par exemple) et impliquant le partage des mêmes zones respiratoires.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
13
Morsure humaine
Surtout si la plaie est profonde, les bactéries retrouvées normalement dans la bouche
(staphylocoque, streptocoque, autres) pourront infecter les lésions. De plus, l'action des
enzymes digestifs de la salive endommagera les tissus lésés et favorisera aussi la
surinfection. Le virus de l'hépatite B (VHB), tel que vu précédemment, peut aussi
contaminer la blessure.
Morsure animale
Le danger potentiel d'infection bactérienne, est similaire à la morsure humaine. S'y surajoute
le risque rare mais potentiellement présent de la rage animale.
Contact avec des cadavres et leurs liquides biologiques (Tremblay et autres,
1994)
Si une personne n'avait pas d'infection au moment du décès, aucun mécanisme de
transformation du corps après le décès ne crée ou ne conduit à un risque d'infection par la
présence du corps, la manipulation de sang ou de liquide de l'organisme, ou même
l'autopsie du cadavre. La putréfaction est causée par des bactéries habitant le tube digestif
(surtout l'intestin) de toute personne et est donc habituellement ni dangereuse ni source
d'infection. La présence de mouches, asticots, larves ou œufs sur ou autour du cadavre,
n'est pas non plus une source d'infection dans notre contexte québécois ou nord-américain.
Si une personne avait une infection au moment du décès, il n'y a pas prolifération des
microbes après le décès, mais plusieurs demeurent présents dans le corps, dans le sang,
les sécrétions ou les liquides organiques après la mort. Ils pourraient donc éventuellement
être transmis.
Dans les cas de morts violentes, il est impossible de savoir si le cadavre était infecté par un
microbe.
Les policiers doivent toujours demeurer prudents, dès qu'il y a manipulation de sang ou
d'autres liquides organiques d'un cadavre.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
14
2.
DESCRIPTION ET ÉTAT DU GROUPE VISÉ
2.1
Policiers
2.1.1
Policiers municipaux (incluant policiers /pompiers et ambulanciers)
Il y avait, au Québec, en 1998, près de 9 000 policiers répartis dans environ 150 corps
municipaux. De ces 9 000 policiers, il y en a environ 1 000 qui cumulent aussi les fonctions
de pompiers. Un très petit nombre, que nous sommes pour le moment incapables de
quantifier précisément, ajoute à leurs fonctions de policier/pompier celle d’ambulancier. On
retrouve cette particularité en région plus éloignée, là où les services ambulanciers sont
plus difficilement accessibles.
Le nombre de policiers cadres est difficile à déterminer de façon exacte, mais on ne se
trompe pas beaucoup en estimant qu’ils représentent environ 5 % à 10 % des effectifs
terrain syndiqués.
Ce milieu de travailleurs est syndiqué à 100 % et représenté, en majorité, par la Fraternité
des policiers du Québec. Les autres policiers sont représentés par des associations locales.
Pour ce qui est des officiers cadres, ceux-ci ne sont pas syndiqués, dans la majorité des
cas.
Leurs employeurs sont les différentes municipalités du Québec.
Il existe une association paritaire sectorielle couvrant le secteur municipal soit l’Association
paritaire sectorielle - affaires municipales (APSAM).
Mis à part les grands centres urbains, l’image de ce milieu a beaucoup changé depuis 1997
environ. En effet, dû au phénomène de la rationalisation budgétaire, plusieurs municipalités
ont opté pour la régionalisation de plusieurs services. Elles se sont donc regroupées pour
partager ceux-ci, dont les services policiers, lesquels ont, par le fait même,
considérablement augmenté leurs effectifs.
Dans certaines municipalités, il y a eu des interventions par rapport aux risques biologiques,
effectuées par différents intervenants, tels l’APSAM et les équipes de santé au travail du
réseau public. Ces interventions ont porté principalement sur l’information traitant des
agents pathogènes et entre autres de l’instauration de méthodes sécuritaires de travail et
des moyens et équipements de protection individuels. Dans certains cas, la vaccination préexposition des policiers contre l’hépatite B a même été discutée et appliquée.
