TP5. VIBRATIONS des arbres rotatifs MONTAGE L'arbre est guidé en rotation par deux paliers rotulants. Vue de dessus 15 Mils = 0.4 mm ( ≈ 3 Volt ) ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 1/8 I) Introduction : Une des causes les plus fréquentes de vibration est certainement la force tournante (centrifuge) due au fait qu’il n’est généralement pas possible de faire coïncider l’axe de rotation avec le centre de gravité du rotor. Il en résulte que l’arbre est soumis à un champ de force qui le déforme. Ces déformations à leur tour déplacent les centres de gravité, donc augmentent les forces. Les équations de la mécanique permettent de déterminer les déformations de l’arbre si l’on connaît les efforts appliqués et les caractéristiques mécaniques du rotor et des appuis. A l’inverse, connaissant les déformations, on peut en déduire les efforts, et par conséquent savoir comment les compenser (équilibrage des arbres). Le principe de base de l’équilibrage consiste en théorie à faire coïncider l’axe de rotation avec la ligne des centres de gravité. En pratique, on se contente de placer des masses correctrices dans des plans d’équilibrages accessibles. On n’équilibre pas, mais on crée un autre déséquilibre !!! Le rotor dans sa vibration constitue un système vibrant continu et admet une infinité ordonnée de modes propres. Chacune correspond à une pulsation propre ωp associée à une forme du rang p. En fait, on n’en observe généralement qu’un petite nombre, car les formes propres qui correspondent à des fréquences élevées sont assez amorties pour que les modes correspondants n’existent réellement pas (amortissement plus que critique). L’objectif de ce TP : • Se familiariser avec le calcul des deux fréquences propres fondamentales par les méthodes d’énergie simplifiées « la méthode de RAYLEIGH » • Analyser le comportement vibratoire d’un arbre tournant. • Apprendre à déterminer la position du balourd par des simples mesures de déplacement. II) Caractéristiques du rotor 1) Aspects théoriques Nous allons étudier le cas simple d’un rotor constitué d’un arbre flexible et d’un disque rigide dont le centre de masse et le centre géométrique ne coïncident pas, ce qui peut être modélisé par deux masses : M masse centrée et m la masse excentrée qu’on va appeler la masse du balourd (m <<< M). L’arbre est porté par deux paliers rotulants. - M masse du rotor, m masse du balourd, R rayon du balourd, φ position angulaire du balourd, Ω vitesse angulaire du rotor, ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 2/8 L’équation générale du mouvement En analysant les forces agissantes sur la masse M, on distingue quatre types de forces : les forces d’inertie, les forces de raideur, les forces d’amortissement interne ou externe les forces d’excitation (force centrifuge) L’objectif de cette analyse est de déterminer le déphasage Ф entre la force d’excitation et le déplacement accessible à la mesure. On commence par la détermination des relations de phase entre les trois forces : raideur, inertie et amortissement RAPPEL DES RELATIONS ENTRE LES GRANDEURS D’UN MOUVEMENT VIBRATOIRE EN REGIME PERMANENT HARMONIQUE: déplacement : d(t) = d cos(Ω t) vitesse : v(t) = Ω d cos(Ω t + Л/2) accélération : a(t) = Ω² d cos(Ω t +Л) On en déduit les relations d’amplitudes et de phases suivantes : 1) Les relations d’amplitudes : a = Ω² d et v = Ω d 2) La vitesse et l'accélération sont respectivement en quadrature et en opposition de phase avec les déplacements En factorisant le terme de déplacement, apparaît la raideur dynamique Z = F/d il On note que : tan φ = Ω.d K − Ω 2 .M ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 3/8 à basses vitesses: Pour des valeurs de Ω faibles, le terme de d = F0 , Φ ≈ 0 la raideur est dominant, les K deux forces d’amortissement et d’inertie restent négligeables. L’équation se réduit à : k .d = F (t ) et, Φ ≈ 0 La raideur dynamique est quasiment en phase avec la raideur statique. à la résonance, Ω = ωn = √(K/M), le terme dominant est le terme d’amortissement car les termes d’inertie et de rappel élastique se compensent, l’équation (1) se réduit à : D.v = f (t ) , d = F0 et φ = -90° Dω Nous observons aussi au voisinage de ωn une variation rapide de phase et d’amplitude (voir fig. et vitesse critiques) Pour Ω >> ωn, le terme dominant de l’équation (1) est le terme d’inertie et l’équation se réduit à : M .a = F (t ) , d ≈ F0 Mω et Φ ≈ −π , la déformation est opposée à la force (m tente d’être immobile) III) VITESSES CRITIQUES, PULSATIONS PROPRES La vitesse critique ω c est celle qui correspond à un maximum de l’amplitude de vibrations de flexion. C’est donc pour cette vitesse que les contraintes supportées par le rotor seront maximales. La détermination théorique de cette vitesse n’est pas évidente car il nécessite notre connaissance de l’amortissement. D’autre part, l’analyse précédente a mis en évidence un autre critère concernant la phase de la vibration par rapport à l’effort. Sa variation est rapide autour de la pulsation propre ωn. Le déphasage est égal à 90° lorsque Ω = ωn ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 4/8 Les deux pulsations étant très voisines dans le cas des rotors réels, peu dissipatifs, on pourra les confondre et utiliser les deux critères précités pour détecter la vitesse critique mesurée. C’est pour cette raison que l’analyse théorique utilisée pour la détermination des vitesses critiques traite un système conservatif. 