Cycle Marguerite Duras Cycle Marguerite Duras

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LE GROUPE THEATRAL - THEATRE DE L’ATELIER
LA COMPAGNIE L’ENTÊTEMENT AMOUREUX - DIDIER BEZACE
PRESENTENT
du 4 février au 9 mars 2014
Cycle Marguerite Duras
« MARGUERITE, LES TROIS ÂGES »
mise en scène Didier Bezace
À 19h00
LE SQUARE
Clotilde Mollet - Didier Bezace - Gaspard Deseauve ou Denis Pop
en alternance avec
MARGUERITE ET LE PRESIDENT
Loredana Spagnuolo - Jean-Marie Galey
A 21h00
SAVANNAH BAY
Emmanuelle Riva - Anne Consigny
REPRÉSENTATIONS :
LE SQUARE : à 19h les mardis, jeudis, samedis ; à 15h le dimanche
MARGUERITE ET LE PRESIDENT : à 19h les mercredis et vendredis ; à 17h30 le dimanche
SAVANNAY BAY : à 21h du mardi au samedi ; à 19h30 le dimanche
TARIFS :
LE SQUARE : 33 euros (placement libre)
MARGUERITE ET LE PRESIDENT : 33 euros (placement libre)
SAVANNAY BAY : 38, 30 et 15 euros
Tarif 3 spectacles : 80 euros en 1ère catégorie
Théâtre
de
l'Atelier
1
place
Charles
Dullin
‐
75018
PARIS
location
:
01
46
06
49
24
www.theatre‐atelier.com
INTÉGRALE DES TROIS PIÈCES EN AVANT-PREMIÈRE DE PRESSE LUNDI 3 FÉVRIER 2014
A partir de 16h30
RELATIONS PRESSE
PRESSE ECRITE
RADIO / TELEVISION
CLAIRE AMCHIN
ALAIN ICHOU
01 42 00 33 50 – 06 80 18 63 23
01 43 22 35 65 – 06 08 84 43 60
[email protected]
[email protected]
Marguerite Duras : trois âges, trois visages, trois écritures
différentes
De Savannah Bay à Marguerite et le Président en passant par Le Square,
Marguerite Duras nous livre, à travers ces trois conversations singulières,
son regard sur les choses de l’existence.
Son intense acuité vient éclairer la vie intime et l’Histoire.
Didier Bezace
« MARGUERITE, LES TROIS ÂGES »
LE SQUARE
MARGUERITE ET LE PRÉSIDENT
SAVANNAH BAY
Mise en scène : Didier Bezace
Décor : Jean Haas
Lumières : Dominique Fortin
Dramaturge : Laurent Caillon
Collaboratrice artistique : Dyssia Loubatière
Son : Géraldine Dudouet
Costumes : Cidalia da Costa
Maquillage : Cécile Kretschmar
Chorégraphie : Cécile Bon
Préceptrice de Loredana Spagnuolo : Chloé Long
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Marguerite Duras, les trois âges
Il faut d’abord noter que, comme cela arrive pour beaucoup de grands écrivains – et il est
évident que Duras est un de nos plus grands auteurs contemporains – leur notoriété et leur
omniprésence dans le champ médiatique sont suivies après leur disparition sinon d’oubli, de
silence, d’une sorte de mise en veille (qui n’empêche d’ailleurs pas la progression des tirages
et des traductions : on traduit Duras dans le monde entier, son œuvre romanesque est déjà
éditée en Pléiade et l’œuvre théâtrale le sera au printemps 2014), on ne les entend plus et
on parle moins d’eux, sauf aux commémorations ; leur absence renvoie à leur œuvre qui
patiente dans les cœurs et les esprits comme un patrimoine acquis ayant l’éternité devant lui
et plus de vraie urgence. C’est un peu aujourd’hui le cas de Marguerite décédée en 1996 ;
on sait son importance mais elle n’est plus là pour intervenir de sa parole péremptoire dans
le contexte de nos vies immédiates, on se demande d’ailleurs ce qu’elle exprimerait de cette
réalité parfois désolante qui constitue l’existence française des treize premières années du
nouveau millénaire : aurait-elle aimé l’activisme nerveux de Nicolas Sarkozy malgré sa
«conscience de classe», aurait-elle pris fait et cause pour Ségolène Royal, pour François
Hollande, serait-elle allée à la rencontre des ouvriers lorrains dépossédés de leur travail et de
leur culture, aurait-elle prêté sa plume, comme elle l’a fait à plusieurs occasions et de
manière imprévisible au journal Libération au temps de l’affaire Grégory, pour un
commentaire inattendu sur le scandale judiciaire d’Outreau ou un autre de ces faits divers
tragiques qui tissent le coton de notre actualité? Marguerite s’est tue, elle nous manque, sa
folle sagesse, son insatiable curiosité de la vie, des gens, de la politique, de l’art, ne viennent
plus perturber les idées raisonnables avec lesquelles nous appréhendons le réel. Il reste
l’œuvre, elle est immense, il me semble que la scène peut – doit – à nouveau lui rendre
justice, en partie du moins, et nous permettre de retrouver l’univers d’un écrivain qui, nous
parlant toujours d’elle, nous parle encore de nous.
La trilogie que nous créons au Théâtre de l’Atelier permettra certes ce voyage mais elle a
ceci de particulier – c’est ce qui justifie le titre du cycle – que la nature des textes envisagés
nous offre un parcours dans le temps, de la vieillesse à l’enfance ou l’inverse selon l’ordre
dans lequel on envisage de les monter. Peu importe d’ailleurs car chez Marguerite il y a
toujours au cœur de l’écriture, dans le regard qu’elle porte sur les choses de la vie, à la fois
la juvénilité d’une enfant et la tragique maturité de la vieillesse, une expérience des âges
simultanée. De Savannah Bay à Marguerite et le Président en passant par Le Square ce sont
trois âges d’une même personne dont l’intense acuité vient éclairer la vie intime et l’Histoire.
