Stratégies de services autour des produits

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Chapitre
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Stratégies de services autour des produits
OLIVIER FURRER
Radboud University, Pays-Bas
Introduction
e tout temps, les entreprises industrielles ont offert des services autour de leurs produits ; ce n’est cependant que depuis une vingtaine d’années, avec l’avènement d’une
véritable économie des services, que ceux-ci ont pris une place centrale dans l’arsenal
concurrentiel des entreprises industrielles. Si les services autour des produits sont bien
connus des entreprises qui les offrent depuis longtemps et des clients qui les ont toujours
achetés, ce n’est pas le cas de la littérature académique et scientifique qui peine à les insérer dans un cadre théorique existant ou à en développer un nouveau. L’objectif de ce chapitre est premièrement de définir le concept de services autour des produits et de l’insérer
dans le cadre théorique du marketing relationnel. Deuxièmement, avec l’aide de ce cadre
théorique, ce chapitre cherche à proposer une typologie de stratégies de services autour
des produits qui soit théoriquement consistante mais aussi utile pour les managers.
Ce chapitre est organisé de la manière suivante : premièrement, nous définissons le
concept des services autour des produits, les liens qu’ils ont avec les produits qu’ils
entourent et leur contribution à la performance de l’entreprise qui les offre. Ensuite, nous
présentons les quatre types de stratégies de services autour de quatre produits :
– la stratégie discount ;
– la stratégie relationnelle ;
– la stratégie individuelle ;
– la stratégie d’outsourcing.
Chacune de ces stratégies est ensuite illustrée par des exemples pratiques permettant la
mise en évidence des mécanismes sous-jacents à la création de valeur pour les entreprises
comme pour leurs clients. Ces stratégies étant basées sur différents types de liens entre
entreprises et clients, ces exemples permettent de mieux comprendre leurs avantages et
inconvénients. Finalement, nous concluons le chapitre sur les conditions nécessaires aux
stratégies de services autour des produits et sur les difficultés liées à leur mise en œuvre.
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1. Définition du concept de services autour des produits
L’une des premières définitions du concept de services autour des produits est celle de
Caussin (1955, p. 10) pour qui : « le service à la clientèle consiste dans les mesures prises
par le fournisseur en vue de faciliter le choix, l’acquisition et l’utilisation d’un produit,
afin de donner à l’acheteur le maximum de satisfaction ». Mathe (1990), quant à lui, définit
les services autour des produits, qu’il appelle « service mix », comme une « combinaison
cohérente de prestations distinctes fournies complémentairement à la commercialisation
d’un bien ». Finalement, sur la base d’une revue de la littérature, Furrer (1997, p. 99)
propose la définition suivante :
« Les services autour des produits sont des services fournis complémentairement à un produit en vue d’en faciliter le choix et l’acquisition,
d’en optimiser l’utilisation et d’en augmenter la valeur pour les clients. Pour
l’entreprise qui les fournit, ces services sont une source directe et indirecte
de profit, directe parce que ces services sont souvent plus rentables que
les produits qu’ils entourent et indirecte parce que, attendus par les clients,
ils sont inducteurs de la demande des produits et source de différenciation de
l’offre de l’entreprise. »
Cette définition met en évidence le rôle stratégique des services autour des produits qui
peuvent être une source directe et indirecte de profits, et par conséquent une source
d’avantage concurrentiel. Elle souligne également le fait que les services autour des produits n’ont pas seulement de la valeur pour les entreprises mais aussi pour les clients qui
les achètent. Ce qui permet d’intégrer ces services dans le cadre du marketing relationnel.
Le marketing relationnel ayant pour but d’établir, de développer et de préserver des relations à long terme profitables à la fois pour les entreprises et pour leurs clients (Berry, 1995
; Berry et Parasuraman, 1991 ; Sheth et Parvatiyar, 1995).
1.1 La relation entre les produits et les services qui les entourent
Eiglier et Langeard (1987, p. 167-168), discutant des conditions d’existence des services
autour des produits, qu’ils appellent un « couple produit-service », notent que ce concept
implique l’acquisition du produit en pleine propriété par le client acheteur, ce qui les distingue des services purs (Lovelock et Gummesson, 2004). À cette condition, Eiglier et
Langeard (1987) ajoutent que l’élément tangible doit appartenir à l’offre et non pas seulement au processus de $servuction$ et que l’élément tangible ne doit pas être uniquement
un accessoire du service mais doit représenter une part significative du prix de l’offre.
Cette dernière condition a été récemment relaxée par des auteurs comme Oliva et Kallenberg (2003), Gebauer et Friedli (2005) et Neu et Brown (2005) qui ont mis en évidence
que les combinaisons produit-service pouvaient être arrangées le long d’un continuum
dont une des extrémités est dominée par les éléments tangibles et où les services ne sont
que des accessoires pour ces éléments tangibles et dont l’autre extrémité est dominée par
les services et où les produits tangibles ne sont que des accessoires à ces services (figure 1).
