URHAJ Centre 16 rue Bernard Palissy 37000 TOURS 02 47 60 51 51 [email protected] LE LOGEMENT DES JEUNES DANS LE PAYS DE LA VALLEE DU CHER ET DU ROMORANTINAIS Diagnostic et Orientations Avec le soutien de : - 2010 - Le logement des jeunes Dans le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Diagnostic et Orientations Cette étude a été conduite et réalisée par l’URHAJ Centre : Florian MAILLEBUAU (Responsable du développement) Caroline AUGER (Chargée d’études) Sous la direction de : Claude GARCERA (Délégué régional) L’étude a été réalisée à la demande du Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais _________ Remerciements Nous tenons avant tout à remercier tout particulièrement, Monsieur CHANAL, Président du Syndicat mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Monsieur CHADENAS, Président de la Communauté de Communes Val de Cher Saint-Aignan, Monsieur OJARD, Vice-Président de la Communauté de Communes Val de Cher Saint-Aignan et Monsieur BLONDEL, Responsable Développement à la Communauté de Communes Val de Cher Saint-Aignan Monsieur BRAULT, Président de la Communauté de Communes du Controis Monsieur PERSILLET, Président de la Communauté de Communes Cher-Sologne, Monsieur MOUGNE, Vice-Président de la Communauté de Communes CherSologne Monsieur LORGEOUX, Président de la Communauté de Communes du Romorantinais et du Monestois Monsieur MARINIER, Président de la Communauté de Communes du Cher à la Loire, Monsieur LEON, Directeur de la Communauté de Communes du Cher à la Loire et Madame POUSSIN, Chargée de développement économique à la Communauté de Communes Monsieur NORBERT, Agent de développement du Syndicat mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Mais également, l’ensemble des personnes, (dont la liste figure en annexe), que nous avons sollicité pour mieux comprendre le contexte du Pays et la nature des besoins. 2 Avant-propos La jeunesse joue un rôle primordial pour le développement durable des territoires, pour une gestion pérenne et viable sur le long terme du potentiel économique, démographique, social ou culturel du territoire. Mais leur situation, notamment vis-à-vis du logement, est souvent compliquée. La question du logement se pose de manière très spécifique pour les jeunes de 16 à 30 ans entrant dans la vie active. Au plan national, le constat de leurs difficultés est aujourd’hui largement partagé et médiatisé. Les difficultés qu’ils rencontrent résultent essentiellement des exigences contradictoires que leur opposent les marchés du travail et du logement : d’un côté, l’entrée dans la vie active est marquée par l’instabilité : fractionnement et instabilité des d’emplois, situations changeantes et parfois imprévues… Cette phase de pré stabilisation sur le marché du travail s’étire en moyenne sur 4 à 5 ans après la sortie du système éducatif. Elle expose les jeunes à de fréquentes mobilités résidentielles qu’ils doivent gérer malgré l’incertitude des lendemains et des ressources inadaptées aux prix du marché. de l’autre côté, l’accès au logement requiert pour les jeunes de sérieuses garanties et une vision d’avenir plutôt stable à moyen ou long terme. Les délais de préavis et les coûts d’entrée et de sortie du logement rendent difficile l’ajustement des parcours résidentiels aux opportunités d’emploi qui se présentent, et constituent ainsi un véritable frein à la construction des itinéraires professionnels. Dans ce contexte, on comprend que, si le marché du logement n’offre pas d’alternatives pour accompagner la mobilité et pour amortir les incertitudes, il y a pour les jeunes un vrai risque d’installation dans la précarité et pour les projets de développement des territoires une fragilité liée à l’instabilité d’une partie de la population. Le développement d’une offre de logements adaptée est alors nécessaire pour leur permettre d’habiter à proximité d’un nouveau lieu de travail, le temps d’un contrat à durée déterminée par exemple, ou le temps de confirmer et stabiliser une situation nouvelle. Mais cette offre ne peut se réduire strictement à une offre de logement sur un temps donné. 3 Elle doit être conçue dans l’objectif de faciliter les parcours personnels, favoriser l’accueil provisoire ou les projets d’installation sur les territoires. L’offre de logement développée se conçoit alors comme un service global, un projet à l’attention des jeunes et un appui au développement harmonieux des territoires. Ce diagnostic a pour objet d’évaluer les besoins en logements des jeunes âgés de 16 à 30 ans dans le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Cette étude de territoire a permis : d’estimer les besoins quantitatifs, de qualifier les besoins, de repérer les territoires les plus sensibles et les modes de réponse adaptés 4 SOMMAIRE Avant propos…………………………………………………………………………………………. 3 INTRODUCTION………………………………………………………. 6 > Genèse de l’étude……………………………………………………………………...…………. 6 7 7 > Diagnostic territorial : éléments de méthodologie …………………………………………. > Eléments de contexte…………………………………………………………………………….. I) Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais : Données de cadrage et caractéristiques du territoire d’étude…………………………… 11 > Un espace rural structuré par plusieurs pôles urbains…………………………….….…. 11 > Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais : structurations et dynamiques du 13 territoire………………............................................................................................................. > Données de cadrage : synthèse globale …………………………………………………….. > Les jeunes, un public spécifique nécessitant des réponses appropriées …………… II) L’offre de logements (mobilisée par les jeunes) ………………..………. > Structuration globale du parc de logements …………………………………………….… > L’offre locative………..……………………...…………………………………………………… a) L’offre locative privée : un bien rare………………...………………………………................. b) L’offre sociale : pas adaptée aux besoins des jeunes…………………………………..……. c) Un parc communal conséquent……………………………………………………………..….. d) L’offre de logements adaptés et d’hébergements……………………………………………. e) L’offre de logements spécifiquement dédiée aux publics jeunes …………… …………..... f) L’offre touristique qui sert d’alternative logement pour les jeunes ………………………….. > Synthèse : l’offre de logements…………………………………………………………….… III) La demande de logements………………………………………………..… > Les demandes liées à l’attractivité du territoire…………………………………………… a) Les demandes de logements engendrées par l’attractivité du bassin d’emploi du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais……………………………………………………………. Les demandes exprimées auprès des entreprises……………………….. Les demandes exprimées auprès des entreprises de travail temporaire La demande relative à la mobilité des apprentis………………………….. b) Les demandes de logements et services « temporaires » liées à l’attractivité des établissements de formations……………………………………………………………………… c) Les demandes de logements « d’installation » engendrées par l’attractivité résidentielle du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais…………………………………………… > Les demandes exprimées auprès des réseaux d’accompagnement des jeunes……. > Synthèse : la demande de logements……………………………………..…………………. IV) Orientations et propositions……………………………………………….. ANNEXES………………………………………………………………………………………………….… 5 21 23 31 32 34 34 36 37 38 38 39 40 42 43 43 43 46 48 50 50 52 56 59 67 INTRODUCTION Contexte de l’étude et méthodologie > Genèse de l’étude Le Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais souhaite créer les conditions d’un accès facilité à des logements pour les jeunes en mobilités formatives ou professionnelles. Cette étude qui présente le diagnostic des besoins en logement pour les jeunes de 16 à 30 ans dans le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais apporte plusieurs propositions opérationnelles, souples et modulables pour répondre à un certain nombre d’enjeux. Le Syndicat Mixte Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais a piloté la démarche globale, et a confié à l’Union Régionale pour Habitat des Jeunes de la région Centre la réalisation de l’étude. L’objectif poursuivi est de préciser et définir le nombre et le type de logements mobilisables répondant aux besoins spécifiques du territoire et des jeunes. Cette étude permettra l’identification de solutions opérationnelles pouvant être mises en œuvre pour répondre aux besoins. La mission d’ingénierie intervient suite à la réalisation d’un Plan départemental pour le logement des jeunes, mené par la Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture du Loir-et-Cher. A partir de tours de table partenariaux, les réunions ont permis d’identifier les grandes tendances relatives à la situation du logement des jeunes sur le territoire départemental. Toutefois, des études, sur des échelles territoriales plus restreintes, sont réalisées afin de préciser les premiers éléments d’analyses pour aider à la prise de décision des acteurs locaux. L’URHAJ Centre a lancé depuis 2007 un vaste programme de développement pour l’habitat des jeunes destiné à consolider, développer et adapter l’offre de logements à l’évolution des besoins des jeunes et des territoires. Ce diagnostic de territoire relais et rend opérationnel les engagements de l’Etat, de la Caisse des Dépôts et Consignations et du Conseil Régional pour une meilleure prise en compte de la problématique du logement des jeunes dans les politiques publiques. Cette étude menée par l’URHAJ Centre intervient dans le cadre d’une contractualisation conclue en 2009 avec le Conseil Régional qui a pour objet d’animer, sur la région Centre, à partir d’une approche par Pays et pendant 3 ans (jusqu’en 2011) une large mobilisation autour de la problématique « habitat jeunes ». La démarche tend à promouvoir l’ensemble des mesures prioritaires définies dans la Charte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Au sein de la Charte de Développement du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, actualisée en 2005, il est fait état : - d'un réel besoin des communes du Pays en matière d'habitat et une demande croissante de locations - d'un fort taux de logements indignes sur le territoire du Pays et la nécessité d'améliorer la qualité de l'offre locative - d'une offre de logements inadaptée aux besoins émergents de certaines tranches d'âges (population jeune notamment) Dans cette même Charte, le Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais s’est donné pour mission de « développer une offre de logements adaptée aux âges de la population (jeunes et population âgée)». Il est ainsi prévu de « mettre en place les moyens pour faciliter l’accès des jeunes au logement ». 6 > Diagnostic territorial : éléments de méthodologie A partir de la réalisation d’un diagnostic sur le logement des jeunes, présentant les réalités vécues localement (notamment en matière de mobilité effective et d’habitat) et à travers le recueil de différentes sources documentaires, l’étude vise à préciser les appréciations formulées par les acteurs départementaux afin de mieux qualifier, voire quantifier les demandes. Dans un premier temps, le volet diagnostic territorial de notre approche s’est principalement constitué sur la connaissance des acteurs locaux et départementaux à partir de la triple problématique : emploi - jeunesse - logement. Des entretiens ont été réalisés auprès : -des prescripteurs de mobilité : entreprises, entreprise de travail temporaire, Centre de Formation des Apprentis (CFA)… -des structures d’accueil des jeunes en insertion professionnelle : Missions Locales, Pôle Emploi, Circonscriptions d’actions sociales (CAS)… -des trois chambres consulaires (Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Chambre d’Agriculture, Chambre de Commerce et de l’Industrie) -du Conseil Général. Concernant l’offre actuelle de logements, des entretiens ont été menés auprès : -de la DDCSPP (ex DDEA) du Loir-et-Cher -des bailleurs sociaux du Loir-et-Cher (Loir-et-Cher Logement, Terres de Loire Habitat et Jacques Gabriel) -de l’ADIL -des agences immobilières et études notariales Ces entretiens ont été complétés par les données transmises par : -les bailleurs sociaux (structuration du parc de logements) -la CAF -les CFA -la DREAL (ex DRE, fichier FILOCOM) -la DDCSPP (ex DDEA, fichier unique de la demande de logement) L’analyse s’est donc constituée à partir du recueil de données statistiques mais également par la diffusion de questionnaires et par la réalisation d’entretiens qualitatifs. > Eléments de contexte Le contexte national Comme jamais, le logement des jeunes fait aujourd’hui l’objet d’attentions particulières de la part des pouvoirs publics et du monde associatif, ceci dans un contexte général de crise du logement (insuffisance, loyers élevés, inadaptation par rapport aux demandes…). En février 2006, la Fondation Abbé Pierre fait le choix d’introduire son rapport annuel sur l’état du mal logement en France sur la question du logement des jeunes. Les premiers chapitres dressent un panorama réaliste des difficultés croissantes rencontrées par un nombre de plus en plus important de jeunes pour se loger. 7 Notamment, le rapport précise qu’en 2000, le montant annuel moyen des coûts de loyer hors charges était de : 3 356 euros pour les moins de 25 ans, contre 3 059 euros pour les 25-34 ans, et seulement de 1 957 euros pour les 35-44 ans et de 838 euros pour les 65-74 ans. Ceci s’explique surtout par le recours très important au parc privé auquel sont contraints les jeunes. Paradoxalement, les possibilités de logement pour les jeunes se trouvent surtout dans le parc locatif privé, celui qui est le plus cher, et la majorité des jeunes qui veulent accéder à un logement sont confrontés au marché. C’est ainsi que la population la plus fragile, celle des jeunes qui entrent dans la vie active, est conduite à se loger dans les logements les plus chers, ceux qui offrent les conditions les moins avantageuses. er Le 1 mars 2006, la Circulaire de Programmation de la politique du logement (DGUHC), précise en page 7 : « le besoin de solutions de logement adapté pour des jeunes en difficulté d’insertion économique et sociale est toujours avéré » Le 22 juin 2006, le Comité Interministériel pour le Développement de l’Offre de Logement (CIDOL), parmi plusieurs mesures, met en avant la nécessité de développer une offre spécifique de logement pour les jeunes et demande l’élaboration, dans chaque département, d’un Plan Départemental pour le Logement des Jeunes (PDLJ). Le 13 octobre 2006, une circulaire conjointe DGUHC / DGAS, reprend les orientations du CIDOL et précise le contenu des PDLJ. Le 23 novembre 2006, l’Etat, la Caisse des Dépôts et Consignations et l’UFJT (UNHAJ) concluent un accord cadre triennal visant notamment à la production de 10 000 nouveaux logements à destination des jeunes Le 25 janvier 2007, l’UNHAJ et l’Association des Régions de France, concluent également une Convention Cadre visant à définir les modalités de collaboration entre les Conseils Régionaux et le réseau des FJT afin de davantage développer l’accueil des jeunes sur l’ensemble des territoires régionaux. Le contexte régional En 2000, le Contrat de Plan Etat Région, mentionne le soutien financier du Conseil Régional à une politique de réhabilitation et d’accroissement de l’offre de logements à destination des jeunes, notamment des jeunes actifs. Une délibération de l’instance régionale, en mars 2003, précisera les modalités techniques et financières de cet abondement. Le 8 mars 2007, le Contrat de projets Etat-Région Centre 2007-2013, page 41, mentionne de nouveau le soutien à la production de logements à destination des jeunes : "Par ailleurs, il apparaît nécessaire de porter une attention particulière à la production de logements sociaux spécifiques dans un esprit de cohésion et de solidarité sociale. En particulier, le maintien à domicile de personnes âgées (installation d’ascenseurs dans les ensembles d’habitat social) et les résidences adaptées pour les jeunes, dans une logique de parcours professionnel (foyers de jeunes travailleurs, résidences sociales …) seront soutenus par le Conseil régional." 8 Pour les années 2009, 2010 et 2011, le Conseil Régional du Centre a souhaité confier à l’URHAJ Centre, l’animation de démarches de coopération territoriales – pour mener le projet intitulé : « L'habitat des jeunes : un enjeu pour l'attractivité régionale, un atout pour la coopération territoriale, un défi pour l'équilibre entre les territoires ». Cette action a pour objet d’animer une large mobilisation autour de la problématique « habitat jeunes » sur la région Centre, à partir d’une approche par Pays. La méthode proposée et déjà expérimentée doit conduire : à mettre les acteurs locaux en situation d’animer une réflexion, puis conduire des actions sur ce thème, à profiler une démarche d’étude permettant d’évaluer les besoins en logement des jeunes par territoire et à générer (par la création, la mobilisation ou la captation), partout où les besoins existent, une offre spécifique pour accueillir les jeunes en mobilité en région Centre. Le contexte départemental Dans le Loir-et-Cher, la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture a mis en œuvre sur l’année 2007 un plan départemental pour le logement des jeunes (PDLJ). Le diagnostic préalable à la réalisation du plan reprenait notamment les données démographiques structurantes de l’INSEE : - les jeunes âgés de 15 à 29 ans y sont comparativement moins représentés (17,5%) que dans l'ensemble de la région Centre (19,2%), ellemême légèrement en retrait par rapport au reste de la France (20,2%) - le vieillissement de la population, commun à la plupart des départements français - le départ des jeunes pour poursuivre leurs études sur les villes de Tours et d'Orléans voire pour un tiers d'entre eux, hors de la région Centre. - le départ des jeunes actifs vers les villes offrant de meilleures perspectives d'emploi Les conclusions des groupes de travail associés à la réalisation du plan relevaient les éléments suivants : « Si quelques divergences apparaissent sur les trois principaux territoires du département, il ressort que le développement d'une offre de logements adaptés s'appuie : - d'une part, sur la mobilisation du parc existant, public et privé confondus (modalités du bail, réactivité par rapport à la demande, garantie, niveau de loyer...) afin de rendre celui-ci plus accessible - d'autre part, sur un effort de construction de petits logements, plus particulièrement en dehors des villes centres d'arrondissement, sur des communes créatrices d'emploi. La situation des apprentis met particulièrement en exergue la nécessité de développer des solutions d'hébergement en diffus, gérées par les structures existantes et qui seraient plus proche des lieux de formation ou de travail. » 9 L’analyse départementale portait essentiellement sur les trois principaux pôles urbains du département que sont Blois, Vendôme et Romorantin-Lanthenay. L’objet de cette étude est de préciser les appréciations des acteurs départementaux sur des échelles territoriales plus réduites. Nous savons que très généralement, la structuration de l’offre locative de logements, hors exceptions dans les noyaux urbains, est fondée sur une logique d’installation. Publique ou privée, cette offre est destinée aux populations issues ou intégrant durablement le territoire. L’une des particularités de l’espace rural est de n’offrir qu’une offre limitée de logements « temporaires », pour accueillir une population « en transit » sur le territoire. Les logiques de mobilité s’opérant depuis plusieurs décennies vers les cœurs urbains (exode rurale), les besoins en terme d’accueil des plus jeunes générations sur les territoires ruraux ne sont exprimés que très récemment, en résonance avec leur volonté de développer une nouvelle attractivité et maintenir un tissu de commerces, d’artisans et de PME, en même temps que des services à leurs populations. 