etude du secteur bancaire en tunisie

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Mise à jour
Août 2009
ETUDE DU SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE
Département Etudes
Analyste financier chargée de l’étude: Salma Zammit
[email protected]
Août 2009
1
FLASH SUR L’ECONOMIE TUNISIENNE
Les efforts consentis par la Tunisie pour entrer dans plusieurs accords commerciaux reflètent bien son approche de
libéralisation de l’économie. Cette ouverture économique a permis à la Tunisie d’être un partenaire privilégié de l’Union
Européenne en étant le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé en 1995, l’accord d’association et
de libre-échange avec l’Union Européenne. La coopération est étroite tant sur le plan économique que sur les plans
culturel, social…
De plus, la Tunisie est liée par des accords préférentiels avec les pays maghrébins et arabes via des accords régionaux.
Aussi, les accords bilatéraux instituant une zone de libre-échange avec la Turquie, l’Égypte, le Maroc, la Jordanie, l'Irak
et la Libye régissent les échanges avec ces pays. D’autres accords de libre échange sont en cours de négociation avec
d’autres pays de la région. Pour accompagner cette ouverture, plusieurs réformes ont été engagées dans le domaine
des investissements étrangers. En effet, l’investissement est libre pour les nationaux et les étrangers dans la majorité
des secteurs d’activité. Tout investisseur étranger peut détenir jusqu’à 100 % du capital du projet sans autorisation dans
la majeure partie des secteurs. Les investisseurs étrangers sont aussi libres de rapatrier les bénéfices et le produit de
cession du capital investi en devises.
Toutes ces réformes ainsi que la stabilité notamment économique du pays et l’amélioration progressive de
l’environnement des affaires ont fait de la Tunisie un pays attractif pour l’investissement étranger. Ces dernières années,
les IDE (hors investissements de portefeuille) ont été multipliés par 4 en cinq ans : de 796 MTND en 2004 à 3127,9
MTND en 2008 et l’Etat vise un objectif pour le quinquennat (2007-2011) de 7 800 MTND contre 5 000 MTND durant
2002-2006, soit un flux annuel d’IDE de 1 500 MTND.
Selon le dernier rapport sur la compétitivité globale 2007-2008 élaboré par le Forum Economique Mondial de Davos et
l'Université américaine Harvard, la Tunisie est le pays le plus compétitif de la région Afrique du Nord, au second rang en
Afrique et 4éme rang au niveau arabe en matière de libre circulation des marchandises. Ce rapport classe la Tunisie au
16éme rang sur 118 au plan de la bonne sécurité de l’environnement des affaires. De plus, les agences de notation et
les institutions financières ont attribué des notes et appréciations respectables à la Tunisie. Cette marque de confiance
est due notamment à sa classification en troisième catégorie de risque d’après l’OCDE, à l’attribution de «Investment
Grade», à la bonne gestion de sa dette et également à la stabilité politique dont elle jouit. Ceci a été aussi affirmé par
l’agence de notation financière japonaise 'Rating and Investment Information, Inc (R&I)' qui a annoncé, en Mars 2008, sa
décision d'améliorer la notation du risque souverain de la Tunisie, la relevant de 'BBB+' à 'A-' avec perspective stable.
Récemment, en Juillet 2009, l’agence a encore confirmé cette notation.
La vague de privatisation que connaît le pays va de pair avec l’intention de rendre la Tunisie une destination attractive
pour les investissements. Plusieurs institutions publiques ont été privatisées et d’autres sont en voie de privatisation. Le
secteur des services a été en tête des privatisations en termes des recettes (80,6%) et en terme de nombre d’entreprises
(52,2%).
Août 2009
2
Un PIB dans une tendance haussière
Le PIB à prix courants de la Tunisie s’est accru de 11,8% en 2008 à 40 955 MDT selon la Banque Centrale de Tunisie. A
prix constant, le PIB a gagné 5,1% à 25 169 MDT. Ainsi, entre 2003 et 2008, le taux moyen de croissance a été de 5,4 %
par an à prix constants permettant une augmentation annuelle moyenne du revenu par tête d’habitant de plus de 6,9%
sur la même période. Les industries manufacturières et les services marchands sont les secteurs qui contribuent le plus
à la croissance en progressant respectivement de 2,2% et 8,8% par an durant la période 2004-2007. Le secteur des
services et notamment le transport et la communication (11%) et le commerce (9%) ont été les principaux contributeurs à
la formation du PIB en 2008.
Tab 1: Evolution du PIB
En MDT
PIB à prix courant
Croissance (%)
PIB à prix constant
Croissance (%)
2000
2001
2002
26 651 28 757 29 924
7,9%
2003
2005
2006
2007
2008
2009 P
37 767
41 408
45 564
50 955
54 630
8,8%
7,3%
9,6%
10,04%
11,8%
7,2%
19 349 20 556
21 368
22 516
23 943
25 169
26 428
4,0%
5,4%
6,30%
5,1%
5,0%
4,1%
17 188 18 031 18 330
4,9%
2004
32 202 35 192
7,6%
1,7%
5,6%
6,2%
Source : Banque Centrale de Tunisie et Ministère du Développement et de la Coopération Internationale
L’aspect le plus positif concernant la croissance en Tunisie est la diversification de la structure de son économie et
l’importante contribution des exportations dans cette croissance qui ont augmenté selon une moyenne annuelle de 15%
(au prix du marché) de 2004 à 2008. Les produits manufacturés et le tourisme évoluent à un rythme rapide et contribuent
actuellement à près de 66 % de ces exportations. De plus, les exportations tunisiennes ne dépendent plus directement
des produits de base (phosphates, pétrole).
Graph 1 : Structure du PIB en 2008…
……
Autres
10,6%
Industries
manufacturières
20,2%
Agriculture et
pêche
10,5%
Services
41,5%
Industries non
manufacturières
17,2%
Source: Foreign Investmant Promotion Agency "FIPA"- Tunisie
Les opérations de privatisation, l’accroissement des IDE notamment dans le secteur de l’énergie (suite à la découverte
de nouveaux gisements) et la dynamique immobilière et d’infrastructure dans laquelle la Tunisie s’est engagée seront les
principaux facteurs de la croissance de l’économie tunisienne à moyen terme.
Août 2009
3
LE SECTEUR BANCAIRE EN TUNISIE
Le secteur bancaire en Tunisie est en train d’afficher un changement considérable. D’un secteur protégé et fermé à un
acteur ouvert, développé et dynamique dans l’économie tunisienne. Ceci s’inscrit dans un contexte de mondialisation
des services financiers imprégné de plus en plus par la concurrence et la modernisation accrue des établissements
financiers internationaux.
Cette libéralisation des services financiers est perçue par les autorités économiques et monétaires nationales comme un
choix stratégique dicté par le souci d’intensifier l’investissement et de diversifier encore l’économie. Selon Mr BACCAR,
le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, « …Cette libéralisation interpelle la banque tunisienne à définir son
champ d'activité et à repenser sa dimension en vue de satisfaire aux exigences de l'efficience économique de la
banque».
Les principaux facteurs derrière ces évolutions sont, entre autres, les nouvelles réglementations de la BCT concernant le
renforcement de la sécurité des relations financières, l’ouverture économique du pays qui a nécessité une restructuration
du système financier, ainsi que la vague de privatisation qu’a connue le secteur bancaire.
Modernisation du secteur: Promulgation de la loi bancaire relative aux établissements de crédit
Depuis 1997, la BCT avait lancé un vaste programme destiné à mettre à niveau les institutions financières en général et
l'ensemble du secteur bancaire en particulier : développement de la monétique, télé compensation et systèmes de
paiement, sécurisation des transferts de fonds, centrale d'information (ex-centrale des risques) et des impayés, création
de sociétés de recouvrement des créances, possibilité de procéder à des opérations de titrisation.
En juillet 2001, une loi bancaire relative aux établissements de crédit a été promulguée. Elle a permis de mettre en place
un environnement plus libéral pour l'exercice des métiers bancaires et a, ainsi, supprimé le cloisonnement juridique entre
les banques de développement et les banques de dépôts. Désormais, chaque établissement est agréé en tant que
banque universelle, pouvant se spécialiser en fonction de ses choix stratégiques. Les répercussions se sont faites
ressentir sur la rentabilité (amélioration des résultats nets des banques) et sur l'exploitation bancaire.
En 2006, un nouveau projet de loi amendant et complétant la loi de 1958 relative à la création et à l'organisation de la
Banque Centrale de Tunisie (BCT) est venu renforcer le paysage bancaire. Cette législation dote la BCT de nouvelles
prérogatives dans les domaines du conseil, du suivi, de la transparence, du contrôle et de la publication d'informations
financières et économiques.
Concrètement, cette loi permet à la BCT d'élaborer des statistiques et de mener des enquêtes sur les tendances et
évolutions de la conjoncture monétaire et financière, afin de mettre à la disposition du grand public des indicateurs
objectifs. De plus, et en vertu du nouvel amendement, la BCT va cesser d'accorder au Trésor des facilités de crédit sous
forme de découverts de compte courant.
L'autre objectif poursuivi par cette nouvelle loi consiste en la maîtrise du système de paiement. La BCT est habilitée,
dorénavant, à tenir un registre sur les risques et aléas de paiement par chèque, par carte bancaire ou par autres modes
de paiements futurs.
Août 2009
4
Quant à la sécurité des transactions, une réforme relative aux virements des gros montants de plus de 50 mille dinars a
aussi été instaurée. Elle vise la sécurisation des règlements dans le cadre du traitement automatique et automatisé des
opérations de paiement.
Dans le domaine du contrôle, la BCT est habilitée à contrôler les établissements de crédits et à veiller à la stabilité du
système financier et à sa sécurité. A cet effet, elle est autorisée à conclure des conventions avec les institutions de
contrôle telles que le Conseil du Marché Financier (CMF), les établissements de crédit et les assureurs. Ces accords
favoriseront la formation, l'échange d'informations, d'expertises et la conduite en commun d'opérations de contrôle après
autorisation des autorités de tutelle.
Le volet de la transparence a été aussi abordé par cette réforme. En effet, la BCT est tenue, aux termes de cette
nouvelle législation, de soumettre ses comptes à un audit international.
L'autre nouveauté de la loi concerne la création au sein de la BCT d'un «observatoire des services bancaires» chargé du
suivi de la qualité des services bancaires fournis par les établissements de crédit.