La vieille dame de Savannah joue et déjoue sa mémoire dans le temps d’une représentation
théâtrale elle-même fantomatique ; la jeune bonne du Square joue et déjoue un avenir
qu’elle ne peut envisager sans la certitude de son existence préalable (« je mange monsieur,
je mange beaucoup afin de grossir pour que l’on me voit ») ; la petite fille des conversations
avec Mitterrand – puisque c’est ainsi que j’ai construit et distribué le personnage de
Marguerite et le Président – joue sa candeur, feinte ou réelle pour déjouer la parole et les
(relatives) certitudes de l’homme politique qu’elle admire, flatte et taquine tour à tour.
Trois âges, trois visages, trois écritures différentes qui n’en sont qu’une parce qu’on y repère
facilement les fondements d’un seul geste créatif dont la nécessité est avant tout, en
écrivant, de s’obliger à vivre. Un mélange d’humour (elle en avait beaucoup), d’étrangeté, de
radicalité péremptoire, un plaisir et la douleur d’une blessure secrète jamais guérie que les
trois personnages partagent à des degrés divers et qui se font écho.
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Il faut noter enfin que les trois pièces sont composées de trois duos dont l’enjeu dramatique
est la parole ; parler permet de vivre un peu plus, un peu mieux (« on parle n’est-ce pas
Monsieur... », dit à plusieurs reprises la jeune femme à son interlocuteur dans Le Square et
Marguerite au Président à la fin du dernier entretien : « Il faudrait qu’on organise un autre
rendez-vous et puis on continuera la conversation ») ; la parole, si on lui permet de creuser
le sillon de nos existences, de radiographier nos sentiments contient la promesse d’un futur
possible, à construire. Autrement dit, les mots font vivre et c’est l’action primordiale du
théâtre de Duras ; nul doute que le pari d’un tel voyage dans ses mots et sa pensée ne vaille
d’être tenté.
Didier Bezace
Didier Bezace
Co-fondateur en 1970 du Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie, il a participé
spectacles du Théâtre de l’Aquarium depuis sa création jusqu’en 1997 en tant
comédien ou metteur en scène. Il a été le directeur du Théâtre de la
d’Aubervilliers du 1er juillet 1997 au 31 décembre 2013 et continue d’être acteur
et au théâtre.
à tous les
qu’auteur,
Commune
au cinéma
Ses réalisations les plus marquantes en tant qu’adaptateur et metteur en scène
sont Le Piège d’après Emmanuel Bove ; Les Heures Blanches d’après La Maladie Humaine de
Ferdinando Camon – avant d’en faire avec Claude Miller un film pour ARTE en 1991 ; La
Noce chez les petits bourgeois suivie de Grand’peur et misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht
(pour lesquelles il a reçu le Prix de la critique en tant que metteur en scène) ; Pereira
prétend d’après Antonio Tabucchi créé au Festival d’Avignon en 1997.
Il a reçu un Molière en 1995 pour son adaptation et sa mise en scène de La Femme changée
en renard d’après le récit de David Garnett. En 2001, il a ouvert le Festival d’Avignon 2001
dans la Cour d’honneur du Palais des papes avec L’École des Femmes de Molière qu’il a mis
en scène avec Pierre Arditi dans le rôle d’Arnolphe.
Au Théâtre de la Commune, il a notamment créé en 2004/2005 Avis aux intéressés de Daniel
Keene qui a reçu le Grand Prix de la critique pour la scénographie et une nomination aux
Molières 2005 pour le second rôle.
En mai 2005, il a reçu le Molière de la meilleure adaptation et celui de la mise en scène pour
la création de La Version de Browning de Terence Rattigan.
Ses dernières créations sont : Chère Elena Sergueïevna de Ludmilla Razoumovskaïa, La
maman bohême suivie de Médée de Dario Fo et Franca Rame qu’il a mis en scène avec
Ariane Ascaride, May d’après un scénario d’Hanif Kureishi, Elle est là de Nathalie Sarraute où
il jouait aux côtés de Pierre Arditi et Évelyne Bouix, Aden Arabie de Paul Nizan et en 2010,
Les Fausses Confidences de Marivaux avec Pierre Arditi et Anouk Grinberg, retransmis en
direct d’Aubervilliers sur France 2 le 30 mars 2010, Un soir, une ville… trois pièces de Daniel
Keene, Que la noce commence d’après le film Au diable Staline, vive les mariés ! d’Horatiu
Malaele et La dernière neige d’après le récit publié au Seuil de Hubert Mingarelli.
En 2008, il a créé Conversations avec ma mère d’après un scénario de Santiago Carlos Ovés
qu’il a interprété aux côtés d’Isabelle Sadoyan. La pièce a été reprise au Théâtre de la
Commune et en tournée durant les saisons 2009/2010 et 2010/2011.
Didier Bezace a reçu en 2011 le prix SACD du théâtre.
Au théâtre, sous la direction d’autres metteurs en scène, il a interprété de nombreux textes
contemporains et classiques notamment Les Fausses Confidences de Marivaux dans
lesquelles il interprétait aux côtés de Nathalie Baye le rôle de Dubois, ou plus récemment
Après la répétition de Bergman mise en scène Laurent Laffargue aux côtés de Fanny
Cottençon et Céline Sallette.
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Au cinéma, il a travaillé avec Claude Miller, La petite voleuse ; Jean-Louis Benoit, Dédé ;
Marion Hansel, Sur la terre comme au ciel ; Serge Leroy, Taxi de nuit ; Pascale Ferran, Petits
arrangements avec les morts ; Claude Zidi, Profil bas ; André Téchiné, Les Voleurs ; Bigas
Luna, La Femme de chambre du Titanic ; Pascal Thomas, La Dilettante ; Marcel Bluwal, Le
plus beau pays du monde ; Serge Meynard, Voyous, voyelles ; Jeanne Labrune, Ça ira mieux
demain, C’est le bouquet et Cause toujours ; Rodolphe Marconi, Ceci est mon corps ; Anne
Théron, Ce qu’ils imaginent ; Daniel Colas, Nuit noire ; Valérie Guignabodet, Mariages ! ;
Rémi Bezançon, Ma vie en l’air ; Olivier Doran, Le Coach ; Pierre Schoeller, L'Exercice de
l'État ; Justine Malle, Cette année- là..., Delphine De Vigan, A coup sûr, Bertrand Tavernier,
L627, Ça commence aujourd’hui et Quai d’Orsay.
