Avertissement
Le dossier, ci-dessous, ne relève pas d‘une argumentation singulière et homogène mais plutôt d‘une
compilation d‘informations, de réflexions, de réactions et de témoignages relatifs aux différents axes retenus
pour l‘élaboration de cette exposition.
Chaque référence et chaque exemple, choisis en pertinence avec les objets et documents exposés, sont autant
de points de départ et de pistes pour une potentielle activité en milieu scolaire.
Pour une plus grande clarté, ce dossier se parcourt de la même façon que l‘exposition. L‘organisation des
différents chapitres correspond au cheminement préconisé par Evelyne Lecucq, commissaire de l‘exposition.
Tous les ouvrages consultables sur place sont répertoriés ici et accompagnés d‘un texte de présentation.
En ce qui concerne les marionnettes et les photographies ainsi que les enregistrements visuels et sonores
exposés, ce dossier n‘a pas la prétention d‘en rendre compte dans leur totalité.
Le parti pris a été de mettre en évidence quelques exemples caractéristiques des problématiques intrinsèques
à la marionnette et à son rapport au monde.
1ère partie : Les Spécificités
Modules A, B et C
« Les arts de la marionnette accentuent particulièrement, chez l‘interprète comme dans la perception du
spectateur, la notion théâtrale de « distanciation », c‘est-à-dire de mise à distance entre l‘acteur, ici également
manipulateur, et son personnage, représenté par l‘intermédiaire d‘un objet. En outre, un corps peut être
montré fragmenté, une partie peut évoquer un tout.
L‘inanimé, l‘artificiel, le mécanique, ou l‘électronique, sont choisis par les artistes dans le but de dépasser le
réalisme ou le théâtre psychologique, notamment en variant les modes de présence en scène d‘un personnage
ou d‘un lieu. Lorsque l‘esthétique des marionnettes est hyperréaliste, la mise en scène en souligne souvent
l‘effet d‘étrangeté et jette le trouble dans l‘esprit de l‘assistance en interrogeant le rapport entre le vivant et
l‘inanimé.
Des pratiques anciennes, occidentales ou extrême orientales, toutes fondées sur des codes de représentation
forts, intégrés par tous les publics, sont également adaptées aux propos et à l‘esthétique de notre époque : la
gaine lyonnaise ou chinoise, la marotte, les bunrakus japonais, le théâtre d‘ombres, le théâtre de papier... »
Evelyne Lecucq
A propos de « Représentation » et de « Distanciation »
« Fragments » de définitions relatives au domaine artistique ;
Représentation : En art, une représentation signifie stricto sensu « ce que l'on donne à voir »
- du latin repraesentare, « rendre présent » (et non « présenter à nouveau »).
Distanciation : (Terme créé par B. Brecht) Technique de jeu et de mise en scène qui détruit l'illusion
théâtrale pour développer le sens critique du spectateur.
Pour plus de précision en ce qui concerne le vocabulaire théâtral, voir le Dictionnaire du théâtre de Patrice Pavis, Paris
Dunod, 1996.
Les deux notions, représentation et distanciation, sont évoquées plus largement dans le texte suivant ;