En outre, et pour un meilleur financement de l'économie et afin de renforcer l'action de la supervision bancaire, la
transparence en matière d'octroi des crédits a été instituée. Dans cette perspective, les banques sont dans l'obligation de
transmettre à la BCT en même temps que la déclaration de la situation mensuelle comptable, la liste des clients
bénéficiaires de crédits débloqués au cours du mois objet de la déclaration, y compris les actions de renouvellement des
crédits, ainsi que leurs états financiers respectifs relatifs aux deux derniers exercices.
C’est dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’information que la loi portant création et organisation de la Banque
Centrale a été modifiée par une nouvelle loi relative à l’initiative économique et plus particulièrement à son financement.
En effet, dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’information recensée par la centrale des risques et le fichier
des crédits aux particuliers, il a été permis à la BCT de demander aux sociétés de recouvrement de créances de lui
fournir toutes les statistiques et les informations qu’elle juge utiles pour connaître l’évolution du crédit et de la conjoncture
économique et ce, au même titre que les établissements de crédits. La BCT fixe aussi les données techniques devant
être respectées par tous les organismes lors de la communication des informations au fichier des crédits non
professionnels et lors de sa consultation. Par ailleurs, la BCT permet aux bénéficiaires des crédits professionnels et non
professionnels, des facilités de paiements et de consulter les données qui les concernent.
Structure du système bancaire en Tunisie
Le système bancaire en Tunisie comprend actuellement 20 banques de dépôt. En 2005, sa structure a connu un
changement considérable suite à la création d’une nouvelle banque dénommée « Banque de Financement des Petites et
Moyennes Entreprises », la privatisation de la Banque du Sud désormais dénommée Attijari Bank et le changement de
statut des banques de développement, STUSID, BTL, TQB et BTK en banques universelles. En Janvier 2008, et dans le
cadre du programme de restructuration du secteur bancaire il y a eu la privatisation de la Banque Tuniso-Koweitienne
par la cession de 60% de son capital au profit de la société financière « OCEOR » filiale du groupe français « Caisse
d’Epargne ».
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En Tunisie, le secteur bancaire est majoritairement composé de banques privées et à capital mixte (70%) mais les
banques publiques y jouent un rôle prépondérant dans le financement de l’économie. Sur les 20 banques que dénombre
le système bancaire tunisien, 11 banques sont cotées à la Bourse de Tunis.
Tab 2: Présentation des banques
Banque
Dénomination
Capital Social en DT
AB
Amen Bank
85 000 000
ABC
Arab Banking Corporation ( Branche onshore)
40 000 000
ATB
Arab Tunisian Bank
80 000 000
ATTIJARI
Banque Attijari de Tunisie
150 000 000
BIAT
Banque Internationale Arabe de Tunisie
170 000 000
BFPME
Banque de Financement des Petites et Moyennes Entreprises
100 000 000
BFT
Banque Franco-Tunisienne
5 000 000
BH
Banque de l'Habitat
90 000 000
BNA
Banque Nationale Agricole
110 000 000
BT
Banque de Tunisie
112 500 000
BTE
Banque de Tunisie et des Emirats
90 000 000
BTK
Banque tuniso-kuweitienne
100 000 000
BTL
Banque Tuniso Lybienne
70 000 000
BTS
Banque Tunisienne de Solidarité
40 000 000
Citibank
CitiBank ( branche onshore)
25 000 000
STB
Société Tunisienne des Banques
124 300 000
STUSID Bank
Société Tuniso Séoudienne dInvestissement et de Développement
100 000 000
TQB
Tunisian Qatari Bank
30 000 000
UBCI
Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie
50 000 000
UIB
Union Internationale des Banques
196 000 000
Source : BCT et Association profesionnelle Tunisienne des banques et des établissements financiers
La Tunisie s’enorgueillit aussi de grandes banques privées à la lumière de la Banque Internationale Arabe de Tunisie
(BIAT) détenue par des hommes d’affaires tunisiens et des institutions financières internationales, Amen Bank détenue
par la famille Ben Yedder, l’Union Internationale des Banques, l’Union Bancaire du commerce et de l’industrie (UBCI) et
Attijari Bank détenues par des banques internationales respectivement Société Générale, BNP Paribas, et le consortium
Attijariwafa Bank ( Maroc) et Banco Stander Central Hispano ( Espagne).
Les actifs consolidés du secteur bancaire se sont accrus de 10,4% à 32 378 MTND à la fin de 2007 grâce à la hausse de
9,77% à 27 458 MTND des crédits à l’économie. Ceci dit, l’année 2007 a été marquée par une progression plus
prononcée des ressources propres des banques (+13,7%) que celle des emplois (+9,77%). En effet, plusieurs banques
de la place se sont penchées sur l’augmentation du capital et le renforcement de l’assise financière. Aussi, la structure
du système bancaire tend de plus en plus à emprunter le modèle de banque universelle en matière de taille. Cette
dynamique constitue une réponse rationnelle au programme de libéralisation du secteur financier afin de s’aligner aux
standards internationaux d’une part et d’autre part constituer un centre bancaire disposant d’assise financière solide
permettant l’exploitation des économies d’envergure et d’échelle face à l’effritement des marges d’intermédiation.
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Performance financière du secteur bancaire
Les réformes entreprises, depuis 1997, dans le secteur bancaire en Tunisie ont positivement impacté les rentabilités des
banques en terme d’actifs, de passifs et des ratios de performance.
En effet, l’accélération de l’économie tunisienne, accompagnée par le programme de réforme du secteur bancaire, ont
stimulé les investissements dans les différents secteurs conduisant ainsi à une augmentation de l’offre de monnaie sur le
marché. Cette augmentation a été traduite par la hausse des actifs et passifs consolidés du système bancaire.
Le rythme d’évolution de la masse monétaire au sens strict (M2) s’est nettement ralenti en 2008 comparé au années
précédentes, soit 3,5% en 2008 contre 13,5% en 2007 et 12,2% en 2006. L’agrégat M1, correspondant aux billets, pièces
et dépôts à vue, a augmenté de seulement 3,5% (contre 12,3% en 2007) pour atteindre 12 404 MDT et la quasi monnaie
(mesuré par les dépôts à termes inférieurs ou égaux à 2 ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur
ou égal à 3 mois) a varié de 3,6% à 18 864 MDT.
Cette baisse de la liquidité pourrait être expliquée par le relèvement des taux des réserves obligatoires par la Banque
centrale à la fin de 2007 et au début de 2008 afin de limiter l’inflation nationale. Au terme de l’année 2008, les taux de la
réserve obligatoire ont été révisés à la baisse afin de favoriser l’octroi des crédits pour faire face aux effets directs et
indirect de la crise mondiale sur l’économie tunisienne.
Graph 2: Evolution de la liquidité;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
35 000
En Million de DTN
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2005
2006
2007
2008
M1 Quasi-monnaie
juin-09
Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa
La hausse de l’offre de monnaie dans le système bancaire a été reflétée dans les chiffres consolidés des bilans des
banques. La base du financement, représentant le moteur principal des bonnes performances des banques, s’est
améliorée en 2008 de 12,9% (contre 13,5% en 2007) atteignant les 46 708 MDTN.
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Tab 3 : Bilan consolidé des banques en Tunisie
En Million de DTN
2001
2002
2003
2004
Encaisse
144
139
139
138
136
201
241
235
197
Dépôts à la BCT
609
530
558
764
1 058
1 299
1 920
3 206
3 135
Avoirs Extérieurs
2005
2006
2007
2008
févr.-09
808
957
853
906
1 281
1 507
1 996
1 889
1 955
Créances sur l'Etat
1 487
1 559
1 664
2 145
2 271
2 467
2 817
2 501
2 745
Credits à l'économie
16 241
17 122
18 141
19 981
21 561
23 237
25 465
29 205
29 356
797
1 020
1 120
1 232
1 415
1 513
1 650
1 811
1 847
6 195
5 688
5 711
5 972
6 232
6 124
7 287
7 862
7 266
26 282
27 015
28 185
31 138
33 954
36 470
41 377
46 708
46 502
En Million de DTN
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
févr.-09
Dépôts monétaires
3 959
3 697
3 919
4 265
4 721
5 422
6 271
7 001
6 993
Dépôts quasi-monétaires
9 293
10 119
10 868
12 151
13 273
14 674
16 539
19 284
19 866
Engagements extérieurs
1 827
2 006
2 054
2 471
3 027
3 208
3 750
5 147
5 127
Portefeuille Titres
Autres postes de l'actif
Total Actif
Avances de la BCT
870
504
444
93
4
123
17
18
42
Ressources spéciales
2 004
2 354
2 119
2 257
2 273
2 258
2 241
1 139
1 143
Fonds propres
2 881
3 076
3 431
4 014
4 486
4 928
5 471
6 279
6 393
Autres postes de passif
5 444
5 260
5 350
5 888
6 170
5 857
7 089
7 842
6 939
26 282
27 015
28 185
31 138
33 954
36 470
41 377
46 708
46 502
Total Passif
Source : Banque Centrale de Tunisie
En matière de crédits octroyés par le système bancaire tunisien, la part des prêts en pourcentage du PIB s’est accrue de
manière régulière pour atteindre 57,3% en 2008.
Graph 3: Pénétration bancaire en Tunisie hk hhhhhhhhhhhhhhhhhhhh
60%
57,2%
55%
56,5%
56,8%
57,1%
56,3%
55,9%
51,6%
50,1%
50%
46,6%
45%
57,3%
56,1%
47,6%
48,5%
46,1% 46,2% 45,9%
40%
2001
2002
2003
2004
Crédits/PIB
2005
2006
2007
2008
Dépôts /PIB
Source: Banque Centrale de Tunisie, MAC sa
Ce ratio est dans la fourchette moyenne de la région MENA (58%) et demeure nettement au dessus du niveau moyen de
certains pays d’Europe Centrale (autour de 30%), mais s’inscrit en net retrait par rapport au niveau moyen de la zone euro
(109,6%). En terme de dépôts, le taux de pénétration reste aussi relativement bas à 51,6% à la fin de 2008
comparativement au Maroc (79,1%), le Kuwait ( 64,1%) et le Qatar ( 68,3%).
Le taux de bancarisation de la population, en dépit de sa progression, demeure encore faible en Tunisie (50% de la
population totale en 2007 contre 98% pour la France, 1 guichet pour 9,6 milles habitants contre 1 pour 7,3 milles au Maroc
et 1 pour 2,4 mille habitants en France). Les banques tunisiennes sont essentiellement des banques de réseau et la totalité
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du Produit Net Bancaire provient du réseau des agences. L’importance et la dispersion du réseau constituent un levier pour
la banque. Ils permettent d’une part la diversification régionale et la diversification sectorielle et d’autre part, c’est un moyen
d’attraction à la clientèle potentielle.
