6 ACTUAL I TÉS EN BREF BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 GrEnELLE L’ADEME, optimiste sur la réduction de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires Réduire de 38 % la consommation énergétique des bâtiments tertiaires à usage de bureaux d’ici à 2020, c’est possible. C’est la conclusion de la Direction régionale Ile-de-France de l’Ademe, suite à la publication de son étude « Les enseignements de la Cartographie énergétique d’un parc tertiaire ». Cette dernière a été réalisée à partir d’un échantillon représentatif d’une centaine de bâtiments tertiaires à usage de bureaux gérée par La Française Real Estate Managers. La méthodologie retenue est celle du cabinet Sinteo, société indépendante de conseil et d’ingénierie spécialisée dans la maîtrise de l’énergie et du carbone. Cette dernière propose un découpage en neuf typologies de bâtiments selon leur âge (haussmanniens, années 1960-1970, 1980…) et leur fonctions (bureaux, entrepôts, commerce…). Analysés à partir de la performance intrinsèque des bâtiments (hors consommation liée aux occupants et à son exploitation énergétique), les résultats de l’étude permettent non seulement un état des lieux de l’existant mais également de rappeler que les opportunités de progression sont nombreuses et surtout moins onéreuses qu’on pourrait le penser. « L’objectif de - 38 % issu du Grenelle de © DPA ARchitecture Une étude de l’agence montre que les objectifs du Grenelle de l’environnement sont atteignables à un coût finalement limité l’environnement devrait être atteint d’ici 2020. Les surinvestissements moyens, de l’ordre de 135 e HT/m² SHON, peuvent être amortis en neuf ans, soit en moyenne, un surcoût de 15 e HT/m² SHON par an pendant neuf ans », souligne l’Ademe. LES bUrEAUx DES AnnÉES 1960-1970 En prIorITÉ Premier enseignement de l’étude : les différentes réglementations thermiques imposées depuis le début des années 1970 ont joué un grand rôle dans l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Cette tendance va se poursuivre avec la RT 2012. Deuxième constat : ce sont les cycles de rénovation des bâtiments qui impactent les consommations énergétiques. On distingue trois niveaux d’intervention qui sont, du plus léger au plus lourd, le rafraîchissement, la rénovation (qui touche les systèmes de production et de distribution d’énergie) et la restructuration (travail sur l’enveloppe). Chaque typologie de rénovation dépendant de l’âge du bâtiment. Et l’Ademe de cibler les meilleures opportunités. La priorité : les bureaux des années 1960 et 1970 n’ayant pas subi de restructuration. Suivent les bureaux des années 1980 et 1990 non-rénovés (pour lesquels, entre autres, le renforcement de l’isolation sur une partie de l’enveloppe permettrait des gains significatifs) et les actifs haussmanniens rénovés avant la RT de 1988. Quant aux bureaux du début des années 2000, ils peuvent diminuer leur consommation énergétique de 15 à 30 % si l’on intervient sur la gestion des équipements. Pour aller plus loin, le propriétaire, l’occupant et l’exploitant du bâtiment doivent également être impliqués pour impacter la consommation réelle du bâtiment (calculée à partir des factures). ÉTUDE © Knauf L’ITE ne cesse de croître Le marché de l’isolation thermique par l’extérieur poursuit sa forte croissance. Une étude récente, réalisée par la société de conseil TBC générateur d’innovation, montre qu’en deux ans, le nombre de mètres carrés d’ITE installés a augmenté de 50 %, passant de 6,7 millions en 2009 à 16,2 millions en 2011. En tête : le résidentiel collectif (privé + social) qui représente plus de la moitié du marché en surface d’ITE installée (56 %). Pour 39 % des entreprises interrogées, cette hausse devrait être confirmée en 2012. Côté technique, les enduits sur isolant (organique et hydraulique) sont la solution mise en œuvre dans plus d’un cas sur deux. Ils sont suivis de près par le bardage rapporté qui représente près de 40 % du marché (plus 12 points en deux ans). Aujourd’hui, les solutions d’ITE sont considérées comme matures et les opérations mixant différentes techniques se développent. On assiste à une multiplication des offres de finitions (texture, couleurs…), des solutions de bardage offrant une signature architecturale, des innovations sur les gammes d’accessoires visant le traitement des points singuliers… Le marché de l’ITE est dynamique et ce dynamisme attire de plus en plus d’acteurs. Reste le prix qui, pour 72 % des répondants, constitue le principal frein à son développement. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour ce secteur si celui-ci veut s’imposer comme une solution pertinente. 