10 Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Données de cadrage et caractéristiques du territoire d’étude Les recompositions sociologiques, paysagères, démographiques ou encore économiques affectant les espaces ruraux français sont telles, que ces territoires n’ont désormais plus rien à voir avec ce qu’ils étaient voilà dix, vingt ou trente ans. De profondes et durables tendances sont à l’œuvre. Les saisir nous permettra de mieux comprendre les spécificités du Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. > Un espace rural structuré par plusieurs pôles urbains Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est un espace rural composé pour majorité de petites communes mais au sein de ce territoire se démarquent des pôles urbains qui proposent une offre notable de services et d’emplois. Il s’agit des communes de RomorantinLanthenay, Selles-sur-Cher, Saint-Aignan, Contres et Montrichard. Selon l’INSEE : « l’espace à dominante rurale ou espace rural regroupe l’ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n’appartenant pas à l’espace à dominante urbaine (pôles urbains, couronnes péri urbaines et communes multi polarisées) ». Cet espace, très vaste, représente 70% de la superficie totale de la France et comprend les deux tiers des communes. Les espaces urbains concentrent aujourd’hui entre 75 et 80 % de la population françaises. Les espaces ruraux sont donc caractérisés par des densités moyennes relativement faibles. L’espace rural n’est plus un monde homogène dont l’identité tenait principalement à son activité agricole. Peuvent se distinguer, notamment : les espaces ruraux sous influence d’un grand pôle urbain qui étend son influence bien au-delà de sa périphérie immédiate (une aire urbaine au sens de l’INSEE) les espaces ruraux plus « isolés » où la présence des petites villes, moins importantes mais réellement structurantes, joue un rôle fondamental pour l’équilibre du territoire. Les espaces ruraux ne tirent plus leur identité de la seule agriculture. Selon l’INSEE, en 1999, 90% des ménages qui habitent l’espace à dominante rurale ne comptent aucun travailleur agricole et moins de 20% des emplois sont liés à cette activité. De même, l’espace rural tend de plus en plus à être considéré comme un espace d’habitat, construit en dissociation avec les lieux de travail situés principalement dans les villes. Outre une certaine qualité de vie qui peut y être recherchée, c’est davantage un prix de foncier plus accessible que dans les propriétés. Les modes de déplacement vers les lieux d’activité restent essentiellement individuels. La voiture est un instrument indispensable aux néo ruraux. 11 Globalement, les activités industrielles continuent d’occuper une place importante dans l’espace rural où la proportion des ouvriers est plus importante que dans les territoires urbains (plus de 35 %) – source UNHAJ. La présence des artisans et des PME est, proportionnellement, aussi importante qu’en ville. Au regard des grandes caractéristiques des espaces ruraux, la réponse aux besoins en termes d’habitat pour les jeunes, doit intégrer les spécificités de chacun des territoires composant le département du Loir-et-Cher, et plus particulièrement le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Des solutions adaptées peuvent s’imposer face aux problématiques de mobilité et d’insertion professionnelle, dans un contexte de faible densité de population, de manque d’efficience des transports en commun et d’éclatement géographique des zones d’habitat et d’emploi. 12 > Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais : structurations et dynamiques du territoire Le Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais regroupe 49 communes, dont 5 Communautés de Communes (C.C.) : - - Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais La C.C. du Cher à la Loire La C.C. du Controis La C.C. du Romorantinais et du Monestois La C.C. Cher-Sologne La C.C. Val de CherSaint Aignan > 49 communes > 5 Communautés de Communes Un maillage urbain structurant Le Pays s’organise autour du pôle principal de RomorantinLanthenay et de 4 pôles secondaires : Sellessur-Cher, Montrichard, SaintAignan et Contres. 58% des habitants du Pays résident dans une commune de plus de 2000 habitants. Cependant, plus de la moitié des communes comptent moins de 1000 habitants. Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est un territoire rural avec un maillage urbain varié à prendre en compte. 13 Une population en augmentation Démographiquement, le Syndicat Mixte regroupe près de 76 300 habitants, avec une densité moyenne de 61 habitants/km² soit une densité bien supérieure à celle du département (49 hab/km²). Les recensements montrent un accroissement de la population totale du Pays entre la fin du XXème siècle et 2006. Tandis que les pôles principaux voient leur population diminuer, les communes de plus petite taille connaissent, quant à elles, une croissance de leur nombre d’habitants. Une augmentation de la population du fait de l’arrivée croissante de retraités > 76 300 habitants > Densité de population supérieure à la moyenne départementale Notons que le territoire accuse un vieillissement sensible de la population. On observe ainsi une forte représentation des retraités au sein de la population. Le calcul de l’indice de jeunesse* du territoire confirme cette situation. On obtient un ratio de 0,81. Les moins de 19 ans sont moins bien représentés que les plus de 60 ans. L’indice de jeunesse est supérieur à l’échelle du département (0,86) et de la Région Centre (1,04). Sur les 49 communes qui composent le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, 10 seulement ont un indice de jeunesse supérieur à 1. Les villes pôles de RomorantinLanthenay, Montrichard, Contres, Selles-sur-Cher et Saint-Aignan ont toutes un indice de jeunesse inférieur à 1. > Une population vieillissante > Forte proportion de retraités (32 % de la population a plus de 60 ans) Si on considère maintenant la population âgée de moins de 30 ans, on constate qu’ils représentent 30% de la population du Pays contre 33% à l’échelle du département. *Indice de jeunesse (mode de calcul) : nombre de 0-19 ans / nombre de 60 ans et plus. Source : INSEE 2006 14 Des influences extérieures multiples Territoire au cœur de la région Centre entre une moitié Nord dynamique et une moitié Sud moins favorisée. Il occupe une position à l’interstice des arrondissements de Blois et de Romorantin-Lanthenay. L’attractivité de Blois, en ce qui concerne l’emploi mais également la formation, concerne l’ensemble du territoire du Pays. Cependant, elle est plus marquée pour la zone située à l’Ouest de Selles-sur-Cher. Dans l’organisation du territoire, on note une dichotomie entre la partie à l’Est de Selles-sur-Cher, tournée vers Romorantin-Lanthenay, et la partie à l’Ouest, qui englobe Contres et qui est tournée vers Blois. > Territoire situé entre une moitié nord dynamique et une moitié sud moins favorisée Les villes de Bourges, d’Orléans et de Tours exercent également une influence sur la zone d’emploi de Romorantin-Lanthenay attirant une partie de ses actifs. Le Pays entretient également des relations avec des villes plus proches géographiquement comme Chabris et Valencay situées au Sud du Pays (respectivement à 10 et 17 kms de Selles-sur-Cher). Bassins d’emploi, elles attirent des actifs vivant sur le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Cependant, les jeunes représentent une part très faible des actifs pouvant parcourir les distances quotidiennes qui séparent leur lieu de résidence de ces bassins d’emploi extérieurs au territoire. Cela même si les distances à parcourir sont minimes pour les habitants des communes localisées au sud du Pays. > Influence des villes de Blois et Vierzon Un territoire étendu Le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est vaste. 70 kilomètres séparent les communes de Châtres-sur-Cher et Chissay-enTouraine, aux extrémités Est et Ouest. Les distances à parcourir sont conséquentes, surtout pour un individu ne disposant pas d’un accès facilité à un moyen de locomotion (scooter ou automobile par exemple). La mobilité est l’un des enjeux essentiels pour le développement des territoires. L’automobile permet incontestablement pour l’usager d’acquérir flexibilité, adaptabilité et rapidité. La mobilité est essentielle sur le marché de l’emploi et l’impossibilité ou les difficultés de mobilité créent des handicaps certains. Mais, les coûts d’achat, de fonctionnement, d’entretien ou d’assurance d’une automobile ne sont pas accessibles pour tous. Selon les ressources, ou l’âge, on ne peut pas bénéficier de cette solution de mobilité. Ainsi, la situation des jeunes, et plus particulièrement des apprentis, reste délicate. Ils représentent en effet une catégorie d’individus disposant de ressources financières limitées. Mineurs, ils n’ont pas accès au permis de conduire. Les modalités de l’alternance (formation/apprentissage) nécessitent de se mouvoir sur de vastes territoires et de gérer une double voire une triple résidence (domicile parental, domicile proche du lieu de formation et enfin, domicile proche de l’entreprise d’accueil). 15 > Un territoire rural vaste > La mobilité, comme enjeu majeur Une offre de transports en commun inadaptée aux rythmes journaliers des actifs L’analyse de la structuration de l’offre de transports en commun apporte des informations sur les possibilités offertes en matière de mobilité. Deux lignes de chemin de fer irriguent le territoire. La ligne qui fait la liaison Tours-Vierzon traverse le territoire d’Est en Ouest sur toute sa longueur. Une autre ligne relie RomorantinLanthenay à Orléans en passant par Vierzon. > Le territoire est desservi par le train 4 lignes régulières de car desservent 24 communes. Deux lignes traversent le Pays, du Nord au Sud, de Saint-Aignan à Contres, d’une part et de Selles-sur-Cher à Contres, d’autre part. Une ligne part de SaintGeorges-sur-Cher vers Blois. Enfin, la dernière relie RomorantinLanthenay à Blois. L’offre de transports en commun propose une tarification attractive mais les fréquences de rotation restent inadaptées aux rythmes journaliers des actifs. Les horaires de passages sont calculés pour répondre essentiellement aux besoins des populations scolaires. Ainsi, hors période scolaire, il n’est prévu aucun horaire passé midi pour faire la liaison Contres-Saint Aignan. La ligne Romorantin-Lanthenay vers Blois ne propose qu’un seul horaire en après-midi et soirée que ce soit en période scolaire ou hors période scolaire. Les deux villes sont rejointes en 1h. > Inadaptation de l’offre de transports en commun aux besoins des actifs Tous modes de transports confondus, 27 communes bénéficient d’une desserte toute l’année et près d’un habitant sur cinq vit dans une commune qui n’est reliée à aucun moyen de transports en commun.* Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est une entité territoriale qui a su s’autonomiser. Situé à proximité de l’agglomération blésoise, l’influence de celle-ci est réelle, mais le territoire dispose de ressources propres et ses villes sont en position de proposer divers services et emplois. *Observatoire de l’Economie et des Territoires de Loir-et-Cher, Les services à la population. Syndicat mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, Février 2006 16 > 1 habitant sur 5 vit dans une commune qui n’est pas desservie par le bus Une situation économique fragile Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais appartient aux deux bassins d’emploi de Blois et de Romorantin. Depuis une dizaine d’années, le Pays connait une restructuration profonde de son tissu économique. La baisse de la part de l’emploi dans l’industrie a bénéficié aux secteurs des services et du commerce. L’agriculture et la construction demeurent des secteurs caractéristiques du territoire et malgré les pertes d’emplois, l’industrie reste plus représentée dans la zone que dans le reste de la région. Le tissu économique se compose essentiellement de petites entreprises. Cependant, depuis quatre ans, les effectifs salariés augmentent dans les établissements privés de 10 salariés ou plus. Le Pays est en proie depuis longtemps à des difficultés économiques. Depuis les années 90, les pertes d’emplois sont fortes dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et de l’agriculture*. Les créations d’emplois dans le secteur tertiaire ne parviennent pas à compenser les pertes. Les années 2001 à 2004 ont été particulièrement difficiles pour l’économie locale. Durant cette période, le niveau de chômage s’est fortement accru. Le contexte local fut à la suppression massive d’emplois dans le secteur automobile. En mai 2003, Matra Automobile, le plus important établissement industriel de la région Centre, fermait les portes de ses installations de Romorantin-Lanthenay. La Charte de développement du Pays parle de « véritable séisme économique ». Tandis que la situation semblait s’améliorer à partir de 2005, avec une baisse du nombre de demandeurs d’emploi par an, la crise économique actuelle bouscule de nouveau le territoire. Le nombre de demandeurs d’emploi par an augmente de nouveau. La reprise de l’activité qui s’était fait sentir depuis 2006 n’est déjà plus d’actualité. Le secteur industriel continue de perdre des établissements et des emplois. Les sous-traitants de MATRA sont particulièrement touchés par cette baisse d’activité. Romorantin-Lanthenay a vu le nombre de chômeurs grimpé en flèche durant le dernier semestre 2009. Les moins de 25 ans sont toujours particulièrement touchés par les difficultés économiques. Les hommes de moins de 25 ans sont les principaux perdants de la mauvaise situation économique. Ces dernières années, la création d’un centre de magasins d’usine, dédié à la mode et intitulé le Carré des marques, avait été envisagée à RomorantinLanthenay. Le projet devait créer près de 400 emplois. Ce projet, qui offrait des promesses de reprise économique, est pour le moment différé. Les communes et communautés soutiennent des projets qui tentent de promouvoir leur territoire auprès des entreprises. De nouvelles zones d’activités intercommunales sont aménagées par les collectivités locales du Pays à proximité de l’A85. Elles doivent permettre d’inciter l’installation de nouvelles entreprises. Des installations se sont déjà concrétisées mais beaucoup de terrains restent vacants. *Données de l’Observatoire Régionale de la Formation et de l’Emploi 17 > Les secteurs de l’industrie et du bâtiment : des secteurs depuis longtemps en difficultés > 2005-2008 : le nombre de demandeurs d’emploi par an diminue doucement avant de remonter depuis un an. > Le secteur industriel encore surreprésenté sur le territoire > Un tissu économique composé de petites entreprises La création d’entreprises permet d’apprécier le dynamisme local. Romorantin-Lanthenay exprime sa primatie. Le nombre de créations d’entreprises à Romorantin-Lanthenay est globalement le même en 2006, 2007 et 2008. Globalement, le marché du travail est assez peu tendu. Les seuls secteurs d’activité où l’on ressent une tension sont l’agriculture, le BTP et l’hôtellerierestauration, soit des secteurs pour lesquels le Pays ne propose pas d’offres de formation et qui par suite ne disposent pas de spécialistes. La situation difficile des jeunes face à l’emploi Les moins de 25 ans n’ont pas été épargnés par les difficultés économiques. En 2004, la zone de Romorantin-Lanthenay* enregistrait un recul du nombre des moins de 25 ans qui quittaient le territoire pour d’autres bassins d’emplois plus dynamiques. Ce chiffre est en augmentation sur l’année 2009. Selon l’Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi, en 2006, le nombre de recrutements est beaucoup plus élevé que les sorties pour les hommes de moins de 25 ans de la zone d’emploi de RomorantinLanthenay. On a relevé les taux de chômage des jeunes de 15-24 ans en 2006. A Romorantin-Lanthenay, 16% des hommes de 15 à 24 ans sont au chômage en 2006 et 25% des femmes contre 12 et 15% pour les 25-54 ans. Cependant, le taux de chômage des moins de 25 ans est moins élevé pour la zone d’emploi de Romorantin-Lanthenay qu’elle ne l’est au niveau de la région Centre (avec 21,5 % en décembre 2006). Dans les autres villes du Pays, les taux de chômage des moins de 25 ans sont élevés : - à Selles-sur-Cher, il est de 23% pour les hommes et 30% pour les femmes - 16 et 28% à Saint-Aignan - 12 et 20% à Contres - 16% à Montrichard *La zone d’emploi de Romorantin-Lanthenay comprend les cantons de RomorantinLanthenay, de Selles-sur-Cher et Mennetou-sur-Cher 18 > La situation difficile des jeunes face à l’emploi > Un taux de chômage plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans que chez les 25 à 54 ans L’offre éducative : une attractivité locale Elle est globalement concentrée à Romorantin-Lanthenay. La seule offre permanente en dehors de Romorantin-Lanthenay se trouve à SaintAignan. La commune dispose d’un lycée d’enseignement professionnel. Des cours du GRETA y sont également donnés. De plus, l’organisme de formation AFEC propose, chaque année, une formation de deux mois et demi à Montrichard. L’offre éducative se compose, pour l’essentiel, des trois lycées du Pays. Pour l’enseignement secondaire de second cycle général et technologique, la partie Est du territoire est inscrite dans le secteur de recrutement du lycée Claude de France de Romorantin-Lanthenay tandis que les jeunes des communes des Communautés du Controis et du Cher à la Loire se répartissent dans les secteurs des trois établissements publics de Blois. Le Pays dispose également de deux lycées professionnels, à RomorantinLanthenay et à Saint-Aignan. Le Lycée d’enseignement général de Romorantin-Lanthenay, Claude de France comptait à la rentrée 2009, 987 élèves. Il propose une formation générale dans les filières Economique et Social, Littéraire et Scientifique et une formation technique Sciences et Technologies de Gestion. Il propose également une formation BTS Assistant(e) de Gestion PMI/PME. En septembre 2009, le lycée comptait deux classes de BTS de chacune 25 élèves, en première et deuxième année. Il dispose d’un internat. Ce dernier n’est normalement pas ouvert aux élèves de BTS mais ils pourront être logés si besoin. La formation BTS a une aire de recrutement local. Les élèves viennent des communes proches et vivent chez leurs parents. Le chef d’établissement n’a pas connaissance de problèmes rencontrés par les jeunes pour se loger. Le Lycée d’enseignement professionnel de Romorantin-Lanthenay, lycée Denis PAPIN, propose 5 formations Baccalauréat Professionnel (Bac Pro Secrétariat, Comptabilité, MEI Maintenance des Equipements Industriels, MVA Maintenance des Véhicules Automobiles et ELEEC Electrotechnique Energie Equipements Communicants) et 2 formations CAP (Employés de Commerce Multi-Spécialités ; Préparation et Réalisation d’Ouvrages Electriques). L’aire de recrutement est locale voire départementale. Il accueille 403 élèves. Il ne dispose pas d’internat mais lorsque cela est nécessaire, les jeunes peuvent intégrer l’internat du lycée Claude de France. Cette situation ne se produit que trois à quatre fois dans l’année. Le Lycée d’enseignement professionnel de Saint-Aignan propose 1 formation troisième Découverte Professionnelle ; 3 CAP avec 3 classes de 12 : Installateur Sanitaire ; Préparation et Réalisation d’Ouvrages électriques ; Assistant(e) Technique en Milieu Familial. Il offre également 2 formations Baccalauréats Professionnels avec 2 classes de 24 : Bac Pro Vente ; Bac PRO Electrotechnique. Les lycéens viennent du Pays et des alentours. Quelques élèves viennent de Blois et ont fait le choix d’un trajet quotidien. Le lycée dispose d’un internat de 80 lits répartis en chambres de 4. Il est occupé à 80/90%. Il répond à la demande. 19 > RomorantinLanthenay : pôle principal d’enseignement du Pays > Le lycée Claude de France de RomorantinLanthena propose une formation BTS Assistant de Gestion PMI/PME > Les lycées d’enseignement professionnel de RomorantinLanthenay et Saint-Aignan proposent des formations jusqu’au Bac Pro Le GRETA dispense des cours pour adultes dans les locaux du lycée de Saint-Aignan. 