MARCHE DE SOLIDARITE CITOYENNE POUR LE LIEN ARMEE-NATION & BLESSES EN OPEX Cela se passera en France du 27 avril au 14 juillet 2013 SOMMAIRE Un défi pour tous !! page Synopsis ................................................................................................................. 4 ETRE CITOYEN 1) Comment devient-on citoyen Français ? ...................................................................... 8 2) Le citoyen possède différents types de droits ............................................................. 9 3) Le citoyen doit aussi remplir des obligations ............................................................. 9 4) Définition des droits et des libertés des citoyens ........................................................ 9 5) On peut distinguer différents droits ........................................................................... 10 6) Le citoyen a des valeurs attachées à la citoyenneté .................................................. 11 7) Valeurs, principes et symboles de la République et de ces citoyens ......................... 12 LIEN ARMEE NATION 1. L’armée : a. b. c. d. e. f. g. h. i. j. Commandement.................................................................................................. Missions.............................................................................................................. Cadre d'emploi .................................................................................................... Position internationale ........................................................................................ Forces projetables .............................................................................................. Personnels ........................................................................................................... Les femmes dans l'armée .................................................................................... Budget ................................................................................................................ Déploiements internationaux .............................................................................. Archives .............................................................................................................. 14 15 15 15 16 16 16 16 16 16 2. La Nation Définition ....................................................................................................................... 17 Lien Armée-Nation Comment définir le lien armée-nation aujourd’hui ? ..................................................... 19 Quelle est la fonction de ce lien armée-nation ? ............................................................ 20 1 Le sacrifice de la vie pour la nation ............................................................................... 20 Quel rôle social ont encore les armées ? ....................................................................... 20 Lutter contre l’indifférence et réinventer une nouvelle relation .................................... 21 LES BLESSES Prise en charge du blessé sur le terrain A. La blessure 1) 2) 3) 4) La blessure en opération ..................................................................................... 23 La blessure physique ........................................................................................... 23 La blessure psychologique ................................................................................. 23 Des blessés en nombre croissant ........................................................................ 23 B. Le suivi des blessés L’hospitalisation et la rééducation 1ère période : ................................................................................................................... 24 2ème période : .................................................................................................................. 24 3ème période : ................................................................................................................. 24 Le soutien médical et psychologique Les principaux partenaires institutionnels : ......................................................................... Les principales associations : ......................................................................................... Les principaux partenaires privés :................................................................................. Les principales associations d’armes : .......................................................................... 25 26 27 27 Resocialiser et réinsérer le soldat blessé en opération ................................................... 27 L’efficacité du soutien financier..................................................................................... 27 L’aide à la réinsertion et à l’amélioration du statut juridique du blessé......................... 28 SOURCES : − Ministère de la Défense − Armée de Terre − Promotion « CBA Bulle » Ecole de Saint-Cyr Coëtquidan Pédagogie de Projet 20112012 Livrable 1 – Rapport − Wikipédia − Objectif brevet éducation civique − www.vie-publique.fr − Pédagogie.ac-montpellier.fr/hist-geo/defense 2 UN DEFI POUR TOUS 3 Aussi la FNAME – OPEX organise-t-elle une grande Marche Citoyenne (avec votre soutien indéfectible) afin d’entretenir le lien « Armée – Nation, blessés » Conforter notre gratitude et notre respect vis-à-vis de l’engagement qui a été le leur. Les aider et les soutenir dans leur effort de reconstruction avec l’appui de valides (civils et militaires) dans cette progression. Cette marche journalière d’une trentaine de kms par jour, va traverser la France pendant 3 mois et générer dans son sillage un lien de convivialité et de partage vis-à-vis du marcheur valide, bien sûr, mais aussi il sera le relais, le soutien, l’accompagnant, totalement investi et endurant pour permettre aux blessés encore hospitalisés de trouver l’appui nécessaire et la force de rejaillir. 