Lorsqu’un fabricant de produits tangibles propose également des services accessoires, il
a la possibilité de les utiliser comme source de différenciation pour ses produits tangibles.
Les bénéfices et les revenus de l’entreprise proviennent principalement des produits
qu’elle vend, la contribution des services restant faible. À l’autre extrémité du continuum
se trouvent des entreprises de services qui offrent des produits tangibles comme simples
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Figure 1.1.
Le continuum produits tangibles-services
Services
comme
accessoires
Importance relative
des produits tangibles
Importance relative
des services
Produits
tangibles
comme
accessoires
Source : adapté d’Oliva Kallenberg (2003)
accessoires à leurs services. Ces produits tangibles ne représentent qu’une petite partie de
la valeur créée par l’entreprise, la majeure partie provenant des services.
De plus en plus, les fabricants de produits tangibles, tels qu’IBM et General Electrics
(GE), deviennent des fournisseurs de services se déplaçant le long de ce continuum et proposant à leurs clients des offres dans lesquelles la part des services est de plus en plus
importante. Ce déplacement s’opère sous la pression de deux forces : d’un côté, les fabricants de produits tangibles proposent de plus en plus de services parce qu’ils en retirent
des avantages concurrentiels en termes de fidélisation et d’attraction de nouveaux clients ;
de l’autre, les clients demandent plus de services parce qu’ils en retirent des bénéfices en
termes de diminution de coûts, de gain de temps, d’apports de connaissances ou d’informations, de minimisation du risque et des incertitudes, d’amélioration du confort d’utilisation du produit, ou de renforcement de l’image, du statut social ou du prestige
(Dornier, 1990 ; Furrer, 1997, 1998 ; Lele, 1986 ; Mathe, 1990).
Par exemple, chez Caterpillar (CAT) (www.cat.com), le service ne s’arrête pas avec la
vente de matériel. Avec chaque acquisition, CAT offre en plus son expérience et un service après-vente. La conclusion de l’affaire et la poignée de main ne sont que le début
d’une relation à long terme. Afin d’améliorer la performance des entreprises clientes,
CAT offre des solutions de services qui minimisent les temps d’arrêt, réduisent les coûts
et garantissent un fonctionnement optimal de leur équipement. De plus, les concessionnaires locaux de CAT fournissent des services à leurs clients afin de les aider à choisir le
matériel qui leur convient le mieux. Ils peuvent également prendre en charge l’entretien
et les réparations dont les clients ont besoin tout au long de la durée de service de l’équipement. Grâce à son offre de solutions, de services et de produits, CAT cherche à aider
ses clients à faire des économies, à augmenter leur productivité et à gérer leurs activités
plus efficacement.
1.2. Contributions des services autour des produits
Les services autour des produits procurent des avantages aux entreprises qui les offrent en
contribuant directement et indirectement aux profits (Anderson et Narus, 1995 ; Dornier,
1990 ; Furrer, 1997, 1998 ; Vandermerwe, 1994). Directement parce qu’ils sont souvent
très profitables et indirectement parce qu’ils favorisent la vente des produits qu’ils entourent. En 1965 déjà, Simon a mis en évidence le fait que les services autour des produits
permettent aux entreprises d’augmenter leur chiffre d’affaires, les performances de leurs
produits et d’améliorer leur position concurrentielle. Les services autour des produits sont
également souvent une condition pour la vente des produits tangibles et un catalyseur de
la relation entre l’entreprise et ses clients (Mathé, 1990). De plus, certains services permettent de desserrer la pression sur les prix en différenciant l’offre des concurrents (Bir15
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cher, 1988), de dresser des barrières à l’entrée pour les concurrents à cause des investissements qu’ils nécessitent et d’établir une certaine dépendance des clients à cause des coûts
de changement de fournisseur qu’ils entraînent (Vandermerwe et Rada, 1988).
Ces différentes contributions des services autour des produits peuvent être regroupées
autour de deux grands thèmes : la fidélisation de la clientèle et l’attraction de nouveaux
clients. Le premier consiste en une stratégie défensive visant à conserver les clients actuels
et le second en une stratégie offensive visant à augmenter le nombre de clients (Fornell et
Wernerfelt, 1987 ; Rust, Zahorik et Keiningham, 1995 ; Zeithaml, Bitner et Gremler,
2006) (figure 2).
Figure 1.2.