8 ACTUAL I TÉS EN BREF BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 ConfLUEnCE r É n o vAT I o n © Knauf Le quartier Confluence de Lyon sort peu à peu de terre. Dans le cadre du renouvellement urbain de cet ancien site industriel et portuaire, l’OPAC du Rhône a lancé le chantier de la résidence « Croisée des Eaux ». Une réalisation de soixante-six logements, deux locaux commerciaux en rez-de-chaussée et un niveau et demi de stationnement, le tout à proximité des voies ferrées de Lyon Perrache et en bordure du très fréquenté cours Bayard. C’est le projet du cabinet d’architecture Emmanuelle Colboc qui a été retenu pour son jeu sur les volumes, la lumière et les perspectives, tout en intégrant les contraintes environnementales et énergétiques. En effet, la résidence atteint le niveau BBC. Pour les 4 500 m² de façade, un système de bardage rapporté associé à une isolation thermique par l’extérieur (Aquapanel Outdoor de Knauf) a été choisi. Les panneaux ont été directement vissés sans préperçage sur l’ossature métallique du bâtiment en ménageant une lame d’air ventilée entre l’isolant en laine minérale et le panneau. Pour l’architecte Emmanuelle Colboc , ce système a pour avantage de permettre de « coller d’autres types de revêtements. Nous avons ainsi habillé un tiers de la surface de briquettes de terre cuite, le reste est en enduit minéral blanc ». ©Cabinet Hellin-Sebag Duo de revêtements pour La Police la « croisée des eaux » à Lyon en couleur Comment rénover l’Hôtel de police du 17e arrondissement de Paris dont la façade des années 1970 en mauvais état accrochait poussières et pollution et dont l’isolation était inexistante ? à cette question, l’agence d’architectes HellinSebbag a répondu par une isolation thermique par l’extérieur associée, à un bardage en cassettes d’aluminium laquées Alucobond. Le résultat : une façade plane, lisse et brillante aux reflets changeants selon le temps et l’angle de vue avec des nuances de rose, de gris et de vert. Le bâtiment est dorénavant au niveau BBC avec une consommation de 50 kWh/m²/an pour la partie neuve et 70 kWh/m²/an pour la partie rénovée. Dans l’étroite rue Truffaut, l’Hôtel de police rénové, en service depuis janvier 2012, ne passe plus inaperçu. r è G L E M E n TAT I o n Utilisation des bardages acier en zone sismique : amendement aux règles professionnelles de 1981 © Arval élaboré sous l’égide du SNPPA, avec la collaboration de la CSFE, un amendement publié en mars 2012 vient modifier les règles professionnelles pour la fabrication et la mise en œuvre des bardages acier de 1981, afin de répondre aux exigences réglementaires de protection contre le risque sismique. Sont impactés les bardages double peau en plaques nervurées. Ainsi, pour les bâtiments de catégorie d’importance III situés en zone de sismicité 2 (faible), bâtis sur des sols de classe A, B, C et D et les bâtiments de catégorie d’importance I, II et III situés en zone de sismicité 3 (modérée), bâtis sur des sols de classe A, B, C et D, de nouveaux éléments doivent être respectés : • les portées des plateaux posés horizontalement sont limitées à 6 mètres ; • les plateaux portés verticalement ne sont pas visés ; • le nombre minimum de fixations autoperceuses par plateau et par appui est 3 ; • les plateaux sont couturés tous les mètres par des vis autoperceuses en acier de 4,8 mm minimum. En cas de pose des plaques nervurées en acier sur écarteurs : • l’espacement des écarteurs en profil Zed ou oméga est de 2 mètres maximum ; • l’épaisseur des écarteurs en profil Zed ou oméga est de 1,5 mm minimum ; • la hauteur des écarteurs en profil Zed ou oméga est de 80 mm maximum ; • la fixation des écarteurs sur toutes les lèvres de plateaux est réalisée par une vis autoperceuse d’un diamètre de 5,5 mm minimum ; • la masse de la peau extérieure est limitée à 15 kg/m² ; • la densité de fixation par vis autoperceuse de la peau extérieure sur les écarteurs est de 2,5 par mètre carré minimum. Enfin, dans le cas où la structure supportant le bardage est interrompue par un ou des planchers intermédiaires, le bardage est également interrompu. BARD AGE. INF O # 01 MA I 2 01 2 E N BR E F ThErMo-ACoUSTIqUE à Lyon cet été, deux mille spectateurs pourront s’enthousiasmer devant leurs sportifs préférés sans importuner le voisinage. En effet, la future halle d’athlétisme de Lyon la Duchère, actuellement en cours de chantier, sera équipée de nouvelles solutions thermo-acoustiques triple peau, en toiture et en façade. La réalisation comprenait plusieurs contraintes : l’agence d’architecture Chabanne et Partenaires souhaitait en effet que les quatre poteaux porteurs soient intégrés dans le système d’isolation et que les quatre angles des façades de 3 000 m² soient arrondis. Un système a donc été spécifiquement développé. Au final, un bardage Globalwall d’Arval décliné sur mesure. Ce dernier est composé d’une première peau intérieure, intégrant des plateaux verticaux perforés pour l’absorption acoustique, d’une deuxième peau en plateaux verticaux pleins (pour travailler sur les indices d’affaiblissement et intégrer les poteaux porteurs) et d’une peau extérieure en panneaux plans verticaux à fixations invisibles en acier prélaqué. Les résultats d’indice d’affaiblissement acoustique et de coefficient d’absorption sont respectivement de 45 dB et 0,95. Pour les 8 000 m² de couverture, une variante du système Arval Globalroof CN 100 Fi A avec profil perforé et isolants thermiques et acoustiques a été choisie. TChErnobyL © Kalzip GmbH Une arche de confinement habillée d’inox Vingt-six ans après la catastrophe de Tchernobyl, l’heure est aux travaux de confinement. D’ici à 2015, une enveloppe hermétique en forme d’arche géante sera installée au-dessus du réacteur détruit et de l’ancien sarcophage en béton. La structure métallique de 29 000 tonnes s’élèvera à 105 mètres, fera 150 mètres de long et aura une portée de 257 mètres. C’est l’entreprise allemande Kalzip GmbH, spécialiste des systèmes à joint debout en aluminium pour couverture et bardage, qui fournit les éléments en inox pour l’habillage intérieur et l’enveloppe extérieure. « Les résultats obtenus lors des essais ont été décisifs dans le choix du système à joint debout », explique Jörg Schwall, directeur général du groupe. Il fallait notamment qu’il réponde aux exigences fortes de stabilité et de résistance aux forces de succion pour une tornade de niveau 3. La construction de l’enceinte a, quant à elle, été confiée à Novarka, consortium français composé des groupes Vinci et Bouygues. © agence d’architecture Chabanne et Partenaires Triple peau pour la halle d’athlétisme de Lyon la Duchère A C T UA LIT ÉS 9 10 ACTUAL I TÉS EN BREF BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 LoGEMEnTS Le bardage au cœur de la création architecturale Dans le cadre du programme de logements de la rue Pierre Rebière dans le 17e arrondissement de Paris, neuf équipes de jeunes architectes ont eu chacune en charge la conception de vingt logements. Une expérience qui s’est traduite par à une utilisation parfois inédite des parements de bardage. En voici deux exemples. METSä WooD © Metsä Wood Nouvelle identité pour Finnforest N’appelez plus le groupe forestier finlandais Metsäliitto Group mais Metsä Group. Un changement de nom (effectif depuis le mois de février) accompagné d’un nouveau logo dont l’objectif est de créer un groupe plus unifié et plus compétitif. Ses cinq divisions (papiers sanitaires et de cuisson, carton, produits et solutions à base de bois, pâte à papier et fourniture de bois et services forestiers associés) ont également une nouvelle identité. Ainsi, Finnforest, qui propose des solutions à base de bois aux professionnels du bâtiment, devient Metsä Wood. Pour Timo Karinen, son vice-président, « ce changement de nom renforcera notre identité d’entreprise. Nous serons perçus comme faisant partie d’une grande entreprise forestière ». Pour le moment, les marques telles que Thermo Wood pour le bardage ou Kerto pour les produits lamibois n’ont pas encore été modifiées. C’est au fur et à mesure que l’ensemble de la documentation, des packagings, des visuels… sera repensé. Et arborera la tête d’élan, le nouveau logo. © Pyc Les architectes Christophe Rousselle et Nicolas Laisné ont choisi de scinder leur lot en deux. Le premier, bâtiment en béton recouvert de peinture minérale noire, se lit horizontalement. Chaque appartement possède un balcon filant avec un bardage acier en inox ondulé. Le second privilégie la verticalité. Si la structure est en béton, l’ossature et le bardage sont en bois. Son volume étroit est complété, au rez-de-chaussée, par des extensions qui servent de toits-terrasses aux étages supérieurs. « végétalisation gravitationnelle » Le duo d’architectes Avignon-Clouet a, quant à lui, travaillé sur le lot n°07 – 09, proche du périphérique, accueillant 23 logements sociaux et un local associatif. Pour répondre aux contraintes de nuisances sonores, ils ont choisi une vêture extérieure inspirée des murs antibruit que ses concepteurs qualifient de « façade végétalisée gravitationnelle ». noUvEAU qUArTIEr Aluminium composite et brise-soleil pour Eole L’entrée Nord de Muret près de Toulouse change de visage. L’été prochain le nouveau pôle économique, commercial et culturel de la ville sortira de terre. Eole en sera le bâtiment emblématique. Immeuble de bureaux sur cinq niveaux et 6 200 m² shon de surface, il a été conçu en vue d’atteindre un objectif BBC. Sa façade de 3 096 m² sera composée d’un bardage en cassettes composites en aluminium Reynobond de 4 mm d’épaisseur à fixation invisible fourni par la société Acodi. Les ouvrants seront quant à eux habillés de brise-soleil. Les acquéreurs sont déjà nombreux pour occuper l’immeuble. Ce sera chose faite d’ici quelques mois. ©Acodi © Pyc Inox et bois en façades BARD AGE. INF O # 01 MA I 2 01 2 E N BR E F A C T UA LIT ÉS GESTIon DES DÉChETS © Tim Crocker 2011 recycler la laine de roche LonDrES Du vert au violet Un nouvel hôtel vient d’être inauguré à Londres, l’hôtel Aloft. Conçu par l’agence d’architecture Jestico + Whiles, il comporte 252 chambres, un bar, un gymnasium avec piscine, un restaurant, plusieurs salles de réunion… et 4 500 m² de parement en acier inoxydable d’une épaisseur de 0,6 mm dont les couleurs nacrées réfléchissent la lumière. Un effet visuel dû aux techniques de microbillage et de coloration de l’acier utilisées par le groupe Rimex. ConSTrUCTIon boIS © Rockwool Bardage changeant pour maison individuelle BBC L’engouement pour la construction bois dans le secteur résidentiel profite pleinement aux solutions de bardage, y compris aux plus originales. Illustration avec cette maison BBC livrée fin 2011 à Peujard (33) : revêtue de 120 mm de laine de roche sur 175 m² de façades en ossature bois, elle se distingue par son bardage Rockpanel Chameleon vert (Rockwool). Ce panneau à base de basalte est recouvert d’une couche cristalline qui le fait changer de couleur en fonction de la lumière naturelle. On le retrouve ici sur les surfaces du garage et les bandeaux extérieurs de la toiture plate. Depuis la circulaire du 15 février 2000 jusqu’à la loi Grenelle 2 de 2010, la gestion des déchets dans le BTP est de plus en plus encadrée par la réglementation. La directive cadre du 19 novembre 2008 a même introduit un objectif de 70 % de valorisation matière des déchets alors qu’elle est estimée aujourd’hui à moins de 50 %. Ainsi, le bâtiment produit 50 millions de tonnes de déchets chaque année (65 % provenant de la démolition, 28 % de la réhabilitation et 7 % de la construction neuve). C’est au maître d’ouvrage qu’il appartient de formaliser ses exigences et ses attentes en la matière envers le maître d’œuvre (le cas échéant) et les entreprises. Elles se doivent de proposer des solutions. Les fabricants en ont conscience et mettent en place, de plus en plus, des services de recyclage de leurs produits. C’est le cas de Rockwool avec son nouveau service Rockcycle. L’idée : recycler et valoriser les déchets liés à la livraison et à l’utilisation de ses produits (palettes, emballages plastiques, chutes de laine de roche). Chacun d’eux est trié et conditionné sur chantier selon des consignes strictes puis collecté sur place par camion avant d’être emporté pour recyclage. L’objectif : supprimer la présence de ces produits dans les bennes de chantier. E TA n C h É I T É à L ’ A I r Un guide et un DVD pour mieux comprendre L’étanchéité à l’air doit être mieux prise en compte par les professionnels du bâtiment, qu’ils soient maîtres d’ouvrage, concepteurs, bureaux d’étude ou entreprises. à partir de ce constat, l’Ademe et les Régions Alsace, Bourgogne, Franche-Comté et Pays de Loire ont élaboré deux outils pédagogiques, un guide pratique et un DVD, pouvant aussi bien être utilisés ensemble qu’indépendamment l’un de l’autre. Leur objectif : transmettre les connaissances de base en matière d’étanchéité à l’air pour mieux en souligner les enjeux. En pratique, le guide détaille, en quatre parties, les principales étapes de l’étanchéité à l’air en mettant plus particulièrement l’accent sur la conception et la préparation du chantier. Le DVD est composé de séquences et de témoignages de professionnels pour une bonne compréhension de la mise en œuvre sur un chantier. Ces outils sont disponibles gratuitement sur les sites de l’Ademe et des quatre régions à l’initiative du projet. 13 ACTUAL I TÉS P R O Du It s SoprEMA BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 WürTh Equerres de bardage en oméga Deux solutions d’étanchéité à la vapeur d’eau © Soprema Destinés aux procédés d’isolation par l’intérieur, ces deux pare-vapeur/frein-vapeur sont mis en œuvre du côté chaud des parois verticales. Le premier, Sopravap Visio, est recommandé pour les maisons à ossature bois. Conforme aux prescriptions du Cahier 3560_V2 et au DTU 31.2., il se présente sous la forme d’un écran translucide qui permet donc de s’assurer de la bonne présence de l’isolant. Pour les bâtiments aux murs extérieurs en béton ou briques, mieux vaut privilégier l’écran en kraft renforcé Sopravap Kraft. Formé de deux couches de papier enfermant une grille en PEHD, il peut se poser sur une toiture intérieure ou sur les murs intérieurs. C’est sur le salon Aquibat à Bordeaux en mars dernier que le groupe Würth a présenté ses nouvelles équerres de bardages réglables spécialement conçues pour l’ITE. En acier galvanisé, elles sont conformes à la NF EN 10346 et aux Cahiers des prescriptions techniques 3316 et 3422 du CSTB. Leur particularité : leur forme d’oméga qui assure une bonne rigidité structurelle et évite les déformations. Leur conception permet également la fixation de chevrons à 100, 120, 140 ou 160 mm de la structure porteuse. L’avantage étant de pouvoir utiliser différentes solutions d’isolation entre cette dernière et le bardage. Avec la platine courte de renfort, la charge est répartie sur le point de fixation. A l’aide de la rallonge de 80 mm, le guidage et le réglage des équerres fixes se font de façon très précise. De même, elle rectifie les défauts de planéité ou de surface de support. ISovEr CArEA parement minéral composite : nouveau catalogue Le spécialiste de l’isolation lance Optex, nouvelle offre complète pour l’ITE sous bardage rapporté pour la maison individuelle. Avec un choix entre deux solutions constructives (simple et double couche) et quatre niveaux de performance thermique selon l’épaisseur de l’isolant choisie, l’objectif est de proposer un pack à la carte compatible avec un large choix de bardage. Plus précisément, l’isolant en laine minérale est disponible en trois épaisseurs (140, 100 et 80 mm). Des accessoires dédiés à la fixation des ossatures et des isolants sont également proposés (équerres et rosaces). Un système qui permet d’atteindre des niveaux de performance thermique conformes à la RT 2012, au label BBC et même BEPOS. © Isover Bardage rapporté clé en main pour maison individuelle Le groupe Carea vient de publier son nouveau catalogue « Parements de façade isolation thermique par l’extérieur ». A destination des professionnels du bâtiment (prescripteurs, bureaux d’étude et entreprises), il se veut être un outil de travail et d’aide à la décision. Tout au long de ses 78 pages, il recense l’ensemble des solutions exclusives du groupe en matière de parements en minéral composite pour la réalisation ou la rénovation. Le catalogue présente également le nouveau système d’ITE dédié au traitement des habillages d’ouvertures (fenêtres, portes et portes-fenêtres) baptisé HOB by Carea. Pack prêt à assembler, il est constitué de pièces en minéral composite (tableau, linteau, appui), d’accessoires et d’isolant. Son objectif : créer une façade monolithique. rEnSon © Renson Des grilles et des lames pour ventiler et isoler Combiner qualité de ventilation et bon isolement acoustique : tel est l’objectif du groupe Renson, spécialiste de la ventilation et de la protection solaire, avec sa nouvelle gamme de grilles et de systèmes de bardage à lames Linius acoustiques. Les lames sont composées de profils en aluminium extrudé, remplies de laine minérale non organique et au dos perforé. Quant au système de bardage, il est constitué d’une structure porteuse, de lames