La majorité des équipes de Santé au travail du réseau public étant intervenue avant la
restructuration, les policiers nouvellement embauchés n’ont pas été informés par celles-ci
sur les risques biologiques. Par contre, les jeunes policiers formés à l’Institut de police du
Québec reçoivent 90 minutes d’information sur les risques biologiques à l’intérieur de leur
formation générale. Il y a donc tout lieu de croire que ces nouveaux policiers municipaux
possèdent une information de base sur les risques biologiques.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
15
Tel que mentionné précédemment, certaines municipalités ont fait vacciner ou s’apprêtent à
faire vacciner leurs policiers contre l’hépatite B. Pour quelques-unes, cela a même dû être
négocié à l’intérieur de leur convention collective.
Les municipalités et leurs représentants soulèvent souvent l’absence de bons outils leur
permettant d’effectuer un suivi adéquat (protocoles, registres, etc.) de leurs interventions.
2.1.2
Policiers provinciaux
Il y avait, au Québec, en 1998, environ 4 000 policiers provinciaux répartis dans une
centaine de postes de la Sûreté du Québec, présents dans les différentes municipalités
régionales de comté (MRC). du Québec. De ces 4 000 policiers, environ 3 800 ont un statut
permanent et 200 sont patrouilleurs auxiliaires (occasionnels à contrat).
Le nombre de policiers cadres, c’est-à-dire ayant une fonction administrative, est d’environ
750. Cela représente une proportion de 18 % du personnel « terrain ».
Ce milieu de travailleurs (agents, caporaux, sergents) est syndiqué à 100 % et représenté
par l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ). Pour ce qui est des officiers
cadres, ceux-ci sont non syndiqués.
Leur employeur est la Sûreté du Québec (SQ).
Il existe une association sectorielle couvrant la Sûreté du Québec, soit l’Association paritaire
pour la santé et la sécurité du travail, secteur administration provinciale (APSSAP).
Tout comme pour les policiers municipaux et pour des raisons semblables, leur milieu et
leur contexte de travail ont beaucoup changé depuis quelques années. Mis à part les postes
des grands centres urbains, les autres ont subi des modifications majeures. Il y a eu
redéploiement de plusieurs de ces postes suite à la régionalisation, entre autre des corps
municipaux. Les postes ainsi que leur personnel se sont par le fait même rapprochés de la
nouvelle population qu’ils ont à desservir. La resubdivision s’est faite en fonction des MRC.
Eux aussi ont vécu des modifications dans l’organisation de leur personnel.
En 1994-95, les équipes de Santé au travail du réseau public, suite à une entente avec la
SQ, ont donné des sessions d’information sur les risques biologiques.
La Sûreté du Québec offre actuellement, la vaccination en pré-exposition contre le VHB à
quelques 300 à 350 policiers qu’elle considère plus à risque, soit par la nature de leurs
activités ou à cause d’une difficulté appréhendée d’accéder rapidement à un traitement
post-exposition adéquat. Ils seront rejoints à partir de l’automne 1998. Les fonctions qu’ils
occupent sont :
♦
♦
♦
♦
♦
♦
enquêteur du crime organisé,
intervenant dans la répression du banditisme,
plongeur,
maître-chien,
technicien de scènes de crime (la vaccination en pré-exposition leur a déjà été
offerte il y a plusieurs années et plusieurs d’entre eux ont été vaccinés),
policier en région éloignée.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
16
Pour ce qui est des autres fonctions, la protection vaccinale retenue est celle de la postexposition, bien qu’il n’y ait présentement aucun politique interne écrite sur ce sujet. Les
équipes de Santé au travail sont présentement à élaborer les programmes de santé du
milieu dans toutes les régions du Québec.
2.2
Perception du milieu (travailleurs / employeurs )
Une enquête par questionnaire, réalisée dans certaines municipalités d’une région du
Québec, ayant entre 3 000 et 20 000 habitants, avait pour but d’aller chercher la perception
du milieu face aux risques à la santé, dont les risques biologiques. Certaines municipalités
avaient des corps policiers, d’autres des corps de policiers-pompiers. Les employeurs
comme les policiers ont été rencontrés personnellement. Il y aurait tout lieu de croire que le
portrait qui en découle pourrait probablement être exporté aux autres municipalités
équivalentes, tout en demeurant bien conscient que l’échantillonnage restreint pourrait
amener un certain biais.
