8PÈRE À L’ENFANT
chrétienne jusqu’au siècle de Guido Reni, jusqu’au
XVIIe siècle, une période qui correspond à la toute-
puissance des pères, le XVIIe siècle pouvant être consi-
déré dans les monarchies occidentales comme celui
de l’apogée de leur autorité, le siècle des pères Soleil.
Au fil des images, des problèmes communs se sont
posés qui peuvent se rassembler en trois groupes es-
sentiels.
Un premier qui concerne plus proprement les his-
toriens, dès lors qu’il s’agissait de resituer chaque
artiste dans son contexte social et de s’interroger sur
la valeur documentaire de l’image, sur ce qui se di-
sait dans un tableau donné des rapports entre père et
fils. En quoi représentait-il son époque, était-il en
opposition ou en accord avec elle ? Un va-et-vient
entre les données communes et individuelles. L’art
n’est jamais neutre qui, selon la formule consacrée,
fleurit en période de liberté et décline avec le despo-
tisme. Il ne dit pas seulement l’époque, le social, le
religieux, le lien des uns avec les autres, il dit la sen-
sibilité d’un individu à cette époque. « C’est une loi
générale que l’idée que les œuvres d’art nous don-
nent d’une époque est plus ambiguë que celle que nous
glanons dans ses chroniques, ses documents, même
sa littérature », écrit Francis Haskell dans L’Histo-
rien et les images, un livre qui retrace avec une parti-
culière richesse l’intérêt accordé aux arts, à tout un
« matériel » d’antiquaires, médailles, portraits, bus-
tes, peintures, sculptures, monuments pour compren-
dre une époque, intérêt souligné par Voltaire et
Winckelmann au XVIIIe siècle, par Hegel dès 1820
dans ses conférences sur l’Esthétique faites à Berlin,
ensuite par Gibbon, Mommsen, Ruskin, Burkhardt,
Huizinga et tant d’autres. Un intérêt qui n’a fait que
croître, depuis que les moyens modernes de repro-
Père à l'enfant.p65 29/09/2009, 12:538