Promo-Express : Sommes-nous touché par la crise financière? Page 2 de 12
Auteur JAMES STRUTHERS
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0003425
Les « années folles » ont été marquées par une période d’expansion au Canada. Le taux de chômage
était faible; les particuliers et les entreprises profitaient de revenus élevés. Toutefois, la prospérité a pris
fin, en octobre 1929, lorsque les marchés boursiers se sont effondrés à New York, Toronto, Montréal et
partout dans le monde. Le krach a déclenché une série d’événements qui ont plongé le Canada et le
monde entier dans une décennie de crise. C’était le début de la période sombre des années 1930.
La Grande Crise a acculé les entreprises et les travailleurs canadiens à la misère. Les prix se sont
écroulés rapidement et profondément. L’activité économique a chuté brusquement. Le chômage s’est
généralisé pour s’établir à 27% en 1933, au plus fort de la crise. Plusieurs entreprises ont été anéanties:
au Canada, les profits des sociétés, qui s’élevaient à 396 millions de dollars en 1929, se sont transformés
en pertes de 98 millions de dollars en 1933. Au cours de cette période, le produit national brut a chuté de
43%. Les ménages ont vu disparaître la plupart ou la totalité de leur actif. De par le monde, les
gouvernements, dont celui du Canada, ont imposé des tarifs élevés afin de protéger leurs fabricants et
leurs entreprises, mais cela n’a fait qu’empirer la crise en réduisant la demande. Entre 1929 et 1933, les
exportations canadiennes ont diminué de 50%.
Bien que l’ensemble du Canada ait grandement souffert, les régions et les collectivités qui dépendaient
des industries primaires, telles que l’agriculture et les ressources minières et forestières, ont été les plus
durement touchées parce que les prix des produits de base avaient fortement baissé partout dans le
monde. C’est ainsi que les trois provinces des Prairies, où l’économie fondée sur le blé s’est effondrée,
de même que les municipalités reposant principalement sur les secteurs minier et forestier, ont été
vouées à la faillite.
En 1933, la reprise économique s’est amorcée lentement, mais la Crise a persisté jusqu’en 1939, alors
que l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale a créé une demande de matériel militaire.
Plusieurs facteurs ont été pris en compte pour déterminer la cause de la Grande Crise. La spéculation sur
les marchés boursiers a fait gonfler le cours des actions jusqu’à l’éclatement de la bulle survenu à
l’automne de 1929, lors de l’effondrement du marché. Les dépenses des consommateurs ont alors chuté,
malgré la baisse des prix. Le Canada était aux prises avec un déficit commercial. La nature semblait
également s’acharner contre un grand nombre d’agriculteurs canadiens, amenant sécheresse et
désolation aux cultures de blé des Prairies.
La Grande Crise a été un tournant au Canada. Jusqu’en 1930, le gouvernement intervenait le moins
possible, considérant que le marché libre pouvait maintenir l’économie et que les églises et les œuvres
de bienfaisance pouvaient prendre soin de la société. Toutefois, au cours des années 1930, on a exercé
de plus en plus de pression pour que le gouvernement agisse et mette en place un filet de sécurité
sociale, qui comprendrait un salaire horaire minimum, une semaine normale de travail et des
programmes comme le régime d’assurance-maladie et l’assurance-chômage
La Grande Crise a également incité les gouvernements à participer délibérément à la gestion de
l’économie. Elle a conduit à la création de la Banque du Canada en 1934; il s’agissait d’une banque
centrale mandatée pour gérer la masse monétaire et amener la stabilité au système financier du pays. Les
politiques commerciales extrêmement restrictives à l’échelle mondiale durant la Grande Crise ont fait
place à des traités internationaux comme l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce.