+ Je suis un homme ridicule Opéra librement inspiré de la nouvelle Le rêve d’un homme ridicule de Fédor Dostoïevski Sébastien Gaxie Musique* Volodia Serre Conception, livret, mise en scène Pierre Roullier Direction musicale Création février 2017 Avec l'aide d'Arcadi Île-deFrance et le soutien du Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet Diffusion saison 2017-2018 * Avec l’aide à l’écriture d’œuvres musicales nouvelles originales CONTACTS Diffusion | Françoise Fonteyn +33 (0)7 84 27 63 15 | [email protected] Production | Martine Guibert +33 (0)1 47 06 17 76 | [email protected] Sommaire Présentation de la genèse Équipe artistique Projet musical Projet dramaturgique et scénique Biographies p. 2 p. 4 p. 5 p. 7 p. 16 Présentation de la genèse A la suite de l’enregistrement de sa pièce « A feast for ears » par l’Ensemble 2e2m pour le prix Italia, Sébastien Gaxie a répondu à l'invitation de Pierre Roullier de concevoir un projet de plus grande envergure. Les trois partenaires ont eu envie de fédérer leurs énergies et leurs recherches autour de Dostoïevski, auteur fondateur dans leurs imaginaires respectifs, et sur un opéra électronique pluridisciplinaire à partir de sa courte nouvelle Le rêve d’un homme ridicule. Si Sébastien Gaxie a témoigné tout au long de ses œuvres d’une attirance pour la dramaturgie théâtrale et la composition à partir de la voix parlée, le metteur en scène Volodia Serre porte depuis toujours une attention toute particulière à la musique et à la symbolique du chant dans chacun de ses spectacles théâtraux et opératiques. Tous deux poursuivent également une exploration poussée de la production d’images dans leurs œuvres respectives. e léger décalage entre le titre original et celui du spectacle se veut emblématique de leur démarche de travail qui entend laisser le texte déployer toute sa théâtralité pour mieux embrasser sa dimension musicale. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion L 2 Du texte... Q uand Dostoïevski rédige Le rêve d’un homme ridicule, ses grandes œuvres sont presque toutes derrière lui. Seuls Les frères Karamazov restent à écrire. Cette très courte nouvelle est donc un concentré intense de sa pensée et de ses obsessions. À la première personne, un homme seul – qui se dit ridicule – raconte comment, arrivé au bout de sa logique nihiliste, il est sauvé du suicide par une fillette en larmes qui l’interpelle dans la rue. Tout ne lui est donc pas « égal » puisqu’il a éprouvé de la peine pour cette petite fille. Rentré chez lui, il s’endort le revolver à la main et rêve qu’il s’est tiré une balle dans le cœur. Il assiste à son propre enterrement puis s’envole pour un voyage interstellaire à la découverte d’une exoterre sur laquelle vit une autre humanité, demeurée au stade pur et primitif du jardin d’Eden. Il apprend alors à connaître ces hommes, puis il leur enseigne le mensonge, provoque leur « chute », leur ouvre la porte du péché et de l’Histoire. Convaincu qu’il est possible de reconstruire le paradis perdu, de retrouver le miracle de cette harmonie, désormais, il prêchera pour le faire savoir. ...À l’opéra C’ est à partir de cet état final que nous désirons bâtir notre opéra : pour prêcher, l’homme a choisi le théâtre. Il vient donc parler directement et sans détour aux spectateurs. Il a lui-même réuni les moyens scéniques qui doivent permettre de rendre son rêve visible. Il va se prêter sous nos yeux à une mise en condition physiologique, visuelle et 3 sonore, visant à le faire entrer dans un état hallucinatoire au cours duquel il revivra devant nous l’expérience sensorielle qui l’a radicalement transformé. Au cours de cette traversée, il se dédouble et, découvrant sa capacité de chanter, renoue avec son être primitif. La musique et le chant seront les vecteurs de sa métamorphose. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Équipe artistique L e metteur en scène Volodia Serre a déjà réuni Marc Lainé (scénographe), Kévin Briard (éclairagiste) et Hanna Sjödin (costumière) pour sa mise en scène d’ « Oblomov » au Théâtre du VieuxColombier/Comédie Française en 2013 (repris en tournée et au Vieux Colombier en 2014/2015). Benoît Simon, aguerri entre autres aux techniques de la vidéo en temps réel, prendra en charge la programmation informatique du système et la modélisation de l’espace. Le compositeur Sébastien Gaxie est un compagnon de route de l’Ensemble 2e2m qui a créé plusieurs de ses pièces sous la direction de Pierre Roulier. Il a aussi collaboré avec le chanteur Lionel Peintre pour son opéra Céleste, ma planète en 2014. 