À la télévision, il a travaillé avec de nombreux réalisateurs, notamment avec Caroline
Huppert, Denys Granier-Deferre, François Luciani, Marcel Bluwal, Jean-Daniel Verhaeghe,
Daniel Jeanneau, Bertrand Arthuys, Alain Tasma, Jean-Pierre Sinapi, Laurent Herbiet, Pierre
Boutron, Gérard Jourd’hui…
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« MARGUERITE, LES TROIS ÂGES »
Le Square
avec Didier Bezace et Clotilde Mollet
« Si on me demande comment j’ai écrit Le Square, je crois bien que
c’est en écoutant se taire les gens dans les squares de Paris. Elle, elle
se trouve là tous les après-midi, seule la plupart du temps, vacante, en
fonction précisément. Lui, se trouve également là, seul, lui aussi la
plupart du temps dans l’hébétude apparente d’un pur repos. Elle, elle
surveille les enfants d’une autre. Lui est à peine un voyageur de
commerce qui vend sur les marchés de ces petits objets qu’on oublie
si souvent d’acheter. Ils sont tous les deux à regarder se faire et se
défaire le temps. »
Marguerite Duras
Extrait d’une interview dans L’Express le 14 septembre 1956
Il est question dans Le Square de solitude, d'exclusion, d'amour, de haine, de violence, de
foi et de désespoir; c'est dire qu'on est loin d'une poétique éthérée, un peu mondaine, qui
fut la marque de reconnaissance portée par la bonne société, toutes rives confondues, à
l'œuvre de Duras dans les années 80; celle qui écrit Le Square vient de traverser les
épreuves de la guerre, du nazisme, elle a milité au parti communiste et s'est retrouvée au
sein de groupes d'intellectuels et d'artistes actifs qui rêvaient de changer le monde; son
regard sur les gens, sur la vie semble participer à la fois d'une radicale exigence enfantine et
d'une sagesse centenaire: c'est la douleur et l'appétit de l'existence qu'elle traduit dans sa
langue. Voilà pourquoi cette œuvre que j'aime et que j'admire depuis longtemps me paraît
neuve, urgente, actuelle, comme si nous-mêmes cheminant depuis plusieurs décennies entre
les espoirs déçus, les utopies ratées, les bricolages réformistes, nous retrouvions
brusquement devant le dénuement, cet étonnement fondamental devant la seule difficulté
d'être au monde qu'expriment cette jeune débutante et cet homme fatigué, dans un square
en fin d'après-midi tandis qu'un enfant s'amuse et que les gens passent. J'ajouterai, pour
tempérer ce qui pourrait passer pour de la noirceur dans mon propos à l'égard de la pièce,
que sa force m'a toujours paru résider dans le fait que, grave et bouleversante elle est aussi
légère et tendre souvent, drôle grâce à l'humour sérieux de l'auteur: une vraie
comédie et c'est ainsi que j'ai voulu la monter.
Didier Bezace
Le Square est d’abord un roman publié en 1955. Une première version théâtrale abrégée
est créée le 17 septembre 1956 mise en scène par Claude Martin avec Ketty Albertini et R. R.
Chauffard au Studio des Champs Elysées.
Une version intégrale est créée en 1965 dans une mise en scène d’Alain Astruc avec Evelyne
Istria et Alain Astruc, au théâtre Daniel Sorano. Elle reprend sous forme théâtrale la totalité
du roman.
La version abrégée ou « réduction » établie par Claude Martin avec la collaboration de
l’auteur procède d’une véritable refonte du roman.
Le Square est publié dans le premier tome du Théâtre de Marguerite Duras aux éditions
Gallimard, ainsi que dans le tome II de ses œuvres complètes dans la collection de la
Pléiade.
« Marguerite Duras, par l’extrême délicatesse de son attention, a cherché et peut-être saisi le
moment où les hommes deviennent capables de dialogue : il y faut la chance d’une rencontre fortuite,
la simplicité aussi de la rencontre dans un square quoi de plus simple, qui contraste avec la tension
cachée à laquelle ces deux êtres vont faire face. Il parlent ces deux-là mais se comprennent-ils ? Tous
deux sont en dehors du cercle commun, en dehors du monde de la compréhension facile, ce monde
où ne s’offrent à nous que bien rarement la chance et la douleur d’un dialogue véritable. »
Maurice Blanchot, à propos du Square dans la NRF n° 39 1) mars 1956 p 492-50
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« MARGUERITE, LES TROIS ÂGES »
Marguerite et le Président
avec Jean-Marie Galey et Loredana Spagnuolo
Le 25 juillet 1985, quelques jours après la publication de l’article dans Libération1, François Mitterrand
a rendez-vous avec Marguerite Duras, rue Saint-Benoit, pour un premier entretien organisé par Michel
Butel, le directeur de l’Autre Journal. S’adressant à Jean-Marc Turine en début de semaine, Marguerite
lance : « François vient déjeuner ici vendredi, je ne sais pas ce que je vais lui préparer. Oh ! Je vais
faire des pois-chiches. Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? »
Inutile de changer quoi que ce soit : elle sera aux fourneaux, comme à l’ordinaire ! Comme des
milliers de citoyens, son invité a pris connaissance du fameux papier et ne lui cache pas son opinion.
Jean Vallier, C’était Marguerite Duras
Tome II, Editions Fayard p. 869
MARGUERITE ET LE PRÉSIDENT, adaptée des conversations entre Marguerite Duras et
François Mitterrand est une comédie dont l’humour tient à l’étrange situation dans laquelle
se sont mis les protagonistes en acceptant le principe de ces causeries. Bien que familiers
l’un de l’autre ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps ; le président à l’abri des murs du
«Château» présidait, un peu coupé sans doute des réalités du monde extérieur comme tout
président qui préside, Marguerite était peu à peu devenue la femme de lettres que l’on sait,
célèbre, emblématique, solitaire et courtisée à la fois. Cette rencontre leur plaisait, lui parce
que la littérature l’avait toujours passionné et qu’il admirait l’écrivain, elle parce qu’elle aimait
la politique et qu’elle admirait l’homme au pouvoir. C’était sans doute, en outre, une sorte de
récréation pour l’homme au pouvoir préoccupé par de proches élections plus ou moins
incertaines et par – ça nous ne l’avons su que plus tard -, la progression d’une grave maladie
cachée, sans compter bien d’autres soucis enfermés dans le secret de l’Elysée.