Ceci atteste des possibilités de développement notables dont dispose le secteur bancaire tunisien pour accroître ses
opportunités d’affaires. A ceci s’ajoute le développement de la banque à distance favorisé par le développement
technologique.
Les ressources – Une croissance par la mobilisation des dépôts
Les ressources du secteur bancaire tunisien ont affiché un taux de croissance moyen de 10,6% pour la période 2003-2008. Sur la base d’une année pleine, les ressources ont évolué de 13% en 2008 contre 13,5% en 2007 et 7,4% en
2006. De même, les dépôts ont progressé et ce parallèlement aux emplois et leurs contributions dans le total des
emplois sont restées quasiment inchangées entre 2007 et 2008 à 56,3%. En 2008, les dépôts ont évolué de 15,2% par
rapport à 2007 contre une hausse de 13,5% une année auparavant.
Graph 4 : Répartition des dépôts ………………………………………………………….
100,0%
11,0%
10,7%
14,1%
10,8%
33,8%
33,0%
27,0%
29,8%
29,1%
29,4%
31,5%
32,8%
26,1%
26,8%
27,4%
26,6%
2007
2008
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
0,0%
2005
Dépôts à vue
2006
Dépôts à terme
Comptes d'épargne
Autres
Source : Banque centrale de Tunisie , MAC SA
La répartition des dépôts a été quasiment la même sauf pour les comptes d’épargne qui sont revenus à près de 30% des
dépôts en augmentant de 2,8 points de pourcentage en 2008. La hausse de ces dépôts provenait principalement des
autres comptes d’épargne (+37,8%) et des comptes spéciaux d’épargne (10,16%) et l’épargne logement (4,14%).
Graph 5 : Répartition des ressources des banques en 2008………………………….
Autres postes de
passif
17%
Dépôts monétaires
15%
Fonds propres
13%
Ressources
spéciales
2%
Engagements
extérieurs
11%
Dépôts quasimonétaires
42%
Source : Banque centrale de Tunisie
Août 2009
9
Les Emplois – Une croissance des crédits
En 2008, l’encours des crédits servis par le système financier à l’économie s’est élevé à plus de 31,5 Milliards de dinars
en progression de 13,7% par rapport à 2007 taux supérieur à celui enregistré une année auparavant de 3,9 points de
pourcentage. Le système bancaire a contribué à hauteur de 92,6% dans ces concours et reste incontestablement la
première source de financement de l’économie tunisienne.
Ceci étant, la part des crédits servis aux professionnels dans l’encours total des crédits a baissé à 75% suite notamment
à la progression continue des crédits aux particuliers et plus particulièrement aux crédits logements et à la
consommation.
En terme d’échéance, et malgré un certain affaiblissement dans la part des crédits octroyés, les crédits à court terme
représentent 52,9% (contre 53,7% en 2006) au profit des crédits à moyen et long terme qui représentent désormais
47,1% (contre 46,3% en 2006).

Crédits aux professionnels
Quoiqu’en progression de 14,8% à 21,9 Milliards de dinars en 2008 contre une évolution de 6,5% une année
auparavant, les crédits aux professionnels ont représenté 75% de l’ensemble des crédits à l’économie octroyés par les
banques quasiment inchangé par rapport à 2007.
Graph 6 : Evolution de la part des crédits par secteur d'activité ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
Services
Industrie
Agriculture et pêche
8,1%
8,0%
7,7%
6,4%
5,2%
5,2%
33,7%
33,7%
32,7%
37,7%
37,4%
36,8%
58,2%
58,3%
59,6%
55,9%
57,4%
58,0%
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistiques financières de la Banque Centrale de Tunisie, Mars 2009
En termes sectoriels, ce sont les sociétés de services qui ont le plus bénéficié des crédits accordés aux institutionnels (+
317 MDT) et notamment le commerce (+ 160 MDT à 4 746 MDT).

Crédits aux particuliers
Les crédits aux particuliers, qui restent la cible privilégiée des grandes banques tunisiennes, ont évolué de 14,5% pour
s’élever à 7,3 Milliards de dinars contre une évolution de 20% l’année d’avant. Cette évolution est due à l’accélération de
l’encours des crédits à moyen et long terme en augmentation de 37,7% contre 25,6% l’année précédente. Les crédits
octroyés ont servi principalement à financer l’acquisition de logements et l’aménagement d’anciens logements (68% des
encours des crédits aux particuliers). Il y a lieu aussi de noter la forte progression en 2007 des crédits à l’habitat soit
Août 2009
10
+39,5% par rapport à 2007.
Pour ce qui est du court terme, l’encours des crédits a baissé de 20% contre une progression de 12,6% l’année précédente.
Courant les cinq dernières années, l’évolution moyenne des prêts aux clients de détail a été de 18,9% mais avec la tension
inflationniste ressentie sur le plan national, l’expansion des prêts aux particuliers pourrait être limitée par la BCT dans les
années à venir.
Graph 7 : Evolution des encours des crédits aux particuliers (Milliards de Dinars)
7 295
6 373
5 307
4493
3 605
3 073
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Source : Statistiques financières de la Banque Centrale de Tunisie, Mars 2009
Cependant nous constatons que le taux de transformation (ou d’intermédiation) des dépôts en crédits (Ratio crédits
/dépôts) a baissé de 0,5 points par rapport à 2007 pour se situer à 111,1%. Ce ratio a été en baisse continue durant les
dernières années mais reste au-dessus des 100%. Cette sur-utilisation des dépôts au profit des crédits emmènerait les
banques à financer une part de leurs crédits en faisant appel à d’autres ressources en particulier les emprunts et les
opérations de trésorerie.
La qualité de l’actif
Selon le dernier rapport du FMI, “le secteur financier tunisien n’a pas ressenti les effets directs de la crise mondiale. Les
autorités ont poursuivi leur stratégie de long terme d’assainissement du secteur bancaire qui a conduit à une baisse du
taux de créances classées en pourcentage des créances totales de 17,6 % en 2007 à 15,5 % en 2008 et une
augmentation du taux de provisionnement de 53,2 % en 2007 à 56,8 % en 2008”. Ceci étant, et quoiqu’en amélioration,
la qualité des actifs des banques tunisiennes reste encore problématique. Ces prêts douteux proviennent en partie du
financement des projets d’infrastructure publics à caractère industriel et commercial par le système bancaire mais aussi
d’une mauvaise gestion prudentielle.
Août 2009
11
Graph 8 : Qualité de l'actif ;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
24,0%
22%
56,8%
23,7%
20,9%
56%
53,2%
20,9%
54%
52%
19,3%
46,8%
17%
49,0%
50%
17,6%
48%
15,5%
45,8%
43,9%
58%
46%
44%
42%
43,1%
12%
40%
2002
2003
2004
2005
Taux des créances classées
2006
2007
2008
Taux de couverture
Source : Rapport d'activité de la BCT 2007, Estimations FMI
Ce ratio des créances douteuses reste élevé mais le secteur est en passe de prendre les mesures nécessaires pour
améliorer la viabilité des prêts octroyés. En effet, sur les trois dernières années, les banques tunisiennes se sont
focalisées sur l’amélioration de la qualité de leurs portefeuilles d’actifs. Le taux des créances non performantes (ou
créances classées) dans le total des engagements s’est affiché en baisse continue passant de 24% en 2003 à 17,6% en
2007 (Selon le rapport d’activité 2007 de la BCT) grâce à un traitement dynamique de ces créances. Ainsi le secteur
progresse vers la concrétisation des objectifs de réduction du taux des créances classées au niveau de 15% en 2009 et
12% en 2011. Malgré cette amélioration, le taux des créances douteuses reste assez élevé par rapport à une moyenne
de 5% pour les autres pays de la méditerranée.
Par ailleurs, les banques ont renforcé leurs efforts en matière de provisionnement et de réservation d’agios permettant
ainsi d’améliorer le taux de couverture des crédits non performants qui a atteint 56,8% en 2008 contre 53,2% en 2007
49% en 2006 et 47,4% en 2005. Malgré cette amélioration, le taux de provisionnement reste en deçà du niveau des 70
% escompté par la BCT. Selon le FMI, atteindre rapidement ces objectifs, et même aller au-delà, renforcerait davantage
la capacité du système bancaire à absorber les chocs potentiels pouvant affecter l’économie, compte tenu de l’ouverture
progressive du compte de capital.
Août 2009
12
ETUDE COMPARATIVE
L’étude comparative que nous élaborerons concernera dix banques cotées à savoir, Amen Bank, Arab Tunisian Bank,
Attijari Bank, Banque de l’Habitat, Banque Internationale Arabe de Tunisie, Banque de Tunisie, Banque nationale
Agricole, Société Tunisienne des Banques, Union Bancaire du Commerce et de l’Industrie et l’Union Internationale des
banques. Ces banques représentent ensemble plus de 82% du total des actifs des banques commerciales en 2007 et
88% des crédits distribués à l’économie.
La taille des banques étudiées a augmenté de 21 233 Million de DT en 2001 à 32 093 Millions de DT en 2007, soit une
croissance annuelle moyenne de 8,1% sur les sept dernières années. Entre 2007 et 2008, leur taille est passée de 32 093
Millions de DT en 2007 à 36 681 Millions de DT soit une évolution de 14,3%. La part des quatre premières banques,
notamment la STB, la BNA, la BIAT et la BH a, quant à elle, connu un léger repli de 1% pour passer de 58,9% en 2007 à
57,9% en 2008. La part de ces banques est restée quasiment la même depuis 2001.