Le rôle stratégique des services autour des produits
C oûts
Coûts
Marketing
défensif
Volume
V
olume
d’achat
F idélisation
des clients
actuels
Prix
suéprieur
supérieur
BBouche
ouche-ààoreille
oreille
Services
autour des
produits
Marketing
offensif
offensi
Marges
Profits
Part
Partde
demarché
marché
Attraction
de nouveaux
clients
Réputation
R éputation
Ventes
Prix
Prix
supérieur
supérieur
Source : adapté de Zeithaml, Bitner et Gremler (2006)
Fidélisation des clients : l’ajout de services autour des produits permet de tisser des liens
avec les clients et de différencier les produits tangibles de ceux des concurrents. Grâce à
ces services, l’entreprise prestataire peut mettre en place une stratégie défensive pour développer et entretenir des relations plus durables avec ses clients. En raison de leur intangibilité, de leur hétérogénéité et de l’intensité de l’interaction qu’ils créent avec les clients,
les services ont une capacité plus grande que les produits tangibles à développer la fidélité
des clients (Czepiel et Gilmore, 1987). Ces services aident l’entreprise à rester en contact
avec ses clients et à transformer des relations ponctuelles en relations durables. Plusieurs
études ont montré que la rentabilité d’un client tend à s’accroître avec l’ancienneté de
celui-ci (Reichheld, 1993 ; Reichheld et Sasser, 1990). En multipliant les occasions de
contact entre les clients et les entreprises, les services permettent à ces dernières de mieux
connaître l’évolution des attentes et des besoins de leurs clients et placent ces entreprises
dans une bonne position pour proposer à ces clients d’autres produits ou services. Des
clients fidèles et satisfaits ont de plus tendance à en parler autour d’eux. Ce bouche à
oreille positif permet d’attirer de nouveaux clients (Rust, Zahorik et Keiningham, 1995 ;
Zeithaml, Berry et Parasuraman, 1996). L’offre de services autour des produits crée aussi
une relation de dépendance des clients à l’égard de leur fournisseur. La comparaison
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d’offres complexes de différents fournisseurs combinant produits et services de manière
différente est rendue plus difficile pour les clients. La compétition sur les prix devient
moins frontale et les marges de l’entreprise et sa rentabilité en sont améliorées (Furrer,
1999).
Attraction de nouveaux clients : l’offre de services autour des produits permet aux entreprises d’attirer de nouveaux clients dans le cadre d’une stratégie offensive. Les services
autour des produits peuvent parfaitement être fournis par d’autres acteurs, tels que les distributeurs, les clients eux-mêmes ou des prestataires spécialisés (Kotler et Dubois, 2000).
Cependant, pour les entreprises qui fabriquent également les produits, ces services représentent un levier leur permettant d’accroître l’attractivité de leurs produits, grâce à une
meilleure intégration entre produits et services (Dornier, 1990 ; Furrer, 1997). Les entreprises qui développent des services autour de leurs produits prennent ainsi une plus
grande part de la chaîne de valeur et accroissent leur chiffre d’affaires. Une telle stratégie
offensive permet aux entreprises, en plus de leur chiffre d’affaires, d’améliorer leur part de
marché, leur réputation, et d’exiger des prix supérieurs (Zeithmal, Bitner et Gremler,
2006). Ces avantages ont été mis en évidence par les études PIMS (Buzzell, Gale et Sultan, 1975 ; Buzzell et Wiersema, 1981) qui ont montré que les entreprises offrant des services autour de leurs produits ont une part de marché qui s’accroît plus rapidement que
celle des entreprises qui n’en n’offrent pas et que l’amélioration de la qualité de ces services influence significativement leurs bénéfices grâce à une part de marché accrue et des
prix supérieurs. Rust, Zahorik et Keiningham (1995) ont également démontré que les
clients satisfaits des services qu’ils reçoivent contribuent à la réputation de l’entreprise
grâce à un bouche à oreille positif, ce qui mène à l’attraction de nouveaux clients, à une
part de marché plus élevée et à une meilleure profitabilité.
Finalement, il y a également une relation directe entre l’offre de services autour des
produits et les profits des entreprises parce que ces services sont souvent plus rentables que
les produits qu’ils entourent (Furrer, 1999). En effet, lorsque la concurrence au niveau des
produits tangibles réduit les marges des entreprises, l’intangibilité des services les rend
plus difficilement comparables et donc moins sensibles aux pressions concurrentielles sur
les prix. Par ailleurs, la vente de biens, en particulier quand il s’agit de biens d’équipement, est souvent une opération ponctuelle, qui ne se répétera que quelques mois ou
quelques années plus tard. Pour le producteur, cette situation est source d’irrégularités et
d’incertitudes dans le chiffre d’affaires. La vente de services, elle, peut se faire de façon
récurrente (par exemple contrat de maintenance ou fourniture de consommables). Cela
permet de générer un chiffre d’affaires récurrent qui facilite la gestion de trésorerie et permet de faire face à des cycles économiques défavorables (Dornier, 1990 ; Furrer, 1997).
