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communauté comme intermédiaire dans les échanges (exemples : riz au Japon,
poissons séchés chez les peuples pêcheurs, bloc de thé au Tibet, bétail chez les
peuples nomades, perles, coquillages, fèves de cacao en Amérique centrale, tabac
chez les Indiens d’Amérique du Nord, cigarette américaine à Berlin en 1945,
cigarette locale à Sarajevo en 1993…) On notera que tous ces biens sont des biens
fongibles, c’est-à-dire qui peuvent être remplacés par un autre bien de même nature
et de même quantité (1 kg de sel contre un autre kg de sel).
Cette forme de monnaie présentait déjà de nombreux atouts par rapport au troc,
mais n’était néanmoins toujours pas sans inconvénients. Les monnaie-
marchandises étaient souvent peu maniables, peu divisibles et avaient une valeur
trop variable.
1.3.3. La monnaie métallique
Progressivement, les métaux précieux se sont imposés dans la société comme
monnaie-marchandise de référence. Ces métaux précieux devinrent monnaie
métallique lorsque les rois et empereurs décidèrent de battre la monnaie pour faciliter
son emploi. « Battre monnaie » veut dire fractionner le lingot de métal en petites
unités et frapper celles-ci d’une empreinte officielle, généralement à l’effigie du
souverain, pour en garantir le poids et la qualité. Les métaux précieux les plus
utilisés étaient l’or et l’argent. Ces métaux étaient échangés sous forme de lingots
d’abord et de pièces par la suite.
Les avantages de cette forme de monnaie sont multiples : l’or et l’argent sont
inaltérables dans le temps, facilement divisibles et commodes dans l’usage. Et
surtout : les métaux sont des biens parfaitement fongibles.
Quelques désavantages persistaient pourtant : vol, pertes, contrefaçons de toutes
sortes. Mais le problème le plus grave fut que vers la fin du Moyen-Age, le
développement de l’activité économique fit rapidement apparaître une insuffisance
grave de la quantité d’or et d’argent disponibles.