acoustiques et de leurs supports. Les niveaux d’affaiblissement sont généralement compris entre 6 et 17 dB selon l’application. Toute la gamme est disponible en anodisation naturelle ou en thermolaquage polyester dans les couleurs RAL. © Würth 14 BARD AGE. INF O # 01 MA I 2 01 2 A r vA L Nouvelle édition du « Guide des solutions thermo-acoustiques » Plus de 60 pages dédiés aux systèmes thermiques et acoustiques : la dernière version du guide réalisé par Arval (groupe ArcelorMittal) vient de paraître. L’ensemble des prestations proposées par ce spécialiste des solutions architecturales et techniques pour les façades, les toitures et les plafonds est ainsi répertorié. L’occasion également de revenir sur les principes techniques et la réglementation, le tout en images et en schémas. à destination des prescripteurs et des bureaux d’études, il est disponible sur demande ou sur le site www.arcelormittal.com/arval. JAMES hArDIE Quand l’ombre portée est accentuée Du nouveau dans la gamme de bardage à clin de James Hardie, fabriquant de produits de construction à base de ciment, HardieLinea. Son credo : l’esthétique. Les lames en ciment composite 3e génération à l’aspect lisse ont une épaisseur de 16 mm, ce qui accentue les effets d’ombre portée pour un aspect contemporain. De format 3 655 × 210 × 16 mm, elles sont disponibles en onze couleurs. Côté installation, les lames rainurées bouvetées permettent une pose à joint perdu. Sans fixation apparente, un simple clouage suffit, dissimulé sous le recouvrement de 30 mm. Garantie dix ans, cette nouvelle gamme est principalement destinée à la réalisation de construction aux façades mixtes. P R OD u I t s A C T UA LIT ÉS 15 BARD AGE. INF O # 01 MA I 2 01 2 m AR c hé A C T UA LIT ÉS 17 La construction bois prend de la hauteur Longtemps cantonnée au créneau de la maison individuelle, la construction bois a fait récemment son apparition dans le tertiaire et le logement collectif. Des opérations très médiatisées mais encore marginales. Elles ouvrent toutefois de nouvelles perspectives à ces techniques dont le développement en hauteur devrait logiquement bénéficier aux solutions de bardage. B A r B A r A VA C h e r Immeubles mixtes en structure bois, à Balma (31). L es constructions les plus anciennes lui doivent leur longévité et ce n’est pas un hasard : le bois est écologique, performant et résistant lorsque choisi en adéquation avec la destination. Ressource renouvelable nécessitant peu d’énergie pour sa transformation et sa production industrielle – en moyenne, 350 kWh/m2 par an contre 1750 pour le ciment et bien plus pour l’aluminium – ce matériau naturel est de plus un stockeur de carbone : un mètre cube de bois en absorberait environ une tonne. « Et bien que son impact environnemental soit discuté, dans la mesure où tout le CO2 qu’il contient est à nouveau dégagé dans l’atmosphère une fois brûlé, son bilan carbone reste bien meilleur que celui d’autres matériaux énergivores comme le béton », indique Jean-Marc Pauget, délégué Rhône-Alpes du CNDB, le Comité national pour le développement du bois. En matière de construction durable, son argument le plus important est sans doute sa grande inertie thermique. « Avec un squelette en bois peu conducteur et un remplissage isolant (éventuellement associé à une ou deux couches supplémentaires), il se présente comme une solution idéale, en adéquation avec les exigences posées par la Réglementation thermique 2012 des bâtiments », explique Marie Falcon, ingénieure chez TBC, société de conseil et R&D en bâtiment durable. Le bois est en outre très léger : une particularité qui lui permet d’obtenir une diminution d’environ 30 % des descentes de charge et en fait donc un matériau de choix pour les travaux de surélévation y compris dans les zones sismiques. En France, le bois ne représente toutefois qu’entre 10 000 et 13 000 mises en chantier par an – soit environ 7 % du marché de la maison individuelle, son principal débouché – et il est donc très loin de rivaliser avec des matériaux tels que l’acier et le béton. Mais dans un contexte marqué par la loi Grenelle 2 et la RT 2012, ce matériau bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt et affiche de bonnes perspectives de croissance. Sur le segment de l’habitat, tout d’abord, son usage tend à se démocratiser. Longtemps réservé à des réalisations haut de gamme, le marché de la « maison bois » commence aussi à s’adresser aux « primo-accédants », comme en témoigne le développement de programmes spécifiques chez Bouygues Immobilier – avec des habitations à ossature bois proposées à partir de 145 000 euros – ou chez Next House, un industriel suédois proposant des projets à moins de 100 000 euros. Q U AT r e g r A n d e S T e C h n I Q U e S La construction bois fait également aujourd’hui son apparition dans des opérations tertiaires et de logements collectifs. Ces trois dernières années, quelques beaux exemples de bureaux ont vu le jour dans l’Hexagone, parmi lesquels le siège social Europe de Quicksilver, le site de Millet à Bressuire ou encore le lauréat de l’Équerre d’Argent Espoir, une extension de bureaux au cœur d’un domaine agricole landais © Nexity 01 ACTUAL I TÉS m A R ch é BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 02 © Atlanbois/ADI/cabinet Barré Lambot 18 signée d’une jeune architecte, Vanessa Larrère. L’arrivée du bois sur ces segments est d’autant plus intéressante pour les solutions de bardages qu’elle s’accompagne d’une diversification