
Banque & Stratégie n° 352 novembre 2016 3
Dossier
ENASS PAPERS 12
Numéro piloté par Patrick THOUROT (Forsides Actuary France) et coordonné par Séverine LEBOUCHER
(Revue Banque) et Isabelle LECLERC DE HAUTECLOCQUE (responsable du MBA Spécialisation Assurance, ENASS)
Possédant une richesse considérable, tant au
niveau des métiers, des talents que des technicités,
lâassurance change de visage, se transforme, tout
comme la sociĂ©tĂ© quâelle reprĂ©sente et quâelle accompagne.
Ă lâinstar des numĂ©ros prĂ©cĂ©dents, ce 12e opus des
ENASS Papers témoigne de la variété du secteur et de
ses transformations, entre activités traditionnelles,
événements récents et enjeux liés au numérique. Cette
richesse vient également du croisement de points de vue
parfois différents ou complémentaires. Professeurs, élÚves
et professionnels du secteur se sont penchés sur des thÚmes
forts, divers, originaux, permettant ainsi dâouvrir et
de nourrir le dĂ©bat, face aux grands dĂ©ïŹs qui attendent
lâassurance : la maĂźtrise et lâanalyse des ïŹux de donnĂ©es,
la réglementation et la conformité, la transformation
profonde des activités et de la chaßne de valeur.
CÎté technique, Charlotte Jézéquel montre que le
management du risque appliqué au monde agricole joue
un rĂŽle grandissant : certes, la mise en Ćuvre en 2016
du contrat dit « socle » sâavĂšre pour le moment trop peu
efïŹcace face aux catastrophes climatiques rĂ©centes, mais
lâapport de technologie permet de nouveaux modes de
transfert du risque et dâindemnisation. Roxane Romero
revient sur un secteur devenu particuliĂšrement sensible au
risque : celui du spectacle au sens large. JusquâĂ prĂ©sent
mineurs, les besoins dâassurances spĂ©ciïŹques augmentent,
devant lâampleur des Ă©vĂ©nements qui change la nature
mĂȘme du risque. Muy-Lang Lim sâattaque quant Ă elle Ă
un dossier particuliĂšrement sensible : celui des perspectives
des caisses de retraites des professions libérales, devant
les ambitions de prise en main par la CNAV, alors mĂȘme
que la loi Sapin 2 relance lâidĂ©e des fonds de pension Ă la
française. De son cÎté, Cassandra Villagomez présente une
analyse technique du retirement des épaves maritimes,
Ă lâheure de lâexplosion des coĂ»ts engendrĂ©s par la taille
des navires et de lâintervention croissante des Pouvoirs
Publics.
CĂŽtĂ© actualitĂ©s, selon Domitille Godouet, lâarticulation
entre les deux moments de lâassurance complĂ©mentaire
santĂ© (vie active et retraite) nâest pas optimale, alors
que la loi Evin reste insufïŹsante : des recommandations
sont apportées, alors que les conditions tarifaires et les
garanties ne sont pas satisfaisantes. Ădith Bocquaire,
en anglais dans le texte, étudie comment est traitée la
question de la dépendance des personnes ùgées en Europe
et quelles offres dâassurance complĂštent les dispositifs
publics. Thibault Blouin revient sur la multiplicité
et le dĂ©veloppement de garanties spĂ©ciïŹques liĂ©es aux
cyber-risques et montre que le processus conduisant Ă la
signature dâun contrat permet un diagnostic approfondi
du systĂšme dâinformation de lâentreprise, oĂč le rĂŽle de
conseil de lâassureur permet en partie de gĂ©rer des risques
nouveaux, tel le risque de réputation. Philippe Picagne
apporte sa vision franco-londonienne pour analyser
les consĂ©quences du Brexit, en montrant que lâassurance
européenne résistera globalement bien au départ
des assureurs anglais. Si le tableau des compagnies
est contrasté, il reste à appréhender les risques
macroéconomiques. Maurice Truffert présente la réforme
du droit des contrats, suite Ă lâordonnance 131 du
10 février 2016, et ses implications sur les contrats
dâassurance. Patrick Thourot, dans sa traditionnelle
chronique Solvabilité 2, coanimée avec Philippe Morin,
revient sur les nouveaux territoires de la réglementation
ïŹnanciĂšre, la rĂ©glementation de la distribution,
lâĂ©mergence de la rĂ©glementation des fonds de pension
et la perspective dâun « SolvabilitĂ© 3 » ouverte par la
Commission et le G20. EnïŹn, deux articles relatifs au
Big Data ouvrent le débat par leur conclusion différente :
alors que Catherine Koch-Struss, Sandrine Rousselin
et BenoĂźt Lamarsaude estiment que lâadoption du Big
Data par les assureurs, au-delĂ des incertitudes et des
risques, reste la seule alternative possible, Pierre-Charles
Pradier revient sur les limites du traitement et du culte
de la donnée.
La qualité et la variété des articles proposés montrent la
pertinence des travaux conduits et traités, la compétence
des Ă©lĂšves et lâimplication des enseignants : câest le gage
de qualitĂ© de nos formations, qui sâattachent Ă attirer
et former les meilleurs proïŹls, favoriser la montĂ©e en
compĂ©tence professionnelle, participer Ă lâexcellence de
lâinsertion professionnelle, Ă©lever lâesprit et les dĂ©bats.
BENOĂT
CHAPELOTTE
Directeur délégué
ENASS