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Je suis un homme
ridicule
Opéra librement inspiré de la nouvelle
Le rêve d’un homme ridicule
de Fédor Dostoïevski
Sébastien Gaxie
Musique*
Volodia Serre
Conception, livret,
mise en scène
Pierre Roullier
Direction musicale
Création
février 2017
Avec l'aide d'Arcadi Île-deFrance et le soutien du Théâtre
de l’Athénée-Louis Jouvet
Diffusion
saison 2017-2018
* Avec l’aide à l’écriture d’œuvres musicales
nouvelles originales
CONTACTS
Diffusion | Françoise Fonteyn +33 (0)7 84 27 63 15 | [email protected]
Production | Martine Guibert +33 (0)1 47 06 17 76 | [email protected]
Sommaire
Présentation de la genèse
Équipe artistique
Projet musical
Projet dramaturgique et scénique
Biographies
p. 2
p. 4
p. 5
p. 7
p. 16
Présentation
de la genèse
A
la suite de l’enregistrement
de sa pièce « A feast for ears »
par l’Ensemble 2e2m pour le
prix Italia, Sébastien Gaxie a répondu à
l'invitation de Pierre Roullier de
concevoir un projet de plus grande
envergure.
Les trois partenaires ont eu envie de
fédérer leurs énergies et leurs
recherches autour de Dostoïevski,
auteur fondateur dans leurs imaginaires
respectifs, et sur un opéra électronique
pluridisciplinaire à partir de sa courte
nouvelle Le rêve d’un homme ridicule.
Si Sébastien Gaxie a témoigné tout au
long de ses œuvres d’une attirance pour
la dramaturgie théâtrale et la
composition à partir de la voix parlée, le
metteur en scène Volodia Serre porte
depuis toujours une attention toute
particulière à la musique et à la
symbolique du chant dans chacun de
ses spectacles théâtraux et opératiques.
Tous deux poursuivent également une
exploration poussée de la production
d’images dans leurs œuvres respectives.
e léger décalage entre le titre
original et celui du spectacle se
veut emblématique de leur
démarche de travail qui entend laisser
le texte déployer toute sa théâtralité
pour mieux embrasser sa dimension
musicale.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
L
2
Du texte...
Q
uand Dostoïevski rédige Le rêve
d’un homme ridicule, ses grandes
œuvres sont presque toutes
derrière lui. Seuls Les frères Karamazov
restent à écrire. Cette très courte
nouvelle est donc un concentré intense
de sa pensée et de ses obsessions. À la
première personne, un homme seul –
qui se dit ridicule – raconte comment,
arrivé au bout de sa logique nihiliste, il
est sauvé du suicide par une fillette en
larmes qui l’interpelle dans la rue. Tout
ne lui est donc pas « égal » puisqu’il a
éprouvé de la peine pour cette petite
fille. Rentré chez lui, il s’endort le
revolver à la main et rêve qu’il s’est tiré
une balle dans le cœur. Il assiste à son
propre enterrement puis s’envole pour
un voyage interstellaire à la découverte
d’une exoterre sur laquelle vit une autre
humanité, demeurée au stade pur et
primitif du jardin d’Eden. Il apprend
alors à connaître ces hommes, puis il
leur enseigne le mensonge, provoque
leur « chute », leur ouvre la porte du
péché et de l’Histoire. Convaincu qu’il
est possible de reconstruire le paradis
perdu, de retrouver le miracle de cette
harmonie, désormais, il prêchera pour
le faire savoir.
...À l’opéra
C’
est à partir de cet état final
que nous désirons bâtir
notre opéra : pour prêcher,
l’homme a choisi le théâtre. Il vient
donc parler directement et sans détour
aux spectateurs. Il a lui-même réuni les
moyens scéniques qui doivent
permettre de rendre son rêve visible. Il
va se prêter sous nos yeux à une mise en
condition physiologique, visuelle et
3
sonore, visant à le faire entrer dans un
état hallucinatoire au cours duquel il
revivra devant nous l’expérience
sensorielle qui l’a radicalement
transformé. Au cours de cette traversée,
il se dédouble et, découvrant sa capacité
de chanter, renoue avec son être
primitif. La musique et le chant seront
les vecteurs de sa métamorphose.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Équipe
artistique
L
e metteur en scène Volodia
Serre a déjà réuni Marc Lainé
(scénographe), Kévin Briard
(éclairagiste) et Hanna Sjödin
(costumière) pour sa mise en scène
d’ « Oblomov » au Théâtre du VieuxColombier/Comédie Française en 2013
(repris en tournée et au Vieux
Colombier en 2014/2015). Benoît Simon,
aguerri entre autres aux techniques de
la vidéo en temps réel, prendra en
charge la programmation informatique
du système et la modélisation de
l’espace.
Le compositeur Sébastien Gaxie est un
compagnon de route de l’Ensemble
2e2m qui a créé plusieurs de ses pièces
sous la direction de Pierre Roulier. Il a
aussi collaboré avec le chanteur Lionel
Peintre pour son opéra Céleste, ma
planète en 2014.
2 solistes
6 chanteurs
8 musiciens
un acteur-chanteur
Lionel Gonzalez
de Musicatreize
de l’Ensemble 2e2m
saxophone(s), trompette,
percussions, piano, violon,
alto, violoncelle,
contrebasse électronique
un chanteur
Lionel Peintre
Dispositif
Marc Lainé & Stephan Zimmerli
Kevin Briard
Hanna Sjödin
Benoît Simon
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
scénographie
lumières
costumes
programmation informatique
4
Projet
musical
Une modélisation de l’espace comme outil compositionnel
A
u cœur de notre projet se
trouve la volonté d’une
partition qui ne s’écrirait pas
seulement en musique mais aussi en
lumière et en images. Pour permettre à
Sébastien Gaxie de développer ses
recherches sur la synchronicité et la
fusion temporelle entre différents
médias, un travail de modélisation
informatique de l’espace
scénographique sera réalisé afin de
simuler son affectation par les lumières
et les images liées à la partition.
La mise en place de cette plateforme
logicielle doit lui ouvrir un champ
d’investigation inhabituel le conduisant
à faire des choix divers. Ainsi, on peut
imaginer comment un accent musical
de sa partition pourra être exprimé à
l’aide d’une décharge lumineuse ou par
l’apparition d’une image, d’un rythme
mis en place grâce à une fréquence de
teinte ou d’animation, une atmosphère
5
racontée par une colorisation
spécifique… Le but est d’inventer une
nouvelle relation d’intrication entre
musique, lumière et image. La musique
ne serait plus une matière première
brute à laquelle on adjoint a posteriori
lumière et images, mais lumière et
images deviendraient une véritable part
d’elle-même.
L
a modélisation de ce dispositif
doit permettre à notre opéra
d’atteindre son objectif initial :
faire fusionner les médias afin de
plonger le spectateur dans une transe
perceptive qui lui permette de pénétrer
l’univers onirique et cosmique proposé
par le texte, de se perdre dans l’espace,
de perdre le contrôle et d’accéder à une
dimension organique hallucinatoire. La
vision d’une humanité préservée et du
paradis perdu n’est-elle pas au cœur de
notre inconscient collectif ?
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Le principe de dédoublement
N
ous confierons le rôle de
l’homme ridicule à deux
interprètes : un acteur et un
chanteur. Ce sont ces deux formes
différentes de vocalité – parlée et
chantée – qui, par des jeux d'allersretours, vont exprimer la
transformation du personnage, sa
révélation à lui-même. Toutefois, le
comédien sera lui aussi chanteur et le
chanteur acteur afin que leurs
partitions s’entremêlent peu à peu et les
rendent indissolubles. Trois formes
d'écritures musicales seront mobilisées
pour souligner cette progression. Elles
correspondent aux trois états successifs
que l’on peut déceler dans l’écriture de
la nouvelle : état de réalité, état de rêve,
état de prêche.
Les trois temporalités successives
A
vant le rêve, le comédien sera
seul sur scène, nous aurons
alors essentiellement recours
à des bruitages diffusés par hautparleurs. Il s’agit d’un matériau qui se
rapprochera d'une bande son de cinéma
permettant d'inscrire le personnage dans
le réel : conversation d'amis autour d'une
table, extérieurs nuit d'une ville,
écoulements d'eau, bruit de bureau, de
chaise… L'orchestre est alors dissimulé
au regard des spectateurs, il prolonge les
bruitages, a une fonction atmosphérique
et n’entre que tardivement en contact
direct avec le personnage. C'est une sorte
de force latente, inconsciente.
Au moment du rêve, le « voile » est levé –
apocalypse ? –, l'orchestre apparaît et
c'est le début du voyage proposé par le
rêve. Une pulsation s’installe et l'écriture
musicale est polyphonique. La musique
devient le moteur du récit. Le rêve a lieu
en deux temps avec la découverte d'un
paradis originel qui va par la suite être
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
corrompu par le narrateur. Les voix de
huit chanteurs seront spatialisées dans
le théâtre. L'auditeur doit être submergé
par la découverte de cette planète qui
existe au-delà du soleil. Les voix seront
sensuelles et mystérieuses dans la
première partie du rêve, obscènes avec
des gargarismes proches de la sexualité
et de la bestialité, dans ce monde devenu
enfer, miné par ses conflits.
Après le rêve, la composition musicale
devient homorythmique. Après une
courte réinstallation de l'écriture du
début de la pièce, le narrateur s'emporte
assez vite et se met à professer sa vérité.
Cette fois-ci, l'orchestre, le chanteur et le
chœur concourent d'une seule et même
voix pour hypertrophier la scansion du
prêcheur. Chaque note de chaque
syllabe du discours est reprise par
l'ensemble des musiciens présents. Tout
fait un. La musique permet de projeter
avec force les mots d'un homme qui s'est
auto-convaincu de sa transfiguration.
6
Projet
dramaturgique
et scénique
Sur le seuil, la « conférence »
A
u cours de la première partie,
qui précède le voyage
hallucinatoire, l’homme
évolue au plus près des spectateurs et
s’adresse directement à eux, semblant
même improviser en partie son discours.
« Je suis un homme ridicule. », annonce-t-il
d’emblée comme une vérité première et
indépassable. Rien ne peut laisser
présager que le spectacle va basculer vers
l’opéra, on assiste à une étrange
« confession – conférence ».
L’homme se tient derrière un petit
pupitre en bois dans cet espace simple et
nu, fermé dans son dos par un immense
tableau noir, donnant la vague sensation
d’une chaire universitaire. Une
suspension où brille une petite ampoule,
et à laquelle est discrètement fixée une
petite caméra, vient éclairer son pupitre.
On comprend bientôt que l’immense
tableau noir derrière lui n’est que la
reproduction à grande échelle d’une
petite ardoise posée sur son pupitre.
L’homme y écrit les mots-clés de son
récit.
7
Cet espace n’est en réalité qu’un seuil, un
point de passage qui appelle à être
traversé et à ouvrir vers les visions que
l’homme va bientôt convoquer. La cloison
se révèle factice lorsque l’homme retire
l’ardoise du dessus de son pupitre pour y
faire apparaître un vieux magnétophone
dont il déclenche le fonctionnement. Les
deux bobines se mettent à tourner,
reproduites sur la cloison dans le dos de
l’homme telles deux immenses roues. Le
ruban de l’enregistrement défile et lui
donne à entendre sa propre voix,
enregistrée par lui-même comme un
témoignage, qui décrit le contexte de la
nuit où il a fait ce rêve.
I
l s’agit d’une mise en condition :
l’homme va tenter d’entrer peu à
peu dans le souvenir puis dans la
sensation physique et psychique du
songe qu’il veut reproduire devant nous
et nous faire traverser à ses côtés. Les
musiciens ne sont pas visibles, restés bien
au-delà du seuil que constitue ce premier
plan, comme une vérité dans l’attente
d’être révélée mais ils vont l’aider en
recréant le climat propice à l’émergence
de ce voyage visionnaire.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Sur le seuil, la « conférence »
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
8
Préparation au voyage
L’
homme verse le contenu de
sa bouteille en plastique sur
son visage et une pluie fine
se met alors à dégouliner sur la cloisonécran derrière lui, effaçant lentement le
dernier mot que l'homme y avait tracé à
la craie. Une vapeur humide et dense
s'échappe du sol et envahit le plateau.
Un ballet de lumière dont les intensités
et les teintes varient au gré de l'écriture
musicale révèle la porosité de la cloison
qui semblait fermer ce premier espace :
nous sommes dans une ruelle un soir
d'automne, balayée par le vent et les
phares des voitures.
Le dédoublement initié avec
l'enregistrement que l'homme avait luimême déclenché se matérialise
lorsqu'on voit à travers la cloison se
dédoubler la silhouette de l'homme
ridicule. Cette apparition va
progressivement agir comme un guide
pour l'homme resté du côté des
spectateurs, transformant son souvenir
en réalité de l'instant et l'incitant à
éprouver physiologiquement les
sensations qu'il décrit, relayées sur le
plateau par l'installation scénique.
9
Derrière un même pupitre que celui de
l'homme ridicule, et sous la caméra
d'une même suspension, c'est ce double
qui manipule les chaussures rouges et la
robe de la petite fille du récit.
Reproduites sur la cloison-écran, elles
s'agitent, immenses, en tous sens autour
de l'homme qui se débat et bascule dans
une sorte de rêve éveillé.
L
e seuil est donc révélé : sous nos
yeux, et sous le contrôle
consenti de son double,
l'homme va reformuler des paroles déjà
prononcées et reproduire des actes déjà
accomplis devant le conduire à son
suicide manqué. Nous accédons sans
entrave à son univers intime. C'est dans
ce but qu'il a conçu ce spectacle. Il
continue à s'adresser à nous mais la
musique est entrée en lui : l'opéra a pris
le contrôle de sa temporalité, l'homme a
intégré la partition qui doit lui faire
oublier le temps de la représentation et
le mener vers l'état de transe. Et nous
avons été mis en condition avec lui,
désormais nous sommes prêts à assister
à la révélation promise.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Préparation au voyage
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
10
La traversée de l’espace
L’
homme a-t-il appuyé sur la
détente de son arme ? Il est
en tout cas enseveli sous un
déluge de terre sombre. Un groupe de
silhouettes s'est constitué de l'autre côté
de la cloison pour entonner un chant
funèbre. Son double en émerge et, en
lévitation de l'autre côté de la cloisonécran, incite l'homme à s'extirper de la
glaise régénératrice qui l'a recouvert et
à le rejoindre parmi les étoiles qui se
mettent à scintiller autour de lui. La
cloison s'ouvre alors comme les
panneaux d'un triptyque, libérant une
myriade de ballons blancs.
11
L'homme ridicule, juché sur sa
suspension métallique descendue le
chercher, s'envole parmi eux aux côtés
de son alter ego. Les ballons blancs se
colorent au rythme de la musique et des
sensations bientôt chantées par les
protagonistes qui se balancent tandis
que, spatialisées dans le théâtre
s'affirment les voix des membres de
l'ensemble vocal que l'on s'apprête à
découvrir. Une lumière blanche et
irradiante écrase bientôt ce tableau,
aveuglant la salle comme la scène : nous
avons atteint cet autre soleil...
annonciateur d'une autre terre.
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Terra incognita
L
es vantaux ouverts et les ballons
dissipés laissent apparaître une
grande sphère transparente
évoquant « Le jardin des délices » du
peintre Jérôme Bosch. Elle semble flotter
sur la scène, soutenue par le jeu des
musiciens disposés autour d'elle, dirigés
par leur chef resté à l'intérieur. L'homme
et son double se sont posés, voici le
terme de leur trajectoire.