des parements mis en oeuvre. Sur ces ouvrages, les architectes sont à la recherche d’une écriture plus contemporaine de leurs façades et n’hésitent plus à abandonner les traditionnels clins au profit de parements métalliques ou en matériaux composites. De fait, qu’il s’agisse de murs en forte épaisseur avec des montants en bois massifs, de parois en ossature contre isolation intérieure ou extérieure ou encore de panneaux pleins, ces procédés font généralement appel à des solutions de bardage rapporté ou de vêtage pour assurer leur peau extérieure. On distingue aujourd’hui quatre grandes principales techniques. La première, et de loin la plus répandue – 75 % des mises en chantier hexagonales en 2010 selon le cabinet d’études Eurostaf – est l’ossature bois. « Cette technique consiste à ériger des parois avec des éléments porteurs de faible section selon une trame régulière et faiblement espacée, en général tous les soixante centimètres », explique Jean-Marc Pauget. Préassemblés en usine, les grands cadres de cette ossature sont contreventés et intègrent l’isolant entre leurs montants, permettant d’assurer à l’ouvrage une meilleure performance thermique que le béton pour une même épaisseur de mur. Deuxième système constructif, beaucoup moins répandu mais particulièrement apprécié pour des bâtiments aux portées importantes ou de plusieurs niveaux, celui des poteaux poutres : « une technique qui se rapproche de l’ossature bois, à la différence près que sont utilisés des poteaux de plus grandes dimensions, espacés en général de 3 à 3,5 m pour l’habitat, et liaisonnés par des poutres horizontales », détaille le délégué Rhône-Alpes du CNDB. Les éléments sont généralement en « lamellé collé », constitués de fines lames de bois de 4 à 6 cm2 de section collées entre elles. Un procédé qui permet d’améliorer leur solidité et leur résistance, mais aussi d’industrialiser plus aisément ces produits. « La structure principale de l’ouvrage en poteaux poutres peut ensuite comporter un remplissage en ossature bois ou de grandes baies vitrées, précise Jean-Marc Pauget. Mais comme pour la technique de l’ossature, c’est bien cette trame principale qui redescend les efforts de l’ouvrage. » Assez peu répandu en maison individuelle, le système constructif est très utilisé pour les installations culturelles et sportives. C’est également cette technique qui a été adoptée pour le bâtiment transversal et la galerie 02 À Nantes, le futur bâtiment bioclimatique d’Atlanbois dispose d’une structure en poteaux, poutres et murs ossature bois conçus à partir d’essences régionales certifiées PEFC. Qu’il s’agisse de murs en forte épaisseur avec des montants en bois massifs ou de panneaux pleins, ces procédés font généralement appel à des solutions de bardage rapporté ou de vêtage pour assurer leur peau extérieure. de liaison d’un ensemble tertiaire parisien réhabilité à Neuilly-surSeine. Situé sur un axe majeur reliant Paris à La Défense, le programme, d’une surface utile nette de près de 10 500 m2, est signé du cabinet d’architecture Lobjoy & Bouvier et porté par la foncière Gecina. En termes de solution constructive, des poteaux en bois lamellé-collé sont espacés tous les 2,5 m. Pour le plancher du bâtiment transversal, des panneaux d’une épaisseur de 30 cm assurent une portée de 6,5 mètres. Dans ce secteur du « quartier central des affaires », le choix du bois est une première. Vue d’extérieur, son utilisation n’est d’ailleurs pas apparente : pour s’intégrer au site dans son ensemble, la façade est constituée d’un bardage en lames de fibres-ciment. Et même si ce matériau n’est utilisé que pour une petite partie du site – un R+2 de 400 m2 – il a toutefois permis, comparé à une structure béton traditionnelle, de réduire de 14 % la consommation d’énergie primaire et les émissions de CO2 de 37 % tout en ne demandant que quatre semaines d’intervention sur chantier au lieu de neuf. Le site accueillera cet été ses premiers occupants, et une partie des collaborateurs d’Altran, qui partagent les bâtiments avec les équipes de Chanel. Tro i s i è m e g r a n d s y s t è m e constructif : la technique du ACTUAL I TÉS m A R ch é BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 03 © Nexity 20 bois empilé (sous forme de madriers ou de rondins) correspond à l’image d’Épinal du traditionnel chalet jurassien. « C’est une technique tout à fait marginale en France, détaille Jean-Marc Pauget. Limitée à la maison individuelle, elle consiste à empiler le matériau avec des petits systèmes d’emboitement pour limiter l’étanchéité à l’air, un mode constructif non adapté aux exigences des réglementations thermiques existantes et à venir. Sans compter que ce sont des ouvrages qui se tassent et demandent donc de prévoir des dispositifs particuliers au droit de toutes les portes et fenêtres. » LA « nIChe » d e S pA n n e A U x m A S S I f S Le dernier et le plus récent des systèmes est celui des panneaux de bois pleins. Pouvant atteindre 3 mètres de haut et 18 mètres de long, ces panneaux multicouches constitués de planches collées sont préfabriqués. Ce procédé se démarque des autres techniques par sa grande rapidité d’intervention : il autorise en effet des niveaux de préfabrication particulièrement élevés. En France, les exemples de réalisations sont encore anecdotiques car il n’existe aucune filière de production nationale. Le dispositif connaît 03 Ywood Business (Nexity) s’est associé à l’un des leaders mondiaux de panneaux de bois massifs pour ses solutions constructives. En photo : un programme de 6 650 m2 de bureaux d’un futur parc à énergie positive, à Aix-en-Provence. 