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LE CHOIX DE LA SARL
COMME STRUCTURE JURIDIQUE
L’essentiel sur la Société à responsabilité limitée (SARL)
La SARL est une société dont la responsabilité des associés est limitée
au montant de leurs apports. La SARL est une société fermée avec un
petit nombre d’associés qui se connaissent bien. Les parts sociales ne
sont pas librement cessibles à des tiers : il faut l’agrément des autres
associés. La SARL ne peut pas faire appel public à l’épargne et ne peut
pas émettre d’obligations. Deux associés suffisent pour constituer une
SARL. La SARL est constituée facilement et son fonctionnement est sim-
ple. Un seul gérant suffit pour diriger le SARL. Le gérant peut avoir le sta-
tut fiscal et social de salarié (gérant minoritaire) ou de travailleur
indépendant (gérant majoritaire). Le capital social minimum est de
7 500 libéré du cinquième au moins lors de la constitution. Le capital
peut être variable. La SARL est imposée à l’impôt sur les sociétés. Les
dividendes qu’elle distribue sont imposés au niveau des associés à
l’impôt sur le revenu avec le mécanisme de l’avoir fiscal. Les associés
doivent respecter des règles de fonctionnement imposées par la loi. Un
commissaire aux comptes est obligatoire uniquement dans les SARL
importantes. Les apports en industrie sont autorisés dans les SARL de
1. La SARL en bref
…/…
Guide pratique de la SARL et de l’EURL
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Avantages et inconvénients de la SARL
Le choix de la SARL comme structure juridique peut intervenir à tout
moment de la vie de l’entreprise : à la création, lors de son développement,
ou lorsque le chef d’entreprise envisage de quitter ses responsabilités.
Le chef d’entreprise a deux possibilités pour exercer son activité :
il peut opter pour l’entreprise individuelle
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. Dans ce cas, son
patrimoine professionnel se confond avec son patrimoine privé,
et selon la nature de l’activité exercée, il aura le statut de com-
merçant, d’artisan ou de professionnel libéral ;
il peut créer une société. Il y a alors distinction entre le patrimoine
professionnel, qui est celui de la société, et son patrimoine privé.
S’il choisit la société, il doit alors choisir entre deux grands types de
sociétés commerciales :
les sociétés de personne, comme la société en nom collectif, qui
présentent peu de différences par rapport à l’entreprise
individuelle :
La responsabilité des associés est illimitée car ils ont le statut de
commerçants ; ils sont responsables solidairement et indéfini-
ment des dettes de l’entreprise. L’associé engage non seulement
sa mise de fonds, mais également l’intégralité de son patrimoine.
famille. Deux associés suffisent pour constituer une SARL. Les associés
n’ont pas la qualité de commerçant. Les cessions de parts sociales sont
imposées au taux de 4,80 %.
1. Voir Guide pratique de l’entreprise individuelle – création gestion dévelop-
pement aux Éditions d’Organisation.
2. Pourquoi choisir la SARL ?
2.1.
Le choix de la SARL comme structure juridique
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La cessation de paiement de la société entraîne le règlement judi-
ciaire ou la liquidation des biens de chaque associé.
« Lintuitu personae » est très fort, c’est-à-dire que la personna-
lité de chaque associé compte avant tout. L’apport de moyens et
d’argent n’est pas prédominant.
Les sociétés de capitaux comme la société anonyme ou la SAS
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:
les associés, appelés actionnaires, n’ont pas la qualité de commer-
çant, et ne sont responsables qu’à hauteur de leur apport de fonds.
Le chef d’entreprise peut également créer une société avec un seul
associé : une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée
(EURL – voir page 283), une société par actions simplifiée uniperson-
nelle (SASU)
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, une société d’exercice libéral unipersonnelle (SELU)
s’il exerce une profession libérale ou une entreprise agricole à respon-
sabilité limitée unipersonnelle (EARL) pour l’exercice d’une activité
agricole.
La SARL est une société de capitaux qui possède certaines caractéris-
tiques des sociétés de personnes. La SARL est une formule simple et
souple qui concilie les principaux avantages de la société en nom col-
lectifif et de la société anonyme.
De nombreux chefs d’entreprise optent pour la SARL car elle échappe
à la plupart des inconvénients présentés par l’entreprise individuelle et
parce que sa constitution et son mode de fonctionnement sont plus
simples et moins onéreux que ceux de la société anonyme.
La SARL est la forme de société la plus répandue en France essentiel-
lement pour deux avantages : elle permet de limiter la responsabilité
des associés, et elle donne le statut de salarié au gérant minoritaire.
Les développements qui suivent ont pour objectif de permettre au chef
d’entreprise de décider si la SARL est la meilleure structure juridique
pour son entreprise. L’étude dans le détail de ces différents éléments
de réflexion sera présentée dans les autres parties du guide.