Tab 4 : Présentation des banques
En MDTN
Arab Banque
Amen
Tunisian Attijari de
Bank
Bank Tunisie
Banque
Banque Banque
Internationale
de Nationale
Arabe de
l'Habitat Agricole
Tunisie
Société
Banque
Union Bancaire
Union
Tunisienne
de
du Commerce Internationale
des
Tunisie
et de l'Industrie des Banques
Banques
Total actifs
3 246,0
3 150,5
2 839,7
5 574,8
4 356,1
5 578,7
2 399,8
5 729,6
1 691,7
2 114,7
Créances sur la clientèle
2 344,8
1 514,0
1 963,1
2 991,7
3 449,4
4 543,4
1 731,8
4 454,4
1 247,8
1 677,6
Dépôts de la clientèle
2 440,8
2 528,2
2 410,4
4 809,2
2 657,3
4 191,6
1 721,9
4 008,7
1 318,8
1 774,9
Capital social
85,0
80,0
150,0
170,0
90,0
100,0
75,0
124,3
50,0
196,0
Fonds propres
304,4
273,8
136,9
445,5
367,4
411,2
401,1
483,7
175,6
72,9
40,1
37,5
40,8
33,7
62,8
31,8
62,8
36,0
24,1
0,9
Résultat net
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
Les dépôts
Les dépôts se sont accrus à un taux moyen de 12,5% par an pour passer de 15 487 Millions de DT en 2003 à 27 862
Millions de DT en 2008. Afin de soutenir la forte croissance des crédits dans le secteur bancaire, la mobilisation des
ressources reste la principale issue. Beaucoup de banques se sont orientées vers les dépôts à moyen terme afin de
renforcer leur base de financement. Les quatre premières banques en termes d’actifs comptent 56,2% du total des
dépôts, chapeautées par la BIAT avec une part de 17,3%. Ceci étant, la BH et la STB ont perdu chacune 0,6% de leur
parts respectives soit 9,5% et 14,4 % alors que la BNA a maintenu sa part de marché à 15%.
En 2008, les dépôts de l’ensemble des banques ont enregistré une augmentation de 15,4% pour passer de 24 862 Millions
de dinars en 2007 à 27 862 Millions de dinars en 2008. La majorité des banques a affiché une évolution à deux chiffres à
l’exception de la BH et l’UIB. Attijari Bank, UBCI et BT ont été les plus agressives en terme de collecte de dépôts avec des
progressions respectives de 24,1%, 22,9% et 21,3%.
Août 2009
13
Graph 9 : Croissance des dépôts (en MDT);;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
15%
30 000
28 000
26 000
14%
12%
14%
12%
24 000
22 000
10%
20 000
16%
10%
11%
8%
18 000
7%
16 000
6%
14 000
4%
12 000
4%
10 000
2002
2%
2003
2004
Dépôts
2005
2006
2007
% de croissance
2008
Source : Rapports d'activités des banques
Les banques ont aussi renforcé leurs réseaux d’agences à travers le pays. L’élargissement du réseau des agences
bancaires reflète une nette évolution de l’activité du secteur bancaire et l’orientation plus prononcée des banques vers la
banque de détail nécessitant une proximité des agences bancaires par rapport à la localisation géographique de la clientèle.
Graph 10 : Dépôts de la clientèle - 2008… ;;;;;……………………….……………….
6,2%
4,7%
17,3%
6,4%
8,7%
15,0%
9,1%
8,8%
BIAT
BNA
STB
BH
AB
ATB
ATTIJARI
UIB
BT
UBCI
14,4%
9,5%
Source : Les états financiers 2008 respectifs des banques
Les crédits
Sur la période 2003-2008, les crédits se sont accrus à un rythme moins rapide que celui des dépôts soit 8,9% en moyenne
par an. Les encours de crédits sont passés de 16 960 Millions de DT en 2003 à 25 918 Millions de DT en 2008. Ceci est en
partie dû à l’accroissement des crédits aux particuliers et précisément ceux relatifs au financement des logements avec
l’ouverture de l’ensemble des banques de dépôt sur les crédits immobiliers réservés auparavant qu’à la BH.
Août 2009
14
En 2008, les encours de crédits ont connu une évolution semblable à celle des dépôts soit 15,4% pour passer de 22 462
Millions de dinars en 2007 à 25 918 millions de dinars.
Nous pensons que les banques continueront à faire face à une demande de crédit assez importante dans les années à
venir. Cette demande émanera principalement du secteur des services et celui de l’immobilier en particulier. Les efforts
gouvernementaux pour diversifier l’économie et améliorer le climat des affaires en Tunisie ainsi que l’attrait des IDE à
travers des mesures réglementaires et structurelles dans divers secteurs seront des catalyseurs pour le développement du
secteur bancaire en Tunisie.
Les quatre premières banques de la place ont contribué à hauteur de 59,6% dans le total des encours des crédits en 2008
en repli de 0,6 points de pourcentage par rapport à 2007. La part de ces banques s’est accrue légèrement durant la période
2001-2007 en passant de 58,4% à 60,2% pour descendre sous la barre des 60% en 2008. La part importante des encours
de crédits des banques publiques (17,5% pour la BNA, 17,2% pour la STB et 13,3% pour la BH) remonte à la période où les
banques publiques étaient les principaux pourvoyeurs de crédits à l’économie. Cette part tend à être réduite dans les
années à venir suite au dynamisme des banques privées. Cette tendance a été confirmée lors des trois derniers exercices.
En effet, les trois banques publiques ont cumulé, en 2006, 64,2% des nouveaux crédits octroyés à la clientèle. Cette part est
passée à 52% en 2007 et 48,5% en 2008.
En 2007, ATTIJARI, BIAT et AB ont été les plus dynamiques en terme d’octroi de crédits. En 2008, UIB, ATB et AB ont
affiché le meilleur dynamisme commercial parmi les banques privées ce qui a permis d’augmenter le niveau des crédits
octroyés à la clientèle par l’ensemble des banques privées. Ces banques affichent des taux de croissance des crédits plus
élevés que la moyenne du secteur bancaire dans sa globalité.
Cette tendance s’est prolongée en 2009, puisque sur le premier semestre 2009, l’encours global des crédits à la clientèle a
augmenté de près de 1 200 MDTN. AB, BIAT, UIB et Attijari Bank ont réalisé les meilleures progressions en valeur réalisant
ainsi près de 85% des nouveaux encours de crédits.
Tab 5 : Part de Marché des banques pour les crédits
2001
2007
2008
Variation en
point de %
STB
17,3%
17,0%
17,2%
0,20
BNA
16,5%
17,3%
17,5%
1,00
BH
13,4%
13,7%
13,3%
0,40
BIAT
11,1%
12,2%
11,5%
0,10
AB
9,5%
8,8%
9,0%
0,40
ATTIJARI
7,8%
7,6%
7,6%
0,20
UIB
7,6%
7,4%
6,7%
0,40
BT
7,1%
5,8%
6,5%
1,20
UBCI
5,7%
5,4%
5,8%
1,90
ATB
3,9%
4,8%
4,8%
0,90
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
Août 2009
15
Le taux d’intermédiation (le ratio crédits / dépôts)
Par ailleurs, depuis 2002 le taux de transformation (ou d’intermédiation) des dépôts en crédits, pour les banques cotées et
hors BTE, a été en baisse continue en passant de 112,6% en 2002 à 93% en 2007 et 2008. D’ailleurs, ce n’est qu’en 2006
que ce taux est passé au dessous du seuil de 100%. Cette insuffisance structurelle en ressources est comblée par le
recours aux ressources spéciales et le refinancement sur le marché monétaire. La sur-utilisation des dépôts au profit des
crédits est de nature à peser sur la rentabilité des banques.
Graph 11 : Crédits Vs Dépôts ( secteur étudié) ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;; ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
28 000
115,0%
112,6%
109,5%
24 000
110,0%
103,9%
20 000
16 000
105,0%
100,0%
101,4%
12 000
93,0%
8 000
95,0%
93,0%
90,0%
4 000
85,0%
97,9%
0
80,0%
2002
2003
Dépôts
2004
Crédits
2005
2006
2007
2008
% crédits en termes de dépôts
Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa
En terme de taux d’intermédiation, les banques cotées se divisent en trois catégories :
 Les banques ayant des taux d’intermédiation largement supérieur à 1 (BH, STB, BNA, BH, BT),
 Les banques ayant des taux d’intermédiation largement au dessous de 1 (ATTIJAARI, BIAT, UIB et ATB)
Août 2009
16
 Les banques qui ont un taux d’intermédiation autour de 1 (AB et UBCI).
Graph 12: Taux d'intermédiation des banques ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
129,8%
111,1% 108,4%
100,6%
96,1% 94,6% 94,5% 93,0%
81,4%
ATB
BIAT
ATTIJARI
moyenne
UIB
UBCI
AB
BT
BNA
STB
BH
62,2% 59,9%
Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques , MAC sa
La qualité de l’actif
Pour les banques cotées, la qualité de l’actif reste dans une tendance mitigée. Le risque de crédit le plus élevé étant celui de
l’UIB avec un taux des créances classées de 34% et un taux de couverture des créances par les provisions de seulement
45,6%. Ceci étant, le nouveau plan de reconstitution des fonds propres de la banque lui permettra de se couvrir de manière
optimale contre les risques de ses crédits non performants comme il s’inscrit dans une démarche d’assainissement des
créances et de la maîtrise des risques et des coûts.
Graph 13 : Qualité de l'actif en 2008 des banques cotées;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;.
40%
34,0%
30%
20%
10%
23,1%
Objectif stratégique de 10% à
l'horizon de 2011
6,8%
8,3%
BT
BH
9,4%
9,1%
10,8% 11,9%
17,6%
14,7%
0%
ATB
UBCI
Source : Rapport d'activité des banques, 2008
Août 2009
BIAT
BNA Attijari AB
Bank
Taux des créances classées
STB
UIB
17
Dans le secteur public, la STB dispose encore d’une mauvaise qualité d’actifs eux même sous provisionnés. Malgré les
cessions massives des créances non performantes à sa filiale de recouvrement, la STB souffre encore de sa contribution
active dans le financement du tourisme, secteur considéré « prioritaire » par les autorités publiques. De l’autre côté du
spectre, la BT reste le fleuron des banques tunisiennes en terme de qualité des actifs avec un taux de créances classées
au dessous de la norme des 10% soit 6,8% et une couverture par les provisions à hauteur de 82%. Dans le secteur public
la BH aussi reste une référence en terme de respect des normes prudentielles et ce avec un taux de créances classées
de 8,3% et un taux de couverture de 74,3%.
Graph 14 : Qualité de l'actif en 2008 des banques cotées;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;.
90%
82,0%
80%
74,3%
Objectif stratégique
de 70% à l'horizon
de 2011
71,0% 69,4%
70%
66,7%
60%
65,2%
63,5%
57,7%
50%
49,0%
40%
BT
BH
ATB
UBCI
BIAT
BNA Attijari
Bank
Taux de couverture
AB
STB
45,6%
UIB
Source : Rapport d'activité des banques, 2008
En 2007, les banques ont constitué des provisions à hauteur de 548,8 MDT contre 509,6 MDT en 2006, soit une
progression de 8% contre une hausse de 73% en 2006. La hausse importante en 2006 des provisions a été due aux
importantes dotations aux provisions constatées par Attijari Bank, soit 163 MDT et ce afin d’assainir la quasi intégralité de
son portefeuille. En 2007, c’est l’UIB qui a constaté des dotations aux provisions de 153,2 MDT alors que Attijari Bank n’a
constaté que 51 MDT. Les autres banques ont suivi un rythme de croissance « normal » de leurs dotations.