4 5 Cela se passera en France Du 27 Avril au 14 Juillet 2013. Il devra marcher tous les jours 30 kms pendant 90 jours. Ce lien est d’une importance vitale et il est beaucoup plus naturel que du temps du service national car le citoyen renforcer le lien Arméecomprend que la menace est permanente, que les OPEX Nation, blessés. lointaines font partie d’une lutte contre un terrorisme qui peut frapper partout. Le préserver et le consolider est une exigence républicaine et démocratique, aider et soutenir nos blessés dans leur effort de reconstruction, avec l’appui de valides (civils et militaires) dans cette progression. Les militaires appartiennent à la Nation, comme tous citoyens. L’armée garantit la liberté d’action et la sécurité des Français avec rigueur et disponibilité Mais puisque c’est elle qui se voit confier les armes de la Nation ainsi que sa défense, il importe que celle-ci ait besoin de l’adhésion, du soutien moral et de la compréhension de la communauté nationale, c’est à dire de la Nation. Sa motivation : Cette marche hors norme ne peut être réalisée sans vous !! 6 ETYMOLOGIQUEMENT : du latin civis, celui qui a droit de cité, citoyen. Celui qui appartient à une cité, c'est à dire à une communauté organisée par des règles. En exerçant son droit de vote, on est citoyen d'une ville, d'une région, d'un État. Plus largement, on est citoyen lorsqu'on participe à la vie de la cité. Pendant la Révolution française, le terme "citoyen" a été réutilisé par opposition au "sujet" (du roi). Il permet de désigner tout homme sans notion de hiérarchie, par opposition à la Noblesse. A noter que, durant cette période, les termes "citoyen" et "citoyenne" ont été utilisés pour remplacer "monsieur", "madame" et "mademoiselle". De nos jours, un citoyen est une personne qui relève de la protection et de l'autorité d'un Etat, dont il est un ressortissant. Il bénéficie des droits civiques et politiques et doit accomplir des devoirs envers l'Etat (ex : payer les impôts, respecter les lois, remplir ses devoirs militaires, être juré de Cour d'assises...). La qualité de citoyen est liée à l'obtention de la nationalité par filiation, par la naturalisation ou par option. Il faut également être majeur. JURIDIQUEMENT : un citoyen français jouit de droits civils et politiques et s’acquitte d’obligations envers la société. Le citoyen détient donc une qualité particulière qui lui permet de prendre part à la vie publique. D’un point de vue juridique, la nationalité est une condition nécessaire, mais pas suffisante, pour acquérir la citoyenneté. Il faut aussi jouir de ses droits civils et politiques. Ainsi un enfant, ayant obtenu la nationalité française, ne devient citoyen français qu’à partir de 18 ans, âge de l’acquisition du droit de vote. 7 ON NE NAIT PAS CITOYEN MAIS ON LE DEVIENT... 1) Comment devient-on citoyen Français ? La citoyenneté française est liée à la détention de la nationalité française. Cette nationalité s’acquiert de quatre façons : par le "droit du sang" : est considéré comme français tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français ou devient français. par le "droit du sol" : un enfant né en France d’un parent lui-même né en France est français de naissance ("double droit du sol"). Pour l’enfant né en France de parents nés à l’étranger, la nationalité française lui revient automatiquement et de plein droit à sa majorité ("droit du sol simple différé") ; par la procédure dite de "naturalisation" : un étranger majeur, résidant habituellement sur le sol français depuis au moins cinq ans peut demander à être naturalisé. Cette durée de résidence peut être réduite à deux ans si le demandeur a accompli avec succès deux années d’études dans un établissement d’enseignement supérieur français ou s’il a rendu, ou peut rendre, " des services importants à la France ". Dans tous les cas, depuis la "loi Sarkozy" du 26 novembre 2003 sur la maîtrise de l’immigration, au séjour des étrangers en France et à la nationalité, il doit justifier de son "assimilation à la communauté française" lors d’un entretien individuel. Celui-ci évalue "selon sa condition" sa bonne connaissance de la langue française et des droits et devoirs conférés par la nationalité française. Le candidat doit aussi faire preuve de bonne mœurs ; par le mariage : depuis la loi du 24 juillet 2006 relative à l’immigration et à l’intégration, un étranger uni à un conjoint français depuis quatre ans, peut demander à acquérir la nationalité française par déclaration. Le délai est porté à cinq ans lorsque le demandeur ne justifie pas avoir résidé de manière ininterrompue pendant au moins trois ans en France à compter du mariage ou, en cas de résidence à l’étranger, lorsque son conjoint français n’était pas inscrit au registre des Français établis hors de France. Le demandeur doit également avoir un niveau de connaissance de la langue française suffisante, "selon sa condition" 8 UN CITOYEN EST UN INDIVIDU QUI A DES DROITS ET DES DEVOIRS. 2) Le citoyen possède différents types de droits a. b. c. des droits civils et des libertés essentielles : se marier, être propriétaire, droit à la sûreté, à l’égalité devant la loi (notamment fiscale), devant la justice et dans l’accès aux emplois publics, liberté de pensée, d’opinion et d’expression, liberté de religion, de liberté de circulation, liberté de réunion, d’association ou de manifestation ; des droits politiques : droit de voter, d’être élu, droit de concourir à la formation de la loi par la voie des représentants qu’il élit (l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789). des droits sociaux : le droit au travail, de grève, droit à l’éducation, Sécurité sociale. 3) Le citoyen doit aussi remplir des obligations → respecter les lois, participer à la dépense publique en payant ses impôts, s’informer, participer à la défense du pays. Seuls les droits politiques sont spécifiquement liés à la citoyenneté française. En effet, un étranger bénéficie des autres droits et libertés fondamentaux, comme les droits sociaux, et doit s’acquitter aussi d’obligations. 