Doc. 8 – Le métier de citoyen dans la démocratie athénienne
- CLINIAS : Explique-moi, Ischomaque : comment se fait-il que toi, qui n’est qu’un modeste commerçant, tu sièges à la
Boulè ?
- ISCHOMAQUE : Athènes est une démocratie. Tous les citoyens ont le droit de participer à la vie politique. Nous
sommes 500 Bouleutes à avoir été tirés au sort, parmi les 40 000 membres du Démos athénien.
- CLINIAS : Tirés au sort ! Mais pourquoi ?
- ISCHOMAQUE : C’est la volonté des Dieux… Et cela évite aussi que des partisans de l’oligarchie truquent les
élections ! Ainsi chaque citoyen a une chance dans sa vie de siéger pendant un an à la Boulé, qui prépare les projets de
lois et les décisions de l’Ecclésia.
- CLINIAS : Mais à 500… comment faites-vous pour travailler ?
- ISCHOMAQUE : La Boulé est un conseil permanent, elle se réunit tous les jours au Bouleuterion sur l’agora.
Cependant, chaque mois, 50 d’entre eux, appelés prytanes, dirigent les débats de l’Assemblée et assurent une présence
permanente du pouvoir politique dans la tholos sur l’agora.
- CLINIAS (un peu inquiet) : Des archers, la police… ils encerclent la place avec une corde ! Que se passe-t-il ?
- ISCHOMAQUE : Rassure-toi, ce n’est pas une arrestation… Depuis ce matin le drapeau flotte sur la Pnyx et les prêtres
immolent des porcs sur l’autel. Une réunion de l’Ecclésia est convoquée, mais les citoyens qui commercent où se
promènent sous les portiques arrivent trop souvent en retard à l’assemblée pour voter les lois, décider de la paix ou de la
guerre, ou demander des comptes aux magistrats. Alors, les archers repoussent les flâneurs vers la colline de la Pnyx.
- CLINIAS (rassuré et amusé) : Alors, à Athènes, même les paresseux qui n’aiment pas les discours ont le droit de voter
les lois.
- ISCHOMAQUE : oui ! Mais je suis toujours un peu triste lorsque sur la vaste esplanade de la Pnyx, qui peut accueillir
20 000 citoyens, on compte tout juste les 6 000 personnes nécessaires pour que la séance soit légale. Pourtant la cité fait
des efforts : elle verse un misthos de 3 oboles (indemnité) à chacun des présents.
- CLINIAS : As-tu déjà pris la parole à l’Ecclésia ?
- ISCHOMAQUE : Bien sûr, chaque citoyen a le droit de s’exprimer et de monter à la tribune, s’il le demande. Mais son
temps de parole est mesuré par une clepsydre.
- CLINIAS : Et comment faites-vous pour voter ? Aussi nombreux…
- ISCHOMAQUE : Mais enfin, c’est simple : à main levée !
Bousculés par les archers, Clinias et Ischomaque partent vers la Pnyx.
- CLINIAS : Qui est ce grand barbu que tout le monde applaudit ?
- ISCHOMAQUE : Mais c’est Périclès ! N’as-tu jamais entendu parler de Périclès ? Depuis 11 ans, chaque année, il est
réélu stratège à l’Ecclésia.
- CLINIAS : Et pourquoi Périclès gouverne-t-il la cité depuis si longtemps ?
- ISCHOMAQUE : Tout citoyen pourvu d’un peu de bon sens peut administrer les affaires civiles. Mais pour assurer la
défense de la cité il faut du talent. Périclès en a ! Et puis, c’est lui qui a décidé la construction du Parthénon, le plus beau
temple de toute la Grèce ! Enfin, quel orateur ! Il sait convaincre les foules…
- CLINIAS : Et s’il était tenté d’abuser du pouvoir ?
- ISCHOMAQUE : Tout d’abord, il ne gouverne pas seul : 10 stratèges sont élus qui siègent au Strategion sur l’agora. Et
par Zeus, s’il voulait devenir un tyran, l’Ecclésia voterait l’ostracisme : il serait forcé de s’exiler pendant 10 ans… On
compte aussi parmi les magistrats 10 archontes qui président les tribunaux et les cérémonies religieuses.
- CLINIAS : Et la justice ? Qui rend la justice à Athènes ?
- ISCHOMAQUE : Mais enfin, arrête avec toutes ces questions ! Je vais être en retard à l’assemblée…
- CLINIAS : S’il te plait, explique-moi !
- ISCHOMAQUE : Bon, bon, mais c’est bien pour te faire plaisir… Les meurtres qui offensent les Dieux sont jugés par
le tribunal de l’Aréopage composé des anciens archontes, soit environ 150 personnes, qui siègent sur la colline de
l’Aréopage. Le tribunal de l’Héliée, qui compte 6 000 juges tirés au sort parmi tous les citoyens, juge les affaires civiles
depuis l’Héliée sur l’agora. Maintenant, je te quitte. N’oublie pas qu’un métèque ne peut pas participer aux débats de
l’Ecclésia.
7. Au crayon à papier, à partir du dialogue, remplir le tableau du document 9.