2 solistes 6 chanteurs 8 musiciens un acteur-chanteur Lionel Gonzalez de Musicatreize de l’Ensemble 2e2m saxophone(s), trompette, percussions, piano, violon, alto, violoncelle, contrebasse électronique un chanteur Lionel Peintre Dispositif Marc Lainé & Stephan Zimmerli Kevin Briard Hanna Sjödin Benoît Simon Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion scénographie lumières costumes programmation informatique 4 Projet musical Une modélisation de l’espace comme outil compositionnel A u cœur de notre projet se trouve la volonté d’une partition qui ne s’écrirait pas seulement en musique mais aussi en lumière et en images. Pour permettre à Sébastien Gaxie de développer ses recherches sur la synchronicité et la fusion temporelle entre différents médias, un travail de modélisation informatique de l’espace scénographique sera réalisé afin de simuler son affectation par les lumières et les images liées à la partition. La mise en place de cette plateforme logicielle doit lui ouvrir un champ d’investigation inhabituel le conduisant à faire des choix divers. Ainsi, on peut imaginer comment un accent musical de sa partition pourra être exprimé à l’aide d’une décharge lumineuse ou par l’apparition d’une image, d’un rythme mis en place grâce à une fréquence de teinte ou d’animation, une atmosphère 5 racontée par une colorisation spécifique… Le but est d’inventer une nouvelle relation d’intrication entre musique, lumière et image. La musique ne serait plus une matière première brute à laquelle on adjoint a posteriori lumière et images, mais lumière et images deviendraient une véritable part d’elle-même. L a modélisation de ce dispositif doit permettre à notre opéra d’atteindre son objectif initial : faire fusionner les médias afin de plonger le spectateur dans une transe perceptive qui lui permette de pénétrer l’univers onirique et cosmique proposé par le texte, de se perdre dans l’espace, de perdre le contrôle et d’accéder à une dimension organique hallucinatoire. La vision d’une humanité préservée et du paradis perdu n’est-elle pas au cœur de notre inconscient collectif ? Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Le principe de dédoublement N ous confierons le rôle de l’homme ridicule à deux interprètes : un acteur et un chanteur. Ce sont ces deux formes différentes de vocalité – parlée et chantée – qui, par des jeux d'allersretours, vont exprimer la transformation du personnage, sa révélation à lui-même. Toutefois, le comédien sera lui aussi chanteur et le chanteur acteur afin que leurs partitions s’entremêlent peu à peu et les rendent indissolubles. Trois formes d'écritures musicales seront mobilisées pour souligner cette progression. Elles correspondent aux trois états successifs que l’on peut déceler dans l’écriture de la nouvelle : état de réalité, état de rêve, état de prêche. Les trois temporalités successives A vant le rêve, le comédien sera seul sur scène, nous aurons alors essentiellement recours à des bruitages diffusés par hautparleurs. Il s’agit d’un matériau qui se rapprochera d'une bande son de cinéma permettant d'inscrire le personnage dans le réel : conversation d'amis autour d'une table, extérieurs nuit d'une ville, écoulements d'eau, bruit de bureau, de chaise… L'orchestre est alors dissimulé au regard des spectateurs, il prolonge les bruitages, a une fonction atmosphérique et n’entre que tardivement en contact direct avec le personnage. C'est une sorte de force latente, inconsciente. Au moment du rêve, le « voile » est levé – apocalypse ? –, l'orchestre apparaît et c'est le début du voyage proposé par le rêve. Une pulsation s’installe et l'écriture musicale est polyphonique. La musique devient le moteur du récit. Le rêve a lieu en deux temps avec la découverte d'un paradis originel qui va par la suite être Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion corrompu par le narrateur. Les voix de huit chanteurs seront spatialisées dans le théâtre. L'auditeur doit être submergé par la découverte de cette planète qui existe au-delà du soleil. Les voix seront sensuelles et mystérieuses dans la première partie du rêve, obscènes avec des gargarismes proches de la sexualité et de la bestialité, dans ce monde devenu enfer, miné par ses conflits. Après le rêve, la composition musicale devient homorythmique. Après une courte réinstallation de l'écriture du début de la pièce, le narrateur s'emporte assez vite et se met à professer sa vérité. Cette fois-ci, l'orchestre, le chanteur et le chœur concourent d'une seule et même voix pour hypertrophier la scansion du prêcheur. Chaque note de chaque syllabe du discours est reprise par l'ensemble des musiciens présents. Tout fait un. La musique permet de projeter avec force les mots d'un homme qui s'est auto-convaincu de sa transfiguration. 6 Projet dramaturgique et scénique Sur le seuil, la « conférence » A u cours de la première partie, qui précède le voyage hallucinatoire, l’homme évolue au plus près des spectateurs et s’adresse directement à eux, semblant même improviser en partie son discours. « Je suis un homme ridicule. », annonce-t-il d’emblée comme une vérité première et indépassable. Rien ne peut laisser présager que le spectacle va basculer vers l’opéra, on assiste à une étrange « confession – conférence ». L’homme se tient derrière un petit pupitre en bois dans cet espace simple et nu, fermé dans son dos par un immense tableau noir, donnant la vague sensation d’une chaire universitaire. Une suspension où brille une petite ampoule, et à laquelle est discrètement fixée une petite caméra, vient éclairer son pupitre. On comprend bientôt que l’immense tableau noir derrière lui n’est que la reproduction à grande échelle d’une petite ardoise posée sur son pupitre. L’homme y écrit les mots-clés de son récit. 7 Cet espace n’est en réalité qu’un seuil, un point de passage qui appelle à être traversé et à ouvrir vers les visions que l’homme va bientôt convoquer. La cloison se révèle factice lorsque l’homme retire l’ardoise du dessus de son pupitre pour y faire apparaître un vieux magnétophone dont il déclenche le fonctionnement. Les deux bobines se mettent à tourner, reproduites sur la cloison dans le dos de l’homme telles deux immenses roues. Le ruban de l’enregistrement défile et lui donne à entendre sa propre voix, enregistrée par lui-même comme un témoignage, qui décrit le contexte de la nuit où il a fait ce rêve. I l s’agit d’une mise en condition : l’homme va tenter d’entrer peu à peu dans le souvenir puis dans la sensation physique et psychique du songe qu’il veut reproduire devant nous et nous faire traverser à ses côtés. Les musiciens ne sont pas visibles, restés bien au-delà du seuil que constitue ce premier plan, comme une vérité dans l’attente d’être révélée mais ils vont l’aider en recréant le climat propice à l’émergence de ce voyage visionnaire. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Sur le seuil, la « conférence » Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion 8 Préparation au voyage L’ homme verse le contenu de sa bouteille en plastique sur son visage et une pluie fine se met alors à dégouliner sur la cloisonécran derrière lui, effaçant lentement le dernier mot que l'homme y avait tracé à la craie. Une vapeur humide et dense s'échappe du sol et envahit le plateau. Un ballet de lumière dont les intensités et les teintes varient au gré de l'écriture musicale révèle la porosité de la cloison qui semblait fermer ce premier espace : nous sommes dans une ruelle un soir d'automne, balayée par le vent et les phares des voitures. Le dédoublement initié avec l'enregistrement que l'homme avait luimême déclenché se matérialise lorsqu'on voit à travers la cloison se dédoubler la silhouette de l'homme ridicule. Cette apparition va progressivement agir comme un guide pour l'homme resté du côté des spectateurs, transformant son souvenir en réalité de l'instant et l'incitant à éprouver physiologiquement les sensations qu'il décrit, relayées sur le plateau par l'installation scénique. 9 Derrière un même pupitre que celui de l'homme ridicule, et sous la caméra d'une même suspension, c'est ce double qui manipule les chaussures rouges et la robe de la petite fille du récit. Reproduites sur la cloison-écran, elles s'agitent, immenses, en tous sens autour de l'homme qui se débat et bascule dans une sorte de rêve éveillé. L e seuil est donc révélé : sous nos yeux, et sous le contrôle consenti de son double, l'homme va reformuler des paroles déjà prononcées et reproduire des actes déjà accomplis devant le conduire à son suicide manqué. Nous accédons sans entrave à son univers intime. C'est dans ce but qu'il a conçu ce spectacle. Il continue à s'adresser à nous mais la musique est entrée en lui : l'opéra a pris le contrôle de sa temporalité, l'homme a intégré la partition qui doit lui faire oublier le temps de la représentation et le mener vers l'état de transe. Et nous avons été mis en condition avec lui, désormais nous sommes prêts à assister à la révélation promise. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Préparation au voyage Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion 10 La traversée de l’espace L’ homme a-t-il appuyé sur la détente de son arme ? Il est en tout cas enseveli sous un déluge de terre sombre. Un groupe de silhouettes s'est constitué de l'autre côté de la cloison pour entonner un chant funèbre. Son double en émerge et, en lévitation de l'autre côté de la cloisonécran, incite l'homme à s'extirper de la glaise régénératrice qui l'a recouvert et à le rejoindre parmi les étoiles qui se mettent à scintiller autour de lui. La cloison s'ouvre alors comme les panneaux d'un triptyque, libérant une myriade de ballons blancs. 11 L'homme ridicule, juché sur sa suspension métallique descendue le chercher, s'envole parmi eux aux côtés de son alter ego. Les ballons blancs se colorent au rythme de la musique et des sensations bientôt chantées par les protagonistes qui se balancent tandis que, spatialisées dans le théâtre s'affirment les voix des membres de l'ensemble vocal que l'on s'apprête à découvrir. Une lumière blanche et irradiante écrase bientôt ce tableau, aveuglant la salle comme la scène : nous avons atteint cet autre soleil... annonciateur d'une autre terre. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Terra incognita L es vantaux ouverts et les ballons dissipés laissent apparaître une grande sphère transparente évoquant « Le jardin des délices » du peintre Jérôme Bosch. Elle semble flotter sur la scène, soutenue par le jeu des musiciens disposés autour d'elle, dirigés par leur chef resté à l'intérieur. L'homme et son double se sont posés, voici le terme de leur trajectoire. Ils découvrent ébahis à travers la surface transparente de la sphère les membres chantant de l'humanité « d'avant la chute ». Autour du chef, ils sont occupés à faire vivre ce jardin d'éden en accomplissant des gestes larges ou infimes qui, captés par de petites caméras installées dans le dispositif et reproduits à grande échelle sur tout ou partie de ce nouvel espace, contribuent à construire l'équilibre de ce paradis. Formant une chaîne harmonique où tous sont interdépendants, chacun à travers sa tâche tente de figurer l'existence fragile des quatre éléments fondamentaux que sont l'air, l'eau, la terre et le feu. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Au bout de cet entrelacement de corps et de gestes, chacun, à tour de rôle, vient marquer de l'empreinte de sa main trempée dans la peinture fabriquée par tous une zone consacrée de la surface interne de la sphère, à l'image des peintures rupestres. Un chant qui n'est pas de ce monde unit leurs actes et parachève le dess(e)in d'ensemble. L’ homme et son double ne peuvent en comprendre les paroles mais le premier est invité à entrer et intègre alors leurs jeux et leur chant. Adéquation de l'homme avec l'espace, la lumière qui l'éclaire et la musique dans laquelle il est plongé. Mais, rappelé à l'ordre par son double qui veille à ce que le rêve aille à son terme et à ce qu'il accomplisse son destin, l'homme va devoir sombrer à nouveau pour revenir au réel. 12 Terra incognita 13 Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion La pulsion de retour L es éléments qui avaient permis de faire ressentir aux spectateurs apesanteur et plénitude aux côtés de l'homme vont devenir les outils de la dissolution de cette harmonie, les instruments de la corruption et de la chute, comme dans « l'enfer des musiciens » qui constitue le troisième volet du triptyque de Bosch. Sous l'impulsion de son double, l'homme efface l'œuvre collective et fait disparaître leurs empreintes sous un flot de peinture renversé. Puis il s'empare d'une caméra et montre à ces êtres « purs » leur propre image. L'innocence est rompue, l'orgueil et l'amour propre entrent en piste. Chacun va dès lors chercher à imposer sa vision du monde oubliant les actions qui lui étaient imparties et dont l'addition formait