2. Stratégies de services autour des produits
Le rôle stratégique des services autour des produits s’inscrit dans le cadre du marketing
relationnel. Celui-ci consiste à établir, développer et préserver des relations à long terme
profitables autant pour les entreprises que pour leurs clients (Berry, 1995 ; Berry et Parasuraman, 1991 ; Sheth et Parvatiyar, 1995). Jusqu’à présent, nous nous sommes concentrés
sur les raisons qui favorisent le développement d’offres de services autour des produits et
les bénéfices que peuvent en retirer à la fois les entreprises prestataires et leurs clients.
Dans cette section, nous examinons les différentes stratégies de services que les entreprises
peuvent utiliser pour améliorer leur performance en attirant de nouveaux clients et en les
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fidélisant. Ces différentes stratégies de services peuvent être classées en fonction du type
de liens qu’elles établissent entre l’entreprise et ses clients (Berry et Parsuraman, 1991 ;
Zeithaml, Bitner et Gremler, 2006).
Une offre de services autour des produits permet de tisser des liens entre l’entreprise qui
les offre et ses clients. Ces liens permettent de développer et de maintenir une relation à
long terme entre cette entreprise et ses clients. Berry et Parasuraman (1991) et Zeithaml,
Bitner et Gremler (2006) ont identifié quatre types de liens permettant d’établir des relations avec les clients à quatre niveaux différents. L’adaptation de ce modèle développé
dans le cadre du marketing relationnel au concept de services autour des produits permet
d’identifier quatre types de stratégies contribuant de manière différente à l’attraction de
nouveaux clients et à leur fidélisation.
Ce modèle suggère qu’une offre de services opère à différents niveaux et que
chaque niveau aboutit à des liens de plus en plus forts entre l’entreprise et ses clients (Zeithaml, Bitner et Gremler, 2006). Grâce aux services autour des produits une entreprise
peut créer avec ses clients des liens financiers, sociaux, de personnalisation ou structurels
(figure 3). Chaque type de liens est à la base d’une stratégie de services autour des produits. La stratégie dite discount cherche à établir une relation financière avec les clients.
La stratégie relationnelle utilise les services autour des produits pour établir des liens
sociaux avec les clients. La stratégie individuelle se fonde sur les services autour des produits afin d’établir une relation personnalisée avec chaque client individuellement. La
stratégie d’outsourcing se sert des services autour des produits pour établir des liens structurels avec les clients. Dans les prochains paragraphes, nous décrivons chacune de ces stratégies et nous les illustrons d’exemples pratiques.
Figure 1.3.
Les différents types de liens relationnels
Bonus de
fidélité et
de volume
Système
d’ information
intégrée
Vente couplée
et croisée
Relations
continues
I. Liens
financiers
IV.
Investissements
joints
Stabilisation
des prix
Liens
Stratégie
des services
autour
des produits
structurels
Équipements
et processus
communs
III. Liens de
personnalisation
Anticipation
et innovation
Personnalisation
de masse
II.
Relations
personnelles
Liens
sociaux
Liens sociaux
entre clients
Connaissance
intime des
clients
Source : adapté de Berry et Parasuamam (1991) et de Zeithaml, Bitner et Gremler (2006)
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2.1 La stratégie discount
Au premier niveau de relation, la stratégie discount cherche à établir des liens financiers
entre l’entreprise et ses clients. À ce niveau, les clients sont liés à l’entreprise principalement par des motivations financières, comme des discounts, des prix réduits ou des
cadeaux gratuits. L’objectif de cette stratégie est d’attirer de nouveaux clients avec un
avantage financier puis de les retenir en érigeant des barrières à la sortie.
La stratégie discount possède deux variantes selon que l’on se trouve vers une des
extrémités du continuum produits tangibles-services ou vers l’autre. Lorsque l’offre de
l’entreprise est dominée par des produits tangibles et que les services ne sont que des
accessoires à ces produits, l’entreprise va offrir des services gratuits ou des réductions sur
les services lorsque les clients sont fidèles. Une entreprise peut par exemple offrir une
extension de garantie gratuite lors de l’achat de matériel électronique, ou un concessionnaire automobile peut proposer de racheter l’ancien véhicule du client lors de l’achat d’un
nouveau modèle. Parce que les bénéfices et les revenus de l’entreprise proviennent principalement des produits qu’elle vend, les services sont principalement utilisés pour attirer
de nouveaux clients et les fidéliser en liant les avantages offerts à la continuation de la relation.