Ce que n’avait pas prévu le président, aussi fin stratège de la communication qu’il ait été,
c’est justement l’imprévisibilité de Marguerite, sa capacité à manier le paradoxe sans souci
de la pensée correcte, sa franchise volontairement naïve, son manque de logique apparente
et sa façon d’aborder les sujets qu’ils avaient choisis ensemble. Très vite il est dérouté,
parfois agacé quand ce n’est pas irrité par ce qu’il prend pour de la légèreté chez son
interlocutrice ; Marguerite tel Candide l’entraîne hors des sentiers balisés d’une conversation
qu’il pensait contenir dans le cadre d’un échange d’idées maîtrisé. C’est pourquoi, et
presqu’instinctivement, j’ai choisi de confier l’interprétation de Marguerite à une enfant, j’ai
voulu que la candeur de l’écrivain - feinte ou réelle -, sa capricieuse logique, sa sagesse
naïve soit poétiquement et sincèrement incarnée et non « jouée » par une actrice quel que
soit son talent. Marguerite et le Président est donc sur scène un conte politique
contemporain où l’on voit en toute invraisemblance – mais c’est la vertu du théâtre d’être
vrai sans être vraisemblable - une petite fille, manier des notions d’histoire, de géopolitique,
de philosophie avec la dextérité d’une adulte matinée de puérile naïveté, déjouant les
certitudes (vraies ou fausses) et la stratégie verbale de son interlocuteur, créant ainsi entre
eux les conditions d’un vrai échange, d’une complicité qui manquèrent sans doute un peu
aux conversations réelles, dont on sent parfois, en les lisant in extenso, l’artificialité.
Relisant le texte avec le recul du temps passé j’y retrouve le charme et l’ironie d’une
conversation politique, telle qu’il n’en existe plus de nos jours. Il fut un temps où les
intellectuels aimaient la politique et les politiques aimaient les artistes et les écrivains. C’était
le cas de ces deux-là que le théâtre réunit ici pour le plaisir d’un échange d’idées souvent
cocasse et inattendu.
1
« Coupable, forcément coupable… », sur l’affaire Villemin.
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Certains éléments de conversations se rapportent étroitement au contexte de l’époque, on se
souvient soudain par surprise des petits évènements qui émaillaient notre ancienne actualité.
D’autres, lorsqu’ils abordent l’Histoire universelle ou des faits politiques toujours actuels
sonnent curieusement à nos oreilles comme le rappel de contradictions jamais résolues, de
préoccupations encore vives et douloureuses dans nos consciences.
Didier Bezace
Le premier entretien paraît dans le numéro du 26 février 1986 de L’Autre Journal sous le titre : « Le
bureau de poste de la rue Dupin », consacré presque exclusivement à leurs souvenirs de clandestinité.
Les suivants auront lieu à l’Elysée et seront publiés de mars à mai 1986.
Quand, au cinquième entretien, Marguerite Duras insiste pour commenter l’actualité et proclame son
soutien inconditionnel à Ronald Reagan alors président de Etats Unis qui vient de faire bombarder
Tripoli, le président français décide de mettre fin à l’expérience.
En 2006, les éditions Gallimard publieront ces entretiens à l’occasion du dixième anniversaire de la
mort de Marguerite Duras, en un recueil également intitulé Le bureau de poste de la rue Dupin et
préfacé par Mazarine Pingeot.
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« MARGUERITE LES TROIS ÂGES »
Savannah Bay
avec Anne Consigny et Emmanuelle Riva
« Le drame évoqué dans Savannah Bay a existé. Une jeune fille s’est donnée
la mort, une nuit, ici, dans la mer, autour du lieu évoqué, la maison qu’habite
encore Madeleine, la mère de la jeune fille. Elle avait 17 ans, elle s’appelait
Savannah. Savannah s’est tuée à 17 ans du bonheur d’aimer, un an après
avoir rencontré le premier homme de sa vie. Le jour de la naissance de son
enfant a été choisi par elle pour mourir : pour mourir comme au premier jour
afin que rien d’autre que leur amour ne lie les amants ».
Marguerite Duras, cité par Jean Vallier
in C’était Marguerite Duras, Editions Fayard p. 827
La version de Savannah Bay que nous présentons au Théâtre de l’Atelier reprend des éléments des
deux textes de la pièce : celui édité en 1982 et celui établi par Marguerite Duras pour sa mise en
scène au Théâtre du Rond-Point en 1983, ce dernier étant plus structuré que le premier sans doute
parce que l’exigence du plateau forçait l’écrivain à davantage de clarté dans la conduite de sa pièce et
de l’évolution du récit ainsi que dans les relations entre les deux femmes qui le portent.
Ce qui m’a guidé dans ce travail d’adaptation, c’est le souci de garder d’abord la clarté structurelle de
la deuxième version : la pièce s’y déroule en trois scènes ou séquences clairement déterminées – j’y ai
ajouté, en déplaçant quelques répliques de la fin du texte de la deuxième version, un éventuel
épilogue permettant de rendre concret et sensible l’aboutissement de la pièce : le rapprochement des
deux femmes, leur reconnaissance mutuelle qui fait l’objet du jeu de rôle auquel elles se livrent –
quotidiennement peut-être – à partir d’un événement traumatique, caché, enfoui, qu’il s’agit de faire
revenir à la surface d’une mémoire en lambeaux et de revivre à deux afin de s’apprivoiser
mutuellement et de se reconnaître. J’ai privilégié l’idée d’un trajet, d’une histoire qui se construit à
deux à travers un jeu de théâtre pour aboutir à un accomplissement. J’ai pensé que – peut-être – à
travers cette fiction parfois obscure, Marguerite Duras cherchait à accomplir sur scène ce qu’elle n’a
jamais pu réaliser dans sa vie et qui l’obsède perpétuellement (elle en parle dans certains entretiens)
aimer sa mère – qu’elle projette clairement dans l’actrice qui interprète Madeleine – et être aimée
d’elle, reconnue, enfin adoptée. C’est, me semble-t-il, tout le sens de l’effort que produit la Jeune
Femme au long de la pièce en jouant auprès d’elle des rôles divers – gouvernante, thérapeute,
couturière, habilleuse, maquilleuse… – qui lui permettent de l’accompagner jusqu’à la reconnaissance.