Ils découvrent ébahis à travers la surface
transparente de la sphère les membres
chantant de l'humanité « d'avant la
chute ». Autour du chef, ils sont occupés à
faire vivre ce jardin d'éden en
accomplissant des gestes larges ou
infimes qui, captés par de petites caméras
installées dans le dispositif et reproduits à
grande échelle sur tout ou partie de ce
nouvel espace, contribuent à construire
l'équilibre de ce paradis. Formant une
chaîne harmonique où tous sont
interdépendants, chacun à travers sa
tâche tente de figurer l'existence fragile
des quatre éléments fondamentaux que
sont l'air, l'eau, la terre et le feu.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Au bout de cet entrelacement de corps
et de gestes, chacun, à tour de rôle, vient
marquer de l'empreinte de sa main
trempée dans la peinture fabriquée par
tous une zone consacrée de la surface
interne de la sphère, à l'image des
peintures rupestres.
Un chant qui n'est pas de ce monde unit
leurs actes et parachève le dess(e)in
d'ensemble.
L’
homme et son double ne
peuvent en comprendre les
paroles mais le premier est
invité à entrer et intègre alors leurs jeux
et leur chant. Adéquation de l'homme
avec l'espace, la lumière qui l'éclaire et
la musique dans laquelle il est plongé.
Mais, rappelé à l'ordre par son double
qui veille à ce que le rêve aille à son
terme et à ce qu'il accomplisse son
destin, l'homme va devoir sombrer à
nouveau pour revenir au réel.
12
Terra incognita
13
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
La pulsion de retour
L
es éléments qui avaient permis
de faire ressentir aux
spectateurs apesanteur et
plénitude aux côtés de l'homme vont
devenir les outils de la dissolution de
cette harmonie, les instruments de la
corruption et de la chute, comme dans
« l'enfer des musiciens » qui constitue le
troisième volet du triptyque de Bosch.
Sous l'impulsion de son double,
l'homme efface l'œuvre collective et fait
disparaître leurs empreintes sous un
flot de peinture renversé. Puis il
s'empare d'une caméra et montre à ces
êtres « purs » leur propre image.
L'innocence est rompue, l'orgueil et
l'amour propre entrent en piste. Chacun
va dès lors chercher à imposer sa vision
du monde oubliant les actions qui lui
étaient imparties et dont l'addition
formait l'équilibre fragile et
« miraculeux » qui prévalait. Le
dispositif technique sépare maintenant
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
ce qui était uni par le lien de la musique
et de l'image, rétablit les dimensions,
tarit la source et rend sa solitude à
l'homme. Le chant s'individualise,
chacun entre en lutte contre chacun.
Il leur faut abandonner la pureté et la
joie que l'homme et son double avaient
pu voir en eux pour redevenir tels qu'ils
sont, non tels qu'ils les voyaient :
héritiers de la Chute, innocents et
cependant coupables. Au paroxysme de
cette épreuve l'homme s'offre lui-même
en sacrifice expiatoire et son double
éventre la sphère pour lui permettre
d'en sortir. Il tombe à ses pieds, épuisé,
c'est la fin de sa transe, son
hallucination est terminée. Les
membres de l'humanité rêvée se
retrouvent face aux membres de
l'humanité connue pour une
confrontation finale.
14
Le prêche
L
e double lave le visage de
l'homme. Sa promesse a été
tenue, l'expérience a eu lieu.
Peu importe qu'il s'agisse d'un rêve ou
d'une hallucination, que certains des
spectateurs puissent trouver cela
ridicule ou mensonger, qu'ils pensent
qu'il a triché, simulé, inventé – son
prêche peut maintenant prendre toute
sa signification : il s'agit de reconstruire
ensemble cette harmonie perdue. Il veut
faire partager sa foi en l'homme ; c'est
en l'homme qu'il veut trouver le
caractère divin. C'est en pleine
connaissance de cause, en toute
conscience, qu'après l'expérience de la
corruption et du mal partagés il propose
ici à des spectateurs lucides et avertis de
reconstruire le paradis :
« Et si seulement tout le monde le voulait,
tout se construirait d'un coup. »
15
La vérité est là, sous nos yeux, il suffit
de bien vouloir la regarder, l'entendre,
l'écouter. Il n'y a plus d'image, tout
artifice a disparu, tous ont quitté leurs
places pour se rapprocher des
spectateurs. Le prêche peut alors
prendre toute sa mesure. C'est bien
pour en arriver là que notre homme
ridicule a appris à se souvenir de son
rêve. C'est dans ce but qu'il a réuni
autour de lui tous ceux qui
l'accompagnent sur le plateau : les
musiciens de l'ensemble et leur chef, les
membres de l'ensemble vocal, le
chanteur jouant son double. Réunis
dans une homorythmie finale, ils
œuvrent sans naïveté mais avec foi,
amour et espérance, à cette entreprise
d'édification collective.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Biographies
Sébastien Gaxie compositeur
En 2005 sort son disque Lunfardo (chez Chief
Inspector) est ovationné par la critique (« Choc »
Jazzman). Compositeur de musiques de courts et
des longs-métrages il écrit aussi pour la danse,
notamment Grammar of synchronicity pour la
compagnie Emio Greco (2010).