À l’autre extrémité du continuum, lorsque les entreprises offrent principalement des
services et que les produits tangibles qui les accompagnent ne sont que de simples accessoires ou des équipements nécessaires à l’utilisation des services, la stratégie discount
consiste à offrir le (ou les) produit(s) gratuitement ou à bas prix et à ne facturer que les
services. Cette stratégie est souvent utilisée par les entreprises de téléphonie mobile qui
offrent un appareil téléphonique gratuit aux clients qui achètent un abonnement d’une
année ou deux. Certains fournisseurs d’accès à Internet vont même jusqu’à offrir un ordinateur aux clients qui prennent un abonnement chez eux. En France, du 1er mai au
30 juin 2005, Canal+ offrait la parabole et l’installation gratuites à tous ses nouveaux
clients qui prenaient un abonnement d’un an à Canal+ le Bouquet. L’offre d’équipements
ou de produits tangibles gratuits facilite l’accès au service de base puis dans un second
temps fonctionne comme une barrière à la sortie, parce que les clients sont liés à l’entreprise par un abonnement ou un contrat à long terme.
Cette stratégie discount est l’une des stratégies de services autour des produits les plus
fréquemment utilisées par les entreprises parce qu’elle n’est pas très difficile à mettre en
œuvre et qu’elle a rapidement un effet sur le chiffre d’affaires de l’entreprise. Malheureusement, les motivations financières qui sont à la base de cette stratégie ne permettent
généralement pas de développer un avantage concurrentiel durable car, à moins que
l’entreprise ne les combine avec un autre type de stratégie, cette stratégie ne lui permet pas
de se différencier durablement ; le prix étant la composante du marketing mix la plus
facile à imiter par les concurrents. De plus, les clients les plus sensibles aux motivations
financières sont aussi ceux qui sont les plus susceptibles de changer de fournisseur
lorsqu’un concurrent propose une offre avec une nouvelle motivation financière. Cette
stratégie est donc particulièrement efficace pour attirer des nouveaux clients mais elle l’est
moins pour les fidéliser. De plus, l’offre de produits ou de services gratuits ou à prix coûtant a un effet direct négatif sur la profitabilité de l’entreprise.
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2.2 La stratégie relationnelle
Au deuxième niveau de relation, la stratégie relationnelle cherche à établir des liens
sociaux entre l’entreprise et ses clients. À ce niveau, les clients sont liés à l’entreprise non
plus seulement par des liens financiers mais également par des liens sociaux et interpersonnels. Les clients ne sont plus considérés comme des numéros mais comme des individus, des personnes avec des désirs et des besoins que l’entreprise cherche à comprendre
afin de mieux pouvoir les satisfaire. Ces liens sociaux permettent de créer une relation de
confiance entre clients et entreprises.
Par conséquent, pour les entreprises, plus que d’attirer de nouveaux clients, cette stratégie a pour objectif de les conserver, de les fidéliser et de les pousser à consommer plus.
Par exemple, Prada utilise dans son magasin de New York la technologie RFID (Radio
Frequency Identification) afin d’offrir des services supplémentaires autour de ses produits.
Les puces RFID, attachées aux vêtements, offrent aux clients l’opportunité de voir les
détails d’un produit sur des écrans installés dans les cabines d’essayage. Lorsque la cliente
entre dans la cabine d’essayage, la puce active un écran qui montre des mannequins défilant avec les vêtements sélectionnés ainsi qu’un petit film présentant des suggestions de
stylistes pour le choix des accessoires. Des informations concernant la couleur, la coupe,
la fabrication et les matériaux utilisés sont également fournies. La cliente peut ainsi choisir d’autres tailles, couleurs, tissus et styles. Prada utilise cette technologie pour enrichir
l’expérience d’achat de ses clientes (Green, 2002 ; Hill, 2002 ; Schoenberger, 2002).
Dans le cadre de cette stratégie, les services qui sont associés aux produits tangibles permettent d’établir une communication à double sens entre l’entreprise et ses clients. Grâce
à cette interaction, l’entreprise prestataire peut obtenir des informations sur les préférences des clients et l’utilisation qu’ils font du produit. Ces informations peuvent ensuite
être utilisées pour développer de nouveaux produits et services. Fiat, par exemple, dans le
but de mieux comprendre les besoins de ses clients concernant le style et les caractéristiques de la Punto a développé un logiciel permettant à des clients potentiels de remplir
un questionnaire portant sur le style, le confort, le prix, la sécurité, les défauts les plus rédhibitoires de la voiture et de proposer des suggestions pour remédier à ces problèmes. Le
logiciel permet ensuite aux clients potentiels, sur la base de leurs réponses, de concevoir
eux-mêmes et de visualiser le véhicule de leurs rêves. Les 3 000 questionnaires remplis au
cours du projet ont fourni à Fiat des renseignements importants pour la nouvelle génération de Punto (Iansiti et MacCormack, 1998).