En 2008, les provisions constituées par les banques ont baissé de 28,48% pour passer à 392,4 MDT. Ceci est imputable au
repli des provisions nettes constatées par UIB qui sont passées de 173,3 MDT à 17,7 MDT soit un repli de presque de 90%
mais aussi pour Attijari Bank qui a encore baissé ses provisions nettes pour les porter à 23,6MDT.
Août 2009
18
Graph 15: Effort moyen de provisionnement ( en Million de DT );;;;;;;;;;;;
900
831
800
666
700
576
176%
600
460
156%
500
212%
190%
547
381
400
300
510
392
294
122%
216
200
220%
160%
130%
113%
100
100%
2004
2005
2006
Dotations aux provisioons
Effort de provisionnement moyen
2007
2008
Résultat brut d'exploitation
Source : Etats financiers des banques, MAC sa
Ainsi, en 2008, l’effort moyen de provisionnement a été en légère progression soit 212% en 2008 contre 120% en 2007
c'est-à-dire que le résultat brut d’exploitation permet de reconstituer les provisions à hauteur de 212% en 2008 et de 120%
en 2007. Cette progression positive est due à la hausse plus proportionnelle du résultat brut d’exploitation que celle des
provisions. Sur la période 2003-2008, l’effort de provisionnement moyen a été en baisse suite à des politiques de
provisionnement intensives avec un taux de croissance annuel moyen de 19% contre 18% pour le résultat brut
d’exploitation.
La marge d’intérêt
Entre 2001 et 2004, et corrélativement à la baisse du TMM, le taux de la marge d’intérêt (en pourcentage du PNB) des
banques s’est affiché en repli passant de 62% en 2001 à 57% en 2004. A partir de 2005, et comparativement à la reprise
du TMM, le taux de la marge d’intérêt s’est consolidé pour passer à 59,2% à fin 2007.
En 2008, et suite à une nouvelle révision à la baisse du TMM à la fin de l’année, le taux de la marge d’intérêt s’est affiché en
léger repli passant de 59,6% en 2007 à 59% en 2008.
Graph 16 : Marge d'intérêt …………………………………………………………………
65%
Taux de la marge d'intérêt
6,2%
TMM
6,0%
5,8%
60%
5,6%
5,4%
55%
5,2%
5,0%
50%
4,8%
2 001
2 002
2 003
2 004
2 005
2 006
2 007
2 008
Source : BCT, Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa.
Août 2009
19
En 2008, la marge d’intérêt moyenne des banques étudiées a progressé de 14,8% en absolu et de 0,5 points en terme de
pourcentage du PNB pour passer de 58,5% en 2007 à 59%. En général, ceci est dû à la hausse de 13,8% des intérêts et
revenus assimilés et notamment les revenus sur les opérations de crédit en liaison avec l’évolution de l’encours moyen
des crédits. Cette progression a été favorisée par une plus grande maîtrise des risques qui s’est traduite par une
amélioration du rendement des crédits. Par ailleurs, les intérêts encourus et charges assimilées ont évolué de 13,1% suite
notamment à l’accroissement des intérêts servis sur les comptes à termes et certificats de dépôts qui ont tout de même été
atténués par la diminution des charges de trésorerie suite à la baisse de l’endettement moyen des banques sur le marché
monétaire.
Graph 17 : Evolution de la marge d'intérêt des banques……..;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
2003
2004
2005
2006
2007
2008
AB
ATB
BIAT
BNA
Attijari
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
55,3%
54,8%
49,7%
33,7%
59,4%
53,1%
61,5%
63,5%
67,9%
65,0%
68,4%
69,1%
47,2%
46,1%
68,3%
64,6%
49,5%
45,3%
59,5%
56,5%
56,9%
53,6%
56,1%
24,0%
20,3%
27,0%
53,5%
55,4%
56,6%
61,8%
60,5%
59,2%
58,0%
57,1%
46,9%
67,0%
65,5%
69,0%
56,9%
65,8%
71,7%
61,8%
61,9%
56,9%
56,2%
52,1%
50,5%
56,9%
57,4%
58,5%
52,5%
31%
56,5%
61,4%
50%
72%
70%
58%
56%
59,0%
Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa
La diversification des revenus
Les autres revenus hors intérêts qui concernent principalement les commissions sur les opérations bancaires et les
revenus nets sur portefeuille titres des banques et les revenus de l’activité de change sont en train de devenir les
principaux contributeurs à la croissance des revenus des banques. Entre 2002 et 2007, les revenus hors intérêts des
banques de notre échantillon se sont accrus en moyenne de 9,4% contre une évolution moyenne annuelle de 8,7% pour le
PNB courant la même période.
Tab 6: Décomposition du Produit Net Bancaire
Marge d'intérêt
% croissance
Marge sur commissions
% croissance
Autres revenus
% croissance
PNB
% croissance
2003
2004
2005
2006
2007
2008
540
548
607
710
808
926
-2,3%
1,5% 10,7% 16,9% 13,8% 14,7%
205
224
-0,9%
9,3%
163
197
-0,3% 20,8%
908
-1,6%
969
245
280
306
336
9,4% 14,6%
9,2%
9,7%
267
309
215
247
9,0% 14,6%
8,3% 15,6%
1 067
1 381
1 236
1 571
6,7% 10,1% 15,9% 11,7% 13,8%
Source : Etats Financiers respectifs des banques, MAC sa
Août 2009
20
Les banques locales accroissent leur dépendance vis-à-vis des revenus hors intérêt notamment courant les périodes de
baisse des taux d’intérêt. Ces revenus servent à compenser la baisse potentielle de la marge d’intérêt. En 2004, par
exemple, les revenus hors intérêts des banques étudiées ont affiché une croissance à deux chiffres, soit 14% contre une
timide hausse de 1,5% de la marge d’intérêt. La part de ces revenus dans la formation du PNB des banques s’est
améliorée progressivement entre 2001 et 2004 passant de 38% à 43%. A partir de 2005, leur part a été en repli suite à
l’amélioration de la marge d’intérêt qui a affiché une hausse annuelle de 11% en 2005, 17% en 2006, 14% en 2007 et
15% en 2008. Par ailleurs, ces revenus sont constitués principalement des marges sur commissions (52% en 2008) et des
gains sur portefeuille titres commerciaux et opérations financières.
Graph 18 : Revenus hors intérêts/ PNB…;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
AB
ATB
BIAT
BNA
Attijari
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
2003
44,7%
50,3%
40,6%
38,5%
32,1%
31,6%
52,8%
31,7%
50,5%
40,5%
2004
2005
45,2%
43,1%
66,3%
76,0%
46,9%
46,5%
36,5%
38,2%
35,0%
42,0%
30,9%
33,0%
53,9%
43,1%
35,4%
38,2%
54,7%
43,8%
43,5%
43,1%
2006
2007
46,4%
43,9%
79,7%
73,0%
44,6%
43,4%
39,5%
40,8%
42,9%
53,1%
34,5%
31,0%
34,2%
28,3%
38,1%
43,1%
47,9%
49,5%
42,6%
41,5%
2008
47,5%
69,4%
43,5%
38,6%
50,0%
28,0%
30,4%
42,4%
44,4%
41,0%
Source : Etats financiers respectifs des banques, MAC sa
Attijari Bank a été la première à accroître considérablement son ratio de revenus hors intérêts/PNB durant les six
dernières années, passant de 32,1% en 2003 à 53,1% en 2007 pour redescendre à 50% en 2008. Par ailleurs, l’ATB a le
plus important ratio en 2008 porté par une hausse de 8% des gains sur portefeuille titres commerciaux et opérations
financières. La STB a, par contre, réduit la proportion de ces revenus hors intérêts entre 2006 et 2007 pour les ramener
ainsi de 34,2% à 26,7% suite au maintien des gains sur portefeuille titres commerciaux et opérations financières à leur
niveau contre une évolution de 13% du PNB. En 2008, cette part a progressé à 30,4% suite à une amélioration des
gains et revenus du portefeuille d’investissement de 31%.
Ceci étant, la structure du Produit Net Bancaire n’a pas beaucoup changé par rapport aux autres années puisque la marge
d’intérêt reste prépondérante (59%) par rapport aux commissions nettes qui n’ont représenté que 21,4% en 2008 contre
19,7% pour les autres revenus.
L’efficacité opérationnelle
Outre la question de la qualité des actifs, le problème majeur des banques tunisiennes demeure l’importance des
charges opératoires et notamment les frais de personnel. Le coefficient d’exploitation moyen (Frais généraux/ PNB) pour
le groupe des banques étudiées s’est amélioré entre 2003 et 2008 passant de 56,1% à 44,7%. Cette amélioration émane
principalement de la maîtrise de la masse salariale qui représente tout de même 75% des charges opératoires.
Août 2009
21
Par ailleurs, les charges générales d’exploitation ont augmenté de 5,3% en moyenne entre 2003 et 2008 en raison des
charges engagées pour la refonte des systèmes d’information et l’extension du réseau de certaines banques. Cette
extension s’inscrit dans l’optique de l’orientation plus prononcée vers le métier de banque de détail nécessitant une
proximité des agences bancaires par rapport à la localisation géographique de la clientèle.
Graph 18 : Coefficient d'exploitation,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
1 800
56,9%
1 600
1 400
1 200
57,0%
56,1%
53,7%
1 000
52,0%
50,6%
800
47,9%
600
47,0%
400
200
44,2%
0
2003
2004
Produit net bancaire
42,0%
2007
2008
Coefficient d'exploitation
2005
2006
Frais généraux
Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC sa
En 2008, la hausse plus proportionnelle du PNB (+13,8%) par rapport à celle des charges opératoires (+10,6%) a permis
de dégager un coefficient d’exploitation de 44,2% en amélioration de 3.7 points par rapport à 2007.
Ceci dit, certaines banques et notamment privées restent largement éloignées de la moyenne du secteur notamment la
BT et AB avec un coefficient avoisinant les 25% pour la première et 32% pour la deuxième. Les autres banques
publiques restent pénalisées par un sureffectif qui pèse sur la productivité. En effet, les charges opératoires de la BNA et
la STB absorbent respectivement 53% et 56% de leur PNB. Ces banques continuent à déployer des efforts importants
afin de réduire leurs charges d’exploitation. Les autres banques privées et en particulier UIB, UBCI, ATTIJARI et BIAT,
dégagent un coefficient d’exploitation nettement supérieur à la moyenne. Ceci s’explique par leurs engagements dans la
modernisation de leurs systèmes d’information et d’expansion de leurs réseaux d’agences en plus de l’importance de la
masse salariale.