3 formations sont proposées : 1 BEP Carrière Sanitaire et Sociale ; 1 préparation au concours d’aide soignante et 1 formation découverte d’aide à la personne de 3 mois. Chaque formation a 10 à 12 stagiaires. Sur l’année 2009-2010, un tiers d’entre eux ont moins de 30 ans. L’internat n’est pas ouvert aux élèves de la formation du GRETA. L’organisme n’a pas identifié de problèmes de logements rencontrés par les jeunes qui suivent leurs formations. Les adultes en formation avec le GRETA à Saint-Aignan viennent du bassin d’emploi de RomorantinLanthenay et font les déplacements quotidiens. La ville de Romorantin-Lanthenay dispose d’une plateforme de formations. Ses organismes de formation ont été consultés : Le GRETA a une antenne à Romorantin-Lanthenay. Il propose 2 formations qualifiantes : un BEP Vente Action Marchande et un BAC PRO Commerce. Il dispense des préparations aux concours d’aide soignant(e), infirmier/infirmière, et des concours de l’administration ainsi qu’une préparation commerce de 3 mois qui doit faciliter l’intégration dans une formation qualifiante. En 2008, 446 personnes ont reçu une formation du GRETA dont 22% de moins de 26 ans. Les personnes accueillies sont de Romorantin-Lanthenay ou d’une commune située dans un rayon de 30 kilomètres autour. Ils n’ont pas connaissance de problèmes rencontrés par les jeunes en formation pour se loger ou se déplacer. L’organisme Re-travailler a proposé, pour la première année, une formation de 2 mois « Découverte des métiers du bassin du Romorantinais » à Romorantin-Lanthenay. Elle était ouverte à 13 demandeurs d’emploi. Elle a accueilli des personnes vivant dans un rayon de 30 kms autours de Romorantin-Lanthenay. Elle donne lieu à une rémunération par le Conseil Régional (minimum de 130 euros pour les mineurs n’ayant jamais travaillés). L’IRFSS dispense une formation de 9 mois au Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale à Romorantin-Lanthenay. Elle a lieu tous les ans et accueille entre 10 et 15 personnes. En 2008-2009, 4 personnes avaient moins de 30 ans. Les personnes viennent des communes situées dans un rayon de 20 kms alentours. La responsable de la formation n’a pas connaissance des problèmes de logement des participants à la formation mais considère que les difficultés de mobilité pourraient expliquer la faible attractivité de la formation. Comme vu précédemment, une formation de courte durée est organisée chaque année à Montrichard. L’AFEC propose une formation « Accompagnement à la Mobilité et Mobilisation sur Projet Professionnel » de deux mois et demi par an à Montrichard. Elles sont ouvertes à 12 personnes. La majorité d’entre elles ont de 18 à 26 ans et viennent de Montrichard ou des communes alentours. Les stagiaires n’ont pas exprimé de besoins en termes de logements. L’AFEC est également présent à Romorantin-Lanthenay sur des formations d’une journée par semaine. Les différents organismes n’ont pas relevé de besoins en termes de logements exprimés par les jeunes qui suivent leurs formations. 20 > De multiples organismes de formation présents sur le territoire : à RomorantinLanthenay, en premier lieu, ainsi qu’à Saint-Aignan et Montrichard. > Pas de difficultés logements significatives identifiées par les organismes de formation DONNEES DE CADRAGE - Synthèse globale - ATOUTS FAIBLESSES - Une croissance de la population totale du Pays - Diminution de la population des principaux pôles urbains - Plusieurs pôles urbains structurants - Un territoire vieillissant - Proximité de pôles d’importance régionale - Une économie fragile - Fréquence faible des transports collectifs (trains et bus) et inadaptation aux besoins des actifs - 1 habitant sur 5 vit dans une commune qui n’est pas desservie par le bus - Les secteurs dominants, industrie et bâtiment, en difficultés Un territoire impacté par les difficultés économiques actuelles avec un marché de l’emploi réduit Un recours aux emplois intérimaires qui diminue. Des projets qui ne parviennent pas à émerger Un taux de chômage élevé chez les 15-24 ans. urbains Environnement et cadre de vie - Un cadre de vie agréable avec la présence du Cher et de villages classés Mobilités - Un axe structurant irrigue le territoire : l’A85 qui relie Tours à Vierzon et traverse le Pays d’Est en Ouest - Le territoire est desservi par le train Economie - - Tissu dense de TPE sur l’ensemble du territoire Mise en œuvre de projets locaux (zone artisanales, zones d’activités)… Un pôle controis fort - - 21 ATOUTS FAIBLESSES Tourisme - Une attractivité réelle sur quelques sites (Chaumont-sur-Loire et le château, Seigy et le zoo de Beauval) - Saisonnalité de l’activité touristique Un tourisme très localisé sur quelques communes mais qui ne se diffuse pas au sein du Pays - Recrutement local des formations dispensées Offre formative - - Le lycée Claude de France, principal pôle d’enseignement du territoire, propose une formation BTS Des formations dispensées par des organismes multiples à Romorantin-Lanthenay, SaintAignan et Montrichard : GRETA, AFEC… 22 > Les jeunes, un public spécifique nécessitant des réponses appropriées. La jeunesse : se construire, s’affirmer et se préparer à la vie adulte. L’URHAJ Centre intervient sur le territoire régional, en appui des politiques publiques et des projets associatifs depuis dix ans. Le regard qu’elle porte sur les parcours formatifs et professionnels des jeunes, mais aussi sur le développement des territoires l’amène à proposer une lecture singulière de la problématique à partir de son expérience. Evaluer les besoins des jeunes, c’est chercher à décrypter leurs rapports à l’espace et au temps. En effet, leurs choix et trajectoires de vie se fixent sur des temporalités et spatialités très complexes, changeantes, instables et tout à fait spécifiques. Il n’est jamais aisé de définir succinctement la Jeunesse. Elle constitue statistiquement, pour tous, une classe d’âge (ici, de 16 à 30 ans), mais c’est bien plus que cela. La jeunesse est une période singulière dans la vie de tout individu. Il nous parait essentiel d’exposer les multiples facettes du prisme jeunesse, ses modes de vies, ses orientations et trajectoires familiales, affectives, relationnelles, professionnelles qui conditionnent incontestablement ses stratégies territoriales. Il n’existe pas un territoire de la jeunesse, mais bien plusieurs, qui se chevauchent et se superposent. Cette complexité est une force, mais aussi une source de vulnérabilité et de fragilité face aux aléas de la vie. De plus, au cours des vingt dernières années, la jeunesse, son rôle social, les modalités de passage à l’âge adulte ont connu de profondes mutations. Ces modifications sont le miroir grossissant de changements sociaux qui concernent l’ensemble de la société au point que la jeunesse se trouve souvent en première ligne quand il s’agit de parler du mal de vivre urbain, quand il s’agit d’évoquer la crise de la sphère du travail qui n’est plus suffisante pour produire un système de place, pour affirmer les identités. Ainsi, le temps de la jeunesse s’allonge et se singularise, les processus de passage d’un âge à un autre se font plus longs, plus aléatoires et parfois plus incertains. Notre propos n’est pas de décrire de façon exhaustive les différentes situations de jeunesse mais plutôt de proposer un cadre d’analyse à partir de typologies permettant de distinguer les principales trajectoires de passage à la vie adulte. 23 La jeunesse reste une période clef de la vie, c’est le moment de l’insertion progressive dans la société, de l’appropriation de ses droits et devoirs, de l’ouverture au monde… Il s’agit pour tous les jeunes de réaliser leur « projets de vie », prendre leur autonomie, construire leur vie d’adulte et participer au bien commun. Pour ce faire, ils doivent organiser trois types de trajectoires : - Une trajectoire résidentielle. - Une trajectoire d’insertion professionnelle. - Une trajectoire de vies relationnelles et sociales. Ces trois axes (sphères de vie), hautement complémentaires, se structurent bien souvent sur des espaces distincts, ce qui complexifie d’autant plus, pour les jeunes, la gestion des distances, du temps court comme du temps long. Dans un espace social où la gestion des distances et de ses coûts devient un des piliers de l’intégration, il s’agit pour les jeunes de devenir « hyper mobiles », pour répondre aux impératifs d’adaptabilité exigés par le marché de l’emploi. Ainsi, l’accessibilité économique comme géographique au logement, à la mobilité, à l’éducation ou à l’information devient sans aucun doute une condition d’insertion professionnelle, sociale, ou territoriale. De même, si longtemps (jusqu’à la fin des années soixante-dix) ces trajectoires ont pu être gérées de manière coordonnée autour de calendriers conjoints ou organisés en une succession d’étapes construisant un parcours linéaire d’insertion. Cette situation ne constitue plus le modèle dominant actuel. Jusqu’à la fin des années soixante-dix, ces trajectoires ont pu être gérées de manière coordonnée autour de calendriers conjoints ou organisés en une succession d’étapes construisant un parcours linéaire d’insertion. Cette situation ne constitue plus le modèle dominant actuel. Cette époque où un jeune quittait sa famille pour occuper un emploi lui permettant d’accéder à un logement puis fonder sa propre famille est maintenant révolue. Ces trois types de trajectoires ne forment plus un ensemble homogène même si les interactions entre elles sont toujours déterminantes et se conditionnent l’une l’autre. Le temps social de la jeunesse, de cette époque, se caractérisait par la notion d’identification. Finalement il s’agissait de faire sienne les dispositions sociales et culturelles de sa future catégorie d’appartenance, de s’insérer à une culture de métier, d’intégrer les composantes du mode de vie qui y correspondaient. En d’autres termes, « apprivoiser » l’héritage. Aujourd’hui, l’organisation du temps social de la jeunesse renvoie plus aux perspectives de l’expérimentation. Il n’est plus seulement question de s’insérer à un groupe social, mais de se construire une place et une personnalité et d’y faire correspondre un statut professionnel. En même temps que l’on avance sur le chemin de l’insertion à l’âge adulte, il faut choisir et éclairer l’horizon. Par définition, l’expérience, c’est la gestion de l’incertain et de l’inachevé qui induit des changements du rapport au temps et à l’espace. Les jeunes sont confrontés à des relations bipolaires entre la gestion du temps long et du temps court, quand l’instant n’éclaire pas forcément 24 l’avenir ; entre l’espace de proximité et des espaces extensifs, quand les dispositions à la mobilité deviennent un nouvel horizon des différences sociales. Une récente interview (ASH – 13 octobre 2006) de Jean-Pierre Orfeuil, urbaniste, confirme que les difficultés de mobilité sont devenues une véritable question sociale en ce qu’elles concernent l’accès à l’emploi, aux activités culturelles, voire aux liens sociaux. « Tandis qu’auparavant, le souci des employeurs était de fixer la main d’œuvre près du lieu de travail, à présent, le maître mot est devenu « flexibilité » ce qui se traduit aussi bien dans le rapport direct au salarié (du point de vue de l’emploi du temps) que dans la localisation géographique de l’emploi lui-même. Etre mobile est devenu un impératif, ce qui s’exprime aussi, par exemple, dans les plans sociaux où lorsque qu’il y a proposition de reclassement à moins de 50 km, on estime que c’est acceptable. Et pourtant, c’est une distance supérieure à la capacité de déplacement de beaucoup de gens … » Dans cette construction progressive, certains jeunes sont incontestablement, « plus outillés », disposant du capital social (réseaux d’amis, aide de la famille, études, orientations professionnelles), économique, ou culturel suffisant leur permettant d’appréhender l’avenir et l’incertain. Pour eux, ce mode de déroulement séquentiel pourra être vécu comme une chance, un mode de développement personnel plus riche. Surtout si la famille soutient une démarche assez longue d’entrée dans la vie active. Ils auront un fil conducteur, les études ou l’exercice d’une activité, d’un travail, qui donnera sens à leurs projets et leur permettra d’anticiper de façon cohérente les trois trajectoires précédemment décrites. L’expérience, c’est l’aventure, l’aventure est une vertu permanente de l’état de jeunesse (« les voyages forment la jeunesse », une sentence que nous avons tous discuté dans nos cours de français, et qui n’est pas une phrase récente). Mais elle concernait déjà ceux dont le capital social permettait de gérer l’incertain. Pour les autres, ce parcours sera vécu comme l’insécurité, et de la précarité dues à l’absence ou l’obligation de passer par un dispositif d’insertion, désirs. Ici, le fil conducteur donnant un sens est d’insertion professionnelle. chaotique. L’incertitude prendra la forme de l’insuffisance de ressources et de perspectives, l’impossibilité de se projeter ou d’exprimer ses inexistant, notamment concernant la trajectoire Il faut alors, parfois, aller chercher ailleurs les éléments constitutifs d’une identité sociale. Alors la trajectoire résidentielle, la sociabilité ou les stratégies matrimoniales prennent une importance qui délivre du sens, non seulement pour eux-mêmes, mais également pour le regard des autres. Si dans le sens commun, l’accession à un logement autonome est dépendante d’une insertion professionnelle, elle peut, pour certains jeunes, être le support de l’insertion professionnelle. L’inversion des termes de l’équation mérite d’être posée comme adaptation à la situation de certains jeunes, comme potentialité de retrouver une prise sur la construction d’une trajectoire. Alors, on pourra repenser l’organisation des nouveaux termes de l’échange, et la négociation de nouveaux contrats avec les jeunes : si on règle la question du logement, quel projet met-on en place pour construire les perspectives d’une insertion professionnelle ? 25 L’habitat est l’un des leviers essentiels de ces trois trajectoires. « Jeunesse et Logement » est devenu un système paradoxal. La société demande à sa jeunesse d’être mobile, de quitter son territoire d’origine pour se former ou chercher un emploi. Parfois les deux avec le développement de la formation par alternance. L’emploi trouvé est pour demain. L’emploi perdu, l’est souvent du jour au lendemain … En contre point de cette exigence de mobilité, le logement, lui, est conçu pour une installation résidentielle durable. Les délais administratifs incompressibles pour accéder au parc public sont de deux mois. Le parc locatif privé est un plus rapide, mais bien plus cher et peu représenté en dehors des cœurs des villes : loyers élevés, caution équivalente à plusieurs mois de loyer, garant privé exigé … Par ailleurs, les ressources des jeunes en insertion professionnelle comme celles des débutants sur le marché de l’emploi sont faibles (temps partiels, stages) ou précaires (CDD, intérim, périodes d’essai …). Et leurs parcours, de plus en plus segmentés, imposent parfois de nécessaires décohabitations parentales. Comment, dans ces conditions réunies, accéder à un logement décent permettant d’appréhender un véritable projet de vie ? Or, pour tous les jeunes, le logement représente le premier degré vers l’autonomie. Il est le complément nécessaire à une mobilité formative ou professionnelle, mais également affranchit de la tutelle parentale et permet de gérer sa vie relationnelle. En particulier pour ceux vivant une situation transitoire parfois prolongée, entre école et emploi stable, le logement devient un véritable enjeu dans un processus de socialisation, en l’absence ou l’insuffisance d’autres champs de reconnaissance sociale ou de légitimation : cet enjeu est également celui de l’expérimentation. Mais nous savons que l’accès au logement est rendu difficile en raison d’un certain nombre de paramètres qui handicapent ainsi le déroulement des différents parcours. - les jeunes inscrits dans un parcours de formation professionnelle par alternance sont parfois contraints de vivre dans plusieurs domiciles : celui d’origine (souvent parental mais pas toujours), celui du lieu de la formation (l’hébergement CFA pour les apprentis, mais de moins en moins) et éventuellement un dernier, proche de l’employeur. Ce cumul de résidences tend à se généraliser pour un nombre croissant de jeunes choisissant l’alternance comme mode de formation ou poursuivant une formation éloignée du domicile familial. Outre la difficulté à pouvoir assumer financièrement de multiples charges de logement, les jeunes doivent compter avec une déficience du dispositif d’aide au logement (ALS ou APL) qui considère ce type de situations mais ne l’amortit que sensiblement. - la relative tension du marché du logement ou pour le moins son inadaptation à la demande des jeunes, dans les agglomérations ou dans les villes- centres des Pays, traduit la recherche d’un logement en véritable parcours du combattant. Souvent, les jeunes sont contraints d’accepter une solution, parfois fort chère au regard de la prestation (type chambre chez l’habitant), peu commode en termes d’autonomie et parfois non-déclarée. Ceci à défaut d’un dispositif d’intermédiation ou d’une insuffisance de structures de premier accueil de type FJT. 26 - en zone rurale ou péri urbaine, les jeunes souhaitant ou se trouvant dans l’obligation de décohabiter ne peuvent le faire qu’en gagnant la ville centre la plus proche. A l’occasion d’un premier emploi, d’un stage, ils quittent le domicile parental et au terme d’un essai ou de la durée de la formation, ne peuvent retourner sur leur territoire d’origine faute d’un parc suffisant ou de mesures adaptées favorisant leur accueil. - les jeunes dont la solvabilité est insuffisante et/ou aléatoire et dont l’âge est éloigné de la barrière fatidique du RMI, accèdent difficilement au parc social. Même quand localement une certaine vacance est enregistrée, les conditions réglementaires d’attribution leur interdisent un accès direct dans un cadre de droit commun. Si au cours des 20 dernières années, les conditions d’accès à l’emploi ont considérablement évolué, la structure des parcs de logements aussi. Certes, le confort s’est amélioré, mais principalement dans une logique d’installation. Or, la demande des jeunes, compte tenu des conditions que nous décrivions précédemment, est transitoire, temporelle. Dès lors la question prioritaire est de définir les conditions qui permettront de réintroduire de la fluidité dans les parcours de débutants, tant pour ceux en mobilité géographique que pour ceux qui sont confrontés à la gestion d’une mobilité sociale complexe. C’est dans ce cadre que nous inscrivons notre réflexion, entre les nécessités d’adaptation et de requalification d’une offre existante et la constitution de nouveaux segments d’offre permettant les étapes nécessaires à la gestion des débuts de parcours résidentiels. La particularité de l’alternance C’est dans ce contexte global qu’il convient d’interroger la question du logement des jeunes et en particulier celui des apprentis, dans le cadre des débuts de parcours résidentiels plus chaotiques, plus segmentés mais également à partir de nouveaux rapports aux territoires induits par la mobilité. Les jeunes en formation par alternance sont généralement confrontés à de réelles difficultés en ce qui concerne leur accès au logement. Cette question est d’une grande importance dans ce processus singulier de formation puisqu’elle peut influencer les choix des métiers eux-mêmes. Sa complexité provient particulièrement du système de formation en alternance. Celle-ci s’organise selon des rythmes assez peu en adéquation avec une gestion hôtelière optimale. Or, il apparaît que la géographie des lieux de formation théorique et celle des lieux d’apprentissage en entreprise ne coïncident pas toujours. « Les récits des apprentis sont pleins de cette contrainte des déplacements. Il n’est pas rare qu’ils doivent se partager entre trois lieux de résidence : l’un proche du CFA, si ce n’est pas l’internat, le second proche de l’entreprise et enfin la résidence familiale. » Région Centre Etude Quaternaire 27 Les jeunes inscrits dans un parcours par alternance sont parfois contraints de vivre dans plusieurs domiciles : celui d’origine, celui du lieu de formation et éventuellement un dernier proche de l’employeur. Ce cumul de résidences tendrait à se généraliser pour un nombre croissant de jeunes choisissant l’alternance comme mode de formation. Par ailleurs, les jeunes doivent aussi compter avec une inadaptation des dispositifs d’aide au logement (ALS ou APL). En zone rurale, la faiblesse d’un parc adapté aux jeunes (taille, mode de location) semble limiter la possibilité de trouver un logement proche du lieu de travail et oblige à des déplacements longs, coûteux et fatigants. Cette situation amènerait certains jeunes à refuser les offres d’emplois à cause d’une absence de solution logement proche du lieu de travail. En effet, à entendre les employeurs, les besoins en apprentis des entreprises artisanales semblent insuffisamment couverts en milieu rural. Des offres d’apprentissage ne sont pas pourvues faute de structures d’accueil. (sources : Délégation Interministérielle à l’Insertion des jeunes –janv. 1999 et CAD – Bourse d’Apprentissage – Chambre des Métiers d’Indre et Loire). L’allongement de l’âge de l’apprentissage, le développement des contrats de professionnalisation diversifient la demande de logement en CFA ou pendant la période chez l’employeur. Or, les réponses ne peuvent s’appréhender que dans la diversité. Les internats des CFA ne correspondent pas toujours aux attentes et aux besoins des jeunes, en particulier les plus âgés. Ils préfèrent bénéficier d’un système plus ouvert. Les jeunes se confrontent également à une recherche de logement difficile, acceptent généralement la première proposition, parfois sans discernement. Les primo accédants au logement sont particulièrement fragiles. Contraints de trouver une solution dans l’urgence, parfois sur un territoire non connu, ils se heurtent à un véritable parcours du combattant sans l’expérience nécessaire. Hors apprentissage, les jeunes, ayant fait une demande de formation sur le territoire régional, se trouvent confrontés à une recherche de logement compliquée dans un cours laps de temps. En effet, les organismes de formation ne rendant leur décision que quelques jours avant le début de la formation, commence alors pour le jeune une véritable course pour trouver un logement correct et bon marché très rapidement et résoudre la question du transport qui vient s’y greffer. La jeunesse, à l’épreuve de la crise économique actuelle. Le regard de Louis MAURIN, directeur de l’Observatoire des Inégalités renforce l’idée que « La crise actuelle durcit encore la situation. Les jeunes sont les premiers touchés lors des retournements conjoncturels. Victimes notamment du « dernier arrivé, premier sorti ». Souvent embauchés en contrats courts (intérim, contrat à durée déterminée, contrats aidés), ils servent plus que les autres de « variable d’ajustement » des effectifs de l’entreprise. Et le ralentissement économique enregistré à partir de la fin du printemps 2008 en est malheureusement une illustration à peu près parfaite… » Rapport de l’Observatoire des Inégalités. 