Classification Règne : Animalia Embranchement : Mollusca Classe

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Classification
Règne :
Embranchement :
Classe :
Ordre :
Famille :
Genre :
Animalia
Mollusca
Cephalopoda
Nautilida
Nautilidae
Nautilus et Allonautilus
Historique : Les premiers mollusques céphalopodes sont apparus dans
l’océan il y a 500 millions d’années, sauf quelques groupes qui ont définitivement disparu il y a 200
millions d’années, on distingue trois ordres importants :
Le premier est celui des ammonites avec
leur coquille spiralée, apparus il y a 250
millions d’années et éteints en plein
crétacé il y a 65 millions d’années.
Le deuxième, celui des coléoïdes, vit le jour il y a 350
millions d’années. C’est à ce groupe qu’appartiennent
les seiches, les calamars et les poulpes.
Le plus ancien est celui des nautiles qui naquirent il y a 500
millions d’années au cambrien supérieur. Ce sont les derniers
représentants des céphalopodes tétrabranchiaux, possédant donc
4 branchies. Ils furent observés vivants pour la première fois en
1829 et étaient considérés disparus suite à la découverte de
fossiles du Paléozoïque. Ces animaux, proches des ammonites ont
très peu évolué depuis 400 millions d'années et c'est pour cela
qu'on les appelle souvent des fossiles vivants.
Les Nautiloidés du latin nautilus = matelot, ne sont plus représentés que par 6 espèces et quelques
sous-espèces. Ce sont des animaux nocturnes, des grandes profondeurs.
Les différences morphologiques ne sont pas
encore bien décrites dans la littérature, mais les
aires
de
répartition
des
nautiles
étant
relativement restreintes, la zone géographique
peut servir pour l’identification.
Les lieux où l'on trouve les nautiles sont certaines
îles du Pacifique et au large des côtes
australiennes.
Ci-contre : la répartition indopacifique des différentes espèces
de nautiles.
Nautilus pompilius ou nautile impérial. On le trouve dans la mer d’Andaman, du Japon du Nord
jusqu’aux îles Fidji ainsi que sur la grande barrière australienne du sud. C’est l'espèce la plus connue
et la plus commune. Taille maximale 20 cm. Se trouve près du fond de l'océan au près des récifs de
coraux jusqu'à 500 mètres de profondeur. Il s’appelle Nautilus repertus dans sa forme géante
jusqu’à 26 cm.
Nautilius pompilius pompilius : sous espèce qui vit dans
l’océan Pacifique près de la région Indopacifique.
Nautilus pompilius suluensis :
sous-espèce naine.
Nautilus stenomphalus encore appelé White-patch
Nautilus est une espèce originaire de la Grande Barrière
de Corail. Il est très similaire à N. Pompilius dont il est
une sous-espèce. La coquille est généralement d'environ
18 cm de diamètre, mais le plus grand spécimen jamais
enregistré mesure 20,1 cm.
Nautilus macromphalus, nautile ombiliqué ou nautile
bouton est une espèce endémique de la région entourant la
Nouvelle-Calédonie. C'est celle qui a l’aire de répartition la
plus restreinte. Chez ce nautile le centre de la volute
présente un creux caractéristique, souvent colonisé par des
crustacés parasites. C’est la plus petite espèce de nautile :
sa coquille mesure environ 16 cm, tandis que le plus gros spécimen connu mesurait 18 cm, elle est
spiralée, blanche veinée de marron orangé.
Nautilus belauensis ou nautile de Palau, île dont il
est endémique.
Nautilus scrobiculatus de nom vernaculaire nautile à
taches blanches qui se trouve le long de la grande
barrière australienne.
N. belauensis
N. scrobilatus
Allonautilus perforatus : le nautile de Bali. Malheureusement, je n’ai pas
trouvé de représentation en image de cette espèce.
Allonautilus scrobiculatus le nautile encroûté, Papouasie : 18 cm
A. scrobiculatus
Biotope
Les nautiles vivent entre 200 et 600 m de profondeur à l’extérieur du récif. Cependant ils effectuent
quotidiennement une double migration verticale. Le jour ils se réfugient dans les eaux profondes où
ils restent figés dans un état semi–léthargique. La nuit ils remontent à des profondeurs variant entre
80 et 200 mètres pour se nourrir. Plus rarement, ils remontent de jour, quasiment jusqu’à la
surface. Il est photophobe et ne supporte pas les températures supérieures à 24°C.
