Généalogie et Histoire de la Caraïbe
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défunte dame Radegonde Lacavé. Evidemment, la meilleure société est présente et signe
le contrat de mariage dressé par le notaire de Basse-Terre M
e
Chuche
7
. La cérémonie
religieuse a été célébrée dans l’église de cette paroisse.
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Les mêmes signatures y sont
apposées, parmi lesquelles on remarque celle de « Jacques Coquille Dugommier » major
du bataillon de Basse Terre, futur général de la République.
Cet hymen prit fin le 24 mars 1781 par la mort de la jeune fille âgée de 22 ans. La cause
de ce décès n’est pas mentionnée.
Pautrizel ne se remariera pas mais va vivre, et ce jusqu’à leurs derniers jours, avec sa
sœur cadette prénommée Catherine Elisabeth Sophie, née le 24 novembre 1758 à Trois
Rivières.
L’historien Auguste Lacour nous apprend que cette affection [plus vive tendresse] « avait
donné lieu à des propos que l’on peut qualifier de calomnieux… » ajoutant que le 15
novembre 1786, malade, il avait rédigé un testament dans lequel était précisé « Je laisse
et donne, en toute propriété et jouissance à ma sœur Sophie Pautrizel, tous mes biens,
meubles et immeubles, argent, maisons, habitations, esclaves, terres, bestiaux, les
sommes qui peuvent m’être dues par divers, enfin généralement tout ce qui
m’appartient… je finis en priant l’Être Suprême de m’accorder un repos que j’ai vainement
cherché toute ma vie… »
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L’Être Suprême attendra 50 ans avant de lui accorder un repos
bien mérité. Cette prière à l’Être Suprême prouve aussi que le futur Conventionnel était
Franc-maçon, initié à la Loge Saint Jean d’Ecosse de Basse-Terre, avant 1791, ayant le
grade de « Rose Croix ». Plus tard, en 1806, il figurera dans les tableaux de la Loge
Napoléon le Grand
10
. Nous verrons que l’engagement maçonnique durera jusqu’à la fin
de sa vie.
Pendant cette période, on retiendra seulement un voyage très rapide à Bordeaux en 1789.
En juillet, du navire L’aimable Céleste débarquent :
- Jean Baptiste Pautrizel, h
t
aux Trois Rivières, 35 ans,
- Sophie Pautrizel, sa sœur, 30 ans,
- Le nommé Fidel Robin, domestique, 13 ans,
- La nommée Madelonette Vilouin, créole de Basse-Terre, 15 ans.
Ce séjour, dont on ignore la raison, sera très court, puisqu’ils repartent pour l’île au mois
d’octobre, sur le navire Le Persévérant
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. Pautrizel est dit « Créol de la Guadeloupe».
Quant à sa sœur Sophie, elle est rajeunie de 5 ans. Aucune indication sur le sort de Fidel
Robin et Madelonette Vilouin. Cependant, Sophie repart accompagnée d’Anne Lapeyre,
âgée de 16 ans, native de Bordeaux, en qualité de femme de chambre.
Ce retour, qui semble précipité, pourrait avoir une explication. Si l’on sait qu’une traversée
peut, selon les vents, prendre presque deux mois, il est évident que les événements
parisiens (prise de la Bastille, création d’une Assemblée Constituante, abolition des
7
CARAN, notariat de Guadeloupe, SOM/NOT/155.
8
CARAN, SOM/5MI/377, Trois Rivières.
9
A. Lacour, op. cit., pages 10-11.
10
BnF, Site Richelieu, Fonds Maçonniques, FM
2
517-280.
11
CARAN, Col F/5B/17-42, débarquements-embarquements.