28 La situation des jeunes allocataires de la Caisse d’Allocations Familiales du Loir-et-Cher. On comptabilise, à l’échelle du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, 1037 allocataires de moins de 30 ans percevant les aides au logement de la Caisse d’Allocations Familiales en 2008 (soit 19% des allocataires du territoire du Pays). Il s’agit de l’ « Aide Personnalisée au Logement » (APL), l’ »Allocation de Logement à caractère Social » (ALS) et l’ « Allocation de Logement à caractère Familial » (ALF). Les bénéficiaires de ces aides au logement se répartissent comme suit : - 477 sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois - 178 sur la Communauté de communes du Cher à la Loire - 157 sur la Communauté de communes Val de Cher Saint-Aignan - 134 sur la Communauté de communes Cher-Sologne 91 sur la Communauté de communes du Controis On comptabilise 265 jeunes allocataires de moins de 30 ans percevant le R.M.I en 2008 (remplacé par le Revenu de Solidarité Active, R.S.A, depuis le er 1 juin 2009). Les bénéficiaires du R.M.I se répartissent comme suit : - 151 sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois - 37 sur la Communauté de communes Val de Cher Saint-Aignan - 31 sur la Communauté de communes Cher Sologne - 23 sur la Communauté de Communes du Cher à la Loire - 23 sur la Communauté de communes du Controis Les allocataires des aides au logement avaient, en 2008, un revenu net moyen de 535 euros. Le montant moyen des loyers mensuels payés par les allocataires des aides au logement de la CAF s’élève à 366 euros. - Pour les 15-19 ans, le loyer mensuel s’élève en moyenne à 330 euros pour un revenu moyen de 70 euros - Pour les 20-24 ans, le loyer mensuel s’élève en moyenne à 375 euros pour un revenu moyen de 439 euros - Pour les 25-29 ans, le loyer mensuel s’élève en moyenne à 380 euros pour un revenu moyen de 706 euros Au loyer moyen, il faut déduire le montant des allocations des aides au logement versées par la CAF. 29 > 1037 allocataires « logement » de la CAF ont moins de 30 ans > 46% de ces allocataires vivent sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois > 265 jeunes allocataires percevant le R.M.I Parmi les allocataires de moins de 30 ans bénéficiant d’une aide au logement, 72% résident au sein du parc privé et 28% au sein du parc public. Le montant moyen des loyers pour les allocataires des aides au logement est de 310 euros dans le parc public et 406 euros dans le parc privé. Ces chiffres varient ensuite en fonction des Communautés de communes. Dans le parc public, les différences sont minimes. Dans le parc privé, le montant moyen des loyers payés par les moins de 30 ans, est légèrement plus élevé dans la Communauté de communes Val de Cher Saint-Aignan et nettement plus élevé dans la Communauté de communes du Controis. 30 > Des loyers élevés dans le parc privé du Controis III ) L’offre de logement (mobilisée par les jeunes) En France, Le diagnostic sur le logement des jeunes a pour objectif d’analyser les besoins sur un territoire donné en matière d’offre d’Habitat pour les Jeunes et de produire, dans une seconde phase, des préconisations en ce sens. Il permet de mettre en exergue les éléments de discordance entre l’offre et la demande de logements des jeunes. Une étude récente menée par la division logement de l’INSEE et l’Institut d’Urbanisme de l’Université Paris 12 décrit les principales caractéristiques * des conditions de logement des jeunes : - 3 ménages jeunes sur 4 sont constitués d’une personne seule ou d’un couple sans enfant : la taille des ménages à diminué au cours des 30 dernières années - les jeunes vivent majoritairement dans des petits logements (56% en 2002 contre 40% en 1973) alors que le parc de T1 et T2 a baissé (24% en 1973 contre 18% en 2002) - les revenus moyens des jeunes ménages non étudiants ont connu une baisse continue sur les 30 dernières années alors que ceux de l’ensemble des ménages ont augmenté de 48% - le taux d’effort brut (loyer seul) moyen des jeunes locataires non étudiants a doublé en 30 ans - 2 « ménages jeunes à bas revenus » sur 3 occupent un emploi Les tendances nationales relevées par les études apportent un cadre d’analyse global. Toutefois, les entretiens et les données recueillies auprès des acteurs du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais permettent d’affiner l’analyse de l’offre de logements et de mettre en exergue les singularités locales. *Une approche statistique des conditions de logement des jeunes », INSEE, Université Paris 12, Novembre 2006 31 > ¾ des ménages : personne seule ou couple sans enfant > Les jeunes vivent dans de plus en plus petits logements > Mais le stock de petits logements baisse > Le taux d’effort brut moyen des jeunes a doublé en 30 ans > Les revenus moyens des jeunes diminuent depuis 30 ans > Structuration globale du parc de logements Le Pays dispose de 85 petits logements pour 1000 habitants soit une offre inférieure à l’offre régionale et très légèrement inférieure à celle constatée au niveau du département du Loir-et-Cher. De plus, les logements de petites tailles (une à deux pièces), principalement mobilisés par les populations juvéniles, ne représentent que 19% de l’ensemble du parc de logement contre 30% à l’échelle de la Région Centre. La structuration du Parc de logement de la Vallée du Cher et du Romorantinais reflète les moyennes observées dans les espaces ruraux français (un parc constitué principalement de grands logements, individuels). Les T4 et logements de plus grandes tailles représentent 55% du parc total de logement. Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Loir-etCher Région Centre 85/1000 86/1000 90/1000 121/1000 114/1000 122/1000 260/1000 245/1000 239/1000 T1 et T2 pour 1000 habitants T 3 pour 1000 habitants T4 et plus pour 1000 habitants Source : FILOCOM 2007, MEEDDAT d’après DGI Traitement : URHAJ Centre L’offre en petits logements calculée pour 1000 habitants à Romorantin-Lanthenay est inférieure à la moyenne du Pays. Contres se trouve dans la même situation. Parmi les principales communes du Pays, Montrichard et Saint-Aignan proposent une offre en T1 et T2 supérieure à la moyenne du Pays. Les T1 et T2 y sont très bien représentés. Plus d’une dizaine de communes du Pays offrent moins de 70 petits logements pour 1000 habitants. 32 > Seulement 19 % de logements de 1 et 2 pièces > Les T4 et plus représentent 55 % du parc total Un parc de logements vacants moins important que sur l’ensemble du département La vacance est un des indicateurs qui permet d’évaluer l’adéquation entre l’offre et la demande de logements. La vacance du parc de logements est une donnée délicate à manipuler tant le nombre de variables l’influençant sont nombreuses. Une vacance résiduelle est par ailleurs nécessaire à la fluidité des parcours résidentiels (revente ou re-location des biens) et est donc indispensable au bon fonctionnement du marché du logement. Le taux de vacance est de 7% à l’échelle du Pays. Ce chiffre est comparable à ce qui a été constaté sur des territoires ruraux de la région. La Communauté de communes du Cher à la Loire enregistre un taux de vacance supérieur avec 9% de logements vacants dans l’ensemble du parc. Les taux de vacance au sein des Communautés de communes > Une vacance modérée > Une vacance plus marquée sur la communauté de communes du Cher à la Loire Source : FILOCOM 2007, MEEDDAT d’après DGI Traitement : URHAJ Centre Environ 500 T1 et T2 sont vacants au 31/12/2007 sur le territoire des Communautés de communes du Romorantinais et du Monestois et du Cher à la Loire contre une centaine pour la Communauté de communes du Controis. > Vétusté des logements libres Beaucoup de ces petits logements inoccupés sont vétustes. Les propriétaires souhaitent conserver leur bien mais n’envisagent pas de faire de travaux de réhabilitation. Un marché relativement fluide 11% des résidences principales ont changé d’occupants au cours de l’année 2007 dans le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais (contre 12% au niveau départemental). Le parc locatif est plus fluide dans les Communautés de communes du Controis et du Romorantinais-Monestois avec chacun un taux de 12% tandis qu’il n’est que de 10% dans la Communauté de communes Cher-Sologne. Pourcentage de résidences principales qui ont connu un changement d’occupants en 2007 Source : FILOCOM – 2007, MEEDDAT d’après DGI Traitement : URHAJ Centre 33 > Fluidité du marché du logement comparable à la situation départementale > La très nette majorité des jeunes de moins de 25 ans qui occupent un logement dans une commune du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais est locataire : 97% des jeunes de moins de 25 ans sont locataires. Parmi les locataires, 73% louent un logement du parc privé et 27% du parc public contre 71% et 29% à l'échelle du Loir et Cher (Données Filocom 2007). Plus des deux-tiers des locataires de moins de 25 ans vivent sur le territoire de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois et 70% des locataires de moins de 25 ans vivent à Romorantin-Lanthenay, Contres, SaintAignan, Selles-sur-Cher ou Montrichard dont 33% à Romorantin-Lanthenay. > L’offre locative a) L’offre locative privée : un bien rare Le secteur libre répond pour une part aux besoins des jeunes en recherche d’un logement. Le Pays dispose d’un parc privé de logements locatifs rapporté à la population de même ampleur que celui du département et de la région. (Pays : 73/1000 habitants, Loir-et-Cher : 72/1000 habitants et région Centre : 74/1000 habitants)*. L’offre varie ensuite selon les communautés de communes et communes. Montrichard dispose de la plus grosse offre de locatif privé rapporté à la population (121/1000 habitants). Romorantin-Lanthenay, Saint-Aignan et Contres ont chacune un parc au dessus de la moyenne départementale (respectivement, 101/1000 habitants, 99/1000 habitants et 97/1000 habitants Selles-sur-Cher est très en dessous des autres communes de même taille avec 76 logements locatifs privés pour 1000 habitants. Dans la grande majorité des communes du Pays, le nombre de résidences locatives privées occupées par des moins de 25 ans est inférieur à 10. Romorantin-Lanthenay concentre l’essentiel des moins de 25 ans vivant en location dans le secteur privé. On les retrouve ensuite, en premier lieu, à Contres et Saint-Aignan. * Source : FILOCOM 2007, MEEDDAT d’après DGI Traitement : URHAJ Centre 34 > Les jeunes de moins de 25 ans sont locataires > 70 % d’entre eux vivent dans les cinq principales communes du Pays : RomorantinLanthenay, Contres, Saint-Aignan, Sellessur-Cher ou Montrichard > Des offres locatives privées très disparates selon les Communautés de communes > Les jeunes locataires du parc privé vivent, en premier lieu, à RomorantinLanthenay, Contres puis Saint-Aignan Les notaires et les agences immobilières interrogés ont souligné le peu d’offres globales sur le territoire. A Contres, le notaire interrogé rapportait que les T2 sont très demandés depuis quelques mois, très certainement pour des raisons budgétaires afin de réduire les coûts de loyer et par conséquent ils ne disposaient plus de T2 libres. Les agences de SaintAignan disposaient d’un ou deux T2 libres et aucun T1. Les T2 libres se situaient parfois en dehors de Saint-Aignan. L’ADIL 41 propose sur son site internet un fichier de locations disponibles dans le département. Pour les communes du Pays, le fichier ne propose aucune offre de location de type T1. Deux offres sont répertoriées pour des appartements T1 bis. Les deux se trouvent à Contres pour un loyer d’environ 300 euros. 14 offres sont proposées pour les locations d’appartements de type T2. Le loyer moyen des T2 est de 380 euros/mois (avec charges) mais les prix varient beaucoup en fonction des communes. Les loyers sont plus élevés (supérieure à 400 euros/mois) à RomorantinLanthenay, Noyers-sur-Cher et Contres. Les offres de location à SaintAignan ont des loyers situés dans la moyenne du Pays. En 2008, le montant d’un loyer à Romorantin-Lanthenay est de 9,6 €/m2 2 pour un studio ou T1 et 8,9 €/m pour un T2. A Blois, la location d’un T2 2. 2 revient de même à 9,0 €/m Le montant au m a augmenté de 3,6 % par rapport à 2007 pour les studios et T1 et de 5,6 % pour les T2*. > Des loyers élevés dans le parc privé : comparables aux montants des loyers des grandes villes du département comme Blois. Pour les jeunes qui rentrent dans la vie active, le logement recherché doit être facilement mobilisable pour qu’il intervienne en appui du parcours professionnel. Les questions de solvabilité sont manifestes pour les jeunes. En Région Centre, parmi les personnes ayant travaillé en 2002 (hors travailleurs saisonniers), près d’un jeune de 16 à 24 ans sur deux a gagné moins de la moitié du salaire médian régional (575 € net par mois). Le parc social propose des niveaux de loyers plus adaptés aux ressources des jeunes mais sa structuration (type de logements majoritairement familiaux) et ses modalités de gestion (commission d’attribution, logements non meublés, etc.) ne facilitent pas son accessibilité pour les jeunes en mobilité. Une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) a été engagée en 2009 par la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois. Une étude pré-opérationnelle a été réalisée auparavant et a permis de dégager plusieurs caractéristiques du parc de logements : - un taux de vacance élevé (9,35% contre 8% en Loir-et-Cher) en très nette augmentation (plus de 20%) de 1999 à 2005 - un parc ancien prédominant (en particulier sur les communes de l’Est de la communauté) - un parc locatif insuffisant. La majorité de l’offre locative est concentrée à Romorantin-Lanthenay et dans les autres communes la part des propriétaires occupants est très nettement prédominante - des prix dans le marché locatif privé qui ont connu une forte augmentation mais qui tendent, aujourd’hui, à se stabiliser - un taux de petits logements bas pour un secteur urbain * Observatoire CLAMEUR (Connaître Les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux). Données 2008 35 > OPAH engagée à RomorantinLanthenay b) L’offre sociale : pas adaptée aux besoins des jeunes Sur la zone d’emploi de Romorantin, l’Union Sociale de l’Habitat a recensé 4558 logements locatifs sociaux au 01/10/2008. Le taux de rotation est de 13,2 % contre 12,3 % à l’échelle de la région Centre. Il a été calculé sur l’année 2008. 3 bailleurs interviennent sur le territoire : Loir-et-Cher Logement, Terres de Loire Habitat et Jacques Gabriel. Les données ci-dessous présentent l’état du parc social de Loir-et-Cher Logement, de Terres de Loire Habitat en 2009 et de Jacques Gabriel en 2007. L’offre en logements sociaux se concentre très nettement à Romorantin-Lanthenay (46 % de l’offre total du parc social). La commune de Contres dispose d’un parc social moins important que les villes du Pays de même taille. La majorité des communes ont un petit parc de logements sociaux (inférieur à 20 logements). Les T1 sont très minoritaires puisqu’ils représentent moins de 1% du parc social de Loir-et-Cher Logement et Terres de Loire Habitat. Le parc de T1 et T2 confondu s’élève à 19% environ contre 23 % au niveau de la région Centre. Ainsi, la structuration actuelle de l’offre répond aux demandes de couples avec enfants. > Un petit parc social à Contres (comparé aux autres communes de même importance) > Seules 10 communes ne disposent d’aucune offre locative sociale et la majorité dispose d’un petit parc de moins de 20 logements > Une offre restreinte en T1 et T2 dans le parc social Ces données concernent uniquement les logements sociaux de Loir-et-Cher Logement et Terres de Loire Habitat. Les moins de 30 ans locataires d’un logement social se retrouvent à Romorantin-Lanthenay (pour 35%) puis Montrichard (10%) et Saint-Aignan (11%) principalement. Ils sont peu nombreux à Contres mais cette situation peut s’expliquer par le peu d’offre dans le parc social controis. > Les moins de 30 ans représentent 12% des locataires du parc social à Contres contre 6% à RomorantinLanthenay (8% à Montrichard, 9% à Saint-Aignan) 36 Au 31/12/2009, les bailleurs Terres de Loire Habitat et Loir-et-Cher Logement enregistrent une vacance de 9% sur les logements du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais mais seulement 7% sur les T1 et T2. A la même date, 7% des logements du parc social sont vacants depuis plus de 3 mois. L’offre locative proposée par les organismes HLM répond aux démarches d’installation des jeunes de moins de 30 ans. Mais il ne permet pas de répondre aux demandes les plus urgentes. En effet, la fréquence des commissions d’attribution des logements sociaux, statut toutes les deux semaines environ. Par ailleurs, les délais d’attribution, même si raisonnables lorsque les jeunes s’inscrivent dans une démarche d’installation, sont difficilement tenables pour un primo arrivant sur le territoire qui se doit de trouver une solution logement immédiate pour occuper, par exemple, un emploi. La ville de Romorantin-Lanthenay s’engage dans deux projets importants en matière d’habitat et plus spécifiquement d’habitat social : - la restructuration du quartier d’habitat social Saint Marc (en 2009, la zone concernée comptait 371 logements dont 120 vacants). Le quartier a une image très négative. Les logements seront reconstruits à Romorantin-Lanthenay et dans les autres communes de la Communauté. - la restructuration de l’ancien site industriel de Matra. 300 logements sont prévus (60 logements sociaux, 120 logements en résidence de service, 70 résidences privées, 70 pavillons). Des projets de réhabilitation des logements sociaux sont programmés dans les autres Communautés de communes. A Selles-sur-Cher comme à Saint-Aignan, le bailleur HLM, Jacques Gabriel, prévoit, pour la fin de l’année 2010 ou pour 2011, la mise à terre de deux barres de logements sociaux remplacées par de nouveaux logements sous forme pavillonnaire. Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Saint-Aignan, consulté pour l’étude, souligne la vacance particulière dans les grands logements (T3 et plus) du fait de leur dégradation. Ces projets impliquent la construction de moyens ou de grands logements (avec les loyers correspondants) soit une offre qui ne correspond pas aux besoins des jeunes. Au sein des deux Communautés de communes, les pavillons seront construits à Selles-sur-Cher et Saint-Aignan ainsi que dans les communes voisines. > RomorantinLanthenay et Contres : les communes les plus demandées par les jeunes pour l’obtention d’un logement social > Vacance faible dans le parc de T1 et T2 du parc social > Plusieurs opérations de réhabilitation du parc social sont prévues sur le territoire : RomorantinLanthenay, Selles-sur-Cher et Saint-Aignan > Les anciens logements collectifs seront remplacés par des pavillons 37 c) Un parc communal et intercommunal conséquent Le parc communal et intercommunal permet de compléter l’offre sociale. La Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois, qui propose la plus importante offre sociale, dispose du plus petit parc de logements communaux et intercommunaux. Les autres Communautés de communes ont des parcs de logements communaux et intercommunaux de même ampleur. > Un parc communal et intercommunal qui vient compléter l’offre sociale > Mais des logements qui ont de faibles taux de rotation Mais, si la plupart des communes disposent d’un petit parc de logements communaux, ces derniers sont occupés sur de longues durées. Par suite, la possibilité d’accéder rapidement à ces logements est très réduite. 