GM–Enjeux éthiques des récentes évolutions techniques en génétique moléculaire
IV. Le droit de ne pas savoir
Il faut savoir qu'on a le droit de ne pas savoir, c'est l'idée qu'une personne qui aurait des risques génétiques dans
sa famille peut demander à rester dans l'ignorance de ses résultats. Cela s'applique beaucoup en médecine
prédictive.
Après les situations diagnostiques, on a aussi la médecine prédictive qui s'adresse à des personnes en bonnes
santé, sans symptômes, elles ont seulement l'inquiétude de développer une maladie génétique ou de la
transmettre à leur enfants, car elles ont un proche atteint. Du fait d'antécédents familiaux, ces personnes se
retrouvent dans des familles à risques. Ces personnes peuvent alors demander de connaître leurs risques ou
alors de renoncer à les connaître.
Exemple : famille dans laquelle il y aurait une forme familiale de la maladie Alzheimer. La forme héréditaire
d’Alzheimer est rare, précoce, se déclenche environ vers 50ans. C'est une forme autosomique dominante où 3-4
gènes sont impliqués. La grand mère était atteinte et le père développe également cette maladie. Sachant qu'elle
est autosomique dominante, sa fille a 1 chance sur 2 d'avoir reçu le gène muté et si c'est le cas, elle développera
forcement la maladie. La jeune fille de 20ans a alors le choix entre savoir si ça va arriver ou pas.
Connaître son statut à l'avance pourrait permettre d'adapter sa vie, de l'organiser avant de « perdre la tête » avec
DPN, DPI... Après d'autres personnes ne veulent pas savoir puisqu'à 20ans ce n'est pas utile de savoir. De plus
on considère que connaître son statut peut être un risque psychologique, c'est donc pour ça qu'il existe le droit
de rester dans l'ignorance.
•Les démarches nécessaires :
L'ignorance est protégé par un protocole particulier. La personne désirant connaître son statut va voir le
généticien qui lui explique bien les conséquences. Ensuite on laisse 2 mois de réflexion à la personne au cours
desquels on s'assure que la personne a bien compris et qu'elle est toujours déterminée. Il y a alors la possibilité
de renoncer. Après ces 2 mois, on fait le test si la personne est toujours demandeuse. Et pour finir, on donne un
rendez-vous pour venir chercher les résultats, mais si la personne ne vient pas au rendez-vous on considère
qu'elle a renoncé à la connaissance de son statut et donc les résultats ne lui sont pas envoyés par la poste. A
chaque étape, la personne peut renoncer.
•Cas des maladies curables :
Dans les maladies génétiques où l'on peut trouver des thérapeutiques (cancer familiaux), les choses sont
différentes : on ne peut pas empêcher le cancer de se développer mais on va pouvoir mettre en place une
surveillance précoce et régulière pour trouver les métastases le plus tôt possibles, opérer le plus tôt possible et
avoir un très bon pronostic. Dans ces cas, les médecins sont beaucoup plus intrusifs pour convaincre les patients
a faire des tests génétiques. Plus l'utilité pour la personne est élevée, plus le droit de ne pas savoir diminue.
V. Protection des personnes incapables de consentir
Les personnes incapables de consentir sont les mineurs et les majeurs sous tutelle au niveau légal.
Cependant il en existe d'autres comme les personnes qui commencent à développer une maladie d’Alzheimer
avec des troubles cognitifs débutants, ne sont pas sous tutelles car il faut en faire une demande. Donc pour la loi
ces personnes sont capables de consentir alors que dans la « vraie vie », ces personnes ne le sont pas forcement.
•Les majeurs sous tutelles :
Pour les majeurs sous tutelle, ce sont des majeurs présentant des déficiences mentales et c'est donc le tuteur de
la personne qui va donner le consentement à sa place.
5/8