4) Définition des droits et des libertés des citoyens Il s’agit des libertés et les droits reconnus par la constitution, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, le préambule de la constitution de 1946 (repris par celle de 1958) et les principes fondamentaux auxquels ces textes renvoient. Ils sont à la base de la démocratie et le Conseil constitutionnel a fortement contribué à renforcer leur respect 9 5) On peut distinguer différents droits → → → → → les droits inhérents à la personne humaine : ils sont pour la plupart établis par la Déclaration de 1789. Il s’agit de l’égalité (art. 1), de la liberté, de la propriété, de la sûreté et de la résistance à l’oppression (art. 2) ; Le droit de propriété implique la liberté de disposer de ses biens et d’entreprendre. les droits qui sont des aspects ou des conséquences des précédents : ainsi du principe d’égalité découlent, par exemple, le suffrage universel, l’égalité des sexes, mais aussi l’égalité devant la loi, l’emploi, l’impôt, la justice, l’accès à la culture. les droits sociaux, c’est-à-dire les prestations à la charge de la collectivité : comme le droit à l’emploi, la protection de la santé, la gratuité de l’enseignement public. Le droit à la sûreté justifie l’interdiction de tout arbitraire, la présomption d’innocence, le respect des droits de la défense, la protection de la liberté individuelle par la justice. Le principe de liberté induit l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion, de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève. Selon la Déclaration de 1789, l’exercice de ces droits et libertés fondamentaux n’a de limites "que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits " (art. 4) 10 ÊTRE CITOYEN, C'EST AVANT TOUT 6) Le citoyen a des valeurs attachées à la citoyenneté Outre un statut juridique et des rôles sociaux, la citoyenneté se définit aussi par des valeurs. On peut en évoquer au moins trois, traditionnellement attachées à la citoyenneté : La civilité : il s’agit d’une attitude de respect, à la fois à l’égard des autres citoyens (ex : politesse), mais aussi à l’égard des bâtiments et lieux de l’espace public (ex : transports publics). C’est une reconnaissance mutuelle et tolérante des individus entre eux, au nom du respect de la dignité de la personne humaine, qui permet une plus grande harmonie dans la société. Le civisme : il consiste, à titre individuel, à respecter et à faire respecter les lois et les règles en vigueur, mais aussi à avoir conscience de ses devoirs envers la société. De façon plus générale, le civisme est lié à un comportement actif du citoyen dans la vie quotidienne et publique. C’est agir pour que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers. La solidarité : elle est importante, en effet, dès lors que les citoyens, dans une conception classique, ne sont pas de simples individus juxtaposés, mais un ensemble d’hommes et de femmes attachés à un projet commun. Elle correspond à une attitude d’ouverture aux autres qui illustre le principe républicain de fraternité. Dans ces conditions, la solidarité, qui consiste à venir en aide aux plus démunis, directement ou par le biais des politiques publiques est très directement liée à la notion de citoyenneté. Ces trois valeurs donnent à la citoyenneté tout son sens en ne la limitant pas à l’exercice du droit de vote. 11 7) Valeurs, principes et symboles de la République et de ces citoyens La République se distingue de la royauté par l’intérêt général qui prime. PREAMBULE DE LA CONSTITUTION DE LA V° REPUBLIQUE Les valeurs et les principes de la République sont énoncés dans la Constitution de la V° République : république indivisible (une région ne peut faire sécession : exemple de la Corse), laïque (la république, indépendante des religions, n’en reconnaît aucune, mais respecte la liberté de conscience : tolérance), démocratique (souveraineté du peuple : gouvernement du peuple par et pour le peuple) et sociale (représentative du peuple tout entier et à son service). Les symboles qui se rattachent à la République sont multiples : Ils reflètent l’histoire française marquée par la défense des droits de l’homme et l’affirmation des grands principes (liberté), la recherche du consentement, l’appartenance à la nation et la lutte pour sa défense : une devise : Liberté, égalité, fraternité » : l’individu est libre, sa dépendance vis-à-vis d’autrui se limite à ses devoirs (l’abolition des privilèges rend les hommes théoriquement égaux en droit, égalité civique et politique), la fraternité est fondée sur l’idée de la dignité humaine et de la solidarité entre les hommes. le drapeau tricolore : hissé la première fois, deux jours après la prise de la Bastille, le blanc, symbole du roi, est uni au bleu et au rouge, couleurs de la Garde Nationale de Paris l’hymne national : 12 La fête nationale du 14 juillet évoque la prise de la Bastille, elle commémore aussi la fête de la Fédération à Paris en 1790. D’autres fêtes nationales, 1er mai (fête du Travail depuis 1947) 11 novembre (armistice de 1918), 8 mai (armistice de 1945).... Une effigie : Marianne (coiffée du bonnet phrygien qui était celui des esclaves affranchis de Rome) Le coq gaulois (vigilance du peuple Français et sa fierté nationale) Le Panthéon (sur la montagne Sainte-Geneviève au cœur du Quartier Latin à Paris (consacré aux grands hommes comme Carnot, Curie, Gambetta, l’abbé Grégoire, Hugo, Monnet, Moulin, Rousseau, Voltaire, Zola…). Ces symboles sont pour les citoyens des éléments de reconnaissance et de cohésion sociale car ils expriment des valeurs partagées. 13 LIEN ARMEE NATION 1) L’armée : Les Forces armées françaises, souvent appelées « Armée française » dans le langage courant, sont la force militaire de la République française chargée de la défense du pays et de la protection des intérêts nationaux de la France. Elles sont composées de quatre grandes forces : La force terrestre : Armée de terre La force aérienne : Armée de l'air La force navale : Marine nationale La force intérieure : Gendarmerie nationale a. Commandement Selon l'article 15 de la Constitution, le Président de la République est le « chef des armées ». À ce titre, il préside les conseils et comités de défense qui définissent la stratégie générale, les moyens des armées et leur emploi. En outre, il dispose directement de l'emploi de l'arme nucléaire stratégique : « Le chef d'état-major des armées » s'assure de l'exécution de l'ordre d'engagement donné par le Président de la République. Les articles 20 et 21 de la Constitution placent les forces armées sous la direction exclusive du Gouvernement : « le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de la force armée » (art. 20) ; « le Premier ministre dirige l’action du 14 Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il nomme aux emplois militaires. Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres » (art. 21). À la tête des différentes armées et services communs se trouve un chef d'état-major (armée de terre, armée de l'air, marine nationale) ou un directeur général (gendarmerie nationale, service de santé des armées, service des essences des armées, direction générale de l'armement), responsables devant le ministre de la Défense de la préparation de leur armée en vue de leur mise en œuvre. La décision politique de leur mise en œuvre opérationnelle est du ressort du Gouvernement. Le commandement de toute opération militaire conduite par des éléments des forces armées est assuré par le chef d'état-major des armées (CEMA), qui dispose d'organismes interarmées. b. Missions Les forces armées ont pour missions de détenir et mettre en œuvre les armes de la France. Ceci, sur décision du Gouvernement, dans le but de : • • • préserver les intérêts vitaux de la France (le maintien de l'intégrité du territoire national, le libre exercice de la souveraineté et la protection de sa population et de ses ressortissants) ; contribuer à la sécurité et à la défense de l'espace européen et méditerranéen ; contribuer aux actions en faveur de la paix et du droit international. c. Cadre d'emploi Le cadre d'emploi des forces armées recouvre : • • • des opérations de soutien de la paix et du droit international sous mandat de l’ONU ; des interventions au sein d'une alliance ou d’une coalition multinationale, notamment au sein de l'OTAN ou de l'Union européenne ; des opérations dans un cadre national, par exemple dans le cadre des accords bilatéraux de défense. d. Position internationale La doctrine militaire française est fondée sur l'indépendance nationale, la dissuasion nucléaire et l'autosuffisance militaire. La France est membre de l'OTAN, mais a quitté de 1966 à 2009 son organisation militaire intégrée. Récemment, elle a activement travaillé avec ses alliés à adapter ses forces (intérieurement et extérieurement) au nouvel environnement international dû à la fin de la guerre froide. Elle est aussi membre de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. En dehors de l'OTAN, la France a activement participé à diverses opérations de maintien de la paix en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans. 15 La France a pris des mesures majeures de restructuration de son armée pour la professionnaliser. L'armée française peut se permettre d'être plus petite mais elle doit être capable de se déployer plus rapidement en dehors de la France. e. Forces projetables Armée de terre : l'armée de terre doit être capable de projeter, à 7 ou 8 000 kilomètres, 30 000 hommes en 48 heures. Marine nationale : un groupe aéronaval et une force sous-marine Armée de l'air : 70 avions de combat avec leur environnement et 2 bases aériennes projetables Des états-majors interarmées projetables L'ensemble des armées doit être capable de projeter à l'intérieur du territoire 10 000 hommes pour des missions de sécurité civile f. Personnels Les forces armées françaises sont actuellement constituées de personnels militaires professionnels, la conscription ayant été suspendue depuis 2001. g. Les femmes dans l'armée La féminisation de l'armée française remonte à 1914 avec le recrutement de femmes comme personnel de santé (Service de Santé des Armées). En 1939, elles se voient autorisées à intégrer les corps d'armée, et en 1972 leur statut évolue au même rang que celui des hommes. Néanmoins, l'accès des personnels sous-officiers féminins aux unités spéciales reste faible. Seules quatre femmes ont obtenu le rang d'officier général en 2011. h. Budget L'armée française est (avec l'armée britannique) l'une des plus dotées financièrement en Europe i. Déploiements internationaux Du fait de son appartenance à de nombreuses organisations susceptibles de mener des opérations de maintien de la paix, la France est actuellement engagée sur de nombreux théâtres d'opérations. En plus de ces opérations menées par des organisations internationales, l'armée française mène aussi ses propres opérations. j. Archives Jusqu'à présent, les archives des armées de terre et de l'air et de la marine sont installées au château de Vincennes, celles de l'armement à Châtellerault, celles de la gendarmerie à 16 Maisons-Alfort, l'établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense occupe le fort d'Ivry-sur-Seine et les archives des anciens combattants se trouvent à Caen. À terme, tout sera réuni à Vincennes, sauf les archives de l'armement qui demeureront à Châtellerault. En général, un dossier est ouvert au bout de 30 ans, ceux qui sont susceptibles de nuire à la sécurité de l'État ne sont accessibles qu'au bout de 60 ans. Les procès et les dossiers d'état civil ne sont consultables qu'au bout de 100 ans, et les dossiers individuels au bout de 120 ans 2) La Nation ETYMOLOGIE DU MOT : du latin natio, naissance, extraction, dérivant de natus, né. Une nation est une communauté humaine ayant conscience d'être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. En tant qu'entité politique, la nation, qui est un concept né de la construction des grands Etats européens, est une communauté caractérisée par un territoire propre, organisée en Etat. Elle est la personne juridique constituée des personnes régies par une même constitution. Certaines données objectives permettent de définir une nation : « Le territoire, l’ethnie, la langue, la religion, la culture, l’État ». Il y a également des nations sans territoire propre ou d’autres encore qui sont partagées entre plusieurs États. Aussi la nation apparaît-elle d’abord comme une construction politique, dont la fonction est de garantir la cohésion sociale et de faire respecter l’autorité de l’État. Pour ces raisons, l’idée de nation est elle-même liée à l’histoire de chaque pays. JURIDIQUEMENT : Le terme « nation » n'est pas défini juridiquement. S'agissant de la France, la dénomination de la personne morale de droit public est « l’État français ». Le pouvoir juridictionnel ne s'exerce pas au nom de l'État personne morale, mais directement au nom de la collectivité de fait des individus qui en sont ressortissants. La nation est au sens constitutionnel, en France, la notion juridique désignant au nom de quoi est exercé le pouvoir législatif — d'où la dénomination actuelle de l'Assemblée Nationale. La nation, comme l'individu, est l'aboutissant d'un long passé d'efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime. Les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire, voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale. Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en 17 faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l'effort en commun. Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune. L'existence d'une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l'existence de l'individu est une affirmation perpétuelle de vie. La France se définit comme étant un État-nation, étant entendu que « toute nation est par définition multiculturelle. Le problème politique étant de savoir si la diversité culturelle, en termes de religion, de différences sociales, d'appartenance nationale, est susceptible d'être transcendée par un projet commun ». 3) Lien Armée-Nation La tradition républicaine veut que la défense reste l’affaire de tous les citoyens. La conscription a pendant longtemps été un moment privilégié d’association des citoyens à la défense de la Nation. Bien qu’elle fût créée dans sa forme obligatoire et universelle par une loi du 21 mars 1905, l’origine de la notion de "Nation en armes", faisant de chaque citoyen un soldat appelé à défendre la Patrie, remonte à la Révolution. Sa suspension, mise en œuvre par la loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service national, devait aller de pair avec un renouvellement du lien Nation-défense. 18 C’est ainsi que cette loi institue également un appel de préparation à la défense, devenu par la suite journée d’appel de préparation à la défense (JAPD). D’autres actions de renforcement du lien Nation-défense existent. - Ainsi, dans l’éducation nationale, l’enseignement des principes et de l’organisation de la défense nationale et européenne a été intégré aux cours d’histoire et d’éducation civique, notamment en classe de troisième. - Le dispositif du volontariat s’inscrit aussi dans cette démarche en direction des jeunes. Il conserve l’esprit du service rendu à la Nation et marque la participation des forces armées à l’effort collectif d’insertion des jeunes. - La réforme récente de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale), transformé en 1997 en établissement public autonome, vise à permettre une meilleure sensibilisation aux questions de défense des cadres dirigeants des secteurs publics et privés, ainsi que l’émergence, en collaboration avec des universités et des fondations, d’un véritable pôle français d’études de défense de haut niveau. - La désignation dans chaque conseil municipal d’un élu "correspondant défense" a également été décidée. > Comment définir le lien armée-nation aujourd’hui ? L’armée, émanation de la nation, est aux ordres du pouvoir politique. Par sa composition, elle est issue de la nation et c’est ce lien (armée-nation) qui donne aux militaires la légitimité nécessaire à l’accomplissement de leur mission, jusqu’au sacrifice suprême si nécessaire. Ces relations entre l’armée et la nation étaient matérialisées, entre autres, par le service national. Celui-ci suspendu, l’armée semble isolée. Aussi l’absence de liens entre des militaires et la société qu’ils sont censés défendre, pose la question de l’avenir de l’armée au sein de la nation française. La suspension du service national a contraint les armées et la nation à se rencontrer de manière différente, et plus constructive, sans le côté obligatoire. Les militaires, qui pouvaient jusque-là attendre tranquillement que les recrues du service national pointent dans leurs casernes, ont dû se repositionner, adopter une démarche d’ouverture, pour intéresser et attirer les jeunes. Les armées se sont plutôt bien sorties de cette remise en question, intervenue après la chute du mur de Berlin, la fin des menaces aux frontières (même si, du coup, il n’y a plus eu de frontières aux menaces !) : ce fut l’apparition dans nos rues des soldats du plan Vigipirate, qui a bien montré à quel point les armées faisaient partie de leur vie, de la sécurité de la nation ; et ce fut la multiplication des « OPEX », que les Français avaient l’air d’accepter, voire de soutenir. Même aujourd’hui, sur l’Afghanistan, la critique porte plus sur l’opportunité politique de l’engagement que sur le travail des militaires eux-mêmes … Le lien armée-nation est important, car il faut bien que l’armée soit comprise du pays qui la rétribue, et qu’elle contribue à intégrer une partie des couches qui ne se sentent pas naturellement, d’emblée, françaises à 100 % (avec, par exemple, la création d’une aumônerie musulmane), il ne faut pas pour autant que cela devienne une obsession, que l’armée se livre à une vérification permanente du soutien dont elle estime devoir bénéficier, ni qu’elle ait à revenir sans arrêt sur ce qu’elle fait, sur sa légitimité… 19 La première mission des armées est la sécurité des citoyens, en particulier chez eux, en France (et cela a toujours existé). Il reste que dans nos armées, les soldats continuent de s’engager pour la France, que « même sous le casque bleu » ils se sentent des soldats français. > Quelle est la fonction de ce lien armée-nation ? Le lien est d’une importance vitale, surtout depuis la fin de la conscription, car si les missions des armées ne sont pas reconnues, approuvées, elles n’auront ni le recrutement, ni les moyens, ni les finances pour continuer. Or, ça se passe bien, pour l’essentiel, même si les militaires sont parfois agacés de percevoir que, pour la mort d’un des leurs, l’opinion décrète que cela fait partie des « risques du métier ». Pour la nation, ce lien est beaucoup plus naturel que du temps du service national car le citoyen comprend que la menace est permanente, qu’elle peut même se situer à l’intérieur du territoire, que les « OPEX » lointaines font partie d’une lutte contre un