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Le profil de risque des fonds est fonction de deux axes qui sont le profil de risque des investis-
seurs sous-jacents et le profil de risque des investissements dans les IMF (prêts ou investisse-
ments). Ces deux axes sont eux-mêmes déterminés par d’autres facteurs sous-jacents. La plu-
part des investisseurs étant des investisseurs institutionnels sociaux, ils accepteront plus faci-
lement en microfinance qu’ailleurs des pertes, certes non souhaitables. D’autres institutions
seront plus strictes par rapport aux critères de rentabilité financière.
La taille des fonds comparée à la nature de leurs investissements souligne certaines caractéris-
tiques propres au secteur. En effet, la grande majorité des fonds répertoriés dans l’étude sont
de faible taille ($/EUR1 à 15 millions) comparés à la taille requise à la viabilité du fonds
d’investissement traditionnel qui se situe autour de $/EUR 20 à 30 millions d’un point de vue
commercial.
La faible taille de ces fonds s’explique en partie par la faible maturité de ce secteur, la majori-
té des fonds ayant été créés à la fin des années 90 ou dans les années 2000. Il va sans dire
qu’au fur et à mesure que le secteur progressera en maturité, le besoin d’une plus grande
commercialisation conduira à un accroissement de la taille des fonds d’investissement en mi-
crofinance. D’autre part, la plupart des fonds analysés sont encore actuellement subvention-
nés, leur taille actuelle ne leur permettant pas de couvrir leurs frais fixes d’administration et de
maintenance.
Pour répondre au besoin d’économies d’échelle, certaines institutions, telles que Triodos,
NOVIB et Accion International, gèrent plusieurs fonds, soit pour leur propre compte, soit pour
le compte d’autrui. Triodos par exemple gère deux fonds pour le compte de fondations néer-
landaises, Hivos et Doen, en plus de leur propre fonds, Triodos Fair Share Fund. Ceci leur
permet de répartir leurs coûts sur plusieurs structures. Dans certains cas, l’étude des IMF et de
leurs marchés peut être partagée avec les actionnaires propres du fonds. Cela contribue à sub-
ventionner les coûts de gestion et d’administration des fonds d’investissement.
La distribution des fonds, c’est-à-dire l’accès à l’investisseur final reste une des clés du succès
dans le marché des fonds. Or, l’industrie des fonds connaît une évolution vers une architecture
ouverte dans laquelle les promoteurs de fonds proposent à leurs clients leurs propres fonds
ainsi que ceux des autres, au profit de fonds plus importants, plus performants et au bénéfice
des investisseurs.
Observations finales
Si la microfinance se commercialise petit à petit, elle n’est sans doute pas encore prête pour
les marchés de capitaux traditionnels. En effet, la dynamique de risque/rendement, telle
qu’elle est appréhendée par les opérateurs financiers n’est pas favorable à la microfinance et
aux fonds d’investissement dans ce secteur.
Les Institutions Financières Internationales (IFI) ont été déterminantes dans la mise en place
des premiers fonds d’investissement consacrés à la microfinance. Devant la rapide expansion
du secteur et des ressources qui demeurent, malgré tout, limitées des IFI, il faut recourir à
d’autres sources de financement. Si les investisseurs institutionnels purement commerciaux ne
sont pas encore prêts à s’engager dans ce nouveau secteur à moins de trouver à court terme
une structure d’investissement appropriée, les espoirs sont cependant reportés sur les Investis-