17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
17/09/2008
Madame, Monsieur
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TRACTION ÉLECTRIQUE FERROVIAIRE ______________________________________________________________________________________________________
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D 5502 - 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
En pratique, les phénomènes de perturbations sont générale-
ment classés en cinq types :
— décharge électrostatique ;
— perturbation conduite en mode commun et/ou en mode
différentiel ;
— influence par le champ électrique
E
en champ proche ;
— influence par le champ magnétique
H
en champ proche ;
— rayonnement électromagnétique
E
et
H
en champ lointain.
Les unités de
E
et
H
sont exprimées en décibels (dB) par rapport à
l’unité de référence.
Les champs électrique et magnétique sont toujours couplés avec
une certaine importance relative selon que l’on se situe en champ
proche ou en champ lointain.
On parle de « champ proche » lorsque la distance
D
entre la
source et la victime est :
avec
l
longueur de l’onde dans l’air.
On parle de « champ lointain » lorsque la distance
D
est supé-
rieure à cette relation. En champ lointain, il y a équilibre énergétique
entre les champs
E
et
H
et l’impédance caractéristique de l’onde est
de 377 W.
1.2 Perturbations générées par le train
sur l’environnement
Les principales perturbations générées par le train sur l’environ-
nement ferroviaire et public sont identifiées comme suit :
— perturbations conduites à basse fréquence ou audiofréquence
(
f
< 20 kHz) ;
— couplage par champ magnétique à basse fréquence
(
f
< 5 kHz) ;
— rayonnement électromagnétique radiofréquence (jusqu’à
1 GHz).
1.2.1 Perturbations conduites (
f
< 20 kHz)
Les perturbations conduites constituent le problème CEM majeur
dans le domaine ferroviaire. Les convertisseurs d’entrée des engins
de traction génèrent un spectre de courant sur l’alimentation (caté-
naire et rails) qui peut, sous certaines conditions, présenter un ris-
que de dysfonctionnement des circuits de voie « CdV » de la
signalisation ferroviaire. En effet, la sécurité de la circulation des
trains repose sur le bon fonctionnement des CdV qui utilisent les
rails comme conducteurs.
Il existe plusieurs types de circuits de voie et, en bon état de fonc-
tionnement, ils sont insensibles aux harmoniques du courant de
traction. Pour qu’il existe un risque de non-détection de la présence
d’un train à l’intérieur d’un canton, il faut deux conditions
simultanées :
— un ou plusieurs incidents sur les circuits de voie (par exemple,
un rail cassé) ;
— un harmonique de courant de traction à une fréquence utilisée
par les circuits de voie.
La 2e condition est soumise à des prescriptions mentionnant les
fréquences d’utilisation des CdV et respectivement la valeur maxi-
male admissible des courants harmoniques Ih. Pour le réseau de
traction SNCF, les prescriptions essentielles à propos des courants
harmoniques générés dans les rails par un « train complet » sont :
— basse fréquence spécifique :
• CdV « 50 Hz » (caténaire 1 500 V continu ® Ih < 1,2 A à 50 Hz ;
• CdV « 83 Hz » (caténaire 25 kV, 50 Hz) ® Ih < 0,7 A à 83 Hz ;
— bande de fréquence 1 700 à 2 600 Hz :
CdV « UM 71 » (équipant les deux types de réseaux) ®
Ih < 70 mA pour les harmoniques de rang pair du réseau
monophasé 50 Hz ;
Ih < 30 mA pour les harmoniques de rang autre que pair et
impair.
Les courants harmoniques aux fréquences différentes de celles de
rang pair et impair du réseau monophasé sont issus des produits de
modulation entre les convertisseurs statiques. Ce problème est sur-
tout mis en évidence lorsque le train est équipé de moteurs de trac-
tion à courants alternatifs alimentés, au minimum, par deux
convertisseurs en cascade.
Réduction des perturbations à la source
A basse fréquence spécifique, on ajoute fréquemment un filtre
passif du second ordre, ce qui constitue une solution très efficace du
point de vue sécurité intrinsèque.
Dans la bande de fréquence 1 700 à 2 600 Hz, les prescriptions
sont respectées en agissant sur la régulation des convertisseurs sta-
tiques d’entrée.
1.2.2 Couplage par champ magnétique (
f
< 5 kHz)
Les lignes de télécommunications disposées le long des voies
sont sensibles au couplage par champ magnétique et, d’autant plus,
que le spectre du courant généré à l’alimentation (caténaire et rails)
est élevé. Cette situation est la plus critique pour le réseau de ten-
sion monophasée 25 kV à 50 Hz.
L’alimentation électrique des engins de traction ferroviaire est la
seule qui ne soit pas, même en régime normal, symétrique par rap-
port à la terre. Elle met en jeu, comme conducteur de retour, les
rails, mal isolés par rapport au sol. En France, les textes officiels ont
toujours admis cette exception, à charge pour la SNCF d’en estom-
per les effets vis-à-vis des riverains.
Les tensions perturbatrices induites sur les conducteurs à cou-
rants faibles peuvent créer, en l’absence de protection, des dangers
pour le personnel ou pour le matériel ainsi que des anomalies de
fonctionnement. Les valeurs limites adoptées par les Télécommuni-
cations françaises et les autres riverains figurent dans les Directives
du Comité Consultatif International Télégraphique et Téléphonique
« CCITT ».
Réduction des perturbations à la source
■Engins de traction
La grandeur qui permet de caractériser un train, vis-à-vis des per-
turbations par couplage magnétique, est définie par le CCITT
comme une somme quadratique des composantes harmoniques du
courant caténaire affectées de coefficients pondérateurs traduisant
leur influence sur l’oreille humaine. La grandeur ainsi obtenue,
appelée courant psophométrique « I
pso
», est définie comme suit :
avec Ihvaleur efficace de l’harmonique du courant à la
fréquence
f
(
f
< 5 kHz),
P
f
poids attribué à la fréquence
f
; la valeur est
maximale et proche de 1 entre 800 et 1 200 Hz.
Dans ce fascicule, l’approche du problème CEM est limitée
aux interactions entre le matériel roulant et l’environnement
extérieur : ferroviaire et public.
Dl
2p
-------
<
Exemple : le courant maximal I
pso
mesuré sur une rame TGV-
Atlantique peut atteindre une amplitude de 15 A pendant la montée en
vitesse. Notons que la puissance nominale d’une rame TGV-A est de
8 800 kW à la jante, sous réseau monophasé.
I
pso
S
P
f
Ih
()
2
=