terrorisme qui peut frapper partout. La communauté militaire est aujourd’hui moins nombreuse, plus homogène, elle est beaucoup en opérations extérieures ; elle est de plus en plus « interarmées » ; et elle est surtout plus moderne socialement. La plupart des conjoints travaillent, ce qui induit des styles de vie différents dans les régiments, les bases, autour des bateaux, etc. Dès qu’il y a un gros souci, un échec, une disparition, le sentiment de communauté ou de culture commune revient vite. > Le sacrifice de la vie pour la nation Quand on fait le choix de ce métier, on fait aussi dans une certaine mesure celui du risque. Quant au mal-être, si on le ressent, on fait un autre métier. Comme les militaires n’ont pas vocation à s’exprimer publiquement, ils ne s’en plaignent pas trop. Le militaire, n’est pas un civil comme un autre. Il ne peut s’investir dans la vie sociale, locale : il ne peut pas être conseiller municipal, syndicaliste. L’essentiel du personnel des armées n’est pas employé à vie : les engagés sous contrat, les jeunes sous-officiers sont en CDD. Disons que les militaires sont des citoyens comme les autres, mais ayant « comme beaucoup d’autres » des responsabilités particulières. La population a bien compris qu’il y a une continuité entre la défense (comme poste avancé à l’extérieur, par exemple) et la sécurité (plus proche d’elle, de son quotidien). > Quel rôle social ont encore les armées ? Ascenseur, oui. Diversité, oui : en tout cas au niveau de la troupe, et on en a vu quelquesuns le payer de leur vie, en Afghanistan ou ailleurs. Le lien « armée-nation », l’armée peut y aider en particulier par cette façon qu’elle a d’accepter les individus sans les catégoriser, de les former, de leur donner des responsabilités… Le filet de sécurité, deuxième chance, espoir.... c’est bien, mais on ne peut pas prendre en charge trois ou quatre millions de jeunes dans l’armée, juste quelques milliers. Pour ceux qui y rentrent, l’armée reste une des seules organisations recrutant à tous niveaux, de toutes 20 provenances, permettant (en théorie) une progression totale, du soldat à l’officier général. L’armée est une émergence naturelle de la Nation. Le lien entre l'Armée et la Nation est un attelage à deux composants, l'armée et la nation. > Lutter contre l’indifférence et réinventer une nouvelle relation L’indifférence existe dans cette relation filiale entre nation et armée. L'armée reproche à la communauté nationale pêle-mêle : son indifférence face aux morts en opérations extérieures, son aveuglement face à aux questions de défense ses raccourcis budgétaires en voyant dans la défense une source de dépenses inutiles. Un travail d'explication sur le sens des missions de nos armées est à entreprendre continuellement et sans relâche Le débat politique est également une nécessité. Nos engagements récents peuvent être également évoqués dans les classes de nos lycées. Une occasion de réflexion collective est ainsi ouverte dans le champ scolaire, puis familial et enfin public. Le soldat, qui meurt ou bien qui est blessé, est un de mes "frères" de la communauté nationale. Qui a vu une star française manifester son soutien à nos combattants blessés en se produisant aux Invalides ? Qui a vu une star sur le théâtre afghan ? Malheureusement, personne... Il fut un temps ou nos soldats avaient des marraines de guerre. Pourquoi ne pas recréer ce lien ? Une fête des armées où les casernes, les navires et les bases seraient ouvertes au public ne serait-elle pas une formidable occasion de présenter nos hommes, nos missions et nos matériels, bref d'exister sur la place publique et de créer un lien avec nos compatriotes ? 21 LES BLESSES Au XIXe siècle, en Europe, de grands engagements ont causé de véritables carnages sur les champs de bataille. Les soldats étaient alors considérés comme de la « chair à canon » et il n’y avait guère de services sanitaires à disposition. Beaucoup de soldats blessés ont été abandonnés à leur sort sur le champ de bataille et sont morts alors qu’ils auraient pu être sauvés si des secours avaient été disponibles sur place. Les services de santé des armées n’étaient pas en mesure de venir en aide à tant de victimes « en fait, il y avait plus de vétérinaires pour s’occuper des chevaux que de médecins pour soigner les soldats ! » Des blessés ont agonisé pendant plusieurs jours, sans aucun secours. De nos jours, le durcissement des opérations ne fait aucun doute et la prise en charge du soldat blessé et de son environnement familial revêt une importance toute particulière. Prise en charge du blessé sur le terrain De nos jours la médicalisation de l’avant au plus près de combattant, les évacuations médicales précoces pour libérer la capacité hospitalière de l’avant afin de ramener les blessés dans les hôpitaux des armées est systématique. La prise initiale des blessés repose sur trois actions fondamentales : • • • Mise en œuvre des soins par l’entourage du combattant. Tous les soldats projetés reçoivent un enseignement sur le sauvetage au combat de premier niveau. L’insertion dans les sections d’auxiliaires sanitaires formés sur le sauvetage au combat de deuxième. Les premiers soins médicaux et la mise en condition d’évacuation dans les postes médicaux. 22 A. La blessure Elle peut être de plusieurs ordres : physique (avec ou sans séquelles « amputation ou autre... »), psychique « traumatisme de guerre » (pour le blessé comme pour sa famille). La difficulté des blessés de guerre à reprendre une activité professionnelle témoigne de la nécessité de renforcer les chaînons manquants utiles à l’accompagnement du blessé et à sa réinsertion. 1) La blessure en opération Difficulté de parler de « blessure au combat » étant donné que la France n’est pas en guerre. Il y a malgré tout un soldat blessé dans sa chair et son âme. Il y a une question de qualification en matière de droit afin de définir s’il s’agit d’un blessé au combat, d’une blessure de guerre, d’un blessé en opération. Officiellement, la qualification juridique de la blessure des soldats précise qu’il s’agit d’une « lésion soudaine, consécutive à un fait précis de service ». Le fait précis de service est un évènement survenu pendant le temps où le soldat est sous la responsabilité du commandement et dont on peut donner le jour et l’heure. Toute blessure ou maladie qui, par sa nature et sa gravité, est susceptible d’entraîner plus tard des séquelles fait l’objet d’un rapport circonstancié, pièce maîtresse pour la détermination de l’imputabilité en service et l’établissement du dossier de pension militaire d’invalidité. 