1) Calcul (Méthode de RAYLEIGH) La méthode de Rayleigh est l’une des méthodes approchées permettant le calcul des premières pulsations propres d’un système continu. La base théorique de cette méthode fait l’objet du T.P. « vibration des poutres continues en flexion », où nous avons obtenu l’expression de la pulsation propre : l EIu"²(x)dx ∫ ⇒ω²= ∫ ρSu²(x)dx 0 l 0 Application numérique : 1-Principe de discrétisation : Un rotor continu, aussi compliqué soit-il, peut toujours être discrétisé en un nombre fini de nœuds délimitant des éléments droits, représentant des tronçons du rotor. Si l’on suppose que les propriétés massiques des éléments sont concentrées aux nœuds (centre de gravité de chaque tronçon), et que leurs propriétés élastiques apparaissent comme des raideurs tenant compte des degrés de libertés (déformation) ; un rotor continu peut être transformé en un système couplé de masses, d’amortissements et de raideurs. Avec la discrétisation du rotor en 5 tronçons (i) de longueur li : L1 = L5 = 110 mm ; L3 = 220 mm ; L2 = L4 = 25 mm ; diamètre de l’arbre =10 mm, ρ = 7,8 Kg/dm3 ; E = 190 000 Mpa, masse de chaque disque = 800 g. ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 5/8 2 d²y ∑ ( EIl ) i dx ² i =1 i 5 La formule précédemment obtenue devient Ω² = 5 ∑m y i i =1 2 i x : abscisse du centre de gravité de chaque tronçon. u : flèche fonction de x d ²y : valeur de la dérivée sec onde de la flèche dx ² i Ei : module d 'YOUNG pour l' élément i Ii : inertie de la sec tion du rotor li : longueur • Tracer les deux premiers modes propres de l’arbre. • Choisir une déformée initiale y(x) pour chaque mode on prend deux fonctions pour décrire chaque mode afin d’étudier la sensibilité des résultats au choix de la déformée initiale: 4 x( L − x) L² πx - y = y 0 sin L - y = y0 - cas 1- cas 2 – Pour chacun de ces deux cas déterminer les deux premières pulsations propres Ω1 et Ω 2 correspondant aux deux premiers modes. Attention : Chaque fonction est une forme générale qui peut être adaptée suivant le mode propre à analyser (mode 1, mode 2, mode 3…) Il est conseillé de simplifier l’expression de Ω 2 au maximum avant de commencer l’application numérique. ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 6/8 IV) PARTIE EXPERIMENTALE Points pratiques : a. Emplacement des capteurs : Pour étudier expérimentalement un système continu, on propose la mesure des déplacements en différents points du système. Si le système comporte une concentration de masse en différents emplacements, il est préférable de mesurer le déplacement en ces points. Si la masse est répartie sur la longueur de l’élément on place les capteurs aux points où nous attendons un ventre (déplacement maximal). Dans le cas où on ne pourrait pas savoir d’avance la position des ventres et des nœuds, on repartit les capteurs sur l’élément à distances égales. b. Vitesses critiques : Nous avons pu constater au cours de partie théorique que les vitesses critiques se manifestent par des maxima de l’amplitude de vibration et toujours par une variation rapide de phase au voisinage des fréquences propres. Ces deux critères sont visibles sur le diagramme de BODE et encore plus sur le diagramme polaire (voir annexe). c. Diagramme polaire : Il représente l’évolution de l’amplitude et de phase en fonction de la fréquence. On constate sur ce diagramme un certain nombre de boucles qui correspondent aux vitesses critiques détectées. On constate également que la graduation en fréquence varie plus rapidement au voisinage de la résonance. Plus l’amortissement est faible, plus cette variation est rapide et plus les déformations sont amplifiées. on peut déterminer sur cette représentation les deux vitesses critiques, l’amortissement propre, ainsi que la position du balourd ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 7/8 IV.1. Modélisation : a. Modéliser l’arbre du rotor en statique. b. Tracer la déformée statique. c. Schématiser le banc d’essai en montrant les grandeurs mesurées. Que pensez-vous de l’emplacement des capteurs ? d. Qu’elle est l’utilité du keyphaser ? e. Colorier en bleu les parties déformables de la structure et en rouge les éléments indéformables. f. Que faut-il négliger pour modéliser l’arbre par un système à deux degrés de liberté. IV.2. Mesures sur le • • • ROTOR-KIT Connecter les voies 1 et 3 sur l'oscilloscope. Démarrer le moteur en basculant le bouton sur RAMP. Régler le potentiomètre MAX SPEED SETPOINT sur la valeur de la vitesse à atteindre (ex : 400 pour 4000 tr/mn) et le RAMP RATE sur 7. • • En augmentant progressivement la vitesse du rotor de 0 à 10000 tr/mn, repérer les vitesses critiques (maximum d'amplitude de vibration). Sur l'oscilloscope, on visualisera les voies 1 et 3, ce qui permet de visualiser l'allure de la déformée (observer les déphasages) IV.3. Manipulations (entre 0 et 7000 tr/mn) Pour chacune des voies 1 et 3 on relèvera l'amplitude du déplacement et le déphasage φ en fonction de la vitesse de rotation de l'arbre. Le déphasage φ du signal du capteur est mesuré entre l'impulsion du keyphaser et le maximum de la première alternance positive. On tracera les diagrammes de BODE correspondants → Déplacement = f(vit. rot.) et φ = f(vit. rot.). - En déduire le diagramme polaire → déplacement = f(Φ) pour la gamme de vitesse 0-7000 tr/mn - Pour chacune des voies 2 et 4 on relèvera le déphasage φ à la première vitesse critique. - Pour le premier mode de vibration retrouver la position du balourd (naturel) en sachant qu'à la résonance, le déphase entre l'excitation et la réponse est 90. Comparer les résultats obtenus relatifs à chacune des quatre voies. ___________________________________________________________________________________________________ ICAM2 – Nantes / Génie-Mécanique T.P. Comportement Dynamique (J. Besnier, R. Tarbadar) 8/8