38 d) L’offre de logements adaptés et d’hébergements Les CHRS (Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale). Ces centres ont pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement et l’insertion sociale de personnes en recherche d’hébergement et de leur permettre de retrouver une autonomie personnelle et sociale. Ce dispositif s’adresse aux personnes isolées comme aux familles, avec ou sans enfants, en situation de graves difficultés économiques ou familiales, ayant des problèmes de logement, de santé et globalement des difficultés d’insertion. L’objectif étant d’accompagner temporairement les personnes en difficultés afin qu’elles retrouvent leur autonomie. Il existe 4 structures de ce type dans le département du Loir-et-Cher. Elles sont cependant situées à l’extérieur du périmètre du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. En effet, les 4 centres d’accueil sont localisés pour 3 à Blois (capacité : 94 personnes) et pour un à Mer (capacité : 47 personnes). Si seulement 17 kms séparent Blois de Chaumont-sur-Loire, aine située à l’extrême nord-ouest du Pays, il faut faire une 60 de kms pour rejoindre Blois lorsqu’on se trouve dans une commune du sud-est du Pays. Or, les contraintes économiques et la volonté, parfois exprimée par les jeunes, de ne pas s’éloigner de leurs réseaux de sociabilité limitent leurs capacités de mobilité. Le CCAS de Romorantin-Lanthenay dispose d’un pavillon pour l’hébergement d’urgence. Les personnes accueillies ne peuvent rester qu’au maximum 48 h. Il contient une chambre avec 4 lits dont 1 place en mesure Allocation Logement Temporaire (ALT). Le Foyer de Jeunes Travailleurs installé à Romorantin-Lanthenay dispose de 20 lits en ALT. Le CCAS de Contres dispose d’1 logement pour l’hébergement d’urgence. Les personnes peuvent rester jusqu’à 1 mois. Il est souvent occupé mais il semble répondre aux besoins. > Pas de CHRS sur le territoire du Pays > 4 lits pour l’hébergement d’urgence à RomorantinLanthenay et 1 logement à Contres Le CCAS de Saint-Aignan ne dispose pas de logement d’urgence et doit parfois faire appel au CCAS de Contres pour avoir accès à son logement cité plus haut. e) L’offre de logements spécifiquement dédiés aux publics jeunes Un Foyer de Jeunes Travailleurs est implanté à Romorantin-Lanthenay. La ville dispose ainsi d’une solution appropriée aux spécificités du logement des jeunes de 16 à 30 ans. Le foyer de la MAJO à Romorantin-Lanthenay propose 58 lits en chambres individuelles, chambres doubles (au nombre de deux) ou studios (deux studios). L’offre de logements est intégré dans un ensemble de dispositifs (service restauration, loisirs, écoute et accompagnement personnalisé) visant à l’insertion sociale des jeunes accueillis. Le foyer permet de répondre à des besoins en logement de courte durée puisque la moitié des jeunes qui logent à la MAJO reste moins de trois mois. Les jeunes du foyer viennent pour moitié de l’extérieur de la région et pour un quart d’un autre département de la région Centre. 39 > Une offre de logements spécifiquement dédiés aux publics jeunes avec le Foyer de Jeunes Travailleurs de RomorantinLanthenay En 2008, le foyer a accueilli 193 jeunes. 120 d’entre eux (soit 62%) ont séjourné au foyer pour se rapprocher de leur lieu de formation, d’étude, de travail ou de stage. Pour les autres, leur installation était liée soit à une recherche d’indépendance soit à une rupture familiale ou institutionnelle. La Communauté de communes Cher-Sologne a pour projet de réaliser une résidence de 6 à 8 logements pour accueillir les jeunes apprentis et saisonniers de son bassin de vie. La résidence sera implantée à Gièvres et pourra loger des apprentis et saisonniers des autres Communautés de communes alentours et notamment des jeunes de Valencay, Chabris, Saint-Aignan. La Communauté a déjà acheté le bâtiment et le début des travaux est envisagé pour le second semestre 2011. > Une future résidence pour apprentis et saisonniers à Gièvres Le Centre de Séjour de Saint-Aignan-sur-Cher accueille des groupes de plus de 10 personnes (classes vertes, groupes de personnes handicapées…). L’accueil de personnes individuelles ne fait pas partie de son champ d’activité mais il a pu accueillir, à quelques reprises et pendant quelques semaines, un jeune qui ne trouvait pas d’autres solutions. Il a une capacité de 59 lits en dortoirs ou en chambres. La restauration est collective. Les occupants ne peuvent pas avoir accès à la cuisine. De mars à octobre, le Centre n’accueille personne. Le taux d’occupation est de 40%. La mairie de Saint-Aignan a voté, en décembre 2009, une Délégation de Service Public à destination du Centre. Elle pourrait engager des travaux sur le bâtiment mais selon la direction, l’activité du Centre (l’accueil de groupes) ne changera pas. > Un Centre de Séjour à SaintAignan destiné à l’accueil de groupes (qui n’accepte qu’exceptionnellem ent de demande individuelle de jeunes) Une Maison Relais, les Soleillades, a été ouverte en 2007 à Selles-sur-Cher. Elle propose un hébergement accompagné de longue durée pour des personnes en grande difficulté. Elle ne répond pas aux besoins des jeunes. f) L’offre touristique qui sert d’alternative pour les jeunes Les offres alternatives sont principalement sollicitées par les jeunes saisonniers du secteur de Saint-Aignan et très peu sur le reste du territoire. Le Camping de Saint-Aignan accueille 5 à 10 jeunes saisonniers par an. Ils travaillent pour la grande majorité au zoo de Beauval. Ils louent des caravanes ou logent en tente. Le camping leur prévoit des tarifs réduits. Ils restent d’1 à 5 mois. La commune de Saint-Aignan dispose également d’une offre importante de logements en chambres d’hôtes qui sont louées par quelques jeunes saisonniers du zoo. 40 > Une quinzaine de saisonniers de Beauval ont recours à l’offre touristique pour trouver à se loger > Synthèse : l’offre de logements > Une offre restreinte en « petits » logements (T1 et T2) mais proche du niveau départemental > Une offre locative privée comparable au niveau départemental et au niveau régional : 73 logements locatifs dans le parc privé pour 1000 habitants (72/1000 habitants pour le Loir-et-Cher et 74/1000 habitants en région Centre) mais une offre inégalement répartie (64/1000 habitants pour la Communauté de communes du Controis). > Des niveaux de loyer élevés : comparables, dans certaines communes urbaines (Contres, Saint-Aignan), aux montants des loyers des principales villes du département comme Blois > Un parc social très concentré à Romorantin-Lanthenay > Une offre pour les jeunes en mobilité sur le territoire : le Foyer Jeunes Travailleurs (LA MAJO) à Romorantin-Lanthenay > Très peu d’offres pour les jeunes qui rencontrent des difficultés : Un pavillon de 6 logements géré par le CCAS à Romorantin-Lanthenay, 1 logement (géré par le CCAS) à Contres. > Les jeunes travailleurs saisonniers de Saint-Aignan ont recours à des solutions alternatives: Chambres d’hôtes, camping Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais 41 > Synthèse : l’offre de logements par Communauté de Communes Communauté de communes du Cher à la Loire - L’offre en T1 et T2 est très bien représentée à Montrichard (178 pour 1000 habitants) et bien représentée au niveau de la Communauté de communes (101 pour 1000 habitants). - De même, Montrichard propose une offre conséquente en logements locatifs privés (121 pour 1000 habitants). - Dans le parc social, la vacance y est importante avec 15% de vacance dans les logements sociaux Terres de Loire et Loir-et-Cher à Montrichard au 31/12/2009 et 12% de logements vides depuis plus de trois mois. Le CCAS ne dispose pas de logement d’urgence Communauté de communes du Controis - L’offre en T1 et T2 comme l’offre locative y est la plus faible du Pays, bien inférieure à la moyenne départementale (73 pour 1000 habitants pour la première et 69 pour 1000 pour la deuxième). - Le parc de T1 et T2 est légèrement mieux représenté à Contres mais reste très nettement insuffisant. Les loyers y sont donc élevés. - Contres dispose du plus petit parc social rapporté à sa population (parmi les pôles secondaires du Pays) avec une vacance quasiment nulle et des demandes fortes parmi les moins de 30 ans. - Le CCAS de Contres dispose d’un unique logement d’urgence Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois Communauté de communes Val de Cher-Saint Aignan - Le parc de T1 et T2 et le parc locatif sont conséquents à SaintAignan mais les loyers y sont élevés (112 T1 et T2 pour 1000 habitants à Saint-Aignan). L’offre locative au niveau de la Communauté de communes est inférieure à la moyenne du Pays (64/1000 habitants). - La Communauté de communes dispose d’un petit parc de logements sociaux concentré à Saint-Aignan et Noyers-sur-Cher avec une vacance relativement importante (17% au 31/12/2009). Les logements libres sont de grands logements dégradés. Une opération de réhabilitation est programmée par Jacques Gabriel sur deux immeubles sociaux. - Les jeunes salariés du territoire, présents pour un emploi saisonnier, ont recours à des solutions alternatives en termes de logement à savoir, les chambres chez l’habitant, les chambres d’hôtes et le camping. - A Saint-Aignan, 9% de l’offre total de logements est vacante. Communauté de communes CherSologne - L’offre en « petits » logements de la Communauté de communes se situe au niveau de celle du Pays mais elle est relativement conséquente à Selles-sur-Cher (96/1000 habitants). - Cependant, l’offre locative est très en dessous des chiffres du Pays et du département au niveau de la Communauté de communes comme de Selles-sur-Cher (76/1000 habitants). - La Communauté dispose d’un petit parc de logements sociaux concentré à Selles-sur-Cher avec très peu de vacance. 42 L’offre en « petits » logements au niveau de la Communauté de communes est inférieure à la moyenne du Pays (80/1000 habitants). Celle proposée à RomorantinLanthenay est légèrement supérieure. - L’offre locative privée (rapportée à la population) à Romorantin-Lanthenay est globalement la même qu’à Contres et Saint-Aignan (101/1000 habitants). Romorantin-Lanthenay concentre près de la moitié du parc social du Pays avec une vacance faible. -La commune propose une offre spécifiquement dédiée aux jeunes notamment ceux en situation de mobilité (FJT) et une offre pour l’hébergement d’urgence. III) La demande de logements Après avoir analysé la structuration de l’offre de logements pouvant être mobilisée par les jeunes, il s’agit à présent d’étudier les besoins spécifiques du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais en matière d’accueil et de logements à destination des jeunes. Les conclusions du diagnostic nous permettront dans un cinquième chapitre, d’élaborer des préconisations soumises à la validation collective. Les jeunes de 16 à 30 ans vivent des situations sociales et professionnelles si hétérogènes qu’il est complexe, voire périlleux, d’évoquer des besoins globaux en matière d’habitat sans repérer au préalable des situations-types de mobilité géographique ou sociale auxquelles correspondent des besoins plus spécifiques. Les besoins des jeunes en matière d’accueil, de logement et d’accompagnement sont à identifier et à nuancer en fonction de mobilités habituellement repérées à 1 l’échelle nationale : - Les jeunes en « transit » dans le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Ils viennent habiter « temporairement » dans le Pays pour accéder à un emploi, à un stage ou à un apprentissage dans une entreprise ou encore pour suivre une formation plutôt spécialisée. Seulement, il n’est pas exclu que certains jeunes souhaitent s’installer durablement dans le Pays compte tenu des propositions de contrats qui leurs sont faites par les entreprises locales ou de leur appréciation très positive de l’accueil et de la qualité de vie du territoire. Ce dernier point peut être considéré comme un enjeu important de développement du territoire. Par un habitat et des services de qualité, il s’agit également d’attirer et de fixer localement une ressource humaine plus jeune et qualifiée. - Les jeunes ayant un « projet d’installation » durable dans le Pays. Ils souhaitent habiter sur le territoire par choix de vie soit parce qu’ils en sont originaires, soit parce qu’ils sont soucieux d’avoir un cadre de vie préservé « à la campagne ». - Les jeunes inscrits dans un parcours d’insertion sociale qui ont besoin d’une transition « accompagnée » entre la famille et l’autonomie. Souvent originaires du territoire, ils doivent faire face à une décohabitation familiale ou conjugale dans l’urgence alors que leur niveau de solvabilité est faible. Tous les jeunes n’évoluent pas selon les mêmes rythmes et temporalités, selon le parcours qu’ils empruntent. Ces multiples temporalités doivent par ailleurs être associés à des territoires de vie distincts (domicile parental, lieux de stage ou d’apprentissage, succession de contrat d’intérim ou à durée déterminée). 43 Nous faisons référence ici, aux travaux sur la mobilité des jeunes réalisés par l’UNHAJ et utilisés dans l’élaboration des politiques locales pour l’habitat des jeunes > Les demandes liées à l’attractivité du territoire Les informations recueillies auprès des acteurs du Pays qui sont en proximité avec les jeunes (chefs d’entreprise, chambres consulaires, conseillers de la Mission Locale, etc.) ont été analysées à partir de ces trois modes de mobilités auxquelles correspond un type d’habitat et d’accompagnement spécifique. a) Les demandes de logements engendrées par l’attractivité du bassin d’emploi du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Les demandes exprimées auprès des entreprises Une évaluation de la demande en logements « temporaires » liée à l’attractivité économique a été réalisée à partir d’une enquête menée auprès des entreprises. Celles-ci ont recours à des recrutements plus ou moins lointains, nécessitant pour les jeunes de trouver un habitat sur place, le temps d’un contrat, d’un stage ou d’un apprentissage… En partenariat avec le Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, un questionnaire a été diffusé à plus de 200 entreprises en activité sur le territoire du Pays. Les entreprises interrogées ont été choisies de façon à assurer une représentativité en termes de secteur d’activité, du nombre de salariés et de localisation. Les petites entreprises de moins de 5 salariés composent l’essentiel du tissu économique du Pays. Les réponses au questionnaire viennent pour 58 % d’entreprises de moins de 5 salariés. Parmi les entreprises qui ont répondu au questionnaire, 22 % ont déjà rencontré des problèmes pour recruter un salarié ou un apprenti suite à des difficultés à trouver un logement proche de l’entreprise. Il s’agit d’entreprises de différentes tailles en termes de nombre de salariés (de 0 à plus de 50 salariés) et implantées à Romorantin-Lanthenay et SaintAignan, en premier lieu. > 200 entreprises consultées par questionnaire > Les difficultés de logement : un obstacle au recrutement 44 36 % des entreprises ont répondu que leurs jeunes salariés avaient parfois dû s’installer à plusieurs kilomètres de l’entreprise, les obligeant à faire un trajet quotidien domicile-travail (sans que cela soit voulu), parce qu’ils n’avaient pas trouvé à se loger à proximité de leur lieu de travail. Le problème se pose pour 1 à 10 salariés selon les entreprises. Un tiers des entreprises estiment que ce trajet quotidien s’élève à plus de 20 kms aller/retour. Les informations recueillies ont été complétées par des entretiens qualitatifs. A Romorantin-Lanthenay : Les jeunes des entreprises telles que RASEC ou CAILLAU qui ne peuvent ou ne souhaitent louer dans le parc privé ou public trouvent à se loger au Foyer de Jeunes Travailleurs. A Contres : L’entreprise agro-alimentaire Saint-Michel employait 323 salariés au 1er janvier 2009 dont 88 de moins de 30 ans. > Les jeunes salariés de RomorantinLanthenay trouvent à se loger au FJT L’entreprise agro-alimentaire Marco Polo Foods emploie 140 salariés. Les jeunes sont sur des postes sans qualification. Il s’agit des 2 entreprises locales les plus importantes. Elles ne sont pas ou peu concernées par les conditions économiques actuelles et fonctionnent bien. er L’entreprise Super U comptait 123 salariés au 1 janvier 2009 dont 47 jeunes de moins de 30 ans. Parmi les 47 jeunes, 27 ont moins de 25 ans. Ils viennent de Contres et des communes alentours. Ils sont sur des emplois sans qualification et pour 80 % d’entre eux à temps complet. La direction n’a pas connaissance de leurs problèmes de logement mais rapporte que les difficultés pour se loger à Contres sont réelles. Climatelec, entreprise d’installation de chauffage et process industriel, emploie 90 salariés. La moyenne d’âge des salariés de l’entreprise est de 35 ans. Les jeunes de moins de 30 ans sont sur des postes qualifiés de type CAP/BEP du bâtiment. 4/5 jeunes par an s’adressent à la direction suite à des difficultés à trouver un logement à Contres ou dans les alentours. Le manque d’offres disponibles a été identifié par la direction comme la première cause de cette situation. Aucune solution ne peut leur être proposée. A proximité de Contres, à Chémery ou Soings-en-Sologne, l’activité de cueillette ou de plant est une source dynamique d’emploi. L’entreprise pépiniériste Marionnet emploie une centaine de permanents et saisonniers. Les jeunes sont recrutés comme saisonniers. Ils ne sont pas majoritaires parmi les permanents. Une vingtaine de jeunes sont employés de juillet à septembre. Il s’agit de jeunes du territoire. Une autre entreprise de maraîchage, Fraicheur de Sologne fait venir des mobil-homes pour loger ses employés saisonniers. 45 > Proportion importante de jeunes parmi les employés des entreprises agroalimentaires de Contres > Des difficultés et des besoins en termes de logement exprimés par les entreprises de Contres A Montrichard et aux alentours : L’entreprise Daher Lhotellier intervient dans le domaine de l’industrie et l’Aéronautique et est implantée à Saint-Julien-de-Chédon et Montrichard. Elle emploie 640 salariés sur les deux sites. Daher Lhotellier est une entreprise familiale et une part importante des salariés sont dans l’entreprise depuis plus de 30 ans. L’activité industrielle et aéronautique implique une forte représentation de salariés qualifiés. De ce fait, l’entreprise attire des personnes qui ne sont pas du territoire. L’âge moyen des salariés est de 40 ans. Les moins de 30 ans ne sont pas très représentés. Sur les dernières années, elle recrutait beaucoup d’intérimaires et de jeunes intérimaires mais depuis un an, leur nombre a été divisé par 4 (20 actuellement contre 80, il y a un an). > Très peu de besoins exprimés par les entreprises de Montrichard L’entreprise pharmaceutique Boiron emploie 110 salariés dont uniquement 1 personne de moins de 30 ans. Les salariés restent sur de très longues périodes et l’entreprise recrute très peu. A Saint-Aignan : L’entreprise de fabrication de mobiliers métalliques, Acial, implantée à er Saint-Aignan, emploie 175 salariés. Au 1 janvier 2010, 6 salariés avaient moins de 30 ans. Il s’agit de jeunes du territoire employés sur des postes non qualifiés. L’entreprise n’a pas connaissance de leurs problèmes de logement. Elle accueille également une quinzaine de stagiaires par an. Ces derniers suivent des formations CAP-BEP aux lycées de Saint-Aignan et Romorantin-Lanthenay. Quelques uns viennent, parfois, de lycées de Blois mais cela reste rare. Ils vivent chez leurs parents et font le déplacement tous les jours. Sur cette année 2010, l’entreprise a réduit le nombre de stagiaires accueillis. L’entreprise Beauval, zoo et hôtel, implantée à Saint-Aignan emploie une aine 100 de saisonniers de moins de 30 ans aux mois de juillet et août, 70-80 aine en avril et une 50 en mai/juin sur les week-ends. Les difficultés des saisonniers à trouver un logement à un prix raisonnable et avec une procédure simplifiée gênent fortement le recrutement. Le problème se pose d’autant plus depuis l’ouverture de l’hôtel. L’entreprise souhaiterait pouvoir avoir un recrutement national. Faute de solution logement sur place, des offres sont refusées et certaines ne sont pas pourvues. Pour le recrutement des saisonniers travaillant au zoo, l’entreprise ne sélectionne que les personnes habitant à moins de 30/40 kms sachant qu’ils ne trouveront pas à les loger à Saint-Aignan. Du fait de cette réduction de l’aire de recrutement, la direction dit ne pas trouver tout le personnel souhaité. Ils disposent de deux maisons destinées, en temps normal, aux stagiaires (avec 10 lits) et mises à la disposition des travailleurs saisonniers. Cette offre est insuffisante pour loger tous les employés qui le souhaiteraient. Ils ont eu le projet de développer une nouvelle offre de logements pour leurs saisonniers. Il a été différé suite à la création du nouvel hôtel qui concentre les préoccupations actuelles. La situation est telle qu’ils sont obligés de demander aux salariés permanents de loger, chez eux, les nouveaux arrivants. Les saisonniers trouvent des solutions alternatives comme la chambre chez l’habitant. 