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LA PLACE DE LA
COMMUNAUTE DE TRAVAIL
MARCEL BARBU
DANS LE MAQUIS DU VERCORS1
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Pour comprendre le rôle des Compagnons et la place de la Communauté de
Travail dans le maquis du Vercors pendant les années 1943 et 1944, il faut
deux entrées :
- Les témoignages des Compagnons, en faisant appel à leur
mémoire ou leurs écrits, principalement dans le bulletin de la Communauté
« Le Lien » (voir le livre « Faire des Hommes libres »). Ces témoignages
de l’intérieur peuvent être altérés par le temps, mais aussi par les multiples
interprétations adaptées suivant les personnes et les interlocuteurs. Les
Compagnons, le nez dans le guidon de la survie, n’ont pas toujours le
regard extérieur nécessaire à une bonne interprétation des faits.
- Une deuxième entrée me paraît aussi importante car ce sont les
témoignages d’acteurs du maquis du Vercors qu’ils ont relatés à travers
leurs ouvrages. L’impact de la Communauté dans les récits est minime
mais réel, ils n’avaient aucune raison d’en modifier le sens. La
Communauté n’est qu’un maillon dans la Résistance, faible mais réel.
Dans ce fascicule, il m’est apparu intéressant de rapporter ces écrits
et c’est cette entrée qui est traitée.
Traiter ces deux visions, les témoignages de l’intérieur et ceux de
l’extérieur, nous rapproche de la réalité.
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C’est quoi, résister ?
Il était impossible à Marcel Barbu de résister par les armes. La vie des
autres avait plus de valeur que la sienne, la résistance armée n’était pas
l’objectif de l’installation de la Communauté dans la ferme de Mourras sur
le plateau de Combovin. Il fallait garder la cohésion du groupe et
poursuivre la construction communautaire. Et aussi, il était important que le
monde ouvrier et le monde paysan se rapprochent dans l’optique de la
révolution communautaire.
C’est quand le danger est apparu plus pressant qu’il décida de regrouper les
Compagnons à Mourras pour prouver que la Communauté de Travail était
toujours vivante.
Les actions des Compagnons à la ferme étaient :
- Travaux agricoles, pour produire le nécessaire pour vivre
- Continuer à se former, les cours n’ont pas cessé et les
professeurs étaient nombreux à faire le voyage à Mourras
- Produire des boîtiers de montres dans un atelier clandestin et
assurer des rentrées d’argent.
- Rédiger la Règle Communautaire qui devait assurer les bases
de la Communauté
Si de nombreux jeunes ont été accueillis par solidarité pour échapper au
Service de Travail Obligatoire (STO2), parfois pour une simple halte avant
de rejoindre les maquisards, c’est bien la sauvegarde de la communauté
naissante qui motive Marcel Barbu. A aucun moment, les Compagnons ne
se sont préparés à combattre par les armes. Ils possédaient bien quelques
armes pour eux, l’entraînement au tir étant la « lubie » de quelques uns, par
simple besoin de sécurité du groupe, uniquement pour se défendre.
Mais la résistance à l’occupation ne devrait-elle se manifester que par les
armes ?
Un maillon de la résistance
2 Le Service du Travail Obligatoire - STO, est créé par la loi du 16 février 1943. Le Service du Travail
Obligatoire est d'une durée de deux ans. Cette loi découle de la loi précédente et précise le cas des
jeunes gens âgés de 20 à 22 ans qui peuvent être affectés à des emplois utiles aux besoins du pays et
dans ce cas, peuvent être envoyés de force en Allemagne.
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