
(ou non). Existe-t-il des méthodes suivant les types de conflits ou suivant les types 
d’acteurs, de contextes, etc. ?  
 
3)  Formes, fonctions et significations du conflit 
Il s’agit ici de réfléchir sur les formes (latent, manifeste, violent, agonal ou polémique, 
guerrier,  etc.),  fonctions  (cohésives,  destructrice,  créatrice,  régulation,  etc.), 
significations  (négatives,  positives,  questions  éthiques  et  déontologiques,  pouvoir, 
domination),  et  sphères  du  conflit  (individuelle,  collective,  niveau  micro-  et  méso-
sociologique). 
 
4)   Le conflit dans les différents champs de la société 
Il  s’agit  ici  de  réfléchir  sur  les  champs  de  la  société  dans  lesquels  nous  pouvons 
analyser le conflit (travail, santé, organisation, justice, défense et sécurité intérieure 
ou  extérieure,  environnement,  genre,  monde  artistique,  travail  social,  etc.)  et  ainsi 
aussi sur la question du contenu porté par le conflit. 
 
 
- Conflit  et  naturalisation  /  modélisation  du  social :  
quelles spécificités de l’analyse sociologique du conflit ? 
 
Quand  on  prend  soin  de  regarder  la  recomposition  du  champ  sociologique,  on 
observe  que  des  thématiques  comme  le  conflit  sont  maintenant  massivement 
entreprises par des champs de connaissances qui peuvent revendiquer un monopole 
du savoir au prétexte qu’elle serait plus « scientifique » comme l’économie cognitive, 
la  biologie  comportementaliste,  la  neuro-socio-biologie,  les  sciences 
computationnelles ou digitales…  
 
Sans  présager  aucunement  d’une  réponse  claire,  c’est  plutôt  au  regard  d’une 
inquiétude  qu’il  convient  de  s’interroger  sur  le  retour  et  la  prétention  de  tels 
raisonnements potentiellement porteurs de  régressions  se fondant  par exemple  sur 
une  hypothétique  nature  biologique  qui  nous  amènerait  à  agir  selon  des  instincts 
ancestraux.  Les  individus,  sans  qu’ils  ne  soient  questionnés  comme  des  sujets, 
seraient  alors  des  êtres  influencés  par  des  facteurs  apparemment  sans  importance 
tels  que  les  différences  individuelles,  la  force,  le  corps,  la  masculinité,  ou  les 
fluctuations à court terme de la faim, des incitations biologiques. N’y a-t-il pas là un 
danger sous la forme d’un retour des raisonnements spencériens, « struggle of life », 
sans parler de réductionnisme scientifique ?  
 
Ici peut intervenir la question de certains objets en lien avec les conflits, par exemple, 
les émotions et d’autres phénomènes de régulation sociale (par exemple les effets de 
la  colère,  les  processus  d’instrumentalisation  dans  les  négociations,  la  montée  aux 
extrêmes et le passage à l’acte, etc.). Peut-on et doit-on en particulier se fixer comme 
objectif  de  saisir  le  moment  du  passage  à  l’acte ?  On  pense  encore  ici  à  l’idée  que 
certains  d’entre nous  seraient « nés »  pour  être  pacificateurs  ou  médiateurs  ou,  au 
contraire, agresseurs, déviants, dangereux, asociaux. 
 
Au passage, c’est bien pour justifier la sociologie que Randall Collins, tout en faisant 
valoir  qu'il  existe  chez  les  êtres  humains  une  peur  innée  de  nuire  à  d’autres 
personnes,  montre  bien  que  dans  une  interaction  sociale  antagoniste,  il  peut  se 
produire autre chose que la lutte pour la survie ou la fuite sous l’effet de la peur de la 
défaite.  Cette  troisième  alternative  est  d’une  importance  cruciale  car  elle  rend  le