Graph 20 : Evolution des coefficients d'exploitation;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;
100%
80%
60%
40%
20%
0%
AB
ATB
BIAT
BNA
TIJARI
BT
BH
STB
UBCI
UIB
Moy.
2003
36%
47%
54%
66%
58%
30%
60%
71%
51%
79%
56%
2004
2005
38%
36%
47%
47%
54%
58%
70%
62%
54%
60%
32%
30%
54%
49%
72%
62%
58%
59%
79%
66%
57%
54%
2006
2007
38%
37%
48%
45%
52%
53%
54%
52%
64%
57%
26%
26%
43%
39%
56%
44%
63%
59%
68%
84%
51%
48%
2008
32%
43%
48%
47%
50%
25%
38%
44%
54%
77%
44,7%
Source : Etats Financiers respectifs des banques, MAC sa
Août 2009
22
Une rentabilité en amélioration
En général, la majorité des banques a affiché des améliorations au niveau de leurs résultats net en 2008. En effet, déjà
hors les résultats de UIB et Attijari Bank, le résultat cumulé des autres banques a augmenté de 19% par rapport à 2007
à 316 MDT. Suite au renouement de Attijari Bank et dans une moindre mesure de l’UIB avec les bénéfices, le résultat
net de l’ensemble des banques étudiées s’est établi à 358 MDT au terme de l’exercice 2008.
La BT a contribué à hauteur de 21% en moyenne aux profits consolidés du groupe des banques entre 2003 et 2008, soit
le principal contributeur à la formation du profit net des banques de notre échantillon (22,6% en 2007 et 18% en 2008).
La BH vient en seconde position (15%) en terme de bénéfice consolidé avec un résultat de 54 MDT et une croissance de
6%.
Tab 7 : Résultats Nets et les parts de marché en terme de résultat net
En MDTN
AB
% croissance
Part de marché
ATB
% croissance
Part de marché
BIAT
% croissance
Part de marché
BNA
% croissance
Part de marché
Attijari Bank
% croissance
Part de marché
BT
% croissance
Part de marché
BH
% croissance
Part de marché
STB
% croissance
Part de marché
UBCI
% croissance
Part de marché
UIB
% croissance
Part de marché
Bénéfice cumulé
% croissance
2003
27,50
74%
18%
13,4
33%
9%
22,22
-1%
14%
14,94
1%
10%
2,28
-78%
1%
30,22
1%
19%
16,53
-3%
11%
18,51
-5%
12%
10,78
51%
7%
0,01
-100%
0%
156,39
3%
2004
2005
2006
18,48
-33%
16%
13,7
3%
12%
16,07
-28%
14%
3,13
-79%
3%
0,00
-100%
0%
31,66
5%
27%
18,53
12%
16%
5,29
-71%
5%
10,20
-5%
9%
0,00
-100%
0%
117,10 *
-25%
19,44
5%
12%
17,7
28%
11%
19,08
19%
12%
8,07
158%
5%
-4,11
N.S
N.S
34,10
8%
21%
21,71
17%
13%
36,29
585%
22%
7,00
-31%
4%
0,00
N.S
0%
163,33 *
39%
19,87
2%
11%
21,98
25%
12%
21,05
10%
12%
16,32
102%
9%
-176,42
N.S
N.S
39,89
17%
22%
28,50
31%
16%
21,87
-40%
12%
13,16
88%
7%
0,00
N.S
0%
182,64 *
12%
2007
2008
29,42
48%
11%
26,33
20%
10%
21,50
2%
8%
28,11
72%
11%
-9,42
N.S
N.S
60,15
51%
23%
51,13
79%
19%
31,58
44%
12%
17,42
32%
7%
-179,86
N.S
N.S
265,64
45%
40,09
36%
11%
37,50
42%
10%
33,74
57%
9%
31,76
13%
9%
40,78
N.S
11%
62,79
4%
18%
53,99
6%
15%
32,24
2%
9%
24,15
39%
7%
0,92
N.S
N.S
357,96
35%
Source : Etats financiers 2008 respectifs des banques, MAC SA
* : Hors Attijari Bank et UIB
N.S : non significatif
Parallèlement à cette progression des profits, les banques tunisiennes affichaient des fondamentaux de rentabilité en
amélioration mais encore faibles notamment en termes de ROE et de ROA.
La rentabilité financière moyenne des banques s’est nettement appréciée pour se situer à 10,3% en 2007 (Hors UIB et
Attijari Bank) et 13,2% en 2008 (UIB et Attijari Bank inclus). Quoiqu’en repli par rapport à 2007, la BT et la BH restent
toujours en tête en terme de rentabilité financière avec 18,6% et 17,2% respectivement en 2008.
Août 2009
23
Attijari bank affiche par contre un taux de rentabilité financière très élevé, soit 42,3%. Ce taux élevé s’explique par le fait
qu’en 2008 la banque a dégagé un bénéfice élevé alors que les pertes antérieures constatées par la banque ont nettement
détérioré ses capitaux propres. Pareil pour l’UIB, sauf que le résultat net de 2008 n’a pas été très important.
Tab 8: Ratios de rentabilité
En MDTN
ROE
ROA
2005
2006
2007
2008
2005
2006
2007
2008
Amen Bank
10,2%
9,7%
12,1%
15,2%
0,9%
0,8%
1,1%
1,2%
Arab Tunisian Bank
11,8%
13,7%
15,4%
15,9%
1,0%
1,0%
1,0%
1,2%
Banque Attijari de Tunisie
Banque Internationale Arabe de Tunisie
Banque de l'Habitat
Banque Nationale Agricole
Banque de Tunisie
-
-
-
42,3%
-
-
-
1,4%
7,2%
5,9%
5,3%
8,2%
0,5%
0,4%
0,4%
0,6%
10,6%
17,7%
18,8%
17,2%
0,7%
2,2%
1,3%
1,2%
2,3%
4,7%
7,8%
8,4%
0,2%
0,4%
0,6%
0,6%
13,4%
14,4%
20,1%
18,6%
2,0%
2,2%
2,9%
2,6%
Société Tunisienne des Banques
9,3%
5,2%
7,4%
7,1%
0,8%
0,5%
0,6%
0,6%
Union Bancaire du Commerce et de l'Industrie
4,9%
9,3%
11,9%
15,9%
0,6%
1,0%
1,2%
1,4%
-
-
-
1,3%
-
-
-
0,04%
Union Internationale des Banques
Source : Etats financiers des banques , MAC sa
Dans la même tendance, la rentabilité de l’actif des banques de notre échantillon a été en légère amélioration passant de
0,7% en 2003 à 0,9% en 2007 et 1% en 2008. Comme pour la rentabilité financière, la BT a surperformé les réalisations
de ses pairs. En effet, la BT s’est toujours détachée du lot avec une structure plus saine du bilan. Elle a réalisé en 2008
un ROA de 2,6% contre 1% pour la moyenne des banques étudiées.
Performances au premier semestre
Sur les six premiers mois de 2009, le Produit Net Bancaire des banques s’est accru de 8,5% contre une hausse de
13,4% au 1er semestre 2008. La majorité des banques a affiché une évolution positive l’exception de la BH et UBCI. La
marge d’intérêt reste le premier contributeur à la formation du PNB. Cette marge a progressé de 6,6% alors que la
marge de commissions a évolué à un rythme légèrement plus accéléré soit 8,8%. Avec des charges opératoires en
progression de 7% par rapport au 1er semestre 2008, le coefficient d’exploitation des banques étudié a été légèrement
amélioré passant de 55,9% au 30/06/2008 à 55,2% au 30/06/2009. Le résultat brut d’exploitation semestriel de
l’ensemble des banques a été ainsi en hausse de 7,3%.
Août 2009
24
Tab 9 : Performance au premier semestre 2009
En MDTN
1S 2008
59,2
AB
PNB
1S 2009 Var en %
68,6
16,0%
Marge d'intérêt
1S2008 1S2009 Var en %
29,9
33,6
12,2%
Marge sur commissions
1S2008 1S2009 Var en %
13,2
16,5
24,2%
Charges opératoires
1S2008 1S2009 Var en %
19,9
23,1
15,9%
Résultat Brut d'exploitation
1S2008 1S2009 Var en %
40,1
46,3
15,5%
ATB
51,8
60,7
17,1%
13,5
16,1
19,1%
9,5
9,5
0,5%
28,0
30,8
10,0%
23,9
29,9
25,5%
ATTIJARI Bank
60,5
69,1
14,2%
28,9
33,0
14,0%
16,9
20,3
20,3%
32,2
34,9
8,6%
28,5
34,9
22,4%
125,3
131,6
5,0%
70,1
69,8
-0,4%
23,7
25,2
6,3%
67,9
71,9
5,9%
58,6
61,0
4,0%
BH
90,0
88,4
-1,7%
65,1
63,3
-2,7%
15,5
15,3
-1,5%
90,0
88,4
-1,7%
55,9
51,0
-8,9%
BNA
98,3
109,9
11,8%
54,1
66,7
23,4%
22,1
21,7
-1,6%
52,4
58,3
11,2%
46,1
51,9
12,6%
BT
63,8
66,5
4,3%
42,1
40,9
-3,0%
11,6
13,6
17,3%
15,7
16,7
6,7%
48,4
50,1
3,5%
STB
100,7
107,6
6,8%
69,7
68,8
-1,3%
21,1
24,3
15,3%
46,3
53,0
14,5%
56,9
56,1
-1,5%
UBCI
45,9
45,2
-1,5%
25,9
25,5
-1,5%
11,5
12,5
8,8%
25,8
28,9
12,2%
21,0
17,2
-18,2%
UIB
40,2
50,4
25,2%
Source: Indicateurs d'activité des banques, MAC SA
21,4
30,9
44,7%
14,9
15,1
1,2%
33,3
34,2
2,7%
6,9
16,2
133,0%
BIAT
Les évolutions constatées ont été très disparates. Alors que certaines banques ont vu leur RBE progresser à deux
chiffres d’autres ont enregistré des replis. La hausse la plus notable a été celle de l’UIB, soit 133%. L’ATB, ATTIJARI
Bank, AB et BNA ont affiché une croissance à deux chiffres de leurs RBE respectifs. La croissance pour BIAT et BT n’a
été qu’ a un seul chiffre alors que UBCI, BH et STB ont affiché une évolution négative.