2.2.1
Perception des employeurs (municipaux)
Une partie des employeurs (70 % ) reconnaissent la présence des risques biologiques pour
leurs policiers.
Les moyens de prévention privilégiés par les employeurs sont :
fournir certains équipements de protection individuelle (70 % des employeurs
fournissent des gants jetables et 30 % des masques de réanimation à valve
unidirectionnelle;
offrir la vaccination en pré-exposition contre l’hépatite B (70 % des employeurs ont
offert cette vaccination). Par contre, certains groupes de policiers l’ont refusée. La
principale raison invoquée a été la peur qu’ils avaient du vaccin, découlant d’une
certaine publicité antivaccinale ayant eu lieu au même moment.
L’information aux policiers a été peu utilisée par les employeurs comme moyen de
prévention. Mais l’enquête a eu lieu avant la venue des équipes de Santé au travail et des
programmes de santé spécifiques à l’entreprise (PSSE).
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
17
2.2.2
Perception des policiers (municipaux)
Les policiers reconnaissent qu’il existe des risques biologiques dans leur travail. Ceci est
encore plus marqué chez ceux qui ne sont pas vaccinés (plus de 50 %). Cette moyenne
baisse à 30 %, chez les vaccinés. (Cet élément sera à considérer et à rectifier lors de
l’information à transmettre aux policiers à vacciner et déjà vaccinés.)
Ils disent à 99 %, qu’ils sont déjà entrés en contact, à un moment ou à un autre, avec des
liquides biologiques. De plus, 93 % d’entre eux sont entrés en contact avec de la terre au
cours de leurs interventions.
Selon eux, la fréquence des contacts avec du sang ou des liquides biologiques serait en
moyenne, de 12 contacts par année.
Les policiers identifient les altercations lors d’arrestations ou de situations de crise (santé
mentale), les fouilles et les premiers secours à donner lors d’un incendie comme étant les
principales situations de travail à risques.
Les moyens de prévention privilégiés par les policiers sont :
la vaccination en pré-exposition gratuite;
les équipements de protection individuels :
♦
♦
gants,
masques de réanimation à valve unidirectionnelle;
l’information (demande exprimée par 69 % d’entre eux );
des cours de réanimation cardio-respiratoire.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
18
3.
FRÉQUENCES ET COÛT DES LÉSIONS PROFESSIONNELLES
Nous ne possédons pas de données provenant de la CSST indiquant qu'il y ait
indemnisation professionnelle à cause de l'acquisition par le travail de maladies provenant
de pathogènes transmissibles par le sang. Nous sommes conscients aussi que les prises de
données et les rapports d’accidents sont difficilement interprétables pour connaître l’ampleur
des expositions à des risques biologiques. Nous tentons cependant, dans les deux
prochains paragraphes de faire ressortir certains éléments intéressants.
En examinant les statistiques (CSST, 2000) sur les « genres d’accidents », l’item « piqûre
d’aiguille » semble exprimer la présence d’une exposition à risque possiblement à un agent
biologique transmissible par le sang. Cet item constitue 10 % (et 17 % en 2000) de tous les
genres d’accidents et est, pris individuellement, la raison invoquée le plus souvent, et ce,
depuis 1999. Il est à noter, peut-être secondairement à l’arrivée de services post-exposition
professionnelle reconnus, que le nombre et le pourcentage d’événements « piqûre
d’aiguille » ont triplé en 1999 par rapport à 1998(13 (5,2 %) en 1998; 61 (13,9 %) en 1999)
et ont poursuivi leur montée en 2000 (105 (17,3 %)).
De plus, dans les statistiques concernant la « nature de la lésion » , il y a aussi montée
importante de « contact avec le virus VIH », signifiant probablement prescription de
médication et remboursement professionnel suite à un contact à risque avec le VIH. Il
s’agissait d’une donnée négligeable en 1996-1997. Par la suite, il est noté une montée
importante et ininterrompue des événements entre 1998 et 2000 (20 cas, 8 % de toutes les
natures de lésions; 95 (22 %) en 1999; 158 (26 %) en 2000).