04 L’arrivée du bois sur les segments tertiaire et logement collectif s’accompagne d’une diversification des parements mis en œuvre. Sur ces ouvrages, les architectes n’hésitent pas à choisir des parements métalliques ou des matériaux composites. Sur les ouvrages utilisant des techniques mixtes type bois-béton, la façade bois est mise en œuvre selon un principe de mur rideau, de semi-rideau ou encore par remplissage entre dalles. toutefois un succès grandissant à l’étranger, notamment en Allemagne. C’est en tout cas cette technique qu’a retenu Nexity pour lancer fin 2009 Ywood Business, son entité d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour le développement de bâtiments tertiaires en bois. Un pari ambitieux et stratégique pour ce groupe coté en bourse qui hébergera à moyen terme toutes ses filiales régionales dans des bâtiments. « Il y a deux ans, notre premier enjeu était d’anticiper les futures réglementations thermiques en faisant des choix vertueux de matériaux à l’impact carbone réduit, sans ajout d’éléments photovoltaïques importés de l’autre bout du monde. Pour arriver à un tel niveau de performance, nous avons beaucoup travaillé sur la qualité du bâti et le choix du bois s’est imposé assez naturellement, notamment en termes de réduction de gaz à effet de serre et de performance thermique », explique Stéphane Bouquet, directeur d’Ywood Business. Deuxième enjeu de la foncière : proposer un produit aisé à vendre et livrable très rapidement, dans un délai de six mois, le préavis moyen d’une entreprise locataire de son site. C’est sur ce dernier point que la balance a pesé en faveur de la technique des panneaux de bois massifs. Ywood Business s’est associé à l’un des leaders mondiaux de cette industrie, Binderholz. Importés d’Autriche, ces panneaux composés a minima de cinq couches entrecollées sont ensuite préindustrialisées par une société d’assemblage (Arbosphère) en Haute-Savoie. Pour ces ouvrages, Ywood Business travaille exclusivement avec le cabinet d’architecte parisien Woa. Depuis son lancement, quatre immeubles – trois R+1 à Balma et un R+2 à Boissy-Saint-Léger – ont été livrés sous la marque, et ce pour des durées de chantier ne dépassant pas les cinq mois et demi. Pour 2012, le groupe a annoncé 30 000 m 2 d’ouvrages supplémentaires à l’étude et a déposé plusieurs permis de construire, dont ceux de 6 650 m2 de bureaux d’un futur parc tertiaire à énergie positive à Aix-en-Provence. U n S e C T e U r AT o m I S É Même si ce marché attire de plus en plus de donneurs d’ordres et de grands groupes, le recours au bois pour les ouvrages tertiaires et de logements collectifs, tous systèmes constructifs confondus, reste aujourd’hui encore marginal. Très atomisé, le secteur compterait en France plus de 2 000 producteurs de taille variable, avec BARD AGE. INF O # 01 MA I 2 01 2 m AR c hé A C T UA LIT ÉS 21 © XTO Architectes/Art de Construire/Domoa Immobilier 04 un poids économique fort des PME/TPE représentant plus de 90 % des acteurs. Selon AnneSéverine Consalès, responsable marketing du cabinet TBC qui a réalisé fin 2011 une enquête sur le marché des panneaux à ossature bois, « quatre grandes familles d’acteurs coexistent en France : les charpentiers traditionnels, qui peuvent éventuellement se grouper pour des programmes plus importants ; les charpentiers industriels, qui peuvent eux-mêmes revendre une partie des panneaux bois et qui n’interviennent pas forcément sur les chantiers ; des structures issues du négoce bois, qui ont racheté des pôles de fabrication et proposent des solutions clés en main à destination des artisans comme WM Matériau avec Incobois ou encore Wolseley avec Batimob ; et enfin des établissements industriels spécialisés plus récents tels qu’Ossabois et Sybois. » Une multitude de petites structures se positionnant sur les marchés locaux, beaucoup ne construiraient que trois à cinq maisons par an. Et avec 43 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2009, le leader Ossabois ne représenterait que 5 % des parts de marché, estime le cabinet Alcimed, auteur d’une vaste étude sur la filière bois publiée en février dernier pour le compte du Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame). Dans ce contexte d’immaturité, le premier des freins au développement de la construction bois est bien sûr financier. En l’absence de filière structurée, sans réelle industrialisation ni standardisation de l’offre, les produits, principalement importés, peinent à s’aligner avec les prix du marché et concurrencer, à qualité égale, les techniques de construction classiques. Un obstacle rédhibitoire pour le segment tertiaire et du collectif, où les marges budgétaires sont très tendues. Si on estime qu’une maison à ossature bois coûte en moyenne entre 10 et 20 % plus cher qu’une même réalisation en maçonnerie, la facture peut s’avérer encore plus élevée pour des ouvrages aux portées importantes. Dans le cas de la réhabilitation complexe du « 96/104 avenue Charles de Gaulle », le surcoût a été estimé à 73 000 euros hors incident chantier, recyclage et démolition), soit une augmentation de 30 % par rapport à une méthode de construction plus classique. Ywood Business, en revanche, se défend de proposer des projets « dans des prix équivalents à ceux d’autres produits BBC » grâce 12-0906_5_façades-2.indd 1 