46 > Inadaptation de l’offre de logements aux besoins saisonniers engendrés par l’activité de Beauval (zoo et hôtel) > Frein au recrutement de jeunes extérieurs au territoire A Selles-sur-Cher : L’entreprise, les Produits Céramiques de Touraine, un des principaux employeurs de la commune de Selles-sur-Cher et de la Communauté CherSologne (avec 118 salariés), prépare une fermeture prochaine (juillet 2010). La production est transférée en Italie et en Pologne. Depuis le dernier trimestre 2009, l’ensemble de l’économie nationale est affectée par le ralentissement de l’économie, induisant un certain fléchissement du marché de l’emploi. La situation impacte pour le moment, essentiellement les détenteurs de contrats précaires (Intérim ou CDD). Faiblesse des revenus et instabilité des débuts de parcours professionnels impactent fortement l’accessibilité des jeunes au logement. La faible solvabilité des jeunes travailleurs et les garanties demandées couramment à l’entrée d’un logement locatif constituent des obstacles pour les jeunes : - - > Faible solvabilité des jeunes travailleurs Les bailleurs demandent un dépôt de garantie couvrant un mois de loyer hors charges dans le parc HLM, comme dans le secteur libre, Les bailleurs privés demandent le cautionnement d’un tiers en cas d’impayés de loyer si les ressources mensuelles nettes du futur locataire n’excédent pas le triple du loyer mensuel. Lorsque des difficultés sont exprimées, les chefs d’entreprises orientent les jeunes vers les bailleurs sociaux et les collecteurs du 1 % logement auxquels ils cotissent. Certains chefs d’entreprises doivent attester et garantir l’embauche future de l’apprenti auprès de bailleurs privés qu’il puisse accéder au logement. Les chefs d’entreprises mettent en avant que l’insuffisance ou l’inadaptation du parc locatif, limite le recrutement de personnels qualifiés, dont l’aire de recrutement dépasse bien souvent le cadre local. Les demandes exprimées auprès des entreprises de travail temporaire Afin d’identifier les caractéristiques des jeunes intérimaires employés sur le territoire, des entreprises de travail temporaire, installées dans les villes du Pays, ont été consultées : - ADECCO et PLANETT à Contres ACTUAL INTERIM et ADECCO à Montrichard TEMPO TRAVAIL TEMPORAIRE et RANDSTAD à RomorantinLanthenay 47 > La situation des jeunes intérimaires du Pays > Des entreprises de travail temporaire ont été consultées Les principaux résultats sont les suivants : - 50 à 60 % des intérimaires ont moins de 30 ans - La majorité des jeunes intérimaires occupent des postes sans qualification - Ils sont recrutés dans les secteurs de l’industrie mécanique, métallurgique ou du secteur du bâtiment - Ils vivent chez leurs parents ou chez la famille - Les agences travaillent avec des entreprises et intérimaires localisées et vivant dans un rayon de 25/30 kms. Les jeunes ne disposent le plus souvent que d’un « deux roues » et rencontrent des difficultés pour se rendre sur le lieu de l’entreprise La situation des intérimaires varie, au sein du Pays, d’un territoire à un autre : - A Contres, la situation des jeunes intérimaires est bonne. Le contexte économique actuel est plutôt favorable aux jeunes. Les entreprises recherchent des intérimaires sur des postes sans qualification. Ils sont sur des contrats à la semaine souvent prolongés sur plusieurs mois. Ils vivent dans un rayon de 30 kms autour de Contres et cherchent à y loger mais les loyers ne leur sont pas accessibles. D’autre part, des postes qualifiés dans les secteurs de la chaudronnerie ou métallurgie ne sont pas pourvus. - Les jeunes intérimaires de Saint-Aignan viennent chercher du travail à Contres mais beaucoup rencontrent des difficultés en termes de mobilité. Beaucoup se déplacent en scooter. - A Montrichard, le nombre de jeunes intérimaires a baissé ces deux dernières années comme pour les autres catégories d’âge. Cependant, le secteur du bâtiment reste dynamique et continue de recruter de jeunes intérimaires avec une formation CAP/ BEP - Le nombre d’intérimaires a baissé de 30 % à Romorantin-Lanthenay. Les hommes sont davantage concernés par cette baisse. Lorsqu’un jeune salarié exprime ses difficultés de recherche de logements, les agences sollicitent le FASTT (Fond d'Action Sociale du Travail Temporaire), qui propose aux salariés intérimaires une gamme de services et de prestations pour faciliter l’accès au logement, au crédit et à l’emploi, et plus largement pour améliorer leur vie quotidienne. L’action du FASTT contribue à la consolidation du statut professionnel des salariés intérimaires en proposant plusieurs outils de garantie et de solvabilisation, notamment l’aide « locapass » pour l’avance du dépôt de garantie. Un partenariat spécifique entre le FASTT et le réseau « Habitats Jeunes » a été mis en place afin de faciliter l’accès aux logements temporaires des jeunes salariés intérimaires. Le principe d’intervention du FASTT est de compenser financièrement l’impact, en termes de coûts de gestion, de séjours dont la durée serait inférieure à 6 mois. Une indemnité forfaitaire est alors attribuée. Sur le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais, les agences orientent parfois certains jeunes vers les dispositifs du FASTT, liés au logement. Les jeunes désirent, lors de leur recherche de logement, bénéficier des avantages spécifiques au FASTT notamment les garanties sur les cautions. 48 > 50 à 60 % des intérimaires ont moins de 30 ans > Ils sont recrutés sur des postes non qualifiés > Le travail temporaire est plus ou moins dynamique selon les territoires du Pays : en progression à Contres, en régression à RomorantinLanthenay, SaintAignan et Montrichard La demande relative à la mobilité des apprentis Les jeunes en formation sont confrontés à de réelles difficultés d’accès au logement. Cette contrainte peut peser sensiblement sur la réussite de leur parcours singulier de formation. La complexité de leur(s) habitat(s) réside dans le système de formation par alternance. Elle s’organise selon des rythmes ne concordant pas avec une gestion locative classique. En effet, il apparaît que la géographie des lieux de formation et celle des lieux de résidence ne coïncident pas toujours. Les jeunes en contrat d’apprentissage peuvent donc être soumis à une double voire une triple résidence : le domicile d’origine (souvent parental), le lieu de formation et éventuellement un logement proche de l’employeur. A cette première contrainte s’ajoute une inadaptation des dispositifs d’aide au logement (ALS ou APL). Dans certains secteurs, le manque d’offres adaptées aux jeunes (taille et mode de location) limite la possibilité de trouver un logement proche du lieu de travail et oblige à des déplacements longs. Cette situation amène certains jeunes à refuser des offres d’apprentissage ou à effectuer de longs trajets domicile-travail en deux roues, à cause d’une absence de solutions logements proche du lieu de travail. Les données fournies par le Cendre d’Aide à la Décision (Chambre de Métiers et de l’artisanat du Loir-et-Cher) nous ont permis de définir le nombre de jeunes en activité dans une entreprise du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Sur l’année scolaire 20092010 (pour des contrats conclus en 2008 ou 2009), 380 jeunes effectuent leur apprentissage dans une entreprise du Pays. Les communes qui comptent le plus d’apprentis en contrat en 2009 sont : - RomorantinLanthenay - Montrichard - Noyers-sur-Cher - Contres - Saint-Aignan > 380 apprentis de moins de 30 ans accueillis dans une entreprise du Pays en 2009 Elles regroupent à elles 5,48 % des apprentis ayant une entreprise sur le territoire du Pays. Seules 9 communes sur 49 ne comptaient aucun apprenti en 2009. Le croisement de deux variables « V1 : commune dans laquelle le jeune réalise son contrat d’apprentissage » et « V2 : commune de résidence de l’apprenti », nous permet de connaître les distances moyennes parcourues quotidiennement par les jeunes dans ces trajets domiciletravail. 49 > RomorantinLanthenay et Montrichard : les principales communes d’accueil des apprentis. La moitié des apprentis sont en entreprise à RomorantinLanthenay, Montrichard, Noyers-sur-Cher, Contres et SaintAignan A partir de l’analyse des distances entre le lieu d’apprentissage et la commune de résidence de l’apprenti, on constate que : 96 jeunes font leur apprentissage dans leur commune de résidence. 221 jeunes doivent parcourir moins de 40 kms aller/retour pour rejoindre leur entreprise. 59 jeunes doivent parcourir plus de 40 kms. Si l’on considère que le trajet quotidien d’un apprenti entre son lieu de résidence et son lieu de travail pourrait être « remplacé » par un logement dans une commune proche du lieu de travail lorsque les distances parcourues excédent les 40 kms aller/retour, alors on peut considérer qu’environ 59 jeunes auraient eu à se loger en 2009 sur le territoire du Pays. Parmi eux, 5 sont en entreprise à Contres ; 9 à Montrichard ; 6 à Noyers-sur-Cher ; 7 à Romorantin-Lanthenay ; 2 à Selles-sur-Cher ; 4 à Chémery et les autres sont dispersés sur le territoire. Les apprentis en entreprise sur le territoire du Pays sont rattachés à des CFA localisés dans les différents départements de la région Centre. Les 2/3 des apprentis sont en formation dans un Centre de Blois. 23% des apprentis (87 jeunes) sont en formation dans un Centre situé à environ une heure du Pays (Tours, Orléans). 8 apprentis viennent d’un Centre de formation extérieur à la région. 50 > 16 % des jeunes apprentis parcourent plus de 40 kms aller/retour par jour soit 59 jeunes b) Les demandes de logements et services « temporaires » liées à l’attractivité des établissements de formations Les établissements de formation ont une aire de recrutement local. Les lycées, principaux centres de formation du Pays, reçoivent des jeunes du territoire qui logent au domicile-parental. Deux des trois lycées du territoire disposent, de plus, d’un internat. Le troisième, situé à RomorantinLanthenay, peut loger ses élèves dans l’internat du lycée voisin. Les organismes de formation qui interviennent sur le territoire, tel que le GRETA, n’ont pas relevé de problèmes rencontrés par leurs jeunes pour se loger *. c) Les demandes de logements « d’installation » engendrées par l’attractivité résidentielle du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais A partir de l’analyse des fichiers du Numéro Unique de la demande de logements sociaux transmis par la DDCSPP (ex DDEA), il s’agit à présent de porter un regard sur l’attractivité résidentielle du territoire. L’analyse des données du Numéro Unique de la demande HLM apporte des éléments d’information sur la demande de logements exprimée par les moins de 30 ans. La demande de logement HLM tout âge confondu est de 1411 en 2008 sur le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Parmi les 1411 demandes : - 528 demandes émanent des jeunes de moins de 30 ans soit 34 % des demandes (contre 31% au niveau régional) - 883 demandes émanent des plus de 30 ans soit 66 % des demandes LOCALISATION DES DEMANDES DES MOINS DE 30 ANS POUR UN LOGEMENT DANS LE PARC PUBLIC La majorité des demandes des jeunes sont concentrées sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois et plus précisément sur la commune de RomorantinLanthenay. Au niveau des communes cette fois, si l’on excepte RomorantinLanthenay, Contres arrive en tête des demandes HLM. Les quatre autres Communauté de communes rassemblent 30 % des demandes avec une légère supériorité de la Communauté de communes Val de Cher Saint-Aignan. * Se reporter à la partie intitulée « l’offre éducative : une attractivité locale. P.19 51 > Part importante des moins de 30 ans parmi les demandeurs HLM : en 2009, 34% des demandeurs du Pays ont moins de 30 ans contre 31% au niveau régional > 59% de ces demandes portent sur la commune de RomorantinLanthenay et 30% sur les 4 communes secondaires avec en première position, Contres Les jeunes demandeurs d’un logement dans le parc public sont majoritairement âgés de plus de 25 ans. Les 20-25 ans sont légèrement moins représentés. Les jeunes de moins de 20 ans sont nettement moins nombreux à avoir fait une demande pour obtenir un logement dans le parc public : - 45 demandes émanent de jeunes de moins de 20 ans - 222 demandes de jeunes âgés de 20 à 25 ans inclus - 259 demandes de jeunes âgés de 25 à 30 ans Les jeunes demandent majoritairement un logement situé sur la Communauté de communes où ils résident déjà : - Les demandes faites pour la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois viennent pour 90% de jeunes du territoire de la Communauté de communes. 40 demandes proviennent de jeunes résidant dans une commune extérieure au Pays et seules 3 demandes parmi ses 49 le sont de jeunes extérieurs au département. - Les demandes faites pour la Communauté de communes CherSologne viennent pour une part importante de jeunes des villages et villes extérieures à la Communauté de communes mais dans son voisinage proche, à savoir Saint-Aignan et Romorantin-Lanthenay. 17% des jeunes qui ont déposé une demande pour la Communauté Cher-Sologne viennent de Romorantin-Lanthenay. - Les demandes pour la Communauté de communes du Controis proviennent de jeunes de ses communes membres ainsi que des communes de la Communauté voisine à savoir, la Communauté de communes Cher-Sologne. Trois jeunes blésois ont fait une demande pour Contres. - De même, on note que parmi les demandes faites pour la Communauté de communes du Cher à la Loire, quelques unes proviennent de jeunes blésois mais elles restent très minoritaires. L’offre du parc social n’est pas adaptée à la demande. Près de la moitié des demandes HLM (48%) provient de personnes seules ou à deux et 32% des personnes souhaitent un logement de type T1 ou T2. Tandis que seulement ème 1/5 du parc social est composé de T1 et T2. En octobre 2009, 20% des demandes réalisées en 2008 par des jeunes de moins de 30 ans n’ont pas obtenu de logement soit 106 jeunes. Ils se répartissent ainsi sur le territoire : - 70 sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois - 16 sur la Communauté de communes du Controis - 11 sur la Communauté de communes du Cher à la Loire - 8 sur la Communauté de communes Val de Cher Saint-Aignan - 6 sur la Communauté de communes Cher Sologne Le temps d’attente moyen pour obtenir un logement dans le parc public à l’échelle du Pays est de 87 jours. Le temps d’attente est plus long sur la Communauté de communes Cher-Sologne et du Controis. - 134 jours pour la Communauté de communes Cher-Sologne - 92 jours pour la Communauté de communes du Controis - 80 jours d’attente en moyenne sur la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois. - 65 jours pour la Communauté de communes Val de Cher SaintAignan - 62 jours pour la Communauté de communes du Cher à la Loire 52 > Les jeunes qui s’installent dans un logement du parc social sont très majoritairement des jeunes du territoire > Le parc social répond à une demande d’installation : le délai moyen d'attribution est de 87 jours (pour les moins de 30 ans). d) Les demandes exprimées auprès des réseaux d’accompagnement des jeunes Les chefs d’entreprises et les services des ressources humaines ne sont pas toujours informés des difficultés que peuvent rencontrer les jeunes dans leur accès au logement. Pour ne pas remettre en cause leur recrutement ou plus couramment parce que l’entreprise n’est pas spécialisée en matière de recherche de logement, les jeunes seront orientés vers les réseaux d’accompagnement du territoire. Les entretiens avec les acteurs qui informent et orientent les jeunes, notamment en matière de logement, ont permis d’analyser les freins à l’accès au logement pour les jeunes salariés mais également pour ceux qui sont en situation d’insertion professionnelle. Les conseillers de la Mission Locale ont été contactés, ainsi que les travailleurs sociaux des Unités de Prévention et d’Action Sociale (UPAS SudLoire et UPAS de Romorantin-Lanthenay) et les responsables des Centres Communaux d’Action Social (CCAS). Les Missions Locales > Comprendre la situation et les besoins des jeunes qui rencontrent davantage de difficultés > Entretiens menés auprès des Missions Locales, UPAS, CCAS Deux Missions Locales interviennent sur le territoire du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais : la Mission Locale de Romorantin qui intervient sur les cantons de Saint-Aignan, Selles-sur-Cher et Romorantin-Lanthenay (pour ce qui concerne le Pays) tandis que la Mission Locale du Blesois intervient sur les circonscriptions de Contres et de Montrichard. La Mission Locale de Romorantin-Lanthenay a accueilli 1339 jeunes sur l’année 2008. Elle intervient sur un territoire plus large que celui du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Son territoire d’intervention comprend 64 communes des cantons de Selles-sur-Cher, Saint-Aignan, RomorantinLanthenay, Mennetou-sur-Cher, Neung-sur-Beuvron, Salbris, LamotteBeuvron. Parmi les 1339 jeunes accueillis, 966 appartiennent à une commune du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais. Sur les 1339 jeunes reçus à la Mission Locale, 315 ont eu une aide en matière de logement. Pour 70% des jeunes, la Mission Locale est intervenue pour donner des informations et conseils pour l’accès au logement ou pour bénéficier des aides au logement 4% des jeunes recherchaient un accompagnement pour pouvoir bénéficier d’aides financières 8% ont reçu un accompagnement pour accéder à un logement (pour la très grande majorité, il s’agit d’un accompagnement pour un hébergement en foyer) Enfin 14% ont été réorientés vers un organisme de conseil logement La majorité des jeunes qui avaient besoin d’une aide en matière de logement avait entre 18 et 21 ans (56% des 315 et 31% avaient entre 22 et 25 ans). Un conseiller de la Mission Locale de Romorantin-Lanthenay a souligné la situation difficile des jeunes de Saint-Aignan. A Saint-Aignan, les jeunes de moins de 25 ans trouvent difficilement du travail et n’ont pas de moyens de déplacement pour aller chercher un emploi à Romorantin-Lanthenay, Contres ou en dehors du Pays. Ils vivent au domicile parental plus longtemps. Le problème se pose en cas de rupture avec la famille. Aucune solution d’hébergement d’urgence ne peut leur être proposée sur place ou sur le territoire du Pays et tous n’acceptent pas de partir pour les CHRS de Blois. 53 > 1339 jeunes accueillis par la mission locale du Romorantinais en 2008 > La situation difficile des jeunes de Saint-Aignan et communes voisines Lors de leurs permanences à Contres, 121 jeunes ont été accueillis par les conseillers de la Mission Locale en 2008. Parmi les jeunes reçus, 9 jeunes se trouvaient en situation de logement précaire (logés chez des amis) ou en situation de rupture avec la famille qui les hébergeait et devaient changer de logement rapidement. Tous étaient en recherche d’emploi, inscrits en agence de travail temporaire et n’avaient pas de ressources pour financer un logement autonome. Dans le même temps, l’absence de logement stable freinait leur recherche d’emploi. De plus, 7 jeunes salariés ou en formation souhaitaient quitter le domicile parental et accéder à un logement autonome. Leurs revenus ne leur permettaient pas d’accéder au parc privé et l’urgence de leur recherche ne permettait pas d’envisager un logement dans le parc public. Lors de leurs permanences à Montrichard, 14 jeunes ont été accueillis pour un problème de logement en 2008. Les jeunes qui ont fait appel à la Mission Locale en 2008 pour un problème de logement sont pour 50% des jeunes du territoire qui cherchaient à y rester et pour 50% des jeunes qui souhaitaient en partir. Mais, les jeunes qui arrivent sur le territoire de Montrichard sont peu nombreux. Parmi les jeunes qui recherchent un logement sur le territoire, beaucoup sont en situation de rupture avec la famille ou avec les amis qui les hébergeaient. Tous recherchaient un logement rapidement, dans un délai de moins de 2 mois, ce qui excluait le recours au parc social. Une part importante d’entre eux se trouve dans une situation très précaire en particulier ceux qui sont originaires du territoire et qui cherchent à y rester (50% de demandeurs d’emploi). Les jeunes qui arrivent étaient salariés. 