1. Voir Guide pratique de la SAS et de la SASU aux Éditions d’Organisation.
Cf.
p. 283
Guide pratique de la SARL et de l’EURL
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1. La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs
apports, de leur mise initiale : si les associés constituent une
SARL en apportant 7 500 de capital, leur risque maximum est
de perdre ces 7 500 si la SARL ne peut pas payer ses dettes. Par
opposition, le dirigeant d’une entreprise individuelle est indéfini-
ment responsable des dettes professionnelles sur son patrimoine
privé. Il en est de même pour les associés de sociétés de personne
qui ont la qualité de commerçants, et sont responsables indéfini-
ment et solidairement des dettes sociales.
2. Le gérant minoritaire ou égalitaire est assimilé à un salarié :
Au regard de la sécurité sociale, il cotise au régime général de
la sécurité sociale et au régime des cadres, et il bénéficie de la
même couverture de risques qu’un salarié, à l’exception du
régime d’assurance chômage (le bénéfice du régime d’assu-
rance chômage peut dans certains cas être accordé).
Au regard de la législation fiscale, son salaire bénéficie,
comme pour un salarié, de la réduction forfaitaire de 10 %
pour frais professionnels et de l’abattement général sur les
salaires de 20 %.
Le salaire de son conjoint est déductible. Dans l’entreprise
individuelle, le salaire du conjoint n’est déductible que dans
certaines limites.
3. Pour financer son développement, la SARL peut avoir recours aux
apports en capital : une personne étrangère à l’entreprise peut lui
apporter de l’argent qui augmentera son capital social, et elle
deviendra ainsi associée de l’entreprise. Ce mode de financement
connaît un développement constant car il permet de drainer les
fonds des sociétés de capital risque de proximité, des fonds d’inves-
tissement créés par les collectivités locales... C’est un avantage
décisif pour la société par rapport à l’entreprise individuelle qui ne
peut recourir, en dehors des apports du chef d’entreprise, qu’aux
emprunts bancaires ou familiaux. Alors que l’emprunt donne lieu,
obligatoirement, à paiement d’intérêts et à remboursement du prin-
cipal, l’apport de capitaux est rémunéré par un paiement de dividen-
des si la trésorerie de l’entreprise le permet ; le remboursement de
l’apport initial intervient uniquement quand l’associé se retire. De
2.1.1. Avantages de la société à responsabilité limitée
Le choix de la SARL comme structure juridique
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plus, un associé peut renforcer son soutien financier de la SARL
sous forme de compte courant rémunéré.
4. Si l’entreprise est fortement bénéficiaire, la SARL permet un gain
net de cotisations sociales. En effet, dans une SARL, les cotisa-
tions sociales sont calculées uniquement sur la rémunération ver-
sée au gérant, qu’il soit minoritaire ou majoritaire (le bénéfice de
la SARL versé au gérant, s’il est associé, sous forme de dividen-
des, n’est pas soumis à cotisations sociales). En revanche, dans
une entreprise individuelle les cotisations sociales sont calculées à
partir de la totalité du bénéfice de l’entreprise individuelle, même
si ce bénéfice n’est pas prélevé par l’exploitant.
5. La SARL permet également un gain d’impôt si l’entreprise est for-
tement bénéficiaire :
Les résultats de la SARL sont obligatoirement soumis à l’impôt
sur les sociétés au taux de 15,45 %
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(sauf pour les SARL de
famille). En revanche, les résultats d’une entreprise individuelle,
d’une EURL, ou d’une société de personne (si l’associé est une
personne physique) sont imposés à l’impôt sur le revenu dans la
catégorie des BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) pour
une activité industrielle, commerciale ou artisanale (BNC pour les
professions libérales). Le taux de l’impôt sur le revenu est pro-
gressif, et peut atteindre 52,50 % pour la partie des résultats qui
dépasse certains montants (application du barème progressif).
Si l’entreprise est fortement bénéficiaire, la constitution d’une SARL
permet de réaliser un gain fiscal immédiat : le bénéfice est imposé au
taux de 15,45 % au lieu d’un taux proche de 52,50 %. Cette écono-
mie d’impôt peut-être consacrée à l’autofinancement de l’entreprise.
Le résultat de la SARL taxé à l’IS au taux de 15,45 % pourra être dis-
tribué aux associés sous forme de dividendes
2
.
6. La SARL permet une économie de droits d’enregistrement au
moment de la cession de l’entreprise ; ce qui permet de négocier
un prix de vente plus important, dans la mesure où l’acheteur paie
des droits d’enregistrement plus faibles.
1. Pour les « petites » SARL, voir page 247.
2. Voir page 259.
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