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œuvre des lois ou des politiques qui respecteront la décision de la Cour suprême tout en
protégeant les droits de tous les membres.
« Que vous soyez ou non d’accord avec l’aide à mourir, que vous consentiez ou non à la
pratiquer, nous serons à la table des discussions pour défendre vos droits et intérêts, a écrit le
Dr Blackmer. La légalisation de l’aide à mourir est une prérogative accordée aux Canadiens.
C’est un fait accompli. Cependant, nous avons encore la possibilité d’influencer la façon dont
elle sera mise en pratique. »
Parmi tous les sujets abordés au cours du dialogue, c’est la conciliation du droit de ne pas
pratiquer l’aide à mourir et de l’accès des patients au service qui a provoqué, et de loin, le débat
le plus houleux. La discussion s’est même répercutée au-delà du thème choisi (Objection de
conscience et accès équitable) dans tous les autres domaines du dialogue en ligne.
Beaucoup de participants ont publié de longues explications sur leur objection de conscience
par rapport à ce débat. D’autres ont écrit qu’« il serait inapproprié et inacceptable de refuser de
guider un patient vers un collègue qui l’aidera à mourir », qu’« il faudrait continuer à prodiguer
les soins cliniques habituels, les soins palliatifs et les soins d’urgence [et que] les opposants à
l’aide à mourir ne devraient pas, en présence de préoccupations cliniques pertinentes, être
exemptés de leur devoir de joindre et de consulter les médecins qui la pratiquent. »
La plupart des opposants de conscience ont rejeté la proposition de l’AMC selon laquelle les
médecins qui ne veulent pas pratiquer l’aide à mourir devraient diriger les patients qui la
demandent vers un tiers indépendant qui leur fournirait aide et information. Ils ont plutôt
proposé que les patients aient un accès sans recommandation au service.
Certains membres ont remis en doute la faisabilité de l’accès sans recommandation qui, selon
eux, mettrait le patient dans une position excessivement difficile. Le Dr Blackmer a répondu qu’il
était peu probable que l’accès sans recommandation soit accepté par les autorités législatives.
Il a aussi écrit que la proposition de l’AMC se voulait un terrain d’entente et que la plupart des
patients qui recevraient une recommandation d’un tiers n’obtiendraient pas d’aide à mourir,
mais plutôt des renseignements sur les autres options, notamment les soins palliatifs et le
soutien spirituel.
Cependant, la plupart des participants au dialogue adhéraient aux neuf principes mis de l’avant
par l’AMC pour sous-tendre l’adoption de lois sur l’aide à mourir. Leur opinion se lisait
généralement comme suit : « Le respect de ces neuf principes fondamentaux est plus que
nécessaire dans tous les domaines de la médecine, et je félicite grandement l’AMC pour les
efforts qu’elle a déployés à les développer. »
Par contre, comme pour la question de l’objection de conscience, il y avait désaccord. Certains
répondants refusaient que le principe du respect de l’autonomie du patient se voie accorder le
même poids que celui du respect des valeurs du médecin.
Participants et groupes d’intervenants ont commenté en grand nombre le processus détaillé de
réponse à une demande d’aide à mourir proposé par l’AMC – plus particulièrement l’exigence