54 > 2008, 9 jeunes controis (et alentours) sans ressources et 7 jeunes salariés ou en formation aux ressources limitées recherchaient un logement rapidement Le réseau des Missions Locales identifie trois principaux freins à l’accès et au maintien dans le logement : • Le manque de ressources et de garanties financières des jeunes • Le manque de logements disponibles • Les logements proposés ne correspondent pas à la demande Les conseillers intervenant à Contres comme à Montrichard soulignent l’absence de solutions locales pour aider les jeunes qui doivent pouvoir trouver un logement rapidement à des loyers peu élevés. Comme nous l’avons exposé précédemment, le parc privé comme le parc social ne répond pas à leurs besoins. De plus, le territoire ne dispose pas de CHRS. Seul le CCAS de Contres dispose d’un hébergement d’urgence. L’UPAS Sud Loire intervient sur les Communautés de communes Val de Cher-Saint Aignan, du Cher à la Loire et du Controis. Elle effectue des permanences à Montrichard, Contres et Saint-Aignan. Les travailleurs sociaux interrogés ont constaté, depuis un an, une hausse notable des personnes en difficulté voire en grande difficulté sur leur secteur et en particulier à Saint-Aignan (situation déjà difficile à Saint-Aignan et qui s’est amplifiée avec la crise actuelle). Les jeunes sont concernés de la même façon (pas de situation de difficulté particulière). Les travailleurs sociaux rencontrent de plus en plus de jeunes de 17-18 ans qui ne sont plus soutenus par leurs parents et de très jeunes couples avec enfants qui ont de faibles ressources (RSA) et qui sont en situation d’exclusion (sans emploi, parfois sans logement). Ils ne relèvent pas de demandes notables et particulières de la part des jeunes sur une problématique logement. > A Contres comme à Montrichard, absence de solutions locales en matière de logement pour aider des jeunes disposant de peu ou d’aucune ressources > Augmentation des personnes en difficulté à SaintAignan dans le contexte économique actuel Le secteur de l’UPAS de Romorantin-Lanthenay comprend les Communauté de communes Cher-Sologne et la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois. Les travailleurs sociaux interviennent très peu en matière de logement. Les jeunes font appel à l’UPAS pour des recherches d’emploi ou de formation. Lorsqu’ils sont appelés à aider un jeune sur une problématique logement c’est dans le cadre d’une situation sociale difficile de rupture avec la famille ou les amis qui les hébergeaient. Il sollicite le CCAS qui dispose de logements d’urgence, le FJT ou les CHRS de Blois. Les communes de Saint-Aignan, Selles-sur-Cher, Contres, Montrichard et Romorantin-Lanthenay disposent chacune d’un Centre Communal d’Action Sociale. Le CCAS de Contres reçoit essentiellement des jeunes qui souhaitent quitter le domicile parental pour s’installer en couple. Ils ont un seul salaire voire aucun. Ils ne peuvent pas avoir accès au parc privé qui est très chers du fait d’une offre locative très nettement insuffisante. Généralement, ils restent vivre plus longtemps au domicile parental, ce qui n’est pas toujours bien vécu. Ces jeunes travaillent à Contres ou aux alentours et leur salaire ne leur permet pas d’y vivre. Ils louent parfois un logement à Blois et font les déplacements quotidiens résidence/travail, ce qui implique aussi des coûts. Au cours de l’année 2009, le CCAS recevait 4 à 5 jeunes par mois qui se trouvaient dans cette situation et qui rencontraient des difficultés pour se loger à Contres. Actuellement, le CCAS n’a pas de réponses à leur donner. Pour les jeunes plus en difficulté qui aurait besoin d’un logement rapidement, le CCAS dispose d’un logement d’urgence. Les personnes y sont logées, au maximum, pendant un mois. Le CCAS peut verser des aides financières pour le paiement du loyer ou des frais de chauffage et électricité. 55 > De jeunes salariés avec de faibles revenus ne trouvent pas à se loger à Contres Le CCAS de Selles-sur-Cher accueille essentiellement des jeunes en couple avec enfants ou des jeunes monoparentaux mais très peu de jeunes seuls. Ils ont de 1 à 5 demandes par mois d’une personne de moins de 30 ans (avec enfants) qui ne peut pas accéder à un logement social et qui rencontre de grosses difficultés à se loger. Il s’agit de personnes extérieures au territoire qui viennent à Selles-sur-Cher pour trouver un emploi saisonnier. Le CCAS ne dispose pas de logement d’urgence. Le CCAS de Saint-Aignan reçoit des jeunes saisonniers qui travaillent au zoo ou à l’hôtel de Beauval et ne trouvent pas à se loger. La personne en charge du logement les dirige vers le camping de Saint-Aignan, les propriétaires de chambres d’hôtes ou chambres chez l’habitant. La formule de la chambre chez l’habitant ou la chambre d’hôtes est commune à SaintAignan mais la demande est telle avec l’activité de Beauval que l’offre, même importante, ne suffit pas à répondre à la demande. Certains jeunes prennent un mobil-home ou une caravane au camping mais les prix sont élevés (Pour un mobil-home, 480 euros pour 7 nuits pour 4 à 6 personnes en juin et 580 euros en juillet et août). Le CCAS a peu de demandes en dehors des jeunes saisonniers. Les jeunes ne restent pas à Saint-Aignan. Ils ont ponctuellement quelques demandes pour un hébergement d’urgence auxquelles ils ne peuvent répondre, n’en disposant pas. Le Point Information Jeunesse de Romorantin-Lanthenay accueille essentiellement des jeunes lycéens qui prévoient de quitter le territoire pour continuer leurs études et qui recherchent des informations sur les résidences étudiantes à Tours et à Blois. Elle reçoit peu de jeunes qui souhaitent trouver un logement à Romorantin-Lanthenay. Parmi ceux qui cherchent un logement à Romorantin, beaucoup de jeunes ont entre 25 et 30 ans. Ils travaillent mais ont de petits salaires, sont en couple et cherchent à s’installer. Ils recherchent un logement dans le parc privé. Celui-ci semble fournir suffisamment de logements pour répondre à leurs demandes mais en termes de prix, il ne correspond pas aux ressources des jeunes. Le PIJ les dirige vers le Service Logement Jeunes. Les jeunes arrivants sur le territoire, notamment pour une formation, sont rares. Le Point Information Jeunesse de Noyers-sur-Cher reçoit des jeunes de 23-25 ans qui souhaitent quitter le domicile parental. Ils sont souvent sans emploi permanent et disposent donc de peu de ressources. Il s’agit de jeunes du territoire souvent déscolarisés ou qui ont repris une formation par alternance. Ils vont rechercher un logement dans le parc social. Le contexte économique est délicat à Noyers-sur-Cher. Les offres de travail sont essentiellement saisonnières. Donc beaucoup de jeunes quittent le territoire. Ils travaillent en tant que saisonnier pendant quelques années puis partent chercher un emploi et une situation plus stable ailleurs (en dehors du territoire). Le Point Information Jeunesse de Selles-sur-Cher a reçu 80 jeunes en 2009, essentiellement sur une problématique « emploi ». Il s’agit de jeunes collégiens et lycéens de Saint-Aignan ou Romorantin-Lanthenay ainsi que de jeunes salariés intérimaires (le PIJ les aide pour la rédaction de leur Curriculum Vitae). Les jeunes salariés de Selles-sur-Cher et des communes voisines qui s’adressent au PIJ sont intérimaires et travaillent à RomorantinLanthenay. Il accueille très peu de jeunes en grande difficulté, isolés, demandeurs d’emploi, avec des ressources très limitées. Les quelques jeunes dans cette situation sont redirigés vers la Mission Locale. 56 > Selles-sur-Cher : Difficulté de logement de jeunes saisonniers avec enfants extérieurs au territoire > Le CCAS de Saint-Aignan est presque uniquement sollicité par les saisonniers du zoo de Beauval > La majorité des jeunes qui s’adressent au PIJ de RomorantinLanthenay préparent leur départ vers Blois ou Tours >Beaucoup de jeunes de Noyerssur-Cher quittent la région pour trouver un emploi autre que saisonnier > Synthèse : la demande de logements > Beaucoup de départs de jeunes issus du territoire faute de sources d’emploi suffisantes. > Les offres d’emploi sur le territoire pour les moins de 30 ans sont, pour une part importante, en travail saisonnier (SaintAignan et Selles-sur-Cher) et intérimaire (Montrichard, Contres). > 59 apprentis parcourent plus de 40 kms aller-retour par jour. 50% d’entre eux sont mineurs. Près de la moitié d’entre eux sont en entreprise à Romorantin-Lanthenay, Noyers-sur-Cher, Contres et Montrichard. Les autres sont dispersés sur le territoire. > Les moins de 30 ans sont mieux représentés parmi les demandeurs d’un logement HLM du Pays que de la région. (En 2009, 34% contre 31% au niveau de la région Centre). 59% de ces demandes sont concentrées à Romorantin-Lanthenay et 30% sur les communes secondaires avec en premier lieu Contres. > L’offre en T1 et T2 ne correspond pas à la demande : près de la moitié des demandes de logements HLM proviennent de personnes seules ou à deux mais seulement 1/5ème de l’offre HLM du Pays est de type T1 et T2. Plusieurs opérations de réhabilitation ou rénovation du parc social du Pays sont programmées et prévoient la destruction de logements collectifs remplacés par du pavillonnaire. > Les offres de formation ont une aire d’attractivité locale. Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais 57 > Synthèse : la demande de logements Contres et C.C. du Controis Montrichard et C.C. du Cher à la Loire - La commune de Montrichard perd des habitants (-0,8% entre 1999 et 2006). - Territoire vieillissant : l’Indice de jeunesse est faible (0,5 à Montrichard). Les 15-29 ans représentent 14% de la population. - Des sources d’emploi dans le secteur du bâtiment sur des postes qualifiés. - Un nombre non négligeable d’apprentis à ème Montrichard (la 2 commune d’accueil des apprentis du Pays). - C.C. et commune de Montrichard : les moins demandées pour l’obtention d’un logement social - Territoire attractif de part son dynamisme économique. Accroissement démographique (+0,7% entre 1999 et 2006) - Forte présence des moins de 30 ans. IJ : 1,5. - Quelques entreprises de plus de 100/200 salariés qui fonctionnent bien et qui emploient beaucoup de jeunes en intérim. Elles attirent des jeunes qui vivent dans un rayon d’une trentaine de kms. - Une activité saisonnière (de cueillette ou plants), notable sur les communes du Controis, qui emploie une population locale sur de courtes durées. ème - Contres : 2 commune la plus demandée pour l’obtention d’un logement social - Un dynamisme réel avec des possibilités de croissance mais il s’agit, pour le moment, d’un petit pôle. Par exemple, il ne propose rien en matière de formation Romorantin-Lanthenay et C.C. du Romorantinais et du Monestois - Baisse de 30% de l’emploi intérimaire par rapport à l’année dernière - 20 % des apprentis du Pays sont dans une entreprise de Romorantin-Lanthenay - 22% des demandes des moins de 30 ans pour l’obtention d’un logement social du Pays y sont localisés (en 2008) - Une plateforme d’organismes de formation divers mais avec une attractivité locale Saint-Aignan et C.C. Val de CherSaint Aignan - Déclin démographique de SaintAignan entre 1999 et 2006 (-1,2%) et croissance des petites communes voisines. - Sous représentation des jeunes au sein de la population : les 15-29 ans représentent 15% de la population totale. - La principale source d’emploi pour les jeunes est saisonnière. - Les jeunes intérimaires de SaintAignan se déplacent à Contres pour travailler (problème de mobilité) - Les apprentis sont originaires de Saint-Aignan ou des alentours - 10% des demandes HLM des moins de 30 ans pour le Pays se trouvent sur la C.C. Val de Cher Saint-Aignan (2 mois d’attente) - Le lycée qui propose des formations jusqu’au baccalauréat dispose d’un internat. Le GRETA propose trois formations pour adultes. Ils viennent de RomorantinLanthenay ou des alentours proches. Selles-sur-Cher et C.C. Cher-Sologne - Baisse de 0,3% de la population de 1999 à 2006 à Selles-sur-Cher due aux départs en hausse des 15-29 ans. (IJ = 0,7) - Une situation de l’emploi fragile : fermeture prévue du principal employeur : le Centre Céramique de Touraine. - Moins de 20 apprentis en 2009 (beaucoup dans le secteur du bâtiment) - La plus longue période d’attente (à l’échelle du Pays) pour l’obtention d’un logement HLM : près de 5 mois, mais pas de demande particulièrement importante des jeunes 58 Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais A COURT TERME ATOUTS FAIBLESSES > Un territoire avec une position favorable : à proximité de pôles régionaux, traversé par la ligne ferroviaire Tours/Vierzon > Un territoire fragmenté, des dynamiques économiques variables et très localisées qui ne profitent pas ou peu aux communes voisines > Un potentiel touristique certain : la présence du Cher, de châteaux, du zoo de Beauval > Faible attractivité pour une installation durable > Contres : Dynamisme économique (notamment de quelques entreprises importantes du secteur agroalimentaire). Entreprises qui attirent des jeunes dans un rayon de 30 kms autours (Jeunes employés sur des postes sans qualification et en intérim). > Attractivité du territoire auprès de jeunes apprentis (RomorantinLanthenay, Montrichard) ou pour des emplois saisonniers (Saint-Aignan, Selles-sur-Cher) A LONG TERME > Les sources d’emploi pour les jeunes sont précaires (intérim ou emplois saisonniers) > Baisse de l’emploi notamment l’emploi intérimaire sur la plupart des principales communes du Pays > Pas d’attractivité en termes de formation : aire de recrutement local. > Augmentation du nombre de jeunes en difficulté qui ne trouvent pas d’emploi et sont très peu mobiles. OPPORTUNITÉS MENACES > Activité touristique qui pourrait se développer, notamment le long du Cher et créer de nouveaux emplois saisonniers pour des jeunes du territoire et de l’extérieur. > Vieillissement de la population qui se poursuit, excepté à Contres > Un secteur agro-alimentaire qui peut continuer à se développer à Contres. > Seuls deux pôles créateurs d’emplois pour les moins de 30 ans : Romorantin-Lanthenay et Contres > Une activité principalement saisonnière dans les communes du voisinage du Cher > Pas de diffusion, aux communes voisines, du dynamisme économique créé par l’attractivité touristique des quelques sites du territoire 59 Orientations et propositions > Une demande liée à trois modes de mobilité Les modalités de décohabitation des jeunes sont étroitement liées aux conditions nouvelles du passage à l’âge adulte. Mais ces modalités sont très diverses selon les dispositions et les ressources des jeunes, selon leur capacité à pouvoir espérer une insertion durable dans la vie professionnelle. Alors parfois, une même situation peut signifier des conditions parfaitement opposées. Trois types de mobilité ont été identifiées (cf. « la demande de logement »). Elles ont chacune des répercussions sensibles sur le type de logement nécessaire à leur bonne réalisation : - la « mobilité de décohabitation », c’est à dire le départ contraint et/ou nécessaire, et souvent rapide, du domicile parental alors même qu’aucun évènement extérieur n’en justifierait l’urgence. C’est souvent le cas des jeunes qui ont des ressources faibles (ou pas de ressources) et qui sont inscrits dans des parcours longs et chaotiques d’insertion. Cette mobilité est généralement réduite géographiquement. On est obligé de quitter les parents mais on ne s’éloigne pas du réseau des pairs. - Lors d’une « mobilité de transit », le point de chute est géographiquement éloigné du domicile parental et donc des amis et des copains. Les jeunes vivant cette situation n’ont qu’un désir dans l’immédiat : rejoindre leur territoire d’origine ou poursuivre leur mobilité en fonction du déroulement de leur carrière. - la « mobilité d’installation » qui était la règle générale autrefois se poursuit. Les jeunes, souvent en situation de couple, font le choix de rechercher un logement au caractère durable dans le temps. Trois types d’offres peuvent répondre à ces trajectoires : UNE OFFRE D’INSTALLATION • • Veiller à l’intégration de petits logements de type PLAI dans les futures opérations des bailleurs sociaux Favoriser la mise en place d’Opérations Programmées de l’Habitat UNE OFFRE EN LOGEMENT INDIVIDUEL ACCOMPAGNE UNE OFFRE DE LOGEMENT DE TRANSIT • Intervention du Service Logement Jeunes du Loiret-Cher sur tout le territoire du Pays • Création d’une résidence Jeunes à Contres 60 • Mobilisation d’1 à 2 logement(s) sur le secteur de Saint-Aignan > Une offre en logement d’installation Il nous parait nécessaire de veiller à l'intégration d'un nombre suffisant de petits logements dans les futures opérations menées par les bailleurs sociaux. Cette gamme de logements qui pourrait s'inscrire dans les différents programmes des Communautés de communes répondrait aux différents besoins sur le plan territorial. >Une offre en logements individuels « accompagnés » L’étude a révélé un besoin en logements accompagnés de type hébergement d’urgence ou logements sous mesure ALT (Allocation Logement Temporaire) dans le secteur de Saint-Aignan qui ne dispose, pour le moment, d’aucune offre de ce type. > Une offre en logement de transit La phase de diagnostic a permis de qualifier et quantifier les besoins en logements pour les jeunes sur le territoire du Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais et de proposer des réponses adaptées : Poursuite de l’intervention du Service Logement Jeunes Depuis avril 2009, le Service Logement Jeune opère à l’échelle des trois territoires ruraux du Loir-et-Cher : > Le Pays Vendômois > Le Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais > Le Pays de Grande Sologne Pour répondre aux besoins des jeunes saisonniers de Saint-Aignan, l’étude propose l’intervention renforcée du Service Logement auprès des acteurs locaux (CCAS, Office de Tourisme, Direction de Beauval). Création d’une résidence jeunes de 5 à 6 logements à Contres Création d’une résidence de 6 à 8 logements portée par la Communauté de communes Cher-Sologne pour les jeunes apprentis et saisonniers. La résidence sera implantée à Gièvres et sera ouverte aux jeunes saisonniers et apprentis des communes qui ne sont pas membres de l’intercommunalité Cher-Sologne. 61 OPTIONS RETENUES EN COMITE DE PILOTAGE Le comité de pilotage, réuni le 11 mai 2010, s’est prononcé en faveur de la construction d’une petite résidence Jeunes de 5 à 6 logements à Contres ainsi que la poursuite de l’intervention du Service Logement Jeunes sur l’ensemble du Pays mais avec une mise en relation plus étroite avec le zoo et jardins de Beauval. Modifications réalisées suite aux observations du comité de pilotage : Selon certains participants, l’intégration de logements de type T1 dans les opérations des bailleurs sociaux ne répond plus à la demande. Néanmoins, la production de T2 (notamment de type PLAI) paraît toujours nécessaire, en particulier à Contres. Des actions pourraient être menées sur le parc privé. Des mesures telles des Opérations Programmées de l’Habitat permettraient la production d’une offre nouvelle de petits logements avec des loyers conventionnés et inférieurs au marché actuel. Ce parc pourrait notamment offrir des logements aux jeunes qui souhaiteraient s’implanter plus durablement sur le territoire en complément de l’offre proposée par les bailleurs sociaux. 62 > Des expériences similaires en Région Centre Résidence Sociale – FJT à Vendôme -9 logements Réhabilitation d’une maison particulière dans un quartier proche du centre ville gérée par l’association FJT « Espace Kennedy » Résidence Sociale – FJT « Comte de Mons » à Joué-lès-Tours (Indre et Loire) – 12 logements Réhabilitation d’anciens logements d’instituteurs à Joué-lès-Tours (Agglomération Tours Plus) gérés par le foyer de jeunes travailleurs de Tours « Association Jeunesse et Habitat » Résidence Sociale – FJT à La Riche (Indre et Loire) – 7 logements 63 Résidence Sociale – FJT à Montlouis sur Loire (Indre et Loire) – 10 logements Cette résidence neuve a été ouverte en 2007 suite aux volontés politiques de la ville de Montlouis-sur-Loire et de la Communauté de communes de l’Est Tourangeau. Sa gestion décentralisée est effectuée par le foyer de jeunes travailleurs de l’agglomération de Tours, « Association Jeunesse et Habitat ». 