Un exemple d’entreprise qui utilise avec succès une stratégie relationnelle est Nespresso, filiale de Nestlé. La stratégie de Nespresso repose sur la combinaison d’un système
intégré machine et capsule de café, une sélection des meilleurs cafés et un club qui permet
d’entretenir une relation étroite avec les clients. Le Club Nespresso est la pierre angulaire
du système Nespresso. Grâce au Club, Nespresso peut offrir différents services à ses
clients. Les capsules de café et les accessoires Nespresso sont disponibles par l’intermédiaire du Club dans le monde entier. Ouvert 24 heures/24, 7 jours/ 7, le Club Nespresso
est à l’écoute permanente des commentaires et des suggestions de ses membres, leur offre
un service personnalisé et sert de centre d’expertise sur les variétés de café et sur le système,
avec notamment des conseils sur l’utilisation de la machine et sur son entretien, devenant
ainsi un lien direct avec les consommateurs tout en recueillant de précieuses informations
de la part de ses membres. Le Club Nespresso assure, sous 48 heures et en toute sécurité,
la livraison du café et des accessoires commandés par courrier, par Internet ou encore par
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téléphone ou télécopie. Toute personne achetant une machine Nespresso devient automatiquement membre du Club. Celui-ci compte plus d’un million 200 000 membres
actifs bénéficiant de ses services sur les principaux marchés européens (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Norvège, Portugal, Pays-Bas,
Espagne et Suisse), ainsi qu’en Australie, en Israël, au Japon, en Russie, aux États-Unis et
au Canada (www.nespresso.com).
Les liens sociaux seuls ne peuvent lier de manière permanente un client à l’entreprise ;
cependant, ils sont beaucoup plus difficiles à imiter par les concurrents que les liens financiers (Berry et Parasuraman, 1991). En l’absence d’importantes raisons de changer de fournisseur, les liens sociaux créés grâce à des services autour des produits poussent les clients
à maintenir la relation qu’ils ont avec l’entreprise.
Un des risques de cette stratégie est que certains clients ne veulent pas s’impliquer dans
de telles relations de peur de devenir trop dépendants de leur fournisseur (Pillai et
Sharma, 2003). Même lorsque le produit semble parfaitement convenir au client et que
celui-ci en a fait l’achat, il n’est pas possible d’étendre la relation si le client ne veut pas ou
n’est pas capable d’assumer dans le long terme l’ensemble des coûts qui y sont associés
(que ceux-ci soient monétaires ou non). Médecins et consultants voient souvent leurs
patients et clients perdre tout intérêt lorsque, plus tard, ils réalisent toutes les implications
nécessaires pour parvenir à la solution désirée. Ils n’en perçoivent plus une valeur suffisante. Même s’il est tentant d’essayer de préserver la relation, il y a des coûts d’opportunité pour le fournisseur à investir du temps et des ressources dans une relation avec un
client tiède qui peut toujours changer de fournisseur. L’inverse est aussi vrai : certains
clients demandent plus de services gratuits et de soutien que l’entreprise ne peut se permettre d’en offrir (Lovelock, 1994). Savoir quand et comment dire « non » fait souvent la
différence entre une stratégie performante de services autour des produits et une stratégie
perdante.
2.3 La stratégie individuelle
Au troisième niveau, en plus des liens financiers et sociaux, il s’agit pour l’entreprise d’établir des liens de personnalisation qui lui permettent de traiter individuellement chaque
client (Peppers et Rogers, 1993). Dans le cadre de cette stratégie, les services autour des
produits permettent d’individualiser les produits en fonction des besoins et des attentes
de chaque client individuel (Riddle, 1985 ; Dornier, 1990). La création de liens de personnalisation passe par une connaissance intime de chaque client et par le développement de
solutions adaptées à ses besoins individuels. Par exemple, dans certains magasins, Levi
Strauss propose à ses clientes de personnaliser leur jean grâce à un scanner corporel (body
scanner) et à un système informatique reliant les magasins aux usines de production. Un
vendeur mesure la taille de la cliente à l’aide du scanner et lui fait essayer un jean pour
trouver la taille idéale. Le système informatique transmet l’information à l’usine et le pantalon est fabriqué sur mesure (McKenna, 1995).
La stratégie individuelle possède deux variantes selon que l’on se trouve vers une des
extrémités du continuum produits tangibles-services ou vers l’autre. Lorsque l’offre de
l’entreprise est dominée par des produits tangibles et que les services ne sont que des
accessoires à ces produits, l’entreprise va chercher à développer un système de personnalisation de masse (mass customization). Michael Dell est considéré comme la personne qui
a lancé la mode du « build-to-order » et de la personnalisation de masse. Alors qu’IBM et
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les autres constructeurs ne vendaient qu’un type d’ordinateur, Dell a permis aux gens
d’adapter leurs ordinateurs à leurs propres besoins. La personnalisation de masse contribua de manière significative au succès stellaire de Dell. La personnalisation de masse est
une manière de construire et de vendre des produits tels que leurs caractéristiques sont
décomposées et offertes au choix des consommateurs. Par exemple, si Dell propose environ vingt caractéristiques qui composent un ordinateur (RAM, espace disque, vitesse de
processeur, modem, logiciel d’exploitation, etc.), le client peut sélectionner et choisir
parmi ces vingt caractéristiques, avec pour résultat un ordinateur qui est adapté à ses
besoins individuels.
