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La Société des Nations et l’organisation politique en Europe
L’idée d’une organisation internationale est ancienne, mais la violence extrême de la première guerre
mondiale a poussé les différentes nations du monde à enfin la réaliser. Différents projets et plans ont
amené à la création de la SDN :
1) Les propositions de Woodrow Wilson (1856-1924), président des Etats-Unis. Il est le seul chef
d’Etat à assumer clairement et publiquement la nécessité de la création d’une SDN. Le 8 janvier 1918
il prononce son fameux discours des quatorze points. 14ème pt = création d’une « League of Nations »,
plusieurs autres points seront repris dans le Pacte de la SDN (diplomatie secrète, désarmement…).
Dès le 16 juillet 1918, le colonel Edward Mandell House, son ami et proche conseiller, lui soumet un
1er projet. Le 8 janvier 1919, les deux hommes se retrouvent en France afin de confronter ce dernier au
plan britannique pour arriver à un texte commun le 2.02.1919.
2) Le projet britannique = a) Memorandum de Robert Cecil, juriste, parlementaire et ministre durant
la 1ère guerre, automne 1916 (organisation constituée uniquement par les grandes puissances
mondiales, on ne parle pas d’une Cour permanente de Justice, du désarmement, d’une coopération
humanitaire, économique, sociale, etc) + b) Publication d’un sud-africain, Jan Christiaan
Smuts,décembre 1918( création d’un Secrétariat International coordonnant les activités humanitaires,
sociales, éco…, une Assemblée composée des représentants de toutes les Nations et un Conseil formé
par les grdes puissances et par la rotation de petites et moyennes). Le 3.01.1918, la Commission
Phillimore est créée. Elle doit établir le projet brit. de la SDN. Il s’appuie sur le plan de Cecil et est
complété par celui de Smuts.
3) Le projet français, Léon Bourgeois est à sa tête. En 1917, il préside la Commission
Interministérielle d’Etude pour la Société des Nations (CIESDN), qui a la charge d’élaborer un projet
de pacte. Les grandes lignes du projet sont une fédération permanente d’Etats, formée initialement
parmi les puissances alliés, neutres et démocratiques, chacune préservant sa souveraineté nationale, un
Conseil international qui met en œuvre les pouvoirs de la SDN: le tribunal judiciaire, les sanctions
diplomatiques, juridiques et économiques, les dispositions militaires, avec une force internationale. Le
plan est remis au gouvernement français dès le 8 juin 1918. Clemenceau qui entre temps est arrivé à la
présidence du Conseil, en novembre 1917, méprise Bourgeois et n’accorde que très peu d’importance
à l’idée de la SDN, il préfère la diplomatie traditionnelle de l’équilibre des forces et des systèmes
d’alliance. Attitude de Clémenceau coûtera cher au camp français. Bourgeois a aussi sa part de
responsabilité car il a une vision trop musclée de la SDN, vision que le Sénat américain n’aurait
jamais acceptée.
Le 25 janvier 1919 une Commission pour la SDN est créée. Ses membres principaux sont les Etats-
Unis (Wilson et House), l’Empire britannique, (Cecil et le général Smuts), la France (Bourgeois et
Larnaude (doyen de la faculté de droit de Paris)) et l’Italie (Premier ministre Orlando et le sénateur
Scialoja). Le pacte est adopté le 28 avril 1919. Même si le plan anglo-saxon est utilisé comme point
de départ des discussions, certains aspects suscitent des débats. Par exemple, le plan ne prévoit pas la
présence de petites puissances au Conseil, il y est même opposé. Mais finalement sous la pression des
Français, des Italiens et des autres membres de la commission, Cecil et Wilson céderont. C’est donc le
clan anglo-saxon qui remporte la « victoire » de la création du Pacte de la SDN.
Le Pacte de la SDN : Il est adopté le 28 avril 1919 lors de la Conférence de la Paix à Paris. Il est
incorporé à tous les traités signés. Il est composé de 26 articles, précédés d’un bref préambule. On peut
relever la présence au sein des Etats membres, en plus de la GB, des 4 Dominions ( Canada, Australie,
Af du Sud, NZ) qui ne sont pas des Etats indépendants, sans parler de l’Inde qui est une colonie
Les organes principaux de la SDN : Ils sont au nombre de 3 : L’Assemblée(Art.3), organe
décisionnel, composé des représentants de tous les membres de la SDN. Le Conseil (Art.4), aussi
organe décisionnel, il a un nombre de membres restreint. Ils représentent les grandes forces et les
différentes tendances de l’Assemblée. 2 sortes de Membres, permanents et non permanents. Le
Secrétariat (Art.6), organe permanent. À sa tête se trouve le Secrétaire général, assisté d’un Secrétaire
général adjoint et de plusieurs sous-secrétaires généraux.
Le travail fourni par les 3 organes de la SDN est soutenu par le travail d’organismes auxiliaires. Ces
derniers sont constitués par des commissions, des offices, des instituts.