Au niveau des crédits et des dépôts, les évolutions ont aussi été timides avec 4,6% et 5,8% respectivement sur les six
premiers mois de l’année. Par banque, la progression la plus notable en terme de collecte de dépôts a été réalisée par la
AB suivie par BH et Attijari Bank. En termes de crédits, l’UIB a été la plus dynamique avec une évolution de 15,3% sur les
six premiers mois de 2009 talonnée par AB, BT et Attijari Bank. Cependant, la BNA et l’UBCI ont affiché des taux de
progression des crédits négatifs sur la période.
En terme de classement, c’est encore la BIAT qui a le total des dépôts le plus élevé du secteur et quatrième en terme
d’encours de crédits après les trois banques publiques.
Tab 10 : Performance au premier semestre 2009
AB
Total des crédits
2008 1S 2009 Var en %
2 376,2
2 679,6
12,8%
Total des dépôts
2008 1S 2009 Var en %
2 440,7
2 831,7
16,0%
ATB
1 514,0
1 532,3
1,2%
2 528,2
2 448,9
-3,1%
ATTIJARI Bank
1 963,1
2 174,1
10,7%
2 410,4
2 704,4
12,2%
BIAT
3 254,4
3 515,3
8,0%
4 809,2
4 908,9
2,1%
BH
3 451,3
3 582,2
3,8%
2 656,9
2 986,4
12,4%
BNA
4 543,4
4 279,6
-5,8%
4 191,6
4 242,0
1,2%
BT
1 731,8
1 920,1
10,9%
1 721,9
1 827,6
6,1%
STB
4 454,4
4 624,5
3,8%
4 008,7
4 273,8
6,6%
UBCI
1 247,8
1 176,1
-5,7%
1 318,8
1 348,8
2,3%
UIB
1 640,6
1 890,9
15,3%
1 774,9
1 890,9
6,5%
En MDTN
Source: Indicateurs d'activité des banques, MAC SA
Evolution des cours boursiers des titres bancaires
Le gouvernement tunisien ainsi que la Banque Centrale de Tunisie n’ont pas cessé, depuis le déclenchement de la crise
financière internationale, de rassurer et de confirmer que la situation financière et économique des entreprises tunisiennes
Août 2009
25
en général et celles des banques en particulier est saine.
Graph 20: Performance du Tunindex vs l'indice sectoriel des banques;;;
2700
3700
Déclenchement de la crise financière
en Septembre 2008.
3500
2500
3300
2300
3100
2100
2900
1900
2700
TUNINDEX
2500
1700
Indice des banques
juil.-09
avr.-09
juin-09
mars-09
déc.-08
févr.-09
nov.-08
oct.-08
juil.-08
août-08
juin-08
avr.-08
janv.-08
1500
mars-08
2300
Source : Bourse des valeurs mobilières de Tunis
Suite à la crise financière et la baisse des bourses internationales, la bourse de Tunis n’a pas été épargnée. Ceci étant, la
baisse n’a pas été de l’ampleur qu’ont connu les autres marchés boursiers que ça soit dans les pays développés ou bien
les autres marchés émergents. L’indice de référence, le TUNINDEX, a baissé de 13% depuis le mois de septembre jusqu’à
fin Décembre 2008 mais il est resté haussier de 10,65% par rapport au début de l’année.
Le secteur bancaire a été touché à un moindre degré. En effet, l’indice des banques a baissé de 9,4% par rapport à son pic
atteint le 09/09/2008 contre 15,4% pour le TUNINDEX. Par rapport au début de l’année, l’indice des banques est resté en
hausse de 18% grâce à la bonne performance boursière de la quasi- totalité des banques sur les premiers mois de l’année.
La baisse qui a altéré le marché boursier tunisien est plutôt conjoncturelle que structurelle. Car rappelons le encore une
fois, la Tunisie et notamment son secteur financier n’ont pas été impactés par les turbulences du marché financier mondial
car le pays se trouve dans une situation macroéconomique relativement solide, le compte de capital demeure relativement
fermé et n’est pas directement exposé au marché subprime des Etats-Unis.
L’année 2009, a commencé sur un trend haussier qui s’est accéléré vers le mois d’Avril et ce sur fond d’anticipation
positive sur les performances des sociétés cotées en 2008. D’ailleurs, les publications des états financiers des sociétés
sont venues confirmer cette tendance et le TUNINDEX a affiché en date du 05 Août 2009, une performance de 25,6%.
Le secteur bancaire a suivi aussi la même tendance avec une performance depuis le début de l’année de 24,1%.
D’ailleurs en date du 05 Août 2009, quasiment toutes les banques cotées ont affiché une croissance à deux chiffres de
leurs cours (à l’exception de l’UBCI).
Août 2009
26
PERSPECTIVES DU SECTEUR
L’économie tunisienne a affiché un taux de croissance moyen de plus de 5% courant les années passées. Cette
croissance devrait se maintenir et se renforcer dans les années à venir. Quasiment tous les secteurs sont en train de
bénéficier de cette croissance et le secteur bancaire y sera un des principaux bénéficiaires.
Faible exposition au marché international et à la crise financière
Certes, le secteur bancaire en Tunisie est relativement isolé et très faiblement exposé aux capitaux étrangers. La majorité
des dépôts et des crédits sont locaux. Ceci s'est avéré être une bénédiction pour les banques en Tunisie puisque ça leur a
permis de rester complètement à l’abri de la crise financière mondiale. En effet, les contrôles réglementaires strictes sur le
change à savoir des limites sur les emprunts auprès des institutions financières et des entreprises, l'interdiction d'investir
dans les marchés de capitaux étrangers, les restrictions sur les marchés de change et les produits dérivés, a entraîné une
exposition limitée des banques locales aux marchés financiers internationaux. Les banques off-shore, qui sont soumises à
une réglementation et une supervision plus souple de la part de la Banque Centrale de Tunisie, représentent une faible part
du total des actifs bancaires (7% à fin avril 2008).
Les actifs des banques en devise représentaient 8% du total des avoirs bancaires à fin avril 2008, et ont été largement
dominés par des dépôts auprès de banques, avec une exposition limitée au marché de la dette internationale (0,3% du
total des actifs bancaires à fin-avril 2008). Les spécialistes éloignent l’hypothèse d’une éventuelle retombée négative sur
les banques locales tunisiennes provenant de leur exposition à des entités bancaires en difficulté ou en faillite aux
Etats-Unis qui ne sont pas des correspondants traditionnels des banques tunisiennes.
Du coté du passif, la liquidité est soutenue par l'augmentation des dépôts des clients, qui représentent la majeure partie
des sources de financements des banques tunisiennes. La part des clients étrangers ou offshore, plus volatile, ne
représente pas plus que 12% du total des dépôts des clients. Pour ce qui est du financement à moyen et long terme, il n’y
a pas de dépendance vis-à-vis du marché de la dette internationale. Le financement des banques tunisiennes par les
banques étrangères reste limité (moins de 10%) et est exclusivement lié aux ressources en devises allouées par des
institutions financières supranationales ou multilatérales.
La participation des étrangers dans le capital des banques tunisiennes s’est élevé à 37,36% pour les banques cotées à la
date du 12/12/2008 contre 38,04% avant le déclenchement de la crise financière internationale. Ces participations sont
principalement stratégiques et devraient le rester encore plus vu le potentiel offert par le marché bancaire tunisien et qui
s’inscrit dans la stratégie même de ces actionnaires étrangers dans le développement de la banque de détail. (Société
Générale- UIB, BNP-Paribas- UBCI Santander-Attijariwafa Bank- Attijari Bank, Arab Bank PLC- ATB, CIC-BT, etc…).
D’ailleurs, en date du 07/08/2009, cette participation a été de 38,4%.
Août 2009
27
Mais, le secteur pourrait être affecté indirectement suite à la récession économique mondiale qui pourrait affecter
modérément la Tunisie. En effet, le taux de croissance pour 2008 et 2009 a été révisé à la baisse par les autorités
tunisiennes et certains secteurs de l’économie tels que le tourisme, le textile et les industries des composants électriques
et électroniques seront parmi les plus touchés. Ces derniers sont les plus étroitement liés aux relations commerciales avec
l’union européenne, qui selon les dernières estimations, connaîtra une décélération économique importante. En termes de
crédits octroyés en 2007 par l’ensemble du système bancaire à ces branches là, c’est l’hôtellerie et la restauration qui
accapare la part la plus importante soit 13,8% de l’ensemble des crédits aux professionnels. Plus loin, on trouve les
industries de textile habillement (2,9%) et les industries des équipements électriques, électroniques et mécanique (1,3%).
Des potentialités de croissance assurées par le développement économique
Le pays dispose de grands projets d’investissements initiés par des investisseurs privés étrangers avec des projets
immobiliers colossaux et par le gouvernement avec des projets d’infrastructure. Ces projets sont en cours pour certains et
en état avancé d’étude pour d’autres. Les perspectives économiques à court terme sont encourageantes en dépit d’une
conjoncture internationale difficile. En 2009, la croissance du PIB réel devrait se ralentir légèrement à 3% selon les
projections. Les perspectives à moyen terme demeurent aussi favorables, la croissance soutenue par le dynamisme des
IDE, étant projetée à plus de 5%. Durant les dernières années, les résultats des banques se sont améliorés de façon
appréciable, notamment leur activité et leur rentabilité ainsi que leurs indicateurs prudentiels. Nous pensons que dans les
années à venir, la consolidation du secteur bancaire et l’amélioration de la qualité des portefeuilles de crédits se
poursuivra.
Ceci étant, le développement des crédits doit être fait avec prudence. Les gros projets d’investissement que connaîtra la
Tunisie et qui seront financés par les IDE auront des retombées positives sur la croissance et l’emploi. C’est dans ce cadre
que les banques deviennent exposées à un éventuel risque de crédit additionnel.
Par ailleurs, les améliorations dans plusieurs secteurs notamment l’immobilier, le tourisme, les énergies, les
télécommunications et les services aux entreprises seront traduites en investissements supplémentaires dans le pays,
puisque des projets dans ces domaines verront encore plus le jour. Les besoins de financement s’accroîtront également et
de meilleures opportunités d’octroi d’ emprunts seront offertes au secteur bancaire.