À l’autre extrémité du continuum, lorsque l’entreprise offre principalement des services
et que les produits tangibles qui les accompagnent ne sont que de simples accessoires ou
des équipements nécessaires à l’utilisation des services, la stratégie personnelle consiste à
entrer dans l’intimité des clients (customer intimacy). Wiersema (1996) illustre les avantages d’entrer dans l’intimité des clients, à l’aide, entre autres, de l’exemple suivant : il
explique que les tailleurs de Hong Kong sont connus pour leur talent et leur rapidité mais
qu’il en est de deux types. Les meilleurs requièrent trois séances d’essayage et d’ajustement
pour la confection d’un costume. Les autres se contentent d’une seule séance de prise de
mesures. Peu de clients voient a priori la nécessité de se rendre trois fois chez leur tailleur
pour un costume. Pourtant, s’ils font confiance au tailleur, ces essayages répétitifs leur
permettent de découvrir leurs propres goûts et ce qu’ils attendent vraiment d’un costume.
À la fin, le client est content non pas parce qu’il obtient ce qu’il voulait initialement mais
parce qu’il sait que ses besoins spécifiques ont bénéficié du maximum d’attention. Entrer
dans l’intimité des clients consiste donc à fournir un service et un produit allant au-delà
de ce qui est explicitement demandé. Grâce à son point de vue extérieur et détaché de la
situation du consommateur, l’entreprise est dans une position qui lui permet d’aider son
client à définir ses besoins réels, même si celui-ci n’est pas en mesure de les exprimer.
L’interaction qu’elle crée avec ses clients permet de plus à l’entreprise d’anticiper leurs
besoins. Les relations intimes et personnalisées qui sont créées grâce à cette stratégie sont
difficiles à remplacer pour les clients qui deviennent ainsi plus fidèles et plus profitables
pour les entreprises.
Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises cherchent à mettre en place des stratégies
individuelles. Par exemple, Andersen Windows fabrique sur mesure une fenêtre adaptée
à n’importe quelle maison. Les consommateurs peuvent également avoir leurs noms
imprimés, cousus ou en relief sur à peu près n’importe quoi. Cependant, pour que les
stratégies individuelles soient efficaces et sources d’avantages concurrentiels, elles exigent
des capacités et compétences opérationnelles réellement uniques et performantes (Zipkin,
2001). Pour cela, il est nécessaire que plusieurs éléments fonctionnent efficacement, aussi
bien individuellement qu’ensemble, afin que cette stratégie permette aux entreprises
d’obtenir un avantage concurrentiel. Parmi ces éléments, l’élicitation (un mécanisme qui
permet aux entreprises d’interagir avec leurs clients et d’obtenir les informations spécifiques nécessaires, Zipkin, 2001) ; la flexibilité de processus (exemple : les technologies
permettant de fabriquer les produits sur mesure) et la logistique (c’est-à-dire les processus
qui permettent de livrer les bons produits aux bons clients sans erreur) sont particulièrement cruciales. Cela en fait une stratégie particulièrement risquée car de nombreux clients
ne sont pas prêts à payer les coûts supplémentaires liés à cette personnalisation, et se
contentent de produits et services standards.
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2.4 La stratégie d’outsourcing
Les services autour des produits permettent également d’établir des relations structurelles
avec les clients en prenant en charge certaines de leurs activités (le produit de base devenant un accessoire du service d’outsourcing). Cette stratégie a pour objectif d’attirer de
nouveaux clients et par la suite de les fidéliser en les rendant dépendants. Elle permet également aux entreprises de mieux utiliser certaines de leurs compétences distinctives et par
conséquent de développer des économies d’échelle. Le principal risque lié à cette stratégie
d’outsourcing réside dans la sélection des clients. En effet, il n’est pas rentable d’établir des
relations structurelles avec n’importe quel client.
Cette stratégie de quatrième niveau est la plus difficile à imiter pour les concurrents car
elle implique en plus des liens financiers, sociaux et de personnalisation, des liens structurels. Les liens structurels sont créés grâce à des services qui sont directement offerts à
l’intérieur du système de production des clients. Par exemple, CAT Location
(www.cat.fr) propose à ses clients de louer certains de ses équipements plutôt que de les
acheter. La location permet à CAT d’entretenir des relations à long terme avec ses clients
et ainsi de mieux connaître leurs besoins. Elle a également de nombreux avantages pour
les clients par rapport à l’achat de matériel : un équipement toujours récent et fiable, pas
de coûts d’entretien ou de stockage, pas d’investissements financiers coûteux. La location
permet aussi aux clients d’essayer le matériel avant d’acheter et de bénéficier d’un service
particulièrement réactif ; CAT possède toutes les compétences nécessaires pour conseiller
ses clients.