Par ailleurs, la première version de la pièce contient des éléments d’humour (l’échange sur le petit
froncé de la robe par exemple) qui sont précieux pour construire les différents aspects de la relation
entre les deux femmes où l’humour, la complicité alternent avec une forme de cruauté parfois, de
mauvaise foi aussi, ainsi que des moments très intenses de rapprochement et de reconnaissance
maternelle dont Marguerite Duras parle dans sa première préface. Ils ont été supprimés dans la
seconde version, nous les avons rétablis afin qu’ils nous aident à rendre concret l’enjeu primordial de
la pièce : la construction (ou reconstruction) par le jeu du théâtre d’une relation affectueuse et
apaisée entre une mère âgée et sa petite fille, c’est le rituel qu’elles inventent et réinventent
éternellement qui leur permet finalement d’affirmer l’identité et la force de cette relation dans un
amour réciproque, le temps d’une représentation dont la nature éphémère exige qu’elle soit
recommencée chaque jour.
Savannah Bay est l’histoire magnifique de la conquête d’une grand-mère par sa petite fille », écrit
Laure Adler2
Si simple, si compliqué…
Didier Bezace
2
Laure Adler, Le parc des amants, in Marguerite Duras, Biographie (Ed. Gallimard)
9
« Une femme arrêtée dans son existence, perdue, qui n’attend plus rien ni de la vie ni du monde.
Ancienne comédienne de théâtre aux tournées triomphales, cette vieille femme présente-absente,
fantôme parmi les vivants, reçoit un jour la visite d’une jeune femme. Celle-ci vient lui demander de
raconter l’histoire de sa mère, qui s’est suicidé par amour en se noyant le soir de sa naissance. La
vieille femme qui s’est enfermée le jour de la mort de son enfant n’a jamais vu sa petite fille. Elle vit
tout près de l’endroit où sa fille s’est tuée. Pour elle, celle-ci n’est que la fille de l’enfant morte. Mais
progressivement, la petite fille réussit à sauver sa grand-mère de l’ensommeillement morbide et à la
sortir de son égarement et de sa folie.
Laure Adler in Marguerite Duras
Editions Gallimard 1998 p.757, édition Folio
10
DISTRIBUTION
EMMANUELLE RIVA, Madeleine dans Savannah Bay
Au théâtre, elle a joué avec les plus grands metteurs en scène, dont : René Dupuy dans Le Héros et
le soldat de Georges-Bernard Shaw, Le Timide au Palais de Tirso de Molina et Vêtir ceux qui sont nus
de Pirandello, François Périer dans Le Séducteur, Marcelle Tassencourt pour Le Dialogue des
Carmélites, André Barsacq dans L'Épouvantail de Dominique Rolin. Au TNP de Chaillot, elle a joué
sous la direction de Georges Wilson dans Les Enfants du soleil de Gorki et Jean Deschamps pour Zoo
de Vercors. On l’a applaudie sous la direction de Marcel MaréchaL dans L'Opéra du monde d’Audiberti,
Claude Régy dans Le Retour de Pinter et C'est beau de Nathalie Sarraute, Jorge Lavelli dans La
Journée d’une rêveuse de Copi, Roger Blin dans Macbeth, Jean Meyer dans Le jour le plus court et Un
mois à la campagne, Pierre Franck pour Sainte Jeanne de Georges-Bernard Shaw, Lucien Pintilié pour
Les Derniers de Gorki, Michel Hermon dans Charcuterie fine de Tilly, Gabriel Garran dans Emilie ne
sera plus jamais cueillie par l'anémone, Massimo Castri dans La Vie que je t'ai donnée de Pirandello,
Christian Colin dans Les Irresponsables d'Hermann Broch, Brigitte Jaques dans Regarde, regarde de
tous tes yeux de Danièle Sallenave, Roger Planchon dans Georges Dandin, Dominique Poulange dans
Le siège de Leningrad de Sinistera. Elle a joué aussi pour Jacques Lassalle dans Risibles amours de
Milan Kundera, Remagen d'Anna Seghers, À la renverse de Michel Vinaver, Les Fausses confidences
de Marivaux, La Bonne mère de Goldoni et Médée d’Euripide.
Au cinéma, elle a été révélée au grand public en 1959 par Hiroshima mon amour de Marguerite
Duras, un film d'Alain Resnais. Elle tourne ensuite avec Jean-Pierre Melville (Léon Morin, prêtre),
Georges Franju, André Cayatte (Les Risques du métier), Fernando Arrabal, Jean-Pierre Mocky, Marco
Bellocchio, Philippe Garrel, Alexandre Arcady, Aline Issermann, Kristof Kiesslowsky (Bleu) et, plus
récemment, avec Tony Marshall dans Vénus beauté, Jean-Pierre Ameris C’est la vie, Danièle Dubroux
Eros thérapie, Emmanuel Bourdieu Vert Paradis, Martial Fougeron Je t’aime tant, Le grand alibi de
Pascal Bonitzer. En 2012, c’est le succès du film Amour de Michael Haneke qui lui apporte la
consécration avec un César de la Meilleure actrice, une nomination aux Oscars 2013 et des
distinctions dans le monde entier.
À la télévision, elle a tourné notamment avec Marcel Bluwal, Marcel Lherbier, Georges Wilson et
Jean Meyer.
Plusieurs autres prix d’interprétation viennent jalonner sa carrière dont le Prix des critiques à
l’unanimité pour l’Opéra du monde d’Audiberti, le Grand Prix du Cinéma Français, le Prix
d’Interprétation Féminine de la Mostra de Venise pour le film Thérèse Desqueyroux de Georges Franju
en 1962, et le Prix d’Interprétation Féminine du Festival d’Acapulco.
Elle est aussi l’auteur de recueils de poèmes.