Son catalogue comprend une trentaine d’opus
allant de la pièce soliste à la pièce pour orchestre,
avec une utilisation fréquente de l’électronique.
Il est invité par de nombreux festivals, notamment
le festival Présences de Radio France et Banlieues
Bleues. Sa musique est donnée en Europe, en
Thaïlande et au Japon (création de Watashi to
kotori to suzu to pour six voix de femmes à Tokyo
en 2008).
Sébastien Gaxie suit d'abord des cours de piano
avec Umberto Guzzo Il étudie ensuite le piano jazz
auprès de Bojan Z ainsi qu’à l’école Arpej à Paris. De
1998 à 2000, il dirige le Zhig Band, un ensemble de
dix-huit musiciens jouant sa propre musique et
finaliste du concours national de jazz de la Défense
en 1999.
En 2000, il participe à la session de composition
Voix Nouvelles à Royaumont, où il suit
l'enseignement de Brian Ferneyhough. Sébastien
Gaxie entre au Conservatoire national supérieur de
musique de Paris en 2000. Il y suit les cours de
composition d’Emmanuel Nunes et de Frédéric
Durieux, d’orchestration de Marc-André Dalbavie, de
piano avec Françoise Buffet-Arsenijevic, d’analyse
auprès d’Alain Louvier et d’ethnomusicologie
auprès de Gilles Léothaud.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
De 2007 à 2009, Sébastien Gaxie suit les deux
années du Cursus de composition et d’informatique
musicale de l’Ircam. En octobre 2009, sa pièce
Cursus 2, Montagnes russes sur la Pnyx pour
ensemble et électronique, est créée à l’Ircam par
l’ensemble Court-Circuit dirigé par Jean Deroyer, à
la suite de laquelle l'Ircam lui commande plusieurs
pièces – dont Le bonheur (2010) pour le film de
1934 d'Alexandre Medvedkine pour le musée du
Louvre et une pièce pour piano et électronique
créée au festival ManiFeste. En 2013, il reçoit deux
distinctions : le prix Georges Enesco ainsi que le
prestigieux Prix Italia pour la pièce radiophonique A
feast for ears (Radio-France), plongée sonore dans
l’univers gastronomique du grand chef Pierre
Gagnaire. En 2014 a été créé à la salle Pleyel son
opéra pour enfant Céleste ma planète d’après un
livret de l’écrivain Timothée de Fombelle
(Gallimard).
16
Volodia Serre acteur et metteur en scène
En 2011/2012, il co-traduit, met en scène et joue
dans Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov à l'AthénéeThéâtre Louis Jouvet à Paris, au TRR de Villejuif et
en tournée. Ce spectacle donne lieu à une reprise
en tournée la saison suivante.
Issu du Conservatoire national supérieur d'art
dramatique de Paris en 2001, il joue notamment
sous la direction de Denis Podalydès et Frédéric
Bélier-Garcia (Le mental de l'équipe), Jean de
Pange (Understandable, Le retour au désert),
Jacques Osinski (Le conte d'hiver), Irène Bonnaud
(Tracteur), Philippe Calavario (Roberto Zucco),
Olivier Balazuc (Le chapeau de paille d’Italie),
Clément Poirée (Kroum l'ectoplasme)… Il joue
aussi régulièrement pour le cinéma et la télévision.