03.04.12 11:0 22 ACTUAL I TÉS à une grande rationalisation de ses process. Au-delà du prix, l’enquête d’Alcimed sur la filière souligne aussi toutes les barrières d’entrée que comporte le secteur de la construction pour un tel produit « biosourcé » sur des marchés « établis, massifs, normés et organisés, et pourtant avec les mêmes exigences de fonctionnalités que les autres matériaux ». Sans compter que pour de tels projets, « il faut également trouver les équipes de maîtrise d’œuvre qui ont l’expérience des techniques de construction bois », soulignet-on au CNDB. Quelques freins techniques subsistent également : déformations possibles, dimensions contraignantes, perméabilité à l’air difficile à obtenir et à assurer dans le temps sont ses principaux inconvénients. Par ailleurs, certains éléments, tels que la résistance et la réaction au feu constituent encore des obstacles pour la construction bois, et plus spécifiquement pour la construction en hauteur. Dans ce domaine, les références règlementaires et normatives présentent des dispositions parfois défavorables au matériau et à ses systèmes constructifs. Des travaux sont actuellement menés par le CSTB et le FCBA conjointement avec la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages afin d’évaluer plus précisément les procédés et faire évoluer les textes. « Sur le tout bois, la réponse n’est pas toujours évidente, explique Jean-Marc Pauget. Au-delà de trois ou quatre niveaux, il va falloir gérer des problèmes de tassement, et notamment de tassements dits « différentiels » avec les autres éléments du noyau de l’ouvrage, comme les cages d’escalier en béton par exemple. » Les exemples d’immeubles « hauts » sont en effet encore rares. Parmi les projets annoncés, Ywood Business, qui dispose d’un avis technique autorisant des constructions R+8, a déposé cette année un permis de construire à Marseille pour un ouvrage de cinq étages. L’EPA Bordeaux Euratlantique a annoncé fin 2011 le projet d’un m A R ch é BAR D AG E . I N FO #0 1 MA I 2 012 05 05 Utilisé pour le bâtiment de liaison d’un ensemble de bureaux réhabilité à Neuilly-sur-Seine, le matériau a permis, comparé à une structure béton, de réduire de 14 % la consommation d’énergie primaire et de 37 % les émissions de CO2. immeuble de bureaux R+5 en ossature bois afin « d’offrir un bâtiment vitrine jamais réalisé en France, permettant à l’ensemble de la filière locale d’avoir une construction de référence. » L’eSSor de LA mIxITÉ BoIS-BÉTon Sur le segment des immeubles, un « compromis » semble se dessiner, avec la solution de la mixité des matériaux, un système constructif qui, selon Eurostaf, représenterait environ 6 % en volume du marché de la construction bois. « Pour des bâtiments de plusieurs niveaux, avec des contraintes de sécurité feu, d’acoustique et de thermique conséquentes, l’association de murs en ossature bois avec des dalles et des poteaux en béton est une solution particulièrement intéressante », assure le délégué Rhône-Alpes du CNDB. Plus économique et moins complexe que le 100 % bois, ce système est très apprécié pour les ouvrages en hauteur. « L’impact carbone reste limité en comparaison à un chantier « classique » et l’équation financière reste pertinente. » Dans ces configurations, la façade bois est mise en œuvre selon un principe de mur rideau ou semirideau ou encore par remplissage entre dalles. Le projet « Sunway », lauréat du Prébat 2009 dans la catégorie immeubles tertiaire, un ouvrage lyonnais de sept étages, est érigé selon cette technique : « La structure principale est un système poteaux poutres et dalles béton sur lesquelles sont fixés des panneaux bois de façade en remplissage. Ces derniers seront soit traités en peinture et brise-soleil verre, soit revêtus de cassettes aluminium laqué teinte iridium », indique Pierre Dumas, du cabinet X’TO Architectes qui l’a dessiné. À moyen terme, la mixité des matériaux se présente sans doute comme la plus viable des réponses « bois » au segment tertiaire. Car même si personne ne nie son essor dans la construction – avec des prévisions de croissance annuelle de 5 à 10 % selon les études – sa filière française affiche pour l’instant une balance commerciale déficitaire. Signée entre l’État et les principales organisations professionnelles il y a plus de dix ans, « la charte bois construction » prévoyait une augmentation progressive de la part du matériau atteignant 12,5 % en 2010, puis 20 % en 2020 des mises en chantier. Toutes typologies d’ouvrage confondues, son utilisation stagne en France à environ 10 %. Selon les scénarios, l’ossature bois pourrait atteindre des volumes allant de plus de 17 000 à 36 000 unités annuelles d’ici 2020, contre 11 250 unités en 2009 et le marché encore émergent des panneaux de bois contrecollé, pourrait, pour sa part, connaître une augmentation multipliée par dix dans le meilleur des cas. Pour les experts, l’un des enjeux majeurs du développement de la filière repose principalement sur les innovations de process. Selon l’enquête d’Alcimed, des avancées telles que celle du « bois modifié thermiquement » qui permet le traitement de l’essence sans ajout de produits chimiques, du bois « abové », une technique de collage de bois « vert » sans séchage préalable et des systèmes de préindustrialisation en « cinq dimensions » associant aux panneaux une partie du second œuvre avec des cellules tridimensionnelles (salles de bain, WC, buanderies…) permettront de tirer la filière vers le haut. ●