ANNE CONSIGNY, la jeune femme dans Savannah Bay
Au théâtre, elle débute en 1972 à neuf ans, dans Le Soulier de satin de Claudel mis en scène par
Jean-Louis Barrault. En 1980, à dix-sept ans, elle sort première du Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique. L’année suivante, elle est engagée par Peter Brook pour La Cerisaie de Tchekhov,
puis entre à la Comédie-Française dont elle démissionne en 1984. On retiendra notamment sa
prestation dans La Place Royale de Corneille mise en scène par Brigitte Jaques (qui fera l’objet d’un
téléfilm de Benoît Jacquot en 1993), dans La Preuve de David Auburn, mise en scène par Bernard
Murat en 2003. Elle est nominée aux Molières par deux fois (2002 et 2003). Elle vient de créer en
2013 la pièce d’Éric Reinhardt Élisabeth ou l’équité, mise en scène Frédéric Fisbach au Théâtre du
Rond-Point.
Au cinéma, Stéphane Brizé lui confie le rôle de Fanfan dans Je ne suis pas là pour être aimé, qui lui
vaut sa première nomination aux Césars en 2005. Les années suivantes, elle joue notamment dans Le
Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel et Un conte de Noël d’Arnaud Desplechin. En 2009 elle
tourne Les Herbes folles d’Alain Resnais qu’elle retrouvera en 2012 pour interpréter une des Eurydice
de Vous n’avez encore rien vu.
Anne Consigny a également tourné pour la télévision, notamment dans Les Revenants de Fabrice
Gobert en 2012 puis 2014) et le film E-Love d'Anne Villacèque.
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CLOTILDE MOLLET, Elle dans Le Square
Premier prix de violon du Conservatoire de Paris et du Conservatoire National Supérieur d’Art
dramatique, Clotilde Mollet travaille avec de nombreux metteurs en scène de théâtre depuis 1980 :
Jacques Rosny, Jean Jourdheuil et Jean-François Peyret, Alain Ollivier, Alfredo Arias, Bruno Bayen,
Jean-Pierre Vincent, Alain Milianti, Jean-Louis Hourdin, Hervé Pierre, Jean-Luc Boutté, Catherine Anne,
Daniel Jeanneteau, Michel Didym, Charles Tordjman, François Berreur.
Récemment, elle a joué dans Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams mise en scène Claudia
Stavisky. Elle jouait en 2004 au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers la première version scénique
du Square mise en scène par Didier Bezace, avec Hervé Pierre.
Au cinéma, depuis La Crise de Coline Serreau en 1992, elle a tourné avec Jacques Audiard Un héros
très discret, Mathieu Amalric, Stéphane Brizé, Jean-Pierre Jeunet Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain,
et, plus récemment, Intouchables et Samba pour la France de Éric Toledano et Olivier Nakache.
JEAN-MARIE GALEY, Le Président dans Marguerite et le Président
Pour payer ses études de théâtre, il crée et rédige la chronique spectacle du journal Pilote, Du côté du
rideau de velours corail, illustrée par Jacques Tardi.
Au théâtre, dès 1975, il joue sous la direction de Gabriel Garran pour Le rire du fou et Platonov de
Tchékhov, de Caroline Huppert Voyage autour de ma marmite de Labiche et Les amoureux de
Goldoni, de Daniel Benoin Skandalon de René Kalisky, de Jean-Louis Thamin L’étourdi de Molière et Le
bureau de Jean-Paul Aron, de Régis Santon dans sa pièce La tentation occidentale, et Messieurs les
ronds de cuir de Courteline, de Denis Llorca Notre Dame de Paris de Victor Hugo et 14 juillet de
Serges Ganzl et Antoine Duhamel, de Jean-Luc Tardieu L’Aiglon de Rostand et Zoo de Vercors, de
Dominique Bluzet L’affaire de la rue de Lourcine de Labiche. En 1980 il inaugure le Théâtre de la Criée
de Marseille avec La Moschetta de Ruzzante aux côtés de Marcel Maréchal, puis Les Trois
Mousquetaires.
Au cours des années 80, il fait partie de la troupe animée par Gildas Bourdet, La Salamandre, où il
joue dans Les Crachats de la lune de Gildas Bourdet à Lille puis au Théâtre de la Ville. Il y enchaînera
trois saisons avec Ce soir on improvise de Pirandello et Il faut passer par les nuages de Billetdoux,
mises en scène de Lucian Pintilié. Avec François Rancillac, il crée Retour à la citadelle de Jean-Luc
Lagarce, Philippe Adrien Sade Concert d’enfer d’Enzo Corman au Théâtre de la Tempête et La tranche
de Jean-Daniel Magnin au Festival d’Avignon puis au Théâtre de la Bastille. Sous la direction de Didier
Bezace il interprète François Mitterrand dans Marguerite et le Président de Marguerite Duras au
Théâtre de l’Aquarium. Puis, Ornifle de Jean Anouilh aux Bouffes Parisiens, mise en scène Patrice
Leconte et crée en 1994 ¡ Ay Carmela ! de José Sanchis Sinistera, mise en scène Pierre Chabert,
Festival d’Avignon et dans toute l’Europe.
Pensionnaire de la Comédie Française de 1997 à 2002, il est dirigé par Philippe Adrien dans Arcadia de
Tom Stoppard, Jorge Lavelli dans Mère Courage, de Bertolt Brecht, Henri Ronse dans L’île morte de
René Zhand, Simon Eine dans Les Femmes savantes de Molière.
Il écrit et crée un spectacle sur Georges Perros, Je me suis fait un non.
Depuis 2004, il a joué successivement avec Maurice Bénichou, Magali Leiris, Stephan Meldegg, Pierre
Laville, Michel Fagadau, Anne Bourgeois, etc.
Au cinéma, il a tourné avec Bertrand Tavernier, Laurent Heynemann, Marco Pico, Mahmoud
Zemmouri, Jacques Deray, Pierre Richard, Patrice Leconte, et récemment avec Saïd Ould Khelifa,
Teona Mitevska.
Il est aussi auteur de théâtre et de scénarios.
LOREDANA SPAGNUOLO, Marguerite dans Marguerite et le Président
Jeune actrice, elle suit actuellement les cours de l’Atelier du Samovar enchanté à l’Espace Jacques
Prévert d’Aulnay-sous-Bois.
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Les collaborateurs artistiques de « Marguerite, les trois âges »
Laurent Caillon, dramaturge
Au Théâtre de l’Aquarium de 1985 à 1997 il était assistant à la mise en scène ou concepteur musical
et, de 1997 à 2013, il a fait partie de l'équipe permanente du Théâtre de la Commune en tant que
collaborateur artistique.