2) La blessure physique La blessure physique peut revêtir différentes formes. Bien souvent le blessé en opérations est un amputé des jambes ou des bras/mains, un soldat atteint de la moelle épinière, un brulé, un polytraumatisé. Un nombre important de lésions et traumatismes sont causé par des engins explosifs improvisés (EEI) fabriqués artisanalement par des insurgés (Afghanistan). Les lésions internes liées au souffle de l’explosion sont désastreuses. Les traumatismes crâniens, les lésions de la moelle épinière et beaucoup d’amputations marquent le blessé. Les brulures sont dues aussi aux mines ou bombes et elles atteignent la sphère ORL et des hémorragies internes. Mais la blessure n’a pas que des manifestations physiques. 3) La blessure psychologique La blessure psychologique est définie comme « un état post-traumatique » liée à un ensemble de réactions chez une personne ayant vécu ou avoir été témoin d’une situation provoquant la mort ou des blessures graves à autrui. Ce type de blessure est invisible, mais fréquente chez les soldats de retour d’opérations extérieures. Les symptômes sont l’hyperactivité, l’incapacité de se concentrer longtemps, l’énervement soudain, une gestuelle violente, des souvenirs-flash perturbateurs de leur état. 4) Des blessés en nombre croissant Les progrès de la médecine en matière de prise en charge du blessé, augmentent les chances de survie des soldats gravement atteints alors que voici quelques années, ils décédaient. Il y a davantage de secouristes, d’infirmiers et de médecins, dans les troupes 23 combattantes. A ceci s’ajoute l’amélioration des équipements de protection des forces déployées en OPEX. B. Le suivi des blessés L’hospitalisation et la rééducation 1ère période : Il y a tout d’abord l’arrivée du blessé à l’hôpital. Sa durée varie de quelques jours à 3 mois. C’est un temps de prise en charge dans l’urgence allant du service de réanimation en passant par la chirurgie et la psychiatrie. Pour certains le pronostic vital est engagé, d’où la prise en compte psychique est importante. Débute aussi la prise en charge médico-sociale des familles. Le rôle des intervenants est primordial car dépend d’eux la confiance entre le militaire blessé, ses proches et ceux-ci. 2ème période : La durée dans le temps est plus longue, le pronostic physique et psychique est en jeu. C’est l’espoir pour le blessé et sa famille, avec la perspective du handicap et donc du devenir. Cette période passe par un projet de rééducation visant l’autonomie du blessé puis un projet de réadaptation et de réinsertion professionnelle. Des permissions thérapeutiques permettent d’évaluer la qualité de remise en situation sociale et des orientations médico-militaires se précisent. 3ème période : Elle intervient à la sortie de l’hôpital. Le blessé a souvent réintégré son domicile ou alors son unité. D’autres restent sans activité car se pose la question de leur aptitude à reprendre un jour le service actif. Si ce n’est pas possible, dans le cas de handicap lourd, le recours à une institutionnalisation dans des structures de long séjour s’impose. Le soutien médical et psychologique C’est le rôle du service de santé des armées que de leur apporter les soins que nécessite leur état avec un dispositif cohérent et adapté. Dans ce cadre, les blessés physiques bénéficient d’une attention particulière. Certains de ces troubles représentent de véritables blessures psychiques. Ce sont notamment les états de stress post traumatiques (ESPT). Enfin, l’ensemble des militaires est désormais sensibilisé à la nécessité d’un repérage précoce de la souffrance psychique et de ses modes d’expression. Cette attention se poursuit au retour, une des particularités des troubles post traumatiques étant de pouvoir se révéler tardivement, parfois plusieurs mois ou années après l’événement traumatique. On peut signaler la mise en place récente d’un « sas » de fin de mission, destiné à aider le militaire dans la transition difficile que constitue le retour à la vie « post opérationnelle ». 24 Le domaine médical et la prise en charge physique de la blessure sont très efficaces. Cela concerne « l’intervention médicale sur les théâtres d’opération, le rapatriement, l’hôpital centralisé à Percy, les soins à court et long terme, la rééducation ou la pose de prothèses ». La prise en compte des blessés sur le long terme est de loin la plus délicate mais fondamentale. Acteur clef du soutien aux blessés, l’implication du régiment dans le suivi des blessés est fondamentale. Son rôle est notamment de permettre aux blessés qui le souhaitent de continuer à servir en son sein, en leur apportant toute l’aide nécessaire pour que ce projet soit réalisable et viable. Après six mois passé dans son régiment où le blessé est en situation d’activité, celui-ci reçoit un ordre de mutation dont la réception est souvent vécue comme un abandon et la prise administrative s’arrête par le régiment. Après six mois, le blessé est suivi par le Groupement de soutien pour l’invalidité (GSPI) et d’autres associations civiles se chargent de son suivi. Elle se divise en quatre parties : les institutions, les associations, les entraides et les assurances. On peut citer notamment : Les institutions : la Défense et l’Etat. La cellule d'aide aux blessés de l'armée de Terre (CABAT) assure un accompagnement dans la durée des blessés en opérations. Créée le 1er septembre 1993 par le chef d'État-major de l'armée de Terre (CEMAT), la CABAT est un organisme spécifique placé sous le commandement du gouverneur militaire de Paris. Les associations : on ne compte pas moins de 63 associations créées après la seconde guerre mondiale Les entraides : elles sont constituées par des cellules d’aides et de soutien propres aux régiments et constituent des soutiens de proximité. Les assurances : principalement GMPA, AGPM Les principaux