Août 2009
LE SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE
Le secteur bancaire en Tunisie est en train d’afficher un changement considérable. D’un secteur protégé et fermé à un
acteur ouvert, développé et dynamique dans l’économie tunisienne. Ceci s’inscrit dans un contexte de mondialisation
des services financiers imprégné de plus en plus par la concurrence et la modernisation accrue des établissements
financiers internationaux.
Cette libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires nationales comme un
choix stratégique dicté par le souci d’intensifier l’investissement et de diversifier encore l’économie. Selon Mr BACCAR,
le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, « …Cette libéralisation interpelle la banque tunisienne à définir son
champ d'activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l'efficience économique de la
banque».
Les principaux facteurs derrière ces évolutions sont, entre autres, les nouvelles réglementations de la BCT concernant le
renforcement de la sécurité des relations financières, l’ouverture économique du pays qui a nécessité une restructuration
du système financier, ainsi que la vague de privatisation qu’a connue le secteur bancaire.
Modernisation du secteur: Promulgation de la loi bancaire relative aux établissements de crédit
Depuis 1997, la BCT avait lancé un vaste programme destiné à mettre à niveau les institutions financières en général et
l'ensemble du secteur bancaire en particulier : développement de la monétique, télé compensation et systèmes de
paiement, sécurisation des transferts de fonds, centrale d'information (ex-centrale des risques) et des impayés, création
de sociétés de recouvrement des créances, possibilité de procéder à des opérations de titrisation.
En juillet 2001, une loi bancaire relative aux établissements de crédit a été promulguée. Elle a permis de mettre en place
un environnement plus libéral pour l'exercice des métiers bancaires et a, ainsi, supprimé le cloisonnement juridique entre
les banques de développement et les banques de dépôts. Désormais, chaque établissement est agréé en tant que
banque universelle, pouvant se spécialiser en fonction de ses choix stratégiques. Les répercussions se sont faites
ressentir sur la rentabilité (amélioration des résultats nets des banques) et sur l'exploitation bancaire.
En 2006, un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 relative à la création et à l'organisation de la
Banque Centrale de Tunisie (BCT) est venu renforcer le paysage bancaire. Cette législation dote la BCT de nouvelles
prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence, du contrôle et de la publication d'informations
financières et économiques.
Concrètement, cette loi permet à la BCT d'élaborer des statistiques et de mener des enquêtes sur les tendances et
évolutions de la conjoncture monétaire et financière, afin de mettre à la disposition du grand public des indicateurs
objectifs. De plus, et en vertu du nouvel amendement, la BCT va cesser d'accorder au Trésor des facilités de crédit sous
forme de découverts de compte courant.
L'autre objectif poursuivi par cette nouvelle loi consiste en la maîtrise du système de paiement. La BCT est habilitée,
dorénavant, à tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes
de paiements futurs.