Il a travaillé avec Jean-Louis Benoit : Louis de Jean-Louis Benoit, La Peau et les os d’après Georges
Hyvernaud, Les Ratés de Henri-René Lenormand ; avec Didier Bezace : Les Heures blanches
d’après Ferdinando Camon, Le Piège d’après Emmanuel Bove, La Femme changée en renard d’après
David Garnett, La Noce chez les petits-bourgeois suivie de Grand'peur et misère du IIIe Reich de
Bertolt Brecht, Pereira prétend d'après Antonio Tabucchi, Narcisse de Jean-Jacques Rousseau, Le
Cabaret, petit théâtre masculin-féminin, Le Colonel-oiseau de Hristo Boytchev, Feydeau Terminus
d’après Georges Feydeau, L'École des femmes de Molière, Chère Elena Sergueïevna de Ludmilla
Razoumovskaïa, Le Square de Marguerite Duras, Avis aux intéressés de Daniel Keene, La Version de
Browning de Terence Rattigan, Objet perdu d'après 3 pièces courtes de Daniel Keene, May d’après un
scénario d’Hanif Kureishi, La maman bohême suivi de Médée de Dario Fo et Franca Rame, Elle est là
de Nathalie Sarraute, Conversations avec ma mère d’après un scénario de Santiago Carlos Ovés, Aden
Arabie de Paul Nizan, préface Jean-Paul Sartre, Les Fausses Confidences de Marivaux, Un soir, une
ville… 3 pièces de Daniel Keene, Que la noce commence d’après le film Au diable Staline, vive les
mariés ! d’Horatiu Malaele et La Dernière Neige de Hubert Mingarelli. Il a collaboré également avec
Jacques Nichet : La Savetière prodigieuse de García Lorca, Le Triomphe de l’amour de Marivaux, Le
Magicien prodigieux de Calderon, Domaine ventre de Serge Valletti, Marchands de caoutchouc de
Hanokh Levin, Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, Silence complice de Daniel Keene ; avec
Laurent Hatat : Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert, Dissident, il va sans dire de Michel
Vinaver, Nathan le sage de G. E. Lessing et La précaution inutile de Beaumarchais.
Il a aussi participé à la création du spectacle de Daniel Delabesse Les Ch’mins d’Couté et à La
Conférence de Cintegabelle de Lydie Salvayre mise en scène Jean-Yves Lazennec.
Dyssia Loubatière, collaboratrice artistique et assistante à la mise en scène
Elle a collaboré, en tant que régisseuse plateau ou créatrice d’accessoires, avec Jacques Nichet,
Matthias Langhoff, Yannis Kokkos, Ruth Berghaus, Wladyslaw Znorko, André Engel,
Jacques Rebotier et en tant que décoratrice avec Christian Bourrigault, Dominique Lardenois et
Jean Lambert-Wild. Depuis quinze ans, elle travaille aux côtés de Didier Bezace comme assistante à
la mise en scène : Narcisse de Jean-Jacques Rousseau et du Colonel-oiseau de Hristo Boytchev,
Feydeau Terminus d’après Georges Feydeau, de L’École des femmes de Molière et de Chère Elena
Sergueïevna de Ludmilla Razoumovskaïa, La Noce chez les petit-bourgeois suivie de Grand’ peur et
misère du IIIe Reich de Bertolt Brecht, Le Square de Marguerite Duras, d’avis aux intéressés de Daniel
Keene, de La Version de Browning de Terence Rattigan, d’Objet perdu d’après 3 pièces courtes de
Daniel Keene, de May d’après un scénario d’Hanif Kureishi – dont elle a signé la traduction –, de La
maman bohême suivi de Médée de Dario Fo et Franca Rame, de Conversations avec ma mère d’après
un scénario de Santiago Carlos Ovés – qu’elle a également traduit et qui va être remis en scène par
Pietro Pizzuti avec Jacqueline Bir et Alain Leempoel à Bruxelles en mai 2014 –, d’Elle est là de Nathalie
Sarraute, d’Aden Arabie de Paul Nizan, préface Jean-Paul Sartre, des Fausses Confidences de
Marivaux, d’Un soir, une ville… 3 pièces de Daniel Keene, de Que la noce commence d’après le film Au
diable Staline, vive les mariés ! d’Horatiu Malaele et La dernière neige d’Hubert Mingarelli.
Elle a également été assistante à la mise en scène auprès de Laurent Laffargue pour Beaucoup de
bruit pour rien de Shakespeare et Après la répétition d’Ingmar Bergman (reprise et tournées) ainsi
qu’auprès d’Alain Chambon pour La Concession Pilgrim d’Yves Ravey.
Au cinéma et à la télévision, elle a travaillé à plusieurs courts et longs-métrages, essentiellement en
tant qu’accessoiriste ou peintre et également comme scripte de Jean-Daniel Verhaeghe sur
plusieurs captations de spectacles.
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Jean Haas, scénographe
Scénographe pour le théâtre, la chorégraphie, les spectacles musicaux, la muséographie, il a collaboré
au théâtre avec une trentaine de metteurs en scène dont Michel Deutsch, Hans Peter Cloos,
Bernard Sobel, Claude Régy, Jean-Louis Thamin, Brigitte Jaques, Frédéric Bélier-Garcia et
Jacques Nichet pour Les Cercueils de zinc de Svetlana Alexievitch. Avec Didier Bezace, il a créé les
décors d’Héloïse et Abélard, L’Augmentation de Georges Perec, La Femme changée en renard d’après
David Garnett, Narcisse de Jean-Jacques Rousseau, Feydeau Terminus d'après Georges Feydeau, Le
Square de Marguerite Duras, Avis aux intéressés de Daniel Keene (pour lequel il a reçu le Prix du
Syndicat de la Critique 2005, avec Dominique Fortin, pour la meilleure scénographie/lumière), La
Version de Browning de Terence Rattigan, Objet perdu d'après 3 pièces courtes de Daniel Keene, May
d’après un scénario d’Hanif Kureishi, La maman bohême suivi de Médée de Dario Fo et Franca Rame,
Aden Arabie de Paul Nizan, préface Jean-Paul Sartre, Les Fausses Confidences de Marivaux, Un soir,
une ville… 3 pièces de Daniel Keene et Que la noce commence d’après le film Au diable Staline, vive
les mariés ! de Horatiu Malaele et La dernière neige, d’après le récit de Hubert Mingarelli.