l'équilibre fragile et « miraculeux » qui prévalait. Le dispositif technique sépare maintenant Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion ce qui était uni par le lien de la musique et de l'image, rétablit les dimensions, tarit la source et rend sa solitude à l'homme. Le chant s'individualise, chacun entre en lutte contre chacun. Il leur faut abandonner la pureté et la joie que l'homme et son double avaient pu voir en eux pour redevenir tels qu'ils sont, non tels qu'ils les voyaient : héritiers de la Chute, innocents et cependant coupables. Au paroxysme de cette épreuve l'homme s'offre lui-même en sacrifice expiatoire et son double éventre la sphère pour lui permettre d'en sortir. Il tombe à ses pieds, épuisé, c'est la fin de sa transe, son hallucination est terminée. Les membres de l'humanité rêvée se retrouvent face aux membres de l'humanité connue pour une confrontation finale. 14 Le prêche L e double lave le visage de l'homme. Sa promesse a été tenue, l'expérience a eu lieu. Peu importe qu'il s'agisse d'un rêve ou d'une hallucination, que certains des spectateurs puissent trouver cela ridicule ou mensonger, qu'ils pensent qu'il a triché, simulé, inventé – son prêche peut maintenant prendre toute sa signification : il s'agit de reconstruire ensemble cette harmonie perdue. Il veut faire partager sa foi en l'homme ; c'est en l'homme qu'il veut trouver le caractère divin. C'est en pleine connaissance de cause, en toute conscience, qu'après l'expérience de la corruption et du mal partagés il propose ici à des spectateurs lucides et avertis de reconstruire le paradis : « Et si seulement tout le monde le voulait, tout se construirait d'un coup. » 15 La vérité est là, sous nos yeux, il suffit de bien vouloir la regarder, l'entendre, l'écouter. Il n'y a plus d'image, tout artifice a disparu, tous ont quitté leurs places pour se rapprocher des spectateurs. Le prêche peut alors prendre toute sa mesure. C'est bien pour en arriver là que notre homme ridicule a appris à se souvenir de son rêve. C'est dans ce but qu'il a réuni autour de lui tous ceux qui l'accompagnent sur le plateau : les musiciens de l'ensemble et leur chef, les membres de l'ensemble vocal, le chanteur jouant son double. Réunis dans une homorythmie finale, ils œuvrent sans naïveté mais avec foi, amour et espérance, à cette entreprise d'édification collective. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Biographies Sébastien Gaxie compositeur En 2005 sort son disque Lunfardo (chez Chief Inspector) est ovationné par la critique (« Choc » Jazzman). Compositeur de musiques de courts et des longs-métrages il écrit aussi pour la danse, notamment Grammar of synchronicity pour la compagnie Emio Greco (2010). Son catalogue comprend une trentaine d’opus allant de la pièce soliste à la pièce pour orchestre, avec une utilisation fréquente de l’électronique. Il est invité par de nombreux festivals, notamment le festival Présences de Radio France et Banlieues Bleues. Sa musique est donnée en Europe, en Thaïlande et au Japon (création de Watashi to kotori to suzu to pour six voix de femmes à Tokyo en 2008). Sébastien Gaxie suit d'abord des cours de piano avec Umberto Guzzo Il étudie ensuite le piano jazz auprès de Bojan Z ainsi qu’à l’école Arpej à Paris. De 1998 à 2000, il dirige le Zhig Band, un ensemble de dix-huit musiciens jouant sa propre musique et finaliste du concours national de jazz de la Défense en 1999. En 2000, il participe à la session de composition Voix Nouvelles à Royaumont, où il suit l'enseignement de Brian Ferneyhough. Sébastien Gaxie entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en 2000. Il y suit les cours de composition d’Emmanuel Nunes et de Frédéric Durieux, d’orchestration de Marc-André Dalbavie, de piano avec Françoise Buffet-Arsenijevic, d’analyse auprès d’Alain Louvier et d’ethnomusicologie auprès de Gilles Léothaud. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion De 2007 à 2009, Sébastien Gaxie suit les deux années du Cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam. En octobre 2009, sa pièce Cursus 2, Montagnes russes sur la Pnyx pour ensemble et électronique, est créée à l’Ircam par l’ensemble Court-Circuit dirigé par Jean Deroyer, à la suite de laquelle l'Ircam lui commande plusieurs pièces – dont Le bonheur (2010) pour le film de 1934 d'Alexandre Medvedkine pour le musée du Louvre et une pièce pour piano et électronique créée au festival ManiFeste. En 2013, il reçoit deux distinctions : le prix Georges Enesco ainsi que le prestigieux Prix Italia pour la pièce radiophonique A feast for ears (Radio-France), plongée sonore dans l’univers gastronomique du grand chef Pierre Gagnaire. En 2014 a été créé à la salle Pleyel son opéra pour enfant Céleste ma planète d’après un livret de l’écrivain Timothée de Fombelle (Gallimard). 