Ces développements attireront les étrangers pour investir dans le pays, ce qui résulterait en une amélioration des IDE. Les
derniers chiffres publiés confortent bien notre opinion, puisque les IDE ont augmenté de 48% (hors privatisation de Tunisie
Télécom) entre 2005 et 2006, puis ont progressé de 45% entre 2006 et 2007 pour s’élever à 2 071 MDTN. En 2008, ces
investissements se sont accrus de 51% à 3 127 MDTN.
Mais plusieurs défis restent à relever
Comme mentionné auparavant, le taux de bancarisation en Tunisie reste assez faible, ce qui représente une opportunité
de croissance considérable pour les banques. Dans ce cadre, quasiment toutes les banques tunisiennes disposent d’un
programme d’ouverture de nouvelles agences à travers le pays afin d’améliorer leur performances. La différenciation de
Août 2009
28
l’offre de services et de produits va aussi de pair avec cet accroissement ce qui élargira la base de clientèle et améliorera
par conséquent la rentabilité des banques.
Ceci étant, le secteur bancaire tunisien reste assez fragmenté et le rapprochement entre les banques tunisiennes reste
une solution à plusieurs autres maux : premièrement, c’est de faire face à la concurrence des banques étrangères qui
pourraient pénétrer le marché national avec la libéralisation des services et deuxièmement avoir des tailles
considérables pour pouvoir s’exporter et s’implanter hors des frontières.
Pour le premier défi qu’est l’arrivée de la concurrence étrangère, les spécialistes pensent que l’Etat favorisera et
maintiendra la segmentation égalitaire actuelle du marché entre les banques privées, les banques étatiques et les banques
à participations étrangères. Ceci étant, nous pensons que les marchés émergents et arabes en particulier restent
convoités par la plupart des grandes banques qui voient sur ces marchés en devenir, une opportunité de croissance. Ces
changements, à l’instar l’ensemble de l’industrie bancaire mondiale, sont nécessaires. Ils incluent par exemple la
désintermédiation bancaire, la spécialisation, la mondialisation des services financiers etc… En préparation à l’adoption
des normes internationales de Bale II, plusieurs banques sont en train de refaire et de moderniser leurs systèmes
d’information, une tâche nécessaire afin de pouvoir se doter d’un dispositif de contrôle interne performant et par
conséquence une gestion des risques appropriée. En outre, les évolutions technologiques ont été rapides, nombreuses et
coûteuses ces dernières années: banque en ligne, gestion du risque (crédit, marchés, opérationnels), contrôle de gestion
et approche de la rentabilité client, réglementaire, etc…
Ces évolutions prévisibles entraînent nécessairement des investissements significatifs financiers, technologiques,
organisationnels et humains, et l’impact de ces changements diminue la rentabilité des banques. Pour les financer, il faut
envisager des fusions entre banques nationales ou des alliances ou des partenariats avec des banques étrangères pour:
-
Réaliser des économies d’échelles
-
Accroître la productivité
-
Élargir les offres de produits et services bancaires
-
Attirer et motiver du personnel qualifié
Ce qui permettra de dégager une meilleure rentabilité, source de création de valeur.
Pour le second défi, à savoir le développement hors des frontières, il s’avère nécessaire avec l’ouverture du compte de
capital qui poussera plusieurs de nos entreprises tunisiennes à se développer ailleurs. Etant un maillon incontournable
dans le financement de l’économie, les banques tunisiennes devraient accompagner les entreprises nationales dans leur
développement extérieur afin d’accroître leur rentabilité en retour.
Pour conclure, nous pouvons dire que le système bancaire tunisien est dominé par les banques de dépôts, sa mise à
niveau a été imposée par la BCT et non par le marché. Aussi, les banques tunisiennes feront face à plusieurs impératifs
courant les prochaines années à savoir la diversification des produits, la modernisation des systèmes d'information, la
gestion des compétences et la réduction des coûts, en plus, des mouvements de concentration et de rapprochement
entre banques pour atteindre des seuils de compétitivité.
Août 2009
29
EVALUATION
Pour déterminer la « Fair value » ou la juste valeur des banques étudiées, nous avons utilisé deux méthodes
d’évaluation:
1) Approche des cash flows représentée par la méthode des flux de dividendes – Modèle de Bates :
2) Approche du marché représentée par la méthode des comparables.
Modèle de Bates
Le modèle de Bates met en relation le PER actuel d’un titre avec son PER futur dans n années compte tenu d’un taux de
croissance des BPA, du taux de distribution pendant cette période et du taux de rentabilité exigé par l’actionnaire.
Dans nos calculs, nous avons pris les hypothèses suivantes pour le calcul de la valeur de chaque banque :

Taux sans risque de 4,28%

La prime de risque de 8%

Les Bêtas respectifs des banques ont été calculés sur 2 ans

L’horizon d’évaluation est de 3 ans (2009-2011)
Tab 11 : Valorisation par le modèle de Bates
en DTN
Août 2009
Valeur par action
AB
44,3
ATB
6,8
ATTIJARI
20,3
BIAT
54,6
BNA
12,6
BT
83,3
BH
29,3
STB
14,2
UBCI
44,2
UIB
Source : MAC sa
19,8
30
Méthode des comparables
La méthode des comparables est basée sur la comparaison des multiples des capitaux propres ou P/BV et des multiples
des bénéfices ou P/E des banques étudiées.
Multiple des capitaux propres ( Price to Book Value)
En tenant compte de l’objectif d’atteindre un taux de couverture des créances classées par les provisions de 70%, nous
avons essayé d’ajuster les actifs nets des banques de leurs manques de provisions par rapport à cet objectif et une base
de comparaison plus adéquate. Cet ajustement donnerait une valorisation plus réaliste des banques cotées.
Tab 12: Multiple des capitaux propres moyen des banques cotées
AB
Actif net
2008
304,4
P/BV
Actif net
2008 ajusté 2008
1,2
249,7
P/BV ajusté
2008
1,5
Cours Cap. boursière
(MDT)
43,3
368,1
ATB
273,8
2,1
275,9
2,1
7,2
572,0
ATTIJARI
137,0
4,5
112,9
5,5
20,6
618,0
BIAT
445,5
1,9
432,4
1,9
49,0
833,0
BNA
411,2
0,5
381,4
0,5
9,0
198,4
BT
401,1
2,6
416,1
2,5
91,6
1030,5
BH
367,4
1,3
381,6
1,3
26,6
478,8
STB
483,7
0,6
164,1
1,7
11,4
283,4
UBCI
175,6
2,6
174,9
2,7
46,5
465,0
Total/Moyenne
2 999,7
1,6
Sur la base des cours boursiers au 31 Août 2009
Source : Etats financiers des banques, MAC sa
2 589,0
1,9
4 847
Pour la détermination du P/BV moyen du secteur nous avons éliminé UIB de notre échantillon qui affiche un actif net
négatif. Ainsi, le multiple moyen des capitaux propres pour les banques tunisiennes cotées s’établit à 1,9 x.
Par conséquent et sur la base d’un P/BV moyen ajusté du secteur de 1,8x, la valeur des banques étudiées est donnée
dans le tableau qui suit :
Août 2009
31
Tab 13 : Valorisation par le ratio P/BV
Valeur par action
AB
58,9
ATB
6,9
ATTIJARI
7,5
BIAT
51,0
BNA
34,8
BT
74,2
BH
42,5
STB
13,2
UBCI
35,1
Source : MAC sa
Multiple des bénéfices (P/E Ratio)
Pour la détermination du P/E moyen du secteur bancaire coté (Hors BTE). Ainsi, le multiple moyen pondéré des
bénéfices retenu est de 15,6x les bénéfices estimés des banques en 2009. La valorisation des banques étudiées est
donnée dans le tableau qui suit :
Tab 14 : Valorisation par le ratio P/E
Valeur par action
AB
75,3
ATB
8,0
ATTIJARI
21,7
BIAT
40,2
BNA
3,9
BT
136,5
BH
64,4
STB
22,8
UBCI
37,6
UIB
14,8
Source : MAC sa
Nous avons attribué une pondération de 80% pour la méthode de Bates et 10% pour chacune des méthodes par les
comparables. Pour le titre UIB nous n’avons considéré que la méthode de Bates et du multiple des bénéfices avec des
pondérations respectives de 80% et 20%.
A l’issue de cette valorisation selon ces deux approches, la « Fair value estimée», selon les hypothèses considérées,
des banques tunisiennes cotées ainsi que les recommandations de MAC sont présentées dans le tableau qui suit :
Août 2009
32
Tab 15 : Indicateurs d'évaluation
Banque
Cours
actuel
Valeur
Capitalisation
Performance
Estimée en Recommandation
Boursière
2009*
DTN
MDT*
ROE
2008
ROA
2008
Payout
2008
P/E 08
P/E 09E PBV 08
PBV
09E
08 Div Yld
09E Div
Yld
AB
43,3
34,1%
48,5
Acheter
368,1
15,2%
1,2%
25,4%
8,39
7,99
1,11
1,00
3,0%
3,2%
ATB
7,2
37,8%
6,9
Conserver
572,0
15,9%
1,2%
36,3%
13,89
12,73
1,90
1,73
2,6%
2,8%
ATTIJARI
20,6
50,1%
19,1
Conserver
618,0
42,4%
1,4%
0,0%
13,24
12,95
3,94
3,02
0,0%
0,0%
BIAT
49,0
34,2%
52,5
Conserver
833,0
8,2%
0,6%
50,4%
24,78
17,29
1,88
1,75
2,0%
2,9%
BNA
9,0
17,0%
15,9
Acheter
198,4
8,4%
0,6%
27,7%
6,23
5,82
0,48
0,45
4,4%
4,8%
BT
91,6
48,1%
82,6
Conserver
1030,5
18,6%
2,7%
53,8%
16,79
16,18
2,63
2,44
3,2%
3,3%
BH
26,6
17,2%
32,8
Acheter
478,8
17,2%
1,2%
20,0%
9,17
7,47
1,35
1,17
2,2%
2,7%
STB
11,4
32,6%
14,9
Acheter
283,4
7,1%
0,6%
30,9%
8,48
7,50
0,56
0,54
3,6%
4,1%
UBCI
46,5
1,2%
42,4
Conserver
465,0
15,9%
1,4%
49,7%
19,38
15,82
2,66
2,42
2,6%
3,1%
UIB
17,6
38,0%
16,4
Conserver
345,0
1,3%
0,0%
0,0%
334,29
32,27
4,26
3,76
0,0%
0,0%
Source:BVMT, Rapport des banques et MAC SA
* les multiples P/E et P/BV sont basés sur le cours de bourse du 31 Août 2009
Août 2009
33
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