Une des entreprises leaders dans le cadre des stratégies d’outsourcing est IBM. Voici
comment sa stratégie de services fonctionne dans le cas de Marathon Oil (Business Week,
2005). En 2002, les dirigeants de Marathon Oil désiraient réduire les coûts de gestion du
département financier de l’entreprise et mettre en place des tableaux de bord afin que les
managers puissent suivre quotidiennement les opérations et faire rapidement des ajustements. Ils appelèrent les consultants et chercheurs d’IBM pour s’occuper de ce problème.
Ceux-ci analysèrent les procédures de gestion de Marathon Oil et suggérèrent plusieurs
manières de réduire les acomptes payables et autres processus de dix-huit jours à huit. Ils
construisirent un tableau de bord sur les ordinateurs des managers afin qu’ils puissent surveiller l’évolution des affaires. Tandis que certains clients préfèrent conserver le contrôle
de leur processus de gestion et technologies mis au point par IBM, Marathon Oil décida
de déléguer la plupart des opérations de gestion de son département financier à IBM.
D’autres clients vont même plus loin et confient à IBM la gestion de leurs ressources
humaines ou de leur service à la clientèle. Sur la base des connaissances qu’elle acquiert
avec ses clients initiaux, tels que Marathon Oil, IBM développe de nouveaux produits et
services qu’elle peut ensuite vendre à d’autres clients. IBM a vendu le tableau de bord des
processus de gestion qu’elle a développé pour Marathon Oil à plus d’une douzaine
d’autres clients et l’a de plus installé au sein d’IBM même.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons défini le concept de services autour des produits et distingué les différentes stratégies des entreprises qui offrent ces services. Cependant, la plupart
de ces entreprises trouvent extrêmement difficile de contrôler avec succès leur transition
vers des stratégies de services autour des produits. Dans de nombreux cas, ces transitions
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mènent à une offre de services accrue et à des coûts plus élevés, mais pas à une meilleure
profitabilité (Gebauer et Friedli, 2005). Il s’agit donc de déterminer les conditions dans
lesquelles les stratégies de services sont utiles pour développer et préserver un avantage
concurrentiel à long terme. Une entreprise ne peut développer avec succès une stratégie
de services que dans certaines situations concurrentielles ou si ses produits ont des caractéristiques particulières. De même, les besoins que satisfont les services autour des produits ne sont prépondérants que chez certains types de clients ou dans certaines
conditions d’achat.
L’environnement concurrentiel joue donc un rôle important dans la réalisation d’une
stratégie de services autour des produits. Toutes les situations concurrentielles ne sont pas
favorables à de telles stratégies. Dans certains cas, une stratégie basée sur des prix bas, des
produits de qualité supérieure ou technologiquement plus avancés par rapport à ceux de
la concurrence est préférable. Les stratégies de services autour des produits sont particulièrement efficaces lorsque le marché est saturé car elles permettent d’augmenter le chiffre
d’affaires. C’est également le cas lorsqu’il y a concurrence par les prix. Dans ce cas, les
stratégies de services autour des produits permettent de réduire la pression sur les marges
et de différencier les produits de ceux de la concurrence.
La nature des produits est également un élément déterminant pour le succès d’une stratégie de services. Ces services sont souvent rendus nécessaires par certaines caractéristiques
intrinsèques des produits. Le fait que certains produits soient complexes ou qu’ils aient
une grande vitesse d’évolution, qu’ils soient innovants, durables ou peu différenciés
induit une demande pour des services visant à réduire les incertitudes et les risques perçus
par les clients lors de l’achat ou de l’utilisation du produit.
Certaines caractéristiques de la clientèle influencent également la possibilité d’opter
pour une stratégie de services autour des produits. Parmi ces caractéristiques, deux sont
particulièrement importantes : le fait que le processus d’achat soit complexe et que les
clients soient des entreprises. Dans les deux cas, le processus d’achat est plus rationnel et
les clients prennent en comptes un plus grand nombre de facteurs que simplement le prix
lors de l’achat du produit. Pour ce type de clientèle, une offre de services permet de faciliter leur prise de décision et de les rassurer grâce au développement d’une relation à long
terme.
Ces conditions ne sont cependant pas des contraintes infranchissables et les entreprises
peuvent toujours essayer de se différencier pour gagner un avantage concurrentiel en
innovant et développant des nouvelles stratégies de services autour des produits.
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