partenaires institutionnels : → Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG) dispose de 9 écoles de reconversion professionnelle dans lesquelles les blessés peuvent recevoir une formation professionnelle dans une cinquantaine de métiers (formation reconnue) mais elle peut aussi financer des formations dans des organismes indépendants. → L’Institution Nationale des Invalides (INI) est un établissement au service des anciens militaires combattants blessés en service, victimes d’attentats et handicapés civils. L’INI est un 25 établissement public administratif sous tutelle du ministère de la Défense qui accueille, à titre permanent, de grands invalides qui ne peuvent plus vivre à leur domicile. Il est doté d’un centre médico-chirurgical spécialisé dans le traitement des blessés et d’un cercle sportif. Les principales associations d’entraides : → Bleuet de France : Depuis plus de 80 ans, au quotidien et avec attention, le Bleuet de France, symbole national de Mémoire et de Solidarité, vient en aide aux anciens combattants et à leurs jeunes frères d’armes, à leurs femmes, enfants et familles en cas de blessure ou de décès ainsi qu’aux victimes d’attentats. → La FNAME : créée en 1985 a pour vocation de rassembler les militaires français ayant participé à des opérations extérieures dans différents pays en conflits. Elle a pour objet de venir en aide à tous ses compagnons, à faciliter leur réinsertion, luttant en outre contre l’oubli du sacrifice des militaires français en opérations extérieures qui défendent les intérêts de la France de par le monde. Parmi l’ensemble de ses buts sont à retenir 5 piliers : - la défense du droit à réparation et les réserves, - le soutien aux militaires en mission pour la France dans le monde, - la promotion de l’esprit civique par le lien Armée-Nation, - le devoir et culture de mémoire, - l’apport d’une aide sociale afin de faciliter la réinsertion de nos compagnons. → L’AISP de droit français, a été fondée en 1988. Depuis 1995, cette association est dotée d'un statut consultatif de catégorie 1 auprès du Conseil Economique et Social des Nations Unies. Elle regroupe civils et militaires qui ont servi sous les couleurs des Nations Unies depuis 1948 dans le cadre des résolutions du Conseil de Sécurité. Sa mission est de prolonger, sur le plan humanitaire et diplomatique, leurs actions entreprises sur le terrain. De plus, l'AISP contribue à des actions humanitaires de développement et d'urgence. Elle s'implique dans le déminage, sans négliger sa vocation première d'expertise et d'information. C'est pourquoi l'Association participe aussi à la création de l'Académie Internationale de Maintien et de Consolidation de la Paix. Elle a pour objectif de : - faire connaître et reconnaître la mission des Soldats de la Paix aux populations ; - servir les nobles principes de la Charte des Nations Unies ; - d'aider et soutenir les Casques bleus blessés, leurs veuves et leurs orphelins ; - coordonner et réaliser des actions de paix ; - d'être un vivier de compétences à la disposition des Nations Unies. 26 Les principaux partenaires privés − − Association générale de prévoyance militaire (AGPM). Groupement militaire de prévoyance des armées (GMPA). Les principales associations d’armes o o o Entraide parachutiste militaire Amicale des troupes de marine Association entraide montagne RESOCIALISER ET REINSERER LE SOLDAT BLESSE EN OPERATION Le soldat est entraîné pour affronter des situations difficiles et stressantes. Il est aguerri par une formation physique et morale éprouvant ses capacités. Deux solutions s’offrent à lui : Le blessé a une force morale et physique capable psychologiquement d’accélérer sa récupération et d’améliorer sa réinsertion socioprofessionnelle. Le blessé rejoint à sa demande son régiment, ce qui le rassure. Dans son régiment il est intégré et inséré. Mais il peut aussi ne plus se sentir à sa place du fait de mutations ou de recomposition de son unité. Alors il est perçu comme un soldat handicapé dans un environnement professionnel tourné vers l’action opérationnelle valorisant la force et l’efficacité. Son image « négative » annihile ses potentialités physiques et psychologiques de récupérations et diminuent sa confiance en lui. Si bien que son régiment devient un lieu de souvenirs douloureux qu’il faut quitter. L’EFFICACITE DU SOUTIEN FINANCIER Il ne semble pas que les blessés aient à souffrir de problèmes financiers majeurs. Il est vrai qu’il existe un vide temporel entre la blessure et la mise en place des institutions ou un vide juridique en défaveur de la famille s’il n’y a pas de mariage. La multitude des organismes permet des actions multiples en leurs faveurs. Il existe des institutions pour aider le blessé dans sa recherche d’emploi, dans la Défense ou handicapés, mais sur le domaine de la reconversion, c’est là que le bât blesse. 27 En effet dans les emplois de la Défense, cela permet au blessé de se rassurer et de ne pas songer à la reconversion dans le civil. Il se sent pas abandonné et reste au contact de camarades qui reconnaissent sa blessure. Cependant cette solidarité a des effets pervers. S’il occupe un poste administratif il va éprouver un sentiment d’inutilité et avec les mutations permanentes il finira par se sentir étranger. Certains blessés peuvent être fragiles psychologiquement. L’AIDE A LA REINSERTION ET A L’AMELIORATION DU STATUT JURIDIQUE DU BLESSE Il s’agit de conduire les blessés à choisir de reprendre un emploi dans le monde civil, ce qui nécessite en parallèle un suivi pour que ceux-ci reprennent confiance en eux. Il faut démontrer au blessé qu’il existe des emplois ailleurs que dans l’armée qui correspondent plus à ses attentes, tant professionnels que familiaux ou médicaux. Ce processus doit être accompagné d’une reprise de confiance en soi. Il faut lui montrer qu’il a des capacités et un potentiel de travail. Quant à la question juridique, des réformes semblent nécessaires. Les blessés sont en situation de non-activité (CML) Congé Longue Maladie. Il est donc impossible pour eux de bénéficier d’une aide à la reconversion car cela nécessite un statut d’activité. Il faut donc adopter un statut juridique spécifique pour les blessés. 28