Parallèlement à son parcours d’interprète, son
désir de travailler à ses propres mises en scène
prend forme en 2008 lorsqu’il adapte et met en
scène Le suicidé, créé au Théâtre Romain Rolland
(TRR) de Villejuif, joué à Paris au Théâtre 13 et en
tournée.
A la demande de l’Arcal – compagnie lyrique, il écrit
en 2009 avec le compositeur Matteo Franceschini
l’opéra My way to hell qu'il met en scène à l'Opéra
de Reims en 2010, repris la saison suivante à
l'Opéra de Limoges, à la Scène Nationale de SaintQuentin-en-Yvelines ou encore au Teatro
Communale di Bolzano en Italie.
17
En 2012/2013, il adapte pour la Comédie Française
le roman de Gontcharov Oblomov qu’il met en scène
au Théâtre du Vieux-Colombier. Ce spectacle part en
tournée de septembre à décembre 2014 et est
repris au Théâtre du Vieux-Colombier en janvier
2015. Un film qui en sera l’adaptation est
actuellement en préparation.
Il vient de mettre en scène l’opéra Forèst, au Teatro
Comunale di Bolzano, en Italie. Il a écrit le livret de
cet opéra dont Matteo Franceschini est le
compositeur et qui est le résultat d’une
collaboration avec le chef cuisinier des Dolomites
Alessandro Gilmozzi. Forèst sera repris en tournée
lors des prochaines saisons.
Parmi ses prochains projets, citons notamment la
commande pour 2017 par le SND (Théâtre National
de Slovaquie). Durant trois saisons consécutives
(2008/2011), Volodia Serre a été artiste en
résidence au TRR de Villejuif. Il a été également
invité au Festival Lyrique d'Aix-en-Provence et à
l'Atelier Opéra en création. En 2011, il crée sa
propre compagnie qu’il baptise Le cinq mai en
hommage aux premiers mots des Trois Sœurs de
Tchekhov.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Pierre Roullier direction musicale
Pierre Roullier poursuit des études supérieures de
mathématiques qui l’amènent aux portes des
grandes écoles. Il décide de devenir musicien.
Parallèlement, il mène des études de philosophie et
de direction d’orchestre avec Erich Bergel,
professeur à la Musikhochschule de Berlin. Invité
par l’Opéra de Nice, l’Orchestre de Sofia ou
l’Orchestre Symphonique d’Osaka, il dirige
l’Orchestre des Pays de la Loire, l’Orchestre
National d’Ile-de-France, l’Orchestre Régional de
Cannes Provence Côte d’Azur et se produit à l’Opéra
Comique de Paris, à Radio-France, au Festival
d’Avignon, au Wiener Festwochen (Autriche), à la
Kunsthalle de Bremen, au Konzerthaus de Berlin,
au Grand Théâtre de Bordeaux, au Festival de Radio
France et de Montpellier au Festival Musica de
Strasbourg.
Son répertoire, outre les œuvres majeures, contient
plus de 1201 premières et ses enregistrements
couvrent un vaste répertoire allant de JeanSébastien Bach à Tôru Takemitsu et Paul Méfano,
de Beethoven à Dusapin et Strasnoy. Ils sont
salués par la critique et ont reçu des récompenses
prestigieuses de l’Académie du Disque Français, de
l’Académie Charles Cros et de l’Académie du Disque
Lyrique.
Pierre Roullier est directeur artistique et musical de
l’Ensemble 2e2m depuis 2005.
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
18
Ensemble 2e2m
L’Ensemble 2e2m, fondé en 1972 par le
compositeur Paul Méfano, est l’un des plus anciens
et des plus prestigieux ensembles français
consacrés à la création musicale d’aujourd’hui. Le
sigle qui le désigne et qui signifie « études et
expressions des modes musicaux » est devenu un
acronyme - mieux, une devise garante de
pluralisme et d’ouverture. Manière de dire que
l’Ensemble n’a rien ignoré de ce qui s’est pratiqué
depuis plus de quatre décennies.
L’Ensemble a créé plus de six cents partitions. Plus
important semble le fait que, bien avant d’autres,
2e2m révèle aux publics nombre de compositeurs
considérés comme essentiels et crée un répertoire
d’œuvres qui deviennent des jalons.