16 Volodia Serre acteur et metteur en scène En 2011/2012, il co-traduit, met en scène et joue dans Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov à l'AthénéeThéâtre Louis Jouvet à Paris, au TRR de Villejuif et en tournée. Ce spectacle donne lieu à une reprise en tournée la saison suivante. Issu du Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris en 2001, il joue notamment sous la direction de Denis Podalydès et Frédéric Bélier-Garcia (Le mental de l'équipe), Jean de Pange (Understandable, Le retour au désert), Jacques Osinski (Le conte d'hiver), Irène Bonnaud (Tracteur), Philippe Calavario (Roberto Zucco), Olivier Balazuc (Le chapeau de paille d’Italie), Clément Poirée (Kroum l'ectoplasme)… Il joue aussi régulièrement pour le cinéma et la télévision. Parallèlement à son parcours d’interprète, son désir de travailler à ses propres mises en scène prend forme en 2008 lorsqu’il adapte et met en scène Le suicidé, créé au Théâtre Romain Rolland (TRR) de Villejuif, joué à Paris au Théâtre 13 et en tournée. A la demande de l’Arcal – compagnie lyrique, il écrit en 2009 avec le compositeur Matteo Franceschini l’opéra My way to hell qu'il met en scène à l'Opéra de Reims en 2010, repris la saison suivante à l'Opéra de Limoges, à la Scène Nationale de SaintQuentin-en-Yvelines ou encore au Teatro Communale di Bolzano en Italie. 17 En 2012/2013, il adapte pour la Comédie Française le roman de Gontcharov Oblomov qu’il met en scène au Théâtre du Vieux-Colombier. Ce spectacle part en tournée de septembre à décembre 2014 et est repris au Théâtre du Vieux-Colombier en janvier 2015. Un film qui en sera l’adaptation est actuellement en préparation. Il vient de mettre en scène l’opéra Forèst, au Teatro Comunale di Bolzano, en Italie. Il a écrit le livret de cet opéra dont Matteo Franceschini est le compositeur et qui est le résultat d’une collaboration avec le chef cuisinier des Dolomites Alessandro Gilmozzi. Forèst sera repris en tournée lors des prochaines saisons. Parmi ses prochains projets, citons notamment la commande pour 2017 par le SND (Théâtre National de Slovaquie). Durant trois saisons consécutives (2008/2011), Volodia Serre a été artiste en résidence au TRR de Villejuif. Il a été également invité au Festival Lyrique d'Aix-en-Provence et à l'Atelier Opéra en création. En 2011, il crée sa propre compagnie qu’il baptise Le cinq mai en hommage aux premiers mots des Trois Sœurs de Tchekhov. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Pierre Roullier direction musicale Pierre Roullier poursuit des études supérieures de mathématiques qui l’amènent aux portes des grandes écoles. Il décide de devenir musicien. Parallèlement, il mène des études de philosophie et de direction d’orchestre avec Erich Bergel, professeur à la Musikhochschule de Berlin. Invité par l’Opéra de Nice, l’Orchestre de Sofia ou l’Orchestre Symphonique d’Osaka, il dirige l’Orchestre des Pays de la Loire, l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre Régional de Cannes Provence Côte d’Azur et se produit à l’Opéra Comique de Paris, à Radio-France, au Festival d’Avignon, au Wiener Festwochen (Autriche), à la Kunsthalle de Bremen, au Konzerthaus de Berlin, au Grand Théâtre de Bordeaux, au Festival de Radio France et de Montpellier au Festival Musica de Strasbourg. Son répertoire, outre les œuvres majeures, contient plus de 1201 premières et ses enregistrements couvrent un vaste répertoire allant de JeanSébastien Bach à Tôru Takemitsu et Paul Méfano, de Beethoven à Dusapin et Strasnoy. Ils sont salués par la critique et ont reçu des récompenses prestigieuses de l’Académie du Disque Français, de l’Académie Charles Cros et de l’Académie du Disque Lyrique. Pierre Roullier est directeur artistique et musical de l’Ensemble 2e2m depuis 2005. Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion 18 Ensemble 2e2m L’Ensemble 2e2m, fondé en 1972 par le compositeur Paul Méfano, est l’un des plus anciens et des plus prestigieux ensembles français consacrés à la création musicale d’aujourd’hui. Le sigle qui le désigne et qui signifie « études et expressions des modes musicaux » est devenu un acronyme - mieux, une devise garante de pluralisme et d’ouverture. Manière de dire que l’Ensemble n’a rien ignoré de ce qui s’est pratiqué depuis plus de quatre décennies. L’Ensemble a créé plus de six cents partitions. Plus important semble le fait que, bien avant d’autres, 2e2m révèle aux publics nombre de compositeurs considérés comme essentiels et crée un répertoire d’œuvres qui deviennent des jalons. 19 L’Ensemble est un interprète incontournable des scènes nationales et internationales. Sans omettre l’éventail de tous les styles - classique, moderne et récent - 2e2m se veut dorénavant aussi acteur des nouvelles mixités artistiques. L’Ensemble 2e2m est subventionné par la Ville de Champigny-sur-Marne au titre d’une résidence de création, le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles Ile-de-France au titre de l’aide aux ensembles conventionnés, le Conseil Général du Val-de-Marne, la Région Ile-de-France au titre de la permanence artistique, le Conseil Général de SeineSaint-Denis et la Ville de Villepinte au titre d’une résidence d’implantation musicale, la Sacem et la Ville de Paris. ensemble2e2m.fr Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Ensemble vocal Musicatreize Musicatreize a été créé par Roland Hayrabedian à Marseille en 1987. Le projet était de façonner un instrument de pointe pour explorer le champ des possibles musicaux. Depuis l'ensemble suit son chef dans toutes ses explorations esthétiques. Réunion de solistes, le temps a travaillé une cohésion et une pâte sonore très reconnaissable qui font de l’ensemble un instrument privilégié pour la création. Ancré à Marseille, Musicatreize file volontiers la métaphore marine. Il s’agit de séjours « à quai » ou « au large », de navigation « en haute mer » ou de cabotage mais cette poétique n’est pas un effet de communication. La Méditerranée s’inscrit dans l’âme de l’ensemble, hante ses rêves et nourrit son imaginaire lyrique, politique, spirituel. Roland Hayrabedian a exploré avec Musicatreize l’univers de la vocalité, et il a très tôt élargi l’ensemble à l’instrumental. Reliant passé et présent, classiques et inédits, oratorios, récitals ou opéras, Musicatreize s'adapte aux exigences de l’écriture et de l’interprétation avec une grande souplesse. Depuis quelques années, Musicatreize a développé des axes de travail originaux, en étant à l’initiative d’une soixantaine d’œuvres nouvelles. Thématiques de saison ("Musiques, an 13", "Les Tentations", "Les Miniatures") et cycles : les 7 contes, série entamée en 2006 avec Les Sorcières d’António Chagas Rosa, s’achèvent en 2010 avec Je suis un homme ridicule | Dossier de diffusion Un retour - El regreso d’Oscar Strasnoy sur un livret d’Alberto Manguel, créé au Festival d’Aix-enProvence. Ces grandes pièces, signés par un auteur, un compositeur, un metteur en scène, ont fait chacune l’objet d’un enregistrement et d’une publication illustrée, chez Actes Sud dans un format original. L’Autre rive, œuvre en miroir de Zad Moultaka sur la thématique de l’Autre, la série des Cris (Jannequin, Luciano Berio, Régis Campo, JeanChristophe Marti…), les premières Odyssées dans l’espace de François Rossé ou d’Alexandros Markeas, les concerts courts, pour ne citer que quelques-unes des créations récentes, questionnent la création, l’autre du temps ou de l’espace, la modernité, le dialogue des œuvres entre elles… De même, l’aspect culturel, pédagogique, voire ludique est ici capital. Ateliers d’écriture, rencontres, répétitions publiques ont tissé au fil des ans un maillage serré avec le public. Une manière de s’inscrire dans le paysage d’une ville dans une relation hédoniste et citoyenne. À partir de ce mouillage marseillais s’articulent des tournées dans le monde entier (Europe, Asie, Afrique, Brésil..), une discographie riche, commentée et distinguée, ainsi que des reconnaissances publiques comme le prix des Victoires de la Musique Classique – catégorie Ensemble de l’Année en 2007 musicatreize.org 20 Contacts Ensemble 2e2m Diffusion Production Françoise Fonteyn Martine Guibert chargée de diffusion déléguée de production [email protected] [email protected] +33 (0)7 84 27 63 15 +33 (0)1 47 06 17 76 ensemble2e2m.fr