Nous ne connaissons pas les expositions professionnelles des policiers du Québec. À titre
indicatif cependant, nous savons qu'au SPCUM, depuis 1988, 500 policiers patrouilleurs
(sur environ 2 500 policiers patrouilleurs) et quelques enquêteurs ont reçu une prophylaxie
post-exposition pour l'hépatite B. Les autorités médicales ont alors estimé qu'il y avait
probablement eu une exposition professionnelle significative au virus lors de ces
événements. À la SQ (Sûreté du Québec), selon des estimations fournies il y a quelques
années, il y aurait environ 10 situations à risque/année. Cependant, nous croyons que
compte tenu de l'étendue du territoire du Québec et de la référence d'emblée de tout policier
à des services médicaux d'urgence de sa région, il est possible qu'il y ait eu sous
déclaration au bureau de santé de la SQ situé à Montréal.
Sur le territoire de l’île de Montréal, entre mars 1999 et novembre 2000, 93 policiers (sur
665 consultations au total) se sont présentés au service régional de post-exposition pour
une évaluation médicale et un traitement, suite à une exposition professionnelle significative
(Nolet, 2001). Plus de 3 000 policiers sont actuellement à l’emploi du Service de Police de la
Communauté Urbaine de Montréal.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
19
4.
RECOMMANDATIONS
4.1
Vaccination en pré-exposition contre le VHB
La probabilité d’exposition professionnelle aux pathogènes transmissibles par le sang, dont
le VHB, est jugée importante chez les policiers. Ceci à cause de :
l’épidémiologie élevée de l’infection et des facteurs de risque de l’infection dans une
forte proportion de la population côtoyée,
les tâches effectuées par les policiers qui les exposent au sang, via des expositions
percutanées ou par des muqueuses,
la difficulté d’appliquer les mesures de prévention en tout temps. En effet, dans une
situation d’urgence, le policier n’aura souvent pas le temps de se protéger
adéquatement ou n’aura pas en disponibilité tout l’équipement disponible pour assurer
adéquatement sa protection
Finalement, même si les services de post-exposition étaient adéquats dans sa région, il est
connu que seulement 60 % des expositions percutanées au sang sont identifiées par le
travailleur et donc traitées en post-exposition.
Donc, malgré des actions efficaces
au niveau des connaissances à acquérir et à maintenir par les travailleurs,
au niveau des méthodes de travail à appliquer et des moyens et équipements de
protection individuels à utiliser,
au niveau de l’accès à une intervention post-exposition adéquate, tout en respectant la
Charte des droits et libertés et le choix individuel de chacun.
Les recommandations du PII sont les suivantes :
La vaccination en pré-exposition est :
♦
recommandée pour les policiers patrouilleurs;
♦
recommandée pour les policiers d’escouades ou de départements qui doivent
répondre à des situations d’urgence les mettant régulièrement en contact avec
du sang et des liquides biologiques visiblement teintés de sang;
♦
recommandée pour les policiers d’escouades ou départements qui effectuent
des tâches les mettant régulièrement en contact avec du sang et des liquides
biologiques visiblement teintés de sang;
♦
recommandée pour les étudiants en techniques policières, étudiant dans les
CÉGEPS de chaque région.
Il n’y pas de recommandations spécifiques de vaccination contre le VHB pour les policiers
administrateurs ou gestionnaires qui n’ont que très peu de contacts à risque.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
20
4.2
Vaccination en pré-exposition contre le tétanos
Le tétanos est quasi inexistant au Québec. Cependant, toute personne inadéquatement
vaccinée (primo immunisation ou rappel) est à risque de contracter la maladie. En effet,
comme le Clostridium tetani est présent dans le sol et qu’il est impossible de l’éliminer dans
la nature, toute plaie assez profonde pour que l’oxygène y pénètre difficilement peut être
contaminée et ainsi créer une condition favorable pour provoquer la germination de la
spore.
Donc, toute plaie constitue un risque, surtout si elle est profonde et contaminée par de la
terre. Toute la population est à risque de contracter le tétanos, mais certains travailleurs le
sont encore plus, en raison de la nature de leur travail :
le travail à l'extérieur, qui favorise le contact avec la terre;
le travail où les blessures sont fréquentes;
le travail qui présente des risques de blessures avec des objets coupants ou coupants.
Les recommandations du PII sont les suivantes :
La primovaccination ou la mise à jour de la vaccination contre le tétanos
est recommandée pour tous les policiers.
Dangers et risques associés aux agents infectieux – Les risques chez les policiers
21
5.
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