64 > Modalités de gestion des résidences « jeunes » Les éléments d’analyse du diagnostic ont permis d’identifier le type d’habitat répondant le mieux aux besoins : - Petits logements locatifs - à faible coût - avec un turn-over suffisamment maîtrisé pour qu’ils soient rapidement mobilisables - dans les pôles urbains du Pays (à proximité des lieux d’activité) Une offre de services complémentaire au projet de bâti faciliterait le parcours professionnel ou formatif des jeunes ainsi que leur inscription dans la vie locale à partir : - d’un accueil - d’un accompagnement pour les démarches administratives - de l’organisation de rencontres entre les jeunes et avec les acteurs du territoire - d’accompagnement des jeunes vers l’accès aux logements de droit commun Sur les plans pédagogiques (gestion locative sociale – accompagnement – animation) et économiques (investissement et fonctionnement), nous suggérons que ces futures résidences soit créées sous le statut « résidence sociale – foyer de jeunes travailleurs ». L’utilisation courante du terme « résidence sociale » renvoie à une image sociale marquée. Il ne nous semble pas opportun de reprendre cette terminologie dans la communication du projet. Cependant, « résidence sociale » est, pour l’Etat, le mode réglementaire de création ou de mobilisation de logements collectifs temporaires pour les jeunes en PLAI (DDCSPP). Le label « Foyer de Jeunes Travailleurs » ouvre quant à lui la possibilité de financements spécifiques notamment auprès de la Caisse d’Allocations Familiales. Ce nom pourrait être accolé à celui de la résidence. Ex : FJT – Résidence … La « résidence sociale - FJT » représente une solution de logements temporaires meublés pour des jeunes de 16 à 30 ans. Les conditions d’accès sont facilités (caution, garants) afin d’offrir une souplesse de fonctionnement répondant de façon rapide et adaptée aux jeunes en recherche de logements. Ces résidences sont très attractives pour les jeunes car elles permettent de percevoir une APL élevée dont le loyer résiduel (redevance) est faible pour le résident. Dans l’hypothèse d’une labellisation des résidences, nous proposons de mieux cerner le rôle et les missions des Foyers de Jeunes Travailleurs. Les missions réglementaires des Foyers de Jeunes Travailleurs Les Foyers de Jeunes Travailleurs relèvent de la loi sociale du 30 juin 1975 (dite loi Veil) revisitée par la loi du 02 janvier 2002. Ils sont donc des établissements agréés par l’Etat en Commission Régionale de l’Organisation Médicale et Sociale (CROSMS) faisant l’objet d’une « sélection » certifiant leur conformité aux textes législatifs et réglementaires. « Les foyers de jeunes travailleurs et travailleuses sont des institutions à but non lucratif qui mettent à la disposition des jeunes séparés de leur famille un ensemble d’installations matérielles pour leur logement et leur nourriture, ainsi que des moyens qui permettent directement ou indirectement de favoriser leur promotion individuelle et leur insertion dans la vie sociale » circulaire du Ministère des Affaires Sociales, 18 mai 1971 65 « L’évolution du contexte économique et social a contribué, au cours des dernières années, à modifier la vocation des foyers de jeunes travailleurs. En premier lieu, ils sont de plus en plus appelés à intervenir non seulement comme établissement d’hébergement, mais encore comme structures d’accueil, d’animation, d’insertion dans la vie sociale et professionnelle. En second lieu, ils sont souvent conduits à accueillir simultanément des jeunes normalement insérés dans la société et des jeunes inadaptés ou menacés d’inadaptation. » Ministère des Affaires Sociales, circulaire du 11 mai 1977 Plus récemment, selon les termes de la circulaire n° 96-753 du 17 décembre 1996 du Ministère du Travail et des Affaires Sociales, « les Foyers de Jeunes Travailleurs sont des institutions à but non lucratif qui mettent à la disposition des jeunes qui vivent hors de leur famille un ensemble d’installations matérielles pour leur hébergement et leur restauration, ainsi que des moyens qui permettent, directement ou indirectement, de favoriser leur insertion dans la vie sociale. Ils ont pour mission de favoriser la socialisation des jeunes par l’habitat et par différentes formes d’incitation et d’actions dans des domaines où se forge la qualification sociale : vie quotidienne, mobilité, emploi, formation, loisir, culture … Dans cette phase de transition, il s’agit de rendre possible un parcours résidentiel en créant les conditions d’un processus d’apprentissage de la vie sociale conduisant à l’autonomie et à la citoyenneté. Le passage en FJT doit donc, par définition, être conçu comme quelque chose de temporaire. Cette action de prévention et d’accompagnement est fondée sur la valorisation des potentialités des jeunes dans le but de les rendre acteurs de leur propre développement … les FJT ne sont pas des établissements d’aide ou d’assistance sociale. Leur équilibre financier implique une participation des bénéficiaires aux coûts des services offerts, principalement logement et restauration. » La Direction Générales de l’Action Sociale (DGAS) n’est pas la seule administration de tutelle des foyers de jeunes travailleurs. La Direction Générale de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Construction (DGUHC) avec les circulaires relatives aux Résidences Sociales (décret du 23 décembre 1994, circulaire du 19 avril 1995 et circulaire du 26 octobre 2006) ou encore au Plan de Cohésion Sociale intervient à tous les échelons territoriaux dans les créations ou modernisations des FJT. Les Directions Départementales de la Jeunesse et des Sports sont également, parfois localement, l’une des administrations de tutelle des foyers de jeunes travailleurs. Elles agréent les structures juridiques porteuses au titre des « associations de jeunesse et d’éducation populaire ». Concernant les Collectivités Territoriales, les lois de décentralisations n’ont pas transféré à ces dernières de compétences particulières relevant très directement des missions traditionnellement dévolues aux FJT. Les relations contractuelles existant entre les associations-foyers et les collectivités sont donc de natures très diverses et reposent sur la volonté des acteurs d’engager ou développer un processus de coopération. La charte de l’Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (ex Union des Foyers et services pour Jeunes Travailleurs) L’Union nationale pour l’habitat des jeunes (UNHAJ) a été créée en 1955 pour unir les associations gestionnaires de foyers (associations fjt) et constituer un interlocuteur unique auprès des pouvoirs publics au plan national. ème Une charte, adoptée en 1996, année du 40 anniversaire de l’UNHAJ, actualise le projet et réaffirme les valeurs auxquelles les associations locales constitutives de l’Union (associations UNHAJ) sont attachées et pour lesquelles elles s’engagent. Cette charte exprime la vocation à faire progresser une société humaine « confiante en son humanité ». 66 Parmi les principes et les actions inscrits dans la Charte, citons trois articles particulièrement significatifs : « Pour nous, comme pour les jeunes que nous accueillons, le développement se fonde sur l’autonomie, l’initiative, la responsabilité, la participation active, la solidarité. Chaque signataire s’engage à faire émerger, dans une collaboration permanente avec tous ceux dont c’est la responsabilité, le constat des désirs, des besoins et des attentes des jeunes dans tous les domaines où se construit leur développement social et professionnel. Chaque signataire forge avec ses partenaires et avec les jeunes les réponses diversifiées en utilisant habitat, emploi, culture, mobilité, bien-être, formation, loisirs non seulement dans leur valeur d’usage mais également dans les effets sociaux qu’ils produisent. Il s’attache ainsi à satisfaire en même temps aux besoins et aux attentes énoncés par les jeunes et à leur exigence, même muette, de considération et de légitimité …» Un habitat inscrit dans une démarche environnementale Les associations « foyer de jeunes travailleurs » de la région Centre, avec le soutien du Conseil Régional, se sont engagées dans une démarche de certification pour l’ensemble des logements créés ou réhabilités afin de limiter les impacts environnementaux (le choix d’énergies renouvelables ou d’équipements à faible consommation, installations sanitaires limitant les consommations d’eau, isolations diminuant les consommations d’énergie, acoustique intérieure et extérieure protégeant des nuisances sonores, etc.). « Résidence sociale – foyer de jeunes travailleurs » Un projet intégrant les principes du développement durable Les projets de « résidences sociales – FJT » sont porteurs d’une action aux confluences des enjeux - économiques (permettre l’accueil rapide des jeunes salariés, participer au soutien de l’artisanat et du BTP (apprentissage) et favoriser le maintien des grandes entreprises (recrutements nationaux des jeunes hautement qualifiés) - - sociaux (proposer une offre de logement accessible pour les jeunes qui disposent de faibles ressources, accompagner les jeunes dans leurs démarches par des personnels qualifiés, etc.) environnementaux (analyser les impacts environnementaux pour les constructions et les réhabilitations, sensibiliser les résidents sur les questions relatives à l'efficacité énergétique et à la protection de l'environnement, etc.) 67 ANNEXES 68 CONFIGURATION D’UN « SERVICE LOGEMENT JEUNES » Le diagnostic de territoire fait apparaître l’existence de besoins en logements spécifiques pour jeunes à mobiliser sur le territoire du Pays. Le dispositif Service Logement Jeunes continuera d’intervenir pour répondre à ce besoin en renforçant son intervention dans le secteur de SaintAignan et du zoo et hôtel Beauval. Il ne se substitue pas aux organismes existants (ADIL, Missions Locales…) intervenant en matière d'information sur le logement ou au contact direct des jeunes. Il s’appuie sur eux pour compléter et renforcer l’offre de services en direction de ce public, à partir des différents pôles du territoire. Le présent document expose l’organisation d’une structure type « service logement jeunes ». Organisation d’un Service Logement Jeunes Les missions : - Fonction accueil, information, orientation - Accompagnement - Médiation locative - Animation et développement Les actions : Le Service Logement Jeunes : - Assure des permanences d’accueil et d’orientation. - Réalise l’accompagnement des jeunes dans leur projet d’accès au logement. - Développe des actions de prospection, de captation de l’offre principalement dans le parc privé. - Met en corrélation l’offre et la demande par des actions d’intermédiation. - Favorise et mobilise les outils financiers de sécurisation de droit commun (Pass GRL, FSL…) - Met en place une veille sociale et financière pour rassurer les propriétaires et en étant réactifs par rapport à une situation qui poserait problème. - Mobilise et anime un partenariat sur le territoire concerné afin de promouvoir une politique de l’habitat des jeunes. 69 Accueil, information, orientation et accompagnement à la recherche de logements L’objectif à poursuivre : Positionner le Service Logement comme le lieu spécifique et central pour l’information et la recherche de logement (pour les jeunes) sur le territoire. Il s’agit de construire et de développer un lieu d’information en accès libre et gratuit, régulièrement mis à jour. Intentions pédagogiques : En faire un espace propice à un premier contact permettant de trouver un lieu favorable à la création d’un projet logement. Information-documentation Il permet aux jeunes d’accéder à une information diversifiée et favorise l’autonomie des jeunes dans leurs recherches d’information. Information ponctuelle et personnalisée à l’accompagnement à la recherche de logements Il propose à tout jeune un accueil et un accompagnement personnalisé, adapté à sa situation et à son projet de vie. Réunion collective d’information Il guide les jeunes dans la construction de leurs projets logement (information sur les droits et devoir, le budget, les tarifs ou encore les dispositifs financiers mobilisables, aides pratiques pour la recherche de logements…). Accueil personnalisé par entretien Il tente de comprendre la situation du jeune et d’évaluer la solution à mettre en place, sur la base d’un diagnostic de la situation du jeune. Il s’agit de mesurer les écarts existants entre le projet du jeune et sa situation et d’identifier, avec le jeune, les étapes à franchir pour construire ce même projet. La médiation locative Prospection et constitution d’une bourse au logement Il s’agit de mobiliser les bailleurs et les gestionnaires de logements (parc privé mais également public). Les objectifs : - - Sélectionner des logements correspondants aux besoins des jeunes, en rencontrant les bailleurs désirant s’investir dans la location de leur logement (présentation des enjeux et des actions menées par l’association). Négocier auprès des bailleurs les conditions d’accès (montant du loyer, garanties…). Assurer une mission d’observatoire sur la situation du marché locatif. L’enjeu est de permettre l’accès à un logement autonome et de s’assurer que les logements proposés dans la bourse respectent les conditions de salubrité et la législation. 70 Mise en relation Il s’agit de mettre en adéquation l’offre (bailleurs) et la demande (locative), de faciliter l’accès au logement pour un jeune, de favoriser et d’organiser un espace de communication avec les bailleurs et d’instaurer, ainsi, une bonne relation. La mise en relation doit permettre d’informer des droits et obligations d’un locataire ou d’un bailleur et veiller à ce que la contractualisation se passe dans de bonnes conditions (revalorisation du public jeune auprès des bailleurs) Information et accompagnement des bailleurs Il s’agit d’informer sur les droits et devoirs des locataires comme des propriétaires. Auprès des bailleurs, le dispositif doit permettre de les informer et de les sensibiliser sur les dispositifs destinés à favoriser l’accès au logement (ex : locapass, FSL…). Gestion des conflits : accompagnement et/ou orientation Il s’agit d’accompagner le locataire et/ou propriétaire à résoudre un problème financier, de voisinage, juridique… Le service logement doit être en capacité de résoudre des conflits, de maintenir un bon niveau de communication et d’éviter toute dégradation des relations et des biens. L’enjeu est à la fois de rassurer le locataire et de sécuriser le propriétaire. Animation et développement L’enjeu est de faire levier sur les politiques locales en matière d’habitat pour tendre vers une meilleure prise en compte des besoins spécifiques au public jeune. Il s’agit de se doter d’outils statistiques pour suivre l’évolution de la demande sur le territoire, en mobilisant et animant un partenariat sur le territoire, à partir d’observations, dévaluations et de témoignages afin de promouvoir une politique de l’habitat des jeunes. L’objectif est de favoriser l’autonomie et la citoyenneté des jeunes, dans une approche globale des problèmes à partir de ceux liés à l’habitat. 71 PERSONNES ET STRUCTURES MOBILISEES Monsieur CHANAL Président du Syndicat Mixte du Pays de la Vallée du Cher et du Romorantinais Monsieur Michel MARSEILLE Président de l’association LA MAJO de Romorantin-Lanthenay Monsieur OJARD Monsieur BLONDEL Vice-Président de la Communauté de Communes Val de Cher Saint-Aignan Responsable Développement à la Communauté de Communes Val de Cher Saint-Aignan Monsieur BRAULT Président de la Communauté Communes du Controis Monsieur PERSILLET Président de la Communauté de Communes Cher-Sologne Vice-Président de la Communauté de Communes Cher-Sologne Directrice de la Communauté Communes Cher-Sologne Monsieur MOUGNE Madame de Monsieur LORGEOUX Président de Communes du Monestois Monsieur LEON Directeur de la Communauté de Communes du Cher à la Loire Chargée de développement économique à la Communauté de Communes Madame POUSSIN la Communauté Romorantinais et de de du Madame KARL Chargée d’études à l’Observatoire de l’Economie et des Territoires de Loir-etCher Monsieur BUBREIL CAF 41 Madame THAULT et Madame LARHANTEC Madame ARTIGES ADIL 41 Conseil Régional, Service Développement des Territoires Foyer de Jeunes Travailleurs LA MAJO Romorantin-Lanthenay CAD 41 Centre Communal d’Action Sociale de Romorantin-Lanthenay Centre Communal d’Action Sociale de Contres Centre Communal d’Action Sociale de Saint-Aignan Centre Communal d’Action Sociale de Selles-sur-Cher Centre Communal d’Action Sociale de Montrichard Mission Locale Romorantin-Lanthenay Monsieur PETITEAU Madame BERLU Madame BRUNO Madame BOURGUIGNON Responsable Responsable Responsable Madame CELERY 72 Monsieur GOURMELON Monsieur VENAILLE Madame DUBISSON MADAME CADOUX-CARREIRA Madame BURDET Monsieur HERON Monsieur LECLERC Madame ROBILLARD Madame GERGAUD Direction Direction Direction Direction Monsieur NORBERT Chefs d’entreprises Agences de travail temporaire Mission Locale du Blésois, Circonscription de Contres Mission Locale du Blésois, Circonscription de Montrichard Unité de Prévention et d’Action Sociale Sud Loire Unité de Prévention et d’Action Sociale Romorantin Point Information Jeunesse Noyers-surCher Point Information Jeunesse RomorantinLanthenay Pôle Emploi Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations Lycée Général Claude de France à Romorantin-Lanthenay Lycée Professionnel Denis Papin à Romorantin-Lanthenay Lycée Professionnel de Saint-Aignan GRETA ; AFEC ; Re-travailler Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale (IRFSS) Syndicat mixte du Pays de la Vallée Du Cher et du Romorantinais Saint-Michel ; Super U ; Climatelec ; Marionnet ; Daher Lhotellier ; Boiron ; Acial ; Beauval ; Menuiserie Franck Barras ; Segret Charpente ; G2 MECACONCEPT ; Grand Hotel du Lion d’Or ; Saelys ; SAS Solovitl ; Le Fournil des déllices ; Robin Coiffure ; Sarl Philippe Sinson ; Construction Lorenne ; Sarl Transports Jousselin de Madeira ; Produits Céramique de Touraine ; La duchesse Anne ; Allionn Sandra Coiffure ; Sarl Albert Rillet ; Coupe Tiff’s ; Salon Mya ; Plutôt Chic ; Steffy Coiff ; Sarl JBIC ; Sarl ARCLA Grand Hôtel ; La Tierce Sarl ; Ets Charbonnier ; Clemenceau Coiffure ; Helioform ; HDB SA ; Euro Coiff Lydie ; Carrosserie Automobile Serge ADECCO ; PLANETT ; ACTUAL INTERIM ; ADECCO ; TEMPO TRAVAIL TEMPORAIRE et RANDSTAD 73 GLOSSAIRE ADIL ALS ALT ANPE APL ASLL BEPA CAF CAS CC CCAS CDC CDD CDI CODHAJ CFA CFAI CFPPA CHRS CIDOL CRJS DDASS DDCSPP Agence Départementale d’Information sur le Logement Allocation Logement à Caractère Social Allocation Logement Temporaire Agence Nationale Pour l’Emploi Aide Personnalisée au Logement Accompagnement Social Lié au Logement Brevet d’Etude Professionnelle Agricole Caisse d’Allocation Familiale Circonscription d’Action Sociale Communautés de communes Circonscription Communale d’Action Sociale Caisse des Dépôts et Consignation Contrat à Durée Déterminée Contrat à Durée Indéterminée Comité Départemental pour l’Habitat des Jeunes Centre de Formation des Apprentis Centre de Formation des Apprentis de l’Industrie Centre de Formation Professionnel Pour Adultes Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale Comité Interministériel de Développement de l’Offre de Logements Centre Régional de la Jeunesse et des Sports Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection Des Populations DDEA Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture DGAS Direction Générale de l’Action Sociale DGUHC Direction Générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction DRASS Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales DRE Direction Régional de l’Equipement DREAL Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement FASTT Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire FILOCOM Fichier des Logements par Commune FJT Foyer de Jeunes Travailleurs FSL Fonds de Solidarité pour le Logement HLM Habitation à Loyer Modéré INSEE Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques OPAH Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat PAIO Permanence d’Accueil d’Information et d’Orientation PDALPD Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées PIJ Point Information Jeunesse PDLJ Plan Départemental pour le Logement des Jeunes PDR Personne De Référence MFR Maison Familiale et Rurale RMI Revenu Minimum d’Insertion RSA Revenu de Solidarité Active UFJT Union des Foyers et services pour Jeunes Travailleurs UNHAJ Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes UPAS Unité de Prévention et d’Action Sociale URHAJ Union Régionale pour l’Habitat des Jeunes USH Union Sociale pour l’Habitat 74