Aspect de la coquille
Le corps mou du nautile est protégé par une coquille spiralée d’une quinzaine de centimètres, cette
coquille est développée et enroulée vers l'avant, en forme de spirale. D'une belle coloration beigecrème clair, elle est ornée de flammèches brun-rouge à lie de vin, l’arrière et le dessous sont
majoritairement blancs. Cette adaptation est un camouflage. Le bord de l'ouverture (appelé
périostome) est souligné par une fine bande noire chez l'adulte.
Biologie et anatomie
Fossiles
Sutures
Ombilic
Les premiers nautiles avaient une coquille rectiligne puis au cours de l'évolution une forme en spirale
s'est créée. La dernière étape étant leur coquille involutée, c'est à dire que le dernier tour recouvre
les précédents. L'enroulement de la coquille est très resserré, les tours externes recouvrent et
cachent les tours internes de telle sorte que l'ombilic est étroit voire punctiforme. Les lignes des
sutures sont très simples et ont peu évolué au cours des temps géologiques. En zoologie, la suture
est la ligne d'insertion des cloisons transversales sur les parois de la coquille des nautiles.
Dès le début de sa vie, le nautile commence à
construire lui-même sa maison, à laquelle il
ajoute des compartiments plus vastes au fur et à
mesure
qu’il
grandit.
Il
cloisonne
les
compartiments qu’il libère derrière lui, jusqu’à ce
que sa splendide coquille forme une spirale. Le
nautile a des cloisons dont la concavité est
tournée vers l'avant. Le tube siphonal calcaire
est dirigé vers l'arrière et le siphon est axial, il
traverse les cloisons en leur milieu Auparavant,
il forme jusqu’à 30 chambres ou plus, avec ses
anciennes résidences. Lorsqu’il quitte une loge il
sécrète une lame testacée qui limite sa nouvelle
loge. Cette lame consiste en un dépôt de matière calcaire (carbonate de chaux). L’abdomen du
nautile occupe la dernière loge, qui est la plus grande, mais sa tête ne peut s’y rétracter.
Cette coquille ne sert pas uniquement de protection, toutes les loges sont reliées entre elles et au
nautile par le siphon. Ce dispositif permet à l’animal de contrôler les quantités d’eau et de gaz
(diazote à 98%) qui se trouvent dans les loges et leur répartition. Le déplacement vertical se fait
grâce à des réactions chimiques qui permettent d’évacuer l’eau par osmose : le nautile modifie la
densité de l’eau contenue dans les loges (il la dessale) et celle-ci quitte les loges par osmose, ce qui
crée du vide. Ce vide permet au nautile d’avoir une flottabilité positive et d’évoluer ainsi comme il le
veut. Cela est possible grâce aux tissus qui recouvrent le tube spiralé et
transportent une partie des ions salés des chambres vers l’extérieur,
ainsi l’eau des chambres devient moins salée que l’eau de mer
environnante. S’il remplit ses loges d’eau de mer, il prend une
flottabilité négative. Pour regagner les profondeurs, il se laisse tout
simplement couler en utilisant sa flottabilité négative.
Il se déplace lentement "à reculons" au moyen de sa tuyère ou
hyponome, sorte de gouvernail en forme d'entonnoir, situé sous ses
tentacules. Mais le nautile peut également ramper lorsqu'il se trouve sur
Hyponome
un sol solide.
De la coquille, sortent de nombreux tentacules (entre 80
et 90) pouvant se rétracter dans des gaines entourant
l'orifice buccal et formant à la face ventrale de l'entonnoir
deux cercles ininterrompus et concentriques. Les gaines
des tentacules supérieurs forment une large calotte, le
capuchon, qui enveloppe la tête de l'animal lorsqu'il s'est
retiré dans sa demeure. D'autres tentacules sont reliés à
Tentacules
Œil
Calotte
des nerfs gustatifs et le plus grand nombre, très collants, sont tactiles et préhensiles. Les tentacules
ne portent pas de ventouses, mais adhèrent efficacement, grâce à un système de stries produisant
une substance gluante.
Deux yeux archaïques sont disposés de part et d’autre de la tête. Ils mesurent entre 2 et 3 cm de
diamètre. Ces yeux sont plus simples que ceux des autres céphalopodes, très primitifs, ils sont
constitués d’une simple chambre noire ouverte par une pupille étroite et sont en contact direct avec
l’eau de mer. Chaque œil est équipé de deux tentacules ophtalmiques. Le nautile ne distingue que
les différences de luminosité, l’image est floue, il n’a pas la possibilité de faire la mise au point. Les
yeux du nautile ne sont pas efficaces pour trouver des proies, il se sert donc de l'odorat pour trouver
des petits poissons et de crabes.
