EC SP Annales BTS Tertiaires Économie Épreuve E3-U31 IME Sébastien CAS Agrégé d’économie et gestion Diplômé d’études approfondies en science politique N Le Génie Éditeur 38, avenue Jean Jaurès - 73000 CHAMBÉRY Tél. : 04 79 68 22 10 - Fax : 04 79 68 22 11 www.le-genie.com IME EC SP La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droits ou ayants cause est illicite. » (article 40, alinéa 1). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Copyright : Le Génie Éditeur 2016 Imprimé en France N Dépôt légal : 1er trimestre 2017 SP Sommaire Introduction : comprendre la philosophie de l'épreuve d’économie-droit du BTS ......................................................................... 5 Quelques conseils méthologiques pour analyser les éléments du dossier documentaire ......................................................................... 9 Les sujets donnés à l’examen depuis la réforme EC Sujet n° 1 - La finance solidaire - Cas de l'association « Investissons solidaire » (métropole - 2016)............................................. 17 Sujet n° 2 - Externalités et intervention de l'État - Cas de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (métropole - 2015).............. 33 Sujet n° 3 - Inégalité et politique de redistribution - Cas de l’association « Solidarité et entraide » (métropole 2014)........................ 47 Sujet n° 4 - Industrie et compétitivité - Cas Dubois (métropole 2013)... 63 IME Sujet n° 5 - La redistribution en France - Cas de l’association « Passeport pour l’insertion » (Polynésie 2013).............................. 81 Sujet n° 7 - Le marché du sucre - Cas de la société AZUC (Polynésie session 2012).................................................................. 115 Sujet n° 8 - Crises et finances publiques - Cas de l’Union des banques coopératives (métropole - session 2011).......................... 135 Sujet n° 9 - L’Inde : quel avenir économique ? Cas de la société EUROCAR (Nouvelle-Calédonie - session 2011)....................... 149 N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Sujet n° 6 - La croissance chinoise - Cas de la société ECOBABY (métropole - session 2012)................................................. 97 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 3 N IME EC SP SP Introduction Comprendre la philosophie de l'épreuve d’économie-droit du BTS Étudiant en section de technicien supérieur de la voie tertiaire1, vous vous préparez à bientôt exercer vos fonctions d’assistant au sein d’une entreprise. EC Il ne vous reste plus qu’à passer avec succès les épreuves de votre Brevet de Technicien Supérieur. Votre stress est bien naturel. Mais dites-vous que les épreuves du BTS ne cherchent qu’à savoir si vous avez correctement fait l’apprentissage des outils et raisonnements propres à votre formation professionnelle. Tel est le cas de l'épreuve d’économie-droit qui porte moins sur des savoirs purs que sur votre capacité à comprendre des situations concrètes et à en rendre compte. C’est dans cet esprit que vous sont proposés les neuf sujets corrigés de ces annales. 1 - L'épreuve E3.1 IME L’épreuve d’économie-droit (épreuve E3.1) des BTS de la voie tertiaire se décompose en deux parties distinctes : une partie juridique et une partie économique, sans que l’une ait nécessairement un rapport avec l’autre. 1.1 - Les conditions de l’examen Au début de l’épreuve, vous seront remis deux sujets totalement distincts : un sujet en droit et un sujet en économie. Vous disposerez alors de quatre heures pour traiter les deux sujets. Il vous appartient donc de gérer votre temps, sachant que chaque sujet est conçu de façon à pouvoir être traité en deux heures. Votre note à l’épreuve d’économie-droit, coefficient 2, sera une moyenne de la note obtenue sur la partie juridique et de la note obtenue sur la partie économique. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 1 - BTS assistant PME-PMI, Assistant de manager, Commerce international, Communication, Comptabilité et gestion des organisations, Management des unités commerciales, Négociation et relation client, " Transport et prestations logistiques ". Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 5 1.2 - Le but de l'épreuve d'économie-droit SP L'épreuve d’économie et de droit du BTS cherche à évaluer votre capacité à mobiliser vos compétences en droit et en économie pour analyser une ou plusieurs situations juridiques et économiques pratiques. Chaque sujet est composé d’un dossier documentaire sur lequel vous devrez vous appuyer pour traiter la ou les questions qui vous sont posées. EC L’épreuve vise donc moins à évaluer vos connaissances que votre capacité à les mobiliser pour traiter un problème réel. Vous êtes en effet placé, pour chaque sujet, dans une situation concrète, généralement professionnelle (stagiaire dans une entreprise par exemple). Le travail qui vous est demandé correspond donc à ce que l’on peut attendre du futur assistant technicien supérieur que vous êtes. 1.3 - La forme écrite attendue Dans tous les cas de figure, le sujet se présentera sous la forme d’un dossier documentaire et d’une série de questions. Dans une logique se voulant plus professionnelle que scolaire, l’énoncé du sujet exigera de vous des réponses formulées en un ensemble écrit cohérent : on vous demandera de rédiger une « note argumentée et structurée ». IME Le temps imparti pour l’ensemble de l’épreuve d’économie-droit (4 heures) peut sembler long. En réalité, deux heures pour traiter chaque dossier (comptez deux heures pour le droit et deux heures pour l’économie) risque de vous paraître insuffisant si vous n’avez préalablement pas opté pour une méthode rigoureuse. 6 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N Ces annales vous proposent donc une démarche simple pour exploiter chaque dossier documentaire en économie, sous la forme d’un tableau en deux colonnes. Dans la colonne de gauche, nous relèverons les données brutes telles qu’elles sont fournies par chaque document. Dans la colonne de droite, nous reformulerons ces données, en fonction des connaissances acquises au cours des deux années de formation en BTS, mais aussi selon l’objectif qui nous ait assigné : formuler une note argumentée et structurée. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 2-E xploiter un dossier documentaire : d’abord une question de méthode SP 3 - Formuler un écrit synthétique Si cela est exigé par le sujet - et cela sera normalement le cas -, vous devrez traiter les questions posées dans le cadre d’un écrit synthétique (note argumentée et structurée). EC L’écrit ici attendu n’est ni réellement une note de synthèse ni un développement structuré. Par « note argumentée et structurée », dites-vous qu’il s’agit de produire, à l’aide de vos connaissances et des éléments figurant dans le dossier documentaire, une synthèse répondant à l’ensemble des questions posées. Cet écrit peut comprendre une introduction (mais cela n'est pas exigé), un développement en deux ou trois parties (qui correspondent en réalité aux questions) et une éventuelle conclusion. Ce que l’on attend de vous, c’est un écrit professionnel démontrant votre capacité à comprendre un problème économique du point de vue de l’entreprise ou de l’organisation pour le compte de laquelle vous agissez, à en faire la synthèse et à la communiquer. C’est la raison pour laquelle le sujet vous placera systématiquement dans la situation concrète d’un collaborateur ou d’un stagiaire. Votre note doit donc être clairement formulée au regard des enjeux du problème que vous étudiez pour le compte de votre entreprise ou votre commanditaire. En réalité, votre tâche s’en trouve simplifiée car cela vous aide à comprendre la nature des questions qui vous sont posées. Ne tombez cependant pas dans l’excès inverse : le développement de votre note doit être neutre et répondre précisément aux questions. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME V ous agissez pour le compte d’un supérieur ou d’un commanditaire Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 7 SP Un dernier conseil pratique EC Imprégnez-vous bien de la logique de l’épreuve : il s’agit pour vous de démontrer vos compétences professionnelles. Connaître par cœur le titre complet de la Théorie générale de Keynes compte ici moins que votre capacité à mobiliser la notion de demande effective pour expliquer à un supérieur hiérarchique ou à un collègue les effets d’un plan de relance sur l’activité de votre entreprise. Ne faites pas un étalage gratuit de vos connaissances mais montrez que vous comprenez les mécanismes fondamentaux de l’économie et leurs effets sur l’activité des entreprises. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N IME 8 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite P ensez que l’économie est comme une langue vivante : il s’agit d’abord de se faire comprendre. SP Quelques conseils méthodologiques pour analyser les éléments du dossier documentaire EC Pour chaque dossier documentaire, ces annales corrigées proposent une analyse méthodologique systématique de la documentation sous forme de tableau. Encore faut-il que vous soyez sûr de vous lorsque vous avez à analyser chaque document. Ceux-ci peuvent être de nature très diverse (tableaux, graphiques, notes professionnelles, articles de presse…). Voici quelques conseils pratiques pour traiter différents types de documents : 1-L ire et interpréter un graphique d’évolution de la croissance économique Lorsque vous lisez un graphique représentant des évolutions dans le temps, attention à ne pas confondre : 1 - des données quantitatives (par exemple PIB en milliards d’euro) ; IME 2- d es évolutions d’une année sur l’autre (par exemple taux de croissance de l’économie). Le graphique ci-dessous illustre ainsi l’évolution des taux de croissance de la France de 1960 à 2006 : N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite La croissance française de 1960 à 2006 Source : comptes nationaux, Insee Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 9 SP Lorsque la courbe augmente, cela signifie que la création de richesse s’accélère (par exemple à la fin des années 60). A l’inverse, lorsque la courbe diminue, cela signifie que la richesse continue d’augmenter mais moins vite (par exemple au début des années 90). Enfin, si la courbe descend en dessous de zéro, cela signifie que le PIB est négatif, donc que la croissance recule, donc que l’économie détruit des richesses (par exemple en 1975 et en 1993). Dans ce cas, c’est ce que l’on appelle une récession. C’est ce qui est arrivé à l’économie mondiale en 2008. EC Piège à éviter : ce type de courbe est tracée en joignant entre eux des points figurant des taux de croissance annuels. Une courbe descendante ne signifie pas que la richesse créée diminue mais que son rythme de création s’affaiblit. Par conséquent, tant que la courbe est au dessus de zéro, la société continue à s’enrichir. 2 - Lire et interpréter des tendances Les deux graphiques ci-dessous, publiés par le journal Les Echos le 5 février 2010, représentent les évolutions du commerce extérieur de la France entre 2000 et 2009. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N IME 10 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Le commerce extérieur de la France de 2000 à 2009 SP Lecture : Ces graphiques représentent les évolutions du « commerce extérieur » de la France de 2000 à 2009, donc de sa balance commerciale, autrement dit de ses échanges de biens et de marchandises. Les chiffres représentent des milliards d’euros. Les données 2009 sont des prévisions (en 2010, les chiffres 2009 ne sont pas encore tous connus). Analyse : Ces deux graphiques illustrent l’écart croissant et continu depuis 2004 entre le montant des importations françaises des biens et marchandises en valeur et celui de ses exportations, les unes et les autres progressant, mais les premières plus rapidement que les secondes. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME EC Synthèse : Le déficit commercial français est structurel : il ne dépend pas que de la conjoncture économique. Son explication est à rechercher dans les choix de spécialisation et les efforts de productivité du système productif français. Néanmoins, la progression constante des exportations de biens et services comme des importations démontre une insertion croissante de la France dans le commerce mondial. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 11 SP 3 - Lire et analyser des statistiques de niveau de vie Le tableau ci-dessous, publié par l’INSEE, fourni des données relatives au niveau de vie des personnes vivant en France en 2007. Niveau de vie en France en 2007 selon le type de ménage Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N 12 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC Vérifiez que vous soyez capable d’identifier : 1) la catégorie et le nombre des personnes ayant le niveau de vie le plus faible en France en 2007 ; 2) les personnes au niveau de vie le plus élevé et le montant moyen de leur revenu disponible. SP Réponses : 1) Les personnes ayant le plus faible niveau de vie sont les femmes n’ayant pas d’emploi et élevant seules des enfants. Elles étaient 952.000 en 2007. 2) Les personnes ayant le niveau de vie le plus élevé sont les personnes vivant en couple, sans enfant, dont l’homme travaille et la femme est inactive. En 2007, leur niveau de vie était de 28.010 euros, soit un revenu disponible du ménage de 52.020 euros (28.010 x 2 personnes). EC Piège à éviter : Ces chiffres représentent des montants en terme de niveau de vie (revenu disponible par personne composant le ménage) et non pas des niveaux de rémunération. C’est pourquoi les inégalités de niveau de vie homme/femme sont ici moins visibles que les inégalités de salaires homme/femme. Mais elles sont cependant bien présentes (différence entre le niveau de vie d’une femme inactive vivant avec un homme qui travaille et une femme élevant seule ses enfants). 4 - Lire et comprendre des évolutions d’indices boursiers IME Le graphique ci-dessous représente les évolutions de l’indice du CAC 40 sur une année, d’avril 2009 à fin mars 2010. Vérifiez que vous soyez capable : 1) d’expliquer les principes de construction de ce graphique ; 2) de dégager les grandes tendances d’évolution de CAC 40 sur un an ; 3) de synthétiser en quelques mots les enseignements de ce graphique. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Évolution du CAC 40 d’avril 2009 à mars 2010 Source : Le Journal des Finances - http://bourse.jdf.com Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 13 EC SP Réponses : 1) Ce graphique est construit à partir d’un repère faisant figurer les mois en abscisse (horizontale) d’avril 2009 à mars 2010 et la valeur du CAC 40 en ordonnée (verticale) à partir d’une base 1000 lors de la création de l’indice en 1987. 2) La valeur du CAC 40 n’a pas cessé de s’accroître sur la période, passant de 3000 à 4000 points. Cette croissance fut cependant très irrégulière, avec notamment une chute importante de l’indice au début de l’été 2009 et au tout début de l’année 2010. 3) D’avril 2009 à mars 2010, l’indice synthétique de la valeur des cotations des 40 plus grandes sociétés de la place de Paris a globalement progressé de 33,4 %, montrant ainsi en creux que le marché des capitaux ne subit plus les effets de la crise financière mondiale de 2008, bien qu’il soit marqué par de brusques et soudains changements de comportement des acteurs. Piège à éviter : les chiffres représentent des évolutions par rapport à un indice de départ (1000 en 1987) : ils ne représentent pas une unité monétaire. 5 - Lire et analyser une dépêche d’agence de presse 14 adossés à des prêts hypothécaires risqués, les fameux subprimes, à l’origine de la crise financière mondiale. […] Preuve de l’influence de la banque, ses déboires ont entraîné à la baisse non seulement les autres titres bancaires mais Wall Street et les marchés européens. « Goldman Sachs EST le marché », résumait Mace Blicksilver, stratège boursier de Marblehead Asset Management. » Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N AFP – 18 avril 2010 – « La prestigieuse banque d’affaires Goldman Sachs, au cours d’une série de polémiques depuis le début de la crise financière, se retrouve à présent traînée en justice par les autorités boursières américaines qui l’accusent d’avoir trompé certains clients. […] L’autorité des marchés boursiers américains, la SEC, a porté plainte contre elle, l’accusant d’avoir trompé des investisseurs en leur vendant des produits complexes © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Vérifiez que vous soyez capable de comprendre l’extrait ci-dessous d’une dépêche de l’Agence France-Presse en répondant aux questions suivantes : 1) Expliquez ce que sont les subprimes. 2) Décrivez le mécanisme par lequel les difficultés de Goldman Sachs ont entraîné une baisse des bourses européennes et de New-York. EC SP Réponses : 1) Les subprimes sont des titres financiers vendus par certaines banques sur le marché financier, représentant des créances que ces banques possèdent sur des clients à qui elles ont octroyé des prêts hypothécaires pour l’achat de biens immobiliers. Au cours de l’été 2007, le marché de l’immobilier américain s’est retourné, entraînant la perte de valeur des titres représentant ces créances. De nombreux investisseurs ont alors pris conscience que les banques leur avaient vendu des titres ne garantissant désormais plus leur passif. 2) Les banques sont des sociétés commerciales cotées en bourse. L’annonce d’une enquête à l’encontre de Goldman Sachs est une information que les investisseurs ont traduit comme un signe des difficultés du secteur bancaire, cédant les actions des banques et entraînant une baisse de leur cotation. Dans l’univers du marché des capitaux où l’information est partielle et incomplète, l’économiste français Michel Aglietta a montré que le seul comportement rationnel était d’imiter ce que font les autres acteurs. Tous les acteurs se sont donc mis à céder des titres, entraînant le recul des places boursières du NYST Euronext, Inc. (Wall Street plus les places Euronext). 6 - Lire et interpréter un graphique d’évolution de flux IME Le graphique ci-dessous illustre l’accroissement des flux bruts de capitaux dans le monde entre 1995 et 2005. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Les flux de capitaux mondiaux de 1995 à 2005 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 15 SP Les chiffres à gauche désignent des milliards de dollars américains (USD). Les chiffres de droite désignent des pourcentages de capitaux déplacés dans l’année par rapport au PIB de l’année. La courbe continue représente l’évolution des flux bruts de capitaux. La courbe discontinue représente le rapport entre le montant annuel de ces capitaux et le PIB de l’année. EC Deux enseignements doivent être tirés de ce graphique : 1) les flux bruts de capitaux ont plus que quadruplé en 10 ans, passant de 1.500 à plus de 6.000 milliards USD, 2) le pourcentage de flux de capitaux par rapport au PIB mondial a lui quintuplé, passant de moins de 3 % en 1995 à presque 15 % en 2005. Conclusion : le volume de circulation des capitaux dans le monde s’est accru beaucoup plus vite que l’accroissement de la richesse mondiale. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie N IME 16 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Pièges à éviter : Les pourcentages représentent ici un rapport et non un taux d’évolution ou de croissance. La similitude des deux courbes permet uniquement d’affirmer une corrélation entre les deux phénomènes et non pas un rapport de causalité. SP Sujet n° 1 Métropole - Session 2016 EC La finance solidaire Cas de l’association « Investissons solidaire » IME N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Notre appréciation du degré de difficulté de ce sujet : Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 17 Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP La finance solidaire EC La finance solidaire est en plein essor actuellement, en France comme dans nombre de pays développés. Elle regroupe des financeurs solidaires, particuliers et institutionnels. L'association « Investissons solidaire» est l'un des acteurs français pionnier dans cette activité. Ses membres sont des particuliers soucieux de participer au financement de projets socialement utiles, susceptibles notamment de favoriser l'accès au logement, la défense de l'emploi ou de l'environnement. Monsieur ZALIBERT, chargé de communication et des relations externes de l'association, interviendra prochainement lors d'une table ronde sur le thème : « l'Économie sociale et solidaire, une opportunité ». Afin de préparer son allocution, il constitue un dossier documentaire. Vous travaillez sous la responsabilité de Monsieur ZALIBERT. Ce dernier vous demande de l'aider dans ses travaux. ommenter I'évolution des placements solidaires entre 2006 et C 2014 et montrer qu'elle traduit des nouveaux choix d'épargne. Après avoir présenté les deux modalités de financement d'une économie, expliquer comment la finance solidaire relève à la fois de la finance directe et du financement intermédié. Au regard du rôle de l'investissement dans la croissance économique, mettre en évidence les raisons qui motivent l'action des pouvoirs publics en faveur du financement solidaire. Justifier les moyens mis en oeuvre à cet effet. N 18 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME À l'aide de vos connaissances et du dossier joint, en veillant à définir les principaux concepts utilisés et à exploiter de façon méthodique les documents mis à votre disposition, vous devez concevoir une note argumentée et structurée. Celle-ci répondra aux consignes cidessous : Document 1 : La finance solidaire (Source : www.economie.gouv.fr) Document 2 : La banque publique d'investissement (Source : http://www.bpifrance.fr) Document 3 : L 'épargne solidaire, de quoi parle-t-on ? (Source : www.finansol.org) EC Document 4 : L'autre épargne salariale Document 5 : Rénover l'agrément « entreprise solidaire » pour financer l'utilité sociale (Source : www.economie.gouv.fr) Document 6 : La revanche de l'épargne solidaire (Source : www.lemonde.fr) Document 7 : L'économie sociale et solidaire N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite (Source : www.gouvernement.fr) Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 19 Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP Documents : Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP Dossier documentaire Document 1 : la finance solidaire Évolution de l'encours de l'épargne solidaire par typologie de produit (en millions d'euros) : 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Épargne investie au capital d'entreprises 124 158 195 240 293 348 395 429 474 Épargne bancaire 701 867 957 1 148 1 329 1 479 1 718 1 894 2 225 Épargne salariale 20 404 301 478 1 012 1 460 1 721 2 577 3 695 4 137 1 229 1 626 1 630 2 400 3 082 3 548 4 690 6 018 6 836 N TOTAL Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC La finance solidaire, regroupe les formes d'épargne orientées vers le financement d'activités qui ne seraient pas immédiatement rentables mais qui sont utiles socialement. [ ... ] C'est une finance investie dans l'économie sociale ou solidaire. L'économie sociale et solidaire regroupe des coopératives, mutuelles, associations, des syndicats et fondations, secteur représentant en France près de 10 % de l'emploi salarié. Cet ensemble est «social» parce qu'il privilégie l'humain par rapport au capital et poursuit un but non lucratif. Il est « solidaire » en ce qu'ii propose de nouveaux modèles de développement et de financement à côté des modèles classiques et qu'il vise en particulier à réinsérer des personnes en difficulté. Les organismes intervenant dans la finance solidaire collectent des fonds auprès de personnes (physiques ou morales) qui souhaitent que leur épargne soit dédiée à une démarche de solidarité, consentant à retirer de leur placement une rémunération moins élevée que s'ils l'avaient placé sur d'autres supports d'épargne classiques, du moment que leur épargne est utile à la société. Les fonds ainsi collectés s'orientent vers le social: l'insertion par l'emploi reçoit 18 % des investissements, le logement reçoit 37 %. Ils s'orientent aussi vers l'environnement (39 %) et vers la solidarité internationale (6 %). [ ... ] 2009 2011 2014 Épargne investie au capital d'entreprises 124 (10,1 %) 240 (10 %) 348 (9,8 %) 474 (6,9 %) Épargne bancaire 701 (57,0 %) 1 148 (47,8 %) 1 479 (41,7 %) 2 225 (32,6 %) Épargne salariale 404 (32,9 %) 1 012 (42,2 %) 1 721 (48,5 %) 4 137 (60,5 %) 1 229 2 400 3 548 6 836 TOTAL Source : http://www.economie.gouv.fr/facileco/finance-solidaire EC Document 2 : La Banque Publique d'Investissement Le financement de l'économie sociale et solidaire (ESS) fait partie des missions de Bpifrance. [ ... ] Les pistes proposées pour contribuer au financement de I'ESS par Bpifrance sont les suivantes : - la mise en place et la gestion d'un fonds d'innovation sociale ; - l'extension des activités de garantie de Bpifrance aux grandes associations ; - la création d'un prêt participatif social et solidaire (PPSS) ; - la création d'un fonds d'investissement dans les coopératives, avec recours aux titres participatifs créés par la future loi sur I'ESS ; - la participation à la création de fonds d'investissement dans des entités à fort impact social ; - la création d'un site portail de crowdfunding* centré sur le financement et les projets relevant du domaine de I'ESS. IME *crowfunding : technique de financement participatif de projets de création d'entreprise utilisantInternet comme canal. Source : http://www.bpifrance.frNivez-Bpifrance/Actualites/Economie-sociale-et-solidairedecouvrez-le-rapport-d-etape-de-Bpifrance-sur-le-financement-de-I-ESS N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite (BPI) Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 21 Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP 2006 Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP Document 3 : L'épargne solidaire, de quoi parle-t-on ? EC La finance solidaire relie les épargnants qui cherchent à donner du sens à leur argent à des entreprises et associations dont l'activité est à forte utilité sociale et/ou environnementale, qu'ils financeront via la souscription de placements d'épargne solidaire. L'épargne solidaire permet à l'épargnant de faire fructifier son argent tout en participant aux enjeux de notre société : lutte contre le chômage, le mallogement, développement de l'agriculture biologique, des énergies renouvelables, de l'entreprenemiat dans les pays du Sud et de l'Est, etc. L'épargne solidaire, c'est un mécanisme simple. Lorsqu'un épargnant souscrit un placement d'épargne solidaire, tout ou partie de son argent est investi dans des projets à forte utilité sociale (par exemple, pour aider des personnes en difficulté à trouver un emploi, un logement, à créer leur entreprise ... ) et/ou environnementale (par exemple, le financement de projets d'agriculture biologique, d'éco-construction ou le développement des énergies renouvelables ... ). Source : http://www.finansol.org/ dwl/dossier-de-presse-finansol.pdf Les salariés ont la possibilité de choisir un fonds solidaire parmi ceux composant l'offre d'épargne salariale de leur société. Versée par les salariés et abondée par l'entreprise, l'épargne salariale est traditionnellement gérée par l'intermédiaire de fonds communs de placement d'entreprise (FCPE). [...] Les FCPES* sont des fonds dits "90/1 0", c'est-à-dire que 5 à 10 % de leur encours sont investis dans le capital d'entreprises agréées solidaires en ce sens qu'elles répondent à des critères précis. Les 90 à 95 % restants sont quant à eux placés en actions d'entreprises pour la plupart réputées "socialement responsables", selon des critères qui intègrent une dimension sociale et environnementale.[ ... ] *FCPES = Fonds commun de placement d'entreprise solidaire. N Source : Les Dossiers d'Alternatives Économiques n° 003 - septembre 2015 22 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Document 4 : L'autre épargne salariale Source : http://www.economie.gouv.fr/files/projet-loi-ess-mesures-cles.pdf L'épargne solidaire se démarque des autres placements par les objectifs à forte valeur ajoutée sociale ou environnementale qu'elie génère. En effet, plutôt que d'être dirigée uniquement vers la recherche du profit financier, elle irrigue des associations ou des entreprises engagées dans l'insertion, l'habitat très social, la défense de l'environnement... Pendant longtemps, l'épargne solidaire était l'apanage d'une minorité de « militants » convaincus, car ses performances financières étaient bien inférieures à celles des autres placements conventionnels. Mais, avec la baisse générale des rendements financiers et en raison de l'avantage fiscal qu'elle procure, elle commence à devenir concurrentielle pour tous les épargnants. Elle tend aussi à sortir du seul cercle des initiés, de nombreux établissements traditionnels en proposant sous une forme ou une autre. [ ... ] Le principe est simple: [ ... ] l'investisseur donne une partie de ses gains, mais il obtient une réduction d'impôt de 66 % sur la somme offerte. [ ... ] Un cran au-dessus figurent les fonds solidaires, qui consacrent 5 % à 10 % de leurs encours au financement de ces entreprises. Le solde est investi sur les marchés financiers traditionnels, et souvent géré selon les critères de l'investissement socialement responsable. [ ... ] N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 6 : La revanche de l'épargne solidaire Source : http://www.lemonde.fr/argent!article/2015/02/02/la-revanche-de-l-epargnesolidaire_4568327 1657007 .html Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 23 Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 EC SP Document 5 : Rénover l'agrément « entreprise solidaire » pour financer l'utilité sociale Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 - Énoncé du sujet n° 1 SP Document 7 : L'économie sociale et solidaire EC La loi Économie sociale et solidaire (loi ESS) du 31 juillet 2014 reconnaît enfin pleinement l'apport à l'économie française de ce secteur qui pèse 10 % du PIB et représente plus de 2,3 millions de salariés. [ ... ] Les entreprises de l'économie sociale et solidaire emploient plus de 2,36 millions de salariés soit 1 emploi privé sur 8 en France. [ ... ] Près de 600 000 emplois sont à renouveler d'ici à 2020 en raison des départs en retraite. Avec la loi ESS, le Gouvernement agit pour soutenir le développement de ce secteur porteur de croissance et d'emplois, améliorer son financement et mieux cibler et suivre l'action publique en sa faveur. Selon la Confédération générale des Sociétés coopératives et participatives (SCOP*), 2800 emplois ont été créés en 2014 (en progression de 40% par rapport à 2013) dans le cadre de reprises ou de créations d'entreprise par les salariés.[ ... ] Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondées sur un principe de solidarité et d'utilité sociale. IME * SCOP = Société gérée selon un mode de gouvernance démocratique et dont le résultat est principalement affecté à la pérennité des emplois et au projet d'entreprise. N 24 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : http://www.gouvernement.fr/action/l-economie-sociale-et-solidaire Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME EC Voici la méthode que nous vous proposons : 1 re étape : analyser la documentation et retenir les informations pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. 3 e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 25 Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP Proposition de corrigé du sujet n° 1 Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. La finance solidaire concerne toutes les formes de financement d’activités utiles pour tous, même si elles ne sont pas rentables immédiatement (mais elles doivent l'être à long terme.). Sociale car non-lucratif, solidaire car elle cherche à renforcer la solidarité au profit notamment des exclus. - Évolution de l’encours de l’épargne solidaire de 2006 à 2008 : de 1229 millions d’euros à 6836. L’épargne solidaire des ménages français a plus que quintuplé en l’espace de 8 ans, passant de 1,229 milliard d’euros en 2006 à 6,836 milliards. C’est essentiellement l’épargne salariale qui a le plus progressée. EC - Définition : « La finance solidaire regroupe les formes d’épargne orientée vers le financement d’activités qui ne seraient pas immédiatement rentables mais qui sont utiles socialement. N°1 IME La progression de l’épargne solidaire a surtout été marquée par l’épargne salariale qui a été multipliée par dix en l’espace de huit ans, passant de 404 millions d’euros en 2006 à 4137 en 2014 ; alors que sur le même temps, l’épargne bancaire n’a été multipliée que par trois. - L’épargne solidaire investie au capital d’entreprise est passée de 124 millions d’euros en 2006 à 474 en 2014. L’épargne solidaire investie sous forme d’épargne bancaire est passée de 701 millions d’euros à 225. Celle de l’épargne salariale, de 404 à 4 137. N 26 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP 1re étape : Analyser la documentation : Document Bpifrance est un organisme public qui soutient l’activité des entreprises en participant à leur financement. Elle a notamment pour mission de soutenir l’activité des entreprises, associations et coopératives de l’ESS, y compris en facilitant la levée de fonds par crowfunding. Cela signifie donc que les pouvoirs publics (l’État) favorise directement le financement de l’ESS. Mécanisme de l’épargne solidaire : lorsqu’un épargnant souscrit un placement d’épargne solidaire, tout ou partie de son argent est investi dans des projets à forte utilité sociale et/ou environnementale. En matière d’ESS, ce ne sont pas les banques qui accordent des crédits, mais des épargnants qui font le choix de souscrire un placement d’épargne (auprès de leur banque néanmoins), placement qui sert directement à financer des activités sociales et solidaire. Versée par les salariées et abondée par l’entreprise, l’épargne salariale est traditionnellement gérée par l’intermédiaire de fonds communs de placements d’entreprise L’épargne salariale désigne le procédé par lequel, dans certaines entreprises, l’employeur participe au côté de son salarié au financement d’un fond d’épargne (en faveur du salarié). Les salariés ont la possibilité de choisir un fonds d’épargne qui finance exclusivement des activités de l’ESS. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N°4 IME N°3 EC N°2 Le financement de l’économie sociale et solidaire (ESS) fait partie des missions de Bpifrance. Les pistes proposées sont notamment : l’extension des activités de garanties aux grandes associations, la création d’un fond d’investissement dans les coopératives, participation à la création d’un fond d’investissement dans des entités à fort impact social, création d’un site portail de crowfunding. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 27 Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document - Les versements de rémunération sous formes d’épargne salariale ouvrent droit à des exonérations de charges sociales. Dans les entreprises pratiquant l’épargne salariale, la partie du salaire épargnée n’est pas soumise à des prélèvements sociaux. - Au sein des fonds d’épargne salariale, les salariés peuvent orienter leurs choix vers les fonds d’épargne solidaires. Ce sont les salariés qui choisissent de consacrer une partie de leur épargne salariale aux financements d’activités sociales et solidaires. - Dans les fonds d’épargne salariale solidaires, 10 % des sommes financent les entreprises solidaires. 10 % des sommes collectées dans le cadre de l’épargne salariale solidaire vont directement financer des entreprises solidaires (donc, sans passer par l’intermédiation des banques). N°5 N°6 - « L’épargne solidaire se démarque des autres placements par les objectifs à forte valeur ajoutée sociale ou environnementale. » L’épargne solidaire n’a pas pour seul objectif la recherche du profit (mais il s’agit néanmoins bien d’un objectif) : elle cherche avant tout à financer des activités liées à l’insertion, la défense de l’environnement, l’habitat social. N 28 IME EC Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. L’épargne solidaire n’attire pas que pour son objectif social et solidaire : son rendement financier est aujourd’hui aussi intéressant que l’épargne classique. - « Un cran au-dessus, figurent les fonds solidaires qui consacrent 5 % à 10 % de leurs encours au financement de ces entreprises. Le solde est investi sur les marchés traditionnels. Et géré selon les critères de l’investissement socialement responsable. » À côté de l’épargne solidaire proposée par les banques existent des fonds solidaires qui financent directement des entreprises de l’économie solidaires (tout ce qui n’est pas directement investi est alors placé sur les marchés financiers et gérer selon les principes de l’économie solidaire). IME EC - « Pendant longtemps, l’épargne solidaire était l’apanage d’une minorité de « militants ». Mais avec la baisse générale des rendements financiers et en raison de l’avantage fiscal qu’elle procure, elle commence à devenir concurrentielle. » - Les entreprises de l’ESS emploient plus de 2,36 millions de N°7 salariés soit 1 emploi privé sur 8 en France. Près de 600 000 emplois sont à renouveler d’ici 2020 en raison des départs en retraite. Le secteur de l’ESS emploie 1 personne sur 8 du secteur privé. C’est un domaine porteur d’emploi car près de 600 000 personnes du secteur partiront en retraite d’ici 2020. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - La loi ESS reconnaît enfin L’économie sociale et solipleinement l’apport à l’éconodaire représente 10 % de la mie française de ce secteur qui richesse créée en France. pèse 10 % du PIB. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 29 Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP N°6 Données brutes fournies par la documentation. Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP 2e étape : Comprendre la situation de communication dans laquelle on est placé EC Le sujet vous place dans la situation d’un collaborateur de Monsieur Zalibert, chargé de la communication et des relations externes de l’association « Investissons solidaire ». Monsieur Zalibert vous demande de préparer une allocution qu’il devra prochainement prononcer lors d’une table ronde consacrée à l’ « Économie sociale et solidaire, une opportunité » Cette mise en situation n’a pas pour objectif de vous demander de produire un écrit professionnel1, mais de vous inciter à produire un raisonnement économique concret en vous plaçant dans une réalité économique effective : dans le cas présent, votre note doit montrer que l’épargne sociale et solidaire participe à la croissance de l’économie française. La question du plan de la note développée et structurée ne se pose pas, il vous suffit de suivre l’ordre des questions. Soit le plan suivant : Par ailleurs, prenez grand soin de la consigne qui précède les questions. Celle-ci vous demande de rédiger une note développée et structurée : - à l’aide de vos connaissances (la seule exploitation des documents sera donc insuffisante) ; - en précisant les concepts utilisés (il faudra donc définir et expliquer les notions économiques que vous allez utiliser, à commencer par celle de « économie sociale et solidaire », mais aussi « épargne », « financement de l’économie » (direct et intermédié) et « investissement »). 30 N 1 Dans tous les cas de figure, quelque soit la position dans laquelle on vous place (assistant, stagiaire, salarié…) et l’écrit qui vous est demandé, il s’agira toujours de produire une « note structurée et développée ». Vous ne devez en aucun cas rédiger un courrier professionnel ou un courriel (pas d’entête, de destinataire ou d’adresse fictive). Vous ne devez pas utiliser la première personne du singulier (« je »). Vous ne devez pas signer votre écrit, même en utilisant un nom d’emprunt. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME 1. L’évolution des placements solidaires de 2006 à 2014. 2. L’ESS : des activités financées à la fois directement et par l’intermédiaire des banques. 3. Un facteur de croissance économique soutenu par les pouvoirs publics. EC L’épargne désigne l’opération économique par laquelle les ménages prélèvent une partie de leur revenu en renonçant à une consommation immédiate afin de pouvoir financer une consommation future. Certains économistes (les keynésiens) estiment que l’épargne est ce qui reste lorsque l’on a consommé. D’autres (les néoclassiques) pensent au contraire que le niveau d’épargne est d’abord déterminé par le rendement que l’on peut en attendre. Si l’on en croit ces derniers, il semble difficile d’expliquer le développement de l’épargne sociale et solidaire (ESS), cette épargne ayant pour finalité de financer des activités sociales et solidaire (insertion professionnelle, logement sociale, écologie…), l’objectif lucratif étant a priori secondaire. Pourtant, le développement de cette forme d’épargne semble montrer que tel est de moins en moins le cas aujourd’hui. Sur la période 2006 à 2014, si l’épargne solidaire a globalement fortement augmentée, passant de 1,229 milliards d’euros en 2006 à 6 836 en 2014, on notera que s’est surtout l’épargne salariale solidaire qui a particulièrement progressée, passant de 404 millions d’euros en 2006 à 4,137 milliards en 2014, soit un rapport de un à dix. Pendant le même temps, l’épargne directement investie au capital d’entreprises du secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) passait de 124 millions à 474 (soit un quadruplement). L’épargne solidaire bancaire, si elle progresse également, enregistre une croissance moins forte (elle triple néanmoins sur la période). Autrement dit, on assiste à un double phénomène : accroissement spectaculaire de l’épargne solidaire et constitution de cette épargne principalement par le biais de l’épargne salariale. IME 2. L’ESS : des activités financées à la fois directement et par l’intermédiaire des banques L’économie connaît deux forme de financement possible : un financement intermédié, essentiellement le fait des banques (et plus largement des intermédiaires financiers), prenant principalement la forme d’octrois de crédits aux entreprises (une telle économie est dite « économie d’endettement ») ; un financement direct, les agents N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 1. L’évolution des placements solidaires de 2006 à 2014 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 31 Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 SP 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 - Corrigé du sujet n° 1 EC SP à besoin de financement (les entreprises) se finançant directement auprès des agents à capacité de financement (notamment les ménages et les fonds de placements). Ce financement direct se fait principalement sur les marchés financiers, mais pas exclusivement, les ménages pouvant directement concourir au capital d’une entreprise. Les entreprises de l’ESS se financent par l’un et l’autre moyen : directement par le recours à l’épargne des ménages investie dans le capital d’entreprises sociales et solidaires ; indirectement, par le biais de l’épargne salariale qui, pour l’essentiel, alimente des fonds d’investissement qui sont collectés par les banques et sont destinés au secteur de l’ESS. 3. Un facteur de croissance économique soutenu par les pouvoirs publics 32 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME L’ESS est aujourd’hui un secteur important de l’économie française et participe à 10 % de la création totale de richesse. Elle emploi un salarié sur huit du secteur privé. Il est donc essentiel qu’elle poursuive son développement. Celui-ci nécessite des investissements continus, rendus justement possible par le développement de la finance solidaire. L’investissement est en effet une opération économique par laquelle les entreprises constituent leur capital productif, c’est-à-dire achètent ce qui leur permettra de produire (machines notamment). L’investissement est donc essentiel à la production, donc à la croissance économique. Par là, on comprend que les pouvoirs publics cherchent à soutenir l’investissement dans ce secteur en favorisant l’épargne solidaire, soit directement (par l’action de la Bpifrance), soit indirectement (réduction des charges sociales). SP Sujet n° 2 Métropole - Session 2015 EC Externalités et intervention de l’État N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de l’Union Nationale de l’Apiculture Française Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 33 Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Externalités et intervention de l’État Analyser le déclin de l’activité apicole en France et préciser ses 34 N conséquences économiques sur la situation du marché du miel. Montrer en quoi l’apiculture (en particulier à travers la pollinisation) génère et subit des externalités. En prenant appui sur la notion de bien public mondial, présenter les actions possibles de l’État pour favoriser l’activité pollinisatrice des insectes. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC Créée en 1946, l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) est un syndicat qui a pour mission de défendre les intérêts de ses 22 000 membres, des apiculteurs amateurs, pluri-actifs et professionnels. Menant des actions régulières en faveur de la protection des abeilles auprès des pouvoirs publics, l’UNAF contribue aussi, à travers ses syndicats départementaux, à former de futurs apiculteurs dans des ruchers-école. Depuis plusieurs années, l’UNAF s’inquiète d’une situation qui menace l’activité des apiculteurs : les abeilles disparaissent par millions. En conséquence, en France, les récoltes de miel sont en forte baisse et les importations en hausse. Les membres de l’UNAF s’interrogent sur les raisons de cette baisse de l’activité apicole et craignent de ne pouvoir maintenir leur position sur le marché dans la mesure où les besoins des consommateurs français sont de plus en plus satisfaits par des produits d’origine étrangère. Monsieur MOULIN, secrétaire de l’UNAF, décide de publier une étude dans le prochain bulletin trimestriel du syndicat. Ce bulletin d’information comportera un état des lieux et devra envisager les recours possibles auprès des pouvoirs publics. Producteur apicole dans le Limousin et adhérent du syndicat, vous participez à la rédaction du prochain bulletin d’information. À l’aide de vos connaissances et du dossier ci-joint, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous devrez concevoir une note structurée et argumentée. Celle-ci répondra aux consignes cidessous : Document 1 : La récolte de miel 2014 catastrophique en France et en Europe (Source : les auteurs du sujet officiel, d’après www.unaf-apiculture.info) Document 2 : Le miel, un produit de luxe ? (Source : Publication du 28/07/2014 sur http://www.lexpress.fr) Document 3 : L es abeilles, maillon essentiel de la biodiversité EC (Source : Article publié le 2 juin 2012 sur le site http://agriculture. gouv.fr/) Document 4 : La préservation de la biodiversité N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite (Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr) Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 35 Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Documents : Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Dossier documentaire Document 1 : Document 1 : La récolte de miel 2014 catastrophique en France et en Europe Le nombre de ruches en France est quasi constant depuis 1995 : entre 1 250 000 et 1 300 000. Source : Les auteurs du sujet officiel, d’après www.unaf-apiculture.info N 36 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) dresse un bilan catastrophique et alarmant des récoltes de miel pour 2014, après une large consultation parmi ses 20 000 apiculteurs adhérents répartis sur l’ensemble du territoire national. L’UNAF appelle le gouvernement à soutenir d’urgence les producteurs et contrer le déclin des abeilles. [...] * La pollinisation désigne la fécondation indispensable à la reproduction des plantes à fleurs. Elle correspond au transport des grains de pollen par certains oiseaux, certains petits rongeurs mais surtout des insectes. Le peuple des pollinisateurs est avant tout constitué des insectes, parmi lesquels les abeilles sauvages ou domestiques. Source : Publication du 28/07/2014 sur http://www.lexpress.fr N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC La production de miel français a chuté de 25 % en deux ans, les prix explosent et des variétés de miel bas de gamme font leur apparition. Sans oublier les abeilles, victimes de la pollution... [...] Le grand public a pris conscience du rôle essentiel joué par les abeilles dans le maintien de la biodiversité. En passant d’une fleur à l’autre pour récolter de quoi fabriquer du miel, les butineuses assurent la pollinisation* des arbres fruitiers, des légumes, des oléagineux... Si l’on en croit les Compagnons du miel, association militant pour la protection de l’abeille, de la biodiversité et pour le développement de l’apiculture : « La reproduction de plus de 80 % des espèces végétales dépend des pollinisateurs et principalement des abeilles ». [...] Or, depuis une quinzaine d’années la population d’abeilles est en très nette diminution. Une disparition progressive attribuée aux changements climatiques, à la pollution, à l’utilisation massive de pesticides dans les campagnes et aux monocultures agricoles qui ne fournissent pas de nourriture suffisamment variée aux butineuses. « Selon les régions, on constate la perte de 15 à 30 % des colonies », déplore-t-on à l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF). Si le nombre de ruches est resté à peu près stable, la production hexagonale a été quasiment divisée par plus de deux entre 1995 et 2013. « Elle n’atteint même pas les 15 000 tonnes aujourd’hui, contre 33 000 tonnes en 1995. » [...] Si la production hexagonale s’effondre, la consommation est restée forte. Selon le ministère de l’Agriculture, nous dégustons environ 40 000 tonnes de miel par an, soit 600 g par personne. La France est actuellement obligée d’importer environ 26 000 tonnes de miel par an. [...] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 37 Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Document 2 : Le miel, un produit de luxe ? Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Document 3 : Les abeilles, maillon essentiel de la biodiversité EC Les abeilles sont des acteurs de la biodiversité. Leur présence est non seulement indispensable à la production nationale de miel et d’autres produits de l’apiculture mais aussi à la pollinisation et donc à l’agriculture. [...] Les abeilles sont un maillon essentiel de la biodiversité : elles permettent la pollinisation de très nombreuses cultures et arbres fruitiers. La pollinisation est le transport de grains de pollen permettant de féconder les plantes. En 2005, l’apport des insectes pollinisateurs, dont l’abeille, aux principales cultures mondiales est évalué à 153 milliards d’euros, soit 9,5 % de la production alimentaire mondiale. [...] N IME 38 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Article publié le 2 juin 2012 sur le site http://agriculture.qouv.fr/ Source : http://www.developpement-durable.qouv.fr N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC La biodiversité, c’est tout le vivant [...], plus précisément, l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, êtres humains, champignons, bactéries, virus...) ainsi que toutes les relations et les interactions qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, et, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie. [...] La biodiversité est le produit de plus de 3 milliards d’années d’évolution et constitue un patrimoine naturel, une ressource vitale dont l’humanité dépend de multiples façons. Les premières politiques de protection de la nature, apparues dès le début des années 30 (loi sur les monuments et les sites), puis en 1960 (création des premiers parcs nationaux...), visaient à protéger les espaces et les espèces « remarquables » (emblématiques d’une culture ou d’une région, exceptionnels...). À partir des années 80, on a découvert que la diversité biologique était à la fois bien plus immense, complexe et fragile que ce que l’on avait pensé, et qu’elle était le patrimoine commun mondial. Les observations scientifiques ont notamment montré que les espèces jusqu’alors considérées comme « communes » remplissaient des fonctions précises au sein des écosystèmes (et qu’elles étaient notamment nécessaires à la survie d’autres espèces), mais aussi que l’activité humaine les menaçait d’une manière souvent irréversible. [...] Une nouvelle approche de la protection de la nature est alors apparue : protéger le vivant dans son ensemble et, pour cela, organiser la conservation de tous les milieux, de toutes les espèces et de leur diversité génétique. [...] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 39 Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 - Énoncé du sujet n° 2 SP Document 4 : La préservation de la biodiversité Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP Proposition de corrigé du sujet n° 2 Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. EC Voici la méthode que nous vous proposons : 1 re étape : analyser la documentation et retenir les informations pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. 3 e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. N°1 Diminution de la production nationale de miel entre 1995 et 2014 : de 32 000 tonnes à 10 000. Importations croissantes de miel entre 1995 et 2014 : de 6 000 tonnes à 30 000. Consommation nationale de miel constante de 1995 à 2014. Nombre de ruches constantes en France depuis 1995 (entre 1 250 000 et 1 300 000). Bien que le nombre de ruches soit resté constant en France depuis 1995, la production nationale n’a cessé de diminuer, passant, en l’espace de 20 ans, de 32 000 tonnes à 10 000 tonnes. La France a donc dû importer des quantités croissantes de miel afin de satisfaire une consommation qui est restée la même sur la période (de l’ordre de 40 000 tonnes pas an). N 40 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Données brutes fournies par la documentation. IME Document 1re étape : Analyser la documentation : Document Les abeilles sont essentielles à la production nationale de miel et à la pollinisation, donc à l’agriculture française. En 2005, l’apport des insectes (dont les abeilles) à la production des cultures est évalué à 153 milliards d’euros, soit 9,5 % de la production alimentaire mondiale. Parmi les différents insectes, les abeilles jouent un rôle déterminant dans la pollinisation : en 2005, on estimait que cette dernière permet la reproduction d’espèce végétale, et donc de culture, pour l’équivalent de 153 milliards d’euros de cultures, soit 9,5 % de la production alimentaire mondiale. N°3 N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite La diminution de la production nationale de miel implique non seulement un problème économique (puisque la France doit compenser cette baisse par des importations afin de satisfaire la demande), mais aussi environnemental : cette diminution signifie que la population des ruches diminue ; or les abeilles sont essentielles à la pollinisation, donc à la biodiversité. EC N°2 La production de miel a chuté de 25 % entre 2012 et 2014. Les abeilles sont victimes de la pollution et du changement climatique. Le nombre de ruches est resté stable, mais la production a chuté (de 33 000 tonnes en 1995 à 15 000 en 2014). Les abeilles jouent un rôle essentiel dans la biodiversité : la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales dépend de la pollinisation. La consommation demeure stable en France (40 000 tonnes par an en moyenne). La France est obligée d’importer 26 000 tonnes par an en moyenne. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 41 Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document La biodiversité désigne à la fois l’ensemble du vivant et les interactions entre les organismes vivants et leur milieu. L’homme en est dépendant. Les premières politiques de protection de la nature sont apparues dans les années 1960 avec la création des parcs nationaux : il s’agissait de protéger les N°4 espèces remarquables. Depuis les années 1980, on s’est aperçu que la diversité biologique était bien plus complexe que cela : les scientifiques ont en effet montré que les espèces les plus communes permettaient à d’autres de survivre ; ce que remet en cause l’activité humaine. IME EC Depuis les années 1980, les scientifiques ont montré que la protection de la nature ne saurait simplement consister à protéger les espèces les plus remarquables. On sait désormais que toutes les espèces participent à la survie des autres. L’activité humaine, en nuisant à certaines, nuit à toutes. 2e étape : C omprendre la situation de communication dans laquelle on est placé Le sujet vous place dans la position d’un adhérant de l’UNAF qui participe à la rédaction d’une étude destinée à être publiée dans le bulletin de l’organisation. Cette mise en situation n’a pas pour objectif de vous demander de produire un écrit professionnel1 (qui n’aurait de toute façon aucun sens en l’occurrence), mais de vous inciter à produire un raisonnement 42 N 1 Dans tous les cas de figure, quelle que soit la position dans laquelle on vous place (assistant, stagiaire, salarié…) et l’écrit qui vous est demandé, il s’agira toujours de produire une « note structurée et développée ». Vous ne devez en aucun cas rédiger un courrier professionnel ou un courriel (pas d’entête, de destinataire ou d’adresse fictive). Vous ne devez pas utiliser la première personne du singulier (« je »). Vous ne devez pas signer votre écrit, même en utilisant un nom d’emprunt. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. EC 1. Le déclin de l’activité apicole en France et ses conséquences sur le marché national du miel 2. L’apiculture : source d’externalités et fruit d’externalités 3. L’action nécessaire de l’État en faveur de ce bien public mondial qu’est la pollinisation 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. L’inquiétante diminution de la production de miel en France appelle les pouvoirs publics à s’interroger sur les mesures susceptibles d’enrayer cette évolution, non seulement car cette baisse de la production nationale à des conséquences sur l’équilibre de la balance commerciale, mais aussi parce que la réduction des populations d’abeilles, cause de cette baisse, est source d’externalités négatives néfastes à l’activité agricole. La pollinisation doit en effet être considérée comme un bien public mondial, et de ce fait, protégée par l’État. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Par ailleurs, prenez grand soin de la consigne qui précède les questions. Celle-ci vous demande de rédiger une note développée et structurée : - à l’aide de vos connaissances (la seule exploitation des documents sera donc insuffisante) ; - en précisant les concepts utilisés (il faudra donc définir et expliquer les notions économiques que vous allez utiliser, à commencer par celle de « bien public mondial ») ; - et en exploitant les sources statistiques (par conséquent, il faudra illustrer votre propos en utilisant à bon escient les chiffres fournis par les annexes). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 43 Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP économique concret en vous plaçant dans une réalité économique effective : dans le cas présent, l’étude doit chercher à expliquer aux membres de l’UNAF les interdépendances entre biodiversité, activité économique et intervention de l’État. La question du plan de votre note développée et structurée ne se pose pas, il vous suffit de suivre l’ordre des questions, d’autant que le questionnement s’enchaine ici logiquement, la réponse à chaque question entraînant le traitement de la question suivante. Soit le plan suivant : Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP 44 N IME 2. L’apiculture : source d’externalité et fruit d’externalités Apiculture est à la fois origine et conséquence d’externalités. Par « externalité », on entend tout phénomène produit accidentellement par l’activité économique et ayant une conséquence sur cette activité. Une externalité peut donc être positive ou négative. On parlera d’externalité positive si ce phénomène a un effet favorable sur l’économie et d’externalité négative dans le cas inverse. L'apiculture, dont l’objectif économique recherché est de produire du miel, induit ainsi une externalité positive favorable à la production agricole en général puisque les abeilles favorisent la pollinisation, donc la production des végétaux. Mais l’apiculture subit parallèlement des externalités négatives engendrées par l’agriculture elle-même qui, en recourant à l’usage de pesticides, porte atteinte à la population des ruches. Ce constat semble donc justifier une action des pouvoirs publics au titre de la protection d’un bien public mondial. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC 1. Le déclin de l’activité apicole en France et ses conséquences sur le marché national du miel Depuis 20 ans, la production apicole en France s’est réduite de moitié, passant de plus de 30 000 tonnes de miel en 1995 à 15 000 tonnes au mieux aujourd’hui (peut-être même 10 000 seulement selon certaines sources). En deux ans seulement, de 2012 à 2014, la production française a chuté de 25 %. Or, la demande intérieure n’a pas fléchi pour autant, les Français consommant en moyenne 40 000 tonnes de miel par an. Par conséquent, les importations de miel ont donc compensé la baisse de la production française en quintuplant sur la période, passant de 6 000 à 30 000 tonnes. On peut ainsi dire que la chute de la production apicole française participe à l’accroissement du déficit extérieur de la France, c’est-à-dire au fait que la balance commerciale française enregistre plus d’importations que d’exportations. Or, cette baisse de la production française de miel n’est pas le fait de l’apiculture elle-même, mais une conséquence négative de certaines pratiques agricoles. EC © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME L’action des pouvoirs publics en faveur de l’apiculture peut donc se justifier par les conséquences directes et indirectes de la baisse de la production nationale : accroissement du déficit commercial de la France et protection d’un bien économique mondial source d’externalité positive pour l’activité économique. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 45 Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 - Corrigé du sujet n° 2 SP 3. L’action nécessaire de l’État en faveur de ce bien public mondial qu’est la pollinisation L’apiculture produit donc des externalités positives par le biais de la pollinisation qui favorise la reproduction des végétaux et par conséquent l’équilibre de l’ensemble de l’écosystème. On peut donc dire que la pollinisation est un bien public mondial. Un bien public mondial se caractérise par un double principe de non-rivalité et de non-exclusion ; la non-rivalité signifiant que la consommation de ce bien par une personne ne réduit pas la consommation des autres, la non-exclusion impliquant, elle, que personne ne peut être exclu de la consommation de ce bien. Le processus de pollinisation est effectivement un mécanisme naturel que nul ne peut s’accaparer et dont chacun profite sans que personne ne puisse être exclu. Par ailleurs, il s’agit bien d’un bien public mondial puisque la pollinisation à un caractère mondial (ce phénomène naturel ne peut être restreint à un ou plusieurs territoires nationaux). Ce constat implique que l’on ne saurait s’en remettre aux lois du marché pour s’assurer de la protection de ce bien. Menacé, il appelle nécessairement l’intervention de l’État qui, en l’occurrence, est le seul à pouvoir protéger la pollinisation en France, en régulant l’usage des pesticides notamment. N IME EC SP SP Sujet n° 3 Métropole - Session 2014 EC Inégalité et politique de redistribution N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de l’association « Solidarité et entraide » Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 47 Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP Inégalité et politique de redistribution L'association « Solidarité et Entraides » est une organisation reconnue d'utilité publique qui a pour vocation d'aider les plus démunis. Elle propose des services multiples d'hébergement, d'aide aux démarches administratives et de réinsertion par le travail. EC Dans le cadre de votre formation de technicien supérieur, vous réalisez un stage au siège de l'association. Son président souhaite avoir une vision globale de l'évolution des inégalités en France et s'interroge sur les enjeux de la politique de redistribution. Afin de préparer ses futures réunions publiques et la négociation de son budget de fonctionnement avec les pouvoirs publics, il vous charge de réaliser une note structurée à partir de la documentation réunie récemment. IME Vous présenterez l'évolution des inégalités de revenus, depuis 1975, en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et dans l'ensemble de l'OCDE, puis vous analyserez les inégalités de patrimoine en France et dans le monde. » Vous énoncerez les objectifs de la redistribution et classerez les moyens mis en œuvre par L'État pour les atteindre ; Vous montrerez à quelles contraintes la France et les pays de la zone euro sont confrontés dans la conduite de leurs politiques de redistribution. N 48 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite A l'aide du dossier joint et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous êtes chargé(e) de concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle : Document 1 : Évolution du coefficient de Gini entre 1975 et 2010 pour la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'ensemble de l’OCDE 0,38 0,36 0,34 0,32 0,30 0,28 0,26 0,22 0,20 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 Notes : La valeur du coefficient de Gini varie entre 0 (qui correspond à une « égalité parfaite », chaque personne reçoit la même fraction de revenus) et 1 (qui représente une « inégalité parfaite », la fraction de la population la plus riche reçoit l'intégralité des revenus). Source : www.oecd.org 2012 http://www.oecd.org/fr/els/soc/ 49177803.pdf N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 1975 OECD IME 0,24 Evolution des inégalités de revenus EC Coefficient Gini d'Intégralité de revenus 0,40 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 49 Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP Dossier documentaire 1% 50 % les moins fortunés 50 à 80 % les moins fortunés 6% 20 à 10 % les plus fortunés EC 8% 85 % 10 % les plus fortunés IME Répartition des patrimoines en France en 1998 et 2010 (en % par décile) 60,0% 50,0% 40,0% 20,0% né 10 % le s pl u s fo rtu 90 80 70 60 rtu fo s oi n m s le 10 % s 2010 % % 0,0% % 1998 % né s 20 % 30 % 40 % 50 % 10,0% Source : INSEE Première N°1380 - NOVEMBRE 2011 50 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 30,0% N Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP Document 2 : L'inégale répartition des patrimoines dans le monde et en France Répartition des patrimoines au niveau mondial en 2012 Il est réparti de façon profondément inéquitable : 82,4 % de ce patrimoine est détenu par seulement 8,1 % de la population dont le niveau de fortune est supérieur à 100 000 dollars. En revanche, 69,3 % de la population mondiale disposent de seulement 3,3 9/0 de l'ensemble. EC Début 2010, la moitié des ménages vivant en France concentrent 93 % des avoirs. Les 10 % les mieux dotés détiennent en moyenne plus d'un million d'euros de patrimoine brut. A l'opposé, les 10 % des ménages les moins dotés détiennent chacun en moyenne 1 351 euros de patrimoine et collectivement moins de 0,1 % de la masse totale. Entre 2004 et 2010, les inégalités de patrimoine se sont accrues, le rapport entre le patrimoine moyen des 10 % des ménages les mieux dotés et celui des 50 % les moins dotés ayant augmenté de près de 10 %. Document 3 : Inégalités de revenus : comment l'État redistribue la richesse IME Le « projet de loi de financement de la sécurité sociale » quant à lui présente les recettes et dépenses des régimes obligatoires de base (assurance maladie, retraite, allocations familiales). [...] Les impôts et les prestations sociales jouent toujours un rôle essentiel dans la réduction des inégalités de niveaux de vie. Avant redistribution, le niveau de vie des 20 % les plus aisés est au minimum 6,9 fois plus élevé que celui des 20 % les plus modestes, mais il l'est de 3,8 fois plus après impôts et prestations sociales. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Tous les ans à l'automne, la loi de finances arrive en discussion au Parlement. Elle sera votée avant la fin de l'année. Son rôle est essentiel en matière d'inégalités : c'est cette loi qui détermine l'affectation des dépenses et fixe le niveau des recettes de l'État pour l'an prochain. [...] En prenant en compte l'ensemble de la distribution des revenus, les prestations sociales expliquent 32 % de la réduction de l'écart Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 51 Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP Le patrimoine mondial total détenu par les habitants de la planète est estimé à 223 000 milliards de dollars en 2012, soit une moyenne de 49 000 dollars par individu. Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP entre les plus riches et les plus pauvres, alors que les impôts directs n'en représentent que 17 %. [...] Les impôts qui corrigent le plus les inégalités sont dits « progressifs », parce que le taux d'imposition augmente progressivement avec la ressource taxée (c'est le cas de l'impôt sur le revenu notamment). Mais [...] l'impôt sur le revenu ne représente plus que 7 % de l'ensemble des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales). A l'opposé, les allocations logement ou chômage et les minima sociaux notamment jouent un rôle de plus en plus grand. [...] EC Les services publics de santé, d'éducation et de logement fournissent des prestations en nature gratuites ou subventionnées. Leur rôle dans la réduction des inégalités est central : le montant global de ces services est bien plus important que les prestations monétaires. Au total, ils expliquent 70 % de la réduction de l'écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres. C'est ce qui explique qu'ils ont davantage d'impact sur la redistribution des revenus. [...]. L'école gratuite, les logements sociaux ou les remboursements de soins ne se limitent pas à redistribuer de la richesse, ils permettent également de réduire les inégalités sociales d'accès aux soins ou au logement et d'accroître la mobilité sociale. [...] N IME 52 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Observatoire des inégalités - www.inegalites.fr, le 12/10/2010 Comparaison dans l'OCDE en 2011 En % du PIB 50 48,1 40 44,5 43,9 43,4 43,2 42,9 42,1 38,7 37,1 30 eEs Un pa i gn e Irl an de Ja po Et n at sUn is ne ag um m le 25,1 Ro Al 27,6 27,6 ya e as -B Pa ys lie ch tri Au Ita e No rv èg e de Fi nl an e èd Su k m ne Da Su ar 0 èd 10 31,6 EC 20 35,5 44 % 42 % 38 % 36 % 34 % 32 % 30 % N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 40 % 2012 44,9% 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 46 % IME 48 % Source : OCDE 2012 Source : wvvw.vie-publique.fr 07/06/2013 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 53 Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 SP Document 4 : Taux prélèvements obligatoires (TPO) dans l'OCDE et en France Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 - Énoncé du sujet n° 3 EC SP Le TPO apparaît relativement élevé en France par rapport aux autres grands pays développés, mais a connu une évolution similaire à celle des autres pays de l'OCDE (qui est passé, en moyenne, de 25,4 % du PIB en 1965 à 33,8 % en 2009 et 33,9 % en 2010) et de l'Union européenne (qui est passé, en moyenne, de 27,6 % en 1965 à 38,4 % en 2009). L'ensemble des pays de l'OCDE s'est récemment engagé dans une politique de maîtrise du taux de prélèvements obligatoires : ainsi, après avoir progressé de près de 10 points entre 1965 et 2001, le TPO s'est ensuite stabilisé jusqu'en 2007, avant de diminuer du fait de la crise financière. La nécessité de maîtriser les déficits et la croissance de l'endettement publics tend toutefois à faire augmenter à nouveau ce taux dans la zone euro. IME D'après Eurostat, le déficit public dans la zone euro s'est réduit depuis 2011. En 2012, il s'est établi à 4 % du Produit intérieur brut (PIB). A titre de comparaison, il était de 6,2 % en 2010 et 6,4 % en 2009. Parmi les mauvais élèves de la zone euro, on trouve notamment l'Irlande et la Grèce, deux pays qui ont eu recours à des plans d'aide. Il y a également l'Espagne, le Royaume-Uni et la France. Paris affiche un déficit de 4,8 % du PIB en 2012, meilleur que prévu mais loin des 3 % exigés par le pacte de stabilité. Bruxelles tolère néanmoins cet écart dans la mesure où ces dépenses excédentaires pourraient autoriser les états à poursuivre une politique budgétaire contra-cyclique en permettant de maintenir l'effet positif de la redistribution sur le niveau de l'activité économique. N Mais c'est la dette publique qui inquiète le plus Eurostat. Elle a augmente dans la zone euro, passant de 85,3 % en 2010 a 90,6 % en 2012. Quatorze États membres ont dépassé les 60 % prévus par le pacte de stabilité. En tête de ce classement figurent la Grèce, avec 156,9 %, et l'Italie, 127 %. La dette publique de la France a atteint 90,2 % du PIB. Source : les auteurs, d'après Eurostat, mardi 24 avril 2012 54 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 5 : Les déficits budgétaires en Europe Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. EC Voici la méthode que nous vous proposons : re étape : analyser la documentation et retenir les informations 1 pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. 3 Document 1re étape : Analyser la documentation : Données brutes fournies par la documentation. IME une augmentation continue du coefficient de Gini dans les pays de l’OCDE (OECD en anglais) entre 1975 et 2010. une réduction du coefficient de Gini en France, sur la période, jusqu’au début de la seconde moitié des années 1990 ; puis une hausse en tendance depuis. Les inégalité de revenus n’ont fait que croître dans les pays développés depuis la fin des Trente glorieuses. Jusqu’au milieu des années 1990, la France faisait exception, les inégalités se réduisant constamment. Depuis, la France a rejoint la tendance générale. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - Ce graphique montre deux choses : N°1 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 55 Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP Proposition de corrigé du sujet n° 3 Document - Enfin, le texte joint indique que si la moyenne du patrimoine par individu est, au niveau mondial de 49000 dollars, 8,1 % de la population possèdent plus de 100000 dollars. En France, depuis 2010, 50 % des ménages possèdent 93 % du patrimoine 56 N IME EC - La présentation des documents Le patrimoine mondial est esn’en rend pas leur lecture sentiellement (plus de 80 %) aisé : le graphique en secteur possédé par moins de 10 % représente la répartition du de la population mondiale. patrimoine dans le monde en 2012 et le graphique en bâton La France semble de plus en l’évolution de la répartition du plus se conformer au modèle patrimoine en France en 1998 mondial de répartition du et 2010. patrimoine : les 10 % les plus riches possèdent près de la - Le graphique en secteur moitié du patrimoine national. montre que les 10 % de la population mondiale possède La France est nettement 85 % du patrimoine mondial. moins inégalitaire, en terme 50 % des moins fortunés posde répartition du patrimoine, sèdent 1 % de ce patrimoine que la moyenne mondiale. (et 80 % de la population seuNéanmoins, ces inégalités lement 6 %). s’accroissent en France et la France tend donc à corresL e graphique en bâton N°2 pondre au schéma mondial. indique que les inégalités de patrimoine en France se sont accrues, les 10 % les plus fortunés étant en passe de détenir 50 % du patrimoine national alors que parallèlement, le pourcentage de détention de patrimoine des 90 % les moins fortunés diminue. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - 1er graphique : la France a un TPO de 43,9 % du PIB en N°4 2011, ce qui la place juste après le Danemark et la Suède. Le France enregistre l’un des TPO les plus élevés des pays développés avec 43,9 % par rapport à son PIB. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC - Chaque année, en fin d’année, Les notions évoquées dans est votée la loi de finances le document de « loi de par le Parlement. La loi de finances » et de « loi de finances fixent les recettes et financement de la Sécurité les dépenses de l’Etat. La loi sociale » sont là pour rappede financement de la Sécurité ler que le financement et les sociale fait de même s’agissant dépenses publics résultent de des dépenses et des recettes deux grands budgets : celui de la Sécurité sociale. de l’Etat et celui des différentes caisses de Sécurité - Avant que n’entre en vigueur sociale : il est donc parfaices mécanisme de redistributement inutile de se perdre tion, le niveau de vie des 20 % ici dans les notions de loi de des plus riches est au moins finances et leurs modalités 6,9 plus élevés que celui des d’adoption. Il suffit de retenir N°3 20 % les plus pauvres. Cet que : écart n’est plus que de 3,8 après. Le budget de l’état et celui de la sécurité sociale, par leurs - Cette réduction des inégalités mécanismes de redistribution, est dues pour 32 % aux mécaconcours pour plus d’un tiers nismes d’assurances sociales à la réduction des inégalités et 17 % aux impôts directs. en France. Un proportion importante de la réduction de l’écart est due aux Mais en réalité, c’est la mise allocations logements, allocaà disposition à l’ensemble tions chômages et les minima de la population de services sociaux. Mais c’est la gratuité publics gratuits ou partield’accès au service public qui lement gratuit qui permet intervient pour 70 % de cette essentiellement de réduire les réduction. inégalités. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 57 Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP Données brutes fournies par la documentation. Document - 2nd graphique : le TPO en France a globalement augmenté depuis 1974, même si l’on peut observer une baisse en tendance au cours de la décennie 2000. EC Ce taux n’a cessé de progresser depuis la fin des Trente glorieuses, malgré une tendance à la diminution au cours des années 2000. Cependant, cette baisse n’a pas pu être maintenu du fait de la nécessité de la lutte contre les déficits publics. N°4 - Le TPO des pays développé n’a cessé d’augmenté depuis 1965, passant de 25,4 % du PIB à 33,8 %. Cependant, bien que ses TPO soient plus élevés que la moyenne, la France répond au schéma d’évolution des économies occidentales depuis la fin des Trente glorieuses. - Les déficits publics sont en moyenne de 4 % dans la zone euro en 2011 alors qu’ils étaient encore de 6,2 % un an auparavant. Le taux maximum est fixé à 3 % par le pacte de stabilité. IME Le pacte de stabilité entre les pays membre de la zone euro obligent théoriquement chacun à ne pas dépasser un taux de déficit, par rapport à son PIB, de 4 % et à ne pas dépasser un taux d’endettement de 60 %. 58 N - Celui de la France demeure au dessus de cette moyenne avec Depuis le début de la décenN°5 un taux de 4,8 % en 2012. nie 2010, le taux de déficit en zone euro se réduit (celui - La dette publique augmente de la France reste cependant dans la zone euro, passant au-dessus du maximum autode 85,3 % en 2010 à 90,6% risé). Ce n’est pas forcément en 2012. Celle de la France grave car cela s’explique attend 90,2 %. Le pacte de par la mise en oeuvre, dans stabilité fixe ce taux à un maxichaque Etat, de politique de mum de 60 %. soutien de l’activité économique. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Par contre, sur la même période, le taux d’endettement croit ce qui est plus inquiétant car il s’agit d’une dette qui devra être remboursée dans l’avenir. EC L’énoncé place le candidat en situation professionnelle. Sur la forme, il s’agit de produire une note synthétique et structurée permettant au président de l’association « Solidarité et entraide » de comprendre comment se pose actuellement en France la question des inégalités. Le contexte est suffisamment général pour éviter de tomber dans le piège d’un écrit artificiellement professionnel : en réalité, c’est bien un écrit très académique qu’il est demandé de rédiger. Sur le fond, vous devez faire appel à vos connaissances afin de donner un sens général aux trois questions qui vous sont posées (le sens général du questionnement doit conduire le candidat à s’interroger sur la capacité de la France à lutter contre les inégalités dans un contexte budgétaire contraint). Chaque question posée étant induite par la précédente, il n’y a pas de raison de chercher un plan plus original. N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 2e étape : C omprendre la situation de communication dans laquelle on est placé. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 59 Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP N°5 Données brutes fournies par la documentation. Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 SP 3e étape : rédaction de la note structurée et argumentée. 60 N IME 1) L’évolution des inégalités depuis 1975 et l’analyse des inégalités de patrimoine en France Dans l’ensemble de l’OCDE (OECD), les inégalités n’ont cessé de progresser depuis 1975 (fin des Trente glorieuses) : alors que l’indice de Gini était à peine au dessus de 0,28 en début de période, il est de l’ordre de 0,31 en 2010. Cependant, parmi les pays de l’OCDE, les évolutions sont différentes même si elles vont toutes dans le sens d’une progression. Ainsi la Grande-Bretagne a vu très vite ses inégalités progresser, traduisant la mise en place des politiques dites « néo-libérales » dans ce pays dès 1979. En Allemagne, la hausse fut constante (sauf dans la seconde partie des années 1990) mais elle s’est accélérée à partir des années 2000. Il s’agit ici aussi d’une conséquence de la politique allemande qui vise alors à accroître la compétitivité du pays (à l’époque commercialement déficitaire) en comprimant fortement les revenus et les salaires. En France, la réduction fut constante (si l’on excepte une légère progression à la fin de la décennie 90) jusqu’au début de la décennie 2000. Cette progression demeure peu soutenue : le coefficient de Gini de la France reste bien en deçà de celui de l’ensemble de l’OCDE. Il n’en demeure pas moins que la France suit la tendance générale. Ainsi, alors qu’entre 1998 et 2010, la part de détention du patrimoine national diminuait chez les moins fortunés, elle progressait pour les 10 % des Français les plus riches. Ces derniers possèdent désormais près de la moitié du patrimoine national. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC Le principe de la redistribution est au coeur des politiques d’inspiration keynésienne conduites pendant les Trente glorieuses. La redistribution s’entend comme un mécanisme corrigeant le partage primaire de la valeur ajoutée. Afin de corriger de trop grandes inégalités résultant de ce partage, l’Etat peut intervenir en prélevant, sur le revenus de certains, des moyens permettant de financer le revenus complémentaires d’autres. Depuis la fin des Trente glorieuses (milieu des années 1970), la redistribution est remise en cause et les inégalité de revenus progressent. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME 3) Les contraintes de la France et des pays de la zone euro La redistribution dépend donc de la capacité des États à financer des aides sociales et surtout des services publics. Dans un contexte de croissance faible, les États occidentaux, en particulier ceux de la zone euro, rencontre de plus en plus de difficultés à éviter un endettement trop important. Afin de garantir la stabilité de la monnaie européenne, les pays membres se sont engagés à ne pas dépasser un certain seuil de déficit (3 % maximum de leur PIB) et un certain seuil d’endettement (60 % maximum). Or la France, comme plusieurs de ses partenaires, semblent incapable aujourd’hui de respecter ses engagements. En 2012, le taux de déficit de la France était de 4,8 % et son taux d’endettement de 90,2 %. En soit, un fort déficit n’est pas forcément grave puisqu’il peut résulter du financement public d’une politique strictement conjoncturelle de lutte contre la crise (dites « politiques contra-cycliques »). Par contre, il devient inquiétant dès lors qu’il est chronique (l’État dépensant systématiquement plus que ce qu’il perçoit en impôts et prestations) et implique donc qu’il finance ce déficit par un endettement sur les marchés financiers. La France semble donc actuellement prise dans un dilemme dont elle ne parvient pas à sortir : les inégalités, bien que plus faibles que la moyenne de l’OCDE, progressent alors même que le financement de ces politiques de lutte contre les inégalités l’oblige à des efforts budgétaires qui semblent dépasser ses capacités. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 61 Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 - Corrigé du sujet n° 3 EC SP 2) Les objectifs de la redistribution et les moyens mis en oeuvre par l’Etat La redistribution vise des objectifs à la fois de cohésion sociale et d’efficacité économique : Keynes a ainsi pu montrer, par sa fonction de consommation, qu’un revenu équitablement reparti permet un niveau de consommation supérieur à ce qu’il serait en cas de répartition fortement inégalitaire. Pour mettre en oeuvre la redistribution, l’État dispose de moyens de prélèvement sur les plus riches et de financement d’aides et de prestations en faveur des plus pauvres. L’Etat agit en ce cas dans le cadre de son budget (loi de finances) ou dans celui des caisses de Sécurité sociale dont le budget est également adopté par les représentants de la Nation. Mais l’État lutte essentiellement contre les inégalités de revenus en proposant à tous l’accès gratuit (totalement ou partiellement) aux services publics. N IME EC SP SP Sujet n° 4 Métropole - Session 2013 EC Industrie et compétitivité N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de la production de planches de surf françaises Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 63 Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 SP Industrie et compétitivité EC Pierre Dubois, jeune diplômé d’une école de commerce, est passionné depuis longtemps de surf. Avec son ami ingénieur, Kevin Soller, il a conçu une planche innovante et écologique à base de fibres végétales. Ils fabriquent leurs planches de surf dans le sous-sol de leurs maisons. Mais devant le succès rencontré auprès de leurs amis, des amateurs et désormais des professionnels de surf du monde entier, ils réfléchissent à industrialiser la fabrication de leurs planches afin de pouvoir les commercialiser en grand nombre. Ils s’interrogent sur l’opportunité de développer leur activité industrielle en France. Afin d’avoir une idée plus précise, ils vous chargent de réaliser une étude sur l’environnement de l’industrie en France. Votre étude sera une aide à la décision. À l’aide du dossier joint et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous devez concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle : N IME 64 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Vous analyserez la situation de l’industrie française dans le contexte économique international ; Vous apprécierez la compétitivité de l’industrie française, après avoir rappelé les facteurs qui influent sur les deux formes de compétitivité ; Vous distinguerez les objectifs et les modalités d’une politique industrielle de nature à renforcer la compétitivité de l’économie française. Document 1 : La désindustrialisation : un dilemme européen EC L’irruption des pays émergents proposant des productions à faibles coûts salariaux et bénéficiant d’une diminution spectaculaire des coûts de transport est la cause majeure des délocalisations d’activités à fort contenu de main-d’œuvre et faible contenu technologique. Elle constitue, à première vue, la source principale de désindustrialisation et de déficit du commerce extérieur. Les activités industrielles s’inscrivent dans un monde globalisé. [...] La fragmentation des processus de production, consistant à externaliser dans les pays à bas coûts salariaux la production des biens intermédiaires (y compris des biens de moyen ou haut niveau technologique) ensuite importés en tant que composants des biens finals produits, permet de renforcer la compétitivité de ces derniers, de maintenir et de développer l’emploi industriel domestique et de stimuler les exportations. Dans le cas de l’Allemagne, le mécanisme ainsi mis en œuvre est d’autant plus efficace que les importations de biens N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Il convient, cependant, d’observer que le commerce international prend majoritairement place entre pays aux caractéristiques similaires et à l’intérieur des industries plutôt qu’entre industries. Cette situation s’explique par la différenciation des biens et la recherche d’économies d’échelle. Les stratégies d’entreprises sont plus déterminantes que les dotations de facteurs. Des gains non seulement mutuels, mais équitablement partagés, sont possibles. Dans ce contexte, une désindustrialisation, finalement plus inquiétante, procède du creusement des écarts de performance industrielle entre pays similaires générateurs de déséquilibres commerciaux. Ces écarts croissants de performance industrielle entre pays comparables en termes de niveau de vie traduisent avant tout des différences de qualité des biens produits. Il ne faut pas, pour autant, négliger les conditions de coût qui pèsent dès lors qu’un effort de modernisation, exigeant de dégager un excédent brut d’exploitation, devient nécessaire précisément pour conquérir une niche technologique ou un segment de marché. [...] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 65 Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 SP Dossier documentaire Source : OFCE Sciences Po 66 N IME EC Document 2 : Part de l’industrie dans la valeur ajoutée, en pourcentage Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 SP intermédiaires bénéficient de la valeur élevée de l’euro et les exportations se font pour une grande partie au sein de la zone euro. L’organisation industrielle choisie tire ainsi pleinement parti d’une monnaie unique forte et de l’intégration financière. […] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 67 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 N IME EC SP Document 3 : Solde commercial de quelques secteurs de l’industrie française civile en 2002 et 2011, en milliards d’euros Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 IME EC SP Document 4 : Déficits et excédents du commerce extérieur de la France, entre novembre 2010 et novembre 2011, en millions d’euros : Par Pierre-André Buigues, ancien conseiller économique de la Commission Européenne, professeur - Toulouse Business School 68 N […] Pour de nombreux économistes français, l'industrie n'a plus d'avenir dans les pays développés. La croissance économique est faible, le poids de l'industrie diminue rapidement. Le capital migre vers les pays émergents qui se caractérisent par des coûts de production sensiblement plus faibles, une forte progression de la population et donc de la demande domestique et des progrès de productivité importants grâce au rattrapage technologique. Or, contrairement à ce discours Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 5 : Face au déclin de son industrie, quelle politique industrielle pour la France ? - Recentrer les aides publiques sur les PME : en France, la politique industrielle est pensée, organisée, autour des "champions nationaux" et leurs PDG ont un accès direct au pouvoir politique. Les entreprises du CAC sont ainsi les grands gagnants de la politique industrielle française. C'est le cas du dispositif très avantageux du Crédit Impôt Recherche qui représente des sommes considérables. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - Décentraliser le soutien public aux entreprises : en France, l'intervention publique se caractérise par un montant d'aide élevé, dont la gestion est centralisée. Les régions ne disposent pas de moyens financiers d'intervention suffisants alors qu'elles sont mieux à même de connaître les difficultés rencontrées par les PME régionales. En France, 90 % des aides dépendent de Paris alors que la majorité des aides en Allemagne sont décidées au niveau régional. […] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 69 Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 IME EC SP dominant, l'industrie continue de prospérer dans certains pays européens. L'Allemagne, l'Autriche, la Suède, la Finlande et dans une certaine mesure la Belgique et les Pays-Bas présentent une amélioration de leur potentiel industriel depuis l'an 2000. Le taux de marge de l'industrie se situe à des niveaux assez élevés et le poids des exportations de biens a augmenté sur les marchés européens mais aussi sur les marchés extra européens. La France appartient à un deuxième groupe de pays avec le Royaume-Uni, l'Espagne et dans une certaine mesure l'Italie dont le potentiel industriel est bien plus faible et le poids de l'industrie diminue. Le taux de marge est faible et les performances du commerce extérieur se dégradent. La crise n'a fait que renforcer ces divergences. Depuis 2005, la production industrielle française restait en juin 2011, inférieure de plus de 7 % à celles de 2005, alors qu'en Allemagne, elle dépassait de 11 % son niveau de 2005. Dans les faits, tous les gouvernements pratiquent tous des formes différentes de soutien à leur activité industrielle. Quatre objectifs représentent à eux seuls près de 80 % du montant total des aides attribuées aux entreprises en Europe : l'environnement et les économies d'énergie, le développement régional, la R&D, les PME. Cependant, s'il y a une certaine convergence des aides sur ces quatre objectifs, il apparaît que les modèles d'intervention sont différents. Si l'on compare les politiques nationales de soutien à l'industrie entre l'Allemagne et la France et leur efficacité relative, il existe un certain nombre de recommandations que la France devrait s'imposer pour renforcer sa compétitivité : Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 - Énoncé du sujet n° 4 SP Ce dispositif ne devrait concerner que les PME. Les entreprises du CAC40 bénéficient d'un effet d'aubaine pour leurs dépenses en R&D et les sommes versées par les pouvoirs publics finissent sous forme de dividendes dans la poche des actionnaires. Les grands groupes allemands n'ont pas besoin du soutien public pour soutenir leur effort stratégique dans le domaine de l'innovation, la part de la R&D financé par le gouvernement y est bien plus faible alors que l'effort en R&D est bien plus élevé qu'en France. EC - Renforcer la politique de concurrence contre les abus de position dominante des grands groupes : les grandes entreprises bénéficient de positions très fortes sur les marchés en France et les prix sont souvent bien plus élevés qu'en Allemagne. Pourtant, on a en France des exemples clairs des bienfaits de la concurrence. C'est la concurrence agressive de Free qui a conduit à des prix assez bas en France pour les services combinés de téléphonie fixe, d'Internet et de télévision. Par contre, les prix de la téléphonie mobile sont parmi les plus élevés d'Europe et on peut espérer que l'arrivée de Free permettra de casser les prix. La grande distribution, les banques sont aussi clairement des secteurs où plus de concurrence serait bienvenue. […] IME N 70 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Le Monde.fr, 07.09.2011 Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. EC Voici la méthode que nous vous proposons : re étape : analyser la documentation et retenir les informations 1 pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. 3 Document 1re étape : Analyser la documentation : Données brutes fournies par la documentation. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - Le commerce international se En effet, les théories modéveloppe essentiellement dernes du commerce interN°1 entre pays aux caractéristiques national (modèle du consoméconomiques similaires : les mateur représentatif, théorie échanges s’expliquent moins des marchés stratégiques…) par les dotations de facteurs montrent que les échanges que par les stratégies d’entrene résultent pas de conditions prises. préalables, et notamment pas de dotations différentes en facteurs de production (comme le postulait le théorème H.O.S.). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME - Les délocalisations industrielles La désindustrialisation de des pays développés vers la France résulte moins des les économies émergentes faibles coûts de production seraient dues aux faibles coûts des pays émergents que des salariaux et de transport de ces choix stratégiques de ses dernières. entreprises. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 71 Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP Proposition de corrigé du sujet n° 4 Document - Par conséquent, la désindustrialisation de certains pays développés résulte d’écarts de performances économiques. r, dès lors que les échanges O sont d’abord des échanges de produits similaires entre partenaires commerciaux proches, il peut être intéressant de faire fabriquer les composants de base d’un produit final par des entreprises de pays à faible coût de main-d’œuvre. EC - L’externalisation de la production des biens intermédiaires, N°1 importés ensuite pour la production de biens finals, permet de réduire les coûts de production de ces derniers. - Or ces biens finals sont essentiellement échangés entre pays développés. 72 N IME - Sur la période 1991-2011, l’Al- L’exemple de l’Allemagne lemagne, l’Italie, la France, les montre que la désindusÉtats-Unis et le Royaume-Uni trialisation n’est pas une (tous pays développés, ce qui caractéristique intrinsèque n’est pas le cas de la Corée du des économies développées. Sud) ont tous vu la part de la Après avoir vu la part de sa production industrielle dans la production industrielle dans valeur ajoutée diminuer. son PIB diminuer, l’Allemagne a réussi à la maintenir à un - Cependant, contrairement aux niveau constant supérieur quatre autres pays, l’Alle20 % depuis plus de 15 ans magne a réussi à stabiliser (à l’exception d’une forte N°2 cette proportion au dessus chute lors de la crise éconode 20 % depuis le milieu des mique mondiale de 2009). années 90 (à l’exception d’une chute en 2009 dans un La France, par contre, connaît contexte de crise économique une diminution régulière mondiale). de la part de sa production industrielle dans ce PIB sur la - À l’inverse la France voit sa période 1991-2011, passant part de production industrielle de 17 % à seulement 10 % de dans son PIB se réduire sa valeur ajoutée produite. continuellement sur la période, passant de 17 % à 10 %. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. EC - Alors que le solde commer Entre 2002 et 2011, le solde cial de l’industrie manufactucommercial de l’industrie rière française (hors pétroles française n’a cessé de se raffinés) était positif en 2002 dégrader. Positif en 2002 (+15,3 milliards d’euros), il (+15,3 milliards d’euros), il est enregistre un solde commercial devenu négatif neuf ans plus négatif en 2011 (- 28,5 milliards tard d’euros). (- 28,5 milliards d’euros). - À l’exception du secteur de l’automobile et de celui des télécoms, les secteurs déficiN°3 taires en 2011 sont les mêmes qu’en 2002. Ces secteurs sont ceux de l’industrie traditionnelle (bois, caoutchouc, plastiques, textiles…). - Entre novembre 2010 et novembre 2011, le commerce extérieur français est déficitaire, non seulement à l’égard de la Chine (- 25 milliards d’euros), mais aussi de pays N°4 proches, particulièrement l’Allemagne (17,5 milliards d’euros) et la Belgique (8 milliards d’euros). La France a tendance à exporter plus qu’elle n’importe vers des pays d’Afrique du nord (Maroc, Algérie) et du Moyen-Orient (Liban, Émirats Arabes Unis) sans doute pour des raisons tenant aux relations historiques de la France avec ces pays mais aussi pour des raisons politiques (exportations d’armements notamment). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME - À l’inverse, les secteurs bénéficiaires en 2011 sont les mêmes qu’en 2002. Ces secteurs sont ceux des technologies avancées, particulièrement l’aéronautique et les produits chimiques. Cependant, derrière l’évolution des flux, on peut observer des constantes structurelles : ce sont les industries traditionnelles (meubles, appareils ménagers, textiles…) qui enregistrent des déficits, alors que les secteurs de haute technologie et/ou demandant une main-d’œuvre hautement qualifiée demeurent bénéficiaires. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 73 Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP Données brutes fournies par la documentation. Pour le reste, la France est déficitaire avec de nombreux pays, non seulement des pays à faibles coûts de main-d’œuvre (Chine par exemple avec un déficit de 25 milliards d’euros) mais aussi l’Allemagne, son principal partenaire et pays aux caractéristiques économiques et sociales comparables. Document EC - Le déficit à l’égard de la Belgique résulte essentiellement d’importation de produits raffinés depuis le port d’Anvers. Cette donnée statistique montre donc surtout le degré de dépendance énergétique de N°4 la France. - Sur la même période, la France est excédentaire (mais en moindre proportion) notamment à l’égard de pays d’Afrique du Nord et du MoyenOrient. - De nombreux économistes français conseillent aux entreprises de se délocaliser dans les pays émergents, compte tenu des faibles coûts salariaux et du développement d’une demande intérieure. Mais alors que les politiques allemandes sont décidées au niveau des régions (landers) et orientée vers les PME (soutien à la R&D des petites et moyennes entreprises), les politiques françaises sont décidées au niveau du gouvernement et favorisent essentiellement les grandes entreprises (exemple : le crédit impôt recherche). - L’Allemagne de l’Autriche de la Suède, de la Finlande, de la Belgique et des Pays-Bas ont fait progresser leur potentiel industriel depuis 2000. Dans ces pays, le taux de marge de l’industrie est élevé et les exportations ont progressé en Europe comme à l’extérieur de l’Europe. N 74 IME N°5 Tous les pays développés, et notamment les pays européens, pratique des politiques de soutien à leurs industries. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - Les politiques publiques de soutien à l’activité industrielle en Europe poursuivent essentiellement quatre objectifs : l’environnement et les économies d’énergie, le développement régional, la R&D et le développement des PME. IME - Les politiques françaises de soutien à l’industrie semblent trop centralisées (90% sont décidées au niveau central, loin du tissu des PME). Elles sont aussi trop concentrées sur les grandes entreprises au détriment des PME (exemple : le crédit impôt recherche). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N°5 EC - La France appartient à un se Les politique européenne de cond groupe de pays (avec le soutien à l’industrie visent Royaume-Uni, l’Espagne, l’Itatoutes quatre objectifs : 1) lie…) dont le poids de l’indusprotection de l’environnement trie diminue, le taux de marge et réalisation d’économies faible et le solde commercial d’énergie, 2) développement se détériore (NB : le taux de régional, 3) soutien aux marge est, ici, le rapport entre efforts de recherche et dével’excédent brut d’exploitation loppement, 4) développement dégagé par les industries et la des PME. valeur ajoutée produite. Dans le contexte du document, il ne À ce regard les politiques saurait s’agir du taux de marge françaises ne sont pas adapcommercial). tées à ces objectifs. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 75 Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP Données brutes fournies par la documentation. Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP 2e étape : C omprendre la situation de communication dans laquelle on est placé. EC L’énoncé place le candidat en situation professionnelle : il s’agit de réaliser une étude pour le compte d’un entrepreneur qui l’utilisera comme outil d’aide à la décision. Le problème qui se pose à Messieurs Dubois et Soller est formulé par la dernière phrase du premier paragraphe : « Ils s’interrogent sur l’opportunité de développer leur activité industrielle en France ». Cette phrase signifie en creux que les deux innovateurs envisagent de délocaliser leur production vers des pays dits low cost 1. C’est cette question qui doit être posée en une introduction et c’est la réponse à cette question que l’on doit lire en conclusion. Cette réponse n’est pas définitive et exhaustive, elle est fondée uniquement sur la documentation économique qui vous est fournie. Il s’agit donc bien d’éclairer MM. Dubois et Soller en leur exposants un certain nombre d’arguments économiques en faveur d’une éventuelle délocalisation ou au contraire du développement de l’activité de l’entreprise en France. Cependant, tous les éléments relevés dans la documentation devront être expliqués, particulièrement les concepts économiques qui devront être définies. L’ensemble de ces observations conduisent à conclure qu’en dépit de ses handicaps et de ses difficultés, l’industrie française de haute technologie et/ou de technologies innovantes possède un potentiel devant logiquement conduire MM. Dubois et Soller à implanter leur production sur le territoire national. 76 N 1- C’est-à-dire des pays à coûts de production (salaires, matières premières, transport) plus faibles qu’en France. 2- Vous noterez que rien ne vous interdit de choisir en un autre plan, mais n’est pas à conseillers car vous risquez de désorienter votre correcteur. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Pour le reste, le plan de votre note argumentée et structurée découle des trois questions qui vous sont posées2 : analyse de la situation de l’industrie française dans le contexte international, compétitivité de cette industrie, objectifs et modalités d’une politique qui permettrait de développer la compétitivité de l’industrie française. Les atouts d’une industrie française innovante 1) L’industrie française dans le contexte économique internationale Au-delà de la crise économique mondiale déclenchée par la crise systémique de 2008, la part de la production industrielle française ne cesse de reculer dans son PIB depuis plus de 20 ans, passant de 17 % en 1991 à seulement 10 % en 2011 alors que la croissance de ce même PIB est peu soutenu depuis plusieurs années. Cette observation, commune à d’autres pays développés (États-unis, RoyaumeUni, Italie…), pourrait laisser penser que la désindustrialisation est une caractéristique intrinsèque des économies développées face à la croissance des pays émergents. Cependant, les nouvelles théories du commerce international apparues depuis les années 80 ont démontré que les échanges internationaux n’étaient pas induits par des conditions préalables à l’échange (comme l’affirmait par exemple le principe de la dotation relative en facteurs de production postulée par le théorème H.O.S.). En réalité, N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC Dans un contexte de déficit commercial structurel, de charges sociales élevées et de prélèvements obligatoires progressant continuellement ces dernières années, de nombreux industriels français s’interrogent sur l’opportunité de faire réaliser leur production dans des pays à faibles coûts de main-d’œuvre : c’est généralement ce que l’on entend par le terme de « délocalisation », même si de nombreuses entreprises délocalisent également tout simplement pour s’implanter directement sur un marché étranger. Si effectivement le regard porté sur l’industrie française dans le contexte économique international pourrait laisser penser à la nécessité de délocaliser la production d’une industrie nouvelle telles que la production de planches de surf, l’examen de la compétitivité de l’industrie française montre que la situation est plus nuancée et sans doute en réalité favorable à la création sur le territoire national d’une industrie purement française de planches de surf. Cela étant dit, on doit reconnaître qu’une telle création serait grandement favorisée si les politiques industrielles nationales étaient mieux orientées en faveur des PME renforçant la compétitivité de l’économie française. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 77 Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP les pays proches géographiquement et économiquement échangent entre eux des produits similaires. La désindustrialisation française apparaît donc moins comme une conséquence économique inévitable que la résultante de choix stratégiques opérés par les entreprises françaises compte tenu de leurs contraintes (en termes d’environnement réglementaire et fiscal notamment). De ce point de vue, la situation de l’industrie française est plus nuancée qu’il n’y paraît : si le solde commercial de son industrie n’a cessé de se dégrader, passant de + 15,3 milliards d’euros en 2002 à – 28,5 milliards en 2011, certaines permanences structurelles sont observables : globalement, si la balance commerciale des industries classiques traditionnelles (textile, meubles, appareils ménagers…) est systématiquement déficitaire, celle des industries novatrices et/ou de haute technologie (aéronautique, chimie…) est structurellement bénéficiaires. 78 N 3) Quelles politiques industrielles pour renforcer la compétitivité de l’économie française ? Compte tenu des forces potentielles de son industrie de pointe et compte tenu de l’exemple de son voisin allemand qui depuis 15 ans Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC 2) L’état actuel de la compétitivité de l’industrie française La compétitivité des entreprises doit être jugée de deux points de vue. Naturellement, est compétitive une entreprise dont les coûts de production sont inférieurs à ceux de ses concurrents. C’est ce que l’on appelle à la compétitivité-prix. À l’internationale, cette compétitivitéprix peut-être favorisée par une politique de change idoine (dépréciation volontaire de la monnaie). C’est notamment le sens de la politique monétaire chinoise. De ce point de vue, la compétitivité de l’industrie française est faible, non seulement parce que l’euro est actuellement fortement apprécié, mais aussi parce que les entreprises françaises supportent des coûts importants, notamment salariaux du fait de charges sociales élevées. Mais la compétitivité d’une entreprise doit également se mesurer au regard de la qualité et de l’innovation de sa production. C’est ce que l’on appelle la compétitivité hors prix. En Europe, les politiques industrielles des différents pays poursuivent toutes quatre objectifs : participer à la protection de l’environnement, développer les régions et réduire les inégalités territoriales, soutenir les efforts de recherche et développement des entreprises et est soutenir le développement des PME. *** Ainsi, si les entreprises françaises en général et industrielles en particulier sont faiblement compétitives sur le marché mondial, encore faut-il faire la différence entre les industries classiques, faiblement compétitives effectivement, et les industries novatrices créatrice de valeur ajoutée. Ces dernières présentent des atouts importants en termes de compétitivité hors-prix. La production de planches de surf, telle qu’imaginée par MM. Dubois et Soller, ressort de cette dernière catégorie (innovations du produit et respect de l’environnement). Le succès commercial déjà rencontrés sur les marchés étrangers montre qu’une délocalisation ne s’impose pas d’autant que l’on peut espérer à l’avenir un infléchissement des politiques industrielles en direction des PME et des territoires. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC Mais de ce point de vue, les politiques industrielles de la France sont souvent en contradiction avec ces quatre objectifs. Soutenir le développement des PME impliquerait que les décisions soient moins le fait du gouvernement central que des conseils régionaux plus proches des réalités économiques des territoires. Plus globalement, les politiques industrielles devraient être moins orientées vers les grandes entreprises (les « champions » nationaux) : l’exemple du crédit impôt recherche autorisant les entreprises à déduire de leurs impôts leurs dépenses en R&D (recherche et développement) est particulièrement marquant : alors que l’outil avait été conçu en faveur des PME, ils bénéficient aujourd’hui essentiellement aux grandes entreprises par effet d’aubaine (c’est-à-dire que les grandes entreprises déduisent des dépenses qu’elles auraient faites de toute façon). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 79 Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 - Corrigé du sujet n° 4 SP est parvenu à maintenir une part de la production industrielle dans son PIB de l’ordre de 20 %, la France doit pouvoir développer sa compétitivité par une politique industrielle adéquate. N IME EC SP SP Sujet n° 5 Polynésie - Session 2013 EC La redistribution en France IME La difficulté de ce sujet ne tient pas à l’exploitation de la documentation, plutôt aisée, mais à l’importance des connaissances personnelles que le candidat doit être en mesure de mobiliser sur ce sujet. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de l’association Passeport Pour l’Insertion Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 81 Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 SP La redistribution en France EC Depuis le milieu de l’année 2008, la France et les pays européens sont entrés dans une phase de crise économique, la plus importante depuis la récession des années 1930.Les conséquences de cette crise sont nombreuses : déficit des finances publiques, déséquilibre des comptes sociaux, hausse du chômage et de la précarité qui affectent les populations les plus fragiles en premier lieu. Dans ce contexte, la demande sociale s’accroît alors que les possibilités d’action des pouvoirs publics se réduisent. Ainsi, deux millions de personnes vivent aujourd’hui en France avec au maximum 645 euros par mois pour une personne seule, 690 000 n’ont pas de domicile personnel, 3,5 millions recourent à l’aide À l’inverse... L’association « Passeport Pour l’Insertion » a pour vocation de venir en aide aux populations en difficulté en les accompagnant vers l’insertion et le retour à l’emploi. Cette association propose régulièrement des séances de formation à ses membres. Dans ce cadre, le président de l’association vous charge de préparer une intervention destinée à présenter un état des lieux des inégalités économiques et sociales et des politiques de redistribution. ous identifierez les différentes formes d’inégalités et analyseV rez leurs évolutions depuis 40 ans. Vous caractériserez les différents instruments utilisés pour réduire ces inégalités. Vous mettrez en évidence l’efficacité et les limites de la politique de redistribution en France. N 82 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME À l'aide du dossier joint et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés, et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous devez concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle : Document 1 : L’évolution des inégalités de revenus en France […] Depuis les années 1970, la diminution des [inégalités] est nette : le rapport interdécile est passé de 4,6 à 3,5. On peut bien parler d’une baisse des inégalités qui a eu lieu entre 1970 à 1990, ensuite l’évolution est très faible. EC […] Entre 1999 et 2009, le niveau de vie moyen des 10 % les plus pauvres a progressé de 8,4 % soit 610 euros [sur la période], une fois l’inflation déduite. Le niveau de vie moyen des 10 % les plus riches a augmenté de 18,2 % soit 8 190 euros. L’écart relatif entre ces deux catégories a augmenté : les plus modestes touchent 6,7 fois moins que les plus aisés, contre 6,2 fois en 1999. En valeur absolue, l’écart est passé de 37 730 à 45 310 euros. En moyenne, les 10 % les plus riches ont gagné près de 8 mois de Smicnet supplémentaires en dix ans. IME http://www.inegalites.fr le 12 janvier 2012 N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite L’évolution entre 1999 et 2009 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 83 Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 SP Dossier documentaire Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 SP Document 2 : Les inégalités de patrimoine en France EC […] Les inégalités de patrimoine ont augmenté de 30 % en 7 ans. Ce chiffre correspond à l'évolution de l'écart entre les 10 % des ménages les plus pauvrement dotés en patrimoine et les 10 % des ménages les plus richement dotés entre 2004 et 2007. La moitié des ménages vivant en France déclarent un patrimoine brut global supérieur à 150.200 euros. 10 % des Français détiennent 50 % de la richesse globale. Les 10 % les plus riches possèdent au moins 550 000 euros de patrimoine brut. Les 10 % les plus modestes en termes de patrimoine détiennent au maximum 2 700 euros chacun, soit 205 fois moins […] IME 1 % de super-riches possèdent plus que la moitié des Français. La concentration du patrimoine est encore plus remarquable si l'on prend les 5 % et les 1 % les mieux dotés :à eux seuls, ils détiennent respectivement 35 % et 17 % du patrimoine global des ménages […]. À l'opposé, 50 % des ménages les moins dotés détiennent 7 % du patrimoine brut, indique l'Insee. Les locataires ont un patrimoine 8 fois moins élevé que les propriétaires. En 2010, le patrimoine brut des ménages est principalement constitué de biens immobiliers, à 62 %. […] En France, six ménages sur dix sont propriétaires de leur résidence principale ou en phase d'accéder à la propriété. […] N 84 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite L'Expansion.com avec AFP - publié le 24/11/2011 IME Lecture : 70 % des jeunes résidant en France métropolitaine et âgés de 20 à 24 ans dont les parents sont indépendants, cadres ou membres de professions intermédiaires déclarent étudier ou avoir étudié dans l’enseignement supérieur, pour 39 % des enfants d’ouvriers et d’employés, au premier semestre 2009. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Calcul DEPP à partir des enquêtes Emploi de l’Insee, http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 85 Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 EC SP Document 3 : Les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 SP Document 4 : La redistribution : état des lieux en 2010 et évolution depuis vingt ans EC Les prestations sociales et les prélèvements réduisent les inégalités de revenus dans la population. En 2010, les prestations sociales (prestations familiales, minima sociaux et allocations logement) contribuent pour les deux tiers à cette réduction et les prélèvements pour un tiers, imputable en très grande partie à l'impôt sur le revenu. […] L'impôt sur le revenu est en 2010 à la fois moins progressif et d'un montant relativement plus faible qu'en 1990 : il réduit donc moins les inégalités de revenus. De même, les prestations sociales apparaissent moins distributives qu'elles ne l'étaient en 1990. Elles ont été le plus souvent revalorisées selon l'inflation, et ont donc évolué moins.vite que les revenus moyens de la population. […] Source : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FPORSOC11h_VE33Redis.pdf Le fait que, par exemple, l'éducation ou la santé publiques soient gratuites, ou fournies à très faible prix pour les ménages au regard de leurs coûts, est spontanément considéré comme un facteur de réduction des inégalités. […] La dépense publique dans ces domaines semble clairement redistributive. Sans elle, les riches pourraient quand même se payer ces services ; les pauvres ne le pourraient pas. […] En France, le revenu moyen des 10 % les plus riches est environ neuf fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Prenons le cas de la santé publique. De fortes inégalités de santé et d'accès aux soins existent, mais il est clair que les 10 % du haut de l'échelle ne se font pas soigner neuf fois plus que les 10 % du bas. La gratuité (ou le faible coût) des soins y est pour beaucoup. L'existence d'un service public de santé, de la couverture maladie universelle (CMU), etc. sont donc de puissants facteurs de redistribution, en dépit d'inégalités persistantes. Le même raisonnement vaut pour la plupart des services publics gratuits. […] N IME […] Source : Jean Gadrey - Alternatives Economiques Poche n° 046 - novembre 2010 86 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 5 : Les services publics gratuits sont-ils redistributifs ? La France compte entre 4,8 et 8,6 millions de pauvres selon la définition adoptée... Depuis 2002, le nombre de personnes concernées a augmenté d’un million. Nombre de personnes pauvres (Données : Insee en milliers) IME EC N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Observatoire de la pauvreté, septembre 2012 http://www.inegalites.fr/spip.php?article270&id_mot=76 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 87 Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 - Énoncé du sujet n° 5 SP Document 6 : La pauvreté en France Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP Proposition de corrigé du sujet n° 5 EC Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. Voici la méthode que nous vous proposons : 1 re étape : analyser la documentation et retenir les informations pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. 3 e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. n France, est considéré E comme pour une personne dont les revenus ne dépassent pas 50 % du revenu médian. Pour une personne vivant seule, cela représente actuellement 645 € par mois. 88 N - En France, 1970 à 2010, les Le niveau de vie (connaisinégalités ont diminué, le rapsance de cours) désigne le port entre le niveau de vie des revenu disponible brut d’un 10 % les plus riches et celui ménage divisé par le nombre des 10 % les plus pauvres d’unités de consommation N°1 passant de 4,6 % à 3,5 % sur (uc), chaque adulte comptant la période. Cela signifie qu’en pour une unité, chaque enfant 1970 le niveau de vie des 10 % de 14 ans et plus pour 0,5 et les plus riches était 4,6 fois chaque enfant de moins de plus important que le niveau de 14 ans pour 0,3. vie des 10 % les plus pauvres. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite deux millions de personnes « vivent aujourd’hui en France avec au maximum 645 euros par mois pour une personne seule » IME Introduction Document 1re étape : Analyser la documentation : Document - Cependant, alors que cette diminution est prononcée de 1970 (4,6) à 1990 (3,3), le rapport est ensuite constant entre 1990 et 2010 (3,5). Au cours de deux décennies 2000, le niveau de vie des plus riches s’est accru plus rapidement que celui des plus pauvres : celui des premiers à progressé de 18,2 % entre 1999 et 2009, alors que celui des seconds n’a progressé que de 8,4 % sur la période. De ce fait, les plus modestes ont un revenu, en 2009, 6,7 fois moins élevé que les plus riches. Ainsi alors que les inégalités de niveau de vie avaient diminuées en France entre 1970 et 1990, le rapport entre le niveau de vie des plus riches et celui des plus pauvres passant de 4,6 en 1970 à 3,3 en 1990, elles se stabilisent depuis autour de 3,5 depuis. IME - Entre 2003 et 2011, l’évolution de l’écart entre les 10 % des ménages les moins bien doter en patrimoine et les 10 % des ménages les mieux doté a N°2 progressé de 30 %. - En 2011, 10 % des Français possédait 50 % de la richesse des ménages. Sur la décennie 2000, les inégalités en termes de possession de patrimoine se sont accrues de 30 %. C’est ainsi qu’en 2011 les 10 % des plus riches possèdent la moitié de l’ensemble de la richesse des ménages. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC - Entre 1999 et 2009, le niveau de vie moyen des 10 % ses plus pauvres a augmenté de 8,4 % alors que le niveau de vie des 10 % les plus riches a augmenté de 18,2 %. C’est la N°1 raison pour laquelle le niveau de vie des 10 % des plus pour est passé de 6,2 fois à 6,7 fois moins que les 10 % des plus riches entre 1999 et 2009. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 89 Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP Données brutes fournies par la documentation. - Alors que 50 % des ménages détiennent seulement 7 % du patrimoine brut, 1 % des ménages en détient 17 %. % des ménages les plus 1 riches possèdent 17 % du patrimoine brut alors qu’au même moment 50 % les plus pauvres n’en possède que 7 % : cela signifie qu’à eux seuls les 1 % les plus riches possèdent plus que la moitié des Français. Document EC - Pour l’essentiel le patrimoine des ménages est constitué de biens immobiliers (62 %). 90 N IME - Ce graphique représente, en Le système scolaire semble ordonnée, le taux d’inscription reproduire les inégalités : dans l’enseignement supérieur ainsi, le taux de poursuite de jeunes entre 20 et 24 ans d’études dans l’enseignement en fonction de la profession supérieur des enfants issus des parents. Ce taux reprédes milieux les plus privilésente donc le rapport entre le giés (enfants de cadres, de nombre de jeunes inscrits dans professions indépendantes, l’enseignement supérieur et le d’enseignants et même de N°3 nombre total de jeunes pour professions intermédiaires) chaque année considérée (en est systématiquement plus abscisse) entre 1991 et 2009. élevé que celui des enfants issus des milieux populaires - Quelle que soit la profession (enfants d’ouvriers ou d’emdes parents, ce taux progresse ployés). constamment sur la décennie 1990. La progression se ralentit puis finit par stagner au cours de la décennie suivante. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP N°2 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Au cours de la décennie 2000, alors que le taux moyen d’accès à l’enseignement supérieur a atteint un plancher entre 50 et 60 %, le taux des enfants issus des milieux favorisés dépasse 70 % celui des enfants issus des milieux populaires ne dépasse pas 40 %. Document EC - Le taux d’accès à l’enseignement supérieur est systématiquement plus élevé que la moyenne pour les enfants de cadres, d’enseignants, de professions intermédiaires et de professions indépendantes. Sur la décennie 2000 il est N°3 supérieur à 70 % pour une moyenne nationale comprise entre 50 et 60 %. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - Ce taux est systématiquement plus faible que la moyenne pour les enfants d’ouvriers et d’employés. Sur la décennie 2000 il ne dépasse pas 40 %. La réduction des inégalités de revenus est réalisée pour un tiers nous par les mécanismes de l’impôt sur le revenu et pour les deux-tiers - Les prestations sociales contripar les prestations sociales. buent à hauteur de deux tiers à la réduction des inégalités de Or s’agissant de l’impôt sur N°4 revenus pour un tiers réalisé le revenu, le plafonnement par l’impôt sur le revenu. des taux d’imposition des tranches supérieures (« bou- En 2010, l’impôt sur le revenu clier fiscal ») en a réduit la est moins progressif et en progressivité. Par conséquent moyenne plus faibles qu’en cet impôt participe moins à la 1990. réduction des inégalités qu’il y a 20 ans. N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - Les prestations sociales sont constituées des prestations familiales, des minima sociaux et des allocations logement. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 91 Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP Données brutes fournies par la documentation. Document - Les prestations sociales entre 1990 et 2010 ont progressé au rythme de l’inflation. ’agissant des prestations S sociales, les droits ayant suivis le rythme de l’inflation, les montants versés aux familles tendent à diminuer relativement aux revenus qui progresse, lui, plus rapidement que l’inflation. Comme l’impôt sur le revenu, les prestations sociales participent moins à la réduction des inégalités qu’il y a 20 ans. N°4 EC - En France, le revenu moyen des 10 % les plus riches est environ neuf fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Pourtant, malgré de fortes inégalités d’accès aux N°5 soins, les 10 % les plus riches ne se font pas soignés 9 fois plus que les 10 % les plus pauvres. a gratuité des services L publics est un facteur de réduction des inégalités. IME n effet, même si de fortes E inégalités demeurent (en termes d’accès aux soins par exemple), la gratuité de nombreux services publics réduit ces inégalités. Cette gratuité est donc un facteur de redistribution. - La France compte entre 4,8 et 8,6 millions de pauvres. Alors que le nombre de pauvres avait baissé de 42,3 % entre 1970 et 2002, il a augmenté de 27,1 % entre 2002 et 2010. - Entre 2002 et 2012, le nombre de pauvres a augmenté de 1 000 000. L a pauvreté augmente donc désormais en France plus rapidement que sa démographie. - Entre 1970 et 2002, le nombre N°6 de pauvres n’a cessé de diminuer en France : il est passé de 6 500 000 à 3 746 000 (soit une baisse de 42,3 %). 92 N - 2002 et 2010, ce nombre est passé de 3 740 600 à 4 755 000 (soit une hausse de 27,1%) Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. EC Le sujet vous place dans une situation de communication originale : il s’agit en effet pour vous de rédiger une note présentant ce que pourrait être une intervention orale devant les membres d’une association cherchant à favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté. Contrairement à la plupart des sujets, cette commande n’a pas, dans son esprit, de finalité opérationnelle (on ne vous demande pas de faire une recommandation ou de conseiller un supérieur hiérarchique). Il s’agit simplement de faire un état des lieux afin d’informer les membres de l’association. Par « membres » de l’association, il faut comprendre les personnes ayant adhéré à cette association et non pas ses bénéficiaires. Au sens strict, il ne s’agit pas non plus des éventuels salariés-formateurs de l’association. Cela étant dit, ce sujet demeure un sujet d’examen classique et il s’agit bien de le traiter sous une forme académique. Comme la plupart des pays développés, particulièrement ceux d’Europe occidentale, la France est une nation dans laquelle les inégalités se sont fortement réduites depuis la Révolution industrielle. Les « Trente glorieuses » qui caractérisèrent les années d’après-guerre jusqu’aux années 1970 ont particulièrement participé à la réduction des inégalités de niveau de vie. Le fait est que dans un contexte d’État-providence, les politiques d’inspiration keynésienne ont fortement incité à la redistribution des revenus, redistribution garante d’une consommation soutenue. Depuis, les inégalités de revenus, mais surtout de patrimoine, semblent s’être renforcées. Cette évolution s’explique par la nature particulière des instruments au service de la redistribution. On est ainsi aujourd’hui en droit de s’interroger sur l’efficacité de la politique redistributive française. IME 1) Les formes d’inégalités et leurs évolutions depuis 40 ans Les inégalités ne sont pas seulement des inégalités de niveau de vie. Certes, celles ci sont les plus visibles. On entend par niveau de vie le revenu disponible brut d’un ménage divisé par le nombre d’uni- N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 93 Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP 2e étape : C omprendre la situation de communication dans laquelle on est placé. Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP tés de consommation, chaque adulte du ménage comptant pour une unité de consommation, les enfants de 14 ans et plus pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3. En France, les inégalités de niveau de vie, après avoir diminué entre 1970 et 1990 (passant de 4,6 à 3,3), demeurent aujourd’hui stables depuis plus de 20 ans (de l’ordre de 3,5). EC Mais les inégalités se sont également celles qui résultent de la capitalisation des revenus (y compris sur plusieurs générations) et dont rendent compte que les inégalités de patrimoine. C’est ainsi qu’en France au cours de la décennie 2000, les inégalités en termes de possession de patrimoine se sont accrues de 30 %. Actuellement les 10 % les plus riches possèdent la moitié de toutes les richesses des ménages français. 50 % des français les moins riches ne possèdent que 7 % de ce patrimoine alors qu’en même temps les 1 % les plus riches disposent de 17 % de ses richesses. Autrement dit, ces 1 % des français les plus riches ont à eux seuls un patrimoine plus important que la moitié de la population. 2) Caractérisation des instruments utilisés pour réduire les inégalités La lutte contre les inégalités passe par la mise en œuvre de deux types d’instruments : les prestations sociales d’une part, la politique fiscale de l’autre. Le premier instrument est donc essentiellement financé par le monde du travail (employeurs et salariés) alors que le second l’est par l’ensemble des contribuables. 94 N Le premier instrument est mis en œuvre essentiellement dans le cadre de la sécurité sociale (mais l’État et les collectivités locales y contribuent également par le versement des minima sociaux) alors que le second ressort de la politique fiscale de l’État mise en œuvre Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Ces inégalités – de niveau de vie comme de patrimoine – induisent à leur tour d’autres formes d’inégalités sociales et éducatives : c’est ainsi que le taux de poursuite d’études dans l’enseignement supérieur des enfants issus des milieux les plus privilégiés (enfants de cadres, d’enseignants, de professions intermédiaires) et systématiquement plus élevés que celui des enfants issus de milieux populaires (enfants d’ouvriers ou d’employés) : il est ainsi de 70 % pour les premiers pour seulement 40 % chez les seconds. Néanmoins, si elle réduit les inégalités, la politique redistributive ne les supprime pas : l’attribution de bourse de l’enseignement supérieur sur critères sociaux, les allocations familiales, les indemnités chômage, les minima sociaux ou encore la gratuité d’accès aux services publics ne conduisent pas à une redistribution égalitaire des revenus. La finalité de la politique redistributive n’est en effet pas de supprimer les inégalités mais de les réduire afin d’améliorer les performances du système économique (logique keynésienne) et de garantir la cohésion sociale. IME Or aujourd’hui, la logique redistributive semble grippée : la mise en œuvre du bouclier fiscal et le plafonnement des taux d’imposition des tranches supérieures de l’impôt sur le revenu en ont réduit la progressivité alors que, dans le même temps, l’augmentation des droits aux prestations sociales a été moins importante que celle des revenus, réduisant ainsi mécaniquement la part de celles–ci dans ceux-là. *** N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC 3) Efficacité et limites de la politique de redistribution en France L’efficacité de la politique de redistribution en France doit être envisagée au regard de ce que seraient les inégalités en l’absence de cette politique : si les 10 % des français les plus riches disposent d’un revenu neuf fois plus élevé que les 10 % les plus pauvres, si cet écart de revenus se traduit effectivement bien par une inégalité d’accès aux soins, il n’en demeure pas moins que les plus pauvres ne sont pas neuf fois moins bien soignés que les plus riches. De ce point de vue, l’existence d’un service public de santé ou encore de la couverture maladie universelle (CMU) sont des outils réduisant efficacement les inégalités. On peut donc en déduire que les pouvoirs publics dont l’accès est partiellement ou totalement gratuit participent à la réduction des inégalités, donc à la logique redistributive. Ainsi en est-il de l’accès à l’enseignement, y compris supérieur ou encore aux transports en commun (dont une partie des coûts est souvent pris en charge par les pouvoirs publics). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 95 Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 SP par la loi de finances votée tous les ans. Le versement de prestations sociales contribue à hauteur de 2/3 à la réduction des inégalités pour seulement un tiers réalisé par la mise en œuvre de l’impôt sur le revenu. Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 - Corrigé du sujet n° 5 96 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME EC SP On est donc en droit de s’interroger sur le sens de la volonté des pouvoirs publics, aujourd’hui, en France : la montée des inégalités et la perte de performance de la politique redistributive résultent-elles d’une volonté de politique économique cherchant à favoriser la liberté individuelle ou d’un dysfonctionnement des outils de la redistribution ? Dans le second cas, ce dysfonctionnement est-il seulement conjoncturel dans un contexte de crise mondiale ou plus structurel comme le laissent penser que l’évolution des inégalités en France depuis 10 ans ? Des réponses à ces questions dépendront naturellement les actions que l’association « Passeport Pour l’Insertion » devra mettre en œuvre à l’avenir. SP Sujet n° 6 Session 2012 EC La croissance chinoise N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de la société ECOBABY Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 97 Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 SP La croissance chinoise 98 N IME À l’aide du dossier joint et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous devez concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle : - Vous analyserez l’évolution de la croissance chinoise sur la période 1996-2010 et la comparerez à celle de la Triade (Europe, Japon, États-Unis). - Vous apprécierez la situation de la Chine en termes de croissance et de développement économiques sur les vingt dernières années. - Vous montrerez comment l’État chinois intègre dans ses décisions la gestion de l’environnement en tant que bien public mondial et la prise en charge des externalités négatives de la croissance. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC La société ECOBABY fabrique des articles de puériculture écoresponsables destinés à une clientèle exigeante. Madame BARNES, directrice de collection et responsable de production, a dessiné une nouvelle gamme de jeux premier âge. Or, l’usine de la société ECOBABY, située à Illiers, n’a pas les capacités de production nécessaires sur place. Monsieur HEMAR, directeur de cette entreprise, propose à Madame BARNES d’envisager la fabrication de cette nouvelle gamme en Chine. Cette dernière aimerait être rassurée sur le niveau des prestations offertes et les conditions de fabrication dans la mesure où elle souhaite maintenir cette image «haut de gamme» qui fait la notoriété de ses collections. Afin de lever toutes les réticences, Monsieur HEMAR veut s’assurer qu’il sera possible de respecter le caractère écoresponsable de ses nouveaux produits, et ce, quel que soit le lieu de production. Vous êtes en poste auprès de Monsieur HEMAR. Ce dernier vous remet un dossier documentaire qu’il vous charge d’étudier. Document 1 : La croissance chinoise EC NB : Les histogrammes sont présentés, de gauche à droite, dans l’ordre suivant : PIB chinois (% sur un an), PIB de la zone euro (% sur un an), PIB américain USA (% sur un an), PIB japonais (% sur un an). http://www.allianzgi.fr/uploads/tx_agfpublications/BR_AnalysenTrends_chine_FR_01042011.pdf IME Document 2 : La Chine, un pays à revenu intermédiaire selon la Banque Mondiale Indicateurs de développement PIB en milliards de $ Taux de croissance du PIB en % Exportations en % du PIB Importations en % du PIB Population en millions Indice de développement humain Espérance de vie à la naissance Taux de fécondité Taux de mortalité avant 5 ans pour 1000 naissances Taux d'alphabétisation population de plus de 15 ans 2000 2010 357 1198 5879 800 2340 7570 3.8 8.4 10.3 16.1 23.3 29.4 13.1 20.9 24.8 1160 1295 1338.3 0.898 0.63 0.73 69.5 71.2 73 2.34 1.74 1.61 48.5 33 18.4 78 91 94 N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Revenu national brut par habitant en $ PPA 1990 Source : Banque Mondiale Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 99 Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 SP Dossier documentaire Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 SP Document 3 : La croissance chinoise est-elle durable ? La croissance potentielle dépendant de la main d’oeuvre, et du progrès technique, la Chine dispose de bonnes perspectives : non seulement sa population en âge de travailler représentera encore jusqu’en 2025 une part importante du total, mais encore l’exode rural et la hausse des qualifications vont entraîner un déplacement de main d’oeuvre vers des emplois plus productifs. [...] Quant au progrès technique, l’émergence de sa recherche permet à la Chine de rattraper son retard technologique. 100 N Les déséquilibres géographiques tendent aussi à se réduire. Les régions de l’intérieur connaissent un rattrapage sur les régions côtières, tendance que le ralentissement économique, à partir de 2008 a encore accru. Par ailleurs, l’accroissement des inégalités de revenus ne doit pas masquer le fait que la croissance a permis de réduire le taux de pauvreté de 65 % (1981) à 10 % (2004), soit un nombre de pauvres réduit de 652 à 135 millions de personnes.[...] Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC La situation environnementale est certes préoccupante. Les dégâts environnementaux étaient estimés en 2007 entre 5 et 13 % du PIB (de la moitié à la totalité de la croissance). La dégradation de la situation devient un frein à la croissance par les problèmes qu’elle génère (maladies, perte de facteurs de production (eau, sols, etc.)). Toutefois, la prise de conscience des autorités — au moins au niveau central et dans les villes côtières — est forte. [...] La Chine a réduit son intensité énergétique (par unité de PIB) de 60 % depuis 1980 et s’est fixé l’objectif d’une réduction supplémentaire de 20 % pour 2010. La situation est aussi préoccupante en matière d’émissions de gaz à effet de serre, qui s’accroissent de 8 % par an, d’autant que la Chine prévoit d’accroître sa production de charbon. Mais la Chine a aussi prévu de fermer ses petites centrales polluantes, a lancé des projets de capture du CO2 et a prévu de réduire la part du charbon dans la fourniture d’électricité à 67 % en 2015. Sa motivation est double : d’une part, la nécessité de répondre à l’urgence environnementale ; d’autre part, la Chine entend saisir les opportunités économiques du secteur de l’environnement ; l’effort de R&D des entreprises est conséquent. [...] Ainsi, la volonté de saisir ces opportunités économiques et l’implication publique laissent présager une amélioration, fût-elle progressive, de la situation environnementale. la taxation des entreprises publiques et une nouvelle loi du travail favorable à la redistribution vers les ménages (y compris via la fiscalité) ; des normes environnementales et une sélectivité accrue des projets, notamment dans les secteurs en surcapacité [...] ; l’annonce d’un plan de couverture universelle de santé, signal d’un « retour de l’Etat » dans un domaine social largement délaissé [...] ; EC la suppression des subventions des facteurs de production (énergie, matières premières, foncier) susceptible d’améliorer l’allocation des ressources et d’inciter à des investissements plus pertinents ; l’application des mesures de protection de l’environnement ; l’accroissement de la redistribution des entreprises, par l’application de lois du travail favorables aux employés, la hausse des prélèvements sociaux et fiscaux, propice à une hausse de la consommation. François Blanc, Conseiller économique, service économie du Consulat de France à Shanghai, septembre 2009 Source : http://www.ambafrance-cn.org IME Document 4 : La Chine et le mécanisme de développement propre En quelques mots, pourriez-vous décrire le fonctionnement du mécanisme de développement propre (MDP) prévu dans les accords de Kyoto ? Les gaz à effet de serre qui sont à l’origine du réchauffement climatique se mélangent dans l’atmosphère et n’affectent donc pas seulement les pays émetteurs. Cela est très différent des pollutions plus locales comme, par exemple, celle de l’eau. Nous sommes confrontés ici à une pollution d’un bien public mondial qui requiert des solutions politiques au niveau planétaire. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Entretien avec Philippe DELHAISE, Directeur de Carbon Management Consulting Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 101 Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 SP Les autorités ont mis en oeuvre des mesures visant à corriger les déséquilibres, en limitant l’investissement [...] : Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 102 N IME D’un point de vue fiscal, est-il possible de se tourner vers des mesures incitant les entreprises des pays « pauvres » au développement durable ? Il faudrait effectivement arriver à un système où les pays en développement arrivent à inciter leurs entreprises à investir dans des technologies moins polluantes. Mais les incitations fiscales coûtent cher et beaucoup de pays en développement n’ont pas les moyens de faire payer leurs contribuables pour les obliger à être plus propres. On demande aujourd’hui à des pays de faire cet effort très tôt dans leur processus de développement. La Corée du Sud a par exemple les moyens de mettre en place une fiscalité incitative dans ce domaine, mais la Chine ne les a pas. La multitude de PME chinoises pourrait être incitée fiscalement, mais il est difficile de les obliger à importer du gaz naturel plus cher plutôt que de consommer le charbon national qui est meilleur marché. Pour l’instant, la seule incitation est donc exogène, via le système du MDP prévu par le Protocole de Kyoto. C’est une entreprise allemande ou française qui, pour continuer à produire plus, va donner des ressources financières à une entreprise d’un pays en développement pour qu’elle adopte une technologie émettant moins de gaz à effet de serre. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC SP Bien que les pays riches soient les principaux émetteurs, ils disposent déjà de technologies moins polluantes que les pays en développement. En Inde, pour une unité de PIB produite, on émet en moyenne quatre fois plus de gaz à effet de serre qu’aux États-Unis. Ainsi, l’idée du MDP consiste à prendre l’argent en Occident pour le donner aux pays en développement. Des entreprises européennes, canadiennes ou japonaises peuvent ainsi effectuer des réductions d’émission de gaz à effet de serre, non pas dans leurs propres usines, mais en achetant des droits à polluer à des usines indiennes, boliviennes ou chinoises en finançant leurs investissements technologiques destinés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre... L’effet global de ces pollutions pourra ainsi être réduit plus rapidement à l’échelle planétaire. [...] N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : http://www.perspectiveschinoises.revues.org/4253 - janvier 2010 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 103 Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 IME EC SP Compte tenu de sa taille et de l’impact de son développement économique, lequel dépasse très largement ses frontières, la Chine ne devrait-elle pas d’elle-même contribuer, par des politiques publiques, à faire évoluer son modèle de croissance économique qui est aujourd’hui très peu respectueux de l’environnement ? Je vous suis complètement. On va buter sur des contraintes quasi physiques dans le développement chinois compte tenu de l’écologie. La croissance de consommation énergétique de la Chine et de l’Inde dans les prochaines années va inévitablement provoquer une pollution qui risque de ruiner tous les efforts mis en place dans le cadre du Protocole de Kyoto. On sait que l’émission de CO2 est drastiquement réduite avec la transition de la structure économique de l’industrie vers les services. Mais il va s’écouler de nombreuses années avant que cette vaste « usine mondiale » qu’est la Chine évolue vers le tertiaire. On ne peut pas comparer la Chine d’aujourd’hui à la Corée du Sud d’il y a 20 ans. Certes, une partie de la population voit son niveau de vie s’améliorer, ses habitudes de consommation évoluer et une épargne de surplus se constituer, mais cela ne concerne encore qu’une minorité. La relative pauvreté d’une grande partie de la population fait que l’on a plutôt tendance à privilégier un enrichissement à court terme aux dépens de problèmes à long terme. La configuration du marché du travail, la démographie et le niveau d’éducation font que la croissance chinoise devrait encore reposer très largement sur l’industrie pendant une période relativement longue. D’autre part, la force de pression de la population chinoise sur le gouvernement concernant les problèmes environnementaux est encore très limitée. Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 - Énoncé du sujet n° 6 SP Document 4 bis : Le marché des droits à polluer EC Un marché de droits à polluer, encore appelé marché de permis négociables, est un instrument économique de politique environnementale qui vise à limiter le niveau global de rejets polluants en répartissant les coûts à supporter pour respecter cette contrainte de manière efficace. [...] Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1980 que de véritables marchés de permis négociables sont mis en place, dans le cadre de la politique américaine de lutte contre la pollution atmosphérique. Le plus important a été développé à partir de 1995, dans le cadre du programme concernant les pluies acides (Acid Rain Program), pour réduire les émissions de dioxyde de soufre (SO2) des centrales de production d’électricité. [...] L’objectif de ce marché était de parvenir à limiter les émissions de SO2 des centrales électriques situées sur le territoire américain à 8,95 millions de tonnes par an à partir de 2010, ce qui correspond à une baisse de 50 % des rejets par rapport à 1980. Ce marché a été bientôt dépassé en taille par le système communautaire d’échange de permis d’émissions de gaz à effet de serre que l’Union européenne a mis en oeuvre à partir de 2005, dans le cadre de son programme de lutte contre le changement climatique. [...] 104 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME Source : http://www.universalis.fr/encyclopedie/marches-de-droits-a-polluer EC Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. Voici la méthode que nous vous proposons : re étape : analyser la documentation et retenir les informations 1 pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. 3 e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. Document 1re étape : Analyser la documentation : Données brutes fournies par la documentation. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - La croissance chinoise est en moyenne de l’ordre de 10 % sur la période. Elle est continue mais présente des fluctuations entre 8 % et 14 % selon les années. Elle est nettement plus forte que celle des trois autres zones. 1-B ien que l’histoire des faits économiques et sociaux ne soit pas au programme du BTS, le correcteur pourrait apprécier un ordre de grandeur, par exemple en rappelant que la moyenne annuelle de la croissance de la France pendant les Trente Glorieuses (19451975) fut de l’ordre de 6 %. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME - Le graphique représente l’évo- La croissance chinoise est lution annuelle de la croissance soutenue (10 % de moyenne économique (variation du PIB annuelle)1. d’une année sur l’autre) de la Chine, de la zone euro (les 17 La croissance chinoise est pays européens ayant adopté soumise à des fluctuations la monnaie commune), des conjoncturelles mais n’est États-Unis et du Japon sur la jamais inférieure à 8 %, période 1996-2009 et sur les même lors de la crise monN°1 trois premiers trimestres 2010. diale de 2009. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 105 Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Proposition de corrigé du sujet n° 6 Document - Le rythme de la croissance chinoise faiblit en 2009 (8 %) tandis que les trois zones sont en récession avec des taux négatifs compris entre - 6,5 % N°1 et – 2 %. epuis 2009, la croissance D chinoise, tout en demeurant très élevée (autour de 10 %), présente des signes de décélération2. EC - Après 2009, la croissance chinoise retrouve des niveaux élevés en 2010 mais elle semble se ralentir. - Le tableau représente différents indicateurs de développement et de croissance de la Chine pour les années 1990, 2000 et 2010. N°2 La Chine est le pays qui a connu la plus forte croissance depuis 20 ans, multipliant son PIB par un peu plus de 15 sur la période. - En 20 ans (1990-2010), le PIB a été multiplié par plus de 15. IME Cette croissance a été tirée par les échanges extérieurs chinois, le taux d’ouverture4 - Le revenu national brut par de l’économie chinoise pashabitant a été multiplié par plus sant de 14,6 % à 27 % entre de 8. 1990 et 20105. - L’IDH est passé de 0,63 à 0,8983. 106 N 2 - I l s’agit de demeurer prudent s’agissant des trois derniers histogrammes qui ne représentent que les variations du PIB sur les trois premiers trimestres de l’année 2010. Néanmoins, la croissance chinoise ralentit effectivement depuis 2010 (un peu plus de 8 % en 2012) du fait du ralentissement du commerce mondial mais aussi pour des raisons structurelles propres à la Chine (vieillissement de la population notamment). 3 - En réalité, le PNUD (Programme des Nations-Unis pour le Développement) annonce un IDH chinois de 0,682 en 2010 (et 0,687 pour 2011, soit le 101ème rang mondial). Le chiffre de la Banque Mondiale ici annoncé semble ne concerner que les grandes zones de développements économiques autour des villes et de la côte. 4 - Pour rappel, le taux d’ouverture se calcule en faisant la moyenne de la valeur des importations et des exportations rapportée au PIB. 5 - Ces chiffres s’obtiennent facilement en déterminant d’abord le montant des importations et des exportations chinoises en milliards de dollars pour les années 1990 et 2010 puis en procédant au calcul du taux d’ouverture : [ (X + M) x 100 / 2 ] / PIB Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. ette croissance a profité à la C population (l’IDH s’améliore, l’espérance de vie s’accroît, le taux de mortalité infantile baisse…) mais en moindre proportion (la richesse par habitant n’est que multipliée par 8) et, selon toute apparence, de façon très inégalitaire. - La population active chinoise ne diminuera, en proportion de la population totale, qu’à partir de 2025. La Chine ne devrait pas rencontrer de difficultés d’offre de main d’œuvre qualifiée du fait de la poursuite de l’exode rural (mais les effets du vieillissement de sa population se feront sentir dès 2025). - L’exode rural se poursuit, poussant les populations vers des emplois urbains plus qualifiés et plus productifs. L’économie chinoise est productrice de fortes exter- La recherche chinoise a émernalités négatives qui obèrent gée. une partie de sa croissance. Néanmoins, une prise de N°3 - Les externalités négatives conscience des autorités dues à la pollution seraient de existe, d’autant que la lutte l’ordre de 5 % à 13 %. contre la pollution peut être facteur d’opportunités (en - La production de GES6 s’acmatière de R&D7, de produits, croît de 8 % par an. de services…). - Les autorités centrales et les autorités régionales côtières ont néanmoins pris conscience de la nécessité de lutter contre la pollution pour des raisons environnementales et d’opportunités économiques. 6-G az à effet de serre. 7 - Recherche et développement. N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC Le taux d’ouverture de l’économie chinoise s’est accru, ses exportations passant de 16,1 % du PIB en 1990 à 23,3 % en N°2 2010 (et respectivement 13,1 % et 20,3 % pour ses importations). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 107 Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Données brutes fournies par la documentation. Document EC - Les déséquilibres8 éconoBien que les inégalités de miques entre régions tendent à revenus progressent, l’ensemble se réduire. de la population bénéficie de la croissance économique et les autorités cherchent désormais - Le taux de pauvreté a forteà pallier ces inégalités par des ment reculé (de 65 % à 10 % politiques redistributives. N°3 entre 1981 et 2004) mais les inégalités de revenus s’accroissent. - L’Etat cherche à réduire les déséquilibres par une politique plus redistributive. - La lutte contre la production de GES est typiquement un exemple de gestion de bien public mondial car cette pollution affecte l’atmosphère de toute la planète. Laissé à lui-même, le modèle économique chinois ne peut que continuer à produire des externalités négatives, notamment des GES. IME En effet, sa taille comme le poids de sa population favorise la poursuite d’une industrialisation répondant rapidement aux besoins croissants et immédiats de la population. - Le principe du MDP9 est de permettre aux pays dévelopN°4 pés, qui polluent proportionnellement moins, d’acheter aux PED10 des droits à polluer : les pays développés peuvent ainsi produire au-delà de leurs quotas et les PED obtiennent ainsi des ressources leur permettant de financer la modernisation de leurs entreprises. 108 N 8- Déséquilibre entre, d'un côté les zones côtières (notamment les « zones économiques spéciales » et les grands centres urbains (Pekin, Shanghai...) et, de l'autre côté les régions de l'intérieur du pays. 9- Marché des droits à polluer. 10- Pays en développement. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document - Un système d’incitation fiscale pénalisant les entreprises polluantes semble difficile à mettre en œuvre dans les PED. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. L’atmosphère est un bien public mondial, obéissant aux principes de non-rivalité et de non-exclusivité. La lutte contre la production des GES ne peut donc s’envisager que dans le cadre d’accords internationaux. EC - Il ne faut pas compter sur une transformation rapide de l’écoN°4 nomie chinoise pour voir la pollution diminuer d’elle-même. Tel est le cas du MDP qui La Chine n’est pas sur la voie permet aux PED de finand’une tertiairisation. cer la modernisation de leur appareil productif respectif en cédant aux pays développés des quotas d’émission de GAS. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite ’existence du MDP est condiL tionnée par un accord international mais il permet de mettre en œuvre des solutions négociées entre pays développés et pays en développement. IME - Le MDP consiste à définir un niveau global (mondial) maximum d’émission de GES N°4 puis à répartir des quotas entre bis pays en les autorisant à se les échanger ensuite sur un marché. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 109 Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Données brutes fournies par la documentation. Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP 2e étape : Comprendre la situation de communication dans laquelle on est placé L’énoncé du sujet vous demande très précisément de traiter trois points (évolutions récentes de la croissance chinoise comparée aux évolutions de la Triade11, évolutions de plus long terme de la croissance chinoise et ses conséquences en terme de développement, gestion des problèmes de pollution par les autorités chinoises). Inutile donc de chercher un autre plan. EC L’énoncé insiste sur la nécessité de définir les concepts utilisés. Ici, il s’agit essentiellement des notions de croissance, de développement et de bien public mondial. Dans le même ordre d’idée, l’énoncé vous demande d’exploiter les ressources statistiques : il vous faudra donc interpréter certaines données et ne pas hésiter à procéder à quelques calculs simples (par exemple, le document n°2, en nous fournissant le PIB en milliards de dollars et les exportations et importations en pourcentage de ce PIB, permet de calculer le taux d’ouverture de la Chine). 110 N 11 - L’expression désigne les trois grands pôles les plus développés : Amérique du Nord, Europe occidentale et Japon. Le graphique n°1 ne présente pas exactement les données relatives à ces trois pôles (puisque que ne sont présentés, outre le Japon, que les résultats de la croissance des Etats-Unis et celle des 17 pays de la zone euro) mais l’on peut néanmoins déduire de ces données le profil général de la triade. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Enfin, il est utile de ne pas perdre de vu le rôle dans lequel vous place le sujet : vous êtes en poste auprès de M.Hemar et ce dernier vous charge de rédiger une note argumentée et structurée afin de savoir si son projet de délocalisation partielle de la production en Chine est compatible avec les valeurs écoresponsables de l’entreprise ECOBABY. De ce point de vue, la lecture des documents fournis montre que cela n’est pas encore le cas. Ce constat permet de construire une introduction et une problématique assurant au plan sa cohérence Dans tous les cas, l'introduction doit être courte. La croissance chinoise Note à l’intention de Monsieur Hemar EC Si la croissance de la Chine, fortement soutenue depuis 20 ans, lui a permis de connaître un important développement économique, le pays est encore loin des standards occidentaux notamment s’agissant de la lutte contre la pollution même si les décideurs chinois, conscients des enjeux, redoublent désormais d’efforts en ce sens. De ce point de vue, les résultats de la Chine sont sans commune mesure avec ceux de la triade, systématiquement inférieur à 4 % sur la période (et même négatif en 2009 signifiant que les trois grandes zones développées ont détruit des richesses cette année-là). Bien que son taux de croissance ralentisse depuis 2010, il demeure élevé (au moins 8 %). Cette croissance soutenue depuis 20 ans a ainsi eu des résultats très positifs sur le développement économique du pays. 2) L’état actuel du développement de la Chine En l’espace de 20 ans, de 1990 à 2010, la Chine a multiplié son PIB par plus de 15 grâce à son insertion croissante dans le commerce mondial, son taux d’ouverture passant de 14,6 % à 27 % sur la période. Cette croissance a favorisé le développement du pays en transformant les structures économiques, sociales et culturelles. La pauvreté s’est fortement réduite, le taux de pauvreté passant de N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME 1) Les évolutions de la croissance chinoise On entend fréquemment par croissance une variation du taux d’évolution du PIB d’un pays d’une année sur l’autre. En réalité, on ne peut parler de croissance que si cette variation est positive et constante sur plusieurs années. Tel est le cas de la Chine : entre 1996 et 2010, le pays a enregistré des taux de croissance de 10 % en moyenne, ce qui est supérieur à ce qu’a connu la France lors des Trente glorieuses (6% alors en moyenne). Cette croissance subit, certes, des oscillations conjoncturelles mais sans jamais être inférieure à 8 %, y compris en 2009, année de crise mondiale et de fortes contractions des échanges internationaux. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 111 Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP 65 % de la population en 1981 à 10 % en 2004. L’IDH (indicateur de développement humain prenant en compte le PIB par habitant mais aussi l’espérance de vie et le niveau d’éducation) s’est fortement accru. De même, le taux de mortalité a baissé et l’espérance de vie s’est au contraire accrue. EC Néanmoins, la Chine n’est pas encore un pays développé. L’augmentation de la richesse par habitant est réelle mais elle s’est accompagnée d’un élargissement des inégalités de revenus. La disparité de développement entre régions côtières et centre du pays demeure importante même si elle se réduit. Conscientes de cela, les autorités centrales tentent de conduire des politiques plus redistributives mais il faudra du temps avant que ces actions ne portent leurs fruits. C’est très exactement le cas des politiques de lutte contre la pollution. 112 N Néanmoins, le modèle économique chinois est fondé sur une très forte industrialisation et une réponse rapide aux besoins croissants d’une population de plus en plus exigeante. La lutte pour la protection de l’environnement ne viendra pas de la société pour le moment. De même, le modèle économique du pays ne lui permet pas de mettre en œuvre des politiques fiscales incitatives du type bonus-malus ou taxe pigouvienne. Le problème devient encore plus délicat lorsque la pollution affecte un bien public mondial. On entend par bien public un bien ayant la double caractéristique d’être à la fois non-exclusif et Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME 3) La gestion des externalités négatives en Chine La pollution, sous toutes ses formes, est la principale externalité négative que peut provoquer un système productif (mais il y en a d’autres : par exemple les souffrances psychologiques au travail). On entend par externalité négative une conséquence, néfaste pour l’activité économique, produite par le système productif, sans qu’elles ne soient comptabilisées comme un coût de production par les entreprises. En Chine, on considère que la pollution représente un coût de l’ordre de 8 % à 13 % du PIB. Les autorités chinoises tentent de lutter contre ces externalités en renforçant les mesures de protection de l’environnement, en réduisant les besoins d’énergie du pays et en développant les efforts en matière de recherche et développement. Les décideurs ont en effet conscience que cette lutte est une contrainte mais aussi une source d’opportunité (nouveaux produits, procédés plus productifs…). Conclusion non-obligatoire IME Ainsi, la croissance soutenue et le développement de la Chine n’en font pas encore un pays développé, notamment s’agissant de la protection de l’environnement. Une délocalisation partielle de la production d’ECOBABY dans ce pays risque donc d’entrer en conflit avec l’identité écoresponsable de l’entreprise. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite *** Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 113 Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 EC SP non-rival (c’est le cas par exemple des nappes phréatiques). On dira que ce bien est un bien public mondial si ces deux caractéristiques s’étendent à l’ensemble de la population de la planète. Tel est le cas de l’atmosphère, à la fois non-exclusif (aucun être vivant sur Terre ne peut s’en approprier une fraction) et non-rival (la consommation de l’un ne nuit pas aux autres êtres vivants). Dans ce contexte, on ne peut que souhaiter que la Chine participe rapidement à un système de marché des droits à polluer (MDP), c’est-à-dire d’échanges de quotas d’émission de gaz à effet de serre (GES). Tel n’est pas le cas pour l’instant. 1 pt Définition de la croissance 2 pts Caractéristiques de la croissance chinoise 2 pts Comparaison de la croissance chinoise à celle de la triade 2 pts Distinction entre les notions de croissance et de développement 1 pt Distinction des indicateurs de croissance et des indicateurs de développement 2 pts Exploitation de l’IDH 2 pts Analyse de la relation entre croissance et développement 1 pt EC Introduction, syntaxe, orthographe Développement de la Chine inférieur à celui de la triade 1 pt de bonus Définition de la notion de bien public mondial 1 pt Caractérisation de l’atmosphère comme bien public mondial 1 pt Analyse des actions des décideurs chinois en matière d’environnement 2 pts Présentation des externalités négatives environnementales 1 pt Présentation des externalités négatives sociales 1 pt Définition de la notion d’externalité négative 1 pt de bonus N IME 114 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 - Corrigé du sujet n° 6 SP Barème indicatif préconisé aux commissions de correction pour ce sujet : SP Sujet n° 7 Session 2011 EC Le marché du sucre N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de la société AZUC Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 115 Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP Le marché du sucre Le Brésil est le premier exportateur mondial de soja, de sucre/éthanol, de bœuf, de café, de poulet, de tabac ou de jus d’orange. Ses principaux marchés sont l’Union européenne, mais aussi, pour une part croissante, l’Amérique latine, les États-Unis et l’Asie, notamment sous l’influence de la Chine. L’économie brésilienne se caractérise par une agriculture résolument tournée vers les exportations, le pays disposant de ressources foncières immenses, avec 60 millions d’hectares de terres cultivées et 230 millions d’hectares de pâturages. EC AZUC est le premier producteur de canne à sucre du Brésil. Cette entreprise, installée près du fleuve São Francisco, emploie 120 personnes. Son activité principale est la culture et la transformation de la canne à sucre non alimentaire. Monsieur ROMAS envisage, aujourd’hui, d’essayer à nouveau d’accéder aux marchés européens. À cet effet, il décide de prendre contact avec Monsieur BERT, directeur d’un cabinet de conseil parisien. Ce dernier étudie, pour des entreprises qui souhaitent exporter vers l’Europe, le contexte des échanges avec l’Union Européenne. Dans le cadre de la gestion du dossier que lui a confié Monsieur ROMAS, Monsieur BERT collecte diverses sources d’information. L’une de ses lectures a plus particulièrement attiré son attention : un article publié dans la presse internationale qui relate un litige entre l’Europe et quelques pays producteurs de canne à sucre. 116 N Vous travaillez au sein de ce cabinet. Monsieur BERT vous confie la préparation du dossier ROMAS avec pour mission d’analyser les échanges européens pour le secteur du sucre. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Monsieur ROMAS, responsable export de la société AZUC, a souhaité, en 2000, développer son activité en vendant une partie de sa production sur le marché européen. Il a alors mené une campagne de prospection et évalué la demande potentielle européenne. Toutefois, il a rencontré des obstacles lorsqu’il a voulu concrétiser les premières ventes avec les futurs clients européens qu’il avait démarchés : les ventes de sucre n’ont pas été autorisées. - Vous évaluerez et caractériserez, à partir d’un indicateur quantitatif pertinent, l’ouverture de l’Union Européenne aux échanges de sucre ; - Vous rappellerez et expliquerez le rôle de l’OMC ; EC - Vous justifierez la plainte déposée par le Brésil concernant l’accès au marché européen du sucre et analyserez la décision de l’ORD au regard du marché de l’entreprise ; N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - Vous vérifierez, en vous basant sur « les bilans communautaires de sucre dans l’UE-27 » (document 4), si la décision de l’ORD s’est traduite par un rééquilibrage des flux conforme aux attentes de l’entreprise. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 117 Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP À l’aide du dossier joint et de vos connaissances, en veillant à préciser les principaux concepts utilisés et à exploiter les sources statistiques mises à votre disposition, vous devez concevoir une note argumentée et structurée dans laquelle : Document 1 : Statistiques du commerce international par produit - sucre Valeurs arrondies exprimées en millions USD 1 – Cas de la Grèce2 Zones Monde Importations Exportations 2006 2007 2008 2009 2010 2006 2007 2008 2009 2010 179 300 325 247 292 116 50 77 119 170 EC dont UE 27 102 221 242 192 172 38,5 39 66 109 157 OCDE 104 213 214 164 143 34 33 38 47 48 Non OCDE 75 88 111 83 148 82 16 39 73 128 Source : OECD 2011 IME 1 - USD : United Stades Dollar (dollar américain). Précision non-formulée dans le sujet original. 2-C ette dernière indication (cas de la Grèce) ne figurait pas dans le sujet d’examen original. La source exacte de ce document est : OCDE – Statistiques du commerce international par produit - volume 2011, numéro 3 (Grèce, Hongrie, Luxembourg, Norvège, Portugal, Suède, Turquie) - p.14 118 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 2 : Évolution du PIB de l’Union Européenne ($US courants) sur la période 2006 – 2009 N Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP Dossier documentaire Lors de la réunion de l’Organe de Règlement des Différends (ORD) du 27 septembre 2002, le Brésil a annoncé son intention (avec l’Australie) d’entamer des consultations avec l’UE à propos des subventions sur le sucre. […] EC Le Brésil et l’Australie ont entamé, le 27 septembre, des consultations à l’ORD contre l’Union européenne concernant ses subventions sur le sucre. Selon les deux pays, les subventions européennes faussent les échanges et enfreignent les règles de l’OMC. En raison des subventions à l’exportation, ce sucre est vendu sur le marché mondial, selon le Brésil, en dessous du coût de production. Dans sa demande de consultations avec l’UE, l’Australie a déclaré que le régime du sucre de l’UE violait de nombreuses dispositions de l’Accord de l’OMC sur l’agriculture, de l’Accord sur les subventions et les mesures compensatoires et du GATT. […] http://www.internationalcompetitionnetwork.org/index.html L’UE a dit que sa décision d’exporter 0,5 million de tonnes de sucre était une mesure temporaire. Elle a indiqué qu’elle respectait pleinement ses obligations internationales et que les quantités en vente n’étaient pas subventionnées. Elle a ajouté que les prix mondiaux du sucre étaient à l’heure actuelle supérieurs à ses coûts de production et que ses producteurs étaient devenus bien plus compétitifs à la suite de la réforme radicale de l’Organisation commune du marché du sucre. L’UE a mis en avance son droit de faire du commerce international et s’est dite prête à fournir les renseignements techniques nécessaires pour expliquer sa décision. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Le Brésil a dit que ses exportateurs de sucre avaient subi un dommage économique immédiat qui était estimé à plusieurs millions de dollars. Il a dit que cette décision encouragerait les entreprises sucrières européennes à augmenter leur production dans les années à venir. Il a ajouté que l’UE violait les disciplines de l’OMC et n’avait fourni aucun élément de preuve attestant que ses exportations de sucre ne bénéficiaient plus de subventions. […] http://www.wto.org Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 119 Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP Document 3 : Règlement des Différends : Brésil - Sucre Jeudi 28 avril 2005, l’Organe d’appel de l’OMC a confirmé la condamnation du régime sucrier européen, suite à une plainte déposée en août 2003 par le Brésil, la Thaïlande et l’Australie, trois acteurs importants du marché international du sucre. L’Union européenne doit assouplir les barrières qu’elle érige vis-à-vis des importations de sucre et supprimer ses subventions à l’exportation de sucre. Source : Les auteurs N IME EC 120 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP Sucre : l’OMC confirme la condamnation du régime sucrier européen Bilans communautaires de sucre dans l’UE-27 de 2008/09 à 2010/11 En milliers de tonnes3 © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME EC 3 - Cette indication ne figurait pas dans le sujet original. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 121 Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 - Énoncé du sujet n° 7 SP Document 4 : Bilans communautaires de sucre dans l’UE-27 de 2008/2009 à 2010/2011 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Proposition de corrigé du sujet n° 7 EC Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. Voici la méthode que nous vous proposons : re étape : analyser la documentation et retenir les informations 1 pertinentes. e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle 2 vous êtes placé. e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. 3 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. Données brutes fournies par la documentation. IME - Ce tableau présente les don Les importations grecques de nées relatives aux échanges sucre et produits de l’industrie entre la Grèce et le reste du sucrières proviennent majorimonde de sucre et de produits tairement des pays dévelopde l’industrie sucrièrea, donpés (OCDE) et principalement N°1 nées arrondies à partir des de l’Union européenne. Néanstatistiques annuelles réalisées moins, la position des pays par l’OCDEb par paysc et par hors OCDE (dont le Brésil) zone économique. se renforce en Grèce (+ 97 % entre 2006 et 2010). 122 N a-C ’est la raison pour laquelle la Grèce importe et exporte dans le même domaine. Il s’agit d’une illustration des nouvelles théories du commerce internationales et de l’échange de produits similaires fondées sur le modèle du comportement du consommateur représentatif. b - OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique. Organisation for Economic Co-operation and Developpement (OECD) en anglais, raison pour laquelle la source du document mentionne l’acronyme OECD et non pas OCDE. c - Chaque année, l’OCDE publie les statistiques par produit et par pays ou zones économiques, des échanges internationaux. En l’occurrence, il s’agit des statistiques pour la Grèce ce que le sujet ne mentionnait pas. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 1re étape : Analyser la documentation : Les exportations grecques de sucre et produits de l’industrie sucrière se réalisent de plus en plus dans le cadre du commerce européen intrazone (quadruplement sur la période). Document EC - Les importations grecques en provenance de l’UE représentent 59 % de ses importations totales en 2010 ([172/192] x 100). Les pays hors OCDEd ne représentent que 51 %e. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. - Néanmoins, les importations en provenance de l’UE ont cru de 67 % entre 2006 et 2010 alors qu’elles ont pratiquement doublé (97 %) pour celles en provenance des pays hors N°1 OCDE. - À l’inverse, le rythme d’exportation de la Grèce vers l’UE est plus soutenu sur la période (quadruplement de 2006f à 2010) que le rythme d’exportation vers les pays hors UE (+ 56 %). d - Ce qui est le cas du Brésil (en Amérique du Sud, seul le Chili est membre de l’OCDE). e - Tous les pays de l’Union européenne ne sont pas tous membres de l’OCDE. f - Le sujet original mentionnait un chiffre d’exportation vers l’UE de 389 millions de dollars américains (USD : United Stades Dollar). Il s’agit évidemment d’une erreur de retranscription. Il fallait en réalité lire 38,5 millions USD (38.574.000 précisément selon les sources OCDE). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME - Le recul des importations grecques en 2009 est une illustration de la baisse de la demande intérieure au plus fort de la crise mondiale. On peut faire l’hypothèse que la Grèce exporte de plus en plus en Europe des produits à base de sucre fabriqués à l’aide de sucre de plus en plus importé des pays en développement (qui sont essentiellement des pays hors OCDE). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 123 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Données brutes fournies par la documentation. - La balance commerciale grecque dans ce domaine est déficitaire sur la période : 63 N°1 millions en 2006, 250 millions en 2007, 278 millions en 2008, 128 millions en 2009 et 122 millions en 2010. Toutefois, la balance commerciale grecque pour ce secteur demeure structurellement déficitaire (523 millions de déficit cumulé sur la période), majoritairement depuis peu au profit des pays hors OCDE. - Ce graphique représente l’évolution du PIB (richesse créée) du secteur sucrier européen sur la période 2006-2009 en dollars constants, c’est-à-dire sans que ne soit défalquer l’inflation (néanmoins, compte tenu de la faiblesse de celleci dans le zone euro, sur la N°2 période, l’impact est ici négligeableg). Le secteur sucrier européen (production de sucre et industrie sucrière) était en difficulté (baisse de 18,3 % du PIB entre 2006 et 2007). Le rétablissement ultérieur de ses positions (doublement du PIB entre 2008 et 2009) doit être recherché dans une intervention publique au niveau européen. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. EC N IME - Après avoir connu un recul de – 18,3 % entre 2006 et 2007, le secteur se stabilise entre 2007 et 2008 (+ 4 %) et redevient dynamique l’année suivante (doublement du PIB). g-L e dollar américain (USD) est ici utilisé comme unité de mesure du PIB et non comme monnaie de transaction internationale : les éventuelles variations de parité euro/dollar ne jouent donc ici aucun rôle. 124 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite - La seconde partie du document n°3 est un extrait d’un article publié sur le site de l’OMC (WTO en anglais), postérieur au précédent mais antérieur au suivant (se situant donc en 2003 ou 2004). N IME EC - La première partie du docu En matière de commerce ment n°3 est composé d’un exdu sucre et des produits de trait d’un article de l’Internatiol’industrie sucrière, comme nal Competition Network (INC), pour l’ensemble des produits une organisation internationale agricoles, l’UE dispose depuis regroupant des organismes 1962 d’un cadre de modernationaux défendant le respect nisation et de soutien de son de la concurrence (telle que agriculture : la Politique Agril’Autorité de la concurrence en cole Commune (PAC). France). Jusqu’en 2003, la PAC fonc- Ce premier document, qui date tionnait comme un système de 2002, expose les griefs du de taxation des importations Brésil et de l’Australie à l’égard agricoles à l’entrée permetde l’UE. Dans un premier tant de financer des subventemps, l’ORD est saisie comme tions aux exportations (ces cadre de discussion. dernières finançant alors les efforts de modernisation et N°3 - Le Brésil et l’Autriche rede productivité accomplis par prochent à l’UE de subventionles exploitations agricoles. Tel ner les exportations des entreétait donc le cas du sucre. prises sucrières (c’est-à-dire de verser des primes aux entreprises qui exportent) permettant ainsi à ces dernières de proposer des prix de vente, sur le marché mondial, inférieurs à leurs coûts de production. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 125 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Données brutes fournies par la documentation. Document IME EC - Ce texte fait implicitement Le Brésil – ainsi que deux référence à un accord qui est autres pays – ont saisi l’ORD intervenu dans le cadre de de l’OMC en 2003, estimant l’ORD entre le Brésil et l’Ausque les mécanismes de la tralie d’un côté, l’UE de l’autre, PAC conduisaient l’UE a subaux termes duquel l’UE s’engaventionner les exportations de geait à ne plus exporter hors sucre au détriment d’une juste du marché européen du sucre concurrence, les producteurs bénéficiant de subvention. européens pouvant en effet vendre leur sucre sur le mar- Le dernier élément du docuché mondial en dessous de ment n°3 est une information leurs coûts de production. communiquée par les concepN°3 teurs du sujet (« les auteurs »). En 2005, l’ORD a officielleCe paragraphe précise qu’une ment condamné l’UE, l’obliplainte avait finalement été geant à renoncer à son mécadéposée en 2003 contre l’UE nisme d’aide aux exportations devant l’ORD par trois pays de sucre et produits sucriers. dont le Brésil. A l’issue de sa saisine, l’ORD a condamné en appelh l’UE en 2005, exigeant qu’elle mette fin à son système de subvention des exportations de sucre financé par la taxation des importations de ce produit (ou des produits à base de sucre). 126 N h - Il ne s’agit en l’occurrence pas d’une procédure d’appel mettant en jeu le principe de double degré de juridiction. On parle d’appel dans le cadre de l’ORD lorsque l’un des pays en cause dans la discussion s’oppose à l’adoption du rapport proposé par l’ORD. En ce cas, l’ORD établit une nouvelle analyse et sa décision nouvelle s’impose aux parties. C’est ce qui s’est passé ici. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. i-E n réalité ces quotas ne concernent que 19 membres sur 27, autrement dit les pays ayant une agriculture betteravière importante. j - Précisément, le sucre fait l’objet, dans le cadre de la PAC d’une organisation spécifique : « l’Organisation Commune du Marché du sucre » (OCM du sucre). k - Au sens strict, ces quotas sont fixés dans le cadre du Grand marché, donc de la « Communauté européenne » comme composante de l’UE. C’est le sens de l’acronyme CE qui est mentionné dans la source du document (« COMEXT » désigne simplement la base de données des échanges extérieurs européens). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC - Le document n°4 représente La production de « sucre de synthétiquement le bilan des quota » en Europe demeure ressources en sucre et leurs globalement stable sur la péutilisations dans l’UE entre riode 2008-2010 (un peu plus 2008 et 2011 (les années de 12,5 millions de tonnes par 2009/2010 et 2010/2011 sont an en moyenne. Par contre, des prévisions). Ce document il semble qu’une tentative de est édité chaque année par mise en œuvre d’une filière AgriMer, une agence française de sucre à vocation indusen charge de la mise en œuvre trielle non-alimentaire n’est de la PAC en France. pas été couronnée de succès, la production s’accroissant de N°4 - Chaque année, dans le cadre 59 % entre 2008 et 2009 pour de la mise en œuvre de la diminuer de 48 % l’année suiPAC, chaque membre de l’UEi vante (prévision). Les imporse voit attribuer, par produit, un tations demeurent stables, quota maximum de production voire en léger retrait. (c’est donc le cas du sucrej). Le « sucre de quota » repré La consommation intérieure sente donc l’ensemble des européenne est stable ressources et emplois du sucre (15,9 millions de tonnes en dans la limite des quotas fixés moyenne par an). par l’UEk. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 127 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Données brutes fournies par la documentation. Les exportations sont en fort recul, traduction de la réforme de « l’OCM du sucre » (Organisation communautaire du marché du sucre) induit par la réforme de la PAC, le respect des engagements pris dans le cadre de l’OMC et la condamnation du dispositif européen par une décision de l’ORC de 2005. Document EC - Le « sucre hors quota » désigne la production de sucre non soumise à ces quotas parce que destinée à l’exportation ou à un usage industriel non-alimentairel. On classe également en « hors quota » les ressources d’une année précédente non-utilisée, stocké et par conséquent comptabilisé comme ressource de « quota » l’année suivante. IME - Le total des ressources du « sucre de quota » sur la période est en léger recul, laissant penser à une diminution N°4 de la production européenne (« production fraîche »). Mais les détails des chiffres montre que cette production est stable (12.621.000 tonnes en moyenne sur la période). En réalité, ce sont les stocks qui diminuent. - Les ressources de « sucre hors quota » sont irrégulières, selon les prévisions, essentiellement du fait d’une augmentation significative de la production européenne de + 59 % entre 2008 et 2009 suivi d’une baisse tout aussi importante entre 2009 et 2010 ( - 48 %). N l-P ar exemple la production de biocarburant (éthanol). 128 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre note structurée. - Enfin, les importations de sucre brut ou transformé sont en légère diminution sur la période selon les prévisions. EC N°4 - S’agissant des emplois, l’utilisation pour la consommation alimentaire intérieure est stable (15.880.000 tonnes en moyenne). On relève une très légère augmentation du sucre « hors quota ». En définitive, le marché intérieur européen est stable, tant du point de vue de la consommation que de la production locale, mais le sucre européen s’exporte désormais difficilement. - Par contre, les exportations sont en fort recul, qu’il s’agisse du sucre brut ou transformé. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME - Le phénomène est particulièrement marqué pour le sucre « hors quota » dont les exportations s’effondrent entre 2009 et 2010 (- 68 %) alors qu’elles avaient été pratiquement multipliées par trois entre 2008 et 2009. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 129 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP Données brutes fournies par la documentation. Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP 2e étape : Comprendre la situation de communication dans laquelle on est placé EC L’énoncé du sujet vous demande très précisément de traiter quatre points (évaluer l’ouverture de l’UE aux échanges de sucre, rappeler le rôle de l’OMC, justifier la plainte du Brésil devant l’ORD et évaluer si la décision de l’ORD est conforme aux intérêts de l’entreprise AZUC). Le plan de votre note doit donc reprendre précisément ces quatre points, sans pour autant concevoir quatre parties distinctes4. En réalité, ces quatre points recouvrent trois grands thèmes : le degré d’insertion de l’UE dans le commerce mondial du sucre, le rôle de l’OMC en général et celui de l’ORD en particulier, notamment s’agissant du conflit mettant en cause l’UE dans l’activité sucrière. Un plan en trois parties semble donc ici indiqué. L’énoncé insiste sur la nécessité de définir les concepts utilisés. Ici, il s’agit essentiellement des notions d’importation et exportation, donc, si vous en faites l’usage, les notions de balance commerciale, balance des paiements, taux d’ouverture.. Enfin, ne perdez pas de vue le rôle dans lequel vous place le sujet : vous êtes un collaborateur de Monsieur Bert dont le cabinet a été mandaté par la société brésilienne AZUC afin de réaliser une étude prospective sur les opportunités d’exportation de sucre de canne vers l’Europe. De ce point de vue, la documentation en votre possession permet de conclure que si les subventions à l’exportation des producteurs de sucre européen ont disparu, la production pour le marché intérieure demeure soutenue. Sur ce sujet précis, la condamnation de l’Union européenne par l’ORD n’a pas d’influence directe sur l’ouverture du marché européen. Cependant, la nature des accords adoptés régulièrement dans le cadre de l’OMC conduit nécessairement à envisager à terme un démantèlement des barrières à l’entrée. 130 N 4-L es plans académiques des dissertations comme des notes de synthèse sont traditionnellement des plans en deux parties (dits « plans dynamiques ») ou en trois parties (dit « plans dialectiques »). Il est souhaitable de respecter ces convenances dans l’élaboration du plan de votre note structurée et argumentée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Dans le même ordre d’idée, l’énoncé vous demande d’exploiter les ressources statistiques : il vous faudra donc interpréter certaines données et ne pas hésiter à procéder à quelques calculs simples, d’autant que les documents n°1 et n°4 présentent de grandes difficultés d’analyse (voir étape précédente). 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée. EC Le marché du sucre – Dossier ROMAS, société AZUC Note structurée et argumentée à l’intention de M.BERT 1) Des importations européennes en recul dans un marché interne relativement stable Comme pour l’ensemble de ses échanges, le commerce du sucre européen est essentiellement un commerce intra-zone entre les 27 membres de l’Union européenne (UE). Ainsi les exportations grecques vers la zone euro ont-elles plus que triplées sur la période (passant de 38,5 millions de dollars à 157). Pour autant, les importations de sucre de canne en provenance de pays tel que le Brésil se renforcent : les importations grecques hors pays de l’OCDE montrent ainsi un doublement en valeur (+ 97 %) entre 2006 et 2010, la Grèce enregistrant désormais un déficit commercial de sa balance sucrière désormais au profit des pays hors OCDE. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Pendant longtemps, l’organisation spécifique du marché du sucre en Europe, dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune), a permis à l’Union européenne de soutenir artificiellement les exportations de ses agriculteurs par un système de subventions financé par des droits de douanes perçus sur les importations. Toutefois, la PAC en générale, et l’OCM Sucre (Organisation Communautaire du Marché du sucre) en particulier, directement contraire aux principes de l’OMC, sont aujourd’hui remises en cause dans leurs principes originaux. Aujourd’hui, si la production européenne est constante, force est de constater un recul des importations de sucre européen (I), recul induit par les avancés des accords multilatéraux de libre-échange dans le cadre de l’OMC (II) et par la condamnation du système sucrier européen par l’Organe de Règlement des Différents (ORD) de l’OMC. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 131 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP En ce cas, dans l’hypothèse probable où le sucre brésilien soit moins cher que le sucre européen (ce que laisse penser l’action des autorités brésiliennes devant l’ORD), cette ouverture du marché européen sera conforme aux intérêts de la société AZUC. Ce constat permet de construire une introduction et une problématique assurant au plan sa cohérence. Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 132 N IME 2) Le rôle de l’OMC et ses conséquences sur l’organisation de la filière sucrière européenne. L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) a vu le jour en 1995 à l’issu du cycle de Doha, le dernier grand round de négociation conduit dans le cadre du GATT (General Agreement on Tariff on Trade). Alors que le GATT était un traité international renégocié régulièrement depuis 1947, l’OMC est une organisation permanente. Pour le reste, l’OMC poursuit les mêmes buts que le GATT : ouvrir les échanges internationaux en supprimant toutes les barrières non-tarifaires (BNT) et en réduisant continuellement les droits de douanes. Comme le GATT, l’OMC conduit régulièrement de grands cycles de négociation (rounds) sensés parvenir à de nouveaux accords de libération du commerce mondial (appelés GATT II). Les règles de l’OMC sont donc, dans leur essence, contraire à la PAC. L’organisation, tout en interdisant toute aide directe aux agriculteurs, tolère néanmoins des subventions aux quantités produites à condition que l’Europe impose une réduction de la production. Cette tolérance a pour but de permettre une lente extinction des mécanismes de soutien des prix agricoles. C’est ainsi que dans le cadre de l’organisation communautaire du marché du sucre (OCM sucre), l’UE peut continuer à verser des aides à la production de sucre alimentaire dans des limites maximum de production (ou « quotas »). Par contre, l’OMC interdit précisément toute subvention aux exportations, ce qui était pourtant le cœur de la PAC depuis 1962. Autrement dit, l’Europe a le droit de subventionner la production de sucre dans des limites appelées à se réduire dans le temps mais il ne lui est plus permis de verser des aides spécifiques aux exportations. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite EC SP Globalement, la consommation de sucre alimentaire (brut ou transformé) demeure stable dans l’ensemble de l’UE (15,9 millions de tonnes par an sur les années 2008-2011), en cela cohérent avec la stabilité de la production de « sucre de quota » (c’est-à-dire de la production correspondant à des quotas de production de sucre alimentaire définis par les autorités européennes) qui varie peu sur la période (de l’ordre de 12,5 millions de tonnes par an). Par contre, l’accroissement rapide de la production du sucre hors-quota (+ 59 % en 2009) suivie de sa réduction tout aussi rapide ( - 48 % l’année suivante) semble indiquer un échec de la réorientation de la production sucrière européenne vers des industries de transformation non-alimentaire (biocarburant notamment). EC En 2002, le Brésil et l’Australie ont ainsi entamé une démarche auprès de l’ORD contre l’UE, accusant les européens de subventionner les exportations de sucre de leurs exportateurs permettant ainsi à ces derniers de proposer un prix inférieur à leurs coûts de production. L’ORD a finalement condamné l’UE en 2005 : l’Europe ne peut désormais plus accorder des aides spécifiquement aux exportations (sans que cela ne remette en cause les aides à la production selon la règle des quotas). IME À long terme, les perspectives d’exportations de sucre de canne brésilien vers l’Europe sont incontestablement encourageantes pour la société AZUC : la condamnation des subventions européenne à l’exportation, les difficultés de mise en œuvre d’une filière européenne de biocarburant et surtout l’inexorable diminution des quotas va conduire à ouvrir ce marché à une réelle concurrence internationale. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Conclusion non-obligatoire Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 133 Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 - Corrigé du sujet n° 7 SP 3) Le rôle de l’Organe de Règlement des Différents (ORD) et les conséquences de la récente condamnation de l’Europe En devenant une organisation permanente en 1995, l’OMC s’est vu doté d’un organe qui manquait jusqu’alors dans le cadre du GATT : l’Organe de Règlement des Différents (ORD), une instance pouvant être saisie par tout pays membre estimant que l’un de ses paires ne respecte pas les règles de l’OMC. Dans un tel cas de figure, l’ORD rédige un rapport d’expertise sur le problème soulevé qu’elle soumet aux pays concernés pour accord. En cas de refus de l’un d’eux, elle réexamine le dossier et prend une décision qui s’impose à tous. N IME EC SP SP Sujet n° 8 Session 2011 EC Crises et finances publiques N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Le cas de l'Union des banques coopératives Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 135 Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 SP Crises et finances publiques Après la Grèce, l’Irlande s’est résolue à faire appel à l’Union Européenne pour l’aider à surmonter ses graves problèmes de finances publiques. Depuis la crise de 2008, le solde budgétaire de l’Irlande s’est considérablement dégradé, passant de - 7,3 % du PIB en 2008, à - 32 % du PIB en 2010. L’ensemble des institutions financières s’inquiète d’une telle situation. EC Vous êtes rattaché(e) au service des études économiques de la banque française Union des Banques Coopératives, l’UBC. Celle-ci détient des titres émis par des États sur le marché financier et s’inquiète du risque de non-soutenabilité1 de la dette publique. La France est confrontée, comme d’autres États, à certaines difficultés. Vous êtes désigné(e) pour participer à la rédaction d’un rapport sur le risque de ces engagements. Vous devez présenter, à l’aide de vos connaissances personnelles et du dossier documentaire joint, dans le cadre d’une note argumentée et structurée, les travaux suivants : IME 1 - Appréciation de l’évolution de la situation des finances publiques de la France. 2 - Analyse des principales raisons de la dégradation des comptes publics. 136 N 1-L a soutenabilité désigne la capacité d’un État à assurer le remboursement de la dette publique. Une dette publique sera jugée soutenable si, compte tenu des prévisions de dépenses et de recettes publiques, l’État ne risque pas de se trouver face à un problème d’insolvabilité ou à une obligation d’ajustement irréaliste des finances publiques. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 3 - Analyse des effets possibles d’une politique de réduction des déficits publics sur l’activité économique nationale. Document 1 : Rapport sur la situation des finances publiques EC La crise économique que traverse notre pays est certes une crise mondiale, mais elle affecte d’autant plus fortement nos finances publiques qu’elles étaient déjà fragilisées par plus de trente années de déficit ininterrompu et par une dette publique progressant à un rythme significativement plus élevé que celle de nos principaux partenaires. L’encours de cette dette a été multiplié par 18 entre 1978 et 2008 ; sur la même période, sa part dans le produit intérieur brut (PIB) est passée de 21,1 % à 67,4 %. Les difficultés économiques actuelles sont venues aggraver encore ces déséquilibres budgétaires, avec un déficit public de 7,5 % du PIB et une dette au sens de Maastricht de 77,6 % du PIB en 2009. La France se trouve donc aujourd’hui confrontée à des déséquilibres macroéconomiques et budgétaires de grande ampleur, qui ne se résoudront que dans la durée et au prix d’une très grande continuité de nos politiques publiques. IME N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Rapport sur la situation des finances publiques (P. CHAMPSAUR et J. P. COTIS) Avril 2010 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 137 Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 SP Dossier documentaire Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 EC SP Document 2 : Évolution des finances publiques de la France Source : Eurostat IME Nota bene : l’échelle de gauche permet la lecture du solde budgétaire et celle de droite concerne l’ensemble des dépenses 138 N Contreparties des plans de relance, des recapitalisations des banques et de la baisse d’activité en 2009, les déficits publics se sont fortement creusés dans l’ensemble des pays industrialisés. Aucun des grands pays de la zone euro n’a réussi à respecter le seuil de 3 %. Dans la zone, certains affichent des déficits supérieurs à 10 %, comme l’Espagne, l’Irlande et la Grèce. Le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon ont également vu leurs déficits publics se creuser considérablement. Les mesures budgétaires adoptées, notamment par le biais des plans de relance, diffèrent par leur calendrier et par leur ampleur. Les politiques budgétaires ont pris un caractère expansionAnnales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 3 : Finances publiques : les déficits explosent IME En 2010, tous les pays sont confrontés au même dilemme : d’une part, la nécessité de revenir à des déficits plus faibles, d’autre part, celle de ne pas étouffer le début de reprise. Certains pays ont choisi la cure d’austérité, avec des impulsions budgétaires négatives dès 2010. [...] En 2011, l’austérité devrait se généraliser [...]. On peut s’interroger sur l’efficacité d’une rigueur généralisée, surtout si la croissance peine à décoller. Si les politiques restrictives devaient se matérialiser simultanément dans tous les pays, cela signifierait que non seulement les ménages et les entreprises ne pourraient plus compter sur les mesures de soutien de la consommation et de l’investissement, mais également que le moteur de la croissance pourrait difficilement venir du commerce extérieur, chaque pays réduisant ses importations. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Lettre de l’OFCE, n°317 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 139 Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 EC SP niste dès 2008 en Espagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis, et seulement à partir de 2009 en Allemagne, en France et au Japon. De 2008 à 2010, elles représentent une injection de 7,7 points de PIB au Royaume-Uni, de 7,5 points aux États-Unis, de 5,8 points au Japon, de 3,7 points en Allemagne et seulement de 3,1 points en France. L’aggravation de la situation des finances publiques, sanctionnée par la dégradation par les agences de notation, se révèle préoccupante dans quatre pays, le Portugal, l’Irlande, la Grèce, et l’Espagne. La dégradation rapide des soldes publics accroît la rentabilité [...] exigée par les investisseurs et pousse les taux d’intérêt à la hausse dans les pays en difficulté, ce qui accroît la charge de la dette et conduit au fameux effet « boule de neige », par lequel les intérêts de la dette alimentent la dette elle-même. Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 EC SP Document 4 : Poids de l'endettement public en points de PIB IME N À moyen terme, la dette publique brute va continuer à augmenter et un scénario dans lequel cette dernière dépasse 100 % du PIB n’est pas à exclure au cours de la prochaine décennie. Des ajustements budgétaires importants pour éponger l’endettement passé sont à attendre au cours des prochaines années et vont peser sur le scénario de croissance à moyen terme. Dans un contexte de croissance économique fragile, le risque à court terme est que, sous la pression des marchés financiers et de la Commission européenne, le gouvernement opère un ajustement budgétaire trop sévère qui conduise à une croissance molle, ou pire à une récession, avec pour conséquence une hausse continue du chômage et de la précarité. La nécessité de baisser les déficits publics à moyen terme est indiscutable mais le rythme et l’ampleur de cette baisse doivent être conditionnés par la trajectoire de croissance. De plus, historiquement, les périodes de baisse du déficit public ne se sont faites que lors des phases de croissance forte. Source : Revue de I’OFCE avril 2010 140 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite w Document 5 : Va-t-on sortir de la crise ? EC La rapidité avec laquelle la crise de liquidité sur les marchés financiers se transforme en crise de solvabilité pour les États les plus fragiles fait peser sur les autres un risque de contagion qu’il faut évaluer [...]. L’effort budgétaire nécessaire pour stabiliser la dette publique dépend du poids des dépenses sociales supplémentaires liées au vieillissement des sociétés, mais aussi des situations financières plus globales des pays vis-à-vis du reste du monde. L’enjeu recouvre en effet la situation financière [...] des administrations publiques et le risque que fait courir à l’État sa position «d’assureur en dernier ressort» en cas de faillite des agents privés [...]. Il apparaît que l’Espagne, l’Irlande et le Portugal, et dans une moindre mesure le Royaume-Uni, sont dans une position difficile. La France demeure elle aussi exposée à un risque d’endettement public cumulatif, mais dispose de deux avantages notables qui tempèrent ce risque à long terme : une dynamique démographique qui permet d’envisager l’effet du vieillissement sur l’équilibre des finances publiques de façon relativement plus sereine que d’autres pays ; une situation globale d’endettement contenu des agents résidents qui contraste avec celle d’autres pays. N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Source : Note d’analyse du CAS septembre 2010 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 141 Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 - Énnoncé du sujet n° 8 SP w Document 6 : Les finances publiques dans la crise Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP Proposition de corrigé du sujet n° 8 Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. Voici la méthode que nous vous proposons : 1 re étape : analyser la documentation et retenir les informations pertinentes. EC 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. 3 e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. - La France connaît un déficit public depuis 30 ans. IME La période de 30 années citée dans le document se rapporte aux années 1978-2008, donc préalablement aux effets de la crise de 2008. - Ce déficit augmente plus rapidement que celui de nos partenaires. La plus grande rapidité de la dégradation des finances publiques françaises signifie que l’origine des déficits publics est plus structurelle que conjoncturelle. - Multiplication par 18 de l’enN°1 cours de la dette entre 1978 et 2008 qui passe de 21,1 à 67,4 % du PIB (et jusqu’à 77,6 % en 2009 soit 7,5 % du PIB). N 142 La notion de dette (qui est un stock) est distincte de la notion de déficit (qui est un solde). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 1re étape : Analyser la documentation : Document - Attention à ne pas confondre le montant total des dépenses par rapport au PIB (à droite) et le déficit par rapport au PIB (à gauche). Les dépenses publiques sont constituées des dépenses de l’État, des collectivités locales et des organismes sociaux. L’aggravation des déficits correspond à deux récessions (1993 et 2008). EC - Le déficit des comptes publics N°2 est structurel en France : il est systématiquement supérieur à 50 % du PIB. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - Ce déficit connait cependant deux grandes dégradations : avant 1994 et avant 2008. - La dégradation des déficits entraîne une hausse des taux N°3 ce qui accroît la charge de la dette. La baisse d’activité implique une diminution des recettes fiscales et sociales à taux de prélèvement constant. - Cela conduit à des politiques de rigueurs qui sont un risque pour l’activité économique. L’accroissement des déficits signifie un risque de non-remboursement des créanciers qui exigent donc des taux de rémunération plus importants. Les politiques de rigueurs, décidées pour des raisons d’accroissement des déficits, peuvent induire une baisse de la demande effective N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Les plans de relance décidés en 2009 doivent être replacés dans leur contexte de crise mondiale. IME - Les déficits publics dans les pays industrialisés sont dus : 1. aux plans de relance, 2. à la recapitalisation des banques, 3. à la baisse d’activité en 2009. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 143 Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP Données brutes fournies par la documentation. Document - Grèce, France, Allemagne, Royaume-Uni, Irlande ont tous un endettement public désormais supérieur à 60% du PIB. - L’endettement de ces cinq pays s’est systématiquement accru depuis 2007. EC N°4 La crise systémique de 2008 commence avec la crise bancaire de 2007 (ce qui explique le profil spécifique de la courbe de l’Irlande). Les déficits publics existaient avant mais la crise les a aggravés. La période 1999-2002 fut une période de croissance soutenue. - En tendance, l’endettement de la France croît de manière continue depuis 1995 (exception 1999-2002). 144 N IME - La crise de liquidité s’est trans- Le risque d’illiquidité (manque formée en crise de solvabilité de moyen de paiement) doit pour les États les plus fragiles. être distingué du risque d’insolvabilité (absence d’actifs - Cette crise risque de se propacouvrant le passif). ger aux autres États. Comme prêteur en dernier - Les déficits publics dépendent ressort, le rôle de l’État en partie des comptes sociaux, consiste à prêter aux agents donc du vieillissement de la privés afin d’éviter la faillite population. N°5 de tout un secteur, faillite qui entraînerait à son tour - L’aggravation des déficits pul’effondrement de l’activité blics menace le rôle de prêteur économique. en dernier ressort de l’État. Le risque que l’État français - Sur ces deux derniers points, perde sa capacité de prêla situation de la France est teur en dernier ressort est rassurante compte tenu de sa peu probable du fait de la démographie et de la faiblesse faiblesse de l’endettement de l’endettement privé. intérieur privé. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. L’énoncé place le candidat en situation professionnelle. Sur la forme, il s’agit de produire une note argumentée et structurée, à la fois technique mais limpide (exigence d’un plan et de transitions). EC Vous devez également intégrer le principe que cet écrit est destiné aux dirigeants de la banque dans laquelle vous travaillez : il s’agit donc de formuler un écrit opérationnel. En l’occurrence, la question est de savoir si la crise de la dette remet en cause la capacité de l’État français à soutenir les banques nationales, fortement engagées dans des prêts à des États européens. La documentation permet de conclure par la négative : cette idée va vous aider à rédiger votre introduction et à construire un développement qui suit un raisonnement logique. Depuis plusieurs années, UBC s’est fortement engagée auprès d’États européens procédant à l’acquisition de bons du trésor et d’emprunts obligataires émis par ces acteurs publics. Depuis la crise bancaire de 2007, devenue crise systémique en 2008, l’aggravation de la situation économique en générale, et de la situation des finances publiques en particulier, peut faire craindre un défaut de paiement de certains de ces débiteurs, mettant ainsi en cause la capacité de l’État français à assumer son rôle de préteur en dernier ressort. Prendre la mesure précise du problème implique d’interroger la situation des finances publiques françaises, les raisons de cette dégradation et les effets possibles des actuelles politiques de rigueur. IME 1) Appréciation de l'évolution de la situation des finances publiques de la France Depuis 30 ans, le déficit public de la France n’a cessé de s’aggraver avant même que l’État ne doive engager des politiques de relance soutenues pour contrebalancer l’effet dépressif de la crise systémique de 2008. L’endettement total a ainsi été multiplié par 18, passant de 21,1 % du PIB en 1978 à 67,4 % en 2008. En 2009, il s’est encore N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée : Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 145 Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP 2e étape : Comprendre la situation de communication dans laquelle on est placé Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP accéléré pour atteindre 77,6 % du PIB soit un déficit public de 7,5 % de la richesse nationale. Ce résultat doit beaucoup à la conjoncture économique mais elle n’est pas seule en cause. 146 N 3) Analyse des effets possibles d'une politique de réduction des déficits publics sur l'activité économique nationale Une politique de rigueur trop soutenue risque de provoquer une contraction de l’activité, les acteurs anticipant une hausse des prélèvements obligatoires et surtout une baisse de la demande effective (c’est-à-dire chez Keynes, la demande anticipée par les entreprises) ; que cette demande soit intérieure ou extérieure (dès lors que les partenaires économiques font de même). D’autre part, la détérioration des comptes publics peut remettre en cause la capacité de l’État à assumer son rôle de préteur en dernier ressort. De ce point de vue, la France est relativement protégée, sa démographie étant plutôt rasAnnales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC 2) Analyse des principales raisons de la dégradation des comptes publics Les déficits publics se sont dégradés dans tous les pays industrialisés pour trois raisons : la crise systémique qui a nécessité la mise en œuvre de plans de relance, la recapitalisation de nombreuses banques par des fonds publics afin d’éviter leur faillite (dès 2008 en réalité) et, plus simplement encore, la baisse de l’activité économique qui s’est traduit par une diminution des recettes fiscales et sociales à taux de prélèvements obligatoires constants. Parallèlement, par un jeu d’anticipations auto-réalisatrices, les créanciers privés des États, voyant depuis 2009 les déficits publics se détériorer, craignent désormais que leurs créanciers ne se déclarent un jour en défaut de paiement. En effet, contrairement à un acteur privé, un État ne fait en effet pas faillite car cela signifierait qu’il disparaît mais il peut se déclarer en cessation de paiements (cas de l’Argentine en 2001). Afin de rémunérer ce risque nouveau, les créanciers exigent des taux de rendement de plus en plus élevés qui alourdissent les dettes des États. Cela étant dit, nombreux étaient déjà les pays industrialisés fortement endettés avant même la crise de 2008, ces pays ayant conduit des politiques de soutien continu à l’activité économique depuis 30 ans au détriment de leurs comptes publics. Tel est le cas de la France dont la situation risque de se détériorer encore un peu plus par une politique de rigueur trop forte. Ainsi, une banque comme UBS, fortement engagée sur les marchés financiers et pouvant craindre un défaut de certains États, peut cependant compter sur la capacité de la France, malgré son niveau élevé de déficit, à jouer son rôle de préteur en dernier ressort si la situation l’exigeait. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite N IME EC Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 147 Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 - Corrigé du sujet n° 8 SP surante s’agissant du financement des comptes sociaux (principalement le financement des retraites) et l’endettement des entreprises et des ménages étant plus faibles que celui de ses voisins. N IME EC SP SP Sujet n° 9 Métropole - Session 2012 EC L'Inde : Quel avenir économique ? N IME © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Cas de la société EUROPCAR Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 149 Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 SP L'Inde : quel avenir économique ? Près de 17 % de la population mondiale est indienne. Le développement de ce pays peut avoir un impact considérable sur la croissance mondiale. Septième pays le plus étendu au monde, et second par sa population, l’Inde (1,171 milliard en 2009 dont 70 % a moins de 36 ans) est, en effet, en train de devenir une puissance économique avec laquelle il faut désormais compter, comme en témoigne sa participation en 2009 au deux G20 de Londres et Pittsburg. En 2009, le FMI classe l’Inde au rang des 10 premiers pays en termes de PIB (3 526 124 millions de dollars en PPA). EC L’entreprise EUROCAR est le deuxième constructeur automobile européen. La production des véhicules est géographiquement répartie dans différents pays. En 1998, le constructeur a créé un site de production spécialisé dans la fabrication des circuits imprimés de l’ensemble des modèles de la marque en Inde. Ce choix d’implantation a été motivé par une volonté de réduire les coûts de production et de bénéficier du savoir-faire d’une main d’œuvre qualifiée. L’ensemble des véhicules fabriqués intègre désormais de plus en plus de pièces électroniques. IME Face à cette évolution, Madame DUMAS, responsable du Bureau des Méthodes de l’entreprise EUROCAR, envisage l’ouverture en 2011 d’un second site de production en Inde. Elle s’interroge sur l’opportunité d’un tel projet. Elle doit présenter les conclusions de son étude lors de la prochaine réunion du comité de production. 150 N Vous devez présenter, à l’aide de vos connaissances personnelles et du dossier documentaire joint, dans le cadre d’une note argumentée et structurée, les travaux suivants : - Analyse de la situation économique de l’Inde et de son évolution récente. - Mise en évidence des difficultés auxquelles peuvent se heurter les IDE en Inde. - Proposition, à Madame DUMAS, d’un argumentaire qu’elle pourra développer afin de défendre son projet d’implantation d’une deuxième usine en Inde. Chacun des arguments devra être clairement explicité. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Vous êtes Claude MORIN, stagiaire auprès de Madame DUMAS qui vous demande de l’aider à préparer cette réunion. © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 1 : Les indicateurs économique de l'Inde Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 N IME EC SP Dossier documentaire 151 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 N 1 - Le site de Radio-Canada annonce par exemple un taux de 2,5 % par foyer (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/Inde/2.html) 152 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME EC SP * Précision de l’auteur des annales : Les données présentées dans ce dernier tableau, qui ne mentionnent par leurs sources, laissent quelque peu dubitatif. Il semble qu’il faille ici entendre par « taux de pénétration » l’équivalent de « taux d’équipement » (voir le corrigé, partie analyse). Or il est peu vraisemblable que le taux d’équipement des foyers indiens en véhicule diminue. La plupart des sources statistiques situe au contraire entre 8 à 11 personnes sur mille le nombre d’habitants possédant un véhicule, soit de l’ordre de 1 % de la population, ce qui devrait donner un taux supérieur par ménage1 sauf à imaginer que la minorité des riches ménages indiens possède la quasi-totalité des véhicules en circulation. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME Les points forts • […] ; • une administration très développée et un système judiciaire indépendant ; • un pays immense qui fait de l’Inde un large réservoir de ressources ; • une source sans équivalent de main d’oeuvre […] qualifiée, y compris des ingénieurs, personnel de direction, comptables et avocats ; • un marché qui grandit sans cesse, ce qui fait de l’Inde l’un des plus grands marchés pour les produits manufacturés et les services ; • un système financier dynamique et robuste qui compte un réseau bancaire étendu, un certain nombre d’institutions financières au niveau national et des états ainsi qu’un marché financier vibrant ; • une économie qui demeurera en expansion malgré la crise économique internationale. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 153 Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 EC SP Document 2 : Pourquoi choisir d'investir en Inde ? Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 SP Les points faibles • La corruption (notamment au niveau fédéral) ; • les pressions politiques ; • les restrictions à l’IDE dans certains secteurs ; • la faiblesse des infrastructures. • Une sécurité inadéquate dans certaines zones. IME EC Les mesures mises en place par le gouvernement • Le gouvernement a mis en place des incitations fiscales et non fiscales pour l’introduction de nouvelles unités industrielles dans des secteurs spécifiques, qui comprennent l’énergie, les ports, les autoroutes, l’électronique et les logiciels. Le gouvernement a également créé des zones spéciales orientées vers l’exportation, appelées zones de traitement pour l’exportation (EPZ) ou zones économiques spéciales pour encourager les investissements étrangers. • Les banques de développement du gouvernement central et les banques d’état de développement industriel proposent des prêts à moyen et long terme et mettent parfois leurs capitaux dans de nouveaux projets. Cependant, le gouvernement a placé des plafonds spécifiques à certains secteurs pour les avoirs étrangers dans certaines industries, comme les services de télécommunication de base et cellulaires, la banque, la vente de détail et l’aviation civile. Source : D’après http://www.interex.fr 154 N Pour poursuivre leur boom économique de l’année 2009, la Chine, l’Inde et le Brésil (BIC) devraient s’appuyer sur les secteurs de la construction, des transports et de la chimie. Les besoins dans ces secteurs restent importants et offrent donc une grande latitude aux BIC pour accroître leur productivité. Ces trois marchés ont encore du retard à combler pour atteindre des niveaux de développement équivalents à ceux des pays développés, malgré leur progression durant les dernières années. Par exemple dans le domaine de la construction. « Les dépenses en construction des BIC sont soutenues par une urbanisation croissante et des besoins internes, en retard significatif Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 3 : Brésil, Inde et Chine : encore 5 ans de succès économique « Les trois marchés vont systématiquement se retourner vers leur consommation intérieure dans les cinq prochaines années pour atténuer leur dépendance au moteur des exportations. Cependant, du fait de niveaux de richesse par tête durablement inférieurs à celui des États-Unis, ils ne se transformeront pas rapidement en marchés de consommation de masse », assure Karine Berger, chef économiste chez Euler Hermes. L’assureur prend l’exemple du secteur automobile. Les marchés indiens et brésiliens connaissent un fort potentiel de croissance, notamment sur le low cost en Inde. Mais leur taille est encore largement embryonnaire, bien loin d’un marché de consommation de masse. Le cas de la Chine est à mettre à part, puisque le premier marché automobile du monde avec 14 millions d’unités contre 10,5 millions aux États-Unis en 2009, devrait connaître une croissance de 10% par an jusqu’en 2015. Dans de nombreux secteurs, les consommateurs de ces pays disposent d’un pouvoir d’achat encore limité, ne leur permettant pas d’accéder aux produits développés par de grands leaders mondiaux. IME Source : http://www.usinenouvelle.com N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Pas de marché de masse Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 155 Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 - Énoncé du sujet n° 9 EC SP par rapport aux chiffres américains », précise Euler Hermes. En 2008, les dépenses par habitant dans le domaine de la construction étaient de 209 dollars en Inde et de 475 en Chine, alors qu’elles étaient de 3170 dollars aux États-Unis. Malgré tout, les BIC progressent, puisqu’en dix ans les dépenses en construction ont triplé. Dans le domaine de transports, la tendance serait identique. La Chine prévoit d’investir 300 milliards de dollars dans ses équipements ferroviaires d’ici à 2011, tout comme le Brésil qui construit une liaison à grande vitesse entre Sao Paulo et Rio, dont le coût est estimé à 20 milliards de dollars. (…) Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP Proposition de corrigé du sujet n° 9 Avant de rédiger votre note argumentée et structurée, vous devez analyser la documentation et définir les concepts économiques que vous rencontrez. EC Voici la méthode que nous vous proposons : re étape : analyser la documentation et retenir les informations 1 pertinentes. 2 e étape : comprendre la situation de communication dans laquelle vous êtes placé. e étape : rédiger votre note argumentée et structurée. 3 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. - Ce document, rédigé par les concepteurs du sujet, propose différents indicateurs sur la situation économique de l’Inde2. IME N°1 Depuis de nombreuses années, l’Inde connaît une forte croissance, avec des moyennes annuelles, entre 2005 et 2012, de 9,3 % pour le secteur secondaire et 8,5 % pour les services. - L’industrie et les services (premier tableau) sont désormais en Inde les principaux contribu- À l’instar des pays dévelopteurs du PIB (respectivement pés, l’économie indienne est 28,2 % et 54,6 %)3 avec des désormais une économie taux annuels4 de croissance de fortement tertiarisée (les 9,3 % pour l’industrie et 8,5 % services représentent 54,6 % pour les services. du PIB). 156 N 2-L ’essentiel des données proviennent du MOCI (http://www.lemoci.com/Inde/14-Indicateurseconomiques.htm) 3 - L’année de référence n’est pas indiquée : on doit donc penser qu’il s’agit des chiffres les plus récents, donc pour l’année 2011 (les chiffres 2012 ne sont alors pas encore connu). 4 - La période n’est pas indiquée sur le premier tableau mais l’on peut penser que les chiffres correspondent à une moyenne pour les années 2005 à 2012 (période du deuxième tableau). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Document 1re étape : Analyser la documentation : Cette forte tertiarisation se reflète dans les résultats de la balance extérieure indienne, excédentaire pour les services mais fortement déficitaire pour les biens (de moins 43 milliards de dollars en 2005 à 126 milliards en 2009). Document EC - Sur la période 2005-2012, la balance commerciale indienne (« biens ») n’a cessé de creuser ses déficits : - 43 milliards de dollars en 2005, - 56 en 2007, - 79 en 2008 et 126 en 2009. Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. - Cependant, la balance des invisibles (« services ») est, elle, bénéficiaire, sans toutefois compenser les déficits de la balance commerciale (« biens »). Le solde des deux balances était ainsi de – 80 milliards de dollars en 2009. - Les principaux clients comme fournisseurs de l’Inde (troisième tableau) sont les Emirats Arabes Unis, les USA et la Chine. Le revenu de la classe moyenne ne cesse de croître. D’une manière générale, le revenu par habitant progresse de 6 à 8 % par an depuis 2003. - La classe moyenne indienne (quatrième tableau) voit son revenu s’accroître régulièrement et de façon soutenue (+12,8 % entre 2009 et 2010). N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Les principaux partenaires commerciaux de l’Inde sont les États-Unis, les Emirats Arabes Unis (EAU) et la Chine. IME N°1 - Le montant des IDE (investissements directs à l’étranger) en Inde augmentent en valeur absolue et en pourcentage du PIB (jusqu’à atteindre 12,9 % en 2009). Le montant des IDE en Inde ne cesse de croître en valeur absolue et en pourcentage du PIB (jusqu’à atteindre 12,9 % en 2009). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 157 Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP Données brutes fournies par la documentation. Document - Le taux d’équipement5 des ménages indiens (cinquième tableau) progresse régulièrement. Le taux de pénétration des véhicules demeure cependant encore très faible N°1 (données statistiques précises non-exploitables). Le taux d’équipement des ménage indiens progresse fortement mais demeure faible au regard des standards occidentaux. EC - Le revenu par habitant (graphique) croit à un rythme très soutenu en Inde (entre 6 et 8 % par an depuis 2003). - Le document n°2 est un extrait d’un article du site de l’association Interex (association française réunissant des entreprises exportatrices et des intervenants cherchant à mutualiser la connaissance des marchés étrangers). IME Tout en présentant encore certains défauts propres aux pays en développement (infrastructures faibles et forte corruption), l’Inde dispose désormais d’un cadre administratif, éducatif et financier moderne. - Investir en Inde, les principaux La taille de la population points forts : cadre administratif indienne représente à la fois N°2 et financier moderne, resun fort potentiel de marché sources importantes (y compris pour l’avenir et une ressource de mains d’œuvre qualifiée), importante de mains d’œuvre marché potentiellement imporqualifiée pour le présent. tant, existence de mesures incitatives à la création d’entreprise notamment dans le secteur des infrastructures de transport et de communication, existence de « zone de traitement pour l’exportation » (EPZ) facilitant les IDE. 158 N 5-O n appelle taux d’équipement la proportion, en pourcentage, de ménages équipés d’un produit par rapport à l’ensemble de la population. Le document mentionne lui la notion de « taux de pénétration » qui, d’usage plus commercial, désigne le nombre de clients ayant acheté un produit par rapport à l’ensemble de la population visée. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. Document - Investir en Inde les points faibles : corruption et faiblesse des infrastructures. N°2 Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. EC Les autorités indiennes cherchent à favoriser les IDE dans le domaine des transports et des communications à travers une politique fiscale incitative et la création de « zone de traitement pour l’exportation » (EPZ). - Le document n°3 est un extrait d’un article de la publication Usine nouvelle. - Le groupe des BIC (Brésil, Inde, Chine) devrait s’appuyer à l’avenir sur le potentiel des marchés de la construction, des transports et de la chimie pour poursuivre son développement. Ces trois pays, tout en présentant une croissance économique élevée, ne sont pas à un niveau de développement comparable à celui des pays développés. IME - Ces trois pays, en forte croissance, n’ont pas encore atteint N°3 un niveau de développement comparable à celui des pays développés. - En 2008, un indien dépensait en moyenne 209 dollars dans la construction, un chinois 475 et un américain 3170, soit respectivement 15 fois plus et 14 fois plus. - Les dépenses des BIC en matière de construction ont triplé en 10 ans. N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Le secteur des transports représente, avec celui de la construction et de la chimie, l’un des secteurs porteurs des économies des BIC (Brésil, Inde et Chine). Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 159 Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP Données brutes fournies par la documentation. Document IME EC - Les BIC vont chercher à l’avenir Ces trois pays ont jusqu’à à d’avantage fonder leur croisprésent réalisé leur émersance sur leur marché intérieur gence en fondant leur croisafin de ne pas la faire dépendre sance sur les exportations. des seules exportations. Cela les rend très dépendant de la conjoncture mondiale. - Le niveau relativement bas À l’avenir, compte tenu de de la richesse par habitant ne la taille de leur population permet cependant pas l’émerrespective et des importants N°3 gence rapide d’une société de progrès de développement, consommation de masse. ils devraient chercher à s’appuyer sur leur marché - La Chine présente une intérieur. Cela ne signifie pour exception : c’est désormais autant pas l’émergence à le premier marché du monde court terme d’une consomma(14 millions de véhicules) et il tion de masse (à l’exception devrait connaître un croissance du marché automobile en annuelle de 10 % jusqu’en Chine). 2015. 2e étape : Comprendre la situation de communication dans laquelle on est placé 160 N Le sujet vous place dans la situation très précise de conseiller la responsable (Mme Dumas) du bureau des méthodes d’une grande marque automobile européenne (EUROCAR) quant à l’opportunité d’implanter un second site de production en Inde. Il s’agit clairement d’une implantation guidée par des motifs de gestion interne de coûts et non pas d’implantation en vue de pénétrer le marché : vous êtes le collaborateur de la responsable du bureau des méthodes (service de l’entreprise qui définit les processus de fabrication) et non pas du directeur commercial d’EUROCAR. Il s’agit donc d’orienter votre note autour de la question des coûts de production et non du potentiel du marché intérieur indien (vous pouvez néanmoins conclure par quelques remarques prospectives à ce sujet). Pour le reste, les trois points que l’on vous demande d’aborder sont Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP Ce que vous devez être capable de transmettre comme information dans votre synthèse structurée. Données brutes fournies par la documentation. 3e étape : Rédaction de la note structurée et argumentée EC Depuis quinze ans, l’économie indienne n’a cependant cessée de se développer. Il s’agit donc de comprendre la nature précise de ces évolutions afin de déterminer quel est aujourd’hui le niveau d’attrait des IDE (investissements directs à l’étranger) et d’en conclure les arguments qui pourraient être avancés en faveur d’un tel projet. La croissance économique de l’Inde est essentiellement tirée par le secteur des services (54,6 % de son PIB en 2011), ce dont rend compte l’excédent de sa balance des invisibles. Cet excédent ne permet cependant pas à l’Inde de présenter une balance des paiements excédentaire du fait d’un fort déficit de sa balance commerciale (de 43 milliards de dollars en 2005 à 126 milliards en 2009). C’est probablement la raison pour laquelle les autorités indiennes cherchent à favoriser les IDE à finalité exportatrice. 2) Difficultés auxquelles peuvent se heurter les IDE en Inde On entend par IDE des investissements réalisés par des agents économiques sur un territoire étranger dans la perspective de créer une unité de production (création d’une entreprise sui generis ou, plus N © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME 1) Analyse de la situation économique de l’Inde et son évolution Autrefois pays synonyme de grande pauvreté et de retard de développement, l’Inde est aujourd’hui l’une des grandes économies émergentes, membres du groupe des BRICS au côté de la Chine, du Brésil, de l’Afrique du Sud et de la Russie. L’Inde demeure cependant un pays en développement : la forte croissance du revenu par habitant (de l’ordre de 6 à 8 % depuis 2003) ne doit pas cacher la faiblesse du taux d’équipement des ménages même si celui-ci progresse constamment. Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie 161 Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 SP clairement formulés et ne présentent pas de difficultés particulières : il s’agit d’étudier les évolutions économiques récentes de l’Inde afin de comprendre l’attrait que représente une implantation et d’en déduire les arguments en sa faveur. Il n’y a donc aucune raison de chercher un plan plus original. Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 - Corrigé du sujet n° 9 EC SP fréquemment, création d’une filiale par une firme multinationale). Bien que le gouvernement indien cherchent à inciter l’implantation de sociétés étrangères à finalité exportatrice dans le pays, on ne doit cependant pas sous estimer les difficultés d’une telle opération : en premier lieu, l’Inde demeure un pays en développement souffrant de problèmes de corruption chronique des agents publics. Par ailleurs, si l’implantation au sein des « zones de traitement pour l’exportation » semble présenter de nombreux intérêts (notamment au plan fiscal), les conditions d’éligibilité sont strictes. Enfin, l’Inde présente encore de nombreux retards en matière d’infrastructures et de transport. Néanmoins, ce n’est pas un hasard si les IDE se développent aujourd’hui en Inde pour atteindre jusqu’à 12,9 % du PIB en 2009 et de nombreux arguments en faveur d’une implantation peuvent être retenus. À plus long terme, le développement du pays et l’accès d’une frange de plus en plus nombreuse de la population à la société de consommation signifie l’émergence d’un potentiel de marché important pour l’industrie automobile. Ce processus semble d’autant plus inéluctable que l’Inde, comme la Chine ou le Brésil, vont tenter, dans les années à venir, de rééquilibrer leur croissance en s’appuyant d’avantage sur le marché intérieur que sur les échanges extérieures. Une pénétration du marché indien pourrait ainsi être grandement facilitée par la présence préalable de plusieurs unités de production. N N.B. : ici, une conclusion ne s’impose pas puisque l’objet de la troisième partie est justement de présenter l’intérêt d’une nouvelle implantation d’EUROCAR en Inde. 162 Annales BTS Tertiaires Épreuve E3.1 Économie © Le Génie Éditeur - Reproduction interdite IME 3) Arguments en faveur de l’implantation d’un second site de production Les arguments en faveur d’une implantation d’un seconde unité d’EUROCAR en Inde peuvent être de deux ordres, sur le court et sur le moyen terme. Sur le court terme, le projet ne peut qu’être positivement accueilli pas les autorités indiennes dans la mesure où il s’agit de produire en Inde des biens qui seront réexpédiés ensuite dans les différentes unités de production du groupe ce qui favorisera la balance commerciale indienne. On peut donc espérer bénéficier des avantages fiscaux accordés aux entreprises exportatrices. Par ailleurs, l’Inde dispose d’une main d’œuvre nombreuse, compétitive et bien formée.