
BULLETIN VISION SANTÉ PUBLIQUE
Le traitement
En général, la maladie de Lyme répond bien au traitement
antibiotique. Celui-ci réduit le risque de progression vers des
manifestations ou des séquelles tardives de la maladie. Le
traitement approprié varie selon les stades de l’infection et les
atteintes cliniques(5).
Le diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de l’infection précoce (stade 1) pose
moins de difficultés en raison de la présence de l’érythème
migrant chez les 2/3 des personnes infectées. Cette lésion
s’avère assez caractéristique, favorisant ainsi un diagnostic et
un traitement précoces. Les épreuves sérologiques ne sont
pas essentielles pour le diagnostic d’un érythème migrant à la
suite d’une exposition en zone à risque. D’ailleurs, seulement
20 % des patients avec un érythème migrant auront une
sérologie positive à ce stade.
Le diagnostic différentiel de l’infection disséminée précoce ou
tardive (stades 2 et 3) peut s’avérer plus difficile. Les
symptômes des systèmes neurologique ou locomoteur
miment ceux d’autres maladies. De plus, les atteintes peuvent
être intermittentes. La liste des maladies pouvant être
confondues avec la maladie de Lyme aux stades 2 et 3 est
longue : sclérose en plaques, lupus, polyarthrite rhumatoïde,
fibromyalgie, etc.
Le diagnostic différentiel est d’autant plus complexe qu’un
délai de quelques semaines ou de quelques mois peut s’être
écoulé depuis la piqûre de tique chez le patient non traité. Il
est alors difficile de retracer clairement l’historique de
l’exposition. Seulement la moitié des personnes atteintes de
maladie de Lyme peuvent se remémorer la piqûre d’une tique,
d’autant plus que celle-ci est non douloureuse la plupart du
temps.
Les critères diagnostiques
Le diagnostic clinique est fondé avant tout sur l’observation de
manifestations cliniques compatibles et un historique
d’exposition chez une personne ayant séjourné dans une
région à risque élevé ou encore endémique.
En pratique, le diagnostic microbiologique repose
essentiellement sur des méthodes sérologiques avec approche
diagnostique à deux paliers. En Estrie, tous les spécimens sont
d’abord analysés par une épreuve immunoenzymatique (EIA)
disponible au laboratoire de microbiologie médicale du CHUS.
Ceux qui sont positifs ou équivoques sont acheminés au LSPQ,
puis au Laboratoire national de microbiologie (LNM) pour des
analyses complémentaires et de confirmation, incluant des
tests EIA et Western blot (WB) IgM et IgG.
Cette approche à deux paliers est celle recommandée par
Santé Canada(4) et les Centers for Diseases control and
Prevention (CDC) aux États-Unis(6).
Si le résultat de laboratoire est négatif, mais que les
manifestations cliniques suggèrent une maladie de Lyme, le
jugement clinique doit guider la décision de traitement.
Un résultat de laboratoire positif confirme la présence de la
maladie chez le sujet qui présente un érythème migrant,
actuel ou récent, ou qui présente d’autres manifestations
typiques de la maladie. Il n’est d’aucune valeur diagnostique
chez une personne asymptomatique, même si elle a subi une
piqûre de tique.
Les résultats faussement négatifs se présentent durant les
premières semaines de la maladie, lorsqu’il y a peu ou pas
d’anticorps détectables chez la plupart des patients (Figure 9).
L’antibiothérapie précoce peut aussi altérer la formation
d’anticorps à court et à long terme.
Il est toutefois bon de souligner qu’une personne présentant
des symptômes de l’infection disséminée (stades 2 et 3)
devrait avoir une sérologie positive. Si le résultat demeure
négatif, un autre diagnostic devrait être évoqué pour
expliquer les symptômes.
Figure 9
Cinétique des anticorps anti-Borrelia
Source : Guide d’intervention sur la maladie de Lyme, MSSS, 2013(1).