Reproduction
Le Nautile est ovipare, ce qui veut dire qu'il pond des œufs. Le mâle et la femelle s’étreignent avec
leurs tentacules, ils s’accouplent face à face. Le mâle possède un organe reproducteur, le spadice
(spadix dans certains textes) celui-ci est constitué de quatre tentacules fusionnés comme une
spatule. Le spadice est fixé à proximité de la bouche. Le mâle fabrique une sorte de spermatophore,
masse gélatineuse contenant des spermatozoïdes, qu'il place près de la bouche. Le spadice s'en
saisira pour l'introduire, lors du rapprochement sexuel, dans la cavité palléale du manteau de la
femelle.
Le nautile pond des œufs blanchâtres ronds qui seront alors fécondés et placés dans des capsules
cartilagineuses puis les femelles déposent leurs œufs un à un dans les anfractuosités du massif
corallien à une profondeur où la température ne dépasse pas 24°C. Il peut pondre 12 œufs et
l'incubation dure environ 160 jours.
Les jeunes nautiles se nourrissent de leur vitellus jusqu'à ce qu'ils soient prêts à éclore. Il semble
qu’ils migrent en profondeur dès leur éclosion et qu’ils ne se rapprochent de la surface que lorsqu’ils
atteignent un diamètre d’une dizaine de centimètres.
D’après une de mes sources, le bébé nautilus a environ 4 chambres.
Malgré toutes mes recherches, je suis dans l’incapacité de vous donner des chiffres exacts pour la
maturité sexuelle et la longévité du nautile.
Voici les données qui reviennent souvent :
- Contrairement à la plupart des membres de la famille des céphalopodes, on estime que le nautile
peut atteindre 15 ans ou plus.
- La maturité sexuelle n’est acquise que vers dix à onze ans et la longévité pourrait aller jusqu’à
vingt ans.
- Nautilus pompilius : Maturité sexuelle entre 15 et 20 ans.
- Sa longévité ne semble pas dépasser 6 ans. Bon, il y a des
pessimistes partout.
Mais nous en saurons plus dans les années à venir, car dans le
Waikiki Aquarium à Hawaï, il y a un an, pour la première fois dix
nautiles ont vu le jour, deux petits sont restés en vie.
Malheureusement à part la photo de l’embryon, le texte ne
précise pas l’âge des heureux parents et ne montre pas les œufs.
Embryon de nautile
Alimentation
Le nautile se nourrit de crustacés : crevettes, bernard-l’ermite, crabes, langoustes, homards, mais
aussi de poissons vivants ou morts. Il les dévore grâce à un bec de type "bec de perroquet". Il
consomme parfois les carapaces de ses victimes pour disposer de nutriments pour fabriquer sa
propre coquille. Les jeunes semblent se nourrir de plancton en filtrant l’eau de mer.
Nautile dégustant une mue de langouste.
Nautile dévorant un crabe.
Vie associée et rôle des symbioses dans le métabolisme azoté
Des bactéries sont associées au nautile, leur rôle est encore à l'étude.
L’existence de symbioses bactériennes est connue depuis le début du 20ème siècle mais il existe peu
de travaux concernant leur mode de transmission et leur rôle physiologique.
Chez le nautile le métabolisme azoté intervient, dans le cadre de l’excrétion ; la localisation
tissulaire, l'identification moléculaire et l'activité métabolique des bactéries potentiellement
impliquées dans le cycle de l’azote ont été étudiées à Brème.
La recherche de substances de défense produites par les bactéries associées aux organes
excréteurs de Nautilus pompilius a mis en évidence la production de substances antibiotiques. Une
éventuelle implication de ces bactéries symbiotiques dans la détoxification des métaux lourds est
envisagée.
Ecologie : Aujourd’hui, il arrive malheureusement encore que les nautiles soient capturés pour leur
coquille revendue aux touristes. Dès le XVIe siècle, ces coquilles ont été ouvragées par les
européens pour en faire de véritables objets d'art montés sur des supports d'or ou d'argent. En
Nouvelle Calédonie, les coquilles de nautiles ont été travaillées à partir du la fin du XIXe siècle. Il
existe également un timbre à son effigie, mais là au moins il n’y a pas de danger pour ce pauvre
animal.
U. KORN 10/09
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