Avec David Géry, il a créé le décor de Bartleby d'après Herman Melville, de L’Orestie d’après Eschyle
et de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Il a aussi créé les décors de Un si joli petit voyage d'Ivane
Daoudi mis en scène par Catherine Gandois, Le Caïman d'Antoine Rault mis en scène par Hans Peter
Cloos, Plus loin que loin de Zinnie Harris mis en scène par Guy Delamotte, Les Caprices de Marianne
d'Alfred de Musset et La Nuit des Rois de William Shakespeare mis en scène par Jean-Louis Benoit, Le
Dindon de Georges Feydeau mis en scène par Philippe Adrien, nomination Molière 2010,
Hollywood mis en scène par Daniel Colas, Bug ! de Jean-Louis Bauer et Philippe Adrien mis en scène
par Philippe Adrien. Dernièrement, il a signé les décors de L’École des Femmes de Molière, mis en
scène par Philippe Adrien, Tristesse Animal Noir, par le Théâtre du Panta. Pour le Théâtre
Montparnasse fin janvier 2014 il conçoit la scénographie de Un temps de chien de Brigitte Buc, avec
Valérie Lemercier mise en scène Jean Bouchaud, puis il enchaîne avec Lucrèce Borgia de Victor
Hugo mise en scène Jean-Louis Benoit au Théâtre de la Commune et Tilt de Sébastien Thiéry avec
l’auteur et Bruno Solo, mise en scène Jean-Louis Benoit au Théâtre de Poche-Montparnasse.
Dominique Fortin, lumières
Il est directeur technique du Théâtre de l'Aquarium depuis 1987. Il a collaboré au théâtre avec de
nombreux metteurs en scène, entre autres : Didier Bezace (notamment avis aux intéressés de
Daniel Keene pour lequel il a reçu le Prix du Syndicat de la Critique 2005 avec Jean Haas, pour la
meilleure scénographie et lumière), et il a créé les lumières des spectacles de Jean-Louis Benoit,
Chantal Morel, Catherine Anne, Jacques Gamblin, Christian Benedetti, Gloria Paris, Sandrine Anglade,
Sonia Wieder-Atherton, Julie Brochen, David Géry, Tatiana Valle, François Rancillac et Antoine Caubet.
Cidalia da Costa, costumes
Après des études d’Arts plastiques, elle a commencé à travailler au cinéma. Très vite, elle rencontre le
spectacle vivant. Pour le théâtre, elle a créé des costumes notamment pour Pierre Ascaride, Didier
Bezace, Vincent Colin, Gabriel Garran, Daniel Mesguich, Jacques Nichet, Philippe Adrien, Yves
Beaunesne, Hubert Colas, Charles Tordjman, Chantal Morel, Michel Didym, David Géry et Gilberte
Tsaï. Pour la danse contemporaine, elle a collaboré avec Jean Gaudin, Catherine Diverrès, Bernardo
Montet. À l’opéra, elle a travaillé avec Hubert Colas, Emmanuelle Bastet et Christophe Gayral. Elle a
aussi collaboré aux spectacles de James Thierrée et de Jérôme Thomas.
Cécile Kretschmar, maquillage
Au théâtre, elle a créé les maquillages, perruques, masques ou prothèses, pour de nombreux
metteurs en scène, notamment : Jacques Lassalle, Jorge Lavelli, Dominique Pitoiset, Jacques Nichet,
Jean-Louis Benoit, Didier Bezace, Philippe Adrien, Claude Yersin, Luc Bondy, Omar Porras, Charles
Tordjman, Alain Milianti, Alain Ollivier, Marc Paquien. À l'opéra, elle a travaillé avec Jean-Claude
Berutti, Klaus Michael Gru!ber, Pierre Strosser, Joëlle Bouvier, Luc Bondy, Patrice Caurier, Moshe
Leiser.
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Cécile Bon, chorégraphe
Cécile Bon danse tout d’abord dans le groupe de danse contemporaine de Muriel Jaër.
Elle pratique aussi la danse baroque, les claquettes, les danses de bal, différentes danses
traditionnelles, la musique et crée parallèlement ses propres chorégraphies.
Comme chorégraphe, elle travaille pour le théâtre, l’opéra et le cinéma, notamment avec Anatoli
Vassiliev, Youssef Chahine, Matthias Langhoff, Jorge Lavelli, Michel Didym, François Berreur, Guy
Freixe, Laurent Laffargue, Didier Bezace, François Chattot, Irina Brook, Hervé Pierre, Irène Bonnaud,
Pierre Meunier, Denis Podalydès, Jean-Paul Wenzel, Catherine Hiégel, Antoine Rigot, Dan Jemmet,
Jeanne Champagne, Christiane Cohendy, Jean-Louis Hourdin et Ivan Grinberg.
Géraldine Dudouet, son
Au Théâtre de la Commune, elle a réalisé les bandes sonores des spectacles de Didier Bezace et elle a
été responsable des régies son pendant les représentations de ses spectacles au théâtre et en
tournée. Elle assure toujours la régie des autres spectacles accueillis et créés au Théâtre de la
Commune. Elle a également collaboré avec le Théâtre de l’Aquarium.
***
La Fondation Jacques Toja pour le Théâtre est heureuse de
soutenir le Cycle Duras, Marguerite les trois âges retrouvant
ainsi le Théâtre de l’Atelier pour un 9e partenariat.
Actuellement, elle apporte également son soutien au Cercle
des Illusionnistes, la seconde pièce d’Alexis Michalik à la
Pépinière théâtre ainsi qu’au Misanthrope mis en scène par
Michel Fau au théâtre de l’Œuvre. À travers ces projets, elle remplit pleinement sa mission en
œuvrant à la continuité du répertoire français.
Depuis 1983, la fondation rassemble le mécénat des entreprises et des particuliers en faveur de
l’art dramatique et finance ainsi 4 à 5 aides à la production chaque saison.
Contact :
Virginie Licastro – 01 42 66 93 99 – [email protected]
www.fondation-theatre.org
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