19
L’Ensemble est un interprète incontournable des
scènes nationales et internationales. Sans omettre
l’éventail de tous les styles - classique, moderne et
récent - 2e2m se veut dorénavant aussi acteur des
nouvelles mixités artistiques.
L’Ensemble 2e2m est subventionné par la Ville de
Champigny-sur-Marne au titre d’une résidence de
création, le Ministère de la Culture et de la Communication
- Direction Régionale des Affaires Culturelles Ile-de-France
au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, le Conseil
Général du Val-de-Marne, la Région Ile-de-France au titre
de la permanence artistique, le Conseil Général de SeineSaint-Denis et la Ville de Villepinte au titre d’une résidence
d’implantation musicale, la Sacem et la Ville de Paris.
ensemble2e2m.fr
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Ensemble vocal Musicatreize
Musicatreize a été créé par Roland Hayrabedian à
Marseille en 1987. Le projet était de façonner un
instrument de pointe pour explorer le champ des
possibles musicaux.
Depuis l'ensemble suit son chef dans toutes ses
explorations esthétiques. Réunion de solistes, le
temps a travaillé une cohésion et une pâte sonore
très reconnaissable qui font de l’ensemble un
instrument privilégié pour la création.
Ancré à Marseille, Musicatreize file volontiers la
métaphore marine. Il s’agit de séjours « à quai » ou
« au large », de navigation « en haute mer » ou de
cabotage mais cette poétique n’est pas un effet de
communication. La Méditerranée s’inscrit dans
l’âme de l’ensemble, hante ses rêves et nourrit son
imaginaire lyrique, politique, spirituel.
Roland Hayrabedian a exploré avec Musicatreize
l’univers de la vocalité, et il a très tôt élargi
l’ensemble à l’instrumental.
Reliant passé et présent, classiques et inédits,
oratorios, récitals ou opéras, Musicatreize s'adapte
aux exigences de l’écriture et de l’interprétation
avec une grande souplesse.
Depuis quelques années, Musicatreize a développé
des axes de travail originaux, en étant à l’initiative
d’une soixantaine d’œuvres nouvelles.
Thématiques de saison ("Musiques, an 13", "Les
Tentations", "Les Miniatures") et cycles : les 7
contes, série entamée en 2006 avec Les Sorcières
d’António Chagas Rosa, s’achèvent en 2010 avec
Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion
Un retour - El regreso d’Oscar Strasnoy sur un livret
d’Alberto Manguel, créé au Festival d’Aix-enProvence. Ces grandes pièces, signés par un
auteur, un compositeur, un metteur en scène, ont
fait chacune l’objet d’un enregistrement et d’une
publication illustrée, chez Actes Sud dans un
format original. L’Autre rive, œuvre en miroir de Zad
Moultaka sur la thématique de l’Autre, la série des
Cris (Jannequin, Luciano Berio, Régis Campo, JeanChristophe Marti…), les premières Odyssées dans
l’espace de François Rossé ou d’Alexandros
Markeas, les concerts courts, pour ne citer que
quelques-unes des créations récentes,
questionnent la création, l’autre du temps ou de
l’espace, la modernité, le dialogue des œuvres
entre elles…
De même, l’aspect culturel, pédagogique, voire
ludique est ici capital. Ateliers d’écriture,
rencontres, répétitions publiques ont tissé au fil
des ans un maillage serré avec le public. Une
manière de s’inscrire dans le paysage d’une ville
dans une relation hédoniste et citoyenne. À partir
de ce mouillage marseillais s’articulent des
tournées dans le monde entier (Europe, Asie,
Afrique, Brésil..), une discographie riche,
commentée et distinguée, ainsi que des
reconnaissances publiques comme le prix des
Victoires de la Musique Classique – catégorie
Ensemble de l’Année en 2007
musicatreize.org
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Contacts
Ensemble 2e2m
Diffusion
Production
Françoise Fonteyn
Martine Guibert
chargée de diffusion
déléguée de production
[email protected]
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+33 (0)7 84 27 63 15
+33 (0)1 47 06 17 76
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