Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Année universitaire 2016-2017
Master 1 MBFA / EA
Macroéconomie Internationale
Enseignant : Dramane Coulibaly (CM), Victor Court (TD)
Travaux Dirigés 3 : Éléments de correction
Politiques de stabilisation et économie ouverte à prix fixes :
Le modèle Mundell-Fleming
Questions
1. Expliquer pourquoi la flexibilité du change isole une petite économie ouverte de la
conjoncture étrangère, en distinguant l’impact d’une récession sur le revenu domestique
en fonction du régime de change. En donner une représentation graphique.
Une récession étrangère détériore la balance commerciale, en réduisant les exportations.
Dans le modèle Mundell-Fleming, la courbe IS se déplace vers la gauche.
En changes flexibles, la détérioration de la balance commerciale, en provoquant un
excès de demande de devises étrangères, conduit à une dépréciation de la monnaie
domestique (augmentation du taux de change à l’incertain du point de vue de la monnaie
domestique). Cette dépréciation favorise les exportations et annule ainsi l’effet initial
sur la balance commerciale. La courbe IS retourne à son niveau initial, quel que soit le
degré de mobilité des capitaux. La flexibilité du taux de change permet d’isoler
l’économie de la conjoncture étrangère.
En régime de changes fixes, la détérioration de la balance commerciale, en provoquant
un excès de demande de devises étrangères, conduit à une baisse des réserves pour
maintenir la fixité du change : les courbes LM et BP se déplacent vers la gauche. Quel
2
que soit le degré de mobilité des capitaux, la récession étrangère a une influence
négative. Les changes fixes n’isolent pas l’économie de la conjoncture étrangère.
2. Expliquer pourquoi le choix d’un régime de change dépend du degré de mobilité des
capitaux et des besoins en matière de stabilisation macroéconomique.
Le modèle Mundell-Fleming met en évidence un trilemme : l’impossibilité de concilier à la
fois la fixité du taux de change, l’autonomie de la politique monétaire et la parfaite mobilité des
capitaux. Par conséquent, il y a trois choix possibles :
1. Changes flottants : on peut avoir une autonomie de la politique monétaire avec une
mobilité parfaite des capitaux.
2. Union monétaire : en renonçant à l’autonomie de la politique monétaire, on peut avoir
des changes fixes et une mobilité parfaite des capitaux.
3. Autarcie financière : en absence de mobilité internationale des capitaux, on peut
concilier les changes fixes et une politique monétaire autonome.
Cela correspond à choisir un des côtés du triangle d’incompatibilité de Mundell (voir ci-
dessous).
En outre, l’efficacité de la relance budgétaire dépend du régime de change et du degré
de mobilité des capitaux : en changes fixes (flexibles), plus les capitaux sont mobiles, plus
(moins) la relance budgétaire est efficace.
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Exercice 1
On considère une petite économie ouverte en régime de changes flexibles, en
situation de chômage keynésien, dans laquelle les prix et les salaires sont rigides. Soit ,
, , , et désignant respectivement le revenu, la consommation privée,
l’investissement privé, les dépenses publiques, les impôts et le taux d’intérêt. Les dépenses
publiques et les impôts sont fixés de manière exogène par les autorités publiques.
L’économie est décrite par les équations ci-dessous :
Consommation privée :
avec 
(1)
Investissement privée :
 avec 
(2)
Demande de monnaie :
 avec 
(3)
Offre de monnaie :
avec 
(4)
Balance commerciale :
 avec 
(5)
Entrée nette de capitaux :
 avec
(6)
et sont respectivement le revenu et le taux d’intérêt étrangers ; est le niveau
général des prix domestiques et le taux de change réel coté à l’incertain (du point de
vue de la monnaie domestique); représente la composante exogène de l’offre de
monnaie ; désigne le stock de réserves de changes et le niveau initial des réserves qui
est supposé égal à zéro ().
1. Commenter les équations (1), (2), (3), (5) et (6).
L’équation (1) représente la fonction de consommation keynésienne : plus le revenu
disponible () augmente, plus la consommation augmente, mais dans une moindre mesure
(loi psychologique fondamentale de Keynes : , étant la propension marginale à
consommer).
L’équation (2) est la fonction d’investissement (keynésienne) qui stipule que plus le
taux d’intérêt est élevé, plus il y aura de projets d’investissement dont l’efficacité marginale du
capital est inférieure à ce taux et qui ne seront donc pas réalisés : l’investissement total baisse
quand le taux d’intérêt augmente.
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L’équation (3) représente la demande de monnaie (keynésienne) qui répond aux motifs
de transaction et de précaution () en dépendant positivement du revenu (), et au motif de
spéculation () qui dépend négativement du taux d’intérêt ().
Le solde de la balance commerciale est décrit par l’équation (5) : une augmentation du
revenu domestique détériore la BC en augmentant les importations ; une hausse du revenu
étranger améliore la BC en augmentant les exportations, tout comme une dépréciation de la
monnaie domestique si les conditions de Marshall-Lerner sont vérifiées.
L’équation (6) décrit l’entrée nette des capitaux qui dépend de la déviation par rapport
à la parité de taux d’intérêt non couverte. En supposant nulle la variation anticipée du taux de
change (), l’entrée nette des capitaux dépend seulement de la différence des taux
d’intérêt.
Dans un premier temps, on considère le cas .
2. Écrire les conditions d’équilibre sur les différents marchés en donnant les courbes IS,
LM et BP.
On a cinq marchés : marché des biens et services (produits domestiquement ou
importés), marché du travail domestique, marché de la monnaie domestique, marchés des titres
(détention de titres domestiques ou étrangers) et marché des changes. IS donne l’équilibre sur
le marché des biens et services en même temps que l’équilibre sur le marché du travail à cause
du chômage keynésien (la demande des biens et services détermine la quantité d’emploi
nécessaire à la produire). LM donne l’équilibre sur le marché de la monnaie et BP donne
l’équilibre sur le marcdes changes. Par conséquent, IS-LM-BP, en donnant l’équilibre sur
les 4 marchés sur 5 suffit à déterminer l’équilibre macroéconomique, car d’après la loi de
Walras, l’équilibre sur le 5ème marché (marché des titres) est assuré.
La courbe IS est donnée par l’équilibre sur le marché des biens et services qui est tel
que la demande () détermine la production () cause du chômage
keynésien) :




(7)
On a donc une relation négative entre et .
5
La courbe LM est donnée par l’équilibre sur le marché de la monnaie :
(8)
Le régime de change flexibles implique que .

(9)
On a donc une relation positive entre et .
La courbe de la BP est donnée par l’équilibre sur le marché des changes ou équilibre de
la BP :



(10)
On a donc une relation positive entre et .
3. Déterminer l’équilibre macroéconomique en donnant les multiplicateurs budgétaire et
monétaire.
On a trois variables endogènes dont il faut trouver les expressions d’équilibre pour
spécifier l